dimanche 19 janvier 2014

PSAUME 40:1-4


Chers frères et soeurs en Christ,

chers amis,

Vous vous souvenez peut-être de ces 33 mineurs chiliens qui, en 2010, ont été pris au piège à 700 mètres de profondeur dans la mine de Copiapo. Après une opération de secours aux moyens colossaux qui mobilisa l'attention du monde entier, ils purent enfin regagner la surface après 69 jours dans les profondeurs de la terre. Pouvez-vous imaginer ? Être prisonnier sous terre pendant 69 jours, sans savoir tout d'abord si à la surface on savait qu'il y avait des survivants, sans savoir si on allait pouvoir leur porter secours.
On a beaucoup parlé de cette histoire en France aussi, mais on a oublié de dire qu'un des mineurs José Hendriquez était un chrétien fervent et qu'il a pu tout au long des opération de secours soutenir ses camarades, les inviter à une conversion sincère et à la prière. Depuis, Hendriquez a pu témoigner de ce qui s'est passé pour le groupe des 33 de nombreuses fois, aussi bine en Amérique Latine qu'ailleurs.
Je vous cite des extraits de ce témoignage « Pour nous, la prière était très importante, nous sentions la présence de Dieu d'une façon très spéciale... C'était époustouflant de voir le Seigneur répondre à nos prières, même au sein de la plus profonde obscurité...c'est la raison pour laquelle nous avons pu être aussi tranquilles, nous avons pu avoir la paix et être unis. Dieu n'avait pas besoin d'une porte pour venir nous trouver dans le fond de la mine...chaque fois que nous avons fait appel à son nom, il est venu. Il était là présent...ne me considérez pas comme un héros : la gloire revient à Jésus-Christ, c'est lui qui a accompli tout cela »

Mais il n'y a pas besoin de se retrouver piégé dans une mine pour être au fond du trou. C'est ce qui peut nous arriver, c'est ce qui est arrivé à David et dans le psaume 40:1-4, il nous raconte comment Dieu l'a libéré, et a rempli sa bouche de louange :

Au chef de choeur. Psaume de David. 2 J'avais mis mon espérance en l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue, et il a établi mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas.4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en l'Eternel.

Il y a dans ce passage trois images qui nous aident à comprendre son contenu spirituel.

La première de ces images, c'est la fosse

David dit que Dieu l'a « retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue »
David parle ici de façon figurative d'une période difficile et douloureuse de sa vie. Nous ne savons exactement à quoi il se réfère, mais en lisant la Bible nous nous rendons qu'il peut faire allusion à plusieurs épisodes de son existence.
Certains pensent qu'il y a là une référence à la propre conversion de David, quand il s'est tourné vers le Seigneur ? C'est possible, mais d'autres psistes sont tout aussi valables...
Cela peut évoquer la période où le roi Saül l'avait banni et le pourchassait sans relâche. Ce peut être aussi une référence à la rébellion de son fils Absalom qui tenta de le faire assassiner afin de monter sur le trône. Ou alors peut-être David pense t'il à l'une des ses plus grosses chutes : son adultère avec Bathséba et la mort de l'enfant issu de cette union maudite ? Ou alors, chose horrible pour un père, l'inceste entre Amnon sons fils, et sa demi-soeur Tamar ?

En fait, peu importe la situation précise à laquelle David se réfère. Comme chacun d'entre nous, il a connu des temps de rude épreuve, parfois en conséquence directe de ses propres péchés et parfois par des agressions extérieures. L'important est de souligner qu'il se trouvait dans une situation sombre et sans issue. C'était une fosse, dont il ne pouvait espérer sortir seul.

Peut-être que comme David, vous êtes en ce moment embourbé dans une situation . La fosse, ce peut être beaucoup de chose dans nos vies, et parfois même beaucoup de choses à la fois. La fosse, ça peut être le stress au travail, l'épuisement de la mère de famille confrontée à une si lourde charge, l'inquiétude du jeune face à un avenir bouché, une maladie qui frappe, une crise grave dans le couple... Tout ce qui bloque la vie et menace, tout ce qui es

Mais David nous dit qu'il a crié à Dieu : il lui a fait appel, il lui a demandé son secours, et Dieu a répondu. Et nous aussi, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur et il répondra.

C'est ce que montre la deuxième image : le rocher

J'avais mis mon espérance en l'Eternel, et il s'est penché vers moi, il a écouté mes cris (…) il a établi mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas

Quand vous êtes « au fond de la boue », vous n'avez aucun point d'appui pour vous relever. Vous glissez, vous tombez, vous vous enfoncez même ! Vous êtes complètement coincé. Mais Dieu est capable de nous mettre sur un rocher, sur quelque chose d'enfin solide sur lequel nous allons pouvoir nous fonder pour sortir de la fosse et repartir. Car quand nous retire de nos difficultés, c'est pour nous remettre en route, pour le servir et l'adorer. On ne peut pas dire « Seigneur, merci du coup de main, et à bientôt ». Non, Dieu veut que nous marchions dans ses voies, selon sa Parole et il veut nous remplir de son Esprit pour cela. Ainsi, nos pas seront affermis, parce que nous marcherons sur le chemin que Dieu nous trace.
Mes amis, le seul point d'appui sur lequel nous pouvons nous appuyer pour sortir de la fosse et de la boue, c'est Dieu et sa Sainte Parole. Par nos propres forces, nous n'y arriverons pas, de la même façon que par notre seule sagesse, nous ne pourrons pas nous sortir de nos difficultés.

Enfin, la troisième image est celle du chant :

Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu.

Je ne suis pas un grand chanteur, mais j'aime le chant. J'aime notamment beaucoup le chant des Psaumes, typique de notre tradition française huguenote que nous devons préserver, surtout ici en Poitou. Le chant est un moyen que depuis fort longtemps les hommes ont utilisé pour exprimer leurs opinions, leurs sentiments, leurs espérances.
Dans la Bible, le chant a une signification profondément spirituelle : celle de l'adoration rendue au seul vrai Dieu. Job 38 nous dit que quand Dieu a créé le ciel et la terre « les étoiles du matin éclataient ensemble en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ». Quand Dieu a fait sortir son peuple d'Egypte, les Hébreux ont entonné le cantique de Moïse (Exode 15). Et puis, nous avons cette vision dans l'Apocalypse de Jean, qui décrit le temps où le plan éternel de salut de Dieu sera complètement accompli et qui nous dit que nous chanterons le cantique de l'Agneau « «Tes oeuvres sont grandes et extraordinaires, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations! » ( Ap 15:7).

Depuis son plus jeune âge, David chantait et jouait de la harpe. Il connaissait le chant et la musique, mais il était arrivé à un moment dans sa vie où il devait apprendre un « nouveau cantique ».

Mes amis, quand nous sommes « au fond du trou », nous ne pouvons chanter que des paroles tristes sur des airs languissants qui évoquent notre chagrin et notre infortune. Mais quand Dieu nous délivre, c'est pour mettre dans notre bouche une louange nouvelle, un nouveau cantique qu'entonnent ceux qui ont vu la bonté de l'Eternel sur la terre des vivants. Et quand ceux qui sont autour de vous voient ce que Dieu a fait dans votre existence, quand ils se rendent compte que Dieu est vivant et qu'il agit : « Beaucoup l'ont vu; ils ont eu de la crainte et se sont confiés en l'Eternel. »

Mes amis, cela fait peut-être trop longtemps que vous chantez une chanson triste et languissante : laissez Dieu mettre dans votre bouche un cantique nouveau. Mais comment cela peut-il se faire ?

Et bien, faites comme David :

tout d'abord, reconnaissez que vous êtes dans la fosse. Il ne sert à rien de jouer les stoïques et de dire que tout va bien quand ça ne va pas. Poser un bon diagnostic est fondamental pour entrer sur le chemin de guérison. Rendez vous compte que Dieu ne vous a pas créé pour que vous viviez dans la fosse de destruction mais pour que vous contempliez sa face en plein soleil. Cessez de vous débattre : vous ne faites que vous enfoncez, mais tournez vous vers le Seigneur et dites-lui : « je suis au fond du trou »

deuxièmement, il ne suffit pas de reconnaître que vous êtes embourbé dans la fosse. Il faut aussi faire appel au Seigneur et lui demander son aide. Il veut vous libérer de la fosse dans laquelle vous êtes tombé : celle de votre propre péché, celle d'un rêve envolé, celle d'une épreuve trop lourde à porter : peu importe... Alors, dites à l'Eternel « aide moi, sors moi de là »

troisièmement, vient l'attente, et ce n'est pas toujours facile. La Bible Segond traduit le premier verset par « J'avais mis mon espérance en l'Eternel » mais la version Darby est (comme souvent) plus précise : « J'ai attendu patiemment l'Eternel... ». David a dû attendre (et attendre longtemps). Dans de telles circonstances, l'attente est un test de notre foi, et je crois que souvent Dieu exerce notre foi ainsi, pour que nous apprenions à nous reposer complètement en lui. En tout cas, si Dieu a délivré David, il ne l'a pas fait immédiatement. Dieu n'est pas un distributeur automatique de bénédictions, répondant instantanément à des prières. Mais ce qui peut nous apparaître comme un retard n'est pas un refus. Je crois qu'une fois que nous avons prié Dieu et que nous lui avons demandé de nous sortir du trou, nous faison face à deux dangers qui aboutissent à des résultats identiques.

Il y a tout d'abord la prière qui dit « Seigneur viens à mon secours » et que nous oublions immédiatement pour essayer de nous en sortir par nos seules forces (ce qui n'a rien à voir avec le fait de prendre ses responsabilité) ; et puis, nous pouvons perdre patience, penser que Dieu nous a oublié, que sa liste de choses à faire est trop longue et, là aussi, nous finissons par ne compte que sur nous-mêmes.
Mais Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons besoin et quand nous en avons besoin. Il agira, et il est déjà en train d'agir, même si c'est de façon souterraine, même si nous ne voyons pas encore les résultats de son action.
Un de mes amis est secouriste breveté de la SNSM. Il m'a expliqué que les consignes, quand on s'approche d'une personne en train de se noyer sont claires : si elle est trop agitée, la laisser s'épuiser car dans la panique, elle pourrait faire sombrer le secouriste et elle-même. Alors il faut parfois attendre que la personne soit arrivée au bout de ses forces. Bien sûr, nous ne risquons pas d'entraîner Dieu en sombrant, mais parfois il attendra que nous soyons à bout, épuisés, pour nous retirer de la fosse.
Alors, cessons nos efforts inutiles et attendons patiemment le secours de l'Eternel.

Faites lui appel, il mettra vos pieds sur le rocher et un cantique nouveau dans votre bouche.

Amen.

Aucun commentaire: