Les notes complètes de la prédication du 30 décembre 2012 n'étant pas disponibles, nous vous invitons à lire un sermon du pasteur Jean Haessig. Bon dimanche!!
13 «
A vous maintenant qui dites : "Aujourd'hui ou demain nous irons dans
telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et
nous gagnerons de l'argent",
14 vous
qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! En effet, qu'est-ce que votre
vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît
ensuite.
15 Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »
Chers frères et sœurs engagés dans une nouvelle année,
Nous
venons d’entrer dans une nouvelle année. En soi le passage d’une année à
une autre n’est en rien différent du passage de n’importe quel jour à
son lendemain. Du point de vue de la nature, il y aurait des dates plus
marquantes : ainsi le solstice d’hiver, le 21 décembre : jusque-là les
jours raccourcissent ; après cette date ils se rallongent de nouveau.
Mais voilà : notre ami Jules – César de son titre – a décidé qu’à partir de l’an 45 av. J.-C., l’année commencerait le 1er janvier, et personne n’y a rien changé depuis … 2055 ans.
Il
ne savait pas que l’église chrétienne allait, un jour, célébrer la
naissance du Sauveur le 25 décembre, donc huit jours avant le 1er janvier. Il ne savait pas que, de ce fait, le 1er
janvier, l’Eglise chrétienne allait célébrer la circoncision et le nom
de Jésus. Il n’avait pas prévu qu’ainsi, au début de l’année, les
chrétiens allaient placer cette nouvelle année sous le nom du Sauveur du
monde, sous sa bénédiction et sa grâce, et dater ainsi les années de
cette manière : « anno Domini » – « année du Seigneur » tant et tant.
Jules ne le savait pas, mais Dieu avait certainement sa main dans cette disposition.
Les choses étant ce qu’elles sont, les années civiles commençant le 1er janvier ont leur importance dans l’organisation et la programmation de notre vie et de nos activités.
Justement,
Jacques nous rappelle quelques vérités importantes à propos
d’organisation et de programmation, y compris pour l’année nouvelle.
On
a l’impression – comme souvent – que Dieu n’a inspiré la Bible qu’il y a
peu et qu’il l’a révélée précisément pour nous, les humains de ce début
de 3ème millénaire. Cela ne devrait pas nous surprendre.
Dieu a révélé à ses apôtres des vérités divines valables pour tous les
temps, pour ce début du 3ème millénaire comme pour les temps apostoliques, pour cette nouvelle année comme pour l’année passée.
Notre texte va nous aider à répondre à
TROIS QUESTIONS :
1. que voulons-nous,
2. comment le voulons-nous,
3. et que veut le Seigneur
POUR LA NOUVELLE ANNEE ?
X X X 1 X X X
QUE VOULONS-NOUS
POUR LA NOUVELLE ANNEE ?
Que voulons-nous y faire ? Qu’avons-nous comme projets ? Jacques écrit : «
Vous dites : "Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y
passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de
l'argent !" » (v. 13)
Comme pasteur d’une communauté, Jacques savait comment ses paroissiens stressaient pour courir après une augmentation de leurs « gains » ou rentrées d’argent.
« Gagner de l’argent, »,
améliorer notre situation matérielle, n’est-ce pas ce que nous
recherchons constamment, de façon consciente ou inconsciente ? Nous en
avons des plans !
Nous
voulons acquérir cela, rembourser ces dettes-ci, passer des vacances
là-bas, réussir tel examen, décrocher un emploi dans cette spécialité,
voire changer de profession. Je vais me soumettre à telle opération
chirurgicale ou suivre tel traitement ou cure pour guérir d’une maladie
ou au moins mieux la supporter. Nous allons acheter une maison, ou la
retaper, voire la transformer. Il faudra changer de voiture, ou
d’ordinateur.
Oui,
nous avons des projets, aussi pour l’année 2013. En soi, il n’y a rien à
redire. Jacques ne dit pas : « Vous n’en avez pas le droit : ce serait
impie que d’avoir des projets ! » Comment pourrait-ce être le cas ? Dieu
nous a créés avec une intelligence pour que nous l’utilisions pour
gérer la vie.
Quand Dieu a créé les êtres humains, « Dieu les bénit et leur dit : "Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur […] tout […] !" » (Gn 1.28)
« Se reproduire » signifie
aussi prendre soin des enfants qu’on a, prendre des décisions à leur
sujet pour qu’ils soient élevés dans l’amour et la crainte de Dieu, dans
une atmosphère chrétienne ; cela signifie aussi réfléchir à la
meilleure façon de les aider à devenir des êtres autonomes et
responsables.
« Remplir la terre »,
cela non plus ne va pas bien sans programmation, sinon ça va se
terminer dans le chaos. Peut-être que certains problèmes dans la monde –
dans le Tiers-monde, mais aussi dans le nôtre – viennent de ce qu’on
n’a pas réfléchi ni programmé correctement ce qu’on a fait.
« Soumettre la terre et dominer sur tout » dans
le monde, cela va encore moins sans réfléchir et programmer. C’est bien
parce qu’on n’a pas assez bien prévu l’avenir que nous nous retrouvons
avec un monde pollué dans l’air, sur terre et dans l’eau.
Dès le 6ème
jour de la Création, le Créateur a chargé les humains de réfléchir et
de programmer leur façon d’organiser la vie sur terre dans le respect de
sa volonté. « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1 Co 14.33).
Le
désordre rend impossible de vivre ou de travailler harmonieusement et
en paix avec les autres. Le désordre provoque des tensions, de
l’énervement, des querelles.
Rien
que pour cela il est déjà bon d’avoir pris certaines résolutions pour
l’année 2013, d’avoir fait certains projets, en famille, en paroisse, au
travail.
Cela
correspond à l’attente de notre Créateur, si nous agissons en faveur de
la paix avec notre mise en ordre et notre organisation.
Demeure la question :
X X X 2 X X X
COMMENT PROGRAMMONS-NOUS
POUR LA NOUVELLE ANNEE ?
Quel est notre état d’esprit quand nous réfléchissons et programmons ?
Le
faisons-nous comme si nous étions libres de décider ce que nous
voulons, comme si nous étions les seigneurs du monde ? Le faisons-nous
comme si notre volonté et nos souhaits devaient se réaliser quoi qu’il
en coûte, et allons-nous soumettre sans scrupules toute l’année 2013 à
nos désirs et à nos projets ?
Jacques nous rappelle à plus de réalisme. « Qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. » (v. 14)
Tous,
nous avons déjà suivi une fumée du regard. Elle est plus ou moins
importante selon qu’elle part d’une cheminée, d’un barbecue ou d’une
maison en feu. Certaines, on peut les suivre du regard pendant
longtemps. Mais toutes, à un moment donné, « disparaissent ».
Quelle
qu’ait été la renommée d’une personne, aussi important et bénéfique
qu’ait pu être ce qu’elle a apporté à l’humanité, l’heure vient où elle « disparaît », et parfois étonnamment vite.
Combien
sont morts subitement alors qu’ils étaient en pleine possession de
leurs moyens ! Combien ont perdu pouvoir, poste et influence alors
qu’ils étaient à l’apogée de leur vie ! « Qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. »
As-tu
aussi prévu cette éventualité pour 2013 ? Il serait bon de l’envisager,
même si tu devais être jeune ou en bonne santé, intelligent ou aisé. Là
aussi, sachons qu’en fin de compte cela ne dépend pas de nous. C’est un
autre qui tient les rênes de nos vies.
D’où le rappel de Jacques : « Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »
« Si Dieu le veut … »
Si c’est là notre état d’esprit – notre confiance aussi – dans tout ce
que nous projetterons en 2010, nous essayerons de trouver ce qu’est la
volonté de Dieu dans le domaine précis qui nous préoccupe.
Nous
serons alors aussi prêts à nous repentir et à corriger nos projets s’il
s’avère qu’ils ne correspondent pas à la toujours bonne et
miséricordieuse volonté de Dieu.
Quand
nous faisons des projets, nous devrions toujours reconnaître à Dieu une
connaissance supérieure et le confesser en lui disant, comme notre
Seigneur l’a fait au Mont des Oliviers : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! » (Lc 22.42)
La
volonté de Dieu devrait nous être en tout la chose la plus précieuse.
Nous savons : il nous accordera le temps et les moyens pour faire ce qui
correspond à sa bonne et miséricordieuse volonté. Encore faut-il
l’accepter et suivre ses indications avec confiance.
Lui
est omniscient, nous ne voyons même pas ce qui va se passer d’ici ce
soir. Bien entendu que nous faisons des projets – pour la famille, pour
les enfants, pour la paroisse, pour l’église, pour le travail – mais
nous demandons à Dieu de bénir nos projets selon sa volonté.
Aussi,
nos projets pour 2010, nous devrions les lui présenter dans la prière :
qu’il dirige nos projets selon sa volonté, et qu’il les bénisse, car
rien de réellement bon ne peut se faire sans sa bénédiction.
Se pose donc la question :
X X X 3 X X X
QUE VEUT LE SEIGNEUR
POUR LA NOUVELLE ANNEE ?
Qu’attend-t-il
que nous projetions pour cette nouvelle année ? Et comment pouvons-nous
reconnaître ce qu’est sa volonté en ce qui nous concerne ?
Une
première erreur consisterait à penser que tout ce qui réussit
correspondrait à la volonté de Dieu. Un jour quelqu’un m’a confié : « Je
ne regrette pas mon parcours pécheur antérieur, puisque Dieu l’a permis
; c’était donc sa volonté. » Vous savez comment j’appelle cela ? Une
pirouette pour éviter de devoir se repentir.
Heureusement
que Dieu va de nouveau nous faire annoncer sa Loi et son Evangile dans
la nouvelle année. Ainsi le Saint-Esprit peut nous éclairer pour nous
permettre, avec la force qu’il nous donne, de mener une vie qui
sanctifie son nom.
N’oublions pas : le Saint-Esprit n’utilise pas trente-six outils pour que nous puissions mener une vie où « sa volonté est faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6.10) : il n’en utilise qu’un seul : l’Evangile, sous forme de Parole, de Baptême et de Cène.
Le fait que Dieu nous ramène de nos égarements pécheurs ne sanctifie pas ces égarements antérieurs. Que « Dieu change en bien » des
intentions ou actes méchants (Gn 50.20) – comme il est venu en aide à
Joseph vendu par ses frères comme esclave – cela ne fait pas des
comportements pécheurs quelque chose d’honorable et de bon ?
Si
Dieu ne tape pas tout de suite dans le tas chaque fois que nous faisons
ou planifions quelque chose de mauvais, c’est qu’il veut nous
travailler avec sa Loi et son Evangile pour nous ramener à lui, pour
faire triompher en nous la foi en sa grâce et son pardon.
Dieu merci ! l’année 2013 sera de nouveau une « année de grâce » si nous vivons, dans la repentance et la foi, selon ce mot d’ordre « Si Dieu le veut ! »
Dieu
ne nous donnera pas d’indication détaillée sur ce que nous pouvons
projeter et faire en 2013. Nous n’apprendrons pas dans sa Parole quelles
études il faut suivre, quelle voiture acheter, combien d’enfants nous
devons avoir, si nous devons partir en vacances ou non, et si oui, à
quel endroit ; si je dois rester locataire ou acheter un appartement ou
une maison, voir en faire construire une.
Mais si nous nous engageons dans ces projets avec l’état d’esprit « Si Dieu le veut ! »,
nous irons rechercher la volonté de Dieu dans la prière. Aussi la
sagesse pour que nous prenions une sage décision, une décision qui soit
une bénédiction pour les personnes concernées.
Nous
nous demanderons aussi si cela n’est pas un obstacle à notre vie dans
la foi, si de trop fortes tentations ne sont pas liées à nos projets.
Un jour, « Paul prit congé » des chrétiens d’Ephèse. Il leur indiqua qu’il comptait revenir travailler parmi eux, mais ajouta : « Si Dieu le veut ! » (Ac 18.21). Dieu le lui permit effectivement : il put revenir travailler parmi eux pendant près de trois ans (Ac 19).
Si nous traversons l’année 2013 en disant régulièrement : « Si Dieu le veut ! »,
nous nous reposerons avec confiance sur sa volonté sage et
bienveillante, et nous en tiendrons compte dans ce que nous planifierons
et ferons.
Rappelez-vous comment Jésus a, un jour, résumé la volonté de Dieu :
« Que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre
belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père
céleste ! » (Mt 5.16)
A y regarder de près, seul Jésus est vraiment « la lumière du monde » (Jn 8.12). Mais « le Saint-Esprit nous a appelés et assemblés par l’Evangile » dans son Royaume et nous y « a éclairés de ses dons » (Martin Luther, Petit Catéchisme). « Eclairés » par la grâce, le pardon et l’amour sauveur de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes nous-mêmes devenus « lumières du monde » (Mt 5.14), nous avons été rendus capables de transmettre la lumière de Jésus-Christ dans notre monde.
Sommes-nous vraiment sérieux quand nous disons : « Si Dieu le veut »
? Alors nous veillerons aussi à ce qu’au cours de la nouvelle année la
lumière de Jésus-Christ ne soit pas cachée par nos projets et notre
comportement.
« Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »
Si la phrase « Dieu voulant » ou « si Dieu le veut » doit être plus qu’une simple formule de routine, si ça ne doit pas consister à « utiliser le nom de l’Eternel, notre Dieu, à la légère » (Ex
20.7), si ça doit être une confession de foi, une façon de lui exprimer
notre confiance, alors nous allons aussi nous efforcer d’organiser
notre vie selon sa bonne et miséricordieuse volonté.
Nous
nous efforcerons d’autant plus à le faire que Dieu recherche en tout
notre bien. Et même s’il peut, à l’occasion, être plus difficile de
suivre sa volonté que de lui tourner le dos, nous savons : ce n’est
qu’en organisant notre vie selon sa volonté que nous pouvons compter sur
sa bénédiction.
« Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. »
Ce
que Dieu veut avant tout – aussi en l’an 2013 – c’est notre salut.
C’est pour cela que son Fils s’est incarné, pour cela qu’il s’est
sacrifié. Ainsi Jésus nous a rachetés et fait le nécessaire pour que
Dieu nous adopte. C’est dans cette intervention de Jésus que nous
puisons la consolante certitude qu’entre les mains de Dieu nous sommes
en de bonnes mains, même si certains projets ne devaient pas s’accomplir
en 2010.
Serons-nous encore de ce monde à la fin de 2013 ? « Si Dieu le veut ! » Peut-être pas. Mais l’essentiel, c’est que « rien ne nous sépare de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ » (Rm
8.39). L’important, c’est d’être avec Dieu, que ce soit ici-bas ou dans
l’au-delà. L’important, c’est de savoir que, quoi qu’il arrive, « la bonne et miséricordieuse volonté de Dieu » (Martin Luther, Petit Catéchisme) s’accomplit avec nous pour l’amour de Christ.
Et
si tous nos projets ne se réalisent pas en 2013, ce n’est pas le plus
grave ; le plus important, c’est que nous n’ayons pas piétiné la grâce
de Dieu, qu’elle nous enveloppe toujours et nous réchauffe le cœur,
qu’elle nous pousse à lui faire honneur en organisant autant que faire
se peut notre vie selon sa volonté.
Seigneur,
aide-nous à vouloir ce que tu veux ! Pardonne là où nous avons
entrepris quelque chose sans compter avec toi. Maintiens-nous, par une
repentance et une foi de tous les jours dans ton Royaume qui s’étend
infiniment au-delà de 2013 !
Amen.
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