vendredi 27 juin 2014

APOCALYPSE 2.8-11

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Martin Luther King (qu'on ne peut considérer comme un modèle pour le chrétien) a dit un jour quelque chose de très vrai «La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis.»

C'est facile de tenir bon quand tout va bien. En fait, quand tout va bien, il n'y a même pas à tenir bon : ça tient tout seul. Notre solidité, notre consécration ne sont mesurées que quand elles passent par le test de l'épreuve. C'est vrai dans beaucoup de domaine. J'ai par exemple été amusé de voir que le Stade Rochelais (Rugby) avait eu soudainement plus de fans quand ils étaient passés en première division. Et puis quand ils sont redescendus, la plupart de ces enthousiastes soudains ont disparu. Mais les vrais supporters, eux, restent, que la Stade gagne ou qu'il perde. Pensez aussi au mariage : c'est facile d'aimer son conjoint quand on est de jeunes tourtereaux qui reviennent juste de leur lune de miel : là, c'est « il est merveilleux » « elle est merveilleuse » et bisou-bisou. Mais on sait bien que la solidité de notre attachement à l'autre va se trouver quand les choses sont dures, quand la routine s'est installée, que les enfants prennent un temps fou, quand on est pris dans les difficultés de la vie quotidienne, qui ne sont pas franchement glamour.
De la même façon, Jésus ne veut pas seulement que nous proclamions notre amour pour lui quand tout va bien et qu'il n'y a pas un seul nuage à l'horizon. Il faut aussi tenir ferme et rester consacré à Christ quand les choses vont mal. C'est pour cela que le message que Jésus a adressé à l'église de Smyrne a une grande valeur pour nous, parce que cette église passait vraiment par le creuset de l'épreuve.

8 Ecris à l’ange de l’Eglise de Smyrne: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:9 Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.


Smyrne était une ville qui en raison de sa beauté était appelée « al couronne de l'Asie (Mineure) ». Et il y a un contraste marquant entre le confort, le charme de cette cité et les conditions très dures que l'église locale devait traverser. En fait, des sept églises de l'Apocalypse, celle de Smyrne était peut-être celle qui devait faire face aux plus grandes difficultés. Voilà sans doute pourquoi Jésus a voulu apporter un message d'encouragement particulier à cette communauté.
Le verset 9 lève un voile sur ce que l'église de Smyrne doit affronter :
« Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. »
Trois choses sont nommées ici : affliction, pauvreté, calomnies.
Parlons d'abord ce ces calomnies qui venaient de la communauté juive de Smyrne. Vous savez que, dès le ministère de Jésus, une partie importante des Juifs s'est opposée à la foi chrétienne. La question centrale (qui a en partie menée Christ à la croix) était : est-ce que Jésus est bel et bien le Messie promis par Dieu ? Et la majorité des juifs n'a pas reconnu le Sauveur (c'est pour cela qu'ils ne sont pas spirituellement Juifs, malgré leur lignage). Par la suite, l'opposition juive à l'église a continué, avec des persécutions, des arrestations, des exécutions (Etienne). Le livre des Actes nous parle de cela. Cette hostilité se retrouvait aussi à Smyrne, avec donc les calomnies, les mensonges proférés contre les chrétiens, qui avaient des effets dans toute la population. Souvent, les juifs, accusaient les chrétiens d'être cannibales, en référence au repas du Seigneur (« ils mangent de la chair humaine » par rapport « au corps et au sang de Chrsit »). Les chrétiens étaient aussi accusés d'être athées : ils n'appartenaient pas ou plus au judaïsme majoritaire, ils ne vénéraient pas les dieux païens : donc ils ne croyaient en rien ! Cela était très grave à Smyrne, parce que la ville était très pro-romaine et le coeur de culte impérial, où l'on adorait l'empereur déifié, chose que les chrétiens ne pouvaient que refuser, ce qui menait bien sûr à des persécutions de la part des autorités romaines
On peut donc dire que l'église de Symrne était prise entre le marteau et l'enclume, juifs d'un côté, païens de l'autre : tous hostiles! Et cela menait, de façon très pratique, à la «pauvreté » dont parle Jésus. Les chrétiens faisaient face à de grosses pressions sur un plan social : ils pouvaient perdre leur emploi, ils pouvaient perdre leur clientèle s'ils étaient commerçants : personne n'avait envie de donner de l'argent à ces gens-là ou de les aider, parce que personne ne voulait être assimilé à eux. C'était vraiment « l'affliction » un mot qui veut dire « être écrasé ».
Imaginez cette église qui devait faire face à tout cela, imaginez leurs craintes : comment nourrir sa famille quand on a perdu son emploi à cause de sa foi ? La peur du coup frappé à la porte parce qu'on ne sait pas si on ne va pas être arrêté...

Et dans cette immense pression sur ces croyants, Jésus leur adresse ce message : « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. (v.10) »
Dans ces temps d'épreuve, de persécutions : ne crains pas, sois fidèle. Je vois cela un peu comme les deux faces d'une même pièce. D'un côté, le « négatif » : chasse la peur et de l'autre : revêts toi de fidélité. Bien sûr, cela apparaît comme une tâche énorme compte-tenu de la situation, mais je crois que ces paroles sont des encouragements à cause de celui qui les prononce :
« Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie »
Jésus est le premier et le dernier. C'est un titre que l'Ancien Testament attribuait à Dieu (Es 41.4;44.6;48.12). Jésus affirme donc sa divinité et il dit à son peuple : Je suis le Seigneur, j'étais là avant même la création du temps et du monde. La persécution n'aura qu'un temps mais moi je suis le maître de l'éternité. C'est ma main qui dirige l'histoire, et je l'amène vers ma victoire, qui sera aussi la vôtre.

D'autre part, Jésus est mort : il a connu ce que vous et moi et l'église de Smyrne connaissons. C'est une chose que de recevoir de l'encouragement et d'en recevoir de la part de quelqu'un qui a connu la même chose. C'est pour cela que souvent dans les hôpitaux ont crée des groupes de soutien pour les malades avec des gens qui ont affronté les mêmes problèmes (cancer, infertilité...). Jésus dit donc, moi aussi, j'ai été pauvre ; moi aussi, j'ai connu l'hostilité, l'opposition, et c'est allé jusqu'à la croix !
Mais en plus Jésus est mort et il est ressuscité, et sa résurrection est la victoire sur la mort et le diable et le gage de notre salut : rien ne pourra jamais nous enlever de la main de Dieu !
Comme ces paroles ont dû être réconfortantes pour des chrétiens qui tous les jours devaient faire face à la menace de la mort. Ils savaient que Jésus savait par quoi ils passaient et surtout ils savaient que seul Jésus pouvait les porter à travers la fournaise et les faire triompher eux aussi ! Et cela nous encourage nous aussi aujourd'hui.

De nos jours, nous ne subissons pas de persécution en France, même si un climat d'anti-christianisme avéré se répand de plus en plus et que les choses ne feront que s'aggraver. Mais dans d'autres pays, la situation est vraiment dramatique pour les chrétiens. Cela nous appelle à la prière et à la mobilisation pour nos frères et soeurs en Christ qui sont menacés. Nous devons demander à Dieu de la protéger et de faire grandir son Royaume malgré les oppositions de tous les systèmes sataniques.

Mais même si nous ne faisons pas face à la persécution, je pense que nos églises peuvent aussi faire face à beaucoup de difficultés, des épreuves, des déceptions. Bien sûr, ce n'est pas Smyrne, mais nous devons quand même admettre que le corps du Christ, et notre communauté, passent par des moments difficiles. Et puis, il y a aussi toutes ces choses qui peuvent nous arriver, en termes de santé, de couple, de vie professionnelle, de finances. Tout n'est pas toujours facile de ce côté là. En gros, je vous parle de toutes ces situations où nous sommes éprouvés, et où nous pouvons nous demander « Dieu, où est tu dans tout ça ? »
Au milieu de toutes ces choses, à notre église et à nous mêmes, Dieu dit « n'aie pas peur ! Sois fidèle ». Il y par exemple ces péchés qui reviennent dans nos vies. Je pense aux jeunes chrétiens à l'école, au collège, au lycée : on sait que c'est très difficile de s'affirmer chrétien dans la jeune génération. Je m'inquiète pour eux. Et puis il y a le destin de nos églises : comment vont-elles supporter la vie dans la désert spirituel qu'est devenue l'Europe ? N'aie pas peur ! Dit Jésus. Je suis le Seigneur, je suis souverain, je suis avec toi pour te protéger et te soutenir quand ça va mal. Quand les choses sont difficiles, chrétien, rapproche toi de moi : je vais te donner la force de mon Epsrit!Mais aussi, tiens bon : sois fidèle !
Car l'église de Smyrne nous renvoie à la question de notre fidélité et de nos petites compromissions. Nous vivons dans une société de totalitarisme mou. Ce que je veux dire par là est que, sous prétexte de « tolérance » notre société ne tolère pas et disqualifie d'emblée certaines idées, et notamment les idées bibliques. C'est un des défis
Par exemple, il n'est plus de bon ton, après 40 ans de féminisme, d'affirmer haut et clair qu'il est anti-biblique d'ordonner des femmes au ministère pastoral. Il devient de plus en plus difficile, dans la France du « mariage » pour tous d'affirmer que l'homosexualité est un péché. C'est pour cela que de prétendues « églises » veulent bénir les unions homosexuelles : parce que leur autorité n'est plus ce que la Bible dit mais ce que le monde considère comme juste. Nous n'avons rien à voir avec ces gens là !! Il devient de plus en plus difficile d'affirmer que Jésus est la seule voie du salut : après tout, n'est-ce pas là un manque de respect envers les autres religions ?

Ne nous leurrons nous sommes confrontés, et nous allons l'être encore plus à des pressions de tous ordres pour demeurer silencieux sur des sujets épineux. Un des grands défis pour l'église de France dans les prochaines sera de choisir : est-ce que nous voulons être « politiquement corrects » ou « Bibliquement corrects » ? Est-ce que nous voulons être fidèles à Jésus et à sa Parole ou est-ce que nous allons prendre la voie des petits arrangements ? Fidélité ou compromission ? Souvenez-vous : pour avoir la paix, les chrétiens de Smyrne n'auraient eu qu'à brûler un peu d'encens et dire « César est Dieu »...
Devant ces pressions, nous devons rester fidèles à notre Seigneur Jésus et à son Évangile. Cela pourra entraîner la perte d'amitiés (ça m'est arrivé : bien des bien pensants vous fuient quand vous êtes vraiment chrétien), d'un emploi même... Nous devons nous souvenir de ces paroles de Christ : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15.21).

Mais encore, une fois, Jésus sera avec nous, tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Jésus dit à l'église de Smyrne : tu es pauvre, et pourtant tu es riche ! Les chrétiens de Smyrne étaient riches, non pas en termes matériels. Ce qu'ils avaient, par la grâce de Dieu, c'était ce que Paul appelle en Ephésiens « les richesses infinies de Christ ». Vous qui croyez en Christ, vous êtes riches, parce qu'en lui, vous avez tout, à commencer par l'assurance de la vie éternelle, comme Christ le dit : « Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort. »

Alors, n'ayons pas peur : Christ veille sur nous ! Soyons fidèles au Seigneur qui nous aime et à sa sainte Parole. Et n'oublions pas, chaque jour, d'aller puiser dans tout le trésor des richesses de Christ : elles sont à nous, par la grâce de Dieu !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour ces belles prédications concernant les lettres de l'Apocalypse! Oui, il sera de plus en plus difficile pour nous de rester fidèles, car les calomnies ne se font pas attendre lorsque nous désignons les choses par leur nom.