dimanche 18 novembre 2012

MARC 13:1-13

"Jésus annonce la destruction du Temple"(James Jacques Tissot)
1Alors qu'il sort du temple, un de ses disciples lui dit : Maître, regarde, quelles pierres, quelles constructions ! 2Jésus lui répondit : Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
3Comme il était assis sur le mont des Oliviers, en face du temple, Pierre, Jacques, Jean et André se mirent à l'interroger, en privé : 4Dis-nous, quand cela arrivera-t-il ? Quel sera le signe annonçant la fin de toutes ces choses ?
5Jésus se mit alors à leur dire : Prenez garde que personne ne vous égare. 6Beaucoup viendront en se servant de mon nom, en disant : « C'est moi ! », et ils égareront une multitude de gens. 7Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne vous alarmez pas : cela doit arriver, mais ce n'est pas encore la fin. 8Car nation se dressera contre nation et royaume contre royaume ; dans divers lieux il y aura des tremblements de terre, il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs de l'accouchement.
9Prenez garde à vous-mêmes ; on vous livrera aux tribunaux et vous serez battus dans les synagogues ; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage. 10Il faut d'abord que la bonne nouvelle soit proclamée à toutes les nations. 11Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas à l'avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à ce moment même ; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit saint.
12Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. 13Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,


Je vais vous faire une confidence: je me demande si je vais écrire des prédications pour Noël. Parce que, si l'on en croit certains qui se basent sur les prédictions des calendriers mayas, le monde doit finir le 21 décembre 2012. Bien sûr, cette fantaisie n'a aucune base réelle, et doit être rattachée à toutes les frénésies qui, au cours de l'histoire, ont couru sur la fin des temps (les Adventistes en 1844, Y2K en 2000...)


Jésus a parlé de la fin des temps, comme dans notre texte d'aujourd'hui. Mais pour comprendre son enseignement sur le sujet, nous devons saisir qu'il contient avant tout la Loi qui nous montre les exigences de Dieu et l'Evangile qui nous apporte la douceur de son réconfort.


Les disciples étaient frappés par la beauté du temple de Jérusalem, une construction effectivement impressionnante par ses dimensions et sa richesse. Un des disciples pousse Jésus du coude: Maître, regarde, quelles pierres, quelles constructions ! Et Jésus utilise ce moment comme une opportunité pour enseigner quelque chose à ses amis: « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. »
Jésus ne prend pas de gants. Il ne cherche pas à ménager qui que ce soit. Ce temple, coeur de l'identité religieuse et nationale d'Israël, il va être détruit. C'est ce qui est littéralement arrivé environ 40 ans plus tard, lorsque les Romains détruisirent Jérusalem suite à une révolte et rasèrent le temple entièrement: « il ne restera pas pierre sur pierre ».


Mais il n'y a là qu'une première partie de ce que Jésus annonce. Il parle aussi de calamités d'origine naturelle ou humaine, qui amèneront avec elles leur lot de souffrances et de larmes. Mais ce n'est qu'une partie de ce que Jésus dit.
Le Seigneur continue en dérivant la persécution dont l'Eglise sera victime aux mains des ennemis de la vraie foi. Les premiers chrétiens seront battus dans les synagogues juives, jugés par des autorités païennes, tout cela à cause de leur foi en Christ. Tout cela, nous le voyons se réaliser dans le Nouveau Testament, notamment dans le livre des Actes.
Mais les choses n'ont fait qu'empirer. Depuis que Jésus a prononcé ses paroles, il y a toujours eu des catastrophes naturelles (pensez à l'ouragan Sandy), des guerres (il y a une semaine nous avons célébré la fin de la Première Guerre Mondiale). Et, comme nous l'avons vu dimanche dernier, il y a eu plus de chrétiens tués pour leur foi au 20ème siècle que durant toute l'histoire de l'Eglise: 26 millions de morts! Et la persécution continue et s'accentue.
Quand nous voyons tous ces signes, nous nous rendons compte que Jésus a raison. La création est dans les douleurs de l'enfantement, et, comme dans un vrai accouchement, les douleurs se font de plus en plus fortes et régulières alors que le dénouement approche.
Nous aussi, dans nos vies, nous savons ce qu'est la souffrance, parfois grande, parfois petite. Mais ces réalités si sombres de l'existence, cette présence du mal que nul ne saurait nier, Dieu les utilise pour nous amener à la repentance. Elles nous rappellent que le péché et la mort ne sont pas des concepts éculés, mais des réalités hélas combien trop tangibles. Quand nous faisons face aux signes des temps dans toute leur cruauté, nous nous rendons compte que sans Jésus nous serions nous aussi condamnés à la destruction.


