lundi 25 août 2008

2 Chroniques (1ère partie)

(13:23) Abija se coucha avec ses pères, et on l'enterra dans la ville de David. Et Asaph, son fils, régna à sa place. De son temps, le pays fut en repos pendant dix ans.
(14:1-3) Asaph fit ce qui est bien et droit aux yeux de l'Éternel, son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les hauts lieux, il brisa les statues et abattit les idoles. Il ordonna à Juda de rechercher l'Éternel, le Dieu de ses pères, et de pratiquer la loi et les commandements.
(14 : 6-10) Il dit à Juda : Bâtissons ces villes, et entourons-les de murs, de tours, de portes et de barres ; le pays est encore devant nous, car nous avons recherché l'Éternel, notre Dieu, nous l'avons recherché, et il nous a donné du repos de tous côtés. Ils bâtirent donc, et réussirent. Asaph avait une armée de trois cent mille hommes de Juda, portant le bouclier et la lance, et de deux cent quatre-vingt mille de Benjamin, portant le bouclier et tirant de l'arc, tous vaillants hommes. Zérach, l'Éthiopien, sortit contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars, et il s'avança jusqu'à Maréscha. Asaph marcha au-devant de lui, et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Tsephata, près de Maréscha.
Asaph invoqua l'Éternel, son Dieu, et dit : Éternel, toi seul peux venir en aide au faible comme au fort : viens à notre aide, Éternel, notre Dieu ! Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Éternel, tu es notre Dieu : que ce ne soit pas l'homme qui l'emporte sur toi !
(15 : 1-2) L'esprit de Dieu fut sur Azaria, fils d'Obed, et Azaria alla au-devant d'Asaph et lui dit : Écoutez-moi, Asaph, et tout Juda et Benjamin ! L'Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; si vous le cherchez, vous le trouverez ; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera.
(15 : 16-19) Le roi Asaph destitua même sa grand-mère Maaka de son rang de reine-mère parce qu’elle avait fait dresser à Achéra une idole obscène. Asaph abattit son idole, qu'il réduisit en pièces, et la brûla au torrent de Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent point d'Israël, quoique le coeur d'Asaph fût en entier à l'Éternel pendant toute sa vie. Il mit dans la maison de Dieu les choses consacrées par son père et par lui-même, de l'argent, de l'or et des vases. Il n'y eut point de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asaph.


Frères et sœurs, en ce mois d’août et pendant trois dimanches consécutifs, nous ouvrirons nos Bibles au deuxième livre des Chroniques, qui – comme chacun sait – se trouve dans l’Ancien Testament ! Trois sermons pour étudier le règne du roi Asaph, roi de Juda.
Les thèmes de ces trois sermons seront les suivants ; aujourd’hui :
I) Asaph, grand roi de Juda, ou le secret d'une belle réussite.
Dimanche prochain :
II) Asaph en conflit avec l'Eternel, ou les signes d'une foi vacillante. Et enfin :
III) La chute du roi Asaph, et les leçons que le croyant doit en tirer.
I
Tout d’abord, un peu d’histoire, si vous le voulez bien. Le passage que vous venez d’entendre se trouve donc dans le deuxième livre des Chroniques.
Dans la Bible hébraïque, les deux livres portent le titre de « Paroles des Jours ». C’est Jérôme, l’auteur de la Vulgate, qui les a rebaptisés ainsi. Ce Père de l’Eglise soulignait par là que les deux livres constituaient (je cite) une « chronique de toute l’histoire divine ». En effet, le récit commence avec Adam et s’achève en 562 avant Jésus-Christ, avec la réhabilitation du Roi Jojakin ! C’est à peu près à cette dernière époque – environ cinq siècles avant notre ère – que l’on estime la rédaction de ces ouvrages. Quant à leur auteur, qui n’est pas mentionné - comme dans d’autres livres bibliques, il pourrait s’agir du prophète Esdras ou de Néhémie. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir d’un écrivain anonyme, inspiré tout comme l’étaient les prophètes, mais dont l’histoire a perdu le nom. Ce témoin fait état d’un grand nombre de documents qui lui ont servi de sources. Ainsi, il ne fait aucun doute qu’il ait connu des livres antérieurs tels que ceux de Samuel ou des Rois, qui concernent la même période et que vous trouvez dans votre Bible. Mais il a aussi abondamment utilisé des sources qui se sont perdues à jamais, et que nous ne connaissons que par les citations qu’il en fait ; les annales des rois de Juda et d’Israël, les généalogies officielles, les recueils de prophéties et les écrits des grands témoins de l’histoire d’Israël que chacun, à cette époque, avait encore en mémoire. Notre « prophète-historien » a su discerner dans ces divers écrits le même esprit que le sien, l’esprit de « révélation et de connaissance », l’esprit de foi et d’adoration. Son œuvre porte donc le double caractère de l’inspiration et de la foi.
Quel est le but des deux livres des Chroniques et pourquoi m’ont-t-ils semblé d’actualité en cette fin d’été ? Eh bien, ils ont été écrits, ou du moins définitivement composés, après l’exil. Le peuple, établi à nouveau dans son pays, recommençait sa vie. Les murailles de Jérusalem avaient été reconstruites, le temple relevé de ses ruines, le culte restauré. Après la dure leçon de l’exil, les Hébreux s’étaient détournés résolument du paganisme et avait juré fidélité à Dieu. Ce fut une époque de réveil, marquée par la volonté de méditer, pour s’en inspirer, les grandes pages du passé. Et ce qui attire le plus Israël, c’est ce qui touche au culte, au temple, à la loi, à la Promesse. Il n’a plus son indépendance politique puisqu’il dépend de Cyrus le Perse, mais sa religion lui reste, son Dieu lui reste et il sent profondément que là est sa véritable force, sa sécurité et sa gloire. La contemplation du passé lui donne l’espérance pour l’avenir. Il réapprend cette grande leçon si souvent oubliée, à savoir qu’il est le peuple de l’Eternel, mis à part pour l’accomplissement de sa volonté. Il se prend à espérer que l’avenir sera plein de lumière et qu’enfin apparaîtra le Messie annoncé par les prophètes…
Comme d’habitude, l’Esprit n'a pas d'autre but que de nous montrer la foi des anciens, avec leurs combats, leurs problèmes, leurs succès et leurs faiblesses, pour que nous en tirions des instructions qui nous servent tous les jours. La foi, en effet, est un combat quotidien. Et nous aussi, comme les croyants de l'Ancienne Alliance, nous sommes constamment exposés à des luttes, à des interrogations et à des tentations. Nous aussi, comme eux, nous devons apprendre à marcher avec l'Eternel et à construire toute notre vie et notre salut sur lui seul.
Que les jeunes, en particulier, méditent l’exemple d’Asaph. Ce fut un grand roi, extrêmement pieux et soucieux de placer tout ce qu’il entreprenait sous le regard de son Dieu. Le deuxième livre des Chroniques nous apprend qu'Asaph est roi de Juda, c'est-à-dire de la partie sud de Canaan. En effet, peu de temps après le règne de Salomon, le royaume fut divisé en deux : Israël, le royaume du nord, est constitué de dix tribus ; leur culte est tellement imprégné de paganisme qu’elles se sont détournées du vrai Dieu. Juda, le royaume du sud, compte deux petites tribus de rien du tout, humainement parlant, mais dont la foi est demeurée ferme en l’Eternel. Et, voyez-vous, Asaph était l'arrière petit-fils de Salomon, fils de David. Son nom figure en Matthieu, chapitre 1er, verset 7, parmi les ancêtres de notre Seigneur Jésus-Christ.
Asaph eut la chance d'avoir des parents croyants. Son père, le roi Abiya, dont la vie est également racontée dans ce livre, dut résister de toutes ses forces aux pressions du royaume du Nord ; contre toute logique (militaire en particulier), il ne chercha jamais d’autre allié que Dieu lui même, et jamais Dieu ne l’abandonna. Quel exemple de foi pour le petit garçon Asaph !


Aujourd’hui encore, c'est une bien grande bénédiction quand on a la chance de naître dans un foyer chrétien. Malheureusement, ce n'est pas parce qu'on est né dans tel environnement, vous le savez, que l’on reste croyant. L'histoire de l'Eglise est pleine d'exemples d'enfants qui ont abandonné la foi de leurs parents.
Les chapitres 14 et 15 des Chroniques nous disent aussi pourquoi le règne d’Asaph fut béni : « Il fit ce que l'Eternel son Dieu considère comme bien et juste ». Faire ce qui est bien et juste devant l'Eternel, c'est croire ce qu'il nous dit et s'y conformer résolument dans la vie de chaque jour. C'est ce que fit le bon roi Asaph. Il fit disparaître les cultes païens auxquels se livrait encore le peuple. Il fit même davantage. Il osa destituer la reine mère, sa grand-mère : sans complaisance, il fit renverser l'idole obscène – ne me demandez pas de vous la décrire - qu'elle avait fait ériger. Il exhorta le peuple à suivre l'Eternel. Ce sont là les beaux aspects d'une foi vivante. Elle se laisse instruire et se conforme à l'instruction reçue, quitte à braver son entourage, serait-ce des membres de sa propre famille…

Nous aussi, nous recevons par la Bible et la prédication l'instruction de Dieu. Et dès que nous sortons du culte, nous sommes appelés à mettre aussitôt cette Parole en pratique, que ce soit à la maison, au travail, dans nos relations avec les autres, dans notre comportement face aux épreuves et aux difficultés de la vie. C'est là le signe d'une foi authentique, comme le dit Jacques : « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter ».
Vous demanderez peut-être : ça apporte quoi, concrètement, de croire en Dieu ? Le texte nous dit qu'Asaph réussit dans tout ce qu'il entreprit. Le récit nous donne trois exemples de cette réussite : 1°) Il fortifia les villes de Juda. 2°) L'Eternel empêcha les autres nations de lui faire la guerre, si bien que le pays connut dix ans de paix. 3°) L'Eternel lui donna la victoire sur Zédah, l'Ethiopien belliqueux, dont l’armée était bien plus forte. Remarquons la prière qu'il fit à cette occasion, prière qui doit être celle de tout croyant lorsqu'il est dans l’angoisse : « Eternel, personne d'autre que toi ne peut venir en aide à un faible contre un fort. Viens donc à notre secours, Eternel notre Dieu. Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et c'est en ton nom que nous marchons contre cette multitude. Eternel, tu es notre Dieu, ne permets pas qu'un homme l'emporte sur toi » !

Voilà le secret de la réussite du croyant durant toute sa vie et en toutes circonstances ! L’homme attribue naturellement ses succès et ses victoires à son savoir-faire, à ses astuces, à son génie politique ou militaire, et se garde bien d’être redevable de quoi que ce soit au Créateur. Le croyant par contre, même s'il possède certains talents, croit et confesse que Dieu seul donne le succès. Il croit que la réussite est possible même si, à vue humaine, la situation semble bien mal engagée, comme Asaph avant sa bataille face à un ennemi supérieur en nombre.
Voilà donc une belle leçon à emporter chez soi pour aujourd'hui. Si nous voulons avoir du succès dans nos affaires, si nous voulons être sûrs que Dieu marche avec nous, si nous voulons qu'il bénisse les études, la recherche d’un conjoint, les enfants, le foyer, la maison, le travail, le gain de chaque jour, les économies, les projets, et si nous voulons être sûrs qu'il bénisse aussi notre paroisse et chacun de ses membres, si nous voulons être sûrs qu'il nous protège contre les ennemis puissants qui veulent détruire notre foi et nous entraîner, à l'incrédulité ou à tout autre péché, si nous voulons encore être sûrs qu'il saura toujours trouver pour nous la meilleure des solutions et qu'il nous tiendra forts en toutes circonstances, alors nous avons une chose très facile à faire, et même enfantine : Nous devons faire comme le roi Asaph. Nous devons parler tranquillement avec notre Dieu !

