dimanche 16 janvier 2011

JEAN 1.19-34



19 Voici le témoignage de Jean lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des Lévites pour lui demander: «Toi, qui es-tu?»
20 Il déclara et sans restriction affirma: «Moi, je ne suis pas le Messie.»
21 Ils lui demandèrent: «Qui es-tu donc? Es-tu Elie?» Et il dit: «Je ne le suis pas.» «Es-tu le prophète?» Et il répondit: «Non.»
22 Ils lui dirent alors: «Qui es-tu? Nous devons donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés! Que dis-tu de toi-même?»
23 «Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert: 'Rendez le chemin du Seigneur droit', comme l'a dit le prophète Esaïe.»
24 Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens.
25 Ils lui posèrent encore cette question: «Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Messie, ni Elie, ni le prophète?» 26 Jean leur répondit: «Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas.
27 Il vient après moi [mais il m'a précédé,] et je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales.»
28 Cela se passait à Béthanie, de l'autre côté du Jourdain, où Jean baptisait.
29 Le lendemain, il vit Jésus s'approcher de lui et dit: «Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
30 C'est celui à propos duquel j'ai dit: 'Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il existait avant moi.'
31 Pour ma part, je ne le connaissais pas, mais c'est afin de le faire connaître à Israël que je suis venu baptiser d'eau.»
32 Jean rendit aussi ce témoignage: «J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui.
33 Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau m'a dit: 'Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est lui qui baptise du Saint-Esprit.' 34 Et moi, j'ai vu et j'atteste qu'il est le Fils de Dieu.»
35 Le lendemain, Jean était encore là avec deux de ses disciples. 36 Il vit Jésus passer et dit: «Voici l'Agneau de Dieu.»
37 Les deux disciples l'entendirent prononcer ces paroles et suivirent Jésus. 38 Jésus se retourna et, voyant qu'ils le suivaient, il leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Rabbi - ce qui signifie maître -, où habites-tu?»
39 «Venez, leur dit-il, et voyez.» Ils y allèrent [donc], virent où il habitait et restèrent avec lui ce jour-là. C'était environ quatre heures de l'après-midi.




Chers frères et soeurs,
chers amis,

J'ai lu qu'il existe en Allemagne un église dont le clocher est orné en son sommet d'une sculpture de mouton. L'hsitoire raconte qu'alors que la construction du clocher était en cours, un maçon glissa de l'échafaudage et tomba dans le vide. Ses compagnons se précipitèrent en bas, sûrs de le retrouver mort. Mais c'est bien un vivant qu'ils virent: où moment où l'homme tombait, un troupeau de moutons passait sous l'église. L'homme était tombé sur l'un d'eux: la bête était morte, mais lui était intact. Pour commémorer ce jour providentiel, les maçons décidèrent donc de scuplter la bête sur le clocher, au niveau où leur compagnon était tombé. Très sincérement, après des recherches sur Internet, je n'ai pas pu retrouver cette église, et je ne sais donc pas si l'histoire est vraie. Mais quand bien même ce serait une légende, elle présente quand même une vérité centrale: nous avons besoin d'un agneau pour survivre.

Nous avons besoin d'un agneau; et il faut d'abord que cette agneau vienne de Dieu

Jean-Baptiste a été le premier à appeler Jésus l'agneau de Dieu. C'était un titre. Un titre est quelque chose qui confère un certain prestige. Tout le monde ne peut pas se faire appeler « Docteur X » ou « Maître Y ». Mais appeler quelqu'un « agneau »?? Les agneaux sont de petites bêtes sans défense, pas particulièrement finaudes, facilement en difficulté. Est-ce que Jean-Baptiste voulait dire que Jésus était faible et sans ressources? Oui d'une certaine façon. Mais il faut bien remplacer cette expression de Jean-Baptiste dans le contexte, il faut se souvenir de ce que signifiait l'agneau pour les Juifs auxquels il s'adressait.


La figure de l'agneau était chargée pour les Juifs d'un poids énorme sur le plan de la foi. L'agneau faisait partie des sacrifices que Dieu exigeait dans le Temple pour symboliser le pardon des péchés. L'agneau tenait aussi un rôle central dans le repas de la Pâques, quand les Israëlites commémoraient leur libération de l'esclavage égyptien par Dieu. Le livre de l'Exode raconte comment les Juifs placèrent sur le linetau de leurs portes le sang des agenaux immolés pour ne pas être frappé par L'agneau était donc le symbole de l'expiation des péchés, de la purification, de la grâce de Dieu aussi.

Et, un jour, quand les temps furent accomplis, Jean-Baptiste a vu Jésus et a dit » voilà, c'est lui, l'agneau de Dieu ». Dans une culture qui sacrifait deux agneaux chaque jour dans le Temple, cette déclaration était le baiser de la mort; une phrase grandiose, merveilleuse dans ce qu'elle annonçait, mais qui laissait aussi présager la destinée de Jésus. Ce que Jean dit en appelant Jésus l'agneau de Dieu c'est « regardez: voilà celui qui va être sacrifié pour vous ».
Voilà donc un titre terrible, mais qui est là pour marquer nos esprits, pour nous faire comprendre ce que Jésus va accomplir: il enlève le péché du monde. Littéralement, il le déchire. Le péché, c'est-à-dire en fait tout ce qui nous sépare de Dieu, que ce soit au niveau personnel ou collectif, Jésus vient le détruire et en triompher.

Il y a quelques années, des amis ont été cambriolés. En plus de la perte de quelques objets de valeur, ils m'ont expliqué que ce qui avait été le plus choquant avait été de réaliser qu'on avait violé leur intimité. Aucun de nous n'aime cela. Même les people qui aiment tant se mettre en tête finissent un jour par perdre patience et par agresser un paparazzi trop curieux.

C'est un peut la même chose avec le péché. « C'est ma vie, je fais ce que je veux » est un slogan très répandu, une excuse très couramment employée. Oui, nous faisons à peu près tout ce que nous voulons. Nous sommes libres. Libres aussi, par nos attitudes, par nos égoïsmes, par nos colères, par notre recherche éperdue de la jouissance immédiate, de nous infliger des blessures et de faire souffrir les autres.

Et pourtant, quand Jésus s'approche de nous, ce n'est pas pour nous juger. Il n'est pas un pion qui vient rétablir la discipline dans une classe. Jésus ne cherche pas à s'imposer. Jésus n'a pas voulu changer notre vie en nous faisant passer sous une règle de fer. Il a changé notre vie en se donnant lui-même sur la Croix. Jésus ne veut pas nous briser. Il a été brisé pour nous. Jésus ne veut pas nous punir. Il a été puni à notre place. Puis, il est ressuscité, montrant que nos péchés sont morts, que nous pouvons enfin vraiment vivre.

Mais, pour que cela arrive, nos vies doivent prendre une nouvelle direction. Jean-Baptiste a pointé vers Jésus. Il a nié être le Messie. Dans notre texte, nous le voyons envoyer ses disciples vers Jésus. En disant, voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, Jean veut nous rediriger vers Jésus, et vers lui seul.
Notre foi n'est pas fondée sur la tradition, sur ce que le monde dit et pense, sur nos idées personnelles. Notre foi est fondée sur Jésus, l'agneau de Dieu.
J'ai vu un jour un schéma qui présentait l'Eglise comme une roue dont Jésus était le centre et les chrétiens les rayons. La légende disait « plus nous sommes proches de Jésus, plus nous sommes proches les uns des autres ».
Bien sûr, encore faut-il être proche du vrai Jésus, celui des Evangiles, et non pas d'un pâle copie.
Car rien n'est plus terrible pour des chrétiens que de s'éloigner de Jésus. Quand cela arrive à une Eglise, elle risque de ne plus pointer vers Christ comme Jean l'a fait. Et pourtant, l'Eglise n'existe que par et pour Jésus! Qu'une Eglise perde Jésus de vie, et elle va rapidement perdre son caractère lieu de communion, elle va devenir une force religieuse alors que Christ a toujours condamné la religion! Elle devra alors chercher une autre raison d'être et d'agir. C'est alors, en général, qu'on voit les églises se transformer en clubs ou encor en ligues de vertu (de droite pour la famille traditionelle, ou de gauche pour les sans-papiers, peu importe...).
Mais il y a aussi beaucoup de chrétiens qui, à titre personnel, vivent des vies spirituelles atrophiées, parce que leur regard n'est pas pleinement tourné vers l'agneau.
Ici, je crois qu'il est bon de revenir à l'agneau immolé au moment de l'Exode et de la Pâque. Cet agneau était la marque d'une action puissante de Dieu envers son peuple: la libération d'Egypte. Mais Dieu ne s'est pas contenté de protéger son peuple et de l'amener hors du pays de l'esclavage. Il leur a donné le pays qu'il avait promis à Abraham, un bon pays, un pays d'abondance où coulaient le lait et le miel. Tout cela est une image de ce que Jésus fait pour nous.
Jésus nous donne la liberté. Nous sommes libérés du péchés, libérés aussi des légalismes dans lesquels nous avons si souvent tendance à nous enfermer avec leur « fais ceci, ne fais pas celà ». Mais Jésus nous mène aussi vers la communion avec lui, chaque jour; là où nous savons que nous sommes en sécurité, chez nous, comme les Israëlites l'étaient dans le pays promis. L'agneau de Dieu est celui qui nous libère et nous donne tout ce que Dieu nous a promis.

Les disciples de Jean-Baptiste sont allés vers Jésus. Il leur a demandé: que cherchez-vous? Tout le monde cherche quelque chose je crois. Certains cherchent l'amour, d'autres la richesse. La Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis parlent du droit à la recherche du bohneur. J'ai toujours trouvé que c'était une phrase magnifique et un splendide but pour la vie humaine, car avant de chercher le bonheur, il faut d'aborde avoir défini ce qu'il est.
Jésus pose cette question à ceux qui viennent à lui: que cherches-tu? Quel est ton but, quelles sont tes envies les plus enfouies, qu'est-ce que ton coeur désire?
On peut s'approcher de Jésus pour de mauvaises raisons. Si vous cherchez à être riche, beau, en bonne santé, si vous pensez que la foi apporte la promesse de la réussite selon les valeurs du monde, alors effectivement, Jésus n'a pas grand-chose à vous apporter. Il peut en revanche nous donner beaucoup plus: une nouvelle façon de concevoir notre identité, de nouvelles relations avec le monde qui nous entoure, une espérance vivante et fondée.

L'autre chose que Jésus dit aux disciples de Jean n'est pas une question, mais une invitation: venez et voyez.
Viens: les disciples ont quitté Jean-Baptiste et ont suivi Jésus. Il y a eu un mouvement, et c'est ce qui arrive quand on se met à la suite de Christ. En disant « viens » Jésus nous invite au mouvement, à un nouveau départ. Il nous dit « fais comme les Hébreux. Quitte le pays du désespoir et de l'esclavage et mets-toi à ma suite, nous allons marcher ensemble ».
Vois: cela veut dire qu'il y a quelque chose à voir, quelque chose de réel, de tangible pourrait-on dire. Je sais que pour beaucoup, la foi n'est qu'une béquille, qu'une fuite dans un pays imaginaire. Mais je marche avec le Seigneur depuis quelques années et je peux témoigner avoir vu les réponses à la prière, les guérisons du corps et de l'esprit, la fidélité qui sont venues de Christ. Elles sont venues parce que l'agneau de Dieu qui a été immolé est vivant.

Il nous appelle aujourd'hui à entamer ou à renouveler une nouvelle relation avec lui. Il nous dit « viens et vois ». Sachons répondre à son appel.

Amen.

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