dimanche 3 août 2014

APOCALYPSE 3.14-22

14 Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée: Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu:15 Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! 16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. 17 Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. 20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises.




Nous vivons dans une société dite post-moderne où la notion même de vérité est attaquée. Pourtant, cette notion est centrale dans la Bible et elle est centrale pour Jésus, qui a dit « je suis la vérité ».
Aujourd'hui, nous voyons le Seigneur parler de vérité à une des ses églises :
  1. la vérité attquée
  2. la vérité maintenue
  3. la vérité triomphante
Cette église à qui Jésus parle de vérité est celle de Laodicée. C'est une église tiède, sans passion pour le Seigneur, sans zèle. Et quand une église s'installe dans un confort trompeur, quand elle perd son zèle, elle est déjà en train de mourir. Quand les croyants perdent leur zèle, Jésus les trouve à « à vomir », et c'est pour cela que Jésus n'hésite à réprimander l'église de Laodicée.


Laodicée était la ville la plus riche de toute la province. Connue pour trois choses :
    • située dans une vallée adaptée à l'élevage de moutons, dont on tirait une laine douce et brillante connue dans tout le bassin méditerranéen
    • lieu de rencontre de trois routes commerciales et un grand centre financier (Wall Street)
    • siège d'une école de médecine, qui avait créé un onguent pour soigner les maladies des yeux.


Sûrs d'eux mêmes à cause de tous ses succès, les habitants avaient développé un grand sentiment d'indépendance. En 17 av JC, la région avait été touchée par un tremblement de terre et la ville détruite. L'Empereur avait offert une aide financière pour reconstruire, mais les laodicéens avaient purement et simplement refusé ! Ils étaient trop fiers pour cela et certains de pouvoir tout gérer eux-mêmes. En gros, si on avait dit à un laodicéen qu'il manquait quelque chose à sa ville, il aurait répondu « ah oui ? Et quoi ? On a tout ici ! Notre ville a réussi : on a besoin de rien ni de personne »
même attitude dans l'église.
Comme la ville, l'église pensait être riche... et Jésus dit « tu es pauvre »
comme l'école de médecine qui produisit l'onguent pour les yeux, l'église pensait avoir 10/10 en vision spirituelle... et Jésus dit « tu es aveugle »
comme la ville qui produisait les plus beaux vêtements de laine, l'église pensait qu'elle était revêtue des robes de la justice... et Jésus lui a dit « tu es nue »
Cette église croyait en des mensonges, mais Jésus ne lui a rien caché de la vérité, même si elle était cruelle.
Ces chrétiens me rappellent le riche insensé de la parabole de Luc 12. C'est l'histoire d'un homme qui se réjouit parce que ses greniers à blé sont plein à craquer et qui se dit qu'il va falloir en bâtir de plus grands. Mais en fait, cet homme n'a rien, parce qu'il n'est pas riche en Dieu. Le faux sens de sécurité que lui ont apporté ses richesses matérielles l'avait endormi par rapport à des réalités essentielles. De la même façon Laodicée était dans la douce torpeur de son sommeil. Elle se croyait riche, mais en terme de relation vivante avec Jésus, elle était misérable !
Telle était l'église de Laodicée : orgueilleuse, arrogante mais pitoyable et misérable. Jésus était dégoûté de cette église qui se croyait arrivée. Pas en colère, pas triste : dégoûté et révolté par ce qu'il voyait.
C'est le seul endroit dans la Bible où nous voyons Dieu être dégoûté. Ailleurs, la Bible nous parle de la colère de Dieu contre le péché et les infidélités de son peuple. On le voit aussi attristé. Mais dégoûté, ça ne se voit qu'ici ; dégoûté de cette église si satisfaite d'elle même, dégoûté au point de la vomir.
La ville de Laodicée, qui était si fière de tout avoir, manquait de quelque chose d'essentiel : l'eau. Alors, on avait créé un réseau qui amenait l'eau chaude de Hiéropolis (10 km au N) et l'eau froide de Colosses (au S). Laodicée n'avait ni les eaux chaudes minérales et médicinales de Hiéropolis avec leur pouvoir guérisseur, ni l'eau rafraîchissante de Colosses, apte à désaltérer. Ni chaude, no froide, elle était tiède.
La même chose arrivait à l'église. Elle ne pouvait offrir la guérison à ceux qui étaient malades spiriutellement ni désaltérer ceux qui avait une soif spirituelle. Elle était tiède...
Dans les hopitaux de Laodicée, on utilisait l'eau chaude pour faire vomir les gens qui avaient avalé un poison. C'est comme cela que Jésus se sentait quand il regardait cette église. Et à cette église, comme aux autres, il dit « je connais tes oeuvres »
Il connaît aussi les nôtres. Que voit-il ? Est-ce que notre église est porteuse de guérison auprès de ceux qui souffrent, est-ce qu'elle soigne les maux de notre société (individualisme, recherche effrénée de plaisirs vains, matérialisme, débauche) ? Sommes nous une oasis où l'on peut venir se rafraîchir de l'eau pure, fraîche et vivifiante de l'Evangile ? Ou est-ce que nous sommes une eau tiède, qu'on a envie de recracher ?
Nous avons été bénis richement par l'évangile et la nouvelle vie que Dieu nous a donné. Nous sommes riches, spirituellement et matériellement, mais ne pensons pas que nous avons déjà atteint le but. Montrons que nous sommes l'église de Christ par des actions nées de la foi.


Cela doit nous amener à nous examiner nous-mêmes. Nous devrions tous nous demander : comment est-ce que je fonctionne dans ce monde ? Est-ce que ma vie témoigne du fait que je suis un chrétien ? Est-ce que c'est clair pour les gens qui me connaissent ? Est-ce qu'ils peuvent voir la différence ?
Une église locale devait aussi s'examiner. Est-elle chaude dans sa communion fraternelle ? Cette communion tellement importante, parce qu'elle fait la différence. Je ne parle pas de grandes choses : un coup de fil, une visite, prier pour un frère ou une sœur ? Est-ce que nous sommes les uns pour les autres comme un bon verre d'eau fraîche un jour d'été ? Est-ce que nous nous édifions les uns les autres ?
Le problème à Laodicée, c'était le fossé entre ce qu'ils affirmaient être et la réalité de leurs vies. Ils se disaient chrétiens, mais rien ne venait le prouver, et leur confession était donc un mensonge. Que cela ne nous arrive pas, sinon Jésus nous vomira !
Mais Jésus a fait beaucoup plus que réprimander son église : il lui a aussi montré un chemin pour sortir de l'ornière. Jésus lui dit de venir acheter chez lui les choses qui lui manquent.
Puisqu'elle est pauvre, elle doit venir se fournir chez lui en «  or éprouvé par le feu ». Cet or si précieux, c'est en fait le salut qu'il donne par sa mort et sa résurrection. Paul parle de Jésus qui « pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis ». Nous recevons les richesses insondables de Christ et nous sommes les plus riches des hommes !
Laodicée doit aussi acheter « des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas ». Dans une cité fameuse pour ses magnifique vêtements noirs, l'église doit acheter des vêtements blancs, qui symbolisent la justice dont Christ nous revêt. Ces robes blanches couvrent notre nudité, qui signifie la honte de notre péché et notre désobéissance.
Enfin Jésus dit à son église d'acheter auprès de lui un collyre pour soigner les yeux. Il ne s'agit pas là de soigner les problèmes ophtalmologiques comme le faisaient les médecins de Laodicée. Jésus veut guérir la cécité spirituelle, qui fait que nous ne voyons pas que nous avons besoin de sa grâce
Tout cela est pour nous aussi, et si nous avons ces choses, nous ne serons jamais tièdes : justifiés par Jésus nous serons aussi sanctifiés en lui. Quand nous prenons vraiment conscience de l'amour que Dieu a déversé sur nos vies en Jésus, comment pourrions-nous ne pas l'aimer et aimer notre prochain en son nom ? Je crois que c'est impossible !
Mais là une question se pose : Jésus dit bien à l'église d'acheter tout cela... Comment le pourrait-elle, puisqu'elle est si pauvre ? Et je pense que Jésus veut nous faire comprendre quelque chose de central ici. Effectivement, Laodicée ne peut pas se payer ces choses, et nous non plus, et personne en fait... toutes ces richesses spirituelles, nous ne pouvons pas les acheter : il faut donc que nous nous tournions vers Jésus qui va nous les donner, et ça mes amis, ça s'appelle la grâce ! ET si nous nous souvenons que devant Dieu nous sommes tous des mendiants qui n'ont qu'une paume vide à présenter à Dieu, nous éviterons de nous croire riches alors que nous ne le sommes pas : nous ne serons pas des Laodicéens, et nous saurons que tout ce que nous possédons : le pardon, la vie nouvelle, l'espérance, les dons de l'Esprit vient de la main généreuse de notre Père.


Jésus dit à son église «  Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ». Souvent, ce verset est utilisé dans l'évangélisation, mais cela ne convient pas tout à fait, parce qu'ici Jésus s'adresse à des gens qui avaient fait une profession de foi en lui. Leur problème est qu'ils s'étaient fermés à Jésus, que leur vies n'étaient plus marquées par sa présence, que les biens de ce monde et toutes ses distractions les avaient éloigné de leur Sauveur. C'est pour cela qu'ils étaient devenus tièdes, bon à vomir.
Et pourtant, Jésus, dans son amour, dans sa patience, était là, frappant à la porte des cœurs et voulant y entrer pour y régner, pour entrer chez nous et souper avec nous. Prendre un repas avec quelqu'un, c'était avoir une vraie communion avec lui. Cette communion, Jésus veut que nous la vivions avec lui, tous les jours. Je pense que c'est ça la clé du renouveau pour nos églises : retrouver au niveau individuel et communautaire une communion profonde avec le ressuscité, une relation vivante et joyeuse, dans le souffle de l'Esprit. Aujourd'hui, il nous invite à un repas, celui de la cène : puisse t'il renforcer notre communion avec notre Sauveur et nous rappeler toutes les richesses que Christ nous a données dans son amour.












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