lundi 23 juillet 2007

Apocalypse 7.9-17

Durant les derniers dimanches de l'Année ecclésiastique, nous évoquons les choses dernières : fin du monde, retour du Christ, etc. Or l'une des visions accordées à l'apôtre Jean, relatée dans ce passage de l'Apocalypse, nous permet d'aller même au-delà, dans l'éternité, au Ciel. Qui n'aimerait pas pouvoir jeter une fois un bref coup d'œil derrière le rideau, c'est-à-dire dans le paradis ? Ce passage nous permet d'en avoir un aperçu, car au nombre des visions que Dieu a accordées à Jean, il y a aussi celle du
Peuple de Dieu au Ciel
Dans ce passage, il est donc question de
1. La foule innombrable qui se tient devant le trône de Dieu 2. C'est la foule de ceux qui sont purifiés par le sang de l'Agneau et que 3. Dieu lui-même console1. Jean voit une foule innombrable devant le trône de Dieu Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Vers la fin du 1er siècle, l'apôtre Jean avait été exilé sur l'île de Patmos, sans doute par l'empereur Domitien, hostile à la foi chrétienne. Là Jean eut une série de visions, consignées dans l'Apocalypse : il vit notamment la grande foule qui constitue le peuple de Dieu parvenu au Ciel. * Ce qui frappe tout d'abord au sujet de cette foule, c'est son immensité, car Jean dit que personne ne peut la compter. Dieu en connaît évidemment le nombre, puisqu'il connaît chacun personnellement. Mais Jean aurait été incapable de compter ou même d'évaluer le nombre d'individus de cette foule constituée des croyants du monde entier et de tous les temps : certainement des centaines de millions de personnes. Il s'agit de l'Eglise chrétienne parvenue dans la gloire céleste. Quelle différence avec ce qu'on voit de l'Eglise maintenant ! Ici-bas, nous n'en apercevons qu'une infime partie, car elle est essentiellement invisible, étant répandue à travers le temps et à travers le monde ; de plus, on ne peut pas voir la foi dans le cœur des gens pour savoir s'ils ont la foi. Mais à Jean, il est permis de contempler l'Eglise dans sa totalité, telle qu'elle est au Ciel. A noter que dans l'Ancien Testament déjà, Dieu avait annoncé à Abraham que ses descendants - également au sens spirituel des croyants - seraient aussi nombreux que les étoiles du ciel et le sable de la mer, qu'on ne peut pas non plus compter. * Une autre caractéristique du peuple de Dieu au Ciel, c'est qu'il est cosmopolite, issue de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Il y a là des représentants des 5 continents, de toutes les races, de toutes les couleurs. C'est normal : Jésus n'a-t-il pas envoyé ses disciples annoncer l'Evangile à toutes les nations ? Cette vision est donc aussi très belle parce qu'on voit que Dieu offre sa grâce à tous les hommes sans distinction parce que Jésus est mort pour tous. * Ils se tenaient devant le trône et l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Autre trait significatif : tous sont uniformément vêtus de blancs, alors qu'ils sont de toutes races et de toutes couleurs. Les 'robes blanches' signifient qu'ils sont purs de tout péché ; c'est d'ailleurs pour cela qu'ils peuvent se tenir sans crainte devant le Dieu trois fois saint, assis sur son trône. Ce trône n'est pas celui du Jugement, - qui a déjà eu lieu puisque nous sommes au Ciel : c'est le symbole de la majesté divine. Ce que la scène souligne, c'est qu'à tous les élus, il est fait l'insigne honneur et bonheur de se tenir en la présence du Dieu tout-puissant et de contempler sa gloire. 'Devant le trône' est bien sûr une façon de parler : au Ciel, les notions spatiales de longueur, de largeur, de hauteur, de devant, derrière, à côté, au-dessus, en dessous sont abolies : si la foule se tenait 'devant' Dieu au sens littéral, cela ferait une queue de je ne sais combien de milliers de kilomètres. Non, 'devant Dieu' exprime la relation bénie de la foule avec Dieu et la communion retrouvée avec le Créateur. . * Et ils criaient d'une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'agneau. L'une des activités, ou l'un des bonheurs des élus au Ciel, consiste à célébrer Dieu et l'Agneau assis sur le trône. 'L'Agneau', c'est évidemment Jésus, l'innocente victime qui s'est sacrifiée pour que cette foule ait accès au paradis. 'D'une voix forte' : Jean a dû percevoir une clameur d'une intensité indescriptible, plus forte que mille tonnerres emplissant le Ciel. Pensez : l'ovation d'une foule tellement nombreuse que personne ne pouvait la compter ! Une ovation sans doute sous forme de louanges harmonieuses, de chants merveilleux et joyeux exprimant l'amour et la reconnaissance envers le Dieu Sauveur. * Les élus tenaient des palmes dans leurs mains. On peut y voir les palmes de la victoire : tous ces gens sont des vainqueurs ; ils ont vaincu le péché, le diable et la mort. A vrai dire, ce ne sont pas eux qui les ont vaincus, mais Jésus. Mais sa victoire, Jésus la leur a offerte et ils se la sont appropriée par la foi. * A ce tonnerre de louanges s'ajoute l'adoration des anges dont le nombre dépasse lui aussi l'imagination. Ils louent Dieu et célèbrent ses attributs : La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Vous retrouvez dans cette énumération le chiffre 7 ; chiffre symbolique qui résulte de l'addition de 3 (chiffre de Dieu) et de 4 (chiffre du monde) : les anges louent Dieu pour le salut qu'il a offert au monde et qui a permis à cette foule de les rejoindre au Ciel. Chers frères et sœurs ! La vision de ce peuple nombreux et glorieux au Ciel est très réconfortante, parce qu'ici-bas, nous ne voyons de l'Eglise que faiblesse et petitesse. Au Ciel, les choses seront différentes … De cette foule, nous en ferons partie en tant que croyants. Nous aussi verrons Dieu et notre Seigneur Jésus de nos yeux ; nous nous tiendrons en leur présence et contemplerons leur gloire et leur majesté. Le moins que l'on puisse donc dire, c'est que la solitude - qui pèse parfois si lourdement ici-bas - n'existera pas au Ciel. On pourrait même se demander si on ne va être noyé dans l'immensité de cette foule …, si l'on ne sera pas un simple matricule : n° 3 millions 643 mille 224 … Non ! Rassurez-vous : l'anonymat n'existera pas au Ciel, et on ne sera pas perdu au milieu de cette foule immense. Voyez par exemple que lors de la Transfiguration de Jésus sur la haute montagne, les disciples ont tout de suite reconnu Moïse et Elie qui durant la vision s'entretenaient avec Jésus ... En plus du bonheur de vivre en la présence du Dieu tout-puissant, ce sera aussi le grand bonheur que de vivre dans cette société céleste unie par un amour parfait. Quel bonheur aussi que de retrouver les siens : mari, femme, parents, enfants, frères, sœurs, - même si les anciens liens familiaux auront été abolis ! … Ou de rencontrer et de pouvoir s'entretenir avec d'illustres personnages tels que Moïse et les prophètes, les apôtres, les évangélistes, la foule des courageux martyrs et témoins de Dieu et tant d'autres …
Mais voici maintenant plus précisément les raisons qui ont permis à cette foule d'accéder au Ciel :

2. C'est la foule de ceux qui sont lavés par le sang de l'Agneau Et l'un des vieillards prit la parole, et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus ? Je lui dit: Mon Seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Un digne vieillard demande à Jean 'qui sont ceux qui sont vêtus de blancs', et donne lui-même la réponse : a) Ce peuple vient de sortir d'une grande tribulation, c'est-à-dire d'une grande épreuve. Quelle épreuve ? Il ne s'agit sans doute pas d'une épreuve particulière qui se serait produite à un moment donné de l'Histoire du monde, mais de l'ensemble des épreuves par lesquelles tout croyant doit passer dans cette vie. Car non seulement la vie est pleine de difficultés et de souffrances, mais en outre, ceux qui s'attachent à Jésus et confessent son nom sont souvent obligés d'endurer des épreuves supplémentaires : le monde est méchant et persécute volontiers les croyants. Leur vie est donc une épreuve continuelle et une lutte douloureuse contre le diable, le monde et leur propre chair ; un combat qui s'étend à toute la vie, si bien que l'on peut vraiment en parler comme d'une 'grande tribulation'. Dans les Actes (14:22), l'apôtre Paul dit : C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. b) Cependant, ne commettons pas l'erreur de croire que la blancheur des vêtements - et la sainteté - de cette foule résulterait d'une action purificatrice des épreuves ou de la souffrance. Non ! Cette blancheur vient uniquement du Christ et de son sacrifice ; du Christ en qui ils ont cru et auquel ils ont rendu témoignage ; ce qui explique d'ailleurs en partie les tribulations qu'ils ont connues. Ainsi, à la question : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils ? le vieillard répond : Ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Les croyants prennent soin de laver sur terre leurs vêtements sales. L'image est très parlante : tous les hommes portent des vêtements repoussants de saleté ; entendez par là : souillés par le péchés ! Mais dans son amour infini, Dieu a offert aux hommes un savon capable de laver cette souillure tenace : ce détergent, ce savon purificateur, c'est le sang du Christ ; - le sang résume en effet son douloureux sacrifice sur la croix où il a expié les péchés des hommes. Or, les croyants ont su profiter de l'offre divine et de l'invitation gratuite de se débarrasser de leurs péchés en se tournant vers Jésus. On peut donc dire qu'accepter le pardon de Dieu, c'est faire la lessive pour que le vêtement sale devienne resplendissant de pureté. Habituellement le sang souille un vêtement, et les taches sont coriaces. Mais le sang - rouge - du Christ confère au croyant une blancheur éclatante. Cette merveilleuse vérité se trouve partout énoncée dans la Bible. Ainsi Jean écrit dans sa 1ère épitre : Le sang de Jésus, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché. Et le prophète Esaïe : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront blancs comme la laine. Chers frères et soeurs, C'est parce que nous lavons tous les jours notre robe salie par le péché dans le sang du Christ que nous aurons demain le privilège et le bonheur de faire partie de la foule des élus devant le trône de Dieu. Il faut donc bien savoir que pour disposer d'une robe blanche, pure, impeccable au Ciel, c'est maintenant qu'il faut faire la lessive. C'est ici et maintenant que se joue notre salut éternel. Que ce soit bien clair : faire la lessive, c'est confesser ses péchés à Dieu et se tourner vers Jésus pour lui demander son pardon ; - le pardon qui nous est offert dans l'Evangile quand il est lu ou prêché, dans le baptême, dans l'absolution, dans la Sainte Cène. Dans la pratique, le jour de la lessive c'est le dimanche lors du culte, mais aussi tous les jours de la semaine, chaque fois qu'on ouvre la Bible pour se laisser instruire par Dieu, ou qu'on joint les mains pour implorer son pardon. Quant aux tribulations qu'il nous faut parfois endurer à cause de notre foi et de notre témoignage, sachez qu'elles sont la preuve visible de notre attachement et de notre fidélité à Jésus.

