Il
y a quelques années, j'ai écouté à la radio un documentaire sur
la ville de Gresford, au Pays de Galles. Gresford est connue parce
qu'elle a été le lieu, en 1934, d'une des plus grandes catastrophes
minières de l'histoire : un coup de grisou qui, le 22 septembre
1934, tua 266 mineurs. Le documentaire suivait un ancien mineur qui
visitait les écoles pour expliquer ce qu'avait été son métier.
Cet homme expliquait qu'il amenait des blocs de charbon dans les
classes, et que les élèves ne savaient pas ce que c'était. C'était
frappant, parce que cette zone du sud du Pays de Galles était une
des plus grosses zones minières d'Europe (comme le Nord chez nous).
Parmi ces enfants, beaucoup avaient dû avoir au moins un grand-père qui
était descendu au fond... et ils ne reconnaissaient même pas ce
charbon dont l'exploitation a façonné leur terre galloise.
Les
peuples oublient...c'est pour cela qu'on dresse des monuments
commémoratifs. Mais Dieu veut aussi que nous, son peuple, nous nous
souvenions. C'est ce que nous montre notre texte d'aujourd'hui :
Lorsque
toute la nation eut fini de passer le Jourdain, l’Éternel dit à
Josué: 2 «Prenez douze hommes parmi le peuple, un de chaque tribu.
3 Donnez-leur cet ordre: 'Retirez d'ici, du milieu du Jourdain, là
où les prêtres se sont arrêtés de pied ferme, douze pierres que
vous emporterez avec vous et que vous déposerez à l'endroit où
vous passerez cette nuit.'» 4 Josué appela les douze hommes qu'il
choisit parmi les Israélites, un de chaque tribu.
5 Il leur dit: «Passez devant l'arche de l’Éternel, votre Dieu, au milieu du Jourdain et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus israélites,6 afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos enfants demanderont un jour: 'Que signifient pour vous ces pierres?'7 vous leur direz: 'L'eau du Jourdain a été coupée devant l'arche de l'alliance de l’Éternel Lorsqu'elle a passé le Jourdain, l'eau du Jourdain a été coupée, et ces pierres seront pour toujours un souvenir pour les Israélites.'»
8 Les Israélites firent ce que Josué leur avait ordonné. Ils retirèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l’Éternel l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus israélites. Ils les emportèrent avec eux et les déposèrent à l'endroit où ils devaient passer la nuit.9 Josué dressa aussi douze pierres au milieu du Jourdain, là où s'étaient arrêtés les pieds des prêtres qui portaient l'arche de l'alliance, et elles y sont restées jusqu'à aujourd'hui.
5 Il leur dit: «Passez devant l'arche de l’Éternel, votre Dieu, au milieu du Jourdain et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus israélites,6 afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos enfants demanderont un jour: 'Que signifient pour vous ces pierres?'7 vous leur direz: 'L'eau du Jourdain a été coupée devant l'arche de l'alliance de l’Éternel Lorsqu'elle a passé le Jourdain, l'eau du Jourdain a été coupée, et ces pierres seront pour toujours un souvenir pour les Israélites.'»
8 Les Israélites firent ce que Josué leur avait ordonné. Ils retirèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme l’Éternel l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus israélites. Ils les emportèrent avec eux et les déposèrent à l'endroit où ils devaient passer la nuit.9 Josué dressa aussi douze pierres au milieu du Jourdain, là où s'étaient arrêtés les pieds des prêtres qui portaient l'arche de l'alliance, et elles y sont restées jusqu'à aujourd'hui.
Dieu
veut que son peuple se souvienne et c'est bien normal. Après leur
captivité en Égypte et 40 ans passés dans le désert, les
Israélites se préparent enfin à entrer dans le Pays Promis en
passant par le Jourdain. Or, le Jourdain était à l'époque en
pleine crue, mais Dieu a manifesté sa puissance. Il ordonne aux
prêtres, portant l'arche de l'alliance, d'entrer dans le Jourdain,
et aussitôt l'eau s'arrête de couler.
Grandiose,
mais réfléchissons à tout ce qui s'était passé avant : les
plaies d’Égypte, le passage de la Mer Rouge, la manne tombant du
ciel, l'eau jaillissant du rocher, la nuée guidant le peuple, le don
de la Loi de Moïse... Tout cela aussi était immense. Alors pourquoi
est-ce que Dieu demande d'ériger un monument à ce moment là et pas
lors de ces autres événements ?
Parce
que, je crois, cette traversée du Jourdain amène à l'entrée dans
le Pays Promis. Tout le reste n'était d'une certaine façon qu'un
chemin vers cette entrée. Mais à présent Dieu donnait aux
Israélites la terre qu'il avait promise à Abraham, à Isaac et à
Jacob. Voilà la première chose dont nous devons nous souvenir :
notre Dieu tient ses promesses. Voilà ce que disaient ces pierres
entassées : Dieu tient ses promesses, et la plus grande de ses
promesses était celle de nous envoyer un Sauveur.
Cette
promesse a été tenue quand Jésus est né à Bethléem. Cela n'a
pas été marqué par un tas de pierres, mais par des anges et une
étoile. Dieu a tenu sa promesse de fournir un sacrifice parfait
quand Jésus est mort pour nous. Ce jour a été marqué par trois
heures de ténèbres, un tremblement de terre et le rideau du temple
déchiré en deux. Dieu a tenu sa promesse de vaincre le diable, le
péché et la mort en ressuscitant Jésus. La résurrection a été
marquée par un tremblement de terre et par une tombe vide. Oui,
souvenons-nous toujours de ce que Dieu a fait pour nous en
Jésus-Christ !
Si
vous visitez Israël, on vous montrera peut-être l'endroit où Jésus
est supposé être né ou la tombe sensée l'avoir recueilli C'est
peut-être vrai, et sans doute faux. Nous n'avons pas de tas de
pierre pour nous rappeler ce que Jésus a fait pour nous, mais nous
avons plus, nous avons mieux. Nous avons les paroles même de Jésus
dans la Bible. Nous n'avons pas besoin d'aller là où Jésus est né
pour savoir qu'il est notre Sauveur : la Parole de Dieu nous le
dit. La Bible nous enseigne, où que nous soyons, ce qu'il faut que
nous sachions, ce qu'il faut dont nous nous souvenions ! La
Bible est le guide sûr qui nous dirige sur les chemins de la vie.
C'est en elle seulement que nous trouvons les paroles de la vie
éternelle et du pardon. Je pense aussi que nous devrions plus
souvent nous appuyer sur les promesses que Dieu nous fait dans sa
Parole. Je crois que dans beaucoup trop d'églises, on vit un
athéisme dans les faits. On parle de Dieu, mais on ne s'attend pas à
la voir agir de façon glorieuse. Je suis frappé de voir que trop
souvent, nous ne donnons pas l'impression de servir un Dieu vivant et
puissant. Est-ce pour cela que l'Esprit Saint agit aussi peu parmi
nous ?
Il
nous faut donc revenir vraiment à la Bible et je vous conseille de
confesser les promesses que Dieu nous adresse, c'est-à-dire nous
reposer sur elles et apprendre à en attendre l'exaucement dans nos
vies. Je crois que cela nous permet d'entrer dans une dimension
supérieure de la foi. Vous pouvez vous aider de petits livres
« Promesses de la Bible pour vous » (Vida) et le Guide
Personnel des Promesses de Dieu de David Wilkerson (CVA).
Je
vous laisse trois de ces promesses ce matin, puissent-elles, avec les
autres, être un mémorial pour vous :
Car
l’Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir
ceux dont le cœur est tout entier à lui. (2 Chr 16.9)
Mais
dans toutes ces choses [la tribulation, ou l’angoisse,
ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou
l’épée] nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a
aimés. (Ro 8.37)
Le
nom de l’Éternel est une tour forte; le juste s’y réfugie,
et se trouve en sûreté. (Prov 18.10)
Jésus
nous a aussi donné autre chose pour faire mémoire : la sainte
cène. Les paroles du Seigneur sont claires : « faites
ceci en mémoire de moi ». On peut bien sûr dire que la cène
est plus qu'un mémorial, mais elle est aussi un mémorial :
c'est là quelque chose de central ! Un mémorial qui nous
rappelle l’œuvre de Christ, un mémorial qui devrait aussi nous
rappeler que nous marchons vers le triomphe de Jésus, quand nous
serons conviés au banquet des noces de l'Agneau. Peut-être qu'alors
ce moment serait plus joyeux dans nos cultes ! En tout cas, nous
devrions vraiment, dans la cène, regarder à la fois en arrière et
en avant.
Précisons
aussi que les mémoriaux, nous pouvons les faire nous-mêmes. Je
connais des familles où l'on a pris un petit bocal et, à chaque
fois qu'il y a une réponse à la prière (grande ou petite), on
place un petit caillou dans le bocal. C'est un bon moyen de se
rappeler que Dieu est fidèle et qu'il écoute nos prières !
Une
autre chose que je constate est que Dieu a demandé à des
représentants de toutes les tribus de participer à la construction
du monument : c'est donc l'ensemble du peuple qui était
concerné. Encore aujourd'hui, la norme pour le christianisme, c'est
ce qu'on appelle le « sacerdoce universel », c'est-à-dire
que tous les chrétiens sont appelés à servir Dieu avec les dons
que l'Esprit leur a donné. L'église a besoin de revenir à ce
fonctionnement. Chacun doit porter sa pierre, et nous sommes en fait
tous appelés à être des pierres vivantes !
