dimanche 4 octobre 2015

EXODE 3.1-15

 Moïse faisait paître les brebis de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian. Il mena son troupeau au-delà du désert et parvint jusqu'à Horeb, la montagne de Dieu.
2 L'ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme au milieu d'un buisson: Moïse aperçut un buisson qui était tout embrasé et qui, pourtant, ne se consumait pas.
3 Il se dit alors:
    ---Je vais faire un détour pour aller regarder ce phénomène extraordinaire et voir pourquoi le buisson ne se consume pas.
4 L’Éternel vit que Moïse faisait un détour pour aller voir et il l'appela du milieu du buisson:
---Moïse, Moïse!
---Je suis là, répondit Moïse.
5 Dieu lui dit:
---N'approche pas d'ici, enlève tes sandales, car le lieu où tu te tiens est un lieu sacré.
6 Puis il ajouta: Je suis le Dieu de tes ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.
    Alors Moïse se couvrit le visage car il avait peur de regarder Dieu.
7 L’Éternel reprit:
---J'ai vu la détresse de mon peuple en Égypte et j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu'il souffre.
8 C'est pourquoi je suis venu pour le délivrer des Égyptiens, pour le faire sortir d’Égypte et le conduire vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel; c'est celui qu'habitent les Cananéens, les Hittites, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens.
9 A présent, les cris des Israélites sont parvenus jusqu'à moi et j'ai vu à quel point les Égyptiens les oppriment.
10 Va donc maintenant: je t'envoie vers le pharaon, pour que tu fasses sortir d’Égypte les Israélites, mon peuple.
11 Moïse dit à Dieu:
---Qui suis-je, moi, pour aller trouver le pharaon et pour faire sortir les Israélites d’Égypte?
12 ---Je serai avec toi, lui répondit Dieu. Et voici le signe auquel on reconnaîtra que c'est moi qui t'ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple hors d’Égypte, vous m'adorerez sur cette montagne-ci.
13 Moïse reprit:
---J'irai donc trouver les Israélites et je leur dirai: «Le Dieu de vos ancêtres m'a envoyé vers vous.» Mais s'ils me demandent: «Quel est son nom?» que leur répondrai-je?
14 Alors Dieu dit à Moïse:
---Je suis celui qui est. Puis il ajouta: Voici ce que tu diras aux Israélites:
Je suis m'a envoyé vers vous.
15 Puis tu leur diras: «L’Éternel, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom pour l'éternité, c'est sous ce nom que l'on se souviendra de moi pour tous les temps. 


pour le fichier audio, cliquer ici

Il semble que Dieu travaille souvent dans les contrastes. Par exemple, quand nous sommes faibles, il nous donne sa force. Quand nous sommes inquiets, il nous donne sa paix. Quand nous sommes meurtris, il répand sur nous sa guérison. Dieu travaille dans les contrastes, c'est vrai dans nos vies et c'est aussi très vrai dans notre texte.

Le premier contraste que je vois est celui entre la sainteté de Dieu et l'abaissement de Moïse

Quand notre histoire commence Moïse, hébreu reccueilli par la fille de Pharaon a depuis longtemps quitté l’Égypte et est devenu un simple berger.
C'est alors que Dieu l'appelle. Ce que je trouve intéressant, c'est que Dieu parle à Moïse après qu'il se soit détourné pour voir ce qu'est ce buisson qui brûle sans se consumer. En fait, le texte semble impliquer que Moïse aurait pu faire le choix de ne pas faire le détour : après tout, garder des bêtes est un gros travail, il était sans doute occupé. Mais Moïse choisit de faire le détour et d'aller voir.
L’Éternel vit que Moïse faisait un détour pour aller voir et il l'appela du milieu du buisson:
---Moïse, Moïse! (v.4)
Dieu ne s'adresse à Moïse qu'une fois que Moïse choisit de faire le détour. C'est passionnant, parce que cela semble impliquer que l'appel de Dieu était lié à l'attitude de Moïse. Si Moïse avait fait un autre choix, s'il avait été moins attentif, Dieu ne l'aurai pas appelé ou plutôt sans doute l'aurait appelé d'une autre manière à un autre moment.
Cela pose la question : est-ce que nous sommes sensibles à ce que Dieu veut nous montrer, à ce que Dieu veut nous dire, y compris au cœur de notre routine quotidienne ? Je crois que trop souvent, nous passons à côté de ces choses parce que nous sommes trop occupés, ou trop distraits.


Moïse a fait un détour, et son chemin de vie en a été changé. Dieu a commencé à lui parler et ce qu'il a dit est fascinant : 5 Dieu lui dit:
---N'approche pas d'ici, enlève tes sandales, car le lieu où tu te tiens est un lieu sacré. 6 Puis il ajouta: Je suis le Dieu de tes ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Alors Moïse se couvrit le visage car il avait peur de regarder Dieu.


Un des fléaux de l'église moderne est que nous avons perdu le sens de la grandeur et de la sainteté de Dieu. On a fabriqué un Dieu copain, un Dieu fonctionnaire qu'on convoque à certains moments pour des rituels souvent vides de sens (baptêmes-mariages-enterrements). La première chose que Dieu fait, c'est de marquer sa distance avec Moïse et de proclamer sa sainteté. Pourquoi ?
Parce que le peuple souffre dans l'esclavage. Il faut les libérer. Et Moïse doit comprendre qu'il ne va être qu'un instrument, que tout ce qui va se passer dans sa vie et dans l'histoire du peuple ne peut se déployer que par la toute-puissance de Dieu. Nous n'atteindrons une saine humilité que si nous avons conscience d'être les serviteurs d'un Dieu très grand et très saint. Là où cette vision devient floue, l'église institution devient centrale alors qu'elle n'est qu'un outil et les opinions des hommes l'emportent sur la Parole de Dieu !
Nous devons comprendre notre faiblesse, notre indignité, notre besoin d'être soutenus par le Dieu qui a créé la terre et les cieux. Puissions-nous toujours avoir une vision claire de la sainteté de Dieu, de sa puissance, de sa pureté, de sa vérité !


Le deuxième contraste est justement entre la force de Dieu et notre faiblesse (vv.7-9)
7 L’Éternel reprit:--J'ai vu la détresse de mon peuple en Égypte et j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu'il souffre. 8 C'est pourquoi je suis venu pour le délivrer des Égyptiens, pour le faire sortir d’Égypte et le conduire vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel; c'est celui qu'habitent les Cananéens, les Hittites, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens. 9 A présent, les cris des Israélites sont parvenus jusqu'à moi et j'ai vu à quel point les Égyptiens les oppriment.10 Va donc maintenant: je t'envoie vers le pharaon, pour que tu fasses sortir d’Égypte les Israélites, mon peuple.


Ces paroles sont pleines de promesses : le peuple souffre, mais Dieu donnera la victoire, le peuple est opprimé, mais Dieu donnera la libération, le peuple est sans espérance, mais Dieu donnera une raison de se réjouir ! Le peuple est exilé, mais Dieu va leur redonner leur terre, « un bon et vaste pays »


Dieu annonce qu'il va faire. Il ne dit pas « ce serait bien si... », « si seulement... » ou même « je vais essayer... ». Non, Dieu affirme dans sa souveraineté ce qu'il va accomplir.


Nous l'avons vu récemment, nous pourrons remettre en cause le moment ou la façon dont Dieu va agir, parce que notre compréhension est limitée. Mais nous ne devrions jamais douter de la capacité que Dieu a à agir.


Il y a là un encouragement pour nous. Peut-être que nous sommes prisonniers d'une Égypte en ce moment. Mais Dieu vous voit. Dieu vous connaît. Dieu veut agir pour vous libérer et il va vous libérer, par la force de son bras !


Le troisième contraste est lié au second. Il se trouve entre l'assurance de Dieu et la terreur de Moïse (vv.10-12)


Nous l'avons vu, Dieu est sûr de lui, il n'a aucun doute. Moïse en revanche, tout en reconnaissant la sainteté de Dieu, tremble devant la tâche qui lui est confiée.


Moïse dit à Dieu:---Qui suis-je, moi, pour aller trouver le pharaon et pour faire sortir les Israélites d’Égypte?


« Qui suis-je ? » bonne question !! C'est comme si Moïse ne réalisait pas que le fossé entre le Créateur et la créature, entre la puissance divine et la faiblesses humaine, Dieu est prêt à le combler. Dieu est prêt à donner à Moïse la force dont il a besoin. Il est toujours bon de réaliser que nous ne sommes pas Dieu et que ses pensées ne sont pas nos pensées. Mais cela ne veut pas dire que Dieu ne veut pas et ne peut pas nous utiliser. Je crois plutôt que c'est lorsque nous prenons conscience de nos limites et de nos insuffisances que Dieu peut se justement se servir de nous. C'est que, quand tout est dit, ce n'est pas tant nous qui travaillons pour Dieu mais Dieu qui travaille à travers nous !


Il y a là une autre promesse de ce texte : « Je serai avec toi, lui répondit Dieu. Et voici le signe auquel on reconnaîtra que c'est moi qui t'ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple hors d’Égypte, vous m'adorerez sur cette montagne-ci. »


Dieu envoie Moïse. Dieu est avec Moïse. Sans ces deux faits, il est impossible de comprendre. Sans eux, la terreur de Moïse est tout à fait justifiée. Mais quand Dieu vous envoie et vous assure de sa présence, le temps n'est plus à la crainte ! Dieu est avec celui qu'il appelle, celui auquel il confie une tâche, et si nous sommes chrétiens, nous pouvons être sûrs que Dieu nous a appelés à le servir dans son église, et qu'il sera avec nous.


Chrétien, Dieu t'invite à mettre la main à la charrue. Cela voudra peut-être dire, comme Moïse, un bouleversement de vie. Mais n'aie pas peur : Dieu t'accompagne et te donne ce dont tu as besoin.
Amen.

Aucun commentaire: