dimanche 27 mars 2011

Carême 2011: méditations sur le Petit Catéchisme (3)



Chers frères et soeurs,



chers amis,






Un jou, les disciples de Jésus lui ont demandé comment prier. Jésus leur a répondu de prier en disant: Notre Père qui est aux cieux...


Notre Père...


J'aimerais commencer par ces mots en vous racontant une petite anecdote. Il y a quelques années déjà, je me trouvais en Amérique, et j'ai été amené à participer à un culte d'une paroisse de la PC-USA (Presbyterian Church in the USA, équivalent de l'ERF). Je devais amener une petite méditation sur Ephésiens 1, et la pasteure m'a fait parvenir le texte qu'elle souhaitait que j'utilise pour le culte. Il disait notamment, en Ephésiens 1.3: « béni soit le Dieu et parent de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle »


Parent, et non pas père comme le dit le texte grec. Manifestement, cette pasteure se rattachait à la tendance théologique qui affirme qu'il faut gommer tout langage masuclin concernant Dieu, car il est (entre autres) oppressant pour les femmes et favorise ce qui est un vrai problème: la domination masculine et le machisme. C'est la même idée qui a incité certaines églises à placer dans leurs lieux de culte des représentations de Dieu sous les traits d'une femme.


Autant vous le dire toute de suite: je trouve ridicule d'imaginer que Dieu puisse être une femme. C'est aussi déplacé que de penser que Dieu est un vieux homme barbu (un vieil homme blanc, bien sûr!)!! Et pourtant, combien sommes-nous à nous le représenter ainsi? Même au caté l'autre jour, on m'a dit que Dieu était « un garçon »!


Nous tous ici, nous sommes bien de sexe masculin ou féminin, avec des chromosomes XX ou XY. Mais Dieu n'a pas de chromosomes: il est le maître et le créateur des chromosomes!


Ceci dit, rien ne nous autorise à nous conduire comme mon amie et à modifier le langage biblique pour le faire coller à certaines modes. Ce que nous devons plutôt faire, c'est accepter ce langage biblique et chercher à en saisir toute la profondeur, parfois loin des sentiers battus.






Jésus nous dit d'appeler Dieu « notre Père ». Cette idée de paternité de Dieu, on la trouve déjà dans l'Ancien Testament, et c'était déjà alors une spécificité face aux dieux des peuples païens voisins, qui n'étaient pas décrit de cette façon.


Alors, pourquoi la Bible nous parle t'elle de la paternité de Dieu? Je crois que ce langage nous permet de comprendre qui Dieu est vraiment. L'autre jour, un ami m'a dit que pour lui, Dieu avait peut-être créé le monde, mais qu'il s'en était retiré depuis longtemps. La notion d'un Dieu Père, affirmée par Jésus, dément cette idée si commune.


En effet, un homme peut très bien être un géniteur sans pour autant devenir un père. Il peut féconder une femme et s'en aller ensuite. Une femme, au contraire, va avoir au moins un contact biologique fort avec l'enfant qu'elle va porter pendant 9 mois. Dès le début, mère et enfant sont liés de façon physique. Ce n'est pas vrai pour le père. On choisit d'être père. Il faut se reconnaître comme tel, il faut accepter les responsabilités que cela représente. Pour devenir père et non plus simplement géniteur, il faut entrer dans une relation d'amour et de confiance avec son enfant.


Dire que Dieu est notre Père, c'est donc affirmer avec confiance qu'il est là pour nous quand nous en avons besoin, qu'il joue pleinement son rôle dans nos vies et que nous pouvons compter sur lui. Nous devons bien comprendre que la paternité de Dieu n'est pas autoritaire, ni distante, ni détaché comme celle de certains pères humains. Notre Père est aux cieux, mais il est là pour nous qui sommes sur la terre






Je sais bien que nombreux sont ceux qui ont eu une relation compliquée avec leur père, mais nous avons à prendre garde à ne pas transposer notre propre vécu à notre relation avec le Seigneur.


Dieu est en effet notre Père céleste. Contrairement aux pères humains, il ne peut faillir dans sa tâche, dans son rôle pour nous. Et le fait que Jésus débute sa prière par ses mots: notre Père, nous montre ce qu'est la prière: un mouvement vers Dieu, comme celui d'un enfant qui va vers son père pour lui demander quelque chose dont il a besoin et qui sait que son père va prendre soin de lui.






Mais nous disons aussi « notre Père ». Pas « mon père ». Cela implique que nous ne sommes pas seuls à bénéficier de la paternité de Dieu. La Bible nous dit que ceux qui croient en Jésus sont fils et filles de Dieu, qu'ils ont été adoptés par le Père. Nous avons donc beaucoup de frères et soeurs.


Dire « Notre Père » c'est reconnaître que nous n'avons pas un Dieu personnel qui serait à notre disposition.


