dimanche 17 novembre 2013

PSAUME 27


Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Les textes que nous lisons depuis quelques temps nous invitent à méditer sur le retour prochain du Seigneur Jésus-Christ. C'est un des fondements de la foi chrétienne que d'affirmer que Jésus revient pour juger les vivants et les morts. Quand Jésus reviendra t'il ? Nous ne le savons pas, et notre seul devoir est de vivre saintement en attendant ce retour. Mais, au cours des siècles, de nombreux chrétiens ont sincèrement cru que le retour de Christ était imminent. Ainsi, j'entendais l'autre jour à la radio une émission sur la Grande Peur de l'An Mille. Celle-ci, n'a en fait pas été le mouvement général que l'on a décrit, mais cela m'a fait réfléchir sur les peurs de notre société en ce début du 21ème siècle et sur la peur en général, car je crois que le poitevin moyen de 2013 a plus peur que celui de 998 !
La France a peur mes amis. Un dossier du Monde a cette année évoqué toutes les craintes de notre pays. Les Échos ont même désigné la France comme « la société de la peur ». Une enquête récente a montré que les Juifs de France, confrontés il est vrai depuis des années à une vague de nouvel antisémitisme, étaient les plus inquiets d'Europe. Et puis, mes amis, à un niveau peut-être plus personnel, nous pouvons aussi avoir nos peurs.
Et la question qui va nous occuper ce matin, c'est comment faire face à la peur, comment faire face à nos craintes et comment les vaincre ? Et il se trouve que dans ma lecture personnelle de la Bible, j'ai lu cette semaine un Psaume qui va nous permettre d'orienter nos esprits dans cette direction.

Il s'agit du Psaume 27, dont je vous donne à présent lecture, dans la traduction du Semeur :



27:1 De David. Oui, l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur : de qui aurais-je crainte ? L'Éternel protège ma vie : de qui aurais-je peur ? 27:2 Que des méchants s'avancent contre moi, voulant me déchirer, ce sont mes ennemis, mes oppresseurs, qui perdent pied et tombent. 27:3 Qu'une armée vienne m’assiéger, mon cœur reste sans crainte. Que l'on me déclare la guerre, je suis plein d'assurance. 27:4 J'ai présenté à l'Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d'admirer l'Éternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure. 27:5 Car il me cache sous sa tente dans les jours du malheur. Au secret de son tabernacle, il me tient abrité ; sur un rocher, il me met hors d'atteinte. 27:6 Et déjà ma tête s'élève sur mes ennemis qui m'entourent ; J'offrirai des sacrifices dans sa tente, au son de la trompette ; Je chanterai, je célébrerai l'Éternel. 27:7 Éternel ! écoute ma voix, je t'invoque : Aie pitié de moi et exauce-moi ! 27:8 Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face ! Je cherche ta face, ô Éternel ! 27:9 Ne me cache point ta face, Ne repousse pas avec colère ton serviteur ! Tu es mon secours, ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut ! 27:10 Car mon père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera. 27:11 Éternel ! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le sentier de la droiture, A cause de mes ennemis. 27:12 Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires, Car il s'élève contre moi de faux témoins Et des gens qui ne respirent que la violence. 27:13 Oh ! si je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Éternel Sur la terre des vivants !... 27:14 Espère en l'Éternel ! Fortifie-toi et que ton cœur s'affermisse ! Espère en l'Éternel !



Ce Psaume a été écrit par David, le roi d'Israël. Nous ne connaissons pas exactement les circonstances dans lesquelles il a écrit ce texte (peut-être lorsque le roi Saül le pourchassait ?? 1 Sam 23.24-29), mais l'important est que nous savons que David a dû devoir faire preuve à des crises, à des peurs, et qu'il nous apprend ici à y faire face.
David commence par une déclaration. Il établie d'emblée la source de sa confiance. En qui David se confie t'il ? C'est essentiel. Notre foi, notre confiance, n'a autant de valeur que ce en quoi nous croyons. 
Oui, l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur : de qui aurais-je crainte ? L'Éternel protège ma vie : de qui aurais-je peur ?
Vous remarquerez que ces deux lignes finissent par deux questions qui ont une réponse évidente : personne ! Pourquoi ? Parce que David se réfugie en Dieu et trouve en lui la source de sa sécurité dans les temps difficiles.
Notez comment David s'exprime : il ne dit pas que Dieu lui donnera sa lumière, qu'il le sauvera, qu'il le protégera... Non : Oui, l'Éternel est ma lumière et mon Sauveur ... L' Éternel protège ma vie
David ne parle pas tant de ce que Dieu va faire que de ce qu'il est (d'ores et déjà) pour lui.
Vous voyez, l'essentiel, ce n'est pas ce que Dieu peut faire, comment il va le faire et quand...l'essentiel, c'est de savoir qui Dieu est vraiment. Ce que David exprime ici, c'est qu'il connaît Dieu personnellement, il connaît son caractère : un Dieu qui l'aime, qui a conclu avec lui une alliance irrévocable, un Dieu fidèle et véritable. Et c'est pour cela que David peut se confier en l’Éternel.
Et c'est cela qui explique ce que David dit au verset 4 :




J'ai présenté à l'Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d'admirer l'Éternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure.


Vous voyez, même au cœur des difficultés, David veut une chose : pas mille, pas trois, pas deux : David veut une chose et c'est pouvoir passer du temps avec Dieu, contempler sa beauté, demeurer dans la communion avec lui. Mes frères et sœurs, est-ce que c'est bien ce que nous désirons nous aussi ? Est-ce là notre plus cher désir ?
Car c'est parce que David connaît réellement Dieu, parce qu'il est assuré de son amour et de sa protection, parce qu'il trouve ses forces dans la communion avec le Père qu'il peut dire au verset suivant :
Car il me cache sous sa tente dans les jours du malheur. Au secret de son tabernacle, il me tient abrité ; sur un rocher, il me met hors d'atteinte.
Remarquez les références répétées à la demeure de Dieu, sa présence :
habiter dans la maison de l’Éternel
le connaître dans sa demeure.
sa tente
secret de son tabernacle
toutes ces expressions évoquent la même chose : être au point de contact avec Dieu (ici presque physique, mais ultimement spirituel). Et en raison de cette communion, de cette proximité, David pouvait dire :
L'Éternel protège ma vie, il me cache, il me tient abrité...




Paul dit en Romains 8.31 « Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous? »
Les questions qui se posent dès lors sont les suivantes : recherchons nous vraiment cette communion avec Dieu, notamment quand des craintes nous assaillent. Est-elle vraiment notre plus riche trésor, parce que c'est d'elle que nous tirons la force pour avancer ? Cultivons-nous notre communion avec le Père par l'étude de sa Parole, la sensibilité aux directions de l'Esprit ? Posons nous ces questions, car plus nous sommes près de Dieu, moins nous craindrons ce à quoi la vie peut nous confronter.
Et non seulement nous pouvons ne pas être écrasés par le poids de nos craintes, mais nous pouvons tenir ferme et remporter la victoire.
Écoutez encore David :
27:2 Que des méchants s'avancent contre moi, voulant me déchirer, ce sont mes ennemis, mes oppresseurs, qui perdent pied et tombent. 27:3 Qu'une armée vienne m’assiéger, mon cœur reste sans crainte. Que l'on me déclare la guerre, je suis plein d'assurance.
On ne peut pas dire que David avait la vie facile, ces choses n'étaient pas imaginaires, il était vraiment attaqué, et de façon intense (déchirer...) et pourtant David peut dire « je suis plein d'assurance » ou encore « plein de confiance ». Plein : pas à moitié vide ; plein.
Et le mot que nous avons traduit par confiance c'est batach, une racine hébraïque qui renvoie en fait à une source extérieure. La source de l'assurance de David, de sa confiance, ne se trouvait pas en lui mais en Dieu. Le Seigneur était le rocher sur lequel David pouvait s'appuyer. C'était lui qui allait lui donner tout ce dont il avait besoin : plein d'assurance comme quand on sait que le réservoir est plein et qu'on va arriver à destination sans problèmes. David était entouré de danger et d'ennemis. Il aurait eu toutes les raisons d'être terrifiés et tremblant. Mais avec le Seigneur, il était plein de confiance !
Mes amis, ne nous leurrons pas : en cette fin d'année 2013, les perspectives sont très sombres pour notre pays, et pas seulement sur le plan économique... Nous sommes dans une vraie crise morale, avec l'abandon des valeurs qui ont façonné l'identité de notre vieux pays depuis des millénaires. La pression monte, à tous les niveaux et des temps difficiles nous attendent. Vers qui allons-nous nous tourner ? En qui ou en quoi allez-vous placer votre confiance ? Nous avons bien des raisons d'être terrifiés et tremblants, mais nous pouvons tenir bon et être pleins d'assurance comme David parce que, comme le dit Paul « je sais en qui j'ai mis ma confiance et j'ai la ferme conviction qu'il est assez puissant pour garder tout ce qu'il m'a confié jusqu'au jour du jugement. » (2 Tim 1.12)
Comme l'a dit Hudson Taylor, missionnaire en Chine au 19ème siècle, dans un temps de grande difficulté : « L'épreuve peut arriver. La question est de savoir si elle va se placer entre vous et Dieu ou si elle va au contraire vous pousser plus près du cœur du Père »
Et le résultat de cette assurance, c'est la joie dans la vie de David :
27:6 Et déjà ma tête s'élève sur mes ennemis qui m'entourent ; J'offrirai des sacrifices dans sa tente, au son de la trompette ; Je chanterai, je célébrerai l'Éternel.
La vie du chrétien peut être caractérisée par une joie authentique et profonde, qui se manifeste par la louange, et cette louange est aussi un témoignage pour ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur !
L'autre élément qui permet à David de vaincre la crainte, c'est la prière :
27:7 Éternel ! écoute ma voix, je t'invoque : Aie pitié de moi et exauce-moi ! 27:8 Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face ! Je cherche ta face, ô Éternel ! 27:9 Ne me cache point ta face, Ne repousse pas avec colère ton serviteur ! Tu es mon secours, ne me laisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut ! 27:10 Car mon père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera. 27:11 Éternel ! enseigne-moi ta voie, Conduis-moi dans le sentier de la droiture, A cause de mes ennemis. 27:12 Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires, Car il s'élève contre moi de faux témoins Et des gens qui ne respirent que la violence.
Quelle prière fervente, quelle intercession ! Vous voyez, David ne voit pas tout avec des lunettes roses ; il est conscient de sa fragilité, de la crise qu'il traverse et il implore l'aide du Père. Mes amis, à quel point nous avons besoin d'une telle prière pour ne pas être emportés par les vents mauvais. D'ailleurs, si nous prions, ce n'est pas tant pour informer Dieu de nos besoins (il les connaît mieux que nous-mêmes) mais pour être encouragé, fortifiés, par sa présence et son onction. Prions. Avec ferveur. Avec urgence.
Dans sa prière, David dit : Car mon père et ma mère m'abandonnent, Mais l'Éternel me recueillera.
Cela aussi est un puissant antidote contre la crainte : même si nous devions être privés de tout appui humain, le Seigneur lui ne nous abandonnera jamais, nous ne serons pas seuls : « Cependant, Sion dit : “L’Éternel m'a abandonnée, oui, le Seigneur m'a oubliée.” “Une femme oublie-t-elle l’enfant qu'elle nourrit ? Cesse-t-elle d'aimer l’enfant qu'elle a conçu ? Et même si les mères oubliaient leurs enfants, je ne t'oublierai pas !Voici : je t'ai gravée dans le creux de mes mains, je pense constamment à tes remparts. » Esaïe 49.14-16.
Dieu sera toujours là selon sa promesse, pensant à vous, agissant pour vous : n'ayez pas peur.


David conclut enfin :
27:13 Oh ! si je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Éternel Sur la terre des vivants !... 27:14 Espère en l'Éternel ! Fortifie-toi et que ton cœur s'affermisse ! Espère en l'Éternel !
David ne se fait pas d'illusions. Les choses ne vont peut-être pas s'arranger tout de suite, l'épreuve peut continuer, mais il est certain de voir la bonté de Dieu, ici et maintenant, certain de voir les délivrances apportées par le Seigneur et de goûter sa grâce.

Lors de son premier discours à la nation américaine en tant que Président, Roosevelt affirma : la seule chose dont nous devons avoir peur, c'est la peur elle-même.
N'ayons pas peur quand nous considérons notre avenir, celui de notre pays, celui de notre église : Dieu est là !
N'ayons pas peur quand nous pensons à la première tâche qui revient à chacun d'entre nous : aller annoncer l’Évangile de Jésus-Christ à ceux qui ne le connaissent pas !
N'ayons pas peur devant les changements nécessaires : si nous devons changer, cela prouve au moins que nous sommes encore vivants !

N'aie pas peur : l’Éternel est ta lumière et ton Sauveur, l’Éternel protège ta vie.

Amen.








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