*L'Esprit du Seigneur, de l'Eternel, est sur moi parce que l'Eternel m'a
consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il
m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux
déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance,
2
pour proclamer une année de grâce de l'Eternel et un jour de vengeance
de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil, 3 pour
mettre, pour donner aux habitants de Sion en deuil une belle parure au
lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un costume de
louange au lieu d'un esprit abattu. On les appellera alors «térébinthes
de la justice», «plantation de l'Eternel destinée à manifester sa
splendeur».
4 Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations.
4 Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations.
Chers frères et soeurs,
chers amis,
Les
gens qui cherchent à vendre quelque chose ont développé depuis des
décennies des techniques très persuasives. Ils savent ce qui va faire
acheter. Et l'un des moyens les plus sûrs du marketing est de décrire un
produit comme « nouveau ».
Dans le monde du marketing règne un présupposé très clair: nouveau=bon, vieux=mauvais.
Nous voulons de nouveaux vêtements, le nouvel I-pad, un nouveau écran plat 46 pouces, la nouvelle Renault...
Notre
société, profondément influencée par le consumérisme, suit le mouvement
et malheur à ce qui est considéré comme obsolète. Oubliez l'ancien, ne
pensez qu'à ce qui est nouveau (même s'il ne le sera plus dans 6 mois
déjà).
A
bien des égards, cette idée du rejet des choses anciennes et du
caractère positif de ce qui est nouveau peut trouver une application
dans notre vie spirituelle. La Bible est remplie d'exemples où le péché
et le vide d'une vie sans Dieu sont décrits comme « vieux » ou
« anciens », tandis que la grâce de Dieu, et toutes les bénédictions
qu'elle apporte sont décrites comme « nouvelles ».
Par
exemple, dans la première lettre aux Corithiens, Paul dit
« Purifiez-vous [donc] du vieux levain afin d'être une pâte nouvelle,
puisque vous êtes sans levain. En effet, Christ, notre agneau pascal, a
été sacrifié [pour nous] » (1 Co 5.7).
Et,
en 2 Corithiens, l'apôtre affirme «Si quelqu'un est en Christ, il est
une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes
choses sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17)
En
tant que chrétiens, nous sommes fatigués de nos vieux péchés, et nous
voulons être libérés du mal qu'ils ont fait. Etre chrétien, c'est
désirer la vie nouvelle en Christ, c'est avoir un nouveau départ avec
Jésus. Dans la foi, nous recevons dans nos vies ces paroles de Christ
« Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.5).
Vieux=mauvais, nouveau=bon
Cependant,
quand nous y prenons garde, nous nous rendons compte que tout ce qui
est ancien n'est pas mauvais, loin de là!
Ils sont vieux nos châteaux,
nos églises romanes, et pourtant sans eux, notre pays serait plus pauvre.
Ils sont précieux nos vieux amis auxquels nous sommes liés depuis des
années par une relation d'estime et de confiance. Les souvenirs du bon
vieux temps viennent réchauffer notre coeur. Les vieux meubles de la
maison familiale forment le cadre de tant de souvenirs...Oui, souvent,
vieux=bon.
C'est
aussi vrai sur le plan spirituel. Notre foi est vieille, très vieille.
Et c'est la preuve qu'elle est bonne, parce qu'elle a résisté à
l'épreuve du temps.
C'est
aussi vrai pour les promesses de Dieu et ses dons, parfois, vieux=bon.
Dans notre texte d'Esaïe de ce matin c'est ne fait le Christ qui parle.
IL parle de ce qu'il fera quand il apportera le salut à Israël et au
monde. Il parle, symboliquement et de façon prophétique, des gens qui
seront délivrés de l'esclavage et de la ruine par sa grâce et de ce
qu'ils seront rendus capables de faire dans son royaume.
Il
fait des promesses, et certaines de ses promesses concernent des choses
anciennes « Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront
les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des
décombres vieux de plusieurs générations. »
Ses
ruines, ses décombres, ce sont ceux de la vieille capitale du peuple de
Dieu: la ville sainte de Jérusalem. C'était un endroit précieux, que
Dieu avait donné à son peuple. C'était l'endroit où l'on trouvait le
temple, où Dieu établissait la paix et la réconciliation avec son
peuple.
Dans cette cité sainte, Dieu avait fait beaucoup de promesses à son peuple. Et dans cette cité sainte, Dieu allait les tenir.
Oui
mais...la ville avait été détruite. Elle était en ruine. D'un point de
vue historique, effectivement, Jérusalem avait été prise et dévastée par
les Babyloniens, qui avaient emmené le peuple de Juda dans un exil de
70 ans.
Dans
de telles conditions, Jérusalem pouvait-elle toujours être le symbole
de l'espérance joyeuse du peuple de Dieu? Ne représentait-elle pas
plutôt leur honte, le symbole de leur chute et de leur punition, de leur
défaite, de leur humiliation et du désespoir?
Est-ce
que ces ruines n'étaient pas là pour rappeler tout ce que leur
infidélité avait amené sur eux? Qui aurait eu envie de retourner dans
cet ancien lieu?
Et
bien, Jésus, notre Sauveur, nous promet qu'il va nous ramener dans ces
lieux anciens. Tout comme les juifs exilés avait été ramenés dans leur
pays, Jésus promet que le pardon et la guérison qu'il donne vont nous
ramener à la maison et qu'ils vont nous donner la force de reconstruire
ce qui avait été détruit, de restaurer ce qui a été perdu.
Cette promesse s'applique à nous à plusieurs niveaux, et c'est en fait un des grands thème de la Bible.
Adam
et Eve symbolisent une humanité qui fait le choix de rompre l'harmonie
qui l'unissait à Dieu. Mais en Christ, cette harmonie est rétablie.
L'image de Dieu en nous est pleinement rétablie. Paul dit « de même que
nous avons porté l'image de l'homme fait de poussière, nous porterons
aussi l'image de celui qui est venu du ciel. » (1 Co 15.49)
Dieu est désormais de nouveau avec nous, pour nous et en nous.
De
même, dans l'Ancien Testament, nous voyons souvent le peuple de Dieu
(particulièrement les tribus du Nord) tourner le dos au Dieu de leurs
pères. Ils tournèrent aussi le dos à la dynastie de David, que Dieu
avait désigné comme leurs rois. Nous voyons le peuple tomber dans
l'infidélité et être totalement vaincu par les Assyriens. Cela marque la
fin des tribus du Nord en tant que peuple, puisque les Assyriens les
dispersèrent parmi tous les peuples de leur empire.
Aujourd'hui,
cette tragédie est inversée par l'ordre missionnaire que donne Jésus,
issu de la postérité de David: «Allez [donc], faites de toutes les
nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit
20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt 28.19-20). Aujourd'hui, c'est l'Evangile qui construit un nouveau peuple, fait de gens venus de toutes les nations. Ca n'est plus le peuple de Dieu qui est dissous dans les nations, mais les nations qui sont réunies dans le peuple de Dieu.
20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt 28.19-20). Aujourd'hui, c'est l'Evangile qui construit un nouveau peuple, fait de gens venus de toutes les nations. Ca n'est plus le peuple de Dieu qui est dissous dans les nations, mais les nations qui sont réunies dans le peuple de Dieu.
Et
puis, enfin, ça peut s'appliquer à nous, en tan qu'individus. Peut-être
que nous aussi nous n'avons plus notre premier amour pour le Seigneur
et son Eglise. Nous ne sommes pas toujours restés solidement enracinés
dans la grâce par la repentance et la foi. Le vieux
zèle et la vieille innocence semblent bien loin.
Mais
Jésus restaure ce qui a été perdu. Il reconstruit ce qui s'est
effondré. Quand il vous pardonne vos fautes et vous purifie de vos
péchés par son sang, il redresse les anciennes ruines, des décombres
vieux de plusieurs générations.
Cette
image de la restauration peut nous sembler trop belle. Parfois, nous
avons l'impression que des pans entiers de nos vies ne sont plus que des
ruines. La tâche de reconstruction semble trop grande, irréalisable.
C'est lors que nous devons prendre garde aux paroles de Christ «Aux
hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.» Et si les
promesses de Dieu vous semblent trop extraordinaires, souvenez-vous des
paroles de Paul: « Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour
de Dieu est déversé dans notre coeur par le Saint-Esprit qui nous a été
donné » (Ro 5.5)
Bien
sûr, il est possible de préférer, comme l'a dit l'Evangile de ce matin,
les ténèbres à la lumière. Mais quand la Parole de Dieu et son Esprit
agissent dans nos vies, quand nous les laissons faire, ils peuvent
ensemble accomplir leur tâche et apporter guérison et réparation dans
nos existences.
Vous
voyez, en Christ, les choses anciennes ne sont pas seulement remplacées
ou oubliées. Les bonnes choses anciennes sont restaurées.
A
l'approche de Noël, il est bon que nous nous souvenions de ce que Dieu
peut accomplir, y compris dans la plus grande faiblesse. Il est bon que
nous nous souvenions que Noël est la preuve que Dieu tient toutes ses
promesses.
C'est
un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour le monde
« Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et
bienveillance parmi les hommes! »
C'est
un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour son Eglise
«N'ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une
source de grande joie pour tout le peuple »
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour nous « il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur »
Grâce
à l'enfant de Bethléem, nous pourrons « reconstruire sur d'anciennes
ruines, relever les décombres du passé,rénover des villes dévastées, des
décombres vieux de plusieurs générations. »
C'est la grâce de Dieu qui nous permettra de marier l'ancien et le nouveau dans le royaume de Dieu.
Amen +
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