Mais quand Jésus nous parle de la fin des temps, il ne le fait jamais sans apporter la bonne nouvelle. Christ dit que l'Evangile sera prêché dans toute la terre. C'est ce qui arrive ici chaque dimanche, et dans bien d'autres communautés chrétiennes. C'est ce que arrive sur les radios chrétiennes, sur internet: le message de la grâce de Dieu en Jésus-Christ est encore et toujours annoncé.
Et si l'Evangile de Jésus nous assure de l'amour de Dieu, c'est aussi un signe des temps. Un signe qui nous engage à rester fermes dans la foi, au milieu du chaos au sein duquel notre monde se trouve. Alors que notre monde est dans les douleurs de l'accouchement, nous avons le réconfort de la Bonne Nouvelle avec nous.


Le temple de Jérusalem ne pouvait qu'impressionner les disciples. Mais ils commettaient une erreur. Ils pensaient que le temple représentait quelque chose d'éternel, alors qu'il était condamné à disparaître quelques décennies après seulement.
Nous pouvons commettre facilement la même erreur. Nous pouvons placer nos espoirs dans des choses qui nous paraissent solides, mais dont Dieu nous dit qu'elles auront bientôt une fin. Si Jésus a parlé de la fin des temps, ce n'était pas pour nous effrayer ou pour que nous nous lancions dans de vaines spéculations pour connaître la date de la fin.
Si Jésus nous a enseigné sur ce point, c'était pour que nous soyons toujours à l'esprit que le monde de souffrance dans lequel nous vivons est aussi un monde qui va bientôt finir. 
Cela nous invite à l'humilité, sachant que nous ne bâtissons rien d'éternel. 
Cela nous incite aussi à la vigilance.
Jésus, en effet, nous lance ici une exhortation, qui est aussi une promesse: « celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. ». Dès maintenant, nous voyons la lumière au bout du tunnel.
Nous avons besoin de persévérance. Nous en avons besoin, parce que la Bible nous dit très clairement que dans les temps de la fin viendra une grande apostasie. « l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns s'éloigneront de la foi pour s'attacher à des esprits d'égarement et à des enseignements de démons, par l'hypocrisie de discoureurs de mensonge marqués au fer rouge dans leur propre conscience. » 2 Timothée 4.1-2.
A quel point nous devons donc prendre garde à ne pas nous laisser séduire et tromper par tous les mensonges qui circulent, y compris dans le monde dit « chrétien ». Nous avons besoin d'endurance, car la route est longue et difficile.
Mais nous savons qu'à nos côtés se trouve Jésus, qui nous a dit « je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ».


Alors laissons les illuminés de tous poils s'affoler autour de toutes leurs fausses prédictions. Jésus nous a clairement dit que nul ne peut connaître l'heure de son retour. Ce que nous avons, ce sont des signes autour de nous.
Ils sont là pour éveiller notre conscience et nous ramener à la réalité des temps où nous vivons.
Mais quels que soient les dangers ou les souffrances auxquels nous pouvons être exposés, nous savons que Christ est là pour nous accompagner.
Dans un monde qui va vers sa fin, dans un monde où, malgré leur arrogance, les hommes ne parviennent pas à bâtir grand-chose qui résiste à l'épreuve du temps, nous savons que « la Parole de Dieu demeure éternellement ».
Et nous, par la grâce de Dieu, nous demeurerons éternellement en Jésus-Christ.


Amen.




1 commentaire:

Evelyne a dit…

Merci pour cette belle prédication, très juste et équilibrée!