dimanche 9 octobre 2011

COLOSSIENS 2.6-7

Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

J'ai terminé récemment dans mon plan de lecture quotidienne de la Bible la lecture de la lettre de Paul aux Colossiens, et le Seigneur m'a mis à coeur de partager avec vous certaines pensées que cette lecture m'a inspirées. Paul a écrit cette lettre à une église qu'il n'avait jamais visitée, mais dont il savait qu'elle était confrontée à une grave maladie spirituelle. En effet, les chrétiens de la ville de Colosses étaient tombés dans le syncrétisme, c'est-à-dire qu'ils mélangeaient des idées venus de philosophies et de religions divers (le paganisme, le judaïsme, la pensée grecque) avec la vérité chrétienne.
Le résultat de cette confusion était une doctrine qui affirmait qu'il était nécessaire de passer à un niveau spirituel supérieur en acquérant une connaissance particulière et qui niait Dieu que Christ était Dieu et Sauveur. En clair, il fallait aller plus loin, plus haut que Christ, qui n'était qu'une étape.
Bien sûr, l'apôtre réagit à cette erreur et, dans sa lettre, il réaffirme avec force la divinité de Jésus et sa mort expiatoire. Paul consacre aussi tout un développement sur le thème de l'union du croyant avec le Christ, union qui nous procure la force nécessaire à la vie chrétienne. En fait, le thème tout entier de Colossiens peut être résumé ainsi: « en Christ, vous avez tout ce dont vous avez besoin pour croître dans la grâce. Vous n'avez pas besoin de quelque chose en plus pour approfondir votre vie de foi, mais vous avez besoin de rester attachés au Seigneur et à lui seul ». Avec ceci en tête, je vous invite à présent à entendre Colossiens 2.1-7:

« 1Je veux, en effet, que vous sachiez quel grand combat je soutiens pour vous, pour ceux de Laodicée et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage, 2afin que leur cœur soit consolé, qu'ils soient unis dans l'amour et enrichis d'une pleine certitude de l'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, 3en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. 4Je dis cela, afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. 5Car si je suis absent de corps je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre (qui règne) parmi vous et la solidité de votre foi en Christ. 6Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; 7soyez enracinés et fondés en lui, affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.  »

« 6Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; 7soyez enracinés et fondés en lui, affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.  »
Ces deux derniers versets de notre passage contiennent la substantifique moëlle du message de Paul en Colossiens. Nous y trouvons deux idées importantes: que les chrétiens demeurent fidèles à Christ, mais aussi qu'ils grandissent. Car Paul n'était pas hostile du tout à l'idée de croissance spirituelle. Ce qu'il rejetait, c'était l'idée selon laquelle cette croissance pouvait se faire au delà, au dessus de Christ comme cela était enseigné par les faux docteurs de Colosses. Non, dit Paul, vous commencez avec Christ et vous continuez avec Christ. Voilà pourquoi il dit « tout comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ». Dans ces versets, Paul nous présente quatre grandes vérités qui ont trait à la vie du chrétien, à la croissance du chrétien, à la foi du chrétien et à l'action de grâces du chrétien. Ce sont ces quatres vérités que je vous invite à explorer ce matin.

Tout d'abord, Paul nous parle de la vie du chrétien, de sa marche.  « Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ». Paul emprunte ici une expression hébraïque, que l'on trouve au Psaume1 « Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants ». Marcher, ça veut dire « vivre ». Vous avez reçu Christ, c'était le début du voyage, à présent continuez dans votre vie quotidienne, vivez en lui puisqu'il est en vous. Que votre attitude soit en accord avec la foi que vous professez.
Mais attention; la vie chrétienne commence avec Christ et elle se poursuit aussi avec Christ. Si c'est lui qui nous sauve, c'est aussi lui qui va nous faire grandir.
Cela nous amène tout droit à la croissance du chrétien, que Paul traite de façon pratique au v.7: lorsqu'il dit: « soyez enracinés et fondés en lui ».
Ici, je pense qu'il vaudrait mieux traduire par « ayant été enracinés et étant édifiés en lui » pour rendre compte des nuances du texte grec. Nous avons été enracinés en Christ (passé et passif) et nous sommes en train d'être construits en lui, comme une maison qui s'élève. Cette phrase nous rappelle que la vie chrétienne implique la croissance spirituelle. Ce ne sont pas des impératifs que nous avons là, ce sont des participes passés (et passifs). Paul n'est pas en train de dire « grandissez!! » il dit « vous allez grandir ». La croissance n'est pas réservée à une mince élite, elle constitue la vie chrétienne normale et elle vient, non pas de notre force, mais du Seigneur. Car nous sommes « édifiés en lui ». En Christ, et en Christ seul. Nous ne grandirons jamais que dans le cadre de notre relation avec Christ et parce que nous sommes en relation avec Christ, unis à lui. Le grand prédicateur écossais Robert Murray Mc Cheyne a dit un jour « rien ne prospère dans mon âme si elle ne connaît pas de croissance ». Etes-vous en train de croître? Ou bien avez-vous stagné, voire reculé? Connaissez-vous mieux votre Sauveur et sa Parole qu'en octobre 2010? Trouvez-vous en vous les signes de la croissance? Paul s'attend à les y trouver. L'apôtre s'attend à voir les chrétiens grandir. C'est la première chose. D'abord, nous confessons notre foi en Christ, puis nous allons grandir.

