dimanche 25 mai 2014

JEAN 14.15-21

15 Si vous m'aimez, respectez mes commandements.16 Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous:17 l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. [Mais] vous, vous le connaissez, car il reste avec vous et il sera en vous.
18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi.20 Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous.
21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui.»



Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,


Je ne vous laisserai pas orphelins, dit Jésus.

L’Église chrétienne a toujours défendu « la veuve et l'orphelin ». Cette expression est d'ailleurs venue tout droit de la Bible (Exode 22.22-23, Jacques 1.27). A cet égard, une des œuvres les plus remarquables a été celle du pasteur Georges Müller dans l'Angleterre du 19ème siècle. Müller eut à cœur de créer des lieux d'accueil et d'éducation pour les nombreux orphelins des villes ouvrières. Mais cette œuvre, il décida de la mener en ne se confiant qu'en Dieu, sans adresser à quiconque la moindre demande d'argent, en ayant recours seulement à la prière. Ce fut le début d'une marche par la foi. Par exemple, lors d'une occasion (bien documentée), Müller et ses assistants remerciaient Dieu pour le petit déjeuner quand tous les enfants étaient assis à la table et bien qu'il n'y ait plus rien eu à manger dans la maison. À la fin de la prière, un boulanger frappa à la porte avec suffisamment de pains frais pour nourrir tout le monde. De tels épisodes se reproduisirent bien souvent, montrant la grande fidélité de Dieu.

Encore aujourd'hui, à cause des guerres, des catastrophes naturelles ou des épidémies, le monde compte un grand nombre d'orphelins. Devenir orphelin est une tragédie d'une immense ampleur. Les enfants qui perdent leurs parents perdent la source de leur sécurité et deviennent vulnérables et sans défense, que ce soit physiquement, émotionnellement ou sur un plan psychologique.
Bien sûr, le personnel des orphelinats est là pour prendre soin d'eux, mais les orphelins souffrent aussi de pertes plus profondes et dramatiques. La tragédie de ces enfants est qu'ils ont perdu leur histoire, et c'est là quelque chose de très difficile à surmonter. Le sens de leur identité, de qui ils sont, d'où ils viennent et vont a été gravement endommagé. Souvent d'ailleurs, ce problème ne se révèle dans toute son ampleur qu'une fois arrivé à l'âge adulte, quand beaucoup demeurent hantés par ce qu'ils ont perdu ou ce qui leur a manqué durant leur construction.
Même quand ces gens ont pu connaître leurs parents et en garder un souvenir (et c'est loin d'être toujours le cas), il reste difficile de combler certains vides trop grands. Il est donc peu surprenant de constater qu'il y a une plus forte proportion d'anxieux, de dépressifs et de drogués parmi les orphelins.

« Je ne vous laisserai pas orphelins » nous dit Jésus ce matin dans l'évangile selon Jean.

Des orphelins, il y en avait sans doute beaucoup Jésus et ceux qui l'écoutaient connaissaient sans doute beaucoup d'orphelins à l'époque et, en prenant comme exemple leur expérience difficile, Jésus parle à ces disciples d'un temps où ils se sentiront seuls, vulnérables et perdus quand il va retourner auprès du Père.

Quand nous lisons les évangiles, nous voyons que les disciples sont souvent comme de petits enfants. Ils sont très dépendants de Jésus, et l'idée de devoir avancer sans lui les alarme. Ils se sentent perdus et sans force.
Mais Jésus ne laisse pas ses disciples comme des orphelins. « je reviens vers vous » dit il. Comme nous le savons, Jésus parle ici de la venue de l'Esprit Saint, le jour de la Pentecôte.

« Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. » ces paroles de réconfort signifient que les disciples ne seront pas orphelins : ils sauront exactement qui ils sont et à qui ils appartiennent.

Ceux qui sont à Christ ne sont jamais des orphelins. Par lui, et dans le Saint Esprit, ils sont un avec le Père. Jésus dit «  celui qui m'aime sera aimé de mon Père ». Oui, en Jésus que nous aimons et servons, nous recevons aussi l'amour ultime : celui de notre Père divin. De quoi d'autre aurions-nous besoin ? Nous n'aurons plus jamais à nous sentir faibles et vulnérables.

Dans ce passage très trinitaire, nous voyons le Père, le Fils et l'Esprit Saint œuvrer ensemble pour le salut du monde et pour nous amener dans leur relation d'amour.
Les disciples auxquels Jésus s'adresse, et vous, et moi, sont amenés au cœur de cette unité d'amour qu'est la Trinité, comme des enfants sont chéris et aimés au sein d'une famille.

Nous ne sommes plus orphelins. Nous ne sommes plus seuls et vulnérables, plus perdus et sans but. Jésus vient toujours vers nous dans la puissance du Saint Esprit, dans notre baptême, dans la sainte cène et dans l'amour qui peut se vivre au sein des communautés vraiment fidèles à sa Parole.

Nous ne sommes plus orphelins, même si parfois la vie peut certainement ne pas nous faire de cadeau et nous donner l'impression d'être écrasés. Même dans de telles conditions, nous devons nous souvenir que nous appartenons au Père, et que nous sommes adoptés en Jésus le Fils. Le Père nous aime comme il aime Jésus. Nous avons une nouvelle direction, un nouveau futur, un nouveau foyer, une nouvelle vie. Jésus ne nous a jamais abandonnés, même dans les moments où nous avons pu croire qu'il l'avait fait.

Tous les jours, dans les orphelinats chrétiens du monde entier, des orphelins dont la vie a été marquée par un drame immense expérimentent le pouvoir de l'adoption et de l'amour de Dieu. Ce même amour qui vient restaurer votre vie est aussi là pour restaurer la leur, pas à pas, jour après jour. Pour eux comme pour nous, la puissance de l'Esprit Saint est là, vivante et active aujourd'hui comme hier, qui nous rend désireux et capables de garder les commandements de notre Seigneur Jésus-Christ, parce que nous savons que selon sa promesse, il ne nous laissera pas orphelins.

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