25
Un professeur de la loi se leva et dit à Jésus pour le mettre à
l'épreuve: «Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?»
26 Jésus lui dit: «Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu?»
27 Il répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.»
28 «Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras.» 29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: «Et qui est mon prochain?» 30 Jésus reprit la parole et dit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance.
32 De même aussi un Lévite arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit.
34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. 35 Le lendemain, [à son départ,] il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.'
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?» 37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le professeur de la loi. Jésus lui dit [donc]: «Va agir de la même manière, toi aussi.»
Chers frères et soeurs,
chers amis,
J'anime de temps en temps des émissions sur la radio locale d4b. L'autre jour, alors que je me trouvais dans un débit de boissons dans lequel j'ai mes habitudes, quelqu'un qui était assis à côté de moi m'a demandé: excusez-moi, c'est bien vous qui animiez le magazine hier? J'ai reconnu votre voix. C'est drôle, je ne vous imaginais pas comme ça. Et oui, je sais, j'ai plus ce qu'on appelle un physique de radio, bref. Remarquez, on m'a bien dit un jour « tu ressembles pas à un pasteur ». Et oui, nous avons tous des images dans nos têtes, des images que nous collons à la réalité et qui ne sont pas toujours exactes.
Prenez, par exemple, le christianisme. A quoi ça doit ressembler, le christianisme? Beaucoup de gens ont la tête remplie d'images erronées sur l'Eglise ou les chrétiens. Par exemple, on a l'image d'un prêtre et d'une dizaine de grenouilles de bénitier, moyenne d'âge 75 ans, dans une église poussiéreuse aux trois quarts vides. Il y a aussi l'image, désastreuse, de tous ces traditionalistes ou fondamentalistes qui ont fini par se faire un Dieu à leur image et qui abreuvent le monde de leurs imprécation. Des imprécations, on en retrouve aussi dans ce que j'appelle parfois la tendance « CIMADE et jérémiades » d'un pseudo-christianisme encore plus centré sur les « bonnes actions » que les scouts et où Jésus ne semble plus être qu'un modèle de militantisme dans le combat pour les sans-papiers. Tout cela, mes amis, ce n'est pas le christianisme. Mais alors, qu'est-ce que la foi chrétienne? Quelle est sa vraie image.
Aujourd'hui, nous voyons Jésus rencontrer un homme qui lui pose LA question, celle dont dépendent toutes les autres: « que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? ». Notez bien deux choses:
1 que dois-je faire? On est dans l'esprit de cet homme dans le domaine de l'action: notre salut serait fondé sur nos accomplissements.
2 Ce qui pousse cet homme à se tourner vers Jésus, ce n'est pas une âme inquiète de sa destinée éternelle: il ne cherche qu'à mettre Jésus à l'épreuve. Cet homme n'est pas dans la recherche, le dialogue, mais dans une stratégie de destruction intellectuelle. Mal lui en prend.
Jésus, en effet, retourne la situation. L'homme voulait le mettre en difficulté, mais il va se retrouver pris à son propre piège.
«Qu'est-il écrit dans la loi? Demande Jésus, Qu'y lis-tu?». L'homme, il est vrai, est un spécialiste de la Loi, un expert du texte sacré. Et il fait une réponse, il faut le reconnaître, assez remarquable. Il fusionne deux paroles tirées de Deutéronome (6.5) et du Lévitique (19.18). Amour de Dieu, amour du prochain: c'est un magnifique résumé de l'esprit de la Loi qui avait été donnée au peuple juif. Mais c'est aussi un terrible résumé, car même si ces paroles parlent d'amour,elles ne nous accusent néanmoins pas tous.
Lequel d'entre nous en effet peut-il dire qu'il aime Dieu et son prochain à 100%, 24/24, 7 jours sur 7? Nul ne peut le faire, à moins de se mentir à lui-même.
Nul ne peut le faire, et le spécialiste de la Loi pas plus que les autres. Alors quand Jésus lui répond « fais cela et tu vivras » l'homme est comme chacun d'entre nous renvoyé à ses échecs, à ses infidélités, à ses inconséquences. Alors, comme nous le faisons souvent quand nous nous retrouvons le nez mis dans nos petites ou grandes turpitudes, le spécialiste de la Loi « cherche à se justifier ».
Il lui reste une botte secrète qui doit lui permettre de renvoyer Jésus dans ses cordes et de regagner du terrain. « Et qui est mon prochain? ».
Bonne question, on le remercie de l'avoir posée! Voyons, semble dire l'homme, il faut bien poser une limite quelque part quand même! On ne peut pas non plus aider et aimer tout le monde, n'est-ce pas?
Le spécialiste de la Loi, fidèle à son esprit de juriste, cherche à fixer un cadre. Et dans un cadre, il y a l'intérieur et l'extérieur. Il faut se souvenir que pour les Juifs, le prochain (réa) c'était un autre juif (Lev 19.15,18; Ex 2.13).
C'est alors que Jésus raconte la fameuse parabole du bon Samaritain.
Un homme, probablement juif, voyage sur la route entre Jérusalem et Jéricho. L'endroit est montagneux, difficile, et connu pour être un repaire de brigand. L'homme est attaqué, dépouillé de tout et abandonné en sang sur le bord de la route.
Un prêtre vient alors à passer. S'il y avait bien un catégorie de gens vus comme bons et respectés à l'époque, c'était bien les prêtres du temple de Jérusalem. Mais voilà que notre brave prêtre passe son chemin, sans se soucier du malheureux. Un lévite, un des assistants du Temple passe par la même route. Lui aussi n'apporte aucun secours au blessé.
Il y avait déjà de quoi être choqué par ce récit: représenter deux membres de l'élite religieuse faire preuve d'autant de dureté de coeur était une accusation bien forte. Mais Jésus va encore plus loin. Car, dans sa parabole,un Samaritain arrive et c'est lui qui va enfin aider ce voyageur infortuné.
Nous avons déjà eu l'occasion de voir à quel point les Juifs haïssaient les Samaritains, qui le leur rendaient d'ailleurs bien. Des trois hommes à passer sur cette route, c'était bien le Samaritain qui avait le moins de raison de venir au secours du blessé: pensez donc, se mettre en peine de quelqu'un dans un pays étranger et hostile, de quelqu'un en plus appartenant à un peuple ennemi! Et pourtant le Samaritain prend pitié de l'homme, il lui apporte les premiers soins, l'amène dans une auberge et s'assure que tous les soins lui seront apportés.
Alors Jésus, de nouveau, retourne la question « qui donc a été le prochain du blessé? ». Bien sûr, le spécialiste de la Loi est obligé à contrecoeur de reconnaître que ça a été le Samaritain. Jésus conclue «Va agir de la même manière, toi aussi.»
Pourquoi Jésus s'est-il débrouillé pour amener ce légiste là où il est maintenant? Etait-ce pour lui donner une leçon de morale et lui dire qu'il faut être bien gentil avec les gens? Est-ce que c'est une image correcte du christianisme?
La réponse est non. Jésus veut que l'homme entende cette histoire et se dise: « j'ai péché. Je n'ai pas été comme ce Samaritain. J'ai négligé d'apporter mon aide à ceux qui en avaient besoin. La vie éternelle m'est interdite à cause de mon péché qui me condamne ». Nous ne savons pas ce que le spécialiste de la Loi, mais lorsque nous entendons cette histoire, 2000 ans après, nous commençons à voir une image exacte du christianisme.
La foi chrétienne s'adresse à celles et ceux qui, en écoutant cette parabole, reconnaissent qu'ils sont plus comme le prêtre ou le lévite que comme le Samaritain. Oui, le christianisme ne s'adresse qu'à ceux qui se reconnaissent pécheurs devant Dieu et les hommes.
Mais que faire de ce péché? Devons-nous être écrasés par son poids dans nos vies? Non!
Pour être délivrés, il suffit de confesser nos fautes à Dieu, de lui dire « Père dans ta pitié, pardonne-moi! Viens à mon aide! ». Voilà une partie importante, centrale, de la vraie image du christianisme: la confession des péchés. Mais elle n'est pas complète. Il y a une autre partie. Laquelle?
Et bien, il faut croire que votre péché a été entièrement pardonné, totalement effacé parce que Christ est mort pour vous et qu'il a alors payé le prix de vos fautes. La repentance et la foi: voilà ce qu'est véritablement le christianisme!!
Si nous y réfléchissons un moment, nous sommes le voyageur. Alors qu'il cheminait, il a été attaqué par des brigands qui ne lui ont laissé aucune chance. Nous aussi, lorsque nous sommes entrés dans ce monde, nous sommes tombés dans une embuscade: celle du péché, qui ne nous a laissé aucune chance. Notre nature déchue nous a totalement submergés. Le monde nous matraque toutes ses tentations et le Diable nous attaque sans cesse. Et quand ils en ont terminé avec nous, nous aussi nous gisons dans le fossé. Spirituellement, nous sommes aussi démunis que le voyageur, couverts de nos péchés et souvent blessés par la vie.
