dimanche 24 novembre 2013

COLOSSIENS 1.12-20

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vous exprimerez votre reconnaissance au Père qui nous a rendus capables
de prendre part à l'héritage des saints dans la lumière.
13 Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, 14 en qui nous sommes rachetés, pardonnés de nos péchés. 15 Le Fils est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. 16 En effet, c'est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l'invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. 17 Il existe avant toutes choses et tout subsiste en lui.
18 Il est la tête du corps qu'est l'Eglise; il est le commencement, le premier né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
19 En effet, Dieu a voulu que toute sa plénitude habite en lui. 20 Il a voulu par Christ tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans le ciel, en faisant la paix à travers lui, par son sang versé sur la croix.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

En ce dernier dimanche de l'année ecclésiastique, durant lequel nous sommes invités à réfléchir ensemble à la royauté de Christ. Et pour se faire, nous avons lu ce magnifique passage de la lettre de Paul à l'Eglise de Colosses.
En fait, Paul n'avait pas été à l'origine de cette église. C'était un de ses compagnons d'oeuvre, Epaphras, qui avait amené l'Evangile dans la ville de Colosses (aujourd'hui en Turquie). Cette église de Colosses était en proie à des divisions et à des conflits doctrinaux (comme quoi, il n'y a rien de neuf sous le soleil), et Epaphras a sans doute demandé l'aide de Paul.
Nous ne savons pas au juste en quoi consistait « l'hérésie colossienne », mais elle semble avoir été complexe et ne pas avoir été faite d'un seul problème.

Paul ne connaît donc pas personnellement les chrétiens auxquels il écrit, et son ton dans cette lettre est assez général, ce qui nous donne une sorte d'image des principes clés de la foi chrétienne. Paul aborde en fait deux grands thèmes en Colossiens: ce que Christ a fait et ce que les chrétiens devraient faire.

Colossiens est en fait une invitation à considérer la personne de Christ, à bien comprendre qui il est et ce qu'il fait et à le replacer au coeur de nos vies. Il ne s'agit pas seulement de connaître quelques faits à propos de Jésus ou d'avoir d'assez bons souvenirs de son catéchisme: il s'agit de connaître Christ personnellement.

Dans le passage que nous avons lu, qui est peut-être un très ancien hymne de l'Eglise ancienne, Paul nous fait contempler Jésus et il utilise pour cela plusieurs images:

Premièrement, il est l'image du Dieu invisible (v.15): voilà un paradoxe n'est-ce pas? L'image de quelque chose d'invisible...Réfléchissez y quelques instants. C'est une des choses les plus remarquables à propos de Jésus: il est Dieu incarné. En lui, Dieu se montre à nous. Jean nous dit dans son Evangile: « Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et demeure auprès du Père, lui seul l'a fait connaître. » (Jean 1.18). Ce Dieu tellement difficile à appréhender avec notre pauvre logique, ce Dieu dont nous pouvons si facilement nous faire des images fausses, pouvons-nous vraiment le connaître? Oui, répondent les Ecritures chrétiennes. Nous pouvons le connaître parce qu'il s'est révélé à nous en Jésus-Christ.

Et cela est déjà un évangile, une Bonne Nouvelle, frères et soeurs. Parce que si Jésus nous montre qui est Dieu, comment il est, nous pouvons nous réjouir. Je crois que tous ceux qui ont lu le Nouveau Testament s'accordent sur une chose: Jésus est le plus pur exemple de grandeur d'âme et d'amour qu'on puisse trouver. Et si Jésus est amour, cela veut dire que Dieu nous aime! Nous n'avons plus à vivre sous la coupe de l'image détestable d'un Dieu jaloux et autoritaire que l'on a cherché durant des siècles à nous imposer. Non, Dieu est amour et il aime chacun d'entre nous et veut le ramener à lui: c'est pour cela qu'il a envoyé son Fils qui est « le rayonnement de sa gloire et l'expression de sa réalité même » (Hébreux 1.3). Regardez à Jésus: vous trouverez en lui la réalité même de Dieu, celle qui va nous libérer de nos fausses perceptions et de nos craintes.

Deuxièmement, Jésus est le premier-né de toute création. Ce verset ne veut pas dire que Jésus a été créé lui aussi. Ici, « premier-né » est à prendre au sens d'héritier.Le Fils premier-né était l'héritier de tout ce qui appartenait à son père. Donc, si Jésus est le premier-né de toute la création, cela veut dire que la création lui est soumise. C'est ce que soulignent encore les versets suivants: « c'est en lui que tout a été créé...tout a été créé par lui et pour lui...lui, il est avant tout, et c'est en lui que tout se tient » (v.16-17).