Ce qui caractérise des frères et des soeurs, c'est d'avoir un même père. Prier « notre Père » c'est donc admettre que nous avons des frères et des soeurs, et que nous sommes unis à eux par un lien spécial que Dieu lui-même a créé.


Je vous le demande: que faisons-nous de ce lien fraternel dans notre vie d'église? Sommes-nous une famille aimante les une pour les autres? Vivons-nous en paix avec nos frères et nos soeurs? Il y a là un vrai test de la solidité de notre foi et de notre bonne marche sous le regard du Seigneur.


Souvenons-nous de ces paroles de Jésus-Christ:


« Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples. » Jean 6.35


ainsi que de celles de Jean: ''Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », et qu'il déteste son frère, c'est un menteur, car celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne peut aimer Dieu, qu'il ne voit pas. 21Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère''. 1 Jean 4.20






Il est bon de dire le Notre Père dans nos dévotions personnelles, mais vous avez remarqué que nous le disons tous ensemble chaque dimanche. Dire « Notre Père » nous engage donc dans une communauté, dans une famille.Dans les familles, il peut y avoir parfois des incompréhensions, des conflits même. Mais tout doit se vivre dans la certitude que celui qui est notre Père à tous veut que nous nous aimions les uns les autres, que nous nous épaulions les une les autres, que nous soyions fidèles les uns aux autres, parce que nous sommes fidèles à Dieu.






En nous apprenant cette prière, Jésus place donc devant nos yeux un Dieu qui n'est pas un tyran mais un père aimant, parfait. Le Notre Père n'est pas un manuel de la prière: il nous montre des choses. Il nous montre un Dieu qui veut nous donner de bonnes choses; un Dieu qui sait mieux que nous ce dont nous avons besoin; un Dieu qui nous donne chaque jour le pain et le pardon.






Que ton nom soit sanctifié: « Le nom de Dieu est saint par lui-même; mais nous demandons qu'il soit aussi sanctifié parmi nous ».


Que ton règne vienne: « Le règne de Dieu s'établit de lui-même dans le monde, et sans le secours de nos prières; mais nous demandons qu'il s'établisse aussi en nous ».


Que ta volonté soit faite: « La bonne et miséricordieuse volonté de Dieu s'accomplit dans le monde sans le secours de nos prières; mais nous demandons qu'elle s'accomplisse aussi parmi nous ». Que nous fassions la volonté de Dieu et que nous recevions son pardon quand nous échouons.






Le début du Petit Catéchisme nous parle donc du nom de Dieu (Père), de son royaume, de sa volonté. D'abord, nous cherchons les choses de Dieu. Le reste de ce que nous demandons découle de ces trois premières requêtes.






Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour: le pain de ce jour. Pas celui de demain. Ne vous inquiètez pas à propos de demain. Dans la marche avec Dieu, on avance pas à pas. Demander à Dieu de nous « donner » notre pain quotidien, c'est reconnaître que même si nous avons des revenus parce que nous travaillons ou que nous avons travaillé, nous continuons à tout devoir à la main généreuse de Dieu.






Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés: nous aimons parce que nous avons été aimés. Nous pardonnons parce que nous avons été pardonnés. Nous montrons de la grâce, parce que nous avons reçu de la grâce. En anglais, on dit « forgive us our trespasses » un « trespass » c'est aller là où nous ne devrions pas aller. Ca nous arrive souvent. Mais Jésus est allé là où il n'avait pas à aller (à la croix) pour pardonner toutes nos fautes. Et son amour est suffisant pour que nous soyons pardonnés mais aussi pour que nous apprenions à pardonner.






Ne nous soumets pas à la tentation mais délivre nous du mal: nos ennemis abondent. Le péché, le diable, et ce qui va avec eux. La tentation et les épreuves nous guettent à chaque pas. Mais n'ayez pas peur. Jésus ne vous dirait pas de prier pour la délivrance s'il ne croyait pas que Dieu veut vous la donner. Il vous protège contre la tentation, il vous délivre du mal, y compris du mal ultime, la mort.






Notre Père céleste entend votre prière. Jésus veut dit de demander toutes ces bonnes choses: le nom de Dieu, son royaume, sa volonté, votre pain quotidien, votre pardon et votre délivrance. Et tout cela, Dieu ne vous le donne qu'au nom de Jésus, votre Sauveur.






Priez ainsi. Demandez à ce Dieu bon et plein de grâce de vous donner toutes ses bénédictions en son Fils Jésus-Christ. Priez comme Jésus vous l'a appris, avec l'aide de l'Esprit Saint.






Le Notre Père ne nous apprend pas le « comment » de la prière, mais son « qui » et son « quoi ». Le qui, c'est notre Père qui reçoit vos prières en Christ. Le « quoi », ce sont tous ces dons parfaits pour lesquels nous prions, qu'il veut nous donner, et pour lesquels nous tournons vers lui les regards de la foi.






