lundi 12 octobre 2009

MARC 9.38-50

Mar 9:38 Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas.
Mar 9:39 Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi.
Mar 9:40 Qui n'est pas contre nous est pour nous.
Mar 9:41 Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.
Mar 9:42 Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.
Mar 9:43 Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,
Mar 9:44 que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.
Mar 9:45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,
Mar 9:46 que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.
Mar 9:47 Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,
Mar 9:48 où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.
Mar 9:49 Car tout homme sera salé de feu.
Mar 9:50 Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? (9:51) Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.


Chers frères et sœurs,

Depuis quelques semaines, nous nous sommes mis à l'écoute du témoignage que Marc rend à Jésus.
Et, en fait, ce que Marc nous a montré, c'est ce qu'être un Chrétien veut dire. Nous avons vu qu'être Chrétien, c'est dire à Jésus, avec les apôtres, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Nous avons vu, la semaine dernière, qu'être Chrétien, c'est entrer dans une démarche de service humble, en disant, avec Jean-Baptiste, "il faut qu'il croisse, et que je diminue".

J'ai presque envie de vous dire que Marc continue aujourd'hui sa "feuille de route du disciple". Il le fait, non pas en non demandant de passer le sel, mais en nous montrant que Jésus nous demande d'être le sel du monde.

Le sel est pour nous un produit commun, d'utilisation courante. Mais, à l'époque de Jésus, il avait une grande valeur. Les soldats étaient même payés avec des rations de sel, et c'est de là que vient notre mot "salaire". Et nous, chrétiens, devons être "salés" : "comportez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, pour que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun" Col 4.5-6.

La semaine dernière, nous avons vu Jésus remettre un peu les apôtres à leur place alors qu'ils se demandaient qui était le plus grand d'entre eux. Pour leur montrer quelle devait être leur attitude d'humilité, il leur a donné l'exemple d'un enfant qu'il a placé au milieu d'eux, pour leur dire de cesser leurs dérisoires petits jeux de pouvoir. Et bien, pourtant, les apôtres continuent!
Jean, peut-être pour se rattraper, fait son rapport à Jésus: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. (on a bien fait, chef, hein, hein?)
Remarquez la raison: le problème n'est pas que l'homme ne croit pas vraiment en Jésus, le problème n'est pas qu'il est un faux exorciste, le problème est qu'il ne figure pas parmi le petit groupe qui entoure Jésus.
Le problème des apôtres est qu'ils se conduisent comme des gens qui auraient acquis une franchise sur le nom de Jésus. Alors, quand quelqu'un qui ne fait pas partie du club agit au nom du Seigneur, ça se passe mal (même si le Nouveau Testament nous montre les mêmes apôtres incapables d'opérer un exorcisme).
Pourtant, nous n'avons pas de raison de croire que l'homme en question n'est pas un authentique croyant en Jésus. Et c'est là la seule chose qui importe au Seigneur, sa réponse est tellement claire qu'elle n'a pas vraiment besoin d'explication.
Ce que Jésus condamne ici, c'est un esprit territorial. Trop nombreux sont ceux qui se comportent comme si leur église était tellement supérieure aux autres que l'Esprit n'agirait pas dans ces dernières. L'esprit véritablement œcuménique de la Réforme luthérienne nous préserve de cette erreur. Luther n'a jamais voulu créer une nouvelle église qui porterait son nom. Depuis 1517, la seule chose qui nous intéresse, c'est de ramener l'Eglise à confesser et à vivre des vérités qui ne sont pas luthériennes mais bibliques! Ces vérités, nous nous réjouissons quand nous les entendons dans l'enseignement d'autres églises, quelles qu'elles soient!
Ne commettons pas l'erreur des apôtres qui pensaient que Jésus leur appartenait. La vérité, si magnifiquement exprimée dans nos confessions, ne nous appartient pas! Elle est à Dieu parce qu'elle vient de Dieu. Dieu est la vérité, puisque Jésus a dit "Je suis le chemin, la vérité et la vie". Et si Dieu veut se servir d'autres que nous pour porter son message, posons-nous la question de savoir si ce n'est pas parce que nous ne nous sommes pas montrés assez disponibles ou fidèles envers la mission qu'il nous a confiés.

Ce que Jésus a au cœur, en fait, ce n'est pas la sensibilité ou l'ego des apôtres. C'est le bien de ceux qui lui appartiennent. Le Seigneur continue et dit:
Mar 9:42 Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.

Parce que Jésus a parlé des enfants un peu avant, beaucoup croient qu'il en est encore question dans ce passage. En l'occurrence, ces "petits" là sont des chrétiens de très fraîche date ou des gens dont la foi n'est encore que fragile et imprécise. Jésus dit ici "ne faites rien qui puisse amener un de ceux-là à chuter, qui puisse jeter le doute et le désarroi dans leur âme sinon…sinon quoi? Il vaudrait qu'on lui mît une grosse meule autour du cou et qu'on le jetât à la mer. Ici, il est probable que Jésus se réfère aux meules mues par des ânes.
En fait le Seigneur est en train de dire " ne vous conduisez pas de façon à être un obstacle sur la route qui mène à moi, ne devenez pas une pierre d'achoppement pour un jeune chrétien, sinon il vaudrait mieux pour vous que la Mafia vous mette 20 kg de ciment aux pieds et vous jette aux poissons parce que vous aurez à m'en rendre compte".
Nous devons être conscients frères et sœurs, que nos actes parlent beaucoup plus fort que nos paroles et que nos vies sont le seul évangile que bien des gens auront sous les yeux. Et si nous, qui nous affirmons Chrétiens, qui portons nos jolies croix huguenotes, qui avons des poissons Ichtus sur nos voitures nous comportons de façon qui déshonore le nom de Christ, nous devenons un terrible repoussoir pour ceux qui ont pourtant besoin d'un Sauveur!!

Ici plus que jamais frères et sœurs nous devons entendre la Loi ET l'Evangile.
Oui, même si cela nous effraie, Jésus (le si gentil Jésus) est bien en train de dire que nous aurons à rendre des comptes si nos actes et nos paroles empêchent ou découragent ceux qui sont autour de nous de venir à lui.

Mais nous devons aussi entendre avec joie la bonne nouvelle: nous pouvons pécher dans ce domaine, mais ces péchés-là aussi ont été couverts totalement, pleinement par le sang de Jésus-Christ. Je serais pour vous une occasion de chute si je ne vous le disais pas!

La grande vision de Jésus dans ce passage c'est de nous dire "soyez différents, soyez conscients de la puissance de ce que vous faites et de qui vous êtes".
Et c'est pour cela que notre passage se termine sur l'image du sel. Le sel donne du goût aux aliments et il les préserve. C'est ce que nous sommes appelés à être: donner un goût différent à un monde qui a si souvent une saveur amère et le préserver par notre présence dans l'action pourrissante du péché.
Or le sel de la Mer Morte, qu'on utilisait dans le pays à l'époque, a la particularité d'être mélangé d'impuretés qu'il perdait toute saveur caractéristique. Faisons attention, car nous aussi pouvons être contaminés par le monde, la société qui nous entoure et qui a des valeurs, des façons de faire et de vivre qui ne sont pas celles du Royaume de Dieu: nous risquons de perdre la saveur que donnent la foi et l'espérance si nous nous conformons, si nous cessons d'être différents.

C'est à cela que nous sommes appelés en tant que disciples de Christ. Et si le Seigneur nous invite à être en paix les uns avec les autres, c'est bien par ce que l'Eglise doit être ce lieu où chacun de nous va pouvoir venir puiser l'amour et la force qui lui permettront d'être le sel de la terre et la lumière du monde, à la gloire de celui qui nous a aimés le premier.
Que son saint nom soit béni parmi nous.
Amen.

Aucun commentaire: