Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur.
Quand je contemple le
ciel que tes doigts ont façonné,
les étoiles et la lune que tes mains ont disposées,
les étoiles et la lune que tes mains ont disposées,
je me dis: Qu'est-ce que
l'homme, pour que tu en prennes soin,
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?
Chers
frères et sœurs en Christ
chers
amis
Il
y a quelques mois j'ai donné une conférence sur l'histoire
américaine à l'université de Poitiers, j'ai travaillé sur ces
explorateurs et ces pionniers qui à partir des années 1770 ont
quitté la côte est pour s'aventurer au delà des Appalaches. Il
faut bien se rappeler qu'on ne savait pas ce qu'il y avait derrière
cette chaîne des montagnes. Comment était ce continent qu'on
devinait sans avoir l'idée précise de ce qu'il était ? A quoi
les terres ressemblaient elles ? Étaient elles fertiles ?
La
réponse a été apportée par ces pionniers et ces explorateurs, et
ce n'est pas la première fois (ni la dernière) que l'humanité
s'est lancée dans une exploration pour augmenter ses connaissances
et répondre à ses questions sur des choses inconnues.
Mais
il est des mystères qui resteront des mystères. Aujourd'hui, pour
la fête de la Trinité, nous approchons un de ces mystères :
Dieu. En effet, Dieu reste un mystère.
Ce
que je veux dire par là, c'est que je ne peux pas toucher Dieu. Je
ne peux pas le voir de façon physique. Je ne peux pas frapper à sa
porte pour aller prendre une tasse de café avec lui. Je ne peux pas
me le représenter de façon exacte, car toutes nos représentations
sont humaines, et donc limitées et fausses. Je ne peux pas penser
comme Dieu, parce qu'alors j'aurais des réponses à bien des
questions.
Je
crois que l’Église a perdu conscience du mystère et de la
grandeur de Dieu. Trop souvent, nous avons transformé Dieu en notre
copain, ou en un magicien cosmique. Nous voyons trop souvent Dieu
comme une version très améliorée de nous-mêmes (un peu comme le
Grand Schtroumph et les autres Schtroumphs dans la BD de Peyo). Et je
ne parle même pas de ceux pour qui « Dieu » n'est qu'une
sorte de « force » anonyme ou un « Grand Architecte
de l'Univers » : on n'a là que des spéculations erronées
sur l'identité de Dieu. Nous n'avons là qu'un Dieu que les hommes
ont fait selon leur propre image.
Ce
qu'il faut comprendre, c'est que Dieu est le Créateur et que nous
sommes les créatures. Nous sommes trop petits, nos mots et nos
concepts trop limités pour prétendre décrire Dieu de façon
complète. C'est le mystère de Dieu, le grand Dieu, Un en trois
personnes ; ce Dieu que nous ne pouvons pas catégoriser comme
nous le faisons avec les plantes et les insectes ; ce Dieu qui
est plus grand, majestueux et puissant que tout ce que nous pouvons
même concevoir, ce Dieu qui n'avait même pas besoin que nous
existions.
En
se basant sur ce que le Saint Esprit leur avait révélé dans la
Bible, les premiers chrétiens ont commencé à parler d'un Dieu
trinitaire. Il ne s'agissait pas d'enfermer Dieu dans une boîte, de
rendre Dieu acceptable et compréhensible en termes humains, mais de
rendre compte de ce que l’Écriture enseigne et de s'y soumettre.
La première Église a reconnu dans le texte biblique une relation
spéciale entre et unique entre le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Contre toute logique, contre toute tendance à la facilité, l’Église
est restée fidèle à la Bible et a affirmé que la divinité
comprend le Père, le Fils, et le Saint-Esprit : chacun d'eux est un
seul et même Dieu qui n'est donc point divisé, mais distinct des
autres personnes.
David,
auteur de notre Psaume, reconnaît la majesté de Dieu quand il dit :
« Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable sur la
terre tout entière! Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur. ».
David regarde les étoiles et la Lune, et aujourd'hui nous pouvons
même contempler des galaxies lointaines, et il conclut que tout cela
doit bel et bien être l’œuvre d'un grand Dieu. Cela vous est
peut-être arrivé : vous contemplez un magnifique paysage, une
fleur, un ciel étoilé et vous vous rendez compte que la nature est
bien la théâtre de la gloire de Dieu comme le disait Calvin. Bien
sûr, il y a une différence entre sentir qu'il y a un Créateur et
le connaître. On ne peut connaître Dieu que par la révélation
biblique et entrer dans une relation avec lui que par une foi réelle
et vivante.
Cette
foi, David, la montre quand il appelle Dieu notre Seigneur (pas un
Grand Architecte de l'Univers, mais mon Dieu » :
« Éternel, notre Seigneur,que ta gloire est admirable
sur la terre tout entière!»
Esaïe
parle du mystère de Dieu quand il dit :
« Le
Dieu saint demande : « À qui pouvez-vous me comparer ?
Qui peut être égal à moi ? » … le SEIGNEUR est Dieu
depuis toujours et pour toujours.Tu ne sais pas cela ? Tu ne
l'as donc pas entendu dire ? Il a créé toute la terre.Il ne
manque jamais de force, il n'est jamais fatigué.Personne ne peut
mesurer la profondeur de son intelligence. » (Esaïe 40.25,28a)
Ceci
dit, nous en savons plus sur Dieu. Il est plus que le Dieu de la
nature et de la création. Il y a en Dieu plus que de la grandeur et
de la majesté. Dieu s'est aussi révélé comme un Dieu qui prend
soin, un Dieu qui veut une relation avec son peuple. Cela, c'est
quelque chose que nous pouvons oublier, et nous devons prendre garde
à ces paroles du Deutéronome :
informe-toi
sur les temps anciens où tu n'étais pas encore né, depuis le jour
où Dieu a créé l'homme sur la terre, informe-toi, d'un bout du
ciel à l'autre: est-il jamais arrivé un événement aussi
extraordinaire? A-t-on jamais entendu rien de pareil?... Et quel dieu
a jamais entrepris d'aller se chercher un peuple du milieu d'un autre
peuple, à force d'épreuves, de signes miraculeux, de prodiges, par
des combats, et en intervenant avec puissance, en semant la terreur,
comme tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait pour vous en
Égypte, et dont tu as été témoin? … Car l’Éternel votre Dieu
est un Dieu compatissant, il ne vous abandonnera pas, ni ne vous
détruira, il n'oubliera pas l'alliance qu'il a conclue par serment
avec vos ancêtres. (Deutéronome 4.32, 34,31)
Dès les premières pages
de la Bible, nous entendons parler d'un Dieu immense et
tout-puissant, qui crée le monde avec une seule parole (Dieu dit et
il y eut). Nous entendons aussi parler d'un Dieu qui veut être
proche de son peuple, comme il l'était d'Adam et d'Eve avant la
chute. Et c'est bien entendu le même Dieu.
Et, naturellement, David
s'émerveille à l'idée qu'un Dieu si grand s'intéresse à
quelque
chose d'aussi insignifiant et mortel que la race humaine. En fait,
Dieu nous aime tellement qu'il a envoyé son Fils unique pour le
sauver.
Il
y a quelques semaines, quand nous avons célébré le Vendredi Saint
et Pâques, nous avons célébré ce grand amour qui est allé
jusqu'à la croix où Jésus est mort pour prendre notre péché sur
lui et nous donner la vie. En donnant son Fils, Dieu a permis que
nous puissions revenir vers lui. Nous sommes réconciliés avec Dieu.
Dieu a envoyé Jésus pour que nous puissions de nouveau vivre en
relation vivante avec lui.
Quand
nous demandons « qui est mort sur la croix », la seule
réponse correcte est « Dieu est mort sur la croix ! ».
Jésus, vrai dieu et vrai homme, a accepté d'être livré aux mains
des pécheurs et à une mort infâme. C'est difficile à concevoir :
un Dieu si grand qui accepte de tomber si bas. Et pourtant, il l'a
fait. C'est une partie du mystère de Dieu.
La
semaine dernière, nous avons célébré la Pentecôte :
l'effusion de l'Esprit Saint sur les disciples et l’Église. Jésus
avait dit que lui et le Père enverraient l'Esprit pour rappeler aux
croyants la vérité des promesses de Dieu, pour nous guider, pour
nous encourager et nous soutenir quand ça va mal. Il n'y a rien de
plus personnel que le Saint Esprit. Il nous connaît mieux que nous
nous connaissons nous-mêmes. Il sait quand nous avons besoin d'être
réconfortés. Il sait quand nous avons peur et que nous avons besoin
des encouragements de la Parole de Dieu.
Il
sait quand nous sommes coupables et que nous avons besoin de
retourner puiser aux sources de la pure grâce. Il vit en nous, nous
qui restons pécheurs et qui trop souvent oublions les saints
commandements de Dieu. Qu'un Dieu saint puisse tolérer notre
voisinage nous interpelle. Là encore, nous sommes confrontés au
mystère de Dieu.
La
doctrine de la Trinité n'est pas une tentative de l’Église de
diminuer le mystère qui entoure Dieu. Au contraire, elle approfondit
ce mystère. Elle pose plus de question qu'elle n'en résout. Mais
elle nous dit des choses essentielles sur Dieu, des choses qui
peuvent changer nos vies.
Qui
est Dieu ? Il est notre Père céleste, notre Créateur, qui
prend soin de nous et nous appelle ses chers enfants.
Qui
est Dieu ? Il est Jésus Christ qui s'est livré pour que nous
puissions de nouveau vivre en relation avec Dieu, qui nous donne la
vie éternelle à tous ceux qui croient.
Qui
est Dieu ? Il est le Saint Esprit qui nous donne la foi et qui
nous guide dans la vérité et la pureté dans notre vie chrétienne.
Croire
en la Trinité c'est affirmer la grandeur de Dieu tout en croyant en
un Dieu qui prend soin de ses enfants.
C'est
ce que David dit :
Éternel, notre
Seigneur,que ta gloire est admirable sur la terre tout
entière!
Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur.Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en prennes soin,
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?
Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur.Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en prennes soin,
et qu'est-ce qu'un être humain pour qu'à lui tu t'intéresses?
Bien
des chrétiens m'ont dit qu'ils n'arrivaient pas à « comprendre »
la doctrine de la Trinité. Je ne pense qu'elle soit quelque chose
qui puisse se « comprendre » comme on comprend comment
fonctionne un appareil ménager par exemple. L'essentiel est de se
souvenir que cette doctrine exprime l'enseignement biblique. Mais
laissons à Dieu sa part de mystère. Ce qui est important pour nous
dans les luttes de la vie, c'est d'avoir un Dieu qui aime et qui
sauve.
Comme
l'a dit le grand prédicateur Charles Spurgeon :
Vous
trouverez dans la contemplation de Christ un remède à toutes les
blessures, dans la méditation du Père un apaisement à tous les
chagrins, dans l’action du Saint-Esprit un baume à toutes les
souffrances.
Amen.
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