Amen +

mardi 22 mars 2011



Etude Biblique à Melle le 22 mars à 20h15 (23 rue du Tapis Vert)

Cordiale invitation à tous!

dimanche 20 mars 2011

Carême 2011: méditations sur le Petit Catéchisme (2)




Chers frères et soeurs,
chers amis,

Nous continuons aujourd'hui nos méditations de Carême sur le Petit Catéchisme. Nous en sommes à la deuxième partie, qui explique le Symbole des apôtres, cette vieille confession de foi que nous disons presque chaque dimanche:
Je crois en Dieu le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur...
Symbole des apôtres ou encore le Credo. Une vieille légende affirmait que chacun des 12 apôtres avait composé un partie de ce texte. C'est une légende bien sûr, dénuée de tout fondement historique. Le Credo a sans doute été composé progressivement, à partir du 2ème siècle après Jésus-Christ et, dans sa forme à peu près finale, il semble avoir été utilisé comme confession baptismale en Gaule au Vème siècle.

Ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour approfondir ces questions. L'important pour moi se trouve ailleurs. Le Symbole est apostolique, non pas parce qu'il a été composé par les Apôtres, mais parce qu'il présente fidèlement leur enseignement. Dans le Nouveau Testament déjà, on trouve déjà des confessions de foi primitives (Matthieu 28.19: baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit; Romains 10.9: 9 Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé et surtout 1 Corinthiens 15.3-4: 3 Je vous ai transmis avant tout le message que j'avais moi aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures;4 il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures.)
Nous ne disons pas le Symbole des Apôtres parce qu'il est ancien, mais parce qu'il est biblique, parce qu'il exprime et résume l'enseignement de la Parole de Dieu sur des points essentiels.
Ceci dit, l'ancienneté du Credo doit aussi nous interpeller. Cela fait quand même 15 siècles que (surtout en Occident) l'Eglise utilise le Credo pour dire sa foi et qu'elle le considère comme la norme de son enseignement. Pourquoi est-ce qu'un pasteur luthérien confessionnel fait étudier le Credo aux futurs confirmants? Tout simplement parce qu'il faut qu'ils connaissent bien les fondements de la foi chrétienne et que ce faisant, il puissent aussi faire la différence entre l'erreur et la vérité.
En 2 Timothée, Paul exhorte déjà son disciple Timothée à « garder le beau dépôt qui lui a été confié » car « un temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine. Au contraire, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule d'enseignants conformes à leurs propres désirs.4 Ils détourneront l'oreille de la vérité et se tourneront vers les fables ».

Alors faisons attention, frères et soeurs, car il existe des dérives inquiétantes au sein du christianisme actuel. Je vous le dis franchement: j'ai un gros problème avec ceux qui, s'affirmant chrétiens, refusent de souscrire aux affirmations du Credo. C'est le signe clair que quelque chose ne va pas, qu'il y a déjà une dérive. Voilà pourquoi aussi, j'ai toujours été énervé par ces confessions de foi modernes par lesquelles on a voulu remplacer le Credo dans certains milieux où l'on se veut très éclairé. Je n'aime pas quand un pasteur dit « confessons la foi de l'Eglise universelle » et nous sort sa propre petite confession perso, comme s'est devenu la mode. Je veux bien rédiger un texte où je vais dire en quoi je crois avec mes propres mots. Mais je n'aurai pas l'arrogance de la faire endosser par l'Eglise toute entière. Elle a déjà un guide sûr et simple avec le Credo, un guide qui a survécu aux modes et au temps: elle peut bien le garder.

C'est justement de l'Eglise dont je veux vous parler ce matin dans notre méditation.

« Je crois au Saint-Esprit, la sainte Église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle »

De façon, générale, les catholiques qui nous font la joie de venir partager un culte avec nous sont surpris de trouver ces paroles dans nos bouches protestantes. D'une part, nous ne parlons pas « d'Eglise catholique », comme dans la version de Rome, mais d'Eglise universelle. En fait, c'est la même chose, puisque catholicos en grec veut dire universel.
Là où il y a une vraie différence, une nuance significative en tout cas, est que dans les paroisses catholiques romaines on va dire « je crois à (ou 'en') la sainte Eglise catholique ». Nous, c'est « je crois la Sainte Eglise universelle ». Cela me semble préférable.
En effet, il y a un risque dans la première formule (indirecte) de laisser penser qu'on doit croire en l'Eglise comme on croit en Jésus-Christ. Ce n'est pas vrai. L'Eglise n'esst pas une quatrième personne de la Trinité.L'Eglise ne nous sauve pas. l'Eglise n'est pas divine à proprement parler.L'Eglise n'a pas de parole propre à apporter. L'Eglise peut se tromper. L'Eglise joue un rôle fondamental dans le plan de Dieu, mais attention à ne pas lui attribuer plus que ce qui lui a été confié!!

D'ailleurs, notre forme du troisième article me semble plus exigeante. Si je crois en l'Eglise, cela veut dire aussi que je peux me reposer totalement sur elle pour me dire ce que je dois faire ou penser. Facilité de tous les traditionalismes, qui attireront toujours les esprits faibles. Par contre, si « je crois la sainte Eglise universelle », c'est déjà plus dur. En effet, cela veut dire que, malgré toutes ses erreurs, ses crimes, ses lâchetés et ses compromissions, je vois l'Eglise comme étant sainte.
Cela veut dire que malgré toutes ses divisions, ses querelles, ses déchirements, ses incapacités à présenter au monde le visage d'un nouveau peuple, je vois l'Eglise comme étant universelle.
Alors, oui, malgré les inquiétudes, les découragements, je crois que le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit continue à construire son Eglise, qui est sainte, comme nous le sommes tous.

Car, oui, frères et soeurs, vous êtes des saints. Là aussi, si j'avais eu 100€ à chaque fois que j'ai entendu « je pensais que les protestants ne croyaient pas aux saints », je serais plus riche. Et pourtant nous croyons en la « communion des saints ». La clé du problème, vous vous en doutez, est dans la définition de la sainteté. Il n'est pas bibliquement possible d'accepter la notion selon laquelle certains chrétiens, de par leurs mérites, auraient atteint un niveau spirituel supérieur qui leur permettraient notamment, après leur mort, d'intercéder plus efficacement pour nous auprès du Père.
En revanche, la Bible affirme clairement que les chrétiens (et l'Eglise qu'ils composent sont saints). Ca ne veut pas dire que nous que nous sommes parfaits, ou même meilleurs que les autres, surement pas.
En fait, le mot grec qui a été traduit par « saint » est hagios, qui veut dire « différent », « mis à part ».
Nous sommes saints si nous croyons en Jésus-Christ, parce que Dieu nous a mis à part. Au début de sa Lettre aux Romains, Paul salut ses frères en Christ comme « saints par appel » (NBS, TOB). Et non pas, comme cela se trouve dans d'autres versions « appelés à être saints ». Vous voyez bien que les deux traductions n'ont pas le même sens: d'un côté, l'appel à devenir saint (sans doute par nos efforts, nos jeûnes ou l'on ne sait quoi ); de l'autre la déclaration que nous sommes déjà saints parce que Dieu nous a choisis pour nous mettre à part.
Mais mis à part pour quoi?
Jésus « a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle, 26afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole, 27pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. » (Ephésiens 5.27).
Ainsi, aux yeux de Christ, l'Eglise est sans tache, et il lui confie une tâche.

Cette tâche, c'est d'être simplement elle-même. Trop souvent, nous insistons sur que l'Eglise doit (ou devrait) faire: évangélisation, implication sociale, etc, etc... Mais en tant que chrétiens ce que nos actions doivent avant tout être le reflet de notre identité, ce que nous faisons doit venir de ce que nous sommes.
L'Eglise est communauté dans un monde où l'individualisme règne en maître, elle est lieu d'amour et de partage dans un monde où la dureté est la règle, elle est lieu de parole libre et claire dans une société qui ne tolère que les discours conformistes et empesés. L'Eglise se doit de s'incarner dans un lieu. Nous sommes, par exemple, l'Eglise Luthérienne en Poitou. En Poitou: pas en Alsace, pas à Paris, pas en Inde ou dans le Colorado. Ce n'est pas parce que l'Eglise est universelle qu'il faut oublier que sa manifestation pratique sera toujours locale. Etre chrétien ici et maintenant nous confronte à des défis, des interrogations, qui ne seront pas nécessairement les mêmes que ceux de nos frères et soeurs en Christ ailleurs en France et dans le monde.

A tout cela, nous pouvons faire face avec la certitude absolue de l'amour de Dieu pour nous, pour cette paroisse. Jésus aime la paroisse Saint-Paul de Prailles-Beaussais! Il l'aime avec ses membres et son pasteur, malgré ses membres et son pasteur parfois! Et notre église n'est sainte que parce que Jésus l'aime. Individuellement, collectivement, nous allons sans doute faillir, mais l'amour de Christ pour son Eglise, lui ne faillira jamais. Et c'est là que l'on voit que l'Eglise n'existe pas simplement parce qu'il fallait bien que Dieu trouve un moyen de faire passer son message et que tant qu'à faire, cette solution n'était pas plus bête qu'une autre. Non; on ne se marie pas simplement parce qu'il faut bien trouver quelqu'un pour aider à faire la vaisselle et avec qui faire des enfants. On se marie parce qu'on rencontré quelqu'un que l'on aime et avec lequel on veut partager sa vie. La mission de l'Eglise est importante, vitale pour le monde, mais elle vient toujours après le motif principal de son existence: l'amour de Dieu pour elle.

