"With the Spirit and Fire" ©Jan Richardson |
25Or
il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était
juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël, et
l'Esprit saint était sur lui. 26Il avait été divinement averti,
par l'Esprit saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le
Christ du Seigneur. 27Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et,
comme les parents apportaient l'enfant Jésus pour accomplir à son
égard ce qui était en usage d'après la loi, 28il le prit dans ses
bras, bénit Dieu et dit :
29Maintenant, Maître,
tu laisses ton esclave
s'en aller en paix selon ta parole.
30Car mes yeux ont vu ton salut,
31celui que tu as préparé devant tous les peuples,
32lumière pour la révélation aux nations
et gloire de ton peuple, Israël.
33Son père et sa mère s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. 34Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction 35— et, toi-même, une épée te transpercera — de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup.
Chers
frères et soeurs en Christ,
chers
amis,
Vous
connaissez peut-être les chamallows, cette espèce de bonbons mous
en guimauve aux couleurs acidulées. Vous n'avez en revanche
peut-être pas entendu parler du « test du chamallow ».
Il
s'agit d'une expérience tout à fait sérieuse qui a été réalisée
en 1972 par Walter Mischel, un psychologiste de l'Université de
Stanford. Il s'agissait de placer des enfants de 4 à 6 ans dans une
pièce où on allait les laisser seuls. En face d'eux: un marshmallow
(ou leur friandise préférée). On leur expliquait qu'ils pouvaient
le manger tout de suite, mais que s'ils pouvaient attendre 15
minutes, ils en auraient un second...
Certains
enfants pouvaient attendre, d'autres mangeaient le marshmallow dès
que les chercheurs avaient le dos tourné. Ce qui est intéressant,
c'est que des études de suivi ont montré que le tiers des enfants
qui avaient pu attendre avaient à l'adolescence de meilleurs
résultats scolaires mais aussi (et c'est plus important!) qu'ils
étaient en général bien dans leur peau, plus que la moyenne des enfants du même âge..
Au
même age, comment auriez-vous fait face à ce test?? Vous aurez
compris qu'il est basé sur l'idée de « gratification
différée »: la capacité à renoncer à une récompense
immédiate pour obtenir une récompense ultérieure, généralement
plus grande.
Est-ce
qu'il vous est facile de patienter, de temporiser, ou est-ce qu'il
vous faut le chamallow tout de suite, là et maintenant?
Dans
tout cela émerge l'idée d' attente. Elle est très présente à
Noël. L'Avent n'est jamais qu'un temps d'attente. Les gens attendent
leurs cadeaux ou attendent de voir la joie que procureront les
cadeaux qu'ils auront fait. On peut aussi attendre les congés qu'on
va prendre, ou les retrouvailles avec la famille et les amis.
Je
vous le dis: on attend beaucoup à Noël. Et ce matin, je veux vous
parler d'un personnage assez obscur de la saison de Noël: un vieil
homme nommé Siméon dont Luc nous raconte l'histoire dans le
deuxième chapitre de son évangile.
Luc
nous dit que Siméon était un homme bon, qui avait foi en Dieu et
essayait de marcher dans ses commandements. Siméon était très
vieux; et il attendait. Il attendait quelque chose, ou plutôt il
attendait quelqu'un: il attendait la venue du Messie que Dieu avait
promis à Israël, il attendait le Sauveur qui devait venir, celui
qui devait . Siméon était persuadé que Dieu lui avait dit qu'il ne
mourrait pas sans avoir vu le Messie. Alors, depuis des années,
Siméon attendait...
Il
fallait avoir de l'espérance pour attendre comme ça. Comme nous
l'avons vu la semaine dernière, il n'y avait plus eu de révélation
divine depuis 400 ans. Le pays était occupé depuis 150 ans. Ce
n'était pas un contexte portant naturellement à l'optimisme. Mais
Siméon attendait, parce que l'espérance qui était en lui était
plus fort que le désespoir qu'il voyait autour de lui.
Jour
après jour, mois après mois, année après année, Siméon
attendait. Et je pense qu'il devait bien connaître les prophéties.
Je pense que bien des fois il a dû se demander « est-ce que ce
ne serait pas celui-là? Seigneur, peut-être que... ». Siméon
attendait, il veillait et il priait aussi sans doute.
Siméon
attendait Noël, sans savoir quand Noël allait arriver...
Les
autres personnages centraux de cette histoire sont Marie, Joseph et
l'enfant Jésus. Ils étaient venus au temple de Jérusalem pour que
Marie puisse se plier à un rituel de purification après
l'accouchement et pour que Jésus soit, en tant que premier-né,
consacré au Seigneur. Et alors qu'ils entraient dans le temple pour
accomplir tout cela, voilà un vieil homme qui s'approche et tend les
bras vers l'enfant. Ce vieil homme, c'était Siméon.
