dimanche 31 mai 2009

Actes 2.1-21 (Pentecôte 2009)

1 ¶ Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu.
2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.
3 Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s’en posa sur chacun d’eux.
4 Ils furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’énoncer.
5 ¶ Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem.
6 Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.
7 Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont–ils pas tous Galiléens ?
8 Comment se fait–il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?
9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d’Asie,
10 de Phrygie, de Pamphylie, d’Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains,
11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu !
12 Tous étaient stupéfaits et perplexes ; ils se disaient les uns aux autres : Qu’est–ce que cela veut dire ?
13 Mais d’autres se moquaient en disant : Ils sont pleins de vin doux !
14 ¶ Alors Pierre, debout avec les Onze, éleva la voix et énonça ce qui suit à leur adresse : Hommes de Judée et vous tous qui habitez Jérusalem, prêtez l’oreille à mes paroles ! Sachez–le :
15 ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car ce n’est que la troisième heure du jour.
16 Mais c’est ce qui a été dit par l’entremise du prophète Joël :
17 Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur tous ; vos fils et vos filles parleront en prophètes, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards auront des rêves.
18 Oui, sur mes esclaves, hommes et femmes, en ces jours–là, je répandrai de mon Esprit, et ils parleront en prophètes.
19 Je donnerai des prodiges en haut dans le ciel et des signes en bas sur la terre, du sang, du feu et une vapeur de fumée ;
20 le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et magnifique.
21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.



Chers frères et sœurs,
Est-ce que vous aimez attendre? Attendre à la Poste, aux caisses du supermarché? Attendre d'être livré après avoir commandé quelque chose? Si vous êtes comme moi, la réponse est non.
Et bien, l'histoire de la Pentecôte, dont nous nous souvenosn aujourd'hui, est aussi l'histoire d'une attente. Quand nous retrouvons les disciples dans la chambre haute, ils attendent. Pensez-vous que cela ait été facile pour eux? J'en doute. Quand nous lisons le Nouveau Testament, on ne peut pas dire que le portrait des disciples montrent des hommes et des femmes possédant la maturité, la sérénité qui permet d'attendre patiemment. Regardez Pierre, toujours prêt à foncer sans réfléchir, à ouvrir sa grande bouche à tort et à travers. Regardez Thomas, avec sa tendance à douter de ce qu'il ne pouvait pas voir et toucher: pas particulièrement la mentalité qui permet d'attendre. Et puis Jacques et Jean, surnommés "les fils du tonnerre" sans doute à cause de leur caractère calme et serein. On peut vraiment douter que tous ceux-là avaient une personnalité prompte à la patience. Et pourtant, parce que Jésus leur avait dit "restez dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut" (Luc 24.49), ils ont attendu. Bien sûr, ils ont pendant ce temps passé beaucoup de temps dans la prière et ils ont élu Matthias apôtre, mais pour l'essentiel, le temps entre l'Ascenssion et la Pentecôte a été un temps d'attente, jusqu'à ce que Jésus avait promis arrive.


La Pentecôte, c'était avant tout une fête juive. La fête de la Pâque était plus importante, mais à l'époque de la Fête de la Pentecôte, le temps était souvent plus favorable, ce qui fait que de très nombreux pèlerins se retrouvaient à Jérusalem. Luc nous indique de quels pays ils venaient, et nous nous rendons qu'on trouvait là des gens venus de presque tout le monde connu.
Et c'est au milieu de cette foule si diverse que le Saint Esprit s'est manifesté sur ceux qui avaient cru en Jésus. Tout comme Jésus l'avait annoncé. Et ça s'est passé le jour de la Fête de la Pentecôte.

Bien sûr, Pâques, la résurrection de notre Sauveur occupe une place centrale pour nous. Mais Pâques a besoin la Pentecôte pour être complète.
S'il n'y pas la Pentecôte, nous autres croyants nous retrouvons avec un Seigneur qui est remonté auprès du Père et qui nous a laissés seuls. S'il n'y pas la Pentcôte, nous n'avons plus que le souvenir d'à quel point c'était bien quand Jésus était sur Terre. Mais avec la Pentecôte, nous recevons de Christ l'Esprit qui va être notre consolateur, notre guide, notre enseignant.
Vous et moi avons besoin de la Pentecôte, parce que nous avons besoin du Saint Esprit.

