Le
dimanche matin, très tôt, Marie de Magdala se rendit au tombeau. Il
faisait encore très sombre. Elle vit que la pierre fermant l'entrée
du sépulcre avait été ôtée de devant l'ouverture.
2 Alors
elle courut prévenir *Simon Pierre et l'autre *disciple, celui que
Jésus aimait.
---On a enlevé le Seigneur de la tombe, leur dit-elle, et nous n'avons aucune idée de l'endroit où on l'a mis.
---On a enlevé le Seigneur de la tombe, leur dit-elle, et nous n'avons aucune idée de l'endroit où on l'a mis.
4 Ils
couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple, plus rapide
que Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau.
6 Simon
Pierre, qui le suivait, arriva alors. Il entra dans le tombeau, vit
les linges qui étaient par terre,
7 et
le linge qui avait enveloppé la tête de Jésus, non pas avec les
linges funéraires, mais enroulé à part, à sa place.
8 Alors
l'autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son
tour dans le tombeau. Il vit, et il crut.
9 En
effet, jusque là ils n'avaient pas encore compris que Jésus devait
ressusciter d'entre les morts, comme l'avait annoncé l'Ecriture.
11 Pendant ce temps, Marie se tenait dehors près du tombeau, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha vers le tombeau:
12 elle
vit deux *anges vêtus de blanc, assis à l'endroit où le corps de
Jésus avait été déposé, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
---Pourquoi
pleures-tu?---On a enlevé mon Seigneur, leur répondit-elle, et je
ne sais pas où on l'a mis.
14 Tout
en disant cela, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c'était lui.
15 ---Pourquoi
pleures-tu? lui demanda Jésus. Qui cherches-tu?
Pensant que c'était le gardien du jardin, elle lui dit:
---Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, pour que j'aille le reprendre.
Pensant que c'était le gardien du jardin, elle lui dit:
---Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, pour que j'aille le reprendre.
16 Jésus
lui dit:
---Marie!
Elle se tourna vers lui et s'écria en hébreu:
---Rabbouni (ce qui veut dire: Maître)!
---Marie!
Elle se tourna vers lui et s'écria en hébreu:
---Rabbouni (ce qui veut dire: Maître)!
17 ---Ne
me retiens pas, lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers
le Père. Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part: Je
monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre
Dieu.
Et elle
leur rapporta ce qu'il lui avait dit.
Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
Je
pense que nous avons installé Pâques dans un rythme qui n'a
strictement rien à voir avec la nature de ce qui s'est passé à
Jérusalem il y a 2000 ans. Je m'explique : pour la majorité de
nos contemporains déchristianisés, Pâques, c'est souvent le
premier long week-end des beaux jours. Alors, on en profite pour
partir, pour recevoir de la famille. Dans mon quartier, on tondait
les pelouses et on sortait les chaises longues cette semaine...
Je
crois que, même si le culte de Pâques fait partie de notre
programme obligé ce week-end, nous sommes touchés par cette
atmosphère assez détendue. Du coup, nous ne nous rendons pas compte
à quel point elle est différente du sens de l'urgence qui entoure
l'histoire de Pâques dans les évangiles. Repensons à ce que nous
avons entendu ces derniers jours : un complot contre Jésus,
trouver le moment pour le capturer, une trahison, l'appel à veiller,
une parodie de procès rapidement expédiée dans un aller-retour
entre trois cours d'injustice, un échange à la hâte avec un
criminel endurci et même une crucifixion, une tombe mise à
disposition dans un très court délai et des rites funéraires
inachevés. Il y a dans le récit des évangélistes un rythme qui
est autant rapide que dramatique : ce qui semble être la fin de
Jésus, de trois ans d'enseignement arrive comme l'éclair, en
seulement quelques heures. Il y a vraiment quelque chose de
dramatique, de haletant : il y a un sens de l'urgence qui
traverse l'histoire des dernières heures de Jésus.
On
retrouve le même sens d'urgence le dimanche de Pâques. C'est dès
l'aube que Marie va vers le tombeau pour terminer ce qui a dû être
commencé à la hâte trois jours avant : les soins à apporter
au corps de celui qu'elle appelait son Seigneur. Marie part avant
même que le soleil ne soit levé. Sans doute que comme tous les
disciples, le sabbat n'a pu lui apporter aucun repos après la
tragédie, et qu'il a été marqué pour l'angoisse, le trouble, la
détresse... Le drame les a frappé avec une violence soudaine, comme
un éclair, et ils sont sans doute en train de se demander « et
maintenant ? ».
Et,
quand ils doivent tour à tour faire face au fait et au message « il
est ressuscité » les disciples ne se calment pas.
L'urgence
continue, parce que la résurrection de Jésus implique l'urgence.
Ce
n'était pas le premier miracle. Ce n'était même pas le premier
miracle où un mort revenait à la vie : il y en avait eu
d'autres, dans l'Ancien Testament ou durant le ministère de Jésus.
Mais la mort de Jésus avait un événement dans lequel les autorités
religieuses et politiques avaient manifesté le pire de l'injustice
humaine, de l'oppression, de la haine et de la cruauté, parce
qu'elles cherchaient à montrer leur pouvoir. Et face à cette
démonstration de force Jésus avait dit « Père, que ta
volonté soit faite », Père, pardonne leur »,
« Père, entre tes mains je remets mon esprit ».
Jésus,
qui avait toujours l'ami des faibles, des pauvres, des rejetés, des
moins que rien a refusé d'exercer l'autorité divine qui lui aurait
permis d'échapper à la croix, mais il s'est offert en sacrifice
volontaire.