Enfin 3. Jean voit comment Dieu lui-même console son peuple C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. * Debout devant le trône de Dieu, les élus le servent continuellement. Le mot 'servir' évoque un travail. Et le travail est souvent quelque chose de pénible et de désagréable. Au Ciel, il n'y aura pas de travail pénible, ni d'occupation ennuyeuse ou accomplie à contre cœur. Le service de Dieu sera spontané, agréable et joyeux. L'expression 'servir Dieu dans son temple' évoque le service qu'accomplissaient autrefois les sacrificateurs dans le temple de Jérusalem : c'était pour eux un grand honneur et un grand bonheur. Au Ciel, ce service - à en juger d'après ce qu'on a vu précédemment - consistera principalement à louer Dieu et à chanter à sa gloire. * Le bonheur céleste est ensuite décrit par l'image suivante : celui qui est assis sur le trône dresse une tente sur eux. Les enfants d'Israël ont longtemps habité sous des tentes, surtout les 40 ans que dura la traversée du désert : elles protégeaient leurs occupants du soleil le jour et du froid la nuit. La tente que Dieu dresse sur les siens au Ciel signifie qu'ils seront confortablement installés et ne connaîtront plus les désagréments de ce monde, tels que les intempéries, la chaleur, le froid. Ils ne connaîtront plus non plus de pénuries : Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. * L'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie. L'Agneau, c'est Jésus. Il fera paître les siens, ce qui évoque l'image du Bon Berger. Sur terre, le Bon Berger a donné sa vie pour ses brebis et les a délivrées de ce dangereux prédateur qu'est le diable. Au Ciel, il continuera d'être le Bon Berger et de faire ce qui est dit le psaume 23 : L'Eternel est mon berger ; il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles, il restaure mon âme. Au Ciel, Jésus continuera de veiller au bien-être et au bonheur des siens. La nourriture et l'eau célestes leur conféreront l'immortalité. Notez cette étonnant contraste : l'Agneau sera en même temps le Berger : Jésus, l'agneau innocent, qui sur terre a donné sa vie pour les siens continuera, tel un berger, de veiller sur eux en l'éternité. * Dieu essuiera toute larme de leurs yeux : pour compléter cette évocation du bonheur céleste, Jean voit le tout-puissant Créateur, tel un Père attentif, en train de consoler les siens et d'essuyer leurs larmes : c'est donc la fin de leurs malheurs. Chers frères et soeurs ! Voilà donc à travers quelles images est évoqué le bonheur céleste! La langue humaine manque malheureusement de mots pour décrire ce bonheur en détail, car il comporte des aspects dont nous n'avons absolument aucune idée et dont la Bible ne peut pas en parler parce qu'il n'y a pas d'équivalents sur terre. Elle évoque donc surtout ce bonheur en le décrivant négativement comme un lieu où il n'y aura plus aucun malheur. Alors, restons dans ce registre, pour dire qu'au Ciel, il n'y aura plus aucune des choses désagréables de ce monde : plus de peines ou d'inquiétudes ou de tristesse ; plus de soucis de nourriture, d'argent, de logement ou d'emploi ; plus de travaux pénibles ou dangereux ; plus de problèmes familiaux, de conflits sociaux, de discrimination ; plus de haine, de méchancetés, de disputes ; plus d'insécurité, d'intempéries, de canicule, de froid ; plus d'inquiétudes pour le lendemain ou de peurs de l'avenir ; plus de maladie ni de mort ... Chers amis ! Puisse la perspective de nous tenir un jour - et peut-être bientôt - en la sainte présence de Dieu avec tous les élus du Ciel nous encourager à poursuivre le bon combat de la foi, jusqu'au jour où nous serons parvenu dans ce lieu de bonheur parfait que Jésus réserve à tous ceux qui s'attachent à lui par une foi sincère ! Amen

Frédéric BOHY

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mouais: l'absolution... Enfin, tant qu'elle n'est pas obligatoire!