samedi 23 août 2008

Babylon A.D.




On l'attendait depuis des années ce film, tant du côté des fans de Kassovitz que de ceux de Dantec, dont cela devait d'ailleurs être un des seuls points communs. Dans le même temps, si l'on se fiait aux critiques, on ne pouvait, comme le disent les suisses, qu'être "déçu en bien", tant les jugements nous avertissaient contre un nanard prétentiuex et pathétique.


Je suis personnellement allé voir ce film parce que je considère que Maurice G. Dantec est un des meilleurs auteurs de SF français. Il a aussi été un chroniqueur acéré de son époque (la nôtre) avant de sombrer dans certains délires néo-conservateurs à la mode champis hallucinogènes. Maurice, si tu nous lis, on espère te revoir bientôt.

Par ailleurs, Dantec fait partie des rares écrivains actuels à se réclamer du christianisme, et même si Babylon Babies a été écrit avant sa conversion, il contient une forte dose de spirituel, voire même ce que l'on pourrait appeler l'ébauche d'une spiritualité pour humain mutant.


Qu'est-ce que Kassovitz a fait du livre? A vrai dire, pas grand-chose. Babylon Babies n'est que le cadre du film, pas sa matière première. Kasso a t'il eu peur d'échouer dans une adaptation qu'on savait devoir être un vrai défi? A t'il volontairement remodelé le texte dantecien comme, après tout, tout cinéaste se saisissant d'un livre en a le droit? Toujours est-il que le résultat est selon moi un film honnête, sans génie particulier mais avec quelques trouvailles assez intéressantes.

Vin Diesel (Thoorop), artisan soigneux du cinéma d'action, fait ce qu'on attend de lui. Mélanie Thierry (Aurora) est prometteuse. Michelle Yeoh trouve un ton assez juste. On ne peut guère en dire autant de Depardieu (soi-disant grand maffieux russe auquel on a cru bon de coller un physique digne d'un maquerau marseillais rangé des affaires et devenu patron de bistrot) et de Rampling, caricaturale dans son rôle de grande-prêtresse d'une secte mêlant bussiness à la scientologue et apocaplyptisme.
C'est d'ailleurs là que se trouve l'une des réfèrences spirituelles d'un film qui en compte un certain nombre. D'ailleurs, c'est le thème du salut qui est mis en avant dès le début du film et le traverse jusqu'à l'image finale. C'est justement là que le bât blesse: l'idée demeure sous-exploitée et demeure figée dans les stéréotypes des fims de ce genre.
Babylon A.D. pourra nénamoins faire réfléchir, parce qu'il renvoie l'image d'une humanité qui se cherche dans un chaos effrayant. C'est là que, comme le dit Thoorop, un docteur a eu l'idée d'envoyer un vierge dont la descendance va sauver le monde.
C'est bizzare, on avait l'impression que ça avait déjà été fait...

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