dimanche 31 juillet 2011

ESAIE 55.1-13



Vous tous qui avez soif, venez vers l'eau, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer! 2 Pourquoi dépensez-vous de l'argent pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez-moi vraiment et vous mangerez ce qui est bon, vous savourerez des plats succulents.
3 Tendez l'oreille et venez à moi, écoutez donc et vous vivrez! Je conclurai avec vous une alliance éternelle *pour vous assurer les grâces promises à David.
4 Je l'ai établi comme un témoin pour les peuples, comme un guide et un chef pour eux.
5 Tu appelleras des nations que tu ne connais pas, et des nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi à cause de l'Eternel, ton Dieu, du Saint d'Israël, parce qu'il te donne sa splendeur. 6 Recherchez l'Eternel pendant qu'il se laisse trouver! Faites appel à lui tant qu'il est près!
7 Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme injuste ses pensées! Qu'il retourne à l'Eternel: il aura compassion de lui. Qu'il retourne à notre Dieu, car il pardonne abondamment.
8 En effet, vos pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies, déclare l'Eternel. 9 Le ciel est bien plus haut que la terre. De même, mes voies sont bien au-dessus de vos voies, et mes pensées bien au-dessus de vos pensées.
10 La pluie et la neige descendent du ciel et n'y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l'avoir fécondée et avoir fait germer ses plantes, sans avoir *fourni de la semence au semeur et du pain à celui qui mange.
11 Il en va de même pour ma parole, celle qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée.
12 Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits dans la paix. Les montagnes et les collines éclateront en cris de joie devant vous et tous les arbres de la campagne battront des mains. 13 Au lieu des buissons épineux poussera le cyprès, au lieu de l'ortie poussera le myrte, et cela contribuera à la réputation de l'Eternel, ce sera un signe éternel qui ne disparaîtra jamais.

Chers frères et soeurs,

chers amis,

Est-ce que je peux vous faire une confidence? Le texte que nous venons de lire est un de mes passages favoris dans la Bible. En fait, il contient une phrase qui m'a toujours intrigué depuis que je l'ai lue pour la première fois: « les armes de la campagne battront des mains ».
Cette expression, je la trouve formidable. Bien sûr, elle nous apprend qu'il est quand même ridicule d'interpréter de façon littérale toute la Bible. Après tout, à ma connaissance, il n'y a que dans le livre de Tolkien, Le Seigneur des Anneaux, qu'il existe des arbres qui ont des mains (et des pieds d'ailleurs). Ceci dit, je doute que le prophète Esaïe avait lu Le Seigneur des Anneaux, donc il faut aller chercher l'explication ailleurs.
Esaïe s'adresse à des juifs exilés (déportés) à Babylone après la défaite de leur pays. Il annonce un futur que Dieu va bâtir, un futur de joie, une joie tellement intense, tellement englobante que pour la décrire il faut imaginer que même les arbres battront des mains et que les collines pousseront des cris d'allégresse. 

 

Et cela me fait réfléchir sur le rôle de la joie dans notre foi. Il y a quelques semaines, lors de notre cercle biblique à Melle, nous avons étudié le récit du jour de la Pentecôte. Vous vous souvenez sans doute qu'à un moment, Pierre assure aux gens que les disciples, qui viennent de recevoir l'esprit saint, ne sont pas saouls, car il n'est que 9 heures du matin. Et je dois bien vous dire que cette remarque de l'apôtre nous a fait bien rire, tant elle semble décalée par rapport à l'évènement. Un certain christianisme a toujours eu un problème avec le rire, avec la joie. Dans le film Le Nom de la Rose, le bibliothécaire du monastère fustige ses moines qui ont été pris d'une crise de rire:
« un moine ne doit pas rire car seul rit le crétin...le rire est un souffle diabolique qui déforme les traits et fait ressembler l'homme au singe.
-les singes ne rient pas. Le rire est le propre de l'homme répond le franciscain Guillaume de Baskerville
-comme le péché rétorque l'abbé, le Christ n'a jamais ri »
-est-ce une certitude?
-rien dans les Ecritures n'établit qu'il ait ri
-rien dans les Ecritures n'établit qu'il n'ait pas ri! »

En l'occurence, il me semble difficile de lire les Evangiles et de concevoir un Jésus qui n'ait pas ri. Méfiez-vous de ceux qui ne croient pas en un Christ riant...

Hélas, il est vrai que trop de chrétiens ont cru que le sentiment de joie et une foi sérieuse étaient incompatibles. C'est déjà une erreur, et elle est en plus presque toujours accompagnée d'un esprit légaliste, un esprit de jugement.

Cette image de sévère austérité reste collée à l'Eglise. Quand on demande aux gens de décrire les chrétiens, le premier adjectif qui leur vient en tête est « judgemental »: « celui qui juge les autres ».
Cela est sans doute en partie injuste. Cela est aussi sans doute mérité, nous devons l'admettre. Le drame du christianisme est d'être devenu une religion, alors qu'il était à l'origine une relation avec Dieu. Or, le propre de la religion, c'est de préférer connaître ce qui est bien et ce qui est mal plutôt que de connaître Dieu.

Cela, le théologien Dietrich Bonhoeffer l'avait bien compris. Dans un de ces livres, il suggère que le péché originel a été de préférer la connaissance du bien et du mal à la connaissance de Dieu. Vous voyez, il y avait deux arbres très important dans le jardin d'Eden: le serpent a dit à Adam et Eve de goûter au fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal pour devenir comme Dieu. Mais il y avait un autre arbre. L'arbre de vie. Et pourtant, nous avons choisi d'abandonner la connaissance de Dieu pour la connaissance du bien et du mal. C'est ce que Boenhoffer appelle la « chute ascendante ».

Nous avons choisi de nous éloigner de Dieu, de ne plus le mettre au centre, mais de nous y placer nous-mêmes. Car à partir du moment où l'humain connaît le bien et le mal, il n'a plus d'excuses, il se retrouve condamné, parce qu'il sait ce qui est bien et il fait ce qui est mal. Et je pense que c'est cette conscience de la faute qui a créé cette religiosité du jugement. Parce que, soyons honnêtes, il est quand même plus facile de juger les péchés des autres que de nous repentir des nôtres. Et pourtant, qu'ils sont difficiles à supporter tous ceux qui voit la paille dans l'oeil de leur voisin sans prendre garde à la poutre qu'ils ont dans leur oeil!
Cet esprit de jugement, nous tendons même à l'attribuer à Dieu. Combien de gens n'ont-ils pas été élevés dans l'idée d'un Dieu qui ne serait qu'un terrible Père Fouettard cosmique? Combien sont-ils à avoir quitté l'Eglise à cause de cette horrible et fausse idole?
Cette idée, elle peut même influencer la façon dont nous lisons la Bible. Pensez par exemple à la parabole du semeur, qui a été lue dans nos cultes il y a quelques semaines seulement. Il est facile de la lire comme la parabole des terrains. Selon ce que le terrain produit, nous sommes portés au jugement. Mais l'idée maîtresse de cette parabole n'en reste pas moins que Dieu sème sa parole d'amour et de réconciliation à pleines brassées, sans limitations. Lire la parabole ainsi, c'est faire le choix d'une lecture de la joie.

Frères et soeurs, notre vie est trop courte, trop sacrée, trop cruelle parfois aussi pour que nous nous permettions de faire l'impasse sur la joie. Dans les ateliers de relation d'aide, on pousse les gens à se découvrir eux-mêmes, et une question qui est souvent posée est « est-ce que vous préférez être heureux ou avoir toujours raison? »
Parfois, nous voulons tellement avoir raison que nous en oublions la joie. C'est typique de tous ces chrétiens qui ont la certitude d'être toujours dans le vrai, que ce soit les fondamentalistes du Sud des USA ou des libéraux progressistes arrogants, peu importe: ces gens se prennent tellement au sérieux qu'ils n'ont plus le temps de s'ouvrir à la joie. Je ne suis pas en train de vous dire que la vérité et la joie sont deux choses incompatibles. Mais il faut aussi se rappeler que seuls Dieu et sa Parole ont toujours raison. Que cela nous laisse de temps pour être joyeux.

En parlant d'avoir raison: vous savez; parfois, les traducteurs de nos Bibles sont amenés à faire des choix. C'est ainis qu'au verset 11, Dieu évoque sa parole qui « ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire »
En fait, le mot hébreu qui est traduit par « ce que je désire » (mon plan) peut être rendu d'une autre façon, comme le fait la Bible Darby: « elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir ».
Mon plaisir, ce qui fait mes délices...ma joie!
Et je pense que compte-tenu de l'éclat général de ce passage, de son foisonnement, cette traduction doit être préférée, car elle cadre mieux. Dieu assure qu'il va mener son projet à terme, malgré l'exil, malgré la défaite, il va quand même, au moment voulu, envoyer le Sauveur qu'il a promis: Jésus-Christ. Jésus, qui comme va venir nous libérer comme Dieu va libérer les exilés de Babylone. Jésus qui va venir nous nourrir de son corps et de son sang, comme Dieu promet aux exilés des plats succulents. Et il va le faire, pas seulement parce que c'est ce qu'il a décidé, mais parce que cette oeuvre lui apporte de la joie.