Alors, puisque nous sommes saint par appel, sachons nous réjouir de cet appel.
Si nous oeuvrons pour Dieu dans notre paroisse, que ce ne soit pas par obligation ou légalisme, mais dans la joie et la paix que nous donne l'assurance que Dieu nous a appelés, qu'il nous a choisis, qu'ils nous a aimés. Nous aussi, à notre tour, aimons l'église où il nous a placés, ainsi que tous ceux auprès desquels nous sommes appelés à être témoins de la grâce de Dieu.

mardi 15 mars 2011

Carême 2011: méditations sur le Petit Catéchisme (1)




Chers frères et soeurs
chers amis,

Nous commençons aujourd'hui notre voyage du Carême 2011, six semaines pour le temps de préparation qui va nous nous mener au vendredi saint, où nous commémorerons le sacrifice de Jésus pour nous et le dimanche de Pâques, où nous célèbrerons sa résurrection.

Six semaines, comme les six parties du Petit Catéchisme de Martin Luther: les Dix Commandemants, les Credo, le Notre Père, le Baptême, l'Absolution des péchés et la Sainte Cène.
Voilà pourquoi je me suis dit qu'il serait peut-être bon de consacrer ce Craême à une série de prédications/méditations sur le Petit Catéchisme.

J'aimerai vous demander comment vous décririez ce qu'est un Catéchisme.

Une définition que j'ai trouvée bonne est la suivante: instruction dans les principes de la foi chrétienne. Le mot « catéchisme » vient du grec katekhismos (instruction orale) car il fut un temps où le catéchisme n'était pas un livre comme il l'est devenu pour nous. Depuis son origine, l'Eglise chrétienne a toujours instruit ceux qui, entre autres, se préparaient au baptême ou à la confirmation mais aussi l'ensemble du peuple de Dieu.

En fait, c'est une pratique luthérienne assez courante de se recentrer sur le Petit Catéchisme pendant le Carême. Cela vient de ce qui se faisait dans l'Eglise des premiers siècles: les gens étaient baptisés à Pâques, et le Carême était pour eux l'occasion d'étudier une dernière fois les grands principes de la foi qu'ils allaient confesser.

Martin Luther a écrit le Petit Catéchisme en 1529. La Réforme était encore jeune, mais commençait à se développer. Luther était inquiet du niveau de connaissances qu'il trouvait dans les paroisses, y compris au sein du clergé.
Le Réformateur s'était battu pour rétablir l'autorité de la Bible au sein de l'Eglise, mais il voyait qu'il y avait encore beaucoup à faire pour que les grandes doctrines bibliques soient connues de tous.
C'est pourquoi il écrivit un Grand Catéchisme (plus orienté vers les pasteurs) et un Petit Catéchisme (dont Luther souhaitait qu'il soit utilisé par les chefs de famille pour intruire leur maisonnée. Audacieux, mais irréaliste à l'époque...et peut-être encore aujourd'hui hélas)



3 Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi.

7 Tu n'utiliseras pas le nom de l'Eternel, ton Dieu, à la légère

8 Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint.

12 Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne.

13 Tu ne commettras pas de meurtre.

14 Tu ne commettras pas d'adultère.

15 Tu ne commettras pas de vol.

16 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain;

tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.»

Voilà les dix commandements que Dieu a donnés à Israël. Dix commandements qui nous disent ce que Dieu attend de nous. Dix commandements qui sont le Loi de Dieu, que nul n'a le droit de violer.
Je crois que nous n'aimons pas ce mot « commandements ». Nous somems dans une société qui n'aime plus être « commandée ». Il est vrai que pendant trop longtemps, dans nos pays, l'autorité des parents, du patron, de l'instituteur, de l'Eglise étaient au dessus de toute contestation. Ce n'est jamais sain pour une autorité humaine, laquelle est par définition imparfaite.

Mais nous souffrons aujourd'hui d'un excès inverse: si rien n'est interdit, tout est permis. Vraiment tout, et les résultats peuvent être dramatiques. Il n'y a qu'à voir les conséquences de l'absence de régulations dans l'économie capitaliste pour s'en rendre compte: si rien n'empêche les actionnaires de multiplier leurs dividendes en détruisant les emplois et la nature, ils le feront!
S'il n'y avait pas un code de la route et des gendarmes pour le faire respecter, des fous rouleraient régulièrement à 150 km/h dans le centre-ville de Melle!
Un problème d'une liberté totale est qu'elle laisse aussi libre cours à tous nos égoïsmes, nos violences. Une société sans loi ne serait pas un paradis, mais une jungle. Roussseau disait que l'homme naît bon mais que le société le corrompt. La Bible affirme que la société a besoin d'un cadre parce que l'homme est naturellement mauvais.
Mais en fait, nous ne parlons pas de questions sociétales ici, ou seulement indirectment.
En fait, je crois qu'on trouve trois élèments dans les commandements. Les deux premiers sont assez faciles à discerner. Traditionnellement, on a divisé les commandents en deux tables: les trois premiers parlent de nos devoirs envers Dieu, les sept autres de nos devoirs envers notre prochain. Dieu et notre prochain: impossible de les distinguer. On en peut pas prétendre être plein d'amour pour Dieu et haïr nos frères et soeurs humains. Mais il y a un troisième élément que nous devons souligner: « Tu ». Tu n'utiliseras pas le nom de l'Eternel, ton Dieu, à la légère, tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu, seconde personne du singulier. C'est à toi que les commandements sont adressés, c'est à toi qu'ils s'imposent. Laq uestion n'est pas de savoir ce que ton voisin, ton frère, ton collègue fait ou ne fait pas. C'est à toi que la Loi s'adresse, ce sont tes pensées et tes attitudes auxquelles elle se confronte.

Et c'est là que la Loi blesse. Cette loi qui a pu être résumée en quelques mots seulements: tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même (Matthieu 22.37, 39).
Frères et soeurs, à moins d'être gonflés d'un orgueil terrible, pouvons-nous honnêtement dire que nous aimons nos prochains comme nous-mêmes? Pouvons-nous affirmer que Dieu et sa volonté tiennent toujours la première place dans notre vie? Encore une fois, la question n'est pas de savoir si untel ou unetelle fait pire que vous, mais si obéissez de façon parfait et absolue aux commandements de Dieu.
Le résumé de la Loi nous montre qu'elle porte l'amour en son coeur. Mais justement. Nous aimons peu, nous aimons mal, nous avons toujours tendance à aimer quand ça nous arrange, et bine sûr les gens qui nous aiment. Nous sommes avares de notre amour envers les autres, et nous dédaignons trop souvent d'aimer Dieu et de recevoir son amour pour nous.

La théologie luthérienne distingue très clairement la Loi et l'Evangile (la Bonne Nouvelle). On pourrait dire les choses autrement: il y a la "mauvaise nouvelle" et la "bonne nouvelle". La Loi est mauvaise nouvelle pour nos orgueils, nos fainéantises, notre satisfaction de nous-mêmes parce qu'encore et toujours elle va nous montrer à quel point nous sommes loin du but.

Lex semper accusat: la Loi accuse toujours. Ce faisant, elle nous incite à trouver ailleurs la source de notre espérance et de notre réconfort. La Loi nous apprend que nous ne pouvons pas prétendre nous approcher d'un Dieu très saint sur la base de ce que nous aurions fait, comme ces bons élèves qui, dans le passé, allaient récupérer leurs prix durant la fête de fin d'année de l'école.
La Loi nous montre la sévérité des exigences de Dieu. Elle nous pousse à nous réfugier dans son amour. Et cela, nous le trouvons, caché, dans les paroles qui en fait précèdent le premier commandement: « tu n'auras pas d'autres dieux devant moi ». En fait, dans le texte biblique, il est dit juste avant« Je suis l'Eternel, ton Dieu (qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage) ». D'ailleurs, dans des éditions très anciennes du Petit Catéchisme (1531, 1538) ces paroles furent rajoutées, ce qui est selon moi préférable.

Luther a dit que ces paroles de la Loi « ne commandaient rien et donnaient tout ». Il n'y a qu'à voir comment elles sont rédigées: pas de « tu dois » « tu ne dois pas » où nous sommes placés au centre. Non, ici, l'important n'est pas ce que nous devons faire, mais ce que Dieu fait ou plus exactement sur qui il est. Je suis l'Eternel ton Dieu. Dieu se montre, simplement, et nous dit qu'il est notre Dieu. Pas de « si », pas de conditions, de pré-requis.
Rien de commandé, tout est offert.

Et si vous ne croyez pas, faites encore attention au vocabulaire: je suis ton Dieu. Ton Dieu: je suis à toi.
Trop souvent, nous pensons que c'est à nous de nous rapprocher de Dieu. Mais si nous faisons confiance à la Bible, nous y voyons au contraire l'image d'un Dieu qui fait le premier pas, qui se montre. Un Diue qui dans ces mots nous offre la vie, l'espérance et le salut.

Vous trouvez que j'en lis trop dans ces quelques mots? Et pourtant, ici Dieu nous dit bien « je suis à toi, et tu es à moi ». Ce ne sont pas les paroles d'un Dieu lointain, ce ne sont pas les paroles d'un Dieu ennemi. Ce sont els paroles d'un Dieu qui nous a donnés son Fils Jésus-Christ.

Je suis l'Eternel ton Dieu.

Quel est le sens de ces paroles?

C'est que Dieu vient vers nous, non pas avec le visage courrouvé qu'aurait mérité nos violations de sa sainte Loi, mais en te disant: « me voici devant toi. Je ne me cache pas. Je peux être tien et illuminer ta vie par ton amour ».

Tout ce que Dieu vous a donné et qui vient en Jésus-Christ, ces paroles en portent déjà la promesse. « Je suis l'Eternel ton Dieu », celui de ta vie, de ta personnalité, de tes combats et de tes joies.

Alors puissions-nous tous dire dans nos coeurs en ce début de carême « l'Eternel est mon Dieu »

Amen +

dimanche 6 mars 2011

MATTHIEU 7.21-29



21Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22Beaucoup me diront en ce jour-là : « Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas par ton nom que nous avons parlé en prophètes, par ton nom que nous avons chassé des démons, par ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? » 23Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus ; éloignez-vous de moi, vous qui faites le mal! »

24Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc. 25La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont précipités sur cette maison : elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. 26Mais quiconque entend de moi ces paroles et ne les met pas en pratique sera comme un fou qui a construit sa maison sur le sable. 27La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison : elle est tombée, et sa chute a été grande.

28Lorsque Jésus eut achevé ces discours, les foules étaient ébahies de son enseignement, 29car il les instruisait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme leurs scribes.


Chers frères et soeurs

chers amis,


Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.


La volonté de Dieu. Ce qu'il veut. Ce qu'il souhaite. Ce qu'il désire. Son but, son plan.

« celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ». Ces mots, je vous conjure de ne pas les laisser passer, mais de les placer dans vos coeurs pour les méditer, ici et maintenant!


Pourquoi?


21Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22Beaucoup me diront en ce jour-là : « Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas par ton nom que nous avons parlé en prophètes, par ton nom que nous avons chassé des démons, par ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? » 23Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus ; éloignez-vous de moi, vous qui faites le mal! »


Ces paroles, elles sont adressées à des gens qui se croient chrétiens et qui pourtant manquent tragiquement la cible. Un jour viendra où ils diront à Jésus « regarde Jésus: nous avons exorcisé les gens en ton nom, nous avons enseigné en ton nom, nous avons fait des choses miraculeuses en ton nom! ». Ce jour, c'est le jour final, celui où chacun d'entre nous sera appelé à répondre de ses faits et gestes, c'est le jour du jugement.


Il y a eu un autre jour, où Jésus a dit « Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Matt 26.42). Celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux entrera dans le royaume des cieux.


Alors, pour découvrir ce matin ce que veut dire « faire la volonté du Père de Jésus », je vous invite à étudier comment cette expression est utilisée dans l'Evangile de Matthieu.

Ce n'est pas par accident si la dernière fois où nous la recontrons, dans le passage que je viens de vous lire, se situe quand Jésus doit faire face à une immense vague d'angoisse et qu'il se met à genoux et prie son Père, juste avant d'être arrêté, livré et crucifié. Que ta volonté soit faite, Père...


La première fois où nous entendons l'expression, c'est juste avant notre passage de ce matin, et elle se trouve donc aussi dans ce que l'on appelle le Sermon sur la Montagne. Et, dans cette première utilisation comme dans la dernière, cette expression est placée dans le contaxte de la prière. Car ce que Jésus a demandé dans le jardin de Gethsemané, il nous dit aussi de le prier dans le Notre Père: Notre Père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »


Puis, après nous avoir fait découvrir Dieu comme notre Père, Jésus continue à lier le thème de la volonté de Dieu et de la famille. C'est en Matthieu 12.46,49-50 que nous trouvons les mots suivants « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? 49Puis il étendit la main sur ses disciples et dit : Voici ma mère et mes frères ! 50En effet, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. »


Ainsi, Dieu est notre Père, et nous sommes frères et soeurs de Christ. En fait, l'enjeu de faire la volonté du Père qui est dans les cieux, c'est précisement de devenir enfants de Dieu. Jésus continue à parler en Matthieu « 3En vérité je vous le dis, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. 4C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » (Matt 18.3-4). Et, quelques versets plus loin, la référence à la volonté du Père apparaît à nouveau « De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits. »


Et c'est bien là le drame des gens que Jésus ne veut pas que nous devenions. Regardez leur attitude. Comment se présentent-ils: « regarde Jésus tout ce que nous avons fait pour toi! On a chassé des démons! On a enseigné ton message! On a fait des choses extraordinaires en ton nom, Jésus ». En son nom, oui. Mais ce qu'ils mettent en avant, c'est ce que eux ont fait. Pourquoi insister sur des oeuvres de puissance, et pas sur le témoignage paisible d'une vie de foi? Où est l'humilité des petits enfants? En ce jour du jugement, beaucoup viendront à Jésus en lui « présentant leur note »: vois tout ce que j'ai fait pour toi! Où est mon salaire? Où est ma récompense?


Jésus ne nie pas que Dieu ait pu effectivement les utiliser. Mais, après tout, Dieu peut tout aussi bien se servir d'incroyants! Non, le verdict de Jésus porte sur un point beaucoup plus profond: « je ne vous ai jamais connus ». Cette phrase porte bine sûr en elle un jugement de la part de Jésus, mais aussi je crois un regret. Car je ne vous ai jamais connus veut dire aussi vous ne m'avez jamais connu! IL vous manque l'essentiel! Par delà votre religion, vous êtes passés à côté d'une relation avec moi!

Voilà pourquoi Jésus parle d'eux comme « faisant le mal » ou « commettant l'injuste », car il n'y a rien de pire que de faire la bonne chose pour de mauvaises raisons! L'Eternel, lui, regarde au coeur et il sait ce qui s'y trouve.

Le drame de ces gens est qu'ils n'ont pas compris ces paroles de Jésus « ne vous réjouissez pas que les esprits vous soient soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux ». Ils n'ont pas fait la volonté du Père; ils sont fait leur propre volonté, ils ont voulu poser le marché en leurs termes, ils se sont reposé sur leurs oeuvres.

Le grand Blaise Pascal disait qu'il n'y a que deux sortes de gens raisonables: ceux qui servent Dieu de tout leur coeur parce qu'ils le connaissent et ceux qui le cherchent de tout leur coeur parce qu'ils ne le connaissent pas. Mais prétendre servir Dieu sans le connaître d'abord, c'est une folie!


Un jour, Jésus a raconté une histoire à ses adversaires pharisiens et aux chefs religieux:

Un homme avait deux fils ; il s'adressa au premier et dit : (Mon) enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. 29Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il y alla. 30Il s'adressa alors au second et donna le même ordre. Celui-ci répondit : Je veux bien, Seigneur, mais il n'y alla pas. 31Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus leur dit : En vérité je vous le dis, les péagers et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.

Choquant! Pourquoi? Les gens auxquels Jésus parle sont les plus religieux des hommes alors que les péagers et les prostituées sont des impies notoires?

Pourquoi?

Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui. Mais les péagers et les prostituées ont cru en lui, et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.


Oui, les péagers et les prostitués savent que ce n'est pas ce qu'ils font qui leur ouvre les portes du royaume, et si vous pensez le contraire, vous passerez après eux.

Comment entrer dans le Royaume des cieux?

En faisant la volonté du Père

Quelle est la volonté du Père?


C'est, je crois, Jean qui la résume le mieux:


« Voici, en effet, la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterait au dernier jour ».


La volonté du Père, c'est que vous croyez. Que vous placiez votre confiance en Jésus-Christ. Qu'il soit pour vous le rocher solide sur lequel vous allez pouvoir construire votre vie. Croire. C'est ç la fois simple et compliqué. Cela implique de non plus nous fonder sur ce que nous avons fait de bien ou de mal mais sur ce que Jésus a accompli. C'est lui qui a accompli la volonté de notre Père qui est dans les cieux en nous donnant le salut sur la croix.

Alors croyez que le mort de Jésus est suffisante pour vous.

Croyez en ce qu'il vous a donné lors de votre baptême.

Croyez en sa présence tous les jours auprès de vous.

En croyant, en affirmant que Jésus est vraiment votre Seigneur, vous permettrez au Saint Esprit de porter du fruit dans votre vie. En croyant, vous pourrez y voir plus clair sur vous mêmes et les autres parce que votre vision aura été rétablie. En croyant, vous serez progressivement libéré de l'esclavage du légalisme, des fausses sagesses dont notre monde est rempli pour ne plus vous centrer que sur la vérité qui se trouve dans les paroles de Christ.

Mais ne croyez pas en vous-mêmes. Ne croyez pas en vos actes, votre intelligence, votre savoir, vos émotions. Ils sont tous entachés et votre espoir ne se trouve que dans la miséricorde de Dieu.


Alors tournez-vous vers Jésus. Parce que vous pouvez être sûrs qu'il vous aime. Parce que vous savez que c'est la volonté de notre Père céleste, qui veut vous emmener dans son royaume.


Amen +






mardi 1 mars 2011

La Bible te raconte Jésus, par Sally Lloyd-Jones


La Bible te raconte Jésus par Sally Lloyd-Jones, Editions Clé


Notre avis: Peut-être la meilleure Bible pour enfants disponible à l'heure actuelle en français. Les illustrations sont soignées, colorées et d'un style original, qui attirera les plus jeunes. Surtout, "La Bible te raconte Jésus" a l'immense mérite de ne pas moraliser les histoires du texte biblique, mais de montrer que l'ensemble de la Parole de Dieu (y compris l'Ancien Testament) pointe vers un seul centre: Jésus-Christ. J'ai même connu des parents chrétiens qui m'ont avoué avoir découvert des choses qui leur avaient échappé en lisant avec leurs enfants! L'ouvrage s'adresse à un public assez large allant de 4 (en lecture accompagnée) à 10 ans.
T.C.