dimanche 12 août 2012

1 ROIS 19.4-8



Elijah in the Desert, Michael D. O’Brien

Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie et la manière dont il avait tué par l'épée tous les prophètes. 2 Jézabel envoya alors un messager à Elie pour lui dire: «Que les dieux me traitent avec la plus grande sévérité, si demain, à la même heure, je ne te fais pas ce que tu leur as fait!»
3 Voyant cela, Elie se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Shéba, une ville qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur.
4 Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert, puis il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant: «C'est assez! Maintenant, Eternel, prends-moi la vie, car je ne suis pas meilleur que mes ancêtres.»
5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voici qu'un ange le toucha et lui dit: «Lève-toi et mange.» 6 Elie regarda et il vit à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées ainsi qu'une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. 7 L'ange de l'Eternel vint une deuxième fois, le toucha et dit: «Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi.» 8 Il se leva, mangea et but. Puis, avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu'à la montagne de Dieu, jusqu'à Horeb.




Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,
La semaine dernière, nous avons pu observer l'attitude d'Israël dans la désert et la façon dont Dieu a restauré son peuple qui murmurait sous le poids de l'épreuve. Notre texte de ce matin nous permet de continuer à approfondir ce thème de l'épreuve, en l'occurrence, l'épreuve du croyant, de l'homme fidèle à son Dieu. Ce texte nous montre que l'assurance de la foi n'empêche pas, parfois, le doute et le découragement.


Le prophète Elie est sans conteste une des figures majeures de l'AT. Elie est un géant spirituel, un champion de la foi. Le feu de Dieu l’habite, et il semble que rien ne puisse faire obstacle à son zèle pour la cause de l’Eternel, son Dieu, auquel il est tout entier consacré.
Nous sommes au neuvième siècle avant notre ère. Le paganisme a envahi le royaume d'Israël, et le peuple s'est mis à adorer Baal, une divinité phénicienne. Le roi Akhab et sa femme Jézabel donnent le mauvais exemple. Elie lutte de toutes ses forces contre la religion païenne. Il veut ramener la population à la foi en Dieu, le Seigneur des Israélites. Mais la reine le prend en haine. Elle veut le faire tuer. Elie est obligé de s'enfuir pour sauver sa vie. C'est un fugitif, en proie à la désillusion qui s’écrit : «C'est assez! Maintenant, Eternel, prends-moi la vie, car je ne suis pas meilleur que mes ancêtres.»
Elie connaît le découragement.
Tous les risques qu'il a pu prendre au nom de la seule vraie foi, tout son combat contre les adorateurs des faux dieux, toute sa fidélité semblent avoir été vains.
Alors Elie retourne aux sources de la foi, au désert et au mont Horeb. Ce nom ne vout dit peut-être rien, mais il s'agit en fait du mont Sinaï où Moïse et le peuple hébreu avaient reçu la Loi de Dieu.
Elie retourne au désert à la rencontre de son Dieu.
Comme Job, il souhaite interpeller Dieu, le questionner, car il voudrait comprendre.
Comment, si Dieu est vraiment Souverain, s’il est vraiment le Maître de l’Histoire, comment donc les choses continuent à être ce qu’elles sont ? Pourquoi l'infidélité continue t'elle? Pourquoi le peuple refuse-t-il de se détourner de ses illusions vaines, pour revenir à Dieu et à son Alliance ?
Dieu n’a-t-il pas pourtant déjà manifesté sa puissance ?
N’a-t-il pas déjà prouvé sa supériorité sur les fausses divinités cananéennes et des peuples d’alentours ?
Alors comment se fait-il que les choses continuent à être comme avant ? Pourquoi est-ce que rine ne bouge? Nous aussi nous pouvons nous poser les mêmes questions aujourd'hui. Il y a encore des églises, souvent petites, qui restent fidèles à la Parole de Dieu. Mais dans le même temps, combien, y compris parmi ceux qui prétendent être soumis à l'autorité de la Bible sont emportés à tout vent de doctrine?
Elie se trouve devant le silence de Dieu, le silence du sens.
Alors il se retire dans le désert, dans la solitude, un peu comme nous sommes nous-mêmes tenté de le faire lorsque la vie nous pèse trop, et que nous cherchons refuge dans le silence et dans l’isolement, en attendant le secours d’en haut.


Car nous savons bien que le secours dont nous avons besoin ne peut, en définitive, venir que d’en haut.
Il faut bien donc que Dieu parle, que Dieu nous parle.
Il faut bien que la vie ait un sens, et que Dieu lui-même nous le révèle, ce sens, cette raison d’être, le pourquoi des choses et des évènements de notre vie.
Elie s’est endormi sous un genêt, là, au milieu du désert.
Et voici qu’un ange, par deux fois, le touche et lui dit : «Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi.»
Alors, nous dit le texte, Elie se leva, mangea et but, et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits, jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb.
Ce que nous devons constater ici, c’est que ce n’est que lorsque Elie s’est assoupi, lorsqu’il s’est abandonné entièrement entre les mains de son Dieu, lorsqu’il a touché le fond et qu’il a cessé de lutter et de questionner Dieu, que Dieu a répondu à son cri de détresse et pourvu à ses besoins.
Certes, cen'est que la première étape du retour aux sources d’Elie, car il lui faudra maintenant aller jusqu’au mont Horeb, la montagne de la Révélation, où Dieu va lui apparaître sous la forme d’un doux murmure, et où il lui fera connaître son dessein, avec cette promesse : " Je laisserai en Israël sept milles hommes, tous ceux qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l’a pas embrassé. " (v. 18)
Elie s’est attendu à Dieu, il a recherché sa face dans la solitude du désert, il a supplié Dieu de lui répondre, et Dieu lui a répondu.
Quelques temps auparavant Elie, s’adressant à la foule idolâtre, s’était écrié : «Jusqu'à quand aurez-vous un comportement boiteux? Si c'est l'Eternel qui est Dieu, suivez-le! Si c'est Baal, suivez-le!  " (18 : 21s). 
Et voici que maintenant Dieu dit à Elie qu’il s’est réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal.
Elie s’imaginait être le seul à rester fidèle à l’Alliance de l’Eternel, et voici que Dieu lui fait une révélation surprenante, il est vrai : " Non Elie, détrompe-toi, j’ai la situation bien en main, je me suis gardé un reste fidèle. Le moment viendra où je ferai éclater ma puissance et où tous reconnaîtront que je suis l’Eternel, le seul vrai Dieu. "
Alors bien sûr, cet épisode de la vie du prophète Elie ne manque pas de nous interpeller, car, au fond, qui d’entre nous n’a jamais connu le découragement et le doute ?
Qui d’entre nous n’a jamais souhaité questionner Dieu sur ce qu’il faisait, sur ses desseins mystérieux, sur l’avenir qu’il réserve à son peuple, à l’Eglise, et à nous-mêmes?
Il nous arrive aussi de nous laisser décourager par la situation actuelle de l’Eglise et du monde.
Nous sommes, il faut le reconnaître, dans une époque d'apostasie, où nos sociétés ont renié leurs racines chrétiennes et où les hérésies les plus aberrantes ont droit de cité dans trop d' églises. Alors, il nous semble parfois que nous sommes bien peu nombreux à maintenir le flambeau de la foi dans un monde qui, comme les Israélites du temps d’Elie, semble bien avoir oublié son Dieu, et ne plus se souvenir de son Alliance.
Devant une telle situation, certains peuvent être tentés de déserter le bon combat.
Alors faut-il, comme Elie avant d’avoir à nouveau rencontré Dieu à Horeb, baisser les bras, et abandonner la course ?
Non, frères et soeurs en Christ, certainement pas !
Et l’exemple d’Elie nous montre la voie à suivre.
Il s’agit, lorsque nous sommes tentés de nous décourager, de lâcher prise, et de retourner aux sources de la foi, de s’attendre à Dieu, dans un véritable face à face avec celui-ci.
Comme Elie qui est retourné au Sinaï, source de la Loi de Dieu, nous devons encore et toujours revenir aux pages des Saintes Ecritures qui ont été données pour nous instruire dans la vérité et nous encourager à suivre le droit chemin.
Il s’agit de se rappeler sans cesse les affirmations de l’Ecriture quant à la souveraineté de Dieu, qui dirige toutes choses et qui a la situation bien en main, malgré les apparences.
Et à bien y réfléchir, n’est-ce pas là aussi le message de l’Evangile selon Jean que nous avons lu ?
" Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi, dit le Christ.
Et encore : " Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé, ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour " (6 : 44 et 45).
C’est là, frères et sœurs, le grand et beau mystère de l’élection, le mystère du don du salut et de la foi à tous ceux que le Père attire à lui, par grâce, comme aux temps du prophète Elie où l’Eternel s’était réservé sept milles hommes qui n’avaient pas fléchi les genoux devant Baal. Je ne parle pas ici de ceux qui ont leur nom sur les registres des paroisses, mais de ceux qui ont été souverainement amenés à la foi par l'oeuvre de l'Esprit Saint.
Oui ! Dieu a encore un peuple nombreux sur la terre, et aussi dans ce Poitou qui a été jadis un bastion de la foi.
Il faut bien le croire, même si c'est au-delà des apparences.
Et c’est pourquoi nous pouvons nous réjouir ensemble et être remplis d’espérance, car le Christ est vivant et il règne!
Alors s’il en est ainsi, faisons nôtre l’exhortation de l’Apôtre Paul : " N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption … Soyez bons les uns avec les autres, compatissants, faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ. "




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