Nous disposons là d’un interlocuteur de grande qualité : un père aimant puisqu'il nous a rachetés au prix du sacrifice de son Fils. Un père attentif, auquel nous pouvons confier résolument notre vie, nos faiblesses, nos problèmes et tout ce qui touche à notre vie personnelle ; lui dire, comme Asaph : « Eternel, toi seul tu es notre Dieu. Tu es notre Dieu parce que tu nous as rachetés. C'est donc sur toi seul que nous voulons fonder tous nos projets pour cette rentrée. Tu es plus fort que le péché et toutes les détresses du monde ! Montre ta force dans notre faiblesse, ton secours dans nos inquiétudes. Bénis-nous et donne-nous du succès dans nos maisons, nos travaux et nos paroisses. Ne permets pas, Seigneur, que je m’éloigne de toi ».
Frères et sœurs, avez-vous compris la leçon de cette prédication ? Alors, vous n'avez pas perdu votre temps. Dieu vous bénira et vous rendra très heureux, comme il a donné la victoire au roi Asaph et l'a fait réussir dans toutes ses entreprises.
Apprenons à prier ainsi, dès le matin. Confions à Dieu nos projets, nos lendemains si incertains, nos soucis quotidiens. Il n'y a rien que l'Eternel ne puisse faire. Que les époux lui confient leur amour ! Que les parents lui confient leurs enfants ! Que les travailleurs lui confient leur emploi ! Que les malades lui confient leurs maladies ! Que les inquiets lui confient leur avenir !

Quand l'Eternel eut accordé à Asaph la victoire et la paix contre l'Ethiopien Zérah et ses trois cents chars de combat, il lui envoya un prophète appelé Azariah. Ce prophète eut comme charge particulière de rappeler au roi – et au peuple tout entier - l'alliance de grâce en ces termes : « L'Eternel sera avec vous tant que vous serez avec lui ; si vous vous attachez à lui, il interviendra en votre faveur ; si vous l’abandonnez, lui, il vous abandonnera... Soyez fermes et ne faiblissez pas parce que vos efforts auront leur récompense ».
Pourquoi soudain ce rappel ? Parce qu'il ne suffit pas d'avoir remporté une belle victoire et d'avoir testé, une fois dans sa vie, la bonté et la fidélité de son Dieu. L’Eternel veut rester notre Dieu tous les jours, et non seulement tous les jours, mais jusqu'à la fin. Il ne nous bénit pas seulement de temps en temps, mais continuellement ! Et non seulement pour le temps de cette vie, mais bien mieux encore : pour les temps éternels qu'il nous a préparés dans son jardin céleste.
Voyez-vous, trop de croyants ont pris l'habitude de ne se tourner vers Dieu que lorsque ça va mal, et l'oublient aussitôt que le soleil revient. Tous les pasteurs pourront vous parler aussi de ces hommes et de ces femmes qui s’humilient devant Dieu dans l’épreuve, le glorifient quand elle s’éloigne, et l’oublient quelques temps plus tard. Mais ce jeu de la foi est très dangereux. Il faut que Dieu continue à nous tenir par la main et à bénir nos journées, même quand tout va bien, et peut-être même surtout quand tout va bien. Justement, dimanche prochain nous verrons combien nécessaire était l'exhortation du prophète adressée à Asaph. Dans cette perspective, frères et sœurs, je vous invite d’ailleurs à lire chez vous la fin du chapitre 15 et le chapitre 16 du deuxième livre des Chroniques, sur lesquels je prêcherai dimanche prochain.
Puisse le Saint Esprit graver profondément en nous la leçon de ce jour, qu’il nous garde d’oublier des messages aussi profonds, et nous accorde de bien les appliquer à notre vie de chaque jour ! Que Dieu soit avec nous comme il a été avec Asaph !
Amen.

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