Et bien sûr, une question se pose: comment les exilés à Babylone ont-ils pu comprendre cette parole qui leur était adressée? N'oublions pas que c'était des gens qui avaient tout perdu, leur pays, leurs biens, et qui avaient l'impression que Dieu les avait totalement abandonnés à leur sort.
Très honnêtement, est-ce qu'il n'y a pas un décalage indécent entre leur réalité et le message du prophète? Est-ce que l'annonce de ces versets ne peut pas être comparée à l'envoi d'une troupe de clowns à Buchenwald en 1943? Mais le problème d'Esaïe n'était pas qu'il était un fanatique exalté sans lien avec la réalité ou un être incapable d'analyse.
Esaïe était un prophète, qui avait été envoyé vers un peuple et le travail du prophète c'est de voir plus loin, plus haut. C'est d'ouvrir les esprits et les coeurs de ceux vers lesquels il est envoyé à une autre dimension, à donner une dimension sacrée à leur imagination. A rappeler, comme le fait Esaïe ici, que Dieu prend plaisir en nous, que le fait de nous ramener à lui lui donne de la joie. Est-ce que vous vous souvenez de Proverbes 8.31? La Sagesse de Dieu (Sophia) s'y décrit comme « jouant avec le monde, avec la terre, et trouvant mes délices parmi les humains. »

Oui, je crois que le défi que ce texte nous lance ce matin, c'est d'arriver à nous représenter un Dieu joyeux qui veut nous donner la joie. Comme la sagesse de Dieu, puissions-nous trouver nos délices parmi nos frères humains, parce que nous saurons voir dans leurs visages celui de notre Père.
Puissions-nous être auprès d'eux les témoins de ce Dieu que nous connaissons, un Dieu qui veut bannir en nous tout esprit de jugement parce que lui seul est parfaitement juste. Un Dieu dont la Parole agit, aujourd'hui encore, dans vos vies, dans le monde, dans l'univers entier et accomplit ce qui fait sa joie: faire de nous le peuple des arbres qui battent des mains et des collines qui poussent des cris de joie.

Béni soit le Dieu de la joie.


dimanche 24 juillet 2011

1 ROIS 2.10-12; 3.3-14

Le Roi Salomon (icône russe)
10 David se coucha avec ses ancêtres et il fut enterré dans la ville de David.
11 Le règne de David sur Israël dura 40 ans. Il régna 7 ans à Hébron, et 33 ans à Jérusalem.
12 Salomon s'assit sur le trône de son père David, et sa royauté fut solidement établie.
3 Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums.
4 Le roi se rendit à Gabaon pour y offrir des sacrifices, car c'était le principal des hauts lieux. Salomon offrit 1000 holocaustes sur l'autel.
5 A Gabaon, l'Eternel lui apparut en rêve pendant la nuit et Dieu lui dit: «Demande-moi ce que tu veux que je te donne.»
6 Salomon répondit: «Tu as traité avec une grande bonté ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait en ta présence dans la fidélité et la justice, et avec un coeur droit envers toi. Tu lui as conservé cette grande bonté et tu lui as donné un fils pour siéger sur son trône, comme on le voit aujourd'hui.
7 Maintenant, Eternel mon Dieu, tu m'as établi roi, moi ton serviteur, à la place de mon père David. Or je ne suis qu'un jeune homme, je n'ai pas d'expérience.
8 Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, et c'est un peuple immense, si nombreux qu'il ne peut être ni compté ni recensé.
9 Accorde donc à ton serviteur un coeur apte à écouter pour juger ton peuple, pour distinguer le bien du mal! En effet, qui serait capable de juger ton peuple, ce peuple si important?»
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
11 Et Dieu lui dit: «Puisque c'est cela que tu demandes, puisque tu ne réclames pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, mais que tu demandes de l'intelligence pour exercer la justice,
12 je vais agir conformément à ta parole. Je vais te donner un coeur si sage et si intelligent qu'il n'y a eu avant toi et qu'on ne verra jamais personne de pareil à toi.
13 Je te donnerai en outre ce que tu n'as pas demandé: des richesses et de la gloire en si grande quantité qu'il n'y aura pendant toute ta vie aucun roi qui soit ton égal.
14 Et si tu marches dans mes voies en respectant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait ton père David, je te donnerai une longue vie.»



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Le roi David était mort. Son fils Salomon monta sur le trône. Dieu lui dit « que veux-tu? » et Salomon demanda la sagesse. Et Dieu lui donna non seulement la sagesse, mais aussi la richesse et la gloire toute sa vie.

Moralité: soyons tous comme Salomon, ça vaut vraiment le coup.

Fin de ce sermon; allez en paix.

En fait, non.
Si nous faisons l'effort d'aller au-delà de la surface des choses, nous voyons bien que l'histoire de Salomon est infiniment plus compliquée que cela et qu'elle ne nous incite pas à tomber dans le moralisme. Nous devons prendre garde à ne pas créer une sorte de légende dorée, car ne considérer qu'une partie de la vérité, c'est souvent déjà tomber dans le mensonge. Non, clairement non, Salomon ne saurait être considéré comme un exemple, et la Bible ne le présente certainement pas comme un homme qui aurait tout bien fait dans sa vie.

Oui, c'est vrai, Salomon a demandé la sagesse. Mais il y a l'autre côté de l'histoire. Car Salomon, la Bible ne permet pas de l'oublier, était une personnalité bien déficiente, qui a commis bien des erreurs, et qui a été loin de toujours utiliser la sagesse que Dieu lui avait promis. Jamais, jamais, la Bible ne décrit ses personnages comme des héros immaculés, sans peur ni reproche et nous le voyons bien dans la vie de Salomon.

Au moment où débute notre texte, Salomon vient de prendre le pouvoir. Mais si vous lisez le chapitre précédent, vous réaliserez que cela a été au prix de l'exécution d'un certain nombre de rivaux directs ou indirects...Et puis, Salomon vient de faire alliance par mariage avec le Pharaon d'Egypte. Oui, l'Egypte, l'ennemie historique, le pays aussi des faux dieux. Et notre texte de préciser: « Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums. »
Toutefois, parce que, malgré son attachement à Dieu, Salomon continuait à offrir des sacrifices sur ces « hauts lieux » qui étaient souvent liés à des lieux de culte païens. Salomon aimait Dieu, mais d'un coeur partagé. Ce coeur partagé, c'était en fait le grand problème de Salomon, son talon d'Achille. Il en a témoigné plus tard au cours de son règne en tolérant, voire même en encourageant le culte des faux dieux dans son pays.
Mais Salomon était aussi un homme de l'excès. Bien sûr, il a construit un temple à l'Eternel, mais il ne faut pas oublier que son palais personnel (sans doute construit par des esclaves) était bien plus magnifique. Salomon a aussi écrasé son peuple sous les impôts et dilapidé l'argent public dans des dépenses « de prestige » tout simplement parce qu'il voulait avoir « toujours plus ». Salomon avait 700 épouses et 300 concubines, et ce n'est pas avec son argent que ce harem, composé en grande partie de femmes étrangères et païennes, était entretenu.

Oui, quand on regarde le règne de Salomon avec attention on y voit: des meurtres, une recherche éperdue de la puissance et de la gloire, la promiscuité sexuelle, l'indifférence aux pauvres et l'idolâtrie. En fait, la règne de Salomon a été un de ces « âges d'or » qui se terminent en catastrophe, et la guerre civile et l'invasion égyptienne vinrent frapper le pays rapidement après sa mort. En fait, par bien des aspects, on peut dire avec le théologien Frederick Buechner que Salomon a été l'un des « fous les plus sages à avoir jamais porté une couronne ».