Mais quelqu'un vient pour nous aider. Qui sera le Bon Samaritain dans l'histoire de nos vies? C'est Jésus-Christ. Et pensez à tout ce qu'il a fait pour vous venir en aide. Le Bon Samaritain a fait quelque chose de difficile et coûteux aussi pour le voyageur blessé. De la même manière, Jésus a payé le prix pour nous. Quel prix? Celui de sa vie. Le Samaritain a sacrifié du temps et de l'argent. Jésus-Christ a tout sacrifié pour nous. Il a eu pitié de nous alors qu'il aurait pu nous éviter, s'éloigner de nous. C'est lui le Bon Samaritain de nos vies.
C'est lui qui vient à notre secours, c'est lui qui nous amène dans l'auberge où nous allons reprendre des forces, image de l'Eglise où les croyants sont nourris par la Parole et les Sacrements. Oui, Christ est le Bon Samaritain dont nous avons besoin, nous qui ne serons jamais bons, jamais en mesure d'aimer Dieu et notre prochain comme il nous l'est demandé. Voilà la vraie image du christianisme, voilà ce qu'est la foi chrétienne authentique,, celle que le vieux cantique exprime si bien:
Grâce infinie, amour si grand,
un jour Dieu m'a sauvé;
J'étais perdu, brisé, souffrant
Quand il m'a retrouvé.
Quel changement profond et doux
depuis qu'en lui je crois.
Dans les dangers, les vains courroux,
je regarde à la croix.
Dans les combats, mes durs travaux,
sa grâce me suffit.
Il donne paix, bonheur et repos
à celui que le suit.
Quand j'aurai chanté dix mille ans
Dans sa chorale des anges,
Je n'aurai fait que commencer
à chanter ses louanges.
Frères et soeurs, chers amis, méfiez vous des imitations! Prenez garde aux déformations! Préférez toujours l'original, laissez Christ prendre soin de vous et vous relever. Il veut le faire parce qu'il vous aime.
Amen
26 Jésus lui dit: «Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu?»
27 Il répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.»
28 «Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras.» 29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: «Et qui est mon prochain?» 30 Jésus reprit la parole et dit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance.
32 De même aussi un Lévite arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit.
34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. 35 Le lendemain, [à son départ,] il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.'
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?» 37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le professeur de la loi. Jésus lui dit [donc]: «Va agir de la même manière, toi aussi.»
Chers frères et soeurs,
chers amis,
J'anime de temps en temps des émissions sur la radio locale d4b. L'autre jour, alors que je me trouvais dans un débit de boissons dans lequel j'ai mes habitudes, quelqu'un qui était assis à côté de moi m'a demandé: excusez-moi, c'est bien vous qui animiez le magazine hier? J'ai reconnu votre voix. C'est drôle, je ne vous imaginais pas comme ça. Et oui, je sais, j'ai plus ce qu'on appelle un physique de radio, bref. Remarquez, on m'a bien dit un jour « tu ressembles pas à un pasteur ». Et oui, nous avons tous des images dans nos têtes, des images que nous collons à la réalité et qui ne sont pas toujours exactes.
Prenez, par exemple, le christianisme. A quoi ça doit ressembler, le christianisme? Beaucoup de gens ont la tête remplie d'images erronées sur l'Eglise ou les chrétiens. Par exemple, on a l'image d'un prêtre et d'une dizaine de grenouilles de bénitier, moyenne d'âge 75 ans, dans une église poussiéreuse aux trois quarts vides. Il y a aussi l'image, désastreuse, de tous ces traditionalistes ou fondamentalistes qui ont fini par se faire un Dieu à leur image et qui abreuvent le monde de leurs imprécation. Des imprécations, on en retrouve aussi dans ce que j'appelle parfois la tendance « CIMADE et jérémiades » d'un pseudo-christianisme encore plus centré sur les « bonnes actions » que les scouts et où Jésus ne semble plus être qu'un modèle de militantisme dans le combat pour les sans-papiers. Tout cela, mes amis, ce n'est pas le christianisme. Mais alors, qu'est-ce que la foi chrétienne? Quelle est sa vraie image.
Aujourd'hui, nous voyons Jésus rencontrer un homme qui lui pose LA question, celle dont dépendent toutes les autres: « que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? ». Notez bien deux choses:
1 que dois-je faire? On est dans l'esprit de cet homme dans le domaine de l'action: notre salut serait fondé sur nos accomplissements.
2 Ce qui pousse cet homme à se tourner vers Jésus, ce n'est pas une âme inquiète de sa destinée éternelle: il ne cherche qu'à mettre Jésus à l'épreuve. Cet homme n'est pas dans la recherche, le dialogue, mais dans une stratégie de destruction intellectuelle. Mal lui en prend.
Jésus, en effet, retourne la situation. L'homme voulait le mettre en difficulté, mais il va se retrouver pris à son propre piège.
«Qu'est-il écrit dans la loi? Demande Jésus, Qu'y lis-tu?». L'homme, il est vrai, est un spécialiste de la Loi, un expert du texte sacré. Et il fait une réponse, il faut le reconnaître, assez remarquable. Il fusionne deux paroles tirées de Deutéronome (6.5) et du Lévitique (19.18). Amour de Dieu, amour du prochain: c'est un magnifique résumé de l'esprit de la Loi qui avait été donnée au peuple juif. Mais c'est aussi un terrible résumé, car même si ces paroles parlent d'amour,elles ne nous accusent néanmoins pas tous.
Lequel d'entre nous en effet peut-il dire qu'il aime Dieu et son prochain à 100%, 24/24, 7 jours sur 7? Nul ne peut le faire, à moins de se mentir à lui-même.
Nul ne peut le faire, et le spécialiste de la Loi pas plus que les autres. Alors quand Jésus lui répond « fais cela et tu vivras » l'homme est comme chacun d'entre nous renvoyé à ses échecs, à ses infidélités, à ses inconséquences. Alors, comme nous le faisons souvent quand nous nous retrouvons le nez mis dans nos petites ou grandes turpitudes, le spécialiste de la Loi « cherche à se justifier ».
Il lui reste une botte secrète qui doit lui permettre de renvoyer Jésus dans ses cordes et de regagner du terrain. « Et qui est mon prochain? ».
Bonne question, on le remercie de l'avoir posée! Voyons, semble dire l'homme, il faut bien poser une limite quelque part quand même! On ne peut pas non plus aider et aimer tout le monde, n'est-ce pas?
Le spécialiste de la Loi, fidèle à son esprit de juriste, cherche à fixer un cadre. Et dans un cadre, il y a l'intérieur et l'extérieur. Il faut se souvenir que pour les Juifs, le prochain (réa) c'était un autre juif (Lev 19.15,18; Ex 2.13).
C'est alors que Jésus raconte la fameuse parabole du bon Samaritain.
Un homme, probablement juif, voyage sur la route entre Jérusalem et Jéricho. L'endroit est montagneux, difficile, et connu pour être un repaire de brigand. L'homme est attaqué, dépouillé de tout et abandonné en sang sur le bord de la route.
Un prêtre vient alors à passer. S'il y avait bien un catégorie de gens vus comme bons et respectés à l'époque, c'était bien les prêtres du temple de Jérusalem. Mais voilà que notre brave prêtre passe son chemin, sans se soucier du malheureux. Un lévite, un des assistants du Temple passe par la même route. Lui aussi n'apporte aucun secours au blessé.
Il y avait déjà de quoi être choqué par ce récit: représenter deux membres de l'élite religieuse faire preuve d'autant de dureté de coeur était une accusation bien forte. Mais Jésus va encore plus loin. Car, dans sa parabole,un Samaritain arrive et c'est lui qui va enfin aider ce voyageur infortuné.
Nous avons déjà eu l'occasion de voir à quel point les Juifs haïssaient les Samaritains, qui le leur rendaient d'ailleurs bien. Des trois hommes à passer sur cette route, c'était bien le Samaritain qui avait le moins de raison de venir au secours du blessé: pensez donc, se mettre en peine de quelqu'un dans un pays étranger et hostile, de quelqu'un en plus appartenant à un peuple ennemi! Et pourtant le Samaritain prend pitié de l'homme, il lui apporte les premiers soins, l'amène dans une auberge et s'assure que tous les soins lui seront apportés.
Alors Jésus, de nouveau, retourne la question « qui donc a été le prochain du blessé? ». Bien sûr, le spécialiste de la Loi est obligé à contrecoeur de reconnaître que ça a été le Samaritain. Jésus conclue «Va agir de la même manière, toi aussi.»
Pourquoi Jésus s'est-il débrouillé pour amener ce légiste là où il est maintenant? Etait-ce pour lui donner une leçon de morale et lui dire qu'il faut être bien gentil avec les gens? Est-ce que c'est une image correcte du christianisme?
La réponse est non. Jésus veut que l'homme entende cette histoire et se dise: « j'ai péché. Je n'ai pas été comme ce Samaritain. J'ai négligé d'apporter mon aide à ceux qui en avaient besoin. La vie éternelle m'est interdite à cause de mon péché qui me condamne ». Nous ne savons pas ce que le spécialiste de la Loi, mais lorsque nous entendons cette histoire, 2000 ans après, nous commençons à voir une image exacte du christianisme.
La foi chrétienne s'adresse à celles et ceux qui, en écoutant cette parabole, reconnaissent qu'ils sont plus comme le prêtre ou le lévite que comme le Samaritain. Oui, le christianisme ne s'adresse qu'à ceux qui se reconnaissent pécheurs devant Dieu et les hommes.
Mais que faire de ce péché? Devons-nous être écrasés par son poids dans nos vies? Non!
Pour être délivrés, il suffit de confesser nos fautes à Dieu, de lui dire « Père dans ta pitié, pardonne-moi! Viens à mon aide! ». Voilà une partie importante, centrale, de la vraie image du christianisme: la confession des péchés. Mais elle n'est pas complète. Il y a une autre partie. Laquelle?
Et bien, il faut croire que votre péché a été entièrement pardonné, totalement effacé parce que Christ est mort pour vous et qu'il a alors payé le prix de vos fautes. La repentance et la foi: voilà ce qu'est véritablement le christianisme!!
Si nous y réfléchissons un moment, nous sommes le voyageur. Alors qu'il cheminait, il a été attaqué par des brigands qui ne lui ont laissé aucune chance. Nous aussi, lorsque nous sommes entrés dans ce monde, nous sommes tombés dans une embuscade: celle du péché, qui ne nous a laissé aucune chance. Notre nature déchue nous a totalement submergés. Le monde nous matraque toutes ses tentations et le Diable nous attaque sans cesse. Et quand ils en ont terminé avec nous, nous aussi nous gisons dans le fossé. Spirituellement, nous sommes aussi démunis que le voyageur, couverts de nos péchés et souvent blessés par la vie.
Mais quelqu'un vient pour nous aider. Qui sera le Bon Samaritain dans l'histoire de nos vies? C'est Jésus-Christ. Et pensez à tout ce qu'il a fait pour vous venir en aide. Le Bon Samaritain a fait quelque chose de difficile et coûteux aussi pour le voyageur blessé. De la même manière, Jésus a payé le prix pour nous. Quel prix? Celui de sa vie. Le Samaritain a sacrifié du temps et de l'argent. Jésus-Christ a tout sacrifié pour nous. Il a eu pitié de nous alors qu'il aurait pu nous éviter, s'éloigner de nous. C'est lui le Bon Samaritain de nos vies.
C'est lui qui vient à notre secours, c'est lui qui nous amène dans l'auberge où nous allons reprendre des forces, image de l'Eglise où les croyants sont nourris par la Parole et les Sacrements. Oui, Christ est le Bon Samaritain dont nous avons besoin, nous qui ne serons jamais bons, jamais en mesure d'aimer Dieu et notre prochain comme il nous l'est demandé. Voilà la vraie image du christianisme, voilà ce qu'est la foi chrétienne authentique,, celle que le vieux cantique exprime si bien:
Grâce infinie, amour si grand,
un jour Dieu m'a sauvé;
J'étais perdu, brisé, souffrant
Quand il m'a retrouvé.
Quel changement profond et doux
depuis qu'en lui je crois.
Dans les dangers, les vains courroux,
je regarde à la croix.
Dans les combats, mes durs travaux,
sa grâce me suffit.
Il donne paix, bonheur et repos
à celui que le suit.
Quand j'aurai chanté dix mille ans
Dans sa chorale des anges,
Je n'aurai fait que commencer
à chanter ses louanges.
Frères et soeurs, chers amis, méfiez vous des imitations! Prenez garde aux déformations! Préférez toujours l'original, laissez Christ prendre soin de vous et vous relever. Il veut le faire parce qu'il vous aime.
Amen
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