30 Et les
apôtres se rassemblèrent auprès de Jésus, et lui racontèrent
tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné.
31 Et il leur dit :
Venez à l’écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de
repos ; car il allait et venait tant de monde qu’ils n’avaient
pas même le temps de manger.32 Ils s’en allèrent donc dans une barque, à l’écart et dans un lieu retiré.
33 Mais le peuple les vit partir, et plusieurs le reconnurent ; et accourant à pied, de toutes les villes ils arrivèrent avant eux, et s’assemblèrent auprès de lui.
34 Alors Jésus étant sorti, vit une grande multitude ; et il fut touché de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner plusieurs choses (...)
Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,
Voilà
un texte qui est approprié à la saison, car il nous parle de
vacances! Enfin, pas tout à fait: de repos! Ce repos, Jésus
l'indique aux Douze qui viennent de revenir des voyages missionaires
dans lesquels il les avait envoyés. Le commentateur William Barclay
écrit dans son commentaire « le rythme de la vie chrétienne
est fait d'une alternance de rencontres avec Dieu dans le lieu secret
et de service des hommes sur la place publique ». Voilà, je
crois, qui résume l'essance de notre passage d'aujourd'hui.
Alors
que je lisais ce texte je me suis souvenu d'une discussion que j'ai
eu par e-mail l'autre jour avec un collègue, qui me disait qu'il
était plus que temps qu'il parte en congés...
Nous
avons tous besoin de repos, et c'est encore plus vrai dans notre
service chrétien. Nous devons garder un rythme: retrouver Dieu dans
le lieu retiré et le servir sur les places publiques des villages.
Jésus
nous envoie, Jésus a une tâche pour chacun d'entre nous, comme pour
les douze. Et je suis sûr que, comme eux, nous allons voir de
grandes et belles choses, des choses que nous allons avoir avoir
envie de lui raconter, des choses qui vont nourrir une prière que
nous allons vouloir lui porter.
Mais
après vient le temps où nous devons nous retirer avec Jésus,
prendre du temps avec lui pour écouter ce qu'il a à nous dire.
C'est l'essence même de la vie spirituelle. Certains rangent tout
ceci sous l'étiquette de « disciplines spirituelles ».
Et c'est vrai qu'il faut parfois de la discipline pour « ne
rien faire », pour se poser! Mais ces temps, qui devraient en
fait être quotidiens, ne doivent pas être vus comme des fardeaux,
des obligations supplémentaires. L'idée centrale est d'entrer dans
un sabbat, un repos divin.
Tenez,
par exemple: qu'est-ce qui vous a motivé à venir ici ce matin?
Est-ce que vous vous êtes dit ce matin « Dieu m'a réservé un
temps de sabbat»? Est-ce que vous êtes bien venus pour être au
calme, pour être rafraîchis, renouvellés par la présence du
Seigneur? Pourtant, parfois, on est au culte et on regarde sa montre
(et pas nécessairement parce que la prédication est trop longue!!).
Je ne suis pas partisan de cultes très longs: de ce côté-là
aussi, la qualité doit être préférée à la quantité. Mais si le
Saint Esprit devait souffler sur nos assemblées de façon
particulière, pensez-vous que nous penserions à l'heure qui
tourne??
Dans
la Bible, il existe deux termes pour désigner le temps. Il y a
chronos
le temps qui passe, qui peut être mesuré (par un sablier ou une
montre) et dont les Grecs avaient même fait un dieu. Et puis il y a
kaïros,
un
temps spécial, particulier, un moment appointé. Nos cultes
devraient être des temps de kaïros, pas de chronos.
A
l'heure où je vous parle, il a des centaines de gens qui s'arrêtent
à l'ombre des arbres dans les aires de repos de nos autoroutes. Ca
fait du bien de s'arrêter au cours d'un long voyage, pour se
détendre, se dégourdir, se désaltérer...Un culte, c'est notre
aire de repos sur le chemin de nos vies quotidiennes. Pourquoi,
d'ailleurs, dit-on des lieux de culte chrétiens qu'ils sont des
« sanctuaires »? Parce que ce terme évoque un endroit
séparé de la violence, du bruit et des pressions du monde...C'est
là que nous cherchons Jésus. C'est là qu'il nous acceuille pour
son sabbat.
Bien
sûr, quand Jésus a invité les apôtres à le suivre dans un lieu
retiré, il ne leur a pas dit d'arrêter à le servir. Il ne leur a
pas suugéré que leur apostolat était achevé. C' était une
invitattion à se reposer avant de repartir. C'était une invitation
à observer le rythme normal de la vie chrétienne. Et ils ont
accepté cette invitation. Ils sont montés dans le bâteau, et ils
ont vogué vers un temps de retraite.
Oui
mais voilà: les choses ne se sont pas passées comme prévu. Une
foule immense les a suivis (en fait elle les a même précédés) et
au moment d'accoster, ils ont vu des milliers de gens qui les
attendaient...
Sans
doute les apôtres se sont-ils dit « oh non, pas encore eux!!
est-ce qu'on n'aura jamais la paix »? Et Jésus? Jésus qui
voulait prendre un temps spécial avec des spéciaux, Jésus qui
voyait son projet contrecarré, comme a t'il réagi?
Jésus a eu compassion de la foule. C'est là un rappel dont nous avons tous besoin je crois: les compassions de Dieu sont infinies. « Elles se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3.23). Notre Dieu est une fontaine inépuisabIe de force et de consolation, qui ne sera jamais à sec et à laquelle nous pourrons toujours venir puiser dans nos déserts.
Jésus a eu compassion de la foule. C'est là un rappel dont nous avons tous besoin je crois: les compassions de Dieu sont infinies. « Elles se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3.23). Notre Dieu est une fontaine inépuisabIe de force et de consolation, qui ne sera jamais à sec et à laquelle nous pourrons toujours venir puiser dans nos déserts.
Jésus
a eu compassion de la foule. il a fait deux choses: il les a enseigné
et il les a nourri, puisque juste après vient le récit de la
multiplication des pains pour ces 5000 hommes.
La
première chose à remarquer, c'est que Jésus a d'abord enseigné.
Il les a enseigné parce qu'il savait que tous étaient comme « des
brebis qui n'ont pas de berger », Le
sens des paroles de Marc, quand on les compare à l'Ancien Testament,
est clair: celle d'un peuple impuissant et affamé, dépourvu de
guide spirituel et de protection, exposé aux périls du péché et
de la ruine spirituelle. Les gens étaient livrés
à tout vent de doctrine, soumis au légalisme des Pharisiens ou à
la religion vide des Saducéens. Jésus savait qu'ils avaient besoin
avant tout d'entendre son Evangile, ce message que Marc, dès le
début résume ainsi:
Le
temps est accompli,
et le royaume
de Dieu
approche.
Repentez-vous
et croyez
à l'Évangile.
(Marc 1.15)
Les
tenants de l'Evangile social vous diront qu'il faut d'abord nourrir
les gens avant de leur précher l'Evangile: mais ce n'est pas le
modèle de Jésus!! Ca ne veut pas dire, bien sûr, que Dieu est
insensible à nos besoins physiques, lui qui nous dit de le prier
pour « notre pain quotidien ». Mais l'Eglise ne doit pas
se tromper dans ses priorités et demeurer fidèle à sa mission:
prêcher le pur évangile de Christ, notamment en ces temps qui sont
les derniers!!
Il
y a tant d'erreurs qui circulent, de fausses et vaines philosophies,
de faux évangiles: amenons les gens au berger, à Jésus!
Mais
il y a aussi d'autres choses qui peuvent faire de nous des brebis
désorientées: un problème récurrent, une maladie, une épreuve
familiale... Peut-être que certains d'entre nous ont apporté de
tels fardeaux ici ce matin, et c'est bien naturel. Nous pouvons nous
sentir comme des brebis sans berger sous les coups de la vie.
Les
apôtres avaient raconté à Jésus ce qu'ils avaient fait. D'autres
sont venus lui dire leurs misères et leurs peines. Et encore
aujourd'hui, nous sommes réunis pour les mêmes raisons. Pour le
louer et pour l'implorer. Nous disons tout à Jésus, parce que nous
savons qu'il aura compassion de nous, qu'il va nous entendre, qu'il
va répandre sur nous sa grâce et sa guérison. Nous avons foi en
lui, nous avons confiance en lui. Comme le dit le vieux cantique:
« Je
veux sachant qu'il m'aime me remettre à ses soins; beaucoup mieux
que moi-même, il connaît mes besoins. Ce Dieu plein de tendresse
confondrait-il ma foi? Non, plus le mal me presse, plus il est près
de moi ».
Marc
dit que Jésus leur a enseigné « plusieurs choses ».
Mais il ne détaille pas ce que Jésus a dit. D'autre certaine façon,
cela nous sert bien en laissant la question ouverte. Nous ne faisons
pas face aux mêmes choses, nous n'avons pas les mêmes besoins. Mais
Jésus a quelque chose de particulier à dire à chacun de nous.
Il
y a différents types de cultes au sein des églises chrétiennes,
mais, globalement, on retrouve toujours trois éléments: la prière,
la Parole et la Sainte Cène. Nous amenons nos prières de louange et
d'intercession à Dieu. Nous entendons sa Parole de vie. Et nous
sommes nourris par la pain du ciel.
Alors qu'Israël était au désert, Dieu leur a donné l'eau venue du rocher, la Loi au Sinaï et la manne pour les nourrir. Dieu aujourd'hui encore nourrit son Eglise par la Parole (fidèlement prêchée) et par les Sacrements. Ce sont là ses dons pour le réconfort, l'exhortation et la guérison de son peuple.
Alors qu'Israël était au désert, Dieu leur a donné l'eau venue du rocher, la Loi au Sinaï et la manne pour les nourrir. Dieu aujourd'hui encore nourrit son Eglise par la Parole (fidèlement prêchée) et par les Sacrements. Ce sont là ses dons pour le réconfort, l'exhortation et la guérison de son peuple.
Souvent,
dans nos prières, il y a un temps de silence. Il devrait en avoir
plus, car le silence est devenue une denrée rare et donc précieuse.
C'est le temps pour dire à Jésus ce dont vous avez besoin. C'est le
temps aussi pour écouter ce que Jésus a à vous dire. Après tout,
notre culte n'est pas centré sur ce que nous disons à Dieu et ce
que nous faisons pour lui, mais sur ce qu'il nous dit et ce qu'il
fait pour nous.
Alors, entrons dans le repos que nous donne le grand berger des brebis.
Alors, entrons dans le repos que nous donne le grand berger des brebis.
Et
que la grâce et la paix vous soient données de la part de notre
Seigneur Jésus-Christ. Amen.
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