L'autre
dimension du mémorial est celle de la transmission :Lorsque vos
enfants demanderont un jour: 'Que signifient pour vous ces
pierres?'
7 vous leur direz: 'L'eau du Jourdain a été coupée devant l'arche de l'alliance de l’Éternel. Lorsqu'elle a passé le Jourdain, l'eau du Jourdain a été coupée, et ces pierres seront pour toujours un souvenir pour les Israélites.'»
7 vous leur direz: 'L'eau du Jourdain a été coupée devant l'arche de l'alliance de l’Éternel. Lorsqu'elle a passé le Jourdain, l'eau du Jourdain a été coupée, et ces pierres seront pour toujours un souvenir pour les Israélites.'»
Les
parents avaient la responsabilité d'expliquer à leurs enfants ce
que les pierres signifiaient, l'histoire qu'elle racontait. Notez
bien : les parents ! Pas les prêtres, pas les Lévites,
pas les chefs du peuple : les parents. Rappelons nous que le
Petit Catéchisme de Martin Luther n'était pas destiné aux pasteurs
mais aux chefs de famille. Hélas, aujourd'hui, combien d'hommes
chrétiens prennent ils leur responsabilité spirituelle dans leur
foyer ? C'est pourtant essentiel ! Envoyer un enfant au
caté ne suffit pas. Il faut qu'il comprenne par l'exemple qu'il est
important de venir au culte et d'avoir une foi vivante. Nos enfants
doivent être littéralement immergés dans une culture chrétienne à
la maison. Cela se fait par la lecture de la Bible, par la prière,
par des temps de culte familial, par les discussions qui se tiennent
autour de la table de famille en passant des DVD chrétiens... notre
société est de plus en plus anti-chrétienne (dans les médias, à
l'école) : nos enfants (même quand ce ne sont pas les nôtres)
ont besoin d'avoir devant eux des mémoriaux qui leur rappelle qui
est le vrai Dieu, quelle est la vérité, comment on parvient au
salut.
Le
mémorial du Jourdain était destiné aux générations futures du
peuple de Dieu, il était aussi fait pour les étrangers. Le v. 24
dit : « Ainsi, tous les peuples de la terre sauront que la
main de l’Éternel est puissante et vous craindrez toujours
l’éternel, votre Dieu.»
Tous
les peuples de la terre pourraient être témoins de ce que Dieu
avait fait pour son peuple. Et encore aujourd'hui, quand elle annonce
la Parole de Dieu, l’Église rappelle à tous ce que Dieu a fait
pour les sauver et les amener dans son Royaume. C'est la mission que
Dieu nous a confiée : « Allez, faites de toutes les nations
des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, 20et
enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici,
je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »
Mes
amis, une église qui ne fait pas ou plus de mission, une église qui
ne met cet objectif au premier plan de ses priorités est une église
qui est déjà condamnée, parce que le chandelier est prêt à être
changé de place !
Oui,
frères et sœurs, Dieu a placé devant nous beaucoup de choses qui
nous rappellent sa bonté et son amour, et qui nous incitent à les
partager. Mais attention : le peuple n'est pas resté devant le
tas de pierre à le regarder ! Non, bien au contraire, il a
continué à avancer, il a pris Jéricho, et il a conquis le Pays
Promis ! La puissance de Dieu a continué à se manifester alors
que le peuple allait de l'avant. Et il y a là une leçon
spirituelle.
A
Gresford, comme dans beaucoup d'endroits, les mines ont fermé dans
les années 70-80. Cependant, la ville a eu de la chance et a
intéressé plusieurs entreprises qui voulaient s'y installer. Le
problème était que le meilleur endroit pour créer cette nouvelle
zone d'activités était l'entrée de la mine du désastre, fermée
depuis plus de quarante ans. Beaucoup pensaient inconcevable,
choquant, de faire quelque chose à cet endroit « sacré ».
Le Conseil Municipal a passé outre à l'époque, et il a bien fait
selon moi, parce qu'ainsi de nouveaux emplois ont pu être créés
dans cette zone alors marquée par une terrible crise. Des gens ont
pu travaillé et vivre à Gresford, ils ont pu y élever leurs
enfants et assurer la vie de cette localité.
Se
souvenir du passé, c'est bien, mais il faut aussi préparer
l'avenir. Il faut parfois laisser les morts enterrer leurs morts, et
la mémoire ne doit jamais devenir une prison qui nous empêche
d'aller de l'avant vers les choses nouvelles. De cela aussi, il est
bon de se souvenir, parce qu'on ne peut pas mettre du vin nouveau
dans de vieilles outres.
Amen.
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