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Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée: Voici ce que dit
l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la
création de Dieu:15 Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni
froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! 16 Ainsi,
parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te
vomirai de ma bouche. 17 Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis
enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que
tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te
conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que
tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu
et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour
oindre tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie
tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. 20 Voici,
je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix
et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et
lui avec moi.21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur
mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père
sur son trône.22 Que celui qui a des oreilles entende ce que
l’Esprit dit aux Eglises.
Nous
vivons dans une société dite post-moderne où la notion même de
vérité est attaquée. Pourtant, cette notion est centrale dans la
Bible et elle est centrale pour Jésus, qui a dit « je suis la
vérité ».
Aujourd'hui,
nous voyons le Seigneur parler de vérité à une des ses églises :
- la vérité attquée
- la vérité maintenue
- la vérité triomphante
Cette
église à qui Jésus parle de vérité est celle de Laodicée. C'est
une église tiède, sans passion pour le Seigneur, sans zèle. Et
quand une église s'installe dans un confort trompeur, quand elle
perd son zèle, elle est déjà en train de mourir. Quand les
croyants perdent leur zèle, Jésus les trouve à « à vomir »,
et c'est pour cela que Jésus n'hésite à réprimander l'église de
Laodicée.
Laodicée
était la ville la plus riche de toute la province. Connue pour trois
choses :
- située dans une vallée adaptée à l'élevage de moutons, dont on tirait une laine douce et brillante connue dans tout le bassin méditerranéen
- lieu de rencontre de trois routes commerciales et un grand centre financier (Wall Street)
- siège d'une école de médecine, qui avait créé un onguent pour soigner les maladies des yeux.
Sûrs
d'eux mêmes à cause de tous ses succès, les habitants avaient
développé un grand sentiment d'indépendance. En 17 av JC, la
région avait été touchée par un tremblement de terre et la ville
détruite. L'Empereur avait offert une aide financière pour
reconstruire, mais les laodicéens avaient purement et simplement
refusé ! Ils étaient trop fiers pour cela et certains de
pouvoir tout gérer eux-mêmes. En gros, si on avait dit à un
laodicéen qu'il manquait quelque chose à sa ville, il aurait
répondu « ah oui ? Et quoi ? On a tout ici !
Notre ville a réussi : on a besoin de rien ni de personne »
même
attitude dans l'église.
Comme
la ville, l'église pensait être riche... et Jésus dit « tu
es pauvre »
comme
l'école de médecine qui produisit l'onguent pour les yeux, l'église
pensait avoir 10/10 en vision spirituelle... et Jésus dit « tu
es aveugle »
comme
la ville qui produisait les plus beaux vêtements de laine, l'église
pensait qu'elle était revêtue des robes de la justice... et Jésus
lui a dit « tu es nue »
Cette
église croyait en des mensonges, mais Jésus ne lui a rien caché de
la vérité, même si elle était cruelle.
Ces
chrétiens me rappellent le riche insensé de la parabole de Luc 12.
C'est l'histoire d'un homme qui se réjouit parce que ses greniers à
blé sont plein à craquer et qui se dit qu'il va falloir en bâtir
de plus grands. Mais en fait, cet homme n'a rien, parce qu'il n'est
pas riche en Dieu. Le faux sens de sécurité que lui ont apporté
ses richesses matérielles l'avait endormi par rapport à des
réalités essentielles. De la même façon Laodicée était dans la
douce torpeur de son sommeil. Elle se croyait riche, mais en terme de
relation vivante avec Jésus, elle était misérable !
Telle
était l'église de Laodicée : orgueilleuse, arrogante mais
pitoyable et misérable. Jésus était dégoûté de cette église
qui se croyait arrivée. Pas en colère, pas triste : dégoûté
et révolté par ce qu'il voyait.
C'est
le seul endroit dans la Bible où nous voyons Dieu être dégoûté.
Ailleurs, la Bible nous parle de la colère de Dieu contre le péché
et les infidélités de son peuple. On le voit aussi attristé. Mais
dégoûté, ça ne se voit qu'ici ; dégoûté de cette église
si satisfaite d'elle même, dégoûté au point de la vomir.
La
ville de Laodicée, qui était si fière de tout avoir, manquait de
quelque chose d'essentiel : l'eau. Alors, on avait créé un
réseau qui amenait l'eau chaude de Hiéropolis (10 km au N) et l'eau
froide de Colosses (au S). Laodicée n'avait ni les eaux chaudes
minérales et médicinales de Hiéropolis avec leur pouvoir
guérisseur, ni l'eau rafraîchissante de Colosses, apte à
désaltérer. Ni chaude, no froide, elle était tiède.
La
même chose arrivait à l'église. Elle ne pouvait offrir la guérison
à ceux qui étaient malades spiriutellement ni désaltérer ceux qui
avait une soif spirituelle. Elle était tiède...
Dans
les hopitaux de Laodicée, on utilisait l'eau chaude pour faire vomir
les gens qui avaient avalé un poison. C'est comme cela que Jésus se
sentait quand il regardait cette église. Et à cette église, comme
aux autres, il dit « je connais tes oeuvres »
Il
connaît aussi les nôtres. Que voit-il ? Est-ce que notre
église est porteuse de guérison auprès de ceux qui souffrent,
est-ce qu'elle soigne les maux de notre société (individualisme,
recherche effrénée de plaisirs vains, matérialisme, débauche) ?
Sommes nous une oasis où l'on peut venir se rafraîchir de l'eau
pure, fraîche et vivifiante de l'Evangile ? Ou est-ce que nous
sommes une eau tiède, qu'on a envie de recracher ?
Nous
avons été bénis richement par l'évangile et la nouvelle vie que
Dieu nous a donné. Nous sommes riches, spirituellement et
matériellement, mais ne pensons pas que nous avons déjà atteint le
but. Montrons que nous sommes l'église de Christ par des actions
nées de la foi.
Cela
doit nous amener à nous examiner nous-mêmes. Nous devrions tous
nous demander : comment est-ce que je fonctionne dans ce monde ?
Est-ce que ma vie témoigne du fait que je suis un chrétien ?
Est-ce que c'est clair pour les gens qui me connaissent ? Est-ce
qu'ils peuvent voir la différence ?
Une
église locale devait aussi s'examiner. Est-elle chaude dans sa
communion fraternelle ? Cette communion tellement importante,
parce qu'elle fait la différence. Je ne parle pas de grandes
choses : un coup de fil, une visite, prier pour un frère ou une
sœur ? Est-ce que nous sommes les uns pour les autres comme un
bon verre d'eau fraîche un jour d'été ? Est-ce que nous nous
édifions les uns les autres ?
Le
problème à Laodicée, c'était le fossé entre ce qu'ils
affirmaient être et la réalité de leurs vies. Ils se disaient
chrétiens, mais rien ne venait le prouver, et leur confession était
donc un mensonge. Que cela ne nous arrive pas, sinon Jésus nous
vomira !
Mais
Jésus a fait beaucoup plus que réprimander son église : il
lui a aussi montré un chemin pour sortir de l'ornière. Jésus lui
dit de venir acheter chez lui les choses qui lui manquent.
Puisqu'elle
est pauvre, elle doit venir se fournir chez lui en « or
éprouvé par le feu ». Cet or si précieux, c'est en fait le
salut qu'il donne par sa mort et sa résurrection. Paul parle de
Jésus qui « pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il
était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis ». Nous
recevons les richesses insondables de Christ et nous sommes les plus
riches des hommes !
Laodicée
doit aussi acheter « des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu
et que la honte de ta nudité ne paraisse pas ». Dans une cité
fameuse pour ses magnifique vêtements noirs, l'église doit acheter
des vêtements blancs, qui symbolisent la justice dont Christ nous
revêt. Ces robes blanches couvrent notre nudité, qui signifie la
honte de notre péché et notre désobéissance.
Enfin
Jésus dit à son église d'acheter auprès de lui un collyre pour
soigner les yeux. Il ne s'agit pas là de soigner les problèmes
ophtalmologiques comme le faisaient les médecins de Laodicée. Jésus
veut guérir la cécité spirituelle, qui fait que nous ne voyons pas
que nous avons besoin de sa grâce
Tout
cela est pour nous aussi, et si nous avons ces choses, nous ne serons
jamais tièdes : justifiés par Jésus nous serons aussi
sanctifiés en lui. Quand nous prenons vraiment conscience de l'amour
que Dieu a déversé sur nos vies en Jésus, comment pourrions-nous
ne pas l'aimer et aimer notre prochain en son nom ? Je crois que
c'est impossible !
Mais
là une question se pose : Jésus dit bien à l'église
d'acheter tout cela... Comment le pourrait-elle, puisqu'elle est si
pauvre ? Et je pense que Jésus veut nous faire comprendre
quelque chose de central ici. Effectivement, Laodicée ne peut
pas se payer ces choses, et nous non plus, et personne en fait...
toutes ces richesses spirituelles, nous ne pouvons pas les acheter :
il faut donc que nous nous tournions vers Jésus qui va nous les
donner, et ça mes amis, ça s'appelle la grâce ! ET si nous
nous souvenons que devant Dieu nous sommes tous des mendiants qui
n'ont qu'une paume vide à présenter à Dieu, nous éviterons de
nous croire riches alors que nous ne le sommes pas : nous ne
serons pas des Laodicéens, et nous saurons que tout ce que nous
possédons : le pardon, la vie nouvelle, l'espérance, les dons
de l'Esprit vient de la main généreuse de notre Père.
Jésus
dit à son église « Voici, je me tiens à la porte, et je
frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai
chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ». Souvent, ce
verset est utilisé dans l'évangélisation, mais cela ne convient
pas tout à fait, parce qu'ici Jésus s'adresse à des gens qui
avaient fait une profession de foi en lui. Leur problème est qu'ils
s'étaient fermés à Jésus, que leur vies n'étaient plus marquées
par sa présence, que les biens de ce monde et toutes ses
distractions les avaient éloigné de leur Sauveur. C'est pour cela
qu'ils étaient devenus tièdes, bon à vomir.
Et
pourtant, Jésus, dans son amour, dans sa patience, était là,
frappant à la porte des cœurs et voulant y entrer pour y régner,
pour entrer chez nous et souper avec nous. Prendre un repas avec
quelqu'un, c'était avoir une vraie communion avec lui. Cette
communion, Jésus veut que nous la vivions avec lui, tous les jours.
Je pense que c'est ça la clé du renouveau pour nos églises :
retrouver au niveau individuel et communautaire une communion
profonde avec le ressuscité, une relation vivante et joyeuse, dans
le souffle de l'Esprit. Aujourd'hui, il nous invite à un repas,
celui de la cène : puisse t'il renforcer notre communion avec
notre Sauveur et nous rappeler toutes les richesses que Christ nous a
données dans son amour.
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