Paul ne veut pas que les chrétiens aient le moindre doute sur la grandeur de Christ, sur son infinie puissance, sur son règne sur l'univers entier. Au passage, je crois que nous pouvons trouver là un utile correctif à la vision trop répandue selon laquelle notre foi ne s'occuperait que de notre salut personnel. Car la création, ce n'est pas seulement notre environnement, nos forêts, nos rivières, nos champs... C'est aussi
l'ensemble des activités humaines : les sciences, les arts, le Droit, la politique, l'économie, la philosophie : nous devons prendre conscience qu'il existe une vision proprement biblique et chrétienne de tous ces domaines, et il existe donc aussi des visions anti-chrétiennes ! Comme l'a dit le grand théologien Abraham Kuyper « Il n'est pas de domaine de la vie des hommes. dont le Christ ne puisse dire : 'c'est à moi' ! ». Ne tombons pas dans le piège d'une doctrine des deux règnes mal comprise qui s'accorde facilement avec le laïcisme actuel . L'important, c'est de ne pas limiter la souveraineté de Christ. S'il est Seigneur il est forcément Seigneur de tout !

Troisièmement, Jésus est la tête du corps, qui est l'Eglise. Le chef de la création est aussi le chef de l'Eglise, de la communauté qu'il a créée et qui regroupe tous ceux qui croient en lui. Mais cette église est invisible, et elle prend chair dans des églises locales. Souvenons-toujours que le modèle du Nouveau Testament est clair : il y a des églises locales, communautés de chrétiens réunis autour de la Parole et des Sacrements, et elles sont indépendantes et auto-gouvernées, sous la conduite d'un collège d'anciens composés d'hommes capables. C'est là la norme néo-testamentaire pour l'église, et ces églises sont purement locales. Il peut y avoir une église à Melle, à Denver...mais on ne peut par exemple pas vraiment parler d'une « église de France ». D'ailleurs, la confession de foi de nos ancêtres huguenots (La Rochelle 1559) était bien la confession de foi des églises réformées qui sont en France. On avait retrouvé cette vérité de l'église purement locale, il est dommage qu'elle est ensuite été de nouveau oubliée. Car si Christ est le chef de chaque église, il n'est pas normal, il n'est pas sain, il n'est pas biblique qu'une hiérarchie humaine vienne dicter aux communautés leur conduite. Notre seule norme est la Bible, notre seul chef est Christ lui-même ! Là aussi, je pense que nous ferions bien de revenir au modèle biblique, en cessant de laisser place à des logiques purement humaines et bureaucratiques, qui ne devraient pas avoir de valeur aux yeux des chrétiens qui ne regardent qu'à leur Seigneur.
De plus, ces logiques « administratives » font perdre à nos communautés infiniment de temps pour rien. Elles tendent même à bloquer le travail des églises locales en imposant des normes, un centralisme qui empêchent nos communautés de s'adapter à leur terrain dans l'annonce de l'Evangile. Car c'est bien là ce qui doit être notre principal souci ! Nos églises n'oint pas été créées pour tomber dans le tranquille ronronnement de la routine mais pour être témoins, par la puissance de l'Esprit Saint, de la mort et de la résurrection de Christ.
Je suis toujours frappé, quand j'entends certaines émissions de radio chrétiennes, d'entendre parler du dernier synode, du travail des commissions....sans que le nom de Jésus soit jamais prononcé. Comment cela peut-il arriver ? Parce que l'Eglise oublie sa mission et commence à se regarder le nombril. Pourtant l'arbre de l'Eglise ne devrait jamais cacher la forêt de Christ.

C'est Jésus qui guide l'Eglise, et pas l'Eglise qui emmène Jésus où elle veut. Notre foi et notre espérance sont fondés sur la personne de Christ, pas sur l'Eglise. L'Eglise n'est qu'un moyen que Dieu a choisi pour annoncer un message. Ce message; c'est celui de Jésus.


Quatrièmement, Jésus est le premier-né d'entre les morts.
Il est déjà le premier-né de la création. Il est aussi celui d'entre les morts. Et, là aussi, il s'agit d'être l'héritier. Et, cette fois-ci, il hérite du don de la vie.
Ce verset ne dit pas que Jésus est le premier humain à être ressuscité: nous savons que ce n'est pas le cas et nous pensons notamment à son ami Lazare.
Mais il y a une différence: Lazare allait quand même devoir mourir un jour. Jésus a été le premier à revivre avec un corps glorifié. Jésus a été le premier à vaincre totalement la mort.
Et le premier-né d'entre les morts devait avoir de nombreux frères et soeurs. Ceux qui croient en lui sont enfants de Dieu et co-héritiers de la vie éternelle.
« mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu— à ceux qui mettent leur foi en son nom.13Ceux-là sont nés, non pas du sang, ni d'une volonté de chair, ni d'une volonté d'homme, mais de Dieu » Jean 1.12-13.

Et après ces quatre déclarations, Paul couronne sa pensée en disant afin « d'être [qu'il soit] en tout le premier ». Christ a la suprématie sur la création, sur l'Eglise et sur la mort. Et c'est cet être si puissant qui est venu sur terre pour nous. « 19 Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude 20 et, par lui, de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux ». Jésus est venu rétablir non seulement notre relation brisée avec Dieu, mais aussi un ordre cosmique bien plus grand.

Et après cette accumulation de mots, de phrases, d'idées soulignant la grandeu de Jésus, Paul termine son paragraphe par un renversement choquant. Comment Jésus, Dieu incarné, co-créateur at'il pu guérir notre relation avec Dieu? « par le sang de sa croix. »
Oui, frères et soeurs, pour que le monde puisse être réconcilié avec Dieu, pour que nous puissions être purifiés de nos fautes, Jésus a dû verser son sang dans une mort infâme, cloué sur une croix. Quel prix à payer, quel abaissement, pour celui qui régnait parmi les anges!
En Philippiens, Paul dit que Jésus « possédait depuis toujours la condition divine, mais il n'a pas voulu demeurer de force l'égal de Dieu. 7Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu'il avait et il a pris la condition de serviteur. Il est devenu homme parmi les hommes, il a été reconnu comme homme ; 8il a choisi de vivre dans l'humilité et s'est montré obéissant jusqu'à la mort, la mort sur une croix. »
Quand nous pensons à un roi, ce sont souvent des images de palais luxueux, de gardes en grand uniforme, de dignitaires assemblés autour du trône qui nous viennent à l'esprit.
Mais la royauté de Jésus était bien différente. Comme il l'a dit lui-même
« Ma royauté n'est pas de ce monde » (Jean 18.36).
Une couronne royale / une couronne d'épines.
Un cortège royal (voiture de luxe) / un homme sur un âne.
Une table de banquet bien garnie / la table de l'Eucharistie avec du pain et du vin.
Une chambre royale / une crèche.
Il était bien difficile de voir un roi dans cet être cloué sur une croix entre deux criminels « si tu es roi, sauves-toi toi-même » disaient ceux qui l'entouraient. Mais Luc raconte qu'un des deux bandits dit à Christ: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. 43Il lui répondit : Amen, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Amen. C'est vrai. C'est sûr et certain. Par la mort du roi-serviteur, nous pouvons être sûrs de notre destinée éternelle et de la grâce de Dieu pour nous.
La mort du Roi des Rois sur la Croix bouleverse toutes nos notions sur le pouvoir et sur la force. Il y a plus de pouvoir de ce corps supplicié que dans la puissance et les pompes de tous les rois, présidents, empereurs et premiers qui ont jamais existé et qui existeront jamais.
Il y a plus de pouvoir à nous changer nous-mêmes et à changer le monde dans l'humilité de Jésus que dans tous les chars d'assaut, les navires de guerre, les avions militaires de toutes les armées du monde.

Souvent, nous nous sentons faibles quand nous devons affronter les difficultés de la vie (âge, chômage, crises conjugales...). Mais la vie et la mort de Jésus sont là pour nous rappeler que « la puissance de Dieu s'accomplit dans notre faiblesse » (2 Corinthiens). Regardons à Jésus qui, par la foi en son nom, nous a rendus « saints, sans défaut et sans reproche » (Col. 1.22)
Tout est accompli. Le Roi-serviteur a assuré le bien-être de son peuple. Il continue à veiller sur chacun de nous, chaque jour.

Alors approchons du trône de la grâce, et qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu, le Père. (Phil. 2.10-11)

Amen.

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