Et
c'est à cette obéissance que le Père a répondu en ressuscitant
son Fils bien aimé qu'il avait livré pour le pardon de nos fautes.
Or,
c'est bien à cette nouvelle que les disciples se sont mis en
mouvement, qu'ils ont couru même ! A cette réponse de Dieu,
à cette chose nouvelle, à cette vie nouvelle.
Je
crois que nous avons développé dans beaucoup de secteurs de
l'église une certaine tradition qui consiste à n'agir avec urgence
que dans un situation extrême, par exemple quand quelqu'un vit ses
derniers jours. On a par exemple beaucoup « évangélisé »
les mourants. C'est sans doute nécessaire. Mais l'urgence de la
première Pâques nous renvoie à une question beaucoup plus
immédiate : qu'est-ce que nous allons faire dès demain ?
Comment allons-nous vivre demain ? Nous qui avons encore et
toujours à apprendre la réalité de cette grâce de Dieu qui nous
accompagne...comment allons-nous vivre demain ? Nous nous
déclarons disciples de celui qui est venu pour servir, qui pardonne,
qui délivre de la culpabilité de nos péchés et nous ouvre une
voie nouvelle, de celui qui ne se pose pas la question « est-ce
qu'il le mérite » ou « est-ce qu'il a sa carte de
membre » mais qui œuvre sur la base du « à qui puis je
montrer mon amour ». Nous qui sommes chrétiens avons appris la
réalité de cette grâce quotidienne parce que nous savons que Dieu
marche avec nous. Comment allons-nous vivre demain. Je crois en fait
que Pierre et Jean se posaient déjà cette question avec beaucoup
d'autres ce matin là, quand ils couraient vers la tombe « est-ce
que c'est terminé? Ou est-ce qu'il est vivant ? Est-ce qu'il
est toujours vivant et aimant ?comment allons-nous vivre
demain ?
Oui,
comment allons-nous vivre demain (pas dans 1 an, pas dans 10 ans).
C'est cela le caractère immédiat et urgent de Pâques.
Ces
mêmes disciples de Jésus ont, dans les jours et les années qui ont
suivi ce matin de Pâques, proclamé partout où ils le pouvaient un
message d'espérance. Dans le nouveau Testament, l'espérance a un
sens bien précis : nous avons qu'en Christ Dieu nous a pardonné
toutes nos fautes et qu'il nous a donné la vie téernelle. Cela est
garanti, assuré, par la résurrection de Christ. Il n'y a pas de
« si », de « peut-être ». C'est certain.
L'espérance chrétienne est fondée sur une certitude : Dieu a
accompli ses promesses. Pâques est la fondation de l'espoir
chrétien. Pâques, c'est le moment où le chrétien dit « mon
rédempteur est vivant et c'est en lui que j'espère », et
parce qu'il vit, j'ai la vie, sa vie, ma vie, unies l'une à l'autre.
Je suis une nouvelle création. L'espérance chrétienne est ce qui
se projette en avant dans la vie parce que Dieu a manifesté son
pouvoir et sa victoire sur le péché et sur la mort.
Je
pense qu'il faudrait que nous célébrions plus souvent Pâques. Par
cela, je veux dire que nous devrions d'une certaine façon célébrer
Pâques le jour où un nouvel enfant arrive dans la famille, le jour
où un mariage commence. Où encore la jour où nous débutons un
nouveau travail, une nouvelle étape de notre vie, quand nous
achetons une maison...
Nous
pourrions le faire, nous devrions le faire parce que Pâques est la
fête qui marque la présence dans nos vies d'un Dieu qui a déclaré
sa grâce absolue, son amour éternel ; un Dieu qui a déclaré
qu'il est avec nous et pour nous dans tous les moments, toutes les
étapes de notre vie. Oui, Dieu nous accompagne de notre naissance
jusqu'au moment où nous quittons cette vie terrestre et il ne nous
lâche jamais la main.
Et
nous pouvons donc, comme Marie, Pierre et Jean déclarer « Christ
est ressuscité » tout en étant conscients que nos voisins ont
eux aussi des vies à vivre et qu'ils peuvent les vivre en
connaissant la présence aimante de Dieu : c'est à nous
de le leur en parler, comme les disciples de Jésus l'ont fait depuis
le début !
Oui,
nous devrions retrouver un certain sens de l'urgence. L'urgence vient
du croisement entre une question, une incertitude et une réponse. Il
y a tant de questions, d'anxiétés qui se posent à nous-mêmes, à
nos familles, à nos villages et à notre société. Comment faire
face à la crise morale qui nous mine depuis 40 ans ? Aux défis
de la préservation de notre environnement ? Aux effets de la
crise économique et des réformes nécessaires ? Aux tensions
internationales qui se réveillent à l'heure actuelle dans notre
vieille Europe ? Comment allons-nous Qu'allons nous laisser à
la génération qui vient ? Qu'allons nous faire dès
demain... ?
Aujourd'hui,
Dieu nous dit de nouveau qu'il a entendu nos prières, nos pleurs,
nos soupirs et qu'il a proclamé : « Je suis la
résurrection et la vie. Croyez en moi. Vivez, faites confiance,
espérez, soyez certains. Je suis pour vous, et en plaçant votre
confiance en moi, vous vivrez pour toujours ».
Nous
vivons dans un monde incertain, qui se pose tant de questions, qui a
tant de peurs. Nous, nous connaissons l'amour de Dieu et la vie qu'il
veut donner au monde. Alors, célébrons la réponse de vie que la
grâce de Dieu envoie au monde, et surtout soyons en les messagers
auprès de ceux qui ne la connaissent pas.
Amen.
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