chers
amis,
En
cette Fête de la Réformation, je ne vais pas vous parler de Luther
ou de Calvin. Je voudrais ce matin vous raconter une histoire.
L'histoire d'une jeune fille qui s'appelait Mary Jones.
Mary
Jones était née en 1784 au Pays de Galles, dans une famille très
chrétienne. Mary fut la première personne de sa famille à
apprendre à lire. Ses efforts furent récompensés quand son
enseignante l’invita à lire, à haute voix en classe, la Bible
galloise. En lisant, Mary fut profondément émue. À partir de ce
moment-là, elle résolut de faire tout en son pouvoir pour se
procurer une Bible.
Pendant six ans, elle tricota des bas, cultiva des légumes, s’occupa d’une ruche d’abeilles, éleva des poules pour en vendre les œufs et aida des fermiers de la région à récolter leur moisson. Ainsi, peu à peu, elle put accumuler assez d’argent pour réaliser son rêve. Chaque samedi, elle avait l’occasion d’aller chez Mme Evans, la femme d’un fermier, qui l’invitait à aller lire la Bible chez elle.
À l’âge de 16 ans, Mary avait amassé suffisamment d’argent. Elle apprit que Monsieur Charles, un pasteur de Bala, vendait des Bibles. Mary entreprit donc le voyage, bien que la distance fut d’environ 40 km et que le trajet fut périlleux et ardu, car souvent des voleurs guettaient les voyageurs et leur volaient leur argent. Mary se confia en Dieu et le pria de la protéger en route.
Elle arriva le jour suivant, et constata qu’il ne restait qu’une seule Bible galloise – et que Monsieur Charles l’avait déjà promise à un de ses amis. Déçue, Mary commença à pleurer. Monsieur Charles fut tellement touché qu’il eut compassion de la jeune femme. Il lui dit qu’il possédait une Bible anglaise et que son ami lisait aussi bien l’anglais que le gallois. Il vendit donc la Bible galloise à Mary.
Cet événement parla au coeur de M. Charles qui passa à l’action. Quatre ans plus tard, il présenta à Londres la situation du peuple gallois, en exposant leur besoin en Bibles avec une telle éloquence que le révérend Thomas Hughes, pasteur de l’église baptiste de Battersea, s’écria : « Il faut certainement créer une société pour subvenir à ce besoin. Mais si nous le faisons pour le pays de Galles, pourquoi ne pas agir ainsi pour la Grande-Bretagne ? Et pourquoi pas pour le reste du monde ? »
Cette simple réunion de 300 personnes permit de fonder la British and Foreign Bible Society et, par la suite, de commencer le travail des Sociétés bibliques qui depuis continuent à traduire et diffuser la Bible à travers le monde entier.
Pendant six ans, elle tricota des bas, cultiva des légumes, s’occupa d’une ruche d’abeilles, éleva des poules pour en vendre les œufs et aida des fermiers de la région à récolter leur moisson. Ainsi, peu à peu, elle put accumuler assez d’argent pour réaliser son rêve. Chaque samedi, elle avait l’occasion d’aller chez Mme Evans, la femme d’un fermier, qui l’invitait à aller lire la Bible chez elle.
À l’âge de 16 ans, Mary avait amassé suffisamment d’argent. Elle apprit que Monsieur Charles, un pasteur de Bala, vendait des Bibles. Mary entreprit donc le voyage, bien que la distance fut d’environ 40 km et que le trajet fut périlleux et ardu, car souvent des voleurs guettaient les voyageurs et leur volaient leur argent. Mary se confia en Dieu et le pria de la protéger en route.
Elle arriva le jour suivant, et constata qu’il ne restait qu’une seule Bible galloise – et que Monsieur Charles l’avait déjà promise à un de ses amis. Déçue, Mary commença à pleurer. Monsieur Charles fut tellement touché qu’il eut compassion de la jeune femme. Il lui dit qu’il possédait une Bible anglaise et que son ami lisait aussi bien l’anglais que le gallois. Il vendit donc la Bible galloise à Mary.
Cet événement parla au coeur de M. Charles qui passa à l’action. Quatre ans plus tard, il présenta à Londres la situation du peuple gallois, en exposant leur besoin en Bibles avec une telle éloquence que le révérend Thomas Hughes, pasteur de l’église baptiste de Battersea, s’écria : « Il faut certainement créer une société pour subvenir à ce besoin. Mais si nous le faisons pour le pays de Galles, pourquoi ne pas agir ainsi pour la Grande-Bretagne ? Et pourquoi pas pour le reste du monde ? »
Cette simple réunion de 300 personnes permit de fonder la British and Foreign Bible Society et, par la suite, de commencer le travail des Sociétés bibliques qui depuis continuent à traduire et diffuser la Bible à travers le monde entier.
Si
Mary Jones avait tant à coeur de posséder une Bible et de pouvoir
la lire, c'est que deux siècles auparavant, par la grâce de Dieu,
des hommes comme Luther, Calvin ou Cranmer avaient rétabli son
autorité dans l'Eglise. La Réforme avait permis de remettre en
cause toutes les traditions et enseignements humains qui s'opposaient
à la Parole de Dieu. En rendant la Bible au peuple, la Réforme lui
a rendu Jésus, car toute la Bible parle de Christ.
Je
crois qu'il est impossible de trop souligner l'importance de la
Bible. Un auteur indien, Mishal Mangalwasi a écrit un livre (non
traduit en français) intitulé « Le livre qui fit un monde:
comment la Bible a créé l'âme de la civilisation occidentale ».
Ces mots ne sont pas trop forts.
L'année
dernière, on a fêté le 400eme anniversaire de la King James
version, la plus grande traduction de la Bible réalisée par la
Réforme anglaise. A cette occasion, le Ministère de l'Education
britannique a fait envoyer à toutes les bibliothèques scolaires du
pays un exemplaire de la Bible King James. Rassurez-vous: il ne
s'agissait pas de faire du "prosélytisme", mais de reconnaître un
fait indéniable: le langage de la Bible King James a façonné
l'anglais actuel de façon décisive. Et on pourrait dire la même
chose de la Bible de Luther pour l'allemand. Et mes amis gallois
savent que si leur langue a pu survivre, c'est parce qu'elle avait
été utilisée pour traduire la Bible et qu'elle a donc continuée à
être utilisée. En en français, d'où viennent des expressions
telles que « tohu-bohu », « pleurer comme une
Madeleine », « une traversée du désert » ou
« fils prodigue »?
Tout
cela, ce sont des faits que même des athées complets sont obligés
de reconnaître d'un point de vue purement culturel. Et on pourrait
encore dire que la Bible a profondément influencé nos arts, des
sculptures de nos cathédrales aux tableaux de nos peintres en
passant par le chant grégorien ou la musique de Bach. La Bible,
enfin, a pendant longtemps été la base de nos lois.
Voilà
pourquoi on peut dire qu'elle est un des fondements de nos sociétés.
Et ces dernières prennent un risque suicidaire quand elles
s'attaquent à ce fondement, mues par je ne sais quelle haine de
soi-même. On ne scie jamais impunément la brache sur laquelle on
est assis.
Mais
même au sin du monde dit chrétien, la tendance est inquiétante. On
voit par exemple certaines églises (y compris « protestantes »)
prendre position sur des sujets de société dans des documents
officiels, préparés bien sûr par des gens très qualifiés. Dans
ces documents, ce qui frappe trop souvent, c'est qu'on a recours à
la psychologie, à la sociologie, mais qu'on ne se réfère pas à la
Bible. Je n'ai rien contre la psycho ou la socio qui, si elles
restent à leur place, peuvent être utiles. Mais on voit bien dans
cette attitude un refus pratique de se soumettre à l'autorité de la
Parole de Dieu qui, il est vrai, a des choses à dire que nos
sociétés ne veulent plus entendre. Là aussi, les communautés qui
se laissent séduire et prennent cette pente glissante le font à
leur grand risque.
Et
nous?? Avons-nous pour la Bible la même passion que Luther...ou Mary
Jones?
Quand
les Sociétés Bibliques ont été créées, leur but était de
vendre la Bible pour l'équivalent d'une journée de travail.
Aujourd'hui, le smic journalier est à 59 euros, et on trouve la
Segond 21 à 1,50€. Nous avons donc la chance de pouvoir très
facilement disposer d'une Bible que ce soit en version papier, sur
internet ou en audio. Moi qui ai reçu tant de lettres d'Afrique
implorant l'envoi d'une Bible je peux vous dire que c'est une grande
chance, que nous ne devrions pas négliger.
Nous
avons aussi la chance d'être libres de possèder une Bible: nombreux
sont les pays où elle est interdite.
Nous
avons la chance d'appartenir à une église où la Bible est reçue
pour ce qu'elle est vraiment: la Parole de Dieu. Elle est prêchée
lors de nos cultes, étudiée dans les différents cercles bibliques,
méditée avec Notre Culte Quotidien ou Lumière sur la Parole.
Il
n'y a donc aucune raison pour laquelle nous devrions être condamnés
à la famine spirituelle, Dieu merci!!
Mais
je voudrais quand même revenir sur les paroles de Jésus que nous
avons entendues ce matin:
Si
vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;
vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.
Prenons
garde à ces mots.
Ils
nous disent tout d'abord que si nous demeurons dans la Parole de
Jésus, qui nous a été transmise et que nous retrouvons aujourd'hui
dans les pages de nos Bibles, nous connaîtrons la vérité.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui disent qu'il n'y a pas de vérité,
ou qu'on ne peut pas la connaître. Ce n'est manifestement pas le
point de vue de Jésus.
Lui
veut que nous connaissions la vérité, et alors nous serons rendus
libres.
Voilà
qui est précieux. Trop souvent, un certain fondamentalisme (qui
n'est pas plus dans l'esprit de la Réforme conservatrice que le
libéralisme) a voulu transformer la Bible en code de morale, en
liste de « fais ceci, ne fais pas cela ».
Mais
la lecture de la Bible, individuelle et collective, est destinée à
nous rendre libres. Libres de remettre en cause les traditions (y
compris les traditions protestantes et luthériennes d'ailleurs);
libres de remettre en cause ce que nous croyions, les idées
préconçues, parce que, ultimement le dernier mot doit rester à
Dieu. Nous n'avons plus à nous préoccuper du Vatican, ou du
Politiquement Correct actuellement en cours. Nous sommes libres.
Libres de penser et d'agir guidés par l'amour de Dieu en
Jésus-Christ.
De
la Bible, nous pourrons toujours tirer de l'ancien et du nouveau.
Alors, allons puiser à la source de la connaissance, de la
consolation, de l'exhortation. Allons puiser dans la Parole la vérité
et la liberté.
Amen.