La deuxième partie du verset 7 est « affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données » ou encore «  affermis dans la foi telle qu'elle vous a été enseignée ». Paul nous rappelle ici que la vie chrétienne implique de croire en la vérité. En d'autres termes, Paul nous dit que les chrétiens sont fondés sur ce qui est appelé aileurs la « foi transmise aux saints une fois pour toutes ». Une fois pour toutes, c'est-à-dire que notre foi n'a pas à être adaptée à toutes les modes qui, au fil des époques, peuvent contaminer le monde qui nous entoure. Il ne s'agit donc pas de croire pour croire. Il ne s'agit pas de croire en n'importe quoi. Il s'agit de croire en la vérité. Les marques de l'église fidèle, nous les trouvons dans la description que le livre des Actes donne de l'église de Jérusalem: « Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. » (Actes 2.42).
Frères et soeurs, il ne peut pas y avoir d'église saine et de chrétiens en bonne santé spirituelle là où la Bible n'est pas entièrement reçue. Il est important de souligner ceci, alors que l'Eglise est aujourd'hui confrontée à une grave crise, à cause justement de l'érosion de l'autorité de la Parole de Dieu. Le venin de l'erreur se répand un peu partout et, ce qui est encore plus grave, l'erreur et la vérité sont trop souvent mises sur le même plan. Prenons garde à rester attachés à la vraie foi. C'est ce que dit Paul dans notre passage: «que personne ne vous trompe par des discours séduisants » et plus loin « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ. ». Faites attention, car on pourrait vous tromper. Alors, sachons imiter les croyants de Bérée qui « accueillirent la Parole avec beaucoup d'ardeur, en examinant chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact » (Actes 17.11).
Etre « affermis dans la foi », c'est donc croire en la vérité biblique, dans son ensemble. Là encore, laissez-moi vous poser quelques questions. La vérité est-elle importante pour vous ou vous laissez-vous piéger par le relativisme qui dit que tout se vaut? Etes vous attiré par les vaines et fausses philosophies qui ont cours actuellement? Ou bien lisez-vous votre Bible chaque jour, pour y entendre la voix de votre Dieu? La laissez-vous corriger certaines de vos attitudes et modeler votre réalité? C'est un signe certain de croissance spirituelle, et l'apôtre nous dit que cette dernière ne peut pas exister autre part que dans la foi « transmise aux saints une fois pour toutes ».
Finalement, à la fin du v.7, Paul ajoute ces mots: « abondez en actions de grâces. » Ici, l'apôtre nous enseigne que la vie chrétienne implique l'action de grâces, le remerciement adressé à Dieu.
Et notez bien que cette action de grâces est abondante. Cette action de grâces, à laquelle nous avons déjà réfléchi ensemble la semaine dernière lors de la Fête des Récoltes, contient deux éléments. D'une part, la gratitude envers Dieu nous élève au dessus de nous mêmes, car si nous savons dire « merci » pour tous les dons reçus, nous nous plaçons dans une attitude d'humilité, où nous refusons de dire que nous avons « des droits », des « avantages acquis » qui nous seraient dûs. D'autre part, la gratitude tourne nos regards vers Dieu, de qui nous attendons tous ce dont nous avons besoin pour vivre, et avant tout ce qu'il nous faut pour notre croissance spirituelle. C'est donc à ce Père qui nous aime et prend soin de nous de nous que revient toute le gloire. L'action de grâces est quelque chose qui débute par l'humilité et s'achève par la louange.
Et cette action de grâces, Paul la considère comme une des marques contitutives de la vie chrétienne. L'ingratitude est donc le signe d'une maladie de l'âme. Nous pouvons donc abonder en actions de grâces, mais on peut aussi dire que cette abondance nous enrichit. Pourquoi? Je pense que vous connaissez tous des gens aisés en termes financiers et qui, quand on leur parle, témoignent d'une grande insatisfaction, d'un état d'esprit très amer. En revanche, on peut voir des chrétiens au train de vie très modeste manifester constamment une grande gratitude envers Dieu. La différence entre les deux groupes est simple: les uns sont riches matériellement et pauvres spirituellement, les autres pauvres en termes économiques et riches sur le plan spirituel. Certains d'entre nous traversent des temps difficiles, à plusieurs niveaux. Comment ne pas tomber dans l'amertume? En comptant les bienfaits de Dieu et en les mettant tous devant nos yeux, comme le dit le chant biblique pour enfants. Ces bienfaits de tous ordres passés, présents et futurs. C'est un témoignage puissant, dans notre société tellement insatisfaite, que de montrer notre gratitude pour tout ce que nous avons reçu de Dieu. Cela montre la richesse de la foi et les bénédictions que Dieu accorde à ceux qu'il aime.


En conclusion, la Bible nous a appris ce matin que le chrétien qui grandit est fermement établi dans la vraie foi, enraciné en Christ et riche en actions de grâces. Est-ce que les chrétiens vont croître vers une connaissance plus profonde de Christ. Absolument. Est-ce que la croissance spirituelle implique d'aller au-delà de Christ? Jamais de la vie! En Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Tous les trésors: il n'y a pas à aller voir plus loin, il faut juste sonder ces trésors qui sont là, devant nous.
Alors, quand une fois menteuse vient nous dire « Tu as Jésus, mais il te faut quelque chose en plus » sachons dire « non, il me faut juste plus de Jésus ».
En lui nous avons tout pour vivre et grandir. Qu'il reste notre rocher et notre appui.


Amen.


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