chers
amis,
Martin
Luther King (qu'on ne peut considérer comme un modèle pour le
chrétien) a dit un jour quelque chose de très vrai «La véritable
grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à
son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et
de défis.»
C'est
facile de tenir bon quand tout va bien. En fait, quand tout va bien,
il n'y a même pas à tenir bon : ça tient tout seul. Notre
solidité, notre consécration ne sont mesurées que quand elles
passent par le test de l'épreuve. C'est vrai dans beaucoup de
domaine. J'ai par exemple été amusé de voir que le Stade Rochelais
(Rugby) avait eu soudainement plus de fans quand ils étaient passés
en première division. Et puis quand ils sont redescendus, la plupart
de ces enthousiastes soudains ont disparu. Mais les vrais supporters,
eux, restent, que la Stade gagne ou qu'il perde. Pensez aussi au
mariage : c'est facile d'aimer son conjoint quand on est de
jeunes tourtereaux qui reviennent juste de leur lune de miel :
là, c'est « il est merveilleux » « elle est
merveilleuse » et bisou-bisou. Mais on sait bien que la
solidité de notre attachement à l'autre va se trouver quand les
choses sont dures, quand la routine s'est installée, que les enfants
prennent un temps fou, quand on est pris dans les difficultés de la
vie quotidienne, qui ne sont pas franchement glamour.
De
la même façon, Jésus ne veut pas seulement que nous proclamions
notre amour pour lui quand tout va bien et qu'il n'y a pas un seul
nuage à l'horizon. Il faut aussi tenir ferme et rester consacré à
Christ quand les choses vont mal. C'est pour cela que le message que
Jésus a adressé à l'église de Smyrne a une grande valeur pour
nous, parce que cette église passait vraiment par le creuset de
l'épreuve.
8
Ecris à l’ange de l’Eglise de Smyrne: Voici ce que dit le
premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la
vie:9 Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois
riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne
le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains pas
ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre
vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une
tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te
donnerai la couronne de vie.11 Que celui qui a des oreilles entende
ce que l’Esprit dit aux Eglises: Celui qui vaincra n’aura pas à
souffrir la seconde mort.
Smyrne
était une ville qui en raison de sa beauté était appelée « al
couronne de l'Asie (Mineure) ». Et il y a un contraste marquant
entre le confort, le charme de cette cité et les conditions très
dures que l'église locale devait traverser. En fait, des sept
églises de l'Apocalypse, celle de Smyrne était peut-être celle qui
devait faire face aux plus grandes difficultés. Voilà sans doute
pourquoi Jésus a voulu apporter un message d'encouragement
particulier à cette communauté.
Le
verset 9 lève un voile sur ce que l'église de Smyrne doit
affronter :
« Je
connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et
les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont
pas, mais qui sont une synagogue de Satan. »
Trois
choses sont nommées ici : affliction, pauvreté, calomnies.
Parlons
d'abord ce ces calomnies qui venaient de la communauté juive de
Smyrne. Vous savez que, dès le ministère de Jésus, une partie
importante des Juifs s'est opposée à la foi chrétienne. La
question centrale (qui a en partie menée Christ à la croix) était :
est-ce que Jésus est bel et bien le Messie promis par Dieu ? Et
la majorité des juifs n'a pas reconnu le Sauveur (c'est pour cela
qu'ils ne sont pas spirituellement Juifs, malgré leur lignage). Par
la suite, l'opposition juive à l'église a continué, avec des
persécutions, des arrestations, des exécutions (Etienne). Le livre
des Actes nous parle de cela. Cette hostilité se retrouvait aussi à
Smyrne, avec donc les calomnies, les mensonges proférés contre les
chrétiens, qui avaient des effets dans toute la population. Souvent,
les juifs, accusaient les chrétiens d'être cannibales, en référence
au repas du Seigneur (« ils mangent de la chair humaine »
par rapport « au corps et au sang de Chrsit »). Les
chrétiens étaient aussi accusés d'être athées : ils
n'appartenaient pas ou plus au judaïsme majoritaire, ils ne
vénéraient pas les dieux païens : donc ils ne croyaient en
rien ! Cela était très grave à Smyrne, parce que la ville
était très pro-romaine et le coeur de culte impérial, où l'on
adorait l'empereur déifié, chose que les chrétiens ne pouvaient
que refuser, ce qui menait bien sûr à des persécutions de la part
des autorités romaines
On
peut donc dire que l'église de Symrne était prise entre le marteau
et l'enclume, juifs d'un côté, païens de l'autre : tous
hostiles! Et cela menait, de façon très pratique, à la «pauvreté »
dont parle Jésus. Les chrétiens faisaient face à de grosses
pressions sur un plan social : ils pouvaient perdre leur emploi,
ils pouvaient perdre leur clientèle s'ils étaient commerçants :
personne n'avait envie de donner de l'argent à ces gens-là ou de
les aider, parce que personne ne voulait être assimilé à eux.
C'était vraiment « l'affliction » un mot qui veut dire
« être écrasé ».
Imaginez
cette église qui devait faire face à tout cela, imaginez leurs
craintes : comment nourrir sa famille quand on a perdu son
emploi à cause de sa foi ? La peur du coup frappé à la porte
parce qu'on ne sait pas si on ne va pas être arrêté...
Et
dans cette immense pression sur ces croyants, Jésus leur adresse ce
message : « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici,
le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que
vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours.
Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de
vie. (v.10) »
Dans
ces temps d'épreuve, de persécutions : ne crains pas, sois
fidèle. Je vois cela un peu comme les deux faces d'une même pièce.
D'un côté, le « négatif » : chasse la peur et de
l'autre : revêts toi de fidélité. Bien sûr, cela apparaît
comme une tâche énorme compte-tenu de la situation, mais je crois
que ces paroles sont des encouragements à cause de celui qui les
prononce :
« Voici
ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui
est revenu à la vie »
Jésus
est le premier et le dernier. C'est un titre que l'Ancien Testament
attribuait à Dieu (Es 41.4;44.6;48.12). Jésus affirme donc sa
divinité et il dit à son peuple : Je suis le Seigneur, j'étais
là avant même la création du temps et du monde. La persécution
n'aura qu'un temps mais moi je suis le maître de l'éternité. C'est
ma main qui dirige l'histoire, et je l'amène vers ma victoire, qui
sera aussi la vôtre.
D'autre
part, Jésus est mort : il a connu ce que vous et moi et
l'église de Smyrne connaissons. C'est une chose que de recevoir de
l'encouragement et d'en recevoir de la part de quelqu'un qui a connu
la même chose. C'est pour cela que souvent dans les hôpitaux ont
crée des groupes de soutien pour les malades avec des gens qui ont
affronté les mêmes problèmes (cancer, infertilité...). Jésus dit
donc, moi aussi, j'ai été pauvre ; moi aussi, j'ai connu
l'hostilité, l'opposition, et c'est allé jusqu'à la croix !
Mais
en plus Jésus est mort et il est ressuscité, et sa résurrection
est la victoire sur la mort et le diable et le gage de notre salut :
rien ne pourra jamais nous enlever de la main de Dieu !
Comme
ces paroles ont dû être réconfortantes pour des chrétiens qui
tous les jours devaient faire face à la menace de la mort. Ils
savaient que Jésus savait par quoi ils passaient et surtout ils
savaient que seul Jésus pouvait les porter à travers la fournaise
et les faire triompher eux aussi ! Et cela nous encourage nous
aussi aujourd'hui.
De
nos jours, nous ne subissons pas de persécution en France, même si
un climat d'anti-christianisme avéré se répand de plus en plus et
que les choses ne feront que s'aggraver. Mais dans d'autres pays, la
situation est vraiment dramatique pour les chrétiens. Cela nous
appelle à la prière et à la mobilisation pour nos frères et
soeurs en Christ qui sont menacés. Nous devons demander à Dieu de
la protéger et de faire grandir son Royaume malgré les oppositions
de tous les systèmes sataniques.
Mais
même si nous ne faisons pas face à la persécution, je pense que
nos églises peuvent aussi faire face à beaucoup de difficultés,
des épreuves, des déceptions. Bien sûr, ce n'est pas Smyrne, mais
nous devons quand même admettre que le corps du Christ, et notre
communauté, passent par des moments difficiles. Et puis, il y a
aussi toutes ces choses qui peuvent nous arriver, en termes de santé,
de couple, de vie professionnelle, de finances. Tout n'est pas
toujours facile de ce côté là. En gros, je vous parle de toutes
ces situations où nous sommes éprouvés, et où nous pouvons nous
demander « Dieu, où est tu dans tout ça ? »
Au
milieu de toutes ces choses, à notre église et à nous mêmes, Dieu
dit « n'aie pas peur ! Sois fidèle ». Il y par
exemple ces péchés qui reviennent dans nos vies. Je pense aux
jeunes chrétiens à l'école, au collège, au lycée : on sait
que c'est très difficile de s'affirmer chrétien dans la jeune
génération. Je m'inquiète pour eux. Et puis il y a le destin de
nos églises : comment vont-elles supporter la vie dans la
désert spirituel qu'est devenue l'Europe ? N'aie pas peur !
Dit Jésus. Je suis le Seigneur, je suis souverain, je suis avec toi
pour te protéger et te soutenir quand ça va mal. Quand les choses
sont difficiles, chrétien, rapproche toi de moi : je vais te
donner la force de mon Epsrit!Mais aussi, tiens bon : sois
fidèle !
Car
l'église de Smyrne nous renvoie à la question de notre fidélité
et de nos petites compromissions. Nous vivons dans une société de
totalitarisme mou. Ce que je veux dire par là est que, sous prétexte
de « tolérance » notre société ne tolère pas et
disqualifie d'emblée certaines idées, et notamment les idées
bibliques. C'est un des défis
Par
exemple, il n'est plus de bon ton, après 40 ans de féminisme,
d'affirmer haut et clair qu'il est anti-biblique d'ordonner des
femmes au ministère pastoral. Il devient de plus en plus difficile,
dans la France du « mariage » pour tous d'affirmer que
l'homosexualité est un péché. C'est pour cela que de prétendues
« églises » veulent bénir les unions homosexuelles :
parce que leur autorité n'est plus ce que la Bible dit mais ce que
le monde considère comme juste. Nous n'avons rien à voir avec ces
gens là !! Il devient de plus en plus difficile d'affirmer que
Jésus est la seule voie du salut : après tout, n'est-ce pas là
un manque de respect envers les autres religions ?
Ne
nous leurrons nous sommes confrontés, et nous allons l'être encore
plus à des pressions de tous ordres pour demeurer silencieux sur des
sujets épineux. Un des grands défis pour l'église de France dans
les prochaines sera de choisir : est-ce que nous voulons être
« politiquement corrects » ou « Bibliquement
corrects » ? Est-ce que nous voulons être fidèles à
Jésus et à sa Parole ou est-ce que nous allons prendre la voie des
petits arrangements ? Fidélité ou compromission ?
Souvenez-vous : pour avoir la paix, les chrétiens de Smyrne
n'auraient eu qu'à brûler un peu d'encens et dire « César
est Dieu »...
Devant
ces pressions, nous devons rester fidèles à notre Seigneur Jésus
et à son Évangile. Cela pourra entraîner la perte d'amitiés (ça
m'est arrivé : bien des bien pensants vous fuient quand vous
êtes vraiment chrétien), d'un emploi même... Nous devons nous
souvenir de ces paroles de Christ : « Le serviteur n’est
pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous
persécuteront aussi » (Jean 15.21).
Mais
encore, une fois, Jésus sera avec nous, tous les jours, jusqu'à la
fin du monde. Jésus dit à l'église de Smyrne : tu es pauvre,
et pourtant tu es riche ! Les chrétiens de Smyrne étaient
riches, non pas en termes matériels. Ce qu'ils avaient, par la grâce
de Dieu, c'était ce que Paul appelle en Ephésiens « les
richesses infinies de Christ ». Vous qui croyez en Christ, vous
êtes riches, parce qu'en lui, vous avez tout, à commencer par
l'assurance de la vie éternelle, comme Christ le dit : « Celui
qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort. »
1 commentaire:
Merci pour ces belles prédications concernant les lettres de l'Apocalypse! Oui, il sera de plus en plus difficile pour nous de rester fidèles, car les calomnies ne se font pas attendre lorsque nous désignons les choses par leur nom.
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