mardi 14 septembre 2010

PSAUME 123





123.1Cantique des degrés, Je lève mes yeux vers toi, Qui sièges dans les cieux.
123.2 Voici, comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leurs maîtres, Et les yeux de la servante sur la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux se tournent vers l'Éternel, notre Dieu, Jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous.
123.3 Aie pitié de nous, Éternel, aie pitié de nous! Car nous sommes assez rassasiés de mépris;
123.4 Notre âme est assez rassasiée Des moqueries des orgueilleux, du mépris des hautains.



Nous poursuivons notre route avec les psaumes des montées. Les cantiques des montées sont des chants de voyage pour les pèlerins en route vers Jérusalem. Ils s’en vont célébrer l’Éternel à l’occasion des trois
grandes fêtes annuelles de l’Ancien Testament. Au Ps. 120, le pèlerin se sent loin de Jérusalem. La route est raboteuse. Au Ps. 121, le pèlerin poursuit sa route avec l’assurance que Dieu le protège.
Au Ps. 122, le pèlerin est tout joyeux d’arriver à Jérusalem. Nous aurions pu penser que les psaumes suivants seraient des grands psaumes de célébration. Pas du tout. Au contraire, notre pèlerin vit des gros problèmes. Il crie à l’aide. Quand on part en voyage, au début on est occupé à se préparer, ensuite c’est l’excitation du voyage. Puis, après quelques jours de vacances, on commence à relaxer. La fatigue commence à sortir. Les problèmes refont surface dans notre esprit. On a l’impression que ce pèlerin vit quelque chose d’un peu semblable. Il était confiant, enthousiaste, joyeux. Et puis maintenant, il vit un creux.
Le Ps. 123 est un chant de voyage que Dieu nous a donné pour nous aider sur la route, quand la fatigue et les problèmes se mettent apparaissent. C’est un psaume qui vient remettre nos problèmes dans une bonne perspective. Le Ps. 123 nous parle de la perspective du pèlerin. Nous allons voir:
1.
Le regard du pèlerin (v. 1-2)
2.
La prière qui en découle (v. 3-4)
1.
Le regard du pèlerin (v. 1-2)
C’est étrange, avant d’exposer son problème, le pèlerin commence par donner la solution. Il dit au v. 1:
“Je lève les yeux...” Ça fait penser au Ps. 121: “Je lève les yeux vers les montagnes...” Mais maintenant, il regarde encore plus haut que les montagnes. Il regarde au-delà des obstacles. V. 1: “Je lève mes yeux
vers toi qui sièges dans les cieux.” En hébreu, l’accent est mis sur Celui vers qui il regarde: “Vers toi je lève mes yeux.” Vers toi seul et vers personne d’autre. Quand nous avons des problèmes, nous sommes souvent tentés de fixer notre attention sur eux. Nous sommes tentés de nous apitoyer sur notre
sort. “Pauvre de moi.”
Certaines personnes essaient de nous encourager en nous disant: “Regarde à l’intérieur de toi-même; tu trouveras la solution.” Le pèlerin ne regarde ni vers le bas pour s’apitoyer ni à l’intérieur de lui pour se remonter le moral. Il regarde vers le haut, vers Celui qui règne au ciel. Le ciel est
tellement vaste et immense. Les rares fois où je voyage en avion, je suis toujours fasciné de voir comment les maisons et les voitures en bas sont minuscules. On dirait des jouets d’enfants miniatures. Nous
sommes tout petits, minuscules, et Dieu est tellement grand. Imaginez comment Dieu nous voit « d’en haut », même si cette image est bien sûr purement figurative.
Ce qu'elle veut nous faire comprendre, c'est que Dieu est immensément grand, plein de majesté. Il règne sur l’univers entier. C’est vers lui que je lève mes yeux, par la foi. Quelle belle perspective ça nous donne!
Vous connaissez peut-être ces appareils qu’on appelle GPS, “Global Positionnning System”, système de positionnement global. Le GPS est un système de géolocalisation par satellite. Les signaux
transmis par satellite nous permettent de connaître précisément notre position n’importe où sur terre. C’est très utile si on veut aller d’un point A vers un point B. On reçoit toutes les informations nécessaires pour
éviter de se perdre. Ce n’est pas nécessaire d’avoir un GPS. Une bonne vieille carte routière peut très bien faire l’affaire. Les pèlerins, dans l’Ancien Testament, n’avaient pas de GPS. Pourtant, ils savaient très bien
se positionner. Il ne fallait surtout pas qu’ils se perdent sur la route. Ils avaient besoin de se situer par rapport aux problèmes qu’ils vivaient à la maison, au travail, dans leur entourage. Ce pèlerin du Ps. 123 vivait de sérieux problèmes. Pour trouver la solution, il s’est servi d’un système de positionnement global très simple. “Je lève mes yeux vers toi qui sièges dans les cieux.” Il regardait vers Celui qui est plus haut
que nos satellites et plus puissant que nos technologies. Il regardait vers Celui qui veille sur nous. Ça lui permettait de se positionner par rapport à ses problèmes.
Quand nous prions, souvent nous commençons par exposer nos problèmes. “Seigneur, viens m’aider.”
Jésus nous dit: Quand vous priez, dites “Notre Père qui es aux cieux.” Prenons l’habitude de commencer par regarder à notre Père céleste. Considérons d’abord la place qu’il occupe. Quand toutes les solutions terrestres sont épuisées, quand tout espoir semble perdu, rappelons-nous quel grand Dieu nous avons au ciel, un Dieu qui règne sur l’univers.
Certains disent que si nous avons la tête au ciel, nous ne sommes plus bons à rien sur terre. La Bible nous dit exactement le contraire. Si nous avons la tête au ciel, nous serons les mieux préparés à vivre sur terre.
Tout d'abord, cela nous donnera une excellente perspective sur nous-mêmes. Le pèlerin en a fait l’expérience. V. 2:
“Voici: comme les yeux des serviteurs se tournent vers la main de leurs seigneurs, et les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux se tournent vers l’Éternel, notre Dieu, jusqu’à ce qu’il nous fasse grâce.” La comparaison est intéressante. Le pèlerin se compare à un serviteur et il compare Dieu à un maître. Le serviteur regarde la main du maître et il attend, il attend que sa main s’ouvre pour donner. Ce regard exprime une dépendance totale. La main du maître n’est pas cruelle, elle n’écrase pas,
elle pourvoit à nos besoins. Le serviteur attend que son maître comble ses besoins. Il dépend de lui. Il s'attend à lui. Il a besoin de lui.
Aujourd’hui, plusieurs diraient que ce pèlerin souffre d’un sérieux manque d’estime de soi. Il n’a pas appris à regarder à l’intérieur de lui-même, c’est évident. Il n’a pas trouvé cette force intérieure qui vient d’une source toute spéciale en dedans de lui-même. Pauvre pèlerin! Il ne doit pas s’aimer suffisamment. Il se considère dépendant comme un serviteur, imaginez! C’est quoi son problème? Il n’a pas de problème!
Il a exactement la bonne perspective sur Dieu et sur lui-même. Quand il regarde à Dieu, il se voit entièrement dépendant. Quand je regarde au grand Roi de l’univers, je me vois comme un serviteur qui a besoin du Roi.
Vous savez que notre liturgie a conservé l'usage très ancien du « sursum corda ». “Elevons nos coeurs”dit l'officiant, et le peuple répond « nous les tournons vers le Seigneur ». Ce que ses paroles nous aident à comprendre, c'est que le culte est avant tout action de Dieu et non pas action de la communauté réunie comme un certain protestantisme a voulu nous le faire croire. Nous sommes là pour regarder à Dieu pour tourner nos yeux et nos regards vers lui, parce que c'est lui qui va nous nourrir spirituellement par le corps et le sang de son Fils Jésus. La Bonne Nouvelle que nous célébrons à la Table du
Seigneur ne se limite pas à dire qu’il est mort pour nos péchés. Cette Bonne Nouvelle proclame qu’il est
ressuscité et qu’il est monté au ciel. Aujourd’hui, nous pouvons communier avec Jésus au ciel. De quelle
manière? En levant nos yeux vers lui, par la foi. Nous fixons nos yeux sur sa main. Nous attendons que sa
main nous donne la nourriture dont nous avons besoin. Nous attendons le pardon de nos péchés. Nous
attendons la force nouvelle qu’il nous donnera pour le servir. Nous attendons de sa main l’encouragement,
les délivrances, le secours dont nous avons besoin. Nous attendons tout de lui. Nous sommes entièrement
dépendants de lui. C’est la perspective d’un vrai pèlerin.
Mais le regard du pèlerin ne reste pas passif. Il se transforme en prière.
- 2 -
2.
La prière qui en découle (v. 3-4)
La foi du pèlerin n’est pas faible et chancelante. Il ne dit pas: “Nos yeux se tournent vers l’Éternel si peutêtre
il pourrait nous faire grâce.” Il dit: “Ainsi nos yeux se tournent vers l’Éternel, notre Dieu, jusqu’à ce
qu’il nous fasse grâce”. Sa confiance est solide. Il attend avec la certitude. Il ne sait pas quand il recevra,
mais tôt ou tard il recevra, il en est certain. Alors, la grande question: S’il est si certain de recevoir,
pourquoi prier? Il a seulement besoin d’attendre avec foi, n’est-ce pas? De toute manière, la main de son
Maître finira bien par s’ouvrir pour lui donner tout ce dont il a besoin. Le Ps. 123 pourrait se terminer à la
fin du verset 2. Mais non, il contient deux autres versets inspirés. Le regard du pèlerin se transforme en
prière. Ses yeux fixés vers Dieu l’amènent à ouvrir la bouche. Il n’attend pas passivement. Il ne se
contente pas de regarder vers le trône de Dieu. Il présente sa prière devant le trône de la grâce. Pourquoi
prier? Jésus nous dit: “Demandez et vous recevrez.” Il faut demander pour recevoir. La prière est le
moyen choisi par Dieu pour nous donner ce qu’il nous a promis. Le pèlerin prie parce que Dieu a promis.
Dieu a fait alliance avec nous et nos enfants. Il a promis son pardon, son secours, son Esprit Saint, ses
délivrances, ses bénédictions, à nous et à nos enfants. Et alors nous prions. L’alliance est une relation
vivante. Dieu a fait des promesses, alors nous prions et demandons selon ses promesses.
Quelle est la demande du pèlerin? “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” Il insiste et répète. Sa
prière est fervente. Il a vraiment besoin de la grâce. Qu’est-ce que la grâce? La grâce est un mot
absolument merveilleux. La grâce c’est une faveur non méritée. Nous méritons d’être rejetés par Dieu,
abandonnés pour toujours. Nous méritons que Dieu nous punisse éternellement en enfer pour toutes les
fautes que nous avons commises. Mais Dieu nous promet sa grâce. En Jésus, il nous promet sa faveur non
méritée, un cadeau purement gratuit reçu par la foi. “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” Ne nous
traite pas selon nos oeuvres. Traite-nous selon ta grande bienveillance.
N’est-ce pas remarquable? Le problème du pèlerin se situe autour de lui. La douleur qu’il ressent vient de
la société incrédule autour de lui. On se moque de lui, on méprise sa foi, on le tourne au ridicule. Voilà
pourquoi il prie. Mais curieusement, dans sa prière, il ne demande pas: “Seigneur, change la société autour
de moi.” Il demande: “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” N’agis pas envers nous selon nos
oeuvres mauvaises. Agis envers nous selon ta faveur non méritée. Le mal qu’il voit dans la société
l’amène à prier pour lui-même et pour son peuple. La société est mauvaise, mais le pèlerin sait qu’il est
mauvais, lui aussi, et tout le peuple de Dieu avec lui. Lui et son peuple ont besoin de la grâce! Il implore
Dieu pour cette grâce. Je reconnais mon péché, je sais que je ne mérite pas ta faveur, mais je t’en prie, faismoi
grâce. Fais-nous grâce! Délivre-nous de toutes ces moqueries qui nous font tellement mal.
V. 3-4: “Car nous sommes par trop rassasiés de mépris; notre âme est par trop rassasiée des moqueries
des satisfaits, du mépris des hautains.” Remarquez encore la répétition des mots clés: rassasiés, trop,
mépris. Ils en ont assez. On se moque de nous, on se moque de notre foi, on nous méprise, on
nous ridiculise. Voilà la douleur du pèlerin. C’est aussi la douleur de tout son peuple. Il parle au pluriel.
Nous sommes rassasiés de mépris, nous subissons les moqueries. Dans quelles circonstances ce psaume at-
il été écrit? Nous ne savons pas. Mais nous savons que le peuple d’Israël a eu bien des occasions de
chanter cette prière. Quand David était pourchassé par Saül, il a été méprisé. Quand l’orgueilleux
Sennachérib, avec son armée assyrienne, est venu dire à Ézéchias: “Ainsi parle le grand roi, le roi
d’Assyrie: Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t’appuies? Je te le dis, ce ne sont que des paroles en
l’air: ll faut pour la guerre un conseil et de la force. Et maintenant, en qui donc as-tu placé ta
confiance?” (És. 36:4-5). Quand les exilés à Babylone sont revenus en Israël et qu’ils ont voulu
reconstruire les murs de Jérusalem, Sanballat et Tobiya se sont moqués d’eux: “Que font ces juifs
impuissants?... Redonneront-ils vie à des pierres ensevelies sous des monceaux de poussière et
incendiées?... Qu’ils bâtissent seulement! Si un renard s’élance, il fera une brèche dans leur muraille de
pierre.” (Néh. 3:34-35). Moqueries, dérisions, railleries. Bien des fois, Israël a eu l’occasion de prier le
Ps. 123.
Il n’y a rien de plus blessant, il n’y a rien de plus décourageant que d’entendre des moqueries au sujet de
notre foi. “Si ton Jésus existe, comment se fait-il qu’il y a tellement de guerres, de tremblements de terre et
de souffrances dans le monde.” “La Bible? C’est un ramassis de mythes et de légendes. Les archéologues et les historiens nous l’ont prouvé.” “Tu dis que les relations sexuelles, c’est juste pour les gens mariés? T’es sûrement un arriéré!” Les moqueries que nous
subissons à cause de notre foi ne sont pas grand chose comparés aux souffrances endurées par d’autres
chrétiens persécutés dans le monde. Mais nous pouvons quand même nous identifier au Ps. 123. Nous
avons besoin de la grâce de Dieu pour supporter les critiques et les moqueries.
Si vous ne ressentez pas personnellement cette douleur, vous pouvez quand même prier cette prière, parce
que c’est une prière collective. Le pèlerin ne priait pas seulement pour lui, il priait pour tout son peuple.
Priez pour que Dieu fasse grâce à vos frères et soeurs méprisés par la société, ici ou ailleurs dans le monde.
Dans cette prière, nous entendons la voix de l’Église ridiculisée, mais nous entendons aussi une autre voix,
la voix de Jésus. Oui, on se moque de notre foi; oui, on persécute l’Église. Mais ce n’est pas grand chose
comparé aux moqueries que Jésus a endurées. On s’est moqué de sa royauté. On l’a méprisé, on l’a
ridiculisé parce qu’il est resté sur la croix, pendant qu’il donnait sa vie par amour pour nous. On entend sa
voix dans le Ps. 123: “Je suis par trop rassasié de mépris; mon âme est par trop rassasiée des moqueries
des satisfaits, du mépris des hautains.” Sauf que Jésus n’avait pas besoin de demander: “Fais-moi grâce.”
Il pouvait demander: “Fais-moi justice. Agis envers moi, Père, selon mes oeuvres. Je t’ai parfaitement
obéi, délivre-moi, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi, car je t’ai glorifié sur la terre; j’ai
achevé l’oeuvre que tu m’as donnée à faire.” (voir Jean 17:1,4). Oui, son Père lui a fait justice. Son Père
l’a délivré des moqueries des hommes parce que Jésus le méritait pleinement. Son Père l’a ressuscité des
morts. Il l’a fait monter au ciel, auprès de lui, dans sa gloire. Jésus règne aujourd’hui sur son trône pour
nous donner sa grâce. C’est vers lui que nous regardons. Héb. 12:1-2: “Courons avec persévérance
(l’auteur ne dit pas seulement marchons avec persévérance sur la route du pèlerin, il dit courons avec
persévérance) l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la
mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et
s’est assis à la droite du trône de Dieu.” Jésus a subi les pires moqueries pour nous délivrer de nos pires
péchés. Ensuite, il est monté au ciel pour nous donner accès à la plus grande grâce. Il règne au ciel pour
que nous regardions à lui et pour nous donner sa grâce. Regardons à Jésus. Contemplons sa royauté.
Plaçons nos problèmes dans cette perspective. Attendons-nous à lui. Ouvrons la bouche, présentons-lui
nos douleurs. Demandons-lui: “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce.” Délivre ton Église des
moqueries comme Jésus a été délivré. Non pas à cause de nous, mais à cause de toi, Seigneur Jésus. Amen.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Thanks :)
--
http://www.miriadafilms.ru/ купить кино
для сайта elpsfb.blogspot.com