Mais voilà que d'un seul coup, j'ai l'impression d'avoir trop chargé la barque dans l'autre sens. Car il faut aussi dire que Salomon a fait preuve durant son règne de décisions réfléchies, d'un sens de l'écoute, d'une capacité à distinguer le bien du mal.
Alors, pouvons-nous vraiment appeler « sage » quelqu'un qui s'est autant trompé? Oui!
Je pense que non seulement nous le pouvons mais que l'histoire de Salomon nous rappelle aussi que c'est le fait d'apprendre de nos erreurs qui peut nous rendre sages.
Dieu a dit à Salomon « Je vais te donner un coeur sage et intelligent ». Nous lisons cette phrase et nous avons l'impression que cela s'est passé sur le coup, instantanément.
Mais ce n'est pas ainsi que la sagesse fonctionne. Dieu a donné à Salomon la possibilité d'acquérir la sagesse. Parfois (souvent), Salomon a agi avec sagesse. Parfois (souvent) Salomon a agi follement. Mais ses erreurs, et surtout les leçons qu'il en a tirées, l'ont rendu plus sage. Bien sûr, hélas pour lui et pour son peuple, Salomon n'a pas toujours appris de ses erreurs. Salomon était un sage, Salomon était un pécheur: l'un n'empêche pas l'autre.

De toute façon, nous devons aussi comprendre que l'histoire de Salomon s'inscrit dans celle de tous les rois d'Israël et de Juda.
Déjà à l'époque de Saül, le premier roi, Dieu avait averti le peuple de ce qui les attendait: « si vous vous donnez un roi, il vous taxera, gouvernera durement sur vous, enrolera vos fils dans ses armées... ». Mais le peuple voulait un roi, comme tous les autres peuples voisins. Dieu accéda à leur demande. Et, bien sûr, les rois d'Israël et de Juda ont été, pour la plupart, de' mauvais rois. Les livres de 1 et 2 Rois racontent les règnes de 40 rois et une reine sur une période de 400 ans. Seuls deux rois reçoivent une approbation sans limite du narrateur. Pour les autres, dans 30 cas sur 41, revient la monotone litanie « il fit ce qui était mal aux yeux de l'Eternel ».

Et pourtant, malgré ces échecs, ces catastrophes, Dieu a continué d'agir dans l'histoire du peuple d'Israël. Dieu a continué à agir et à développer avec patience son plan de salut. Salomon a fait erreur après erreur, et cela n'a pas empêché Dieu d'agir à travers lui et malgré lui. Car Dieu n'est pas limité par nos fautes, nos insuffisances ou même nos rebellions.

C'est que le royaume de Dieu n'est pas le royaume de Salomon et de David. C'est que la sagesse de Dieu n'est pas ce que les puisssants et les riches appellent sagesse.
Dans l'Evangile, Jésus parle du royaume de Dieu, et nous voyons que ce dernier part de choses aussi insignifiantes qu'un grain de moutarde pour prendre des dimensions énormes, nous voyons que le royaume de Dieu est caché, comme un trésor dans un champ. Non, vraiment, Dieu ne pense pas et n'agit pas comme nous. Il l'a ultimement prouvé à la croix.

Mais revenons au cas plus personnel de Salomon.

Salomon avait reçu de grands dons de la part de Dieu. Il ne les a pas toujopurs utilisés au mieux. Et nous? Que faisons-nous de ce que Dieu nous a donné (que ce soit certaines capacités, un talent, de l'argent)? Est-ce que nous sommes en train de le gâcher, est-ce que nous l'utilisons pour notre seul profit? Est-ce que nous l'utilisons, tout simplement?
Alors demandons la sagesse au Seigneur, en sachant qu'il oeuvrera toujours dans nos vies malgré toutes nos erreurs, parce qu'il est patient et plein de grâce. Savoir cela, laisser cette vérité illuminer nos vies, c'est le commencement de la sagesse, une sagesse dont Paul dit en Corinthiens qu'elle s'est pleinement révélée en Jésus-Christ, à côté duquel toute la sagesse et la gloire de Salomon ne sont rien:

« 22 Les Juifs demandent un signe miraculeux et les Grecs recherchent la sagesse.23 Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs,24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, qu'ils soient juifs ou non.25 En effet, la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. »


Au 17ème siècle, le poête japonais Matsuo Basho a écrit à l'un de ses amis "quand tu chemines sur le sentier de la sagesse, ne cherche pas à suivre les pas des sages: cherche plutôt ce qu'ils cherchaient".
Salomon aimait Dieu, et Dieu l'aimait. Comme tous les croyants de l'Ancien Testament, le roi de d'Israël cherchait quelque chose qu'il n'a fait qu'entrevoir, mais qu'il a saisi par la foi. Aujourd'hui, la sagesse de Dieu (et sa puissance) ont été pleinement révélées en Christ.
Ne cherchons pas à suivre les pas de Salomon: il est loin d'avoir été toujours un exemple. Mais cherchons celui qu'il cherchait: Jésus-Christ. Il se laisse trouver.






En hommage aux victimes des attentats en Norvège



Je sais une forteresse céleste
Qui luit aussi brillante qu'un soleil,
Où il n'y a ni péché ni peine,
Où jamais une larme est versée.

Je suis un voyageur épuisé;
Puisse le chemin me conduire
D'ici au pays de mon père
Que Dieu protège mon chemin

Nous Te remercierons éternellement
Dieu le Père, de la sainte Trinité,
Car Tu nous es tendre et doux
En Jésus Christ !
Amen.







jeudi 21 juillet 2011

Rencontre imaginaire avec… LE PROPHÈTE ELIE

Texte : 1 Rois 17 à 21



Le nouveau voyage dans le passé que je me décidais à faire n'allait pas être facile. Je voulais essayer, en effet, de rencontrer l'un des plus anciens et des plus grands parmi les prophètes d'Israël : Elie. Mais comme nous ne connaissons que peu de choses de sa vie, il fallait me risquer dans une aventure qui n'aboutirait peut-être qu'à un échec. C'est bien ce qui faillit m'arriver. Grâce à mon excellente machine à remonter le temps (voir les numéros précédents de Tant qu'il fait jour), je pouvais atteindre la période approximative de 850 avant Jésus-Christ, date probable de l'existence du prophète. Mais où le trouver ? Ne sachant pas s'il avait un lieu de résidence fixe, j'hésitais de toute façon à avoir quelques bons kilomètres à franchir à pied avant de trouver mon personnage.

Je pris donc des provisions de voyage et une bonne canne de marche, avant d'établir la machine dans le pays d'Israël, à proximité de la vallée du Jourdain, quelques kilomètres au sud du lac de Tibériade, dans une région peu habitée de l'ancien royaume d'Israël dont nous parle la Bible. Sans difficulté, la machine me transporta sur place, à environ 2825 ans en arrière, et la région me parut vraiment bien déserte.


Je ne raconterai pas mes efforts et mes échecs dans ma recherche du prophète. Pendant plusieurs jours, je sillonnai le pays, allant vers l'ancienne ville de Samarie, puis dans la vallée de Jizréel, et même sur le mont Carmel, sans succès. Je revins vers le Jourdain pour le traverser et entrer dans la région appelée autrefois Galaad. Enfin, après bien des fatigues et des découragements, j'appris un jour que le prophète Elie était en ce moment-même dans son village natal de Thisbé de Galaad où je me rendis aussitôt. C'est là que j'ai pu enfin, avec grande joie, le rencontrer.


C'était un homme à l'aspect étrange. Vêtu d'une sorte de robe en peau d'animal garnie de longs poils, une ceinture de cuir autour des reins, la figure barbue, maigre et tannée par le soleil, Elie semblait sortir du désert où il vivait comme un ermite. Mais son regard était d'une telle intensité qu'on pouvait à peine le soutenir.


— Grand prophète de Dieu, lui dis-je, pourquoi est-il si difficile de te rencontrer ? Pourquoi personne ne peut-il savoir où te trouver, parce que tu es toujours... ailleurs ? On te voit à Samarie, près du palais royal, puis tu disparais. Tu vas à Sarepta, mais tu es déjà parti pour ton lieu de retraite près du torrent du Kérith. On veut t'y rencontrer, et l'on apprend que tu prophétises sur le mont Carmel. Qu'est-ce qui te pousse ainsi à courir partout ?


Il y eut un temps de silence. Puis j'entendis une voix grave, nette et coupante comme une lame de couteau :

— Quand Dieu parle, il faut entendre. Quand il ordonne, il faut obéir. Quand il dit : Va !... il faut aller. C'est lui qui dirige. C'est lui qui appelle. Parfois je ne sais pas pourquoi il me dit d'aller à tel endroit, mais je sais qu'il me le commande et, quand j'arrive, je comprends ce qu'il me demande de dire ou de faire.

Je repris la parole. — Certes, je comprends qu'un prophète soit avant tout disponible pour exécuter les ordres de Dieu. Mais est-il nécessaire que toute sa vie soit comme une lutte, un combat contre les hommes, même contre les rois ?


— S'il y a combat, répondit Elie, ce n'est pas surtout entre les hommes, mais c'est plutôt entre les dieux. La grande lutte est celle qui provient de l'incapacité à décider de quel dieu on veut être l'adorateur et le serviteur. Ou bien c'est Dieu, ou bien ce sont les Baals. Mais la plupart proclament qu'ils veulent servir Dieu, et en même temps ils se soumettent aux Baals. On ne peut pas boiter des deux côtés à la fois ! Il faut choisir et, ensuite, marcher à fond selon le choix qu'on a fait...


— Pour le prophète de Dieu, le choix est fait, bien entendu. Mais qu'est-ce qui peut faire pencher la décision d'un côté ou de l'autre, pour l'homme du peuple, et même pour un responsable, fût-il roi ? Quelle est la différence essentielle entre Dieu et Baal ?


— Comment peut-on ignorer cette différence ? Elle est pourtant simple ! C'est toute la différence entre la vie et la mort. Dieu est vivant, les Baals sont morts, inexistants. C'est se moquer du monde que de croire qu'ils sont capables d'agir, d'intervenir, de répondre. Quand les prophètes de Baal ont invoqué leur dieu, sur le mont Carmel, je n'ai pas pu m'empêcher de me moquer d'eux : « Criez plus fort ! Il dort peut-être... ou bien, il est parti en voyage ! ». Mais quand j'ai prié le Dieu vivant, il m'a répondu aussitôt et la foudre est venue consumer le sacrifice. Des dieux qui dorment, qui meurent comme la végétation en hiver et qui reprennent vie au printemps, qui ne répondent pas à la prière, qui sont incapables d'agir, comment peut-on les prendre au sérieux ? Ce sont des faux dieux, des idoles mortes. Un roi est coupable s'il conduit son peuple à les adorer, alors qu'il connaît fort bien le vrai Dieu vivant.


— Prophète du Dieu vivant, je connais ta conviction et ta fidélité au Dieu d'Israël. Qu'est-ce qui te fait surtout croire que Dieu est vivant ?


— Oh, c'est facile à comprendre ! Dieu est vivant parce que c'est lui qui nous donne la vie et nous la renouvelle jour après jour. Il peut envoyer une famine, et c'est la mort. Il envoie la pluie, et la nourriture revient. Au plus fort de la sécheresse et de la famine, il m'a nourri, dans ma retraite cachée, grâce aux corbeaux qui m'apportaient de quoi manger. Quand j'ai été hébergé chez la pauvre veuve de Sarepta, il nous a nourris quotidiennement comme par miracle, et quand le fils de la veuve a été malade à la mort, Dieu lui a rendu la vie. Est-ce que les Baals ont jamais fait cela ?


— Cette certitude ne peut-elle parfois être ébranlée ? N'y a-t-il pas des moments de doute ?


— Bien sûr, j'ai connu le doute et le découragement. Or, Dieu m'a suivi lorsque je me suis enfui vers le Sinaï, découragé par mes échecs, et il m'a rendu courage et force pour reprendre ma lutte.


— Cependant, lui dis-je encore, ce n'est pas tous les jours famine, maladie mortelle, fuite. La vie courante connaît moins d'événements graves. Dieu y intervient-il quand même ?


— Certainement. Il intervient dans notre vie quotidienne, parce que nous n'obéissons jamais complètement à ses commandements. Et même, il nous arrive de désobéir avec pleine conscience, et sans vergogne, comme le roi Achab voulant prendre la vigne de Naboth et s'imaginant que Dieu ne dirait rien ! Achab a violé tous les commandements : convoitise, faux témoignage, vol, meurtre, mépris des parents, insulte à Dieu... Dieu l'a puni rudement, parce que le Dieu vivant est un Dieu juste qui ne peut souffrir l’injustice de la part de ses serviteurs. Quel est le Baal qui aurait réagi à cette conduite révoltante ? Quelle est l'idole qui aurait puni de telles injustices ? Ce sont tous des dieux morts. Un seul est le Dieu vivant, le Dieu des Pères, de Moïse, de David. S'il n'était pas vivant, nous serions tous morts !... Dieu est vivant !... Dieu est vivant !...


J'entends encore cette voix martelant une telle certitude : Dieu est vivant !


La figure du prophète Elie ne disparaîtra pas de mon souvenir et, en revenant à mon point de départ, c'est-à-dire à notre temps d'aujourd'hui, je ne manquai pas de me poser la question : pourquoi n'y aurait-il pas, aujourd'hui, des hommes de Dieu, comme Elie, pour proclamer au monde que Dieu n'est pas mort, mais qu'il est toujours bien vivant ?
 
Auteur : Franck MICHAËLI
Source : Tant qu’il fait jour (mensuel protestant), n° 165, mais 1976 (p. 8).



lundi 18 juillet 2011

Psaume 16



16 Hymne de David.
Garde-moi, ô Dieu, car *je cherche refuge en toi!
2 Je dis à l'Eternel: «Tu es mon Seigneur, tu es mon bien suprême.»
3 Les saints qui sont dans le pays, les hommes pieux, sont l'objet de toute mon affection. 4 On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, mais moi, je ne verse pas d'offrandes de sang en leur honneur, je ne mets pas leur nom sur mes lèvres.
5 Eternel, c'est toi qui es ma part et la coupe où je bois, c'est toi qui m'assures mon lot. 6 Un héritage délicieux m'est attribué, une belle possession m'est accordée. 7 Je bénis l'Eternel, car il me conseille; même la nuit mon coeur m'instruit.
8 *J'ai constamment l'Eternel devant moi; quand il est à ma droite, je ne suis pas ébranlé.
9 C'est pourquoi mon coeur est dans la joie, et mon esprit dans l'allégresse. Même mon corps reposera en sécurité,
10 car tu *n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé connaisse la décomposition.
11 Tu me fais connaître le sentier de la vie; il y a d'abondantes joies dans ta présence, un bonheur éternel à ta droite.


Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Je ne sais pas si certains d'entre vous connaissent le très spirituel ouvrage de science-fiction de Douglas Adams Le Guide du Voyageur Galactique. Dans cette série, une race d'êtres supérieurement intelligents décident de résoudre
''la grande question sur la vie, l'univers et le reste''. Pour cela, ils construisent un colossal ordinateur, un monstre de technologie appelé Pensées Profondes en raison de ses incroyables capacités. Pensées Profondes annonce qu'il est bien capable d'apporter la réponse à la ''grande question sur la vie, l'origine et tout le reste'' mais que cela lui prendra 7,5 millions d'années. C'est long, certes, mais cela vaut sans doute le coup d'attendre pour avoir la réponse a la ''grande question sur la vie, l'univers et le reste''. Au bout des 7,5 millions d'années, la race d'etres supérieurement intelligents s'approche de Pensées Profondes avec un crainte révérencieuse. L'ordinateur confirme qu'il a trouvé la reponse. Comme vous pouvez l'imaginer, c'est un moment très tendu, plein d'attente et d'espérance, l'auteur vous tient en haleine...et juste au moment où vous n'en pouvez plus, Pensées Profondes annonce que la réponse à la vie, à l'univers et à tout le reste est...42.

Il s'agit bien sur ici d' une histoire comique, non denuée d'un certain cynisme, mais qui je crois parle à quelque chose qui est commun a l'immense majorité d'entre nous: comment donner un sens a ma vie?? C'est une question que toutes les générations se sont posées. Certaines réponses sont aussi insensées que ''42'', mais sans doute encore préférables à l'idée de Shakespeare qui dit dans MacBeth que la vie n'est qu'une « fable pleine de rage et de fureur, racontée par un idiot et qui ne signifie rien.... »

Si une telle réponse ne vous attire pas et ne vous convainc pas, il faut quand même que vous répondiez à une question: comment trouver un sens a votre vie? Le psaume que nous venons de lire nous apporte une réponse (non, la reponse). Le psalmiste a trouvé un sens a sa vie dans le Dieu qu'il a choisi de servir; un Dieu qui pourvoit, qui dirige et qui inspire.

Ce psaume 16 est généralement attribué a David. David, le berger devenu roi, David l'ancêtre de Jésus-Christ. Personnage central de l'Ancien Testament. Mais aussi, puisque la Bible ne nous cache pas grand-chose; David l'adultère, le meurtrier, le dirigeant qui dût piteusement quitter sa capitale lorsque son propre fils se révolta contre lui. David etait un roi, mais il etait avant tout un humain comme vous et moi, confronté a son péché et à celui des autres, devant faire face à des ennemis puissants et aux conflits au coeur de sa vie. Nous pouvons donc le comprendre et nous mettre a sa place. Alors écoutons ce qu'il a à nous dire ce matin.

Tout d'abord, David parle d'un Dieu qui pourvoit, qui donne.
Je cherche refuge en toi! Refuge. Arrêtez-vous un instant et réfléchissez à ce que ce mot signifie pour vous. Est-ce qu'il évoque pour vous l'idée de securite, de réconfort, de soulagement, particulièrement durant les temps difficiles? Comme nous l'avons dejà dit, David a connu bien des épreuves, mais il savait où trouver un vrai refuge: en Dieu (et non pas dans ses propres forces) et c'est vers Dieu qu'il s'est tourné.
L'autre chose que Dieu pourvoit pour nous, c'est notre subsistance: « Eternel, c'est toi qui es ma part et la coupe où je bois, c'est toi qui m'assures mon lot » (v.5). Ma part, ma coupe...cela évoque la nourriture et la boisson, des choses dont nous avons tous besoin chaque jour pour vivre et avancer. Dieu affirme que Dieu pourvoit cela aussi pour lui. Et je pense qu'il est legitime d'affirmer que cette vérité s'applique aussi bien au domaine spirituel qu'au domaine physique (ne serait-ce que parce que la mentalité hébraïque ne connait pas cette distinction). Dieu nous donne ce dont nos corps ont besoin, et il nous donne ce dont nos âmes ont besoin. Il veut nous nourrir, comme un Père le fait pour ses enfants.
David nous dit aussi que Dieu pourvoit des relations. Ce psaume est un psaume très personnel, centré sur la relation entre David et son Dieu, mais prenez garde au verset 3 '' Les saints qui sont dans le pays, les hommes pieux, sont l'objet de toute mon affection''. Les saints? De qui s'agit-il? Seul Dieu est saint, mais la Bible nous enseigne que ceux qui croient en lui et en font le maître de leur vie sont aussi saints, parce qu'il lui appartiennent.
Et David dit que ces gens sont ''l'objet de toute son affection''. Frères et soeurs, qu'une chose soit claire: on ne peut pas être chrétien seul. Je connais la phrase qui dit que c'est Jésus qui sauve et pas l'Eglise. Elle est vraie, mais il est aussi vrai qu'on ne peut pas être uni à Christ sans être uni a l'Eglise.
Que fait Jesus aujourd'hui? Selon sa promesse, il construit son Eglise, et l'Eglise n'est pas une option facultative dans le plan de Dieu! Une foi qui voudrait se passer de l'assemblée serait une foi par définition déficiente, et le Nouveau Testament est clair sur le sujet:
« N'abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l'habitude, mais encourageons-nous mutuellement. Faites cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. » Hébreux 10.25
« si quelqu'un n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?21 Or, voici le commandement que nous avons reçu de lui: celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère. » 1 Jean 4.20-21 
La foi n'est donc pas qu'une relation "verticale" avec Dieu, mais aussi une relation "horizontale" avec les frères et les soeurs. 

L'idée de David est donc que le sens de notre vie se trouve en un Dieu qui pourvoit. Mais Dieu est aussi celui qui nous dirige: ''Je bénis l'Eternel, car il me conseille; même la nuit mon coeur m'instruit.'' (v.7). Est-ce qu'il vous est déjà arrive, avant de prendre une decision importante par exemple, de demander conseil à une personne de confiance? C'est souvent une aide précieuse n'est-ce pas, ne serait-ce que de pouvoir parler du problème ou de la question concernés.
Et bien ici David dit ''vous savez a qui je demande conseil? Au Seigneur, a mon Dieu, et il me le donne''. C'est un grand privilège que de pouvoir entendre la voix de Dieu dans nos vies, mais c'est un privilège que le Seigneur veut donner à chacun de nous. Nous pouvons tous trouver l'instruction dans les pages de nos Bibles, nous pouvons tous parler a Dieu dans la prière. Pensez-y: le Dieu qui vous a créés ne s'arrête pas là et veut vous guider tous les jours de votre existence.

Mais si Dieu nous guide en nous conseillant, il le fait aussi en nous permettant d'obéir a sa volonté. Le verset 8 dit « J'ai constamment l'Eternel devant moi; quand il est à ma droite, je ne suis pas ébranlé ».
David a fait le choix de l'obéissance, David veut avoir toujours le Seigneur devant lui. Et, bien sûr, cette attitude n'est pas l'affaire d'un moment, mais de toute une vie. David devait constamment décider: ''oui, je vais garder l'Eternel devant ma face; oui je vais marcher dans ses voies''. Plus haut dans ce psaume, David évoque les faux dieux que les gens autour de lui adoraient: ''On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, mais moi, je ne verse pas d'offrandes de sang en leur honneur, je ne mets pas leur nom sur mes lèvres.'' Pourquoi David pouvait-il faire cela? Parce qu'il avait constamment l'Eternel devant lui. Cela rappelle les paroles de Josué qund il a demandé aux Israelites de choisir clairement qui ils allaient servir, l'Eternel ou les faux dieux:
''Maintenant, craignez l'Eternel et servez-le avec intégrité et fidélité. Faites disparaître les dieux que vos ancêtres servaient de l'autre côté de l'Euphrate et en Egypte et servez l'Eternel.
15 Mais si vous ne trouvez pas bon de servir l'Eternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir: soit les dieux que vos ancêtres servaient de l'autre côté de l'Euphrate, soit les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Quant à ma famille et moi, nous servirons l'Eternel'' ( Josue 24).

La vie de la foi est aussi la vie d'un choix: celui de demeurer près de Dieu et de le servir d'un coeur sans partage. Et David pouvait faire ce choix parce qu'il savait pouvoir compter sur le conseil de Dieu et sur sa provision. Voilà pourquoi il pouvait dire que Dieu était à sa droite. Cette expression « à sa droite » évoque dans la Bible l'idée de force, ou d'honneur (et parfois, elle se réfère a Christ lui-même). Dans le contexte de notre psaume, nous entendons David dire: « Dieu est a mes côtés, c'est lui qui m'aide dans mes combats, qui est avec moi dans les bons et les mauvais jours ». David etait fort de cette assurance; voilà pourquoi il pouvait dire « je ne suis pas ébranlé ».

Un Dieu qui pourvoit, un Dieu qui dirige. Mais aussi un Dieu qui inspire. Une des choses les plus précieuses selon moi dans le livre des Psaumes est que nous y trouvons l'expression de la plus complète honnêteté envers Dieu. Lisez les Psaumes et vous entendrez la voix d'humains qui se réjouissent en Dieu mais qui aussi se lamentent quand ils se sentent abandonnés et seuls. Vous y trouverez des prières de louange et de confiance, mais aussi des prières qui demandent des comptes a Dieu. Il y a des psaumes qui célèbrent la bonté de Dieu et d'autres qui lui demandent d'envoyer son jugement. Il y a des affirmations de fidélité envers Dieu et des prières de confession de gens qui savent qu'ils se sont éloignés des chemins du Seigneur et qui se réfugient dans sa grâce. Mais dans tous ces psaumes, quelque soit leur contexte et l'état d'esprit de leur auteur, vous trouverez toujours un thème récurent, vous trouverez toujours une expression de la bonté et de la fidélité de Dieu.
Et c'est parce que David était sûr de la fidélité de Dieu qu'il pouvait posséder la confiance et la paix dans cette vie.
Au v.6, il dit '' Un héritage délicieux m'est attribué, une belle possession m'est accordée.''. C'est l'expression d'un homme qui vivait sa relation avec Dieu dans le cadre de l'alliance mosaïque. Dieu s'était choisi un peuple, Israël, et lui avait promis un bon pays, où coulaient le lait et le miel. Après bien des générations, le peuple a pris possession du pays et David en est devenu le roi. Quant à nous, nous sommes des croyants de la nouvelle alliance fondée en Jésus-Christ. Notre héritage n'est plus un pays terrestre, une partie du globe, mais nous pouvons nous appliquer spirituellement la vérité que David évoque ici. Si nous plaçons notre confiance en Dieu, si par la foi en Jésus nous entrons dans son alliance, une ''belle possession'' va nous échoir.
Oh, cela ne veut pas dire que notre chemin sera toujours facile. Parfois même nous allons devoir marcher dans ''la vallée de l'ombre de la mort'' (Psaume 23), mais même à ce moment-là, Dieu sera avec nous et nous protègera de l'influence du mal, de nos mauvais choix et, ultimement, de la mort éternelle.
La vie de la foi n'est pas forcément une vie facile, mais ce sera toujours une vie authentiquement bénie. C'est beaucoup plus, c'est beaucoup mieux. David le savait et il pouvait donc mettre sa confiance en Dieu.

Mais Dieu n'inspirait pas seulement de la confiance a David. Il lui inspirait aussi sa joie. Tournons-nous vers les vv.9-10: ''9 C'est pourquoi mon coeur est dans la joie, et mon esprit dans l'allégresse. Même mon corps reposera en sécurité,
10 car tu *n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé connaisse la décomposition.''
C'est la dernière partie de ce psaume et vous noterez qu'elle est introduite par un ''c'est pourquoi''. David bâtit sur tout ce qu'il vient de dire de Dieu et en tire les conséquences. Notez aussi que David parle de toutes les parties de son être: son coeur (siège de l'intellect), son esprit (ou son âme, selon une autre traduction), son corps. David ne parle pas ici de quelque chose de purement intellectuel ou émotionnel, mais d'une réalité qui concerne l'ensemble de sa personne. Et il parle de joie, d'allégresse et de sécurité. Et ce sentiment de joie n'est pas que pour la vie présente, il est aussi le fondement d'une ésperance pour le futur.
David affirme ''tu ne permettras pas que ton bien-aimé connaisse la décomposition.''
Vraiment? Pourtant David est bel et bien mort, et son corps est retourné à la poussière. Si nous retrouvions aujourd'hui la tombe de David, nous serions heureux de trouver au plus de la poussière d'os!! Mais la décomposition dont parle le roi d'Israël n'est pas tant physique que spirituelle. David emploie ici une métaphore pour dire qu'il croit que même dans la mort, il ne sera pas séparé de la présence de Dieu. C'est la semence d'une confiance qui allait germer des siècles plus tard dans les paroles de l'apôtre Paul: ''En effet, j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances,39 ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.'' (Romains 8.38-39)

Mais cette métaphore exprime aussi l'espérance de la résurrection. Ici, il faut comprendre que les croyants juifs n'avaient pas une idée très claire de la vie après la mort. Mais c'est une question complexe, qui ne doit pas éluder le fait que nous lisons ces mots après Jésus-Christ et que nous pouvons mieux les comprendre que celui qui les a écrits. De fait, l'Eglise apostolique a interprêté ce passage comme une prophétie de la résurrection de Christ, et Pierre et Paul, dans le livre des Actes, disent que cette résurrection de Christ est la garantie de la résurrection des croyants.
Mais la résurrection n'a pas qu'un effet futur sur la vie du chrétien. Paul dit que nous sommes déjà unis à Christ par sa mort et sa résurrection et que cette puissance de résurrection nous permet de mener des vies nouvelles:
''Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, recherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.2 Attachez-vous aux réalités d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre.3 En effet, vous avez connu la mort et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.4 Quand Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez aussi avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir en vous ce qui est terrestre: l'immoralité sexuelle, l'impureté, les passions, les mauvais désirs et la soif de posséder, qui est une idolâtrie.6 C'est à cause de cela que la colère de Dieu vient [sur les hommes rebelles].7 Vous aussi autrefois, lorsque vous viviez parmi eux, vous marchiez dans ces péchés. 8 Mais maintenant, renoncez à tout cela, à la colère, à la fureur, à la méchanceté, à la calomnie, aux grossièretés qui pourraient sortir de votre bouche. 9 Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous vous êtes dépouillés du vieil homme et de ses manières d'agir,10 vous avez revêtu l'homme nouveau qui se renouvelle pour parvenir à la vraie connaissance, conformément à l'image de celui qui l'a créé.11 Il n'y a plus ni Juif ni non-Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni étranger, ni sauvage, ni esclave ni homme libre, mais Christ est tout et en tous.
12 Ainsi donc, en tant qu'êtres choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.13 Supportez-vous les uns les autres et, si l'un de vous a une raison de se plaindre d'un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.14 Mais par-dessus tout cela, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection.15 Que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans votre coeur. Et soyez reconnaissants.16 Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse! Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre coeur sous l'inspiration de la grâce.
17 Et quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus en exprimant par lui votre reconnaissance à Dieu le Père.''

Vous avez peu-être entendu qu'il y a peu un prétendu ''pasteur'' américain a prévu le retour de Christ pour le 22 mai. Personne ne sait quand Christ va revenir, mais ce que nous savons, c'est qu'il est ressuscité et que sa résurrection peut dès maintenant changer nos existences et nous garantir la vie éternelle, et cela est la source d'un grand espoir.

En conclusion, on peut dire que David résume son propos dans le verset final.
''Tu me fais connaître le sentier de la vie; il y a d'abondantes joies dans ta présence, un bonheur éternel à ta droite.''
Le Dieu de David était un Dieu actif, un Dieu qui pourvoit, qui guide, qui inspire.
Un Dieu qui se révèle, tout simplement, et qui révèle aussi le chemin de la vie.
Des siècles après, Jésus a dit 'je suis le chemin, la vérité et la vie'' puis ''Entrez par la porte étroite! En effet, large est la porte, spacieux le chemin menant à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là,14 mais étroite est la porte, resserré le chemin menant à la vie, et il y en a peu qui les trouvent''

Voulez-vous trouve un vrai sens à votre vie? Voulez-vous un lieu de refuge sûr dans l'épreuve, quelque chose qui vous nourrit, corps et esprit, qui vous guide et vous inspire et qui vous permette de dire ''quoiqu'il arrive, je ne serai pas ébranlé''? Voulez-vous des joies abondantes et un bonheur éternel?
Le Dieu de David lui avait donné toutes ces choses. Le même Dieu est là aujourd'hui et en Jésus-Christ il montre le chemin de la vie a chacun d'entre nous. Puisse Jésus donner un vrai sens a notre vie. Amen.

samedi 2 juillet 2011

1 ROIS 2.10-12; 3.3-14

Romains 8.28-30; Matthieu 13.44-25

Le roi Salomon (icône russe)
 
10 David se coucha avec ses ancêtres et il fut enterré dans la ville de David.
11 Le règne de David sur Israël dura 40 ans. Il régna 7 ans à Hébron, et 33 ans à Jérusalem.
12 Salomon s'assit sur le trône de son père David, et sa royauté fut solidement établie.
3 Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums.
4 Le roi se rendit à Gabaon pour y offrir des sacrifices, car c'était le principal des hauts lieux. Salomon offrit 1000 holocaustes sur l'autel.
5 A Gabaon, l'Eternel lui apparut en rêve pendant la nuit et Dieu lui dit: «Demande-moi ce que tu veux que je te donne.»
6 Salomon répondit: «Tu as traité avec une grande bonté ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait en ta présence dans la fidélité et la justice, et avec un coeur droit envers toi. Tu lui as conservé cette grande bonté et tu lui as donné un fils pour siéger sur son trône, comme on le voit aujourd'hui.
7 Maintenant, Eternel mon Dieu, tu m'as établi roi, moi ton serviteur, à la place de mon père David. Or je ne suis qu'un jeune homme, je n'ai pas d'expérience.
8 Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, et c'est un peuple immense, si nombreux qu'il ne peut être ni compté ni recensé.
9 Accorde donc à ton serviteur un coeur apte à écouter pour juger ton peuple, pour distinguer le bien du mal! En effet, qui serait capable de juger ton peuple, ce peuple si important?»
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
11 Et Dieu lui dit: «Puisque c'est cela que tu demandes, puisque tu ne réclames pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, mais que tu demandes de l'intelligence pour exercer la justice,
12 je vais agir conformément à ta parole. Je vais te donner un coeur si sage et si intelligent qu'il n'y a eu avant toi et qu'on ne verra jamais personne de pareil à toi.
13 Je te donnerai en outre ce que tu n'as pas demandé: des richesses et de la gloire en si grande quantité qu'il n'y aura pendant toute ta vie aucun roi qui soit ton égal.
14 Et si tu marches dans mes voies en respectant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait ton père David, je te donnerai une longue vie.»





Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Le roi David était mort. Son fils Salomon monta sur le trône. Dieu lui dit « que veux-tu? » et Salomon demanda la sagesse. Et Dieu lui donna non seulement la sagesse, mais aussi la richesse et la gloire toute sa vie.

Moralité: soyons tous comme Salomon, ça vaut vraiment le coup.

Fin de ce sermon; allez en paix.

En fait, non.
Si nous faisons l'effort d'aller au-delà de la surface des choses, nous voyons bien que l'histoire de Salomon est infiniment plus compliquée que cela et qu'elle ne nous incite pas à tomber dans le moralisme. Nous devons prendre garde à ne pas créer une sorte de légende dorée, car ne considérer qu'une partie de la vérité, c'est souvent déjà tomber dans le mensonge. Non, clairement non, Salomon ne saurait être considéré comme un exemple, et la Bible ne le présente certainement pas comme un homme qui aurait tout bien fait dans sa vie.

Oui, c'est vrai, Salomon a demandé la sagesse. Mais il y a l'autre côté de l'histoire. Car Salomon, la Bible ne permet pas de l'oublier, était une personnalité bien déficiente, qui a commis bien des erreurs, et qui a été loin de toujours utiliser la sagesse que Dieu lui avait promis. Jamais, jamais, la Bible ne décrit ses personnages comme des héros immaculés, sans peur ni reproche et nous le voyons bien dans la vie de Salomon.

Au moment où débute notre texte, Salomon vient de prendre le pouvoir. Mais si vous lisez le chapitre précédent, vous réaliserez que cela a été au prix de l'exécution d'un certain nombre de rivaux directs ou indirects...Et puis, Salomon vient de faire alliance par mariage avec le Pharaon d'Egypte. Oui, l'Egypte, l'ennemie historique, le pays aussi des faux dieux. Et notre texte de préciser: « Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums. »
Toutefois, parce que, malgré son attachement à Dieu, Salomon continuait à offrir des sacrifices sur ces « hauts lieux » qui étaient souvent liés à des lieux de culte païens. Salomon aimait Dieu, mais d'un coeur partagé. Ce coeur partagé, c'était en fait le grand problème de Salomon, son talon d'Achille. Il en a témoigné plus tard au cours de son règne en tolérant, voire même en encourageant le culte des faux dieux dans son pays.
Mais Salomon était aussi un homme de l'excès. Bien sûr, il a construit un temple à l'Eternel, mais il ne faut pas oublier que son palais personnel (sans doute construit par des esclaves) était bien plus magnifique. Salomon a aussi écrasé son peuple sous les impôts et dilapidé l'argent public dans des dépenses « de prestige » tout simplement parce qu'il voulait avoir « toujours plus ». Salomon avait 700 épouses et 300 concubines, et ce n'est pas avec son argent que ce harem, composé en grande partie de femmes étrangères et païennes, était entretenu.

Oui, quand on regarde le règne de Salomon avec attention on y voit: des meurtres, une recherche éperdue de la puissance et de la gloire, la promiscuité sexuelle, l'indifférence aux pauvres et l'idolâtrie. En fait, la règne de Salomon a été un de ces « âges d'or » qui se terminent en catastrophe, et la guerre civile et l'invasion égyptienne vinrent frapper le pays rapidement après sa mort. En fait, par bien des aspects, on peut dire avec le théologien Frederick Buechner que Salomon a été l'un des « fous les plus sages à avoir jamais porté une couronne ».

Mais voilà que d'un seul coup, j'ai l'impression d'avoir trop chargé la barque dans l'autre sens. Car il faut aussi dire que Salomon a fait preuve durant son règne de décisions réfléchies, d'un sens de l'écoute, d'une capacité à distinguer le bien du mal.
Alors, pouvons-nous vraiment appeler « sage » quelqu'un qui s'est autant trompé? Oui!
Je pense que non seulement nous le pouvons mais que l'histoire de Salomon nous rappelle aussi que c'est le fait d'apprendre de nos erreurs qui peut nous rendre sages.
Dieu a dit à Salomon « Je vais te donner un coeur sage et intelligent ». Nous lisons cette phrase et nous avons l'impression que cela s'est passé sur le coup, instantanément.
Mais ce n'est pas ainsi que la sagesse fonctionne. Dieu a donné à Salomon la possibilité d'acquérir la sagesse. Parfois (souvent), Salomon a agi avec sagesse. Parfois (souvent) Salomon a agi follement. Mais ses erreurs, et surtout les leçons qu'il en a tirées, l'ont rendu plus sage. Bien sûr, hélas pour lui et pour son peuple, Salomon n'a pas toujours appris de ses erreurs. Salomon était un sage, Salomon était un pécheur: l'un n'empêche pas l'autre.

De toute façon, nous devons aussi comprendre que l'histoire de Salomon s'inscrit dans celle de tous les rois d'Israël et de Juda.
Déjà à l'époque de Saül, le premier roi, Dieu avait averti le peuple de ce qui les attendait: « si vous vous donnez un roi, il vous taxera, gouvernera durement sur vous, enrolera vos fils dans ses armées... ». Mais le peuple voulait un roi, comme tous les autres peuples voisins. Dieu accéda à leur demande. Et, bien sûr, les rois d'Israël et de Juda ont été, pour la plupart, de' mauvais rois. Les livres de 1 et 2 Rois racontent les règnes de 40 rois et une reine sur une période de 400 ans. Seuls deux rois reçoivent une approbation sans limite du narrateur. Pour les autres, dans 30 cas sur 41, revient la monotone litanie « il fit ce qui était mal aux yeux de l'Eternel ».

Et pourtant, malgré ces échecs, ces catastrophes, Dieu a continué d'agir dans l'histoire du peuple d'Israël. Dieu a continué à agir et à développer avec patience son plan de salut. Salomon a fait erreur après erreur, et cela n'a pas empêché Dieu d'agir à travers lui et malgré lui. Car Dieu n'est pas limité par nos fautes, nos insuffisances ou même nos rebellions.

C'est que le royaume de Dieu n'est pas le royaume de Salomon et de David. C'est que la sagesse de Dieu n'est pas ce que les puisssants et les riches appellent sagesse.
Dans l'Evangile de ce jour, Jésus parle du royaume de Dieu, et nous voyons que ce dernier part de choses aussi insignifiantes qu'un grain de moutarde pour prendre des dimensions énormes, nous voyons que le royaume de Dieu est caché, comme un trésor dans un champ. Non, vraiment, Dieu ne pense pas et n'agit pas comme nous. Il l'a ultimement prouvé à la croix.

Mais revenons au cas plus personnel de Salomon.

Salomon avait reçu de grands dons de la part de Dieu. Il ne les a pas toujopurs utilisés au mieux. Et nous? Que faisons-nous de ce que Dieu nous a donné (que ce soit certaines capacités, un talent, de l'argent)? Est-ce que nous sommes en train de le gâcher, est-ce que nous l'utilisons pour notre seul profit? Est-ce que nous l'utilisons, tout simplement?
Alors demandons la sagesse au Seigneur, en sachant qu'il oeuvrera toujours dans nos vies malgré toutes nos erreurs, parce qu'il est patient et plein de grâce. Savoir cela, laisser cette vérité illuminer nos vies, c'est le commencement de la sagesse, une sagesse dont Paul dit en Corinthiens qu'elle s'est pleinement révélée en Jésus-Christ, à côté duquel toute la sagesse et la gloire de Salomon ne sont rien:

« 22 Les Juifs demandent un signe miraculeux et les Grecs recherchent la sagesse.23 Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs,24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, qu'ils soient juifs ou non.25 En effet, la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. »


Au 17ème siècle, le poête japonais Matsuo Basho a écrit à l'un de ses amis « quand tu chemines sur le sentier de la sagesse, ne cherche pas à suivre les pas des sages: cherche plutôt ce qu'ils cherchaient ».
Salomon aimait Dieu, et Dieu l'aimait. Comme tous les croyants de l'Ancien Testament, le roi de d'Israël cherchait quelque chose qu'il n'a fait qu'entrevoir, mais qu'il a saisi par la foi. Aujourd'hui, la sagesse de Dieu (et sa puissance) ont été pleinement révélées en Christ.
Ne cherchons pas à suivre les pas de Salomon: il est loin d'avoir été toujours un exemple. Mais cherchons celui qu'il cherchait: Jésus-Christ. Il se laisse trouver.









1 ROIS 2.10-12; 3.3-14

10 David se coucha avec ses ancêtres et il fut enterré dans la ville de David.
11 Le règne de David sur Israël dura 40 ans. Il régna 7 ans à Hébron, et 33 ans à Jérusalem.
12 Salomon s'assit sur le trône de son père David, et sa royauté fut solidement établie.
3 Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums.
4 Le roi se rendit à Gabaon pour y offrir des sacrifices, car c'était le principal des hauts lieux. Salomon offrit 1000 holocaustes sur l'autel.
5 A Gabaon, l'Eternel lui apparut en rêve pendant la nuit et Dieu lui dit: «Demande-moi ce que tu veux que je te donne.»
6 Salomon répondit: «Tu as traité avec une grande bonté ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait en ta présence dans la fidélité et la justice, et avec un coeur droit envers toi. Tu lui as conservé cette grande bonté et tu lui as donné un fils pour siéger sur son trône, comme on le voit aujourd'hui.
7 Maintenant, Eternel mon Dieu, tu m'as établi roi, moi ton serviteur, à la place de mon père David. Or je ne suis qu'un jeune homme, je n'ai pas d'expérience.
8 Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, et c'est un peuple immense, si nombreux qu'il ne peut être ni compté ni recensé.
9 Accorde donc à ton serviteur un coeur apte à écouter pour juger ton peuple, pour distinguer le bien du mal! En effet, qui serait capable de juger ton peuple, ce peuple si important?»
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
11 Et Dieu lui dit: «Puisque c'est cela que tu demandes, puisque tu ne réclames pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, mais que tu demandes de l'intelligence pour exercer la justice,
12 je vais agir conformément à ta parole. Je vais te donner un coeur si sage et si intelligent qu'il n'y a eu avant toi et qu'on ne verra jamais personne de pareil à toi.
13 Je te donnerai en outre ce que tu n'as pas demandé: des richesses et de la gloire en si grande quantité qu'il n'y aura pendant toute ta vie aucun roi qui soit ton égal.
14 Et si tu marches dans mes voies en respectant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait ton père David, je te donnerai une longue vie.»





Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Le roi David était mort. Son fils Salomon monta sur le trône. Dieu lui dit « que veux-tu? » et Salomon demanda la sagesse. Et Dieu lui donna non seulement la sagesse, mais aussi la richesse et la gloire toute sa vie.

Moralité: soyons tous comme Salomon, ça vaut vraiment le coup.

Fin de ce sermon; allez en paix.

En fait, non.
Si nous faisons l'effort d'aller au-delà de la surface des choses, nous voyons bien que l'histoire de Salomon est infiniment plus compliquée que cela et qu'elle ne nous incite pas à tomber dans le moralisme. Nous devons prendre garde à ne pas créer une sorte de légende dorée, car ne considérer qu'une partie de la vérité, c'est souvent déjà tomber dans le mensonge. Non, clairement non, Salomon ne saurait être considéré comme un exemple, et la Bible ne le présente certainement pas comme un homme qui aurait tout bien fait dans sa vie.

Oui, c'est vrai, Salomon a demandé la sagesse. Mais il y a l'autre côté de l'histoire. Car Salomon, la Bible ne permet pas de l'oublier, était une personnalité bien déficiente, qui a commis bien des erreurs, et qui a été loin de toujours utiliser la sagesse que Dieu lui avait promis. Jamais, jamais, la Bible ne décrit ses personnages comme des héros immaculés, sans peur ni reproche et nous le voyons bien dans la vie de Salomon.

Au moment où débute notre texte, Salomon vient de prendre le pouvoir. Mais si vous lisez le chapitre précédent, vous réaliserez que cela a été au prix de l'exécution d'un certain nombre de rivaux directs ou indirects...Et puis, Salomon vient de faire alliance par mariage avec le Pharaon d'Egypte. Oui, l'Egypte, l'ennemie historique, le pays aussi des faux dieux. Et notre texte de préciser: « Salomon aimait l'Eternel, suivant ainsi les prescriptions de son père David. Toutefois, c'était sur les hauts lieux qu'il offrait des sacrifices et des parfums. »
Toutefois, parce que, malgré son attachement à Dieu, Salomon continuait à offrir des sacrifices sur ces « hauts lieux » qui étaient souvent liés à des lieux de culte païens. Salomon aimait Dieu, mais d'un coeur partagé. Ce coeur partagé, c'était en fait le grand problème de Salomon, son talon d'Achille. Il en a témoigné plus tard au cours de son règne en tolérant, voire même en encourageant le culte des faux dieux dans son pays.
Mais Salomon était aussi un homme de l'excès. Bien sûr, il a construit un temple à l'Eternel, mais il ne faut pas oublier que son palais personnel (sans doute construit par des esclaves) était bien plus magnifique. Salomon a aussi écrasé son peuple sous les impôts et dilapidé l'argent public dans des dépenses « de prestige » tout simplement parce qu'il voulait avoir « toujours plus ». Salomon avait 700 épouses et 300 concubines, et ce n'est pas avec son argent que ce harem, composé en grande partie de femmes étrangères et païennes, était entretenu.

Oui, quand on regarde le règne de Salomon avec attention on y voit: des meurtres, une recherche éperdue de la puissance et de la gloire, la promiscuité sexuelle, l'indifférence aux pauvres et l'idolâtrie. En fait, la règne de Salomon a été un de ces « âges d'or » qui se terminent en catastrophe, et la guerre civile et l'invasion égyptienne vinrent frapper le pays rapidement après sa mort. En fait, par bien des aspects, on peut dire avec le théologien Frederick Buechner que Salomon a été l'un des « fous les plus sages à avoir jamais porté une couronne ».

Mais voilà que d'un seul coup, j'ai l'impression d'avoir trop chargé la barque dans l'autre sens. Car il faut aussi dire que Salomon a fait preuve durant son règne de décisions réfléchies, d'un sens de l'écoute, d'une capacité à distinguer le bien du mal.
Alors, pouvons-nous vraiment appeler « sage » quelqu'un qui s'est autant trompé? Oui!
Je pense que non seulement nous le pouvons mais que l'histoire de Salomon nous rappelle aussi que c'est le fait d'apprendre de nos erreurs qui peut nous rendre sages.
Dieu a dit à Salomon « Je vais te donner un coeur sage et intelligent ». Nous lisons cette phrase et nous avons l'impression que cela s'est passé sur le coup, instantanément.
Mais ce n'est pas ainsi que la sagesse fonctionne. Dieu a donné à Salomon la possibilité d'acquérir la sagesse. Parfois (souvent), Salomon a agi avec sagesse. Parfois (souvent) Salomon a agi follement. Mais ses erreurs, et surtout les leçons qu'il en a tirées, l'ont rendu plus sage. Bien sûr, hélas pour lui et pour son peuple, Salomon n'a pas toujours appris de ses erreurs. Salomon était un sage, Salomon était un pécheur: l'un n'empêche pas l'autre.

De toute façon, nous devons aussi comprendre que l'histoire de Salomon s'inscrit dans celle de tous les rois d'Israël et de Juda.
Déjà à l'époque de Saül, le premier roi, Dieu avait averti le peuple de ce qui les attendait: « si vous vous donnez un roi, il vous taxera, gouvernera durement sur vous, enrolera vos fils dans ses armées... ». Mais le peuple voulait un roi, comme tous les autres peuples voisins. Dieu accéda à leur demande. Et, bien sûr, les rois d'Israël et de Juda ont été, pour la plupart, de' mauvais rois. Les livres de 1 et 2 Rois racontent les règnes de 40 rois et une reine sur une période de 400 ans. Seuls deux rois reçoivent une approbation sans limite du narrateur. Pour les autres, dans 30 cas sur 41, revient la monotone litanie « il fit ce qui était mal aux yeux de l'Eternel ».

Et pourtant, malgré ces échecs, ces catastrophes, Dieu a continué d'agir dans l'histoire du peuple d'Israël. Dieu a continué à agir et à développer avec patience son plan de salut. Salomon a fait erreur après erreur, et cela n'a pas empêché Dieu d'agir à travers lui et malgré lui. Car Dieu n'est pas limité par nos fautes, nos insuffisances ou même nos rebellions.

C'est que le royaume de Dieu n'est pas le royaume de Salomon et de David. C'est que la sagesse de Dieu n'est pas ce que les puisssants et les riches appellent sagesse.
Dans l'Evangile de ce jour, Jésus parle du royaume de Dieu, et nous voyons que ce dernier part de choses aussi insignifiantes qu'un grain de moutarde pour prendre des dimensions énormes, nous voyons que le royaume de Dieu est caché, comme un trésor dans un champ. Non, vraiment, Dieu ne pense pas et n'agit pas comme nous. Il l'a ultimement prouvé à la croix.

Mais revenons au cas plus personnel de Salomon.

Salomon avait reçu de grands dons de la part de Dieu. Il ne les a pas toujopurs utilisés au mieux. Et nous? Que faisons-nous de ce que Dieu nous a donné (que ce soit certaines capacités, un talent, de l'argent)? Est-ce que nous sommes en train de le gâcher, est-ce que nous l'utilisons pour notre seul profit? Est-ce que nous l'utilisons, tout simplement?
Alors demandons la sagesse au Seigneur, en sachant qu'il oeuvrera toujours dans nos vies malgré toutes nos erreurs, parce qu'il est patient et plein de grâce. Savoir cela, laisser cette vérité illuminer nos vies, c'est le commencement de la sagesse, une sagesse dont Paul dit en Corinthiens qu'elle s'est pleinement révélée en Jésus-Christ, à côté duquel toute la sagesse et la gloire de Salomon ne sont rien:

« 22 Les Juifs demandent un signe miraculeux et les Grecs recherchent la sagesse.23 Or nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les non-Juifs,24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, qu'ils soient juifs ou non.25 En effet, la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. »


Au 17ème siècle, le poête japonais Matsuo Basho a écrit à l'un de ses amis « quand tu chemines sur le sentier de la sagesse, ne cherche pas à suivre les pas des sages: cherche plutôt ce qu'ils cherchaient ».
Salomon aimait Dieu, et Dieu l'aimait. Comme tous les croyants de l'Ancien Testament, le roi de d'Israël cherchait quelque chose qu'il n'a fait qu'entrevoir, mais qu'il a saisi par la foi. Aujourd'hui, la sagesse de Dieu (et sa puissance) ont été pleinement révélées en Christ.
Ne cherchons pas à suivre les pas de Salomon: il est loin d'avoir été toujours un exemple. Mais cherchons celui qu'il cherchait: Jésus-Christ. Il se laisse trouver.