Souvenez-vous de ces fois où vous avez pensé que vous n'alliez pas y arriver, que vous n'en pouviez plus. Et c'est à ce moment-là que l'Esprit de Dieu est venu et qu'il a donné un nouveau souffle à votre vie qui, même si vous ne vous en êtes pas rendu compte, vous a permis de faire le pas supplémentaire dont vous aviez besoin.
Nous sommes le peuples de Pâques, mais nous devons aussi être le peuple de la Pentecôte.
Regardez comment Luc décrit les choses (v.24). Il essaie de faire du bon travail Luc, comme toujours. IL essaie d'être précis dans sa description. Mais on sent bien que l'expérience de la Pentecôte a été trop extraordinaire pour être capturée par le langage humain.
Et c'est bien parce qu'il s'agit d'une expérience qui défie notre entendement, ce à quoi nous sommes habitués, que l'Eglise, depuis longtemps, ne sait pas trop quoi faire de la Pentecôte. On voit là une telle puissance, une telle hardiesse, que nous tolérons mal d'y comparer la vie souvent si plate de nos paroisses.
Et puis, reconnaissons-le, nous nous conduisons un peu comme Thomas: le Saint Esprit, nous voulons bien y croire, mais ce serait quand même mieux si on pouvait le sentir, le voir, le toucher même. En fait, c'est toute la question de la présence de Dieu: comment pouvons-nous la connaître de façon tangible, maintenant que Jésus n'est plus là?
En fait, Dieu continue à s'incarner, à prendre une forme matérielle.
La Pentecôte est là pour nous dire que Dieu se manifeste dans l'Eglise, dont la Bible nous dit qu'elle est le Corps de Christ.
C'est par l'Eglise que Dieu veut annoncer la Bonne Nouvelle (et c'est bien ce qu'elle a fait lors de la Pentecôte), c'est par l'Eglise que Dieu veut amener la justice et la paix dans un monde qui en manque cruellement. C'est par l'Eglise que Dieu veut donner la liberté. C'est par l'Eglise, et l'Eglise, c'est nous.
Le temps de l'attente s'est terminé pour les disciples. L'Esprit est venu sur eux et leur a donné de proclamer l'Evangile avec courage et puissance. Et c'est ce qu'il veut continuer à faire pour nous.
Quel contraste entre le calme de la chambre haute, avec son atmosphère sans doute un peu confinée, et le feu et le vent qui symbolisent la descente de l'Esprit.
Le feu et le vent sont des choses puissantes, qui peuvent même être redoutables parfois. Mais l'Esprit qu'ils représentent est puissant et redoutable. Notre Dieu est un Dieu puissant et redoutable.

La Pentecôte est là pour nous rappeler que Dieu n'aime pas les demi-mesures, les petites compromissions. On parle parfois des "arrangements avec le Ciel". Je sais que Dieu est un Dieu d'amour et de pardon. Je sais aussi qu'il n'est pas particulièrement arrangeant.
Le Dieu qui se montre à la Pentecôte le fait dans le feu et le vent. Il donne un message clair à ses serviteurs. Il leur donne la force dont ils ont besoin. La Pentecôte, c'est Dieu qui pourvoit pour son Eglise, qui lui donne ce dont elle a besoin pour accomplir la tâche qu'il lui a confiée, cette tâche que nous devons continuer encore aujourd'hui.
La Pentecôte, c'est Dieu qui fait quelque chose d'extraordinaire, qui montre par le don des langues que le Salut s'adresse à tous les hommes et que l'ancienne alliance est sur le point de disparaître.
La Pentecôte, c'est aussi Dieu qui fait sortir les disciples de leur petit confort et les envoie mettre les mains dans le cambouis.

Frères et sœurs, posons-nous la question ce matin: l'action du Saint Esprit est-elle claire lors de nos cultes? L'est-elle là om nous vivons, là où nous travaillons?
L'Eglise, notre Eglise a besoin d'être touchée par le feu de la Pentecôte. Il faut bien sûr se garder de tout fanatisme, rester dans les limites de ce qu'affirme la Sainte Parole, mais il faut aussi reconnaître que nous pouvons avoir tendance à attrister l'Esprit par toutes les mauvaises excuses que nous trouvons à notre tiédeur. Celle-ci n'est, la plupart du temps, qu'une volonté de garder le contrôle de nos vies de foi, le contrôle de la vie de notre église.
La Pentecôte, au contraire, c'est Dieu qui agit, Dieu qui envoie. C'est Dieu qui crée cette nouvelle communauté dont les membres vont vivre selon les règles du Royaume et qui vont partager la Bonne Nouvelle avec leurs prochains. Cette communauté, l'Eglise, c'est nous.
Frères et sœurs, le temps de l'attente est terminé. En ce dimanche de Pentecôte, répondons à Dieu qui nous a donné son Esprit, et reconsacrons-nous, en tant qu'individus et en tant que communauté à l'œuvre qui nous a été confiée par le Père.







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