samedi 1 mai 2010

APOCALYPSE 21.1-6





21.1
Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus.
21.2 Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux.
21.3 Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.
21.4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.
21.5 Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables.
21.6 Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.




Chers frères et soeurs en Christ,

Ca fait un certain temps que les gens de notre génération sont mariés mais je me souviens bien que plusieurs fois, les nouvelles épouses ont ignoré jusqu'au dernier instant la destination de leur voyage de noces.
Ce n'est pas la même chose avec l'Eglise, qui est l'épouse de Christ. L'Eglise , qui est composée de tous les vrais chrétiens, sait où elle va: vers le ciel. C'est là notre destination finale, notre ligne d'horizon en tant que croyants. Peu impote les circonstances de nos vies, si nous avons placé notre foi en Jésus-Christ, c'est là-bas qu'il nous mène.
Mais, le ciel, c'est comment? Notre texte de l'Apocalypse de ce dimanche nous aide à le comprendre un peu mieux. C'est la septième vision qu'a reçu l'apôtre Jean: le Ciel. C'est aussi la dernière.

Il est difficile d'examiner de façon complète tous les aspects de cette vision, et ce que nous allons faire ensemble c'est nous concentrer sur trois pistes qu'elle nous apporte.

Tout d'abord, nous voyons de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Dieu annonce ce qu'il va faire et il veut que nous en saisissions l'étendue. Le Seigneur ne va pas se contenter de réparer notre vieux monde. Ce n'est pas un rafistolage : il va en créer un nouveau. La radicalité de cette nouvelle création, sa différence fondamentale avec l'ancienne, on la trouve dans un détail: la mer a disparu.
Si vous êtes amateur de surf ou de plongée, vous le regretterez peut-être. Mais ce que nous avons là, ce n'est pas une description physique, topographique d'une sorte de paradis de vacances que Dieu crée pour nous, type « beau gîte tout confort, accès à la plage en 5 minutes ».
Ce que cette vision veut nous faire comprendre, c'est l'impact de la présence de Dieu dans le monde. En effet, la mer (les vastes étendues d'eau de façon générale) est souvent dans la Bible le symbole des forces du chaos et de la mort. C'est pour cela que quand Jésus a marché sur l'eau, ce n'était pas un tour de magie: il voulait nous montrer qu'il était maître de la mort et que celle-ci ne pourrait le vaincre. Et c'est parce qu'il avait cette puissance te qu'il voulait la déverser pour nous qu'il a dit à ce moment là « N'ayez pas peur » à ses disciples effrayés.
N'ayons pas peur, frères et soeurs. Nous vivons dans un monde dur, cruel mais il ne durera pas éternellement. Dieu va créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre? A quoi ressembleront-ils exactement? Nous n'en savons rien, mais Dieu et ceux qui lui appartiennent seront tous réunis pour y vivre.

Il y a une seconde image: celle de la cité sainte, la Nouvelle Jérusalem. Au centre du cile pour ainsi dire, il y a une ville. Pour un gars de la campagne comme moi, c'est très dur à accepter. Cette ville, les chapitres 21 et 22 la décrivent à la fois comme le cadre de vie des croyants de la nouvelle création et comme cette communauté elle-même. Nous habiterons la Nouvelle Jérusalem et nous serons la Nouvelle Jérusalem.
Et, encore une fois, ce qui caractèrise le plus la Nouvelle Jérusalem, c'est la présence de Dieu.

Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux (21.3).
Le tabernacle, c'était la demeure de Dieu dans l'Ancienne Alliance, lorsqu'il avançait avec son peuple. De même, en Jean 1.14, comme nous l'avons vu dans les études bibliques de Saint-Maixent il est littéralement dit qu'en Jésus Dieu a « tabernaclé » parmi nous, il a habité parmi nous.

Elle sera sans doute magnifique cette Jérusalem céleste quand nous y serons. Mais le plus important est de savoir qu'alors nous serons au plus près de Dieu ou, plutôt, que Dieu sera tout proche de nous. Et c'est Dieu qui commence ce mouvement. Notez que la Nouvelle Jérusalem descend: ce n'est pas nous qui montons.
Dieu vient vers son peuple pour être avec lui. Sa présence n'est plus celle du tabernale ou du temple de Jérusalem. Il y a une proximité nouvelle, comme celle d'un père pour ses enfants, un père qui prend soin de ses enfants qu'il aime. A ce moment:

21.4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

Certains ne veulent plus parler du ciel. Ils disent que l'Eglise s'est trop longtemps servi de versets comme celui que nous venons de lire pour dire aux plus pauvres: « vous êtes misérables et exploités? C'est très triste mais après tout, l'essentiel pour le Chrétien, c'est le Ciel ». Ils ont raison, mais hélas, la réaction à cette tendance néfaste ne s'est pas vraiment plus positive. Ce n'est pas parce qu'on va contre une erreur qu'on est dans la vérité.
L'Eglise a voulu cessé d'avoir un torticolis à force de regarder vers le Ciel et elle décidé de mettre les mains dans le cambouis des luttes politico-sociales (de droite ou de gauche).Mais le problème, c'est que ce genre de combat tend toujours à vouloir amener le paradis sur Terre. C'est ce que promettait, entre autres, le Marxisme. On a vu les résultats...Je crois que la vision de Jean nous appelle à un pessimisme: il ne s'agit pas de dire que nous ne devons rien faire pour répondre aux grands problèmes humains en tant que citoyens, mais en tant que Chrétiens nous devons aussi toujours nous rappeler qu'aucun système politique ou social n'apporttera jamais le bonheur complet à l'humanité.

C'est Dieu seul qui pourra essuyer toutes nos larmes. Il le pourra parce que, comme nous le montre la troisième partie de la vision, c'est lui qui dirige l'ensemble de l'histoire te donc aussi nos vies personnelles:

21.5 Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables.
21.6 Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin.

« Je fais toutes choses nouvelles ». C'est un des messages clés qui traverse le livre de l'Apocalypse. « c'est fait »: ce sont des paroles qui font clairement écho au « tout est accompli » que Jésus a prononcé avant de mourir.
Le plan du salut est achevé. La Bible commence avec l'introduction du chaos dans la création et s'achève avec la restaurationde toutes par la puissance de Dieu.Ce sont presque les dernières paroles de l'Ecriture Sainte, mais elles ne sont pas un point final. Au contraire, elles sont une porte ouverte sur la vraie vie.
La vraie vie, voilà ce que tous les humains recherchent en réalité, quelque soit la forme que prend leur recherche. Et Dieu veut nous donner cette vraie vie:
A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.
Essuyer les larmes, ça veut dire guérir notre passé. Donner à boire l'eau de la vie, c'est assurer notre futur. Et c'est Dieu en fait qui se donne. Il se donne en Jésus qui offre à tous ceux qui croient en lui le pardon de leurs fautes. Dieu se donne: gratuitement, sans que nous ayions à payer un prix quelconque.
Vous connaissez sans doute ces annonces « recevez votre livre gratuitement ». Vous vous en méfiez sans doute, parce que vous savez qu'en fait la compagnie qui vous le propose veut vous vendre quelque chose d'autre.
Et je crois que nous pouvons parfois avoir la même attitude face à la grâce de Dieu. Nous pouvons nous dire « si çe ne coûte rien, c'est que ça n'a pas de valeur » ou bien encor « il n'y a que ce que j'ai payé qui est à moi ».
Mais dans le Royaume de Dieu, il n'y a que ce que nous avons reçu qui est vraiment à nous. La question est: est-ce que nous avons vraiment soif? Est-ce que nous voulons être rassasiés? Est-ce que nous voulons boire de cette eau de vie que le Seigneur veut nous offrir?

Ce tetxe invite notre réponse. Réponse à l'offre du salut que Dieu nous adresse. Réponse aussi, en tant que croyants, à la réalité qui est décrite dans ce passage. Pour résumer,
-la nouvelle création n'est pas quelque chose que nous accomplissons. Ce n'est pas à nous de la façonner de la contruire. Encore une fois, comme nous l'avons déjà vu tout à l'heure, ce n'est pas à nous d'amener la Nouvelle Jérusalem sur la terre. A chaque fois que l'Eglise a essayé de le faire, ça s'est mal passé. Et à chaque fois que des idéologies non-chrétiennes ont essyé d'apporter le bonheur universel les résultats ont été tout aussi désastreux.
-le fait que nous attendiosn l'avènement de cette nouvelle création n'implique pas que nous cessions de nous préocupper de l'ancienne. Quand j'entends des chrétiens dire que nous ne devons pas nous occuper de l'urgence climatique parce que de toute façon ce monde est appelé à disparaître bientôt, j'ai envie de hurler. La Nouvelle Création n'est pas une sorte de Plan B, une roue de secours, le moyen pour nous de nous laver les mains de ce qui peut arriver dans notre société.
La Nouvelle Création, encore une fois, c'est la pleine présence de Dieu parmi son peuple. Mais de cette présence, nous avons déjà les prémices. Paul dit en Corinthiens « si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création » (2 Co 5.17). Tous ceux qui sont entrés par Jésus dans l'amour de Dieu sont de mini nouvelles créations parce qu'ils connaissent la présence de Dieu. Ils réalisent « je sais que Dieu m'aime, qu'il m'a racheté par le sang précieux de son Fils bien-aimé et qu'il veille sur moi ».
Mais il y a plus, beaucoup plus. Car ceux qui sont de nouvelles créations, ceux qui sont marqués par la présence de Dieu dans leur existence vont aussi être les témoins de cette présence dans le monde.
Cette présence elle commence par notre témoignage quand nous partageons la Bonne Nouvelle avec nos amis, nos voisins. Elle commence quand l'Eglise fait ce qu'elle a à faire pour sécher les larmes de ceux qui pleurent. A ce moment là, Dieu commence sa nouvelle création.
Une nouvelle création que l'on peut deviner dans toute église qui est une communauté centrée sur la Parole et l'amour fraternel est vécu.
Une nouvelle création que l'on peut deviner dans le culte et la prière de l'église locale rassemblée autour de son Seigneur.
Une nouvelle création dont nous voyons les premier signes quand Dieu rassemble le peuple qui lui appartient dans l'église et qu'il y monte sa puissance, pour le salut des humains et pour sa plus grande gloire.

Amen.

Aucun commentaire: