Ruth and Naomi - a portrait by Guy Rowe. |
A l'époque
où les chefs gouvernaient Israël, une famine survint dans le pays.
Un homme de Bethléhem en Juda partit séjourner avec sa femme et ses
deux fils dans la campagne du pays de Moab.
2 Cet
homme s'appelait Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Mahlôn
et Kilyôn. Ils faisaient partie des Ephratiens, de Bethléhem en
Juda. Ils parvinrent en Moab, dans la campagne, et s'y établirent.
4 Ils
épousèrent des femmes moabites, dont l'une s'appelait Orpa et
l'autre Ruth. Ils demeurèrent là une dizaine d'années,
5 puis
Mahlôn et Kilyôn moururent à leur tour, et Noémi resta seule,
privée à la fois de ses deux fils et de son mari.
6 Lorsqu'elle
apprit que l'Eternel était intervenu en faveur de son peuple et
qu'il lui avait donné de quoi se nourrir, Noémi se mit en route
avec ses deux belles-filles pour rentrer du pays de Moab.
7 Elles
quittèrent donc ensemble l'endroit où elles s'étaient établies et
prirent le chemin du pays de Juda.
8 Alors
Noémi dit à ses deux belles-filles:
---Allez et rentrez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel soit bon pour vous, comme vous l'avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même.
---Allez et rentrez chacune dans la famille de votre mère! Que l'Eternel soit bon pour vous, comme vous l'avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même.
9 Qu'il
vous donne à chacune de trouver le bonheur dans un nouveau
foyer.
Puis elle les embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à gros sanglots
Puis elle les embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à gros sanglots
11 Noémi
leur répondit:
---Retournez chez vous, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Je ne peux plus avoir des fils qui pourraient vous épouser.
---Retournez chez vous, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Je ne peux plus avoir des fils qui pourraient vous épouser.
12 Retournez
chez vous, mes filles, allez! Je suis trop âgée pour me remarier.
Et même si je disais: «J'ai de quoi espérer des enfants, je me
donnerai à un mari cette nuit même et j'en aurai des fils,
13 attendriez-vous
qu'ils aient grandi et renonceriez-vous pour cela à vous remarier?
Bien sûr que non, mes filles! Je suis bien plus affligée que vous,
car l'Eternel est intervenu contre moi.»
14 Alors
les deux belles-filles se remirent à sangloter. Finalement, Orpa
embrassa sa belle-mère, mais Ruth resta avec elle.
15 Noémi
lui dit:
---Regarde: ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle: retourne chez les tiens!
---Regarde: ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle: retourne chez les tiens!
16 Mais
Ruth lui répondit:
---N'insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route; partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.
---N'insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route; partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.
17 Là
où tu mourras, je mourrai aussi et j'y serai enterrée. Que
l'Eternel me punisse avec la plus grande sévérité, si autre chose
que la mort me sépare de toi!
Toujours
un peu étrange pour moi de prêcher sur ce texte, puisqu'il figurait
en bonne place dans notre liturgie de mariage. Mais bon, ça, « c'est
ma vie ».
Et
bien justement : l'histoire de Ruth est une histoire qui nous
dit que Dieu agit dans nos vies, qu'il agit même dans nos erreurs et
qu'en fait, nous devrions nos vies inscrites dans le grand plan de
Dieu. C'est l'histoire de Ruth.
Cette histoire, elle
commence à l'époque des Juges (v.1), une période de chaos
politique, moral et spirituel. L'auteur raconte qu'en plus de ce
contexte déjà difficile : « une
famine survint dans le pays. Un homme de Bethléhem en Juda partit
séjourner avec sa femme et ses deux fils dans la campagne du pays de
Moab.2 Cet homme s'appelait Elimélek, sa femme Noémi et ses
deux fils Mahlôn et Kilyôn. Ils faisaient partie des Ephratiens, de
Bethléhem en Juda. Ils parvinrent en Moab, dans la campagne, et s'y
établirent. »
Israël
et Moab étaient deux nations voisines, mais surtout ennemies, qui se
livraient une guerre sans merci. C'est là qu'on voit le premier
point de l'histoire de Ruth. Elimélek et sa famille font le choix de
quitter le pays donné par Dieu pour aller s'installer dans une
nation païenne. Et on ne peut même pas dire que c'est la faim qui
les a poussés, car Noémi dira qu'elle était « dans
l'abondance » quand elle est partie ! L'histoire commence
avec un manque de foi et une infidélité d'une famille israélite
qui, comme Lot allant vers Sodome, fait le choix de la facilité.
Hélas pour cette famille, les choses vont mal aller
3 Elimélek, le mari
de Noémi, mourut là et elle resta seule avec ses deux fils.4 Ils
épousèrent des femmes moabites, dont l'une s'appelait Orpa et
l'autre Ruth. Ils demeurèrent là une dizaine d'années,5 puis
Mahlôn et Kilyôn moururent à leur tour, et Noémi resta seule,
privée à la fois de ses deux fils et de son mari.
Quelle
suite de deuils ! Quelle tristesse ! Mais tristesse aussi
de voir que la famille d'Elimélek s'était encore plus enfoncée
dans l'infidélité en mariant les fils avec deux Moabites païennes !
A présent Noémi n'avait
plus rien qui la retenait en Moab : Lorsqu'elle
apprit que l'Eternel était intervenu en faveur de son peuple et
qu'il lui avait donné de quoi se nourrir, Noémi se mit en route
avec ses deux belles-filles pour rentrer du pays de Moab.7 Elles
quittèrent donc ensemble l'endroit où elles s'étaient établies et
prirent le chemin du pays de Juda.8 Alors Noémi dit à ses deux
belles-filles:---Allez et rentrez chacune dans la famille de votre
mère! Que l'Eternel soit bon pour vous, comme vous l'avez été pour
ceux qui sont morts et pour moi-même.9 Qu'il vous donne à
chacune de trouver le bonheur dans un nouveau foyer.Puis elle les
embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à
gros sanglots10 et lui dirent:
--Non! nous t'accompagnerons dans ta patrie.
--Non! nous t'accompagnerons dans ta patrie.
La
culture de l'époque demandait à une belle-fille de demeurer avec sa
belle-famille, même si son époux venait à mourir. Mais Noémi est
conscient des difficultés qui attendent ses brus : elles vont
devenir des étrangères pauvres, et il est douteux qu'on homme
israélites leur propose de se remarier... Noémi estime donc
préférable pour les deux jeunes femmes de rester dans leur pays et
elle les libèrent de leurs obligations.
Opra
et Ruth insistent pourtant pour rester avec leur belle-mère. Mais il
semble que pour Opra, il ne s'agisse que d'une politesse formelle.
Pour Ruth, c'est différent :
Retournez
chez vous, mes filles, allez! Je suis trop âgée pour me remarier.
Et même si je disais: «J'ai de quoi espérer des enfants, je me
donnerai à un mari cette nuit même et j'en aurai des
fils,13 attendriez-vous qu'ils aient grandi et renonceriez-vous
pour cela à vous remarier? Bien sûr que non, mes filles! Je suis
bien plus affligée que vous, car l'Eternel est intervenu contre
moi.»14 Alors les deux belles-filles se remirent à sangloter.
Finalement, Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth resta avec elle.
Orpa,
libérée de ses obligations, fait le choix de saisir cette
opportunité et de redémarrer une nouvelle vie. Mais Ruth, elle,
reste avec Noémi ! « Non, je suis vraiment sérieuse :
je reste avec toi !! »
Ce
qui explique l'attitude de Ruth, ce n'est pas tant son attachement à
Ruth mais sa foi évidente dans le vrai Dieu. Quand Noémi insiste
encore en disant qu'Orpa est repartie vers son peuple et ses dieux,
la réponse de Ruth est catégorique : N'insiste pas (...)
partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai;
ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.
Ruth
était païenne d'origine ; peut-être s'était-elle pliée aux
rituels juifs pour se marier (à moins que ce ne soit son époux qui
ait suivi les rituels païens). Mais, d'une façon ou d'une autre,
Dieu a agi dans la vie de Ruth et l'a amenée à se tourner vers lui.
Cela ne veut pas dire que les enfants de Dieu aient le droit de se
marier avec des incroyants : Dieu ne promet pas la conversion du
conjoint et il ne faut pas le tenter ! Ce qui est vrai, c'est
que Ruth avait la foi
ton
peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.
Mon
peuple, MON Dieu
Un
auteur chrétien des premiers siècles, Tertullien, a dit « on
ne naît pas chrétien, on le devient ». Hélas, beaucoup
confondent la foi et la religiosité. Il y a une différence ?
Oh oui, et une différence vitale ! La religiosité, ce sont ces
baptêmes que des gens qu'on n'a pas vu au culte depuis 20 ans
demandent pour leur enfant qui vient de naître ; la
religiosité, ce sont ces familles qui s'attendent à ce que le
pasteur répondre « présent » pour enterrer un païen
notoire, la religiosité, ce' sont ces « premières
communions » qui sont la plupart du temps les dernières... La
religiosité est un ensemble de rituels vides de sens et de toute
valeur spirituelle. La spiritualité, ce sont des milliers de gens
baptisés, confirmés, mariés au temple partis vers l'enfer !
La foi, elle, est personnelle
La
vraie foi, elle, est personnelle : Ruth peut dire « mon
Dieu ». La foi, elle est vivante et active : c'est par la
foi que Ruth suit Noémi et change de vie ; et c'est
vrai que le fruit d'une authentique conversion, c'est une vie
changée !
C'est
par la foi que Ruth a marché, et c'est ainsi qu'elle devenue (sans
même le savoir) un chaînon dans le plan du salut divin. A
Bethléem ; Ruth va rencontrer un homme juste et bon, Boaz. Boaz
est de la famille de Noémi, et Il dispose de ce que l'on appelle le
« droit de rachat » [quand le proche parent d'un défunt
possède le droit de rachat sur ses terres, le devoir d'épouser la
veuve du défunt laissée sans descendance et la possibilité de
racheter un parent tombé en esclavage). Et Boaz, contrairement à
beaucoup d'hommes de cette époque ne va pas fuir cette
responsabilité. Boaz épouse Ruth et ils ont un fils Obed. Obed aura
un fils Jessé et Jessé sera le père de David, qui deviendra roi
d'Israël et ancêtre selon les hommes de notre Seigneur
Jésus-Christ. Ruth a, dans la foi, contribué à amener le Sauveur
promis.
Près
de 12 siècles après, Jésus est né à Bethléem « ville de
David », de Boaz, de Ruth...
Dieu VOUS pardonne VOS
péchés, parce que le Messie promis, auquel croyait Ruth, est enfin
venu racheter le monde. Comme le dit Pierre en Actes : « Mais
Dieu a accompli de cette manière ce qu'il avait annoncé d'avance
par tous ses prophètes: le Messie qu'il avait promis d'envoyer
devait souffrir (…) Tous les prophètes ont parlé de lui en disant
que tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses
péchés. »
Devant
Jésus, nous sommes comme Ruth appelés à un foi personnelle, votre
foi personnelle. Peu importe que vous veniez d'une famille croyante
ou, comme Ruth, des ténèbres du paganisme. La seule question est
celle du vieux cantique « Que feras-tu de Jésus ? ».
Est-ce que tu peux dire comme l'apôtre Thomas : « il est
mon Sauveur et mon Dieu »
L'histoire
de Ruth c'est aussi celle de Noémi. Noémi qui a connu tant
d'épreuves et de tragédies dans sa vie, mais qui a aussi pu voir
l'onction de Dieu, qui guérit, qui restaure, à tel point que ses
amies ont pu lui dire « Dieu te fait revenir à la vie »
(4.15NBS)
C'est
une histoire qui nous incite en l'espérance, parce qu'elle nous
montre que les épreuves et même nos erreurs n'empêcheront pas les
bénédictions du Seigneur de se déverser sur nous.
Paul dit en Romains :
« Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous? Dieu fait
concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont
été appelés conformément au plan divin. »
Noémi
a pu croire que Dieu se déchaînait contre elle, mais la Bible
assure le contraire au croyant : Dieu est avec nous et pour
nous. C'est aussi cela
l'histoire
de Ruth.
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