En
tant que père de trois enfants, je sais qu'il est courant que de
parfaits étrangers se penchent sur votre adorable bébé dans sa
poussette, qu'il lui fasse risette et « gouzi-gouza ». Je
ne suis pas certain que ce genre de comportement était à la mode à
l'époque...
Luc
nous donne peu de détails sur la scène, mais j'imagine que Siméon
a pris Jésus dans ses bras...il s'est peut-être mis à pleurer. Et
puis, il s'est mis à louer Dieu en disant: « c'est bon
maintenant, Seigneur. Je peux m'en aller. J'ai vu ce que je voulais
voir. Cela valait la peine d'attendre ».
Ensuite,
Siméon a prononcé des paroles prophétiques sur Jésus. Je pense
que la phrase la plus forte dans ce cantique de Siméon est «
tu laisses ton esclave s'en aller en paix selon ta parole. Car
mes yeux ont vu ton salut »
Nous
rendons nous bien compte de que Siméon dit ici? Normalement, quand
on parle de salut en théologie chrétienne, on désigne un concept
bien précis, uen oeuvre réalisée par Dieu. Mais ici Siméon dit
qu'il voit le salut de Dieu parce qu'il voit le Sauveur.
Jésus
est le seul qui puisse nous ramener à Dieu, Jésus est le seul par
lequel nous pouvons devenir enfants de Dieu. Et ce salut, Siméon dit
bien qu'il est pour tous: pour Israël mais aussi pour les païens,
car Jésus est la « lumière pour la révélation aux
nations ».
Le
salut que l'on trouve en Jésus est donc ouvert à tous. Jésus nous
dit et nous montre que l'amour de Dieu ne connaît pas de frontières,
pas de barrières, pas de limites.
Mais
il y a aussi un aspect grave dans les paroles de Siméon, un aspect
qui contredit toutes nos versions d'un Noël un peu trop chaud et
confortable, qui oublie ou déforme le sens réel de la venue de
Jésus.
Siméon
dit que Jésus sera « pour la chute et le relèvement de
beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la
contradiction ». L'enfant que Siméon tenait dans ses bras dira
quelques années plus tard:
« Ne
pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je
ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » (Mt 10.34).
Qu'est-ce que Siméon et Jésus voulaient dire par là?
C'est
que des conflits et des désaccors surgiront entre ceux qui
choisissent de suivre Jésus et les autres. De ce point de vue là,
le message de Jésus est cause de divisions, même s'il apporte bien
la paix à ceux qui le reçoivent.
Siméon
dit bien que Jésus est la lumière, mais Jean, au début de son
évangile, affirme que « Elle était dans le monde et le monde
a été fait par elle,pourtant le monde ne l'a pas reconnue.Elle est
venue chez les siens, et les siens ne l'ont pas accueillie. »
Vous
voyez, frères et soeurs, il ne suffit pas de dire qu'à Noël Jésus
est venu. Il faut aussi se poser la question « est-ce que moi
je l'ai accueilli ? Est-ce que je laisse la lumière illuminer mon
existence ou est-ce que je cherche à la garder dans les ténèbres?
Est-ce que, quand je me dis chrétien, je fais référence au fait
que mon nom est quelque part sur des registres de baptême
poussiéreux ou est-ce que je suis bien un disciple de Jésus,
marchant selon ses commandements? Est-ce que je crois que Jésus
est ma seule espérance et mon seul Sauveur? »
Jésus
vient vers chacun de nous encore aujourd'hui. Que ferons-nous de lui?
De
quel côté allons-nous nous placer? Il n'y a pas moyen dans cette
affaire d'être entre deux chaises. Face à Jésus et à son message,
il faut prendre position.
Au
bout de sa longue attente, Siméon a vu ce qu'il espérait. Nous
aussi, nous attendons souvent des choses dans nos vies, parfois
pendant longtemps, et l'attente peut être longue. Mais je voudrais
vous dire ce matin de vous attendre à Dieu. Attendez-vous à lui
pour prendre soin de vous, pour vous guider dans sa lumière, pour
vous garder dans son amour. Attendez-vous à lui pour vous donner ce
dont vous avez besoin. Quelque soit la durée de votre attente, vous
ne serez pas confus, parce qu'en Jésus, Dieu est déjà avec vous,
tous les jours et jusqu'à la fin du monde.
Amen.
1 commentaire:
Merci pour cette prédication pasteur. Impatