lundi 19 octobre 2009

HEBREUX 5.1-10

1 ¶ Tout grand–prêtre est choisi parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés.
2 Il peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l’ignorance et qui s’égarent, parce qu’il est lui aussi exposé à la faiblesse.
3 A cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres.
4 De plus, on ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand–prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron.
5 Il en est de même pour le Christ. Ce n’est pas lui qui s’est attribué, de son propre chef, l’honneur de devenir grand–prêtre, mais c’est Dieu qui lui a déclaré : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je fais de toi mon enfant.
6 Et, dans un autre passage : Tu es prêtre pour toujours dans la ligne de Melchisédek.
7 Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu.
8 Bien qu’étant Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert.
9 Et c’est parce qu’il a été ainsi amené à la perfection qu’il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel :
10 ¶ Dieu, en effet, l’a déclaré grand–prêtre dans la ligne de Melchisédek.





Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, amen+

Chers frères et sœurs,
Quand on parle d'obéissance, on a plutôt tendance à penser aux enfants. Chez eux, on apprécie l'obéissance (chez les siens, et parfois encore plus chez ceux des autres). Mais aune fois qu'on passe à l'âge adulte, la notion d'obéissance devient beaucoup plus difficile à accepter. Dans notre société, "obéissance" tend à être rapproché de "servitude". Et pourtant, pourtant, obéir n'a jamais été une marque d'infériorité! C'est quelque chose que Dieu encourage. ET ce que notre texte nous invite à faire, c'est à redécouvrir l'art perdu de l'obéissance.

Un jour, Jésus a reproché à ses adversaires pharisiens qu'ils honoraient Dieu en paroles mais que leur cœur était loin de lui. Les Pharisiens avaient une apparence externe d'obéissance, mais à l'intérieur, quelque chose n'allait pas du tout. C'est une des caractéristiques de notre foi: deux personnes peuvent accomplir le même acte avec des résultats différents: l'une sera bénie et l'autre condamnée. Pensez à Caïn et à Abel qui ont tous les deux apporté des sacrifices à Dieu: l'un a été accepté et l'autre rejeté. C'est que le plus important n'est pas tant l'action que son motif.
J'ai assisté dans ma vie à des dizaines et des dizaines de cultes (ou de messes), dans tous les milieux. Rien ne me dérange plus que le manque de respect qu'on voit trop souvent au début des cultes. Avons-nous conscience, y compris lorsque nous prions dans le secret de notre chambre, que nous nous trouvons devant notre Dieu, le créateur de l'univers. Comment se fait-il que trop de chrétiens prennent plus garde quand ils s'occupent de leur barbecue que lorsqu'ils s'approchent du grand Dieu qui est un feu consumant?

La vie de Christ sur terre est un exemple d'obéissance. Comment Jésus a-t-il montré son obéissance, sa soumission? Il "a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort" (v.7). Le mot traduit par "supplication" veut dire "branche d'olivier". Nous savons qu'à l'époque, quand une personne demandait du secours, elle mettait au bout d'une branche d'olivier des bouts de laine blanche pour montrer qu'elle avait besoin d'aide. Voilà à quoi ressemblaient les prières de Jésus; alors même qu'il était Dieu, il n'a pas craint de s'approcher du Père dont il savait qu'il avait terriblement besoin chaque jour.
Notre Seigneur, dans son humilité, n'utilisait pas sa toute-puissance. IL avait donc besoin du soutien d'en haut pour faire échec au Diable, pour rester fort et accomplir sa mission.
Notez aussi la force de la prière de Christ "avec de grands cris et des larmes". Jésus n'était pas trop fier ou orgueilleux pour implorer l'aide dont il avait besoin. Alors qu'il se trouvait déjà à l'ombre de la Croix, dans le jardin de Gethsemané, sa prière se fit si intense que la Bible nous dit que sa sueur se changea en gouttes de sang. Sur la Croix même, Christ a crié à Dieu "pourquoi m'as-tu abandonné?" et au moment de mourir "Père, je remets mon esprit entre tes mains".
Pourquoi Jésus a-t-il fait tout cela? Parce qu'il savait que Dieu était celui qui "pouvait le sauver de la mort". Jésus savait que seul Dieu pouvait lui faire vaincre la mort et le ramener glorieusement à la vie. Il savait qu'il ne pouvait pas y arriver tout seul. Il savait qu'il avait besoin du Père pour assurer notre salut.

Et qu'est-il arrivé? Avant tout, Dieu a entendu Jésus et lui a donné la force d'aller jusqu'au bout pour nous et il l'a ressuscité.
Deuxièmement, Jésus a appris par l'obéissance par la souffrance. Jésus a été rejeté, calomnié, pourchassé. Il a vécu une vie errante, incompris des gens qui l'entouraient. Et pendant tout ce temps, il savait que s'approchait le moment où il devrait mourir d'une mort affreuse pour le pardon des péchés du monde.
Et nous sommes heureux, frères et sœurs, que Jésus ait obéi. Pourquoi? Parce que Jésus est venu accomplir la volonté de son Père. Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’oeuvre qu’il m’a confiée (Jean 6.34);
Avant d'aller à la Croix, une des dernières prières de Jésus a été pour dire "Père, non pas ma volonté, mais la tienne". Si Jésus avait reculé, s'il s'était rebellé, il aurait échoué dans sa mission et dans l'œuvre du salut. Mais il a obéi au Père, il a suivi le chemin qui lui avait été tracé. Voilà pourquoi notre texte dit qu'il a été amené à la perfection. Cela peut sembler étrange comme expression, mais le terme signifie aussi "accompli": Jésus a accompli sa mission: il nous a apporté le salut. C'est ce qu'il a dit sur la croix: "tout est accompli"! Voilà comment il est devenu, "pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel" (v.9).

Mais que voilà une phrase elle aussi susceptible d'être mal interprêtée. Si vous parlez à des Mormons, ils l'utiliseront pour expliquer leur doctrine du salut: à cause de notre péché, nous avions une dette envers Dieu. Jésus a payé pour nous, mais à présent c'est envers lui que nous avons cette dette et nous devons la payer par une vie d'obéissance (être baptisé, payer la dîme, partir en voyage missionnaire…). J'ai donc dit un jour à un Mormon que Jésus ne faisait pas dans le rachat de crédit!
Jésus est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel. Le mot traduit par auteur peut aussi l'être par "source". Le mot évoque le jaillissement de l'eau vive, et Jésus lui-même l'a utilisée.
Le salut est un don. Quelque chose que nous n'avons pas à payer, quelque chose surtout que nous serions incapables de payer!
Quand Jésus est mort pour nous, il a ouvert une source inépuisable de justice et de sainteté qui nous rend justes aux yeux de Dieu. Et si nous utilisions ce passage pour dire qu'il faut que nous fassions tout ce que Jésus nous dit de faire (aimer nos ennemis, etc…) nous devrions dire que la Bible se contredit .
Mais regardons bien au contexte. Comment Jésus a-t-il obéi? Il l'a fait par son attitude, par son humilité. Il a reconnu que dans son état d'humiliation, lors de sa vie terrestre, il ne pouvait se sauver lui-même et qu'il avait besoin du Père. Jésus l'a fait dans la foi. Il a obéi en priant et en suppliant Dieu de le libérer de la mort. Christ a ainsi montré qu'il savait OU trouver le secours.
Le problème, c'est que peu nombreux aujourd'hui sont ceux qui savent reconnaître qu'ils ne peuvent pas s'en sortit tous seuls, qu'ils sont incapables de se purifier eux-mêmes de leurs fautes. Mettre genou à terre devant Dieu, l'adorer, avoir recours à lui??? Bah!! On sait bien comment sont traités ceux qui affirment leur foi aujourd'hui: comme des demeurés et des fondamentalistes! (en tout cas, quand ils sont Chrétiens, ça ne marche pas avec toutes les religions…).
Et même nous en tant que chrétiens, alors que lorsque chaque dimanche nous nous approchons du trône de grâce par la prière de confession; avons-nous vraiment un esprit obéissant et soumis?
Je me demande souvent si ceux qui négligent le culte ne le font pas parce qu'ils pensent que Dieu leur doit d'avoir une relation avec eux.
Quelle attitude avons-nous quand nous approchons de Dieu? Est-ce que c'est "Seigneur, je ne mérite pas de venir devant toi et je ne le peux que par ta grâce" ou bien "Seigneur, donne-moi ce que je veux"? Deux façons de s'approcher de Dieu, mais quelle différence entre elles!!

La deuxième façon dont l'exemple de Christ illustre l'obéissance qui est attendue de nous se trouve dans le fait que Jésus a fait ce que le Père lui demandait, qu'il a accompli sa mission. Qu'est-ce que Jésus veut de nous. La meilleure réponse se trouve je crois en Jean 3, où Jésus explique à Nicodème qu'il doit naître de nouveau. Et Nicodème, ce grand chef religieux ne comprend pas! En fait, ce que Jésus lui disait c'était "ne crois pas que ton statut, ta puissance, ton prestige ou tes œuvres peuvent te donner un accès à Dieu. Laisse-tomber tout cela et laisse-moi te sauver". Le message de Christ, c'est qu'il nous a acquis notre salut par son obéissance, sa mort et sa résurrection. Nous n'avons qu'à croire!



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