26
Il dit encore: «Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu. Il est
semblable à un homme qui jette de la semence en terre; 27 qu'il
dorme ou qu'il reste éveillé, nuit et jour la semence germe et
pousse sans qu'il sache comment. 28 [En effet,] d'elle-même la terre
produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin le grain tout formé dans
l'épi,29 et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille,
car c'est le moment de la moisson.»
30 Il dit encore: «A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ou par quelle parabole le représenterons-nous? 31 Il est comme une graine de moutarde: lorsqu'on la sème en terre, c'est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre. 32 Mais lorsqu'elle a été semée, elle monte, devient plus grande que tous les légumes et développe de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.»
30 Il dit encore: «A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ou par quelle parabole le représenterons-nous? 31 Il est comme une graine de moutarde: lorsqu'on la sème en terre, c'est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre. 32 Mais lorsqu'elle a été semée, elle monte, devient plus grande que tous les légumes et développe de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.»
Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
L'été
approche et avec lui la biennale d'art contemporain de Melle. Le Pays
Mellois a de la chance d'avoir une capitale si dynamique sur le plan
culturel et cette année, le thème de la biennale devrait résonner
en nous puisqu'il s'énonce ainsi « Jardiniers terrestres,
Jardiniers célestes ». Cela nous permettra dans les
prédications de cet été d'aborder le thème des jardins de la
Bible.
Chez
moi, mon arrière-grand-père faisait son jardin, puis mon grand-père
puis mon père, qui m'aide encore beaucoup dans mon propre jardin.
J'aime le jardinage. Pierre Rahbi dit que cultiver son jardin est un
acte politique. Pour moi c'est aussi un acte spirituel.
En
tout cas, pour jardiner, il faut des graines. Dans notre texte
d'aujourd'hui, Jésus se sert des graines pour nous expliquer à quoi
ressemble le royaume de Dieu.
La
première de ses paraboles nous parle de patience et de confiance. Le
fermier apprend la même leçon que les enfants à l'école: une fois
que c'est planté et arrosé, une fois que toute ce qui était à
faire est fait, il n'y a plus grand-chose à faire, à part attendre.
J'avais planté pas mal de choses dans mon jardin il y a quelques
semaines et, même si j'allais voir chaque jour comment ça allait,
ça ne faisait pas pousser plus vite. Il faut du temps. Il faut de la
patience. Il faut de la confiance et espérer que la combinaison
d'une graine, d'un sol, d'eau et de soleil va faire jaillir la vie.
Mais quand? Et combien?
C'est
la même chose dans le royaume de Dieu. Ici, la graine, c'est la
Parole de Dieu. L’Église fidèle de Jésus-Christ sème cette
Parole, mais nous ne savons pas pourquoi ni comment elle agit. Nous
nous contentons de partager ce que nous avons reçu, et nous
attendons les résultats. Nous ne pouvons pas saisir, contrôler ce
qui se passe, mais nous plaçons notre confiance en Dieu pour que
quelque chose se passe.
L'annonce
de l’Évangile nous fait placer notre confiance en Christ. « la
foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de
Dieu. » (Romains 10.17). Par l’Évangile, l'Esprit Saint
plante une graine dans notre cœur, et il lui fait donner la vie. Et
cette graine grandit. Et quand nous recevons l’Évangile sous une
forme visible (le pain et le vin qui sont le corps et le sang de
Christ), l'Esprit nourrit cette graine qui grandit en nous.
Le
problème, c'est que parfois (souvent!!) nous ne voyons pas
grand-chose croître. Pour une graine normale, le processus de
croissance est bien trop lent pour être visible à l’œil nu. Et
bien, avec la semence de la Parole et l’œuvre de l'Esprit, c'est
encore plus long parfois!!
Alors,
parfois, nous sommes déçus, et même inquiets. Nous semons la
semence de la vérité et nous voyons autours de nous grandir toutes
les orties des hérésies possibles et imaginables. Nous voyons
autours de nous proliférer les mauvaises herbes de l'indifférence,
du relativisme et de toutes les impiétés.
Ou
bien, nous regardons dans notre miroir, et nous nous rendons compte à
quel point notre vieil homme, avec tout son péché, bouge encore.
Nous voudrions tant, après tant d'années de foi, ressembler plus à
Jésus, et nous nous rendons compte que nous n'arrivons pas à nous
débarrasser de tel ou tel défaut ou imperfection.
Pourquoi
ne pouvons-nous pas croître pour être plus comme Jésus?
Mais
Dieu nous fait une promesse: « Je suis persuadé que celui qui
a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu'à son
terme, jusqu'au jour de Jésus-Christ » (Philippiens 1.6).
Parfois, nous ne le voyons pas, mais nous croyons Dieu.
Nous
nous souvenons de cette promesse du Seigneur: Il en va de même pour
ma parole, celle qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi
sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission
que je lui ai confiée.
(Esaïe
55.11)
L'autre
parabole de notre texte évoque le grain de moutarde et explique
encore le mystérieux don de la foi.
Tout
comme la grain de moutarde, infiniment petit, donne un arbre qui peut
fait jusqu'à trois mètres de haut, Dieu ne craint pas de partir de
choses apparemment infimes pour les faire croître au-delà de
l'imaginable. Songez à l’Église: qui aurait misé un euro sur les
120 disciples de Jésus qui se réunissaient à Jérusalem après sa
résurrection et son ascension??
Et
bien pourtant, c'est de cette infime graine dont s'est servi Dieu
pour proclamer son Évangile en quelques années dans tout le bassin
méditerranéen, par la puissance de l'Esprit Saint. Et aujourd'hui,
on trouve des chrétiens sur toute la terre, la Bible a été
traduite en plus de 2500 langues, on ne compte pas le nombres
d’hôpitaux et d'écoles fondées par des chrétiens et la mission
continue « jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes
1). L'arbre immense de l’Église chrétienne actuelle est sorti de
l'insignifiante semence de l'assemblée de Jérusalem.
Nous
pouvons là aussi appliquer cette vérité à notre propre vie. Ne
pensons jamais que ce que nous semons est trop petit pour donner
quoique ce soit.
Laissez-moi
vous raconter une histoire:
en
décembre 1849, un jeune anglais inquiet, qui cherchait désespérément
un sens à sa vie et le moyen de trouver Dieu entra, poussé par une
impulsion, dans un temple. C'était le lieu de culte d'une petite
assemblée méthodiste, composée d'une douzaine de personnes. Il y a
avait beaucoup de neige ce jour-là, et le pasteur n'avait pas pu
venir. Aussi, c'est un laïc, un humble artisan qui présenta dans un
langage bien sommaire un « message » sur Esaïe 45.22:
"Regardez à moi et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux
extrémités de la terre! "
Le
jeune homme comprit qu'il n'avait qu'à regarder à Dieu, à croire
en Jésus pour être sauvé et il sortit du temple rempli d'une vie
nouvelle. Ce jeune homme s'appelait Charles Spurgeon et il allait
devenir un des plus grands prédicateurs du 19eme siècle, pasteur de
la grande paroisse du Tabernacle à Londres, fondateur d'un collège
biblique, auteur de nombreux ouvrages et grand défenseur de la foi
contre les attaques des modernistes de tout poil. On estime que des
milliers de personnes se sont converties grâce à son ministère.
Et
tout cela est venu du grain de moutarde d'un prédicateur laïque au
milieu d'une poignée de croyants!
Alors,
ne pensons jamais que ce que nous pouvons faire ou dire est trop
petit pour avoir des résultats notables. Un geste, une parole
peuvent avoir des conséquences insoupçonnés.
Alors
croyons dans ces promesses de Dieu. Cessons de toujours chercher à
mesurer les résultats, à attendre anxieusement de voir si « ça
pousse ». Car si nous faisons confiance à la Parole de Dieu,
nous pouvons pleinement recevoir ce message de l'apôtre Paul:
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables.
Travaillez de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant
que votre travail n'est pas sans résultat dans le Seigneur. »
(1 Co 15.58)
Ce
qui semble petit au regard peut avoir des effets dont nous n'aurons
même jamais conscience.
Remercions
Dieu pour les graines qu'il sème en nous et par nous. Merci pour sa
Parole qui nous éclaire, qui nous exhorte, qui nous instruit. Sa
Parole qui porte la vie, même quand nous ne pouvons pas le voir. Qui
accomplit toujours ce que Dieu veut qu'elle fasse. Que le Seigneur
nous donne la confiance et la patience pour le croire.
Amen.
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