Elijah in the Desert, Michael D. O’Brien |
Achab
rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie et la manière dont
il avait tué par l'épée tous les prophètes. 2 Jézabel envoya
alors un messager à Elie pour lui dire: «Que les dieux me traitent
avec la plus grande sévérité, si demain, à la même heure, je ne
te fais pas ce que tu leur as fait!»
3 Voyant cela, Elie se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Shéba, une ville qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur.
4 Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert, puis il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant: «C'est assez! Maintenant, Eternel, prends-moi la vie, car je ne suis pas meilleur que mes ancêtres.»
5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voici qu'un ange le toucha et lui dit: «Lève-toi et mange.» 6 Elie regarda et il vit à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées ainsi qu'une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. 7 L'ange de l'Eternel vint une deuxième fois, le toucha et dit: «Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi.» 8 Il se leva, mangea et but. Puis, avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu'à la montagne de Dieu, jusqu'à Horeb.
3 Voyant cela, Elie se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Shéba, une ville qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur.
4 Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert, puis il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant: «C'est assez! Maintenant, Eternel, prends-moi la vie, car je ne suis pas meilleur que mes ancêtres.»
5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voici qu'un ange le toucha et lui dit: «Lève-toi et mange.» 6 Elie regarda et il vit à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées ainsi qu'une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. 7 L'ange de l'Eternel vint une deuxième fois, le toucha et dit: «Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi.» 8 Il se leva, mangea et but. Puis, avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu'à la montagne de Dieu, jusqu'à Horeb.
Chers
frères et soeurs en Christ,
chers
amis,
La
semaine dernière, nous avons pu observer l'attitude d'Israël dans
la désert et la façon dont Dieu a restauré son peuple qui
murmurait sous le poids de l'épreuve. Notre texte de ce matin nous
permet de continuer à approfondir ce thème de l'épreuve, en
l'occurrence, l'épreuve du croyant, de l'homme fidèle à son Dieu.
Ce texte nous montre que l'assurance de la foi n'empêche pas,
parfois, le doute et le découragement.
Le
prophète Elie est sans conteste une des figures majeures de l'AT.
Elie est un géant spirituel, un champion de la foi. Le feu de Dieu
l’habite, et il semble que rien ne puisse faire obstacle à son
zèle pour la cause de l’Eternel, son Dieu, auquel il est tout
entier consacré.
Nous
sommes au neuvième siècle avant notre ère. Le paganisme a envahi
le royaume d'Israël, et le peuple s'est mis à adorer Baal, une
divinité phénicienne. Le roi Akhab et sa femme Jézabel donnent le
mauvais exemple. Elie lutte de toutes ses forces contre la religion
païenne. Il veut ramener la population à la foi en Dieu, le
Seigneur des Israélites. Mais la reine le prend en haine. Elle veut
le faire tuer. Elie est obligé de s'enfuir pour sauver sa vie. C'est
un fugitif, en proie à la désillusion qui s’écrit :
«C'est assez! Maintenant, Eternel, prends-moi la vie, car je ne suis
pas meilleur que mes ancêtres.»
Elie
connaît le découragement.
Tous
les risques qu'il a pu prendre au nom de la seule vraie foi, tout son
combat contre les adorateurs des faux dieux, toute sa fidélité
semblent avoir été vains.
Alors
Elie retourne aux sources de la foi, au désert et au mont Horeb. Ce
nom ne vout dit peut-être rien, mais il s'agit en fait du mont Sinaï
où Moïse et le peuple hébreu avaient reçu la Loi de Dieu.
Elie
retourne au désert à la rencontre de son Dieu.
Comme
Job, il souhaite interpeller Dieu, le questionner, car il voudrait
comprendre.
Comment,
si Dieu est vraiment Souverain, s’il est vraiment le Maître de
l’Histoire, comment donc les choses continuent à être ce qu’elles
sont ? Pourquoi l'infidélité continue t'elle? Pourquoi le
peuple refuse-t-il de se détourner de ses illusions vaines, pour
revenir à Dieu et à son Alliance ?
Dieu
n’a-t-il pas pourtant déjà manifesté sa puissance ?
N’a-t-il
pas déjà prouvé sa supériorité sur les fausses divinités
cananéennes et des peuples d’alentours ?
Alors
comment se fait-il que les choses continuent à être comme avant ?
Pourquoi est-ce que rine ne bouge? Nous aussi nous pouvons nous poser
les mêmes questions aujourd'hui. Il y a encore des églises, souvent
petites, qui restent fidèles à la Parole de Dieu. Mais dans le même
temps, combien, y compris parmi ceux qui prétendent être soumis à
l'autorité de la Bible sont emportés à tout vent de doctrine?
Elie
se trouve devant le silence de Dieu, le silence du sens.
Alors
il se retire dans le désert, dans la solitude, un peu comme nous
sommes nous-mêmes tenté de le faire lorsque la vie nous pèse trop,
et que nous cherchons refuge dans le silence et dans l’isolement,
en attendant le secours d’en haut.
Car
nous savons bien que le secours dont nous avons besoin ne peut, en
définitive, venir que d’en haut.
Il
faut bien donc que Dieu parle, que Dieu nous parle.
Il
faut bien que la vie ait un sens, et que Dieu lui-même nous le
révèle, ce sens, cette raison d’être, le pourquoi des choses et
des évènements de notre vie.
Elie
s’est endormi sous un genêt, là, au milieu du désert.
Et
voici qu’un ange, par deux fois, le touche et lui dit :
«Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi.»
Alors,
nous dit le texte, Elie se leva, mangea et but, et avec la force que
lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante
nuits, jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb.
Ce
que nous devons constater ici, c’est que ce n’est que lorsque
Elie s’est assoupi, lorsqu’il s’est abandonné entièrement
entre les mains de son Dieu, lorsqu’il a touché le fond et qu’il
a cessé de lutter et de questionner Dieu, que Dieu a répondu à son
cri de détresse et pourvu à ses besoins.
Certes,
cen'est que la première étape du retour aux sources d’Elie, car
il lui faudra maintenant aller jusqu’au mont Horeb, la montagne de
la Révélation, où Dieu va lui apparaître sous la forme d’un
doux murmure, et où il lui fera connaître son dessein, avec cette
promesse : " Je laisserai en Israël sept milles
hommes, tous ceux qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal, et
dont la bouche ne l’a pas embrassé. " (v. 18)
Elie
s’est attendu à Dieu, il a recherché sa face dans la solitude du
désert, il a supplié Dieu de lui répondre, et Dieu lui a répondu.
Quelques
temps auparavant Elie, s’adressant à la foule idolâtre, s’était
écrié : «Jusqu'à quand aurez-vous un comportement boiteux?
Si c'est l'Eternel qui est Dieu, suivez-le! Si c'est Baal, suivez-le!
" (18 : 21s).
Et
voici que maintenant Dieu dit à Elie qu’il s’est réservé sept
mille hommes qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal.
Elie
s’imaginait être le seul à rester fidèle à l’Alliance de
l’Eternel, et voici que Dieu lui fait une révélation surprenante,
il est vrai : " Non Elie, détrompe-toi, j’ai la
situation bien en main, je me suis gardé un reste fidèle. Le moment
viendra où je ferai éclater ma puissance et où tous reconnaîtront
que je suis l’Eternel, le seul vrai Dieu. "
Alors
bien sûr, cet épisode de la vie du prophète Elie ne manque pas de
nous interpeller, car, au fond, qui d’entre nous n’a jamais connu
le découragement et le doute ?
Qui
d’entre nous n’a jamais souhaité questionner Dieu sur ce qu’il
faisait, sur ses desseins mystérieux, sur l’avenir qu’il réserve
à son peuple, à l’Eglise, et à nous-mêmes?
Il
nous arrive aussi de nous laisser décourager par la situation
actuelle de l’Eglise et du monde.
Nous
sommes, il faut le reconnaître, dans une époque d'apostasie, où
nos sociétés ont renié leurs racines chrétiennes et où les
hérésies les plus aberrantes ont droit de cité dans trop d'
églises. Alors, il nous semble parfois que nous sommes bien peu
nombreux à maintenir le flambeau de la foi dans un monde qui, comme
les Israélites du temps d’Elie, semble bien avoir oublié son
Dieu, et ne plus se souvenir de son Alliance.
Devant
une telle situation, certains peuvent être tentés de déserter le
bon combat.
Alors
faut-il, comme Elie avant d’avoir à nouveau rencontré Dieu à
Horeb, baisser les bras, et abandonner la course ?
Non,
frères et soeurs en Christ, certainement pas !
Et
l’exemple d’Elie nous montre la voie à suivre.
Il
s’agit, lorsque nous sommes tentés de nous décourager, de lâcher
prise, et de retourner aux sources de la foi, de s’attendre à
Dieu, dans un véritable face à face avec celui-ci.
Comme
Elie qui est retourné au Sinaï, source de la Loi de Dieu, nous
devons encore et toujours revenir aux pages des Saintes Ecritures qui
ont été données pour nous instruire dans la vérité et nous
encourager à suivre le droit chemin.
Il
s’agit de se rappeler sans cesse les affirmations de l’Ecriture
quant à la souveraineté de Dieu, qui dirige toutes choses et qui a
la situation bien en main, malgré les apparences.
Et
à bien y réfléchir, n’est-ce pas là aussi le message de
l’Evangile selon Jean que nous avons lu ?
" Quiconque
a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi, dit le
Christ.
Et
encore : " Nul ne peut venir à moi, si le Père qui
m’a envoyé, ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier
jour " (6 : 44 et 45).
C’est
là, frères et sœurs, le grand et beau mystère de l’élection,
le mystère du don du salut et de la foi à tous ceux que le Père
attire à lui, par grâce, comme aux temps du prophète Elie où
l’Eternel s’était réservé sept milles hommes qui n’avaient
pas fléchi les genoux devant Baal. Je ne parle pas ici de ceux qui
ont leur nom sur les registres des paroisses, mais de ceux qui ont
été souverainement amenés à la foi par l'oeuvre de l'Esprit
Saint.
Oui !
Dieu a encore un peuple nombreux sur la terre, et aussi dans ce
Poitou qui a été jadis un bastion de la foi.
Il
faut bien le croire, même si c'est au-delà des apparences.
Et
c’est pourquoi nous pouvons nous réjouir ensemble et être remplis
d’espérance, car le Christ est vivant et il règne!
Alors
s’il en est ainsi, faisons nôtre l’exhortation de l’Apôtre
Paul : " N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu,
par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption …
Soyez bons les uns avec les autres, compatissants, faites-vous grâce
réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ. "
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