"Jésus annonce la destruction du Temple"(James Jacques Tissot) |
1Alors
qu'il sort du temple, un de ses disciples lui dit : Maître,
regarde, quelles pierres, quelles constructions ! 2Jésus lui
répondit : Tu vois ces grandes constructions ? Il ne
restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
3Comme
il était assis sur le mont des Oliviers, en face du temple, Pierre,
Jacques, Jean et André se mirent à l'interroger, en privé :
4Dis-nous, quand cela arrivera-t-il ? Quel sera le signe
annonçant la fin de toutes ces choses ?
5Jésus
se mit alors à leur dire : Prenez garde que personne ne vous
égare. 6Beaucoup viendront en se servant de mon nom, en disant :
« C'est moi ! », et ils égareront une multitude de
gens. 7Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de
guerres, ne vous alarmez pas : cela doit arriver, mais ce n'est
pas encore la fin. 8Car nation se dressera contre nation et royaume
contre royaume ; dans divers lieux il y aura des tremblements de
terre, il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs de
l'accouchement.
9Prenez
garde à vous-mêmes ; on vous livrera aux tribunaux et vous
serez battus dans les synagogues ; vous comparaîtrez devant des
gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un
témoignage. 10Il faut d'abord que la bonne nouvelle soit proclamée
à toutes les nations. 11Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne
vous inquiétez pas à l'avance de ce que vous direz, mais dites ce
qui vous sera donné à ce moment même ; car ce n'est pas vous
qui parlerez, c'est l'Esprit saint.
12Le frère livrera
son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se
dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. 13Vous
serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui
persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.
Chers frères et soeurs en Christ,
chers
amis,
Je
vais vous faire une confidence: je me demande si je vais écrire des
prédications pour Noël. Parce que, si l'on en croit certains qui se
basent sur les prédictions des calendriers mayas, le monde doit
finir le 21 décembre 2012. Bien sûr, cette fantaisie n'a aucune
base réelle, et doit être rattachée à toutes les frénésies qui,
au cours de l'histoire, ont couru sur la fin des temps (les
Adventistes en 1844, Y2K en 2000...)
Jésus
a parlé de la fin des temps, comme dans notre texte d'aujourd'hui.
Mais pour comprendre son enseignement sur le sujet, nous devons
saisir qu'il contient avant tout la Loi qui nous montre les exigences
de Dieu et l'Evangile qui nous apporte la douceur de son réconfort.
Les
disciples étaient frappés par la beauté du temple de Jérusalem,
une construction effectivement impressionnante par ses dimensions et
sa richesse. Un des disciples pousse Jésus du coude: Maître,
regarde, quelles pierres, quelles constructions ! Et Jésus
utilise ce moment comme une opportunité pour enseigner quelque chose
à ses amis: « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne
restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. »
Jésus
ne prend pas de gants. Il ne cherche pas à ménager qui que ce soit.
Ce temple, coeur de l'identité religieuse et nationale d'Israël, il
va être détruit. C'est ce qui est littéralement arrivé environ 40
ans plus tard, lorsque les Romains détruisirent Jérusalem suite à
une révolte et rasèrent le temple entièrement: « il ne
restera pas pierre sur pierre ».
Mais
il n'y a là qu'une première partie de ce que Jésus annonce. Il
parle aussi de calamités d'origine naturelle ou humaine, qui
amèneront avec elles leur lot de souffrances et de larmes. Mais ce
n'est qu'une partie de ce que Jésus dit.
Le
Seigneur continue en dérivant la persécution dont l'Eglise sera
victime aux mains des ennemis de la vraie foi. Les premiers chrétiens
seront battus dans les synagogues juives, jugés par des autorités
païennes, tout cela à cause de leur foi en Christ. Tout cela, nous
le voyons se réaliser dans le Nouveau Testament, notamment dans le
livre des Actes.
Mais
les choses n'ont fait qu'empirer. Depuis que Jésus a prononcé ses
paroles, il y a toujours eu des catastrophes naturelles (pensez à
l'ouragan Sandy), des guerres (il y a une semaine nous avons célébré
la fin de la Première Guerre Mondiale). Et, comme nous l'avons vu
dimanche dernier, il y a eu plus de chrétiens tués pour leur foi au
20ème siècle que durant toute l'histoire de l'Eglise: 26 millions
de morts! Et la persécution continue et s'accentue.
Quand
nous voyons tous ces signes, nous nous rendons compte que Jésus a
raison. La création est dans les douleurs de l'enfantement, et,
comme dans un vrai accouchement, les douleurs se font de plus en plus
fortes et régulières alors que le dénouement approche.
Nous
aussi, dans nos vies, nous savons ce qu'est la souffrance, parfois
grande, parfois petite. Mais ces réalités si sombres de
l'existence, cette présence du mal que nul ne saurait nier, Dieu les
utilise pour nous amener à la repentance. Elles nous rappellent que
le péché et la mort ne sont pas des concepts éculés, mais des
réalités hélas combien trop tangibles. Quand nous faisons face aux
signes des temps dans toute leur cruauté, nous nous rendons compte
que sans Jésus nous serions nous aussi condamnés à la destruction.
Mais
quand Jésus nous parle de la fin des temps, il ne le fait jamais
sans apporter la bonne nouvelle. Christ dit que l'Evangile sera
prêché dans toute la terre. C'est ce qui arrive ici chaque
dimanche, et dans bien d'autres communautés chrétiennes. C'est ce
que arrive sur les radios chrétiennes, sur internet: le message de
la grâce de Dieu en Jésus-Christ est encore et toujours annoncé.
Et
si l'Evangile de Jésus nous assure de l'amour de Dieu, c'est aussi
un signe des temps. Un signe qui nous engage à rester fermes dans la
foi, au milieu du chaos au sein duquel notre monde se trouve. Alors
que notre monde est dans les douleurs de l'accouchement, nous avons
le réconfort de la Bonne Nouvelle avec nous.
Le
temple de Jérusalem ne pouvait qu'impressionner les disciples. Mais
ils commettaient une erreur. Ils pensaient que le temple représentait
quelque chose d'éternel, alors qu'il était condamné à disparaître
quelques décennies après seulement.
Nous
pouvons commettre facilement la même erreur. Nous pouvons placer nos
espoirs dans des choses qui nous paraissent solides, mais dont Dieu
nous dit qu'elles auront bientôt une fin. Si Jésus a parlé de la
fin des temps, ce n'était pas pour nous effrayer ou pour que nous
nous lancions dans de vaines spéculations pour connaître la date de
la fin.
Si
Jésus nous a enseigné sur ce point, c'était pour que nous soyons
toujours à l'esprit que le monde de souffrance dans lequel nous
vivons est aussi un monde qui va bientôt finir.
Cela nous invite à l'humilité, sachant que nous ne bâtissons rien d'éternel.
Cela nous incite aussi à la vigilance.
Cela nous invite à l'humilité, sachant que nous ne bâtissons rien d'éternel.
Cela nous incite aussi à la vigilance.
Jésus,
en effet, nous lance ici une exhortation, qui est aussi une promesse:
« celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. ».
Dès maintenant, nous voyons la lumière au bout du tunnel.
Nous
avons besoin de persévérance. Nous en avons besoin, parce que la
Bible nous dit très clairement que dans les temps de la fin viendra
une grande apostasie. « l'Esprit dit expressément que, dans
les derniers temps, quelques-uns s'éloigneront de la foi pour
s'attacher à des esprits d'égarement et à des enseignements de
démons, par l'hypocrisie de discoureurs de mensonge marqués au fer
rouge dans leur propre conscience. » 2 Timothée 4.1-2.
A
quel point nous devons donc prendre garde à ne pas nous laisser
séduire et tromper par tous les mensonges qui circulent, y compris
dans le monde dit « chrétien ». Nous avons besoin
d'endurance, car la route est longue et difficile.
Mais
nous savons qu'à nos côtés se trouve Jésus, qui nous a dit « je
suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ».
Alors
laissons les illuminés de tous poils s'affoler autour de toutes
leurs fausses prédictions. Jésus nous a clairement dit que nul ne
peut connaître l'heure de son retour. Ce que nous avons, ce sont des
signes autour de nous.
Ils
sont là pour éveiller notre conscience et nous ramener à la
réalité des temps où nous vivons.
Mais
quels que soient les dangers ou les souffrances auxquels nous pouvons
être exposés, nous savons que Christ est là pour nous accompagner.
Dans
un monde qui va vers sa fin, dans un monde où, malgré leur
arrogance, les hommes ne parviennent pas à bâtir grand-chose qui
résiste à l'épreuve du temps, nous savons que « la Parole de
Dieu demeure éternellement ».
Et
nous, par la grâce de Dieu, nous demeurerons éternellement en
Jésus-Christ.
Amen.
1 commentaire:
Merci pour cette belle prédication, très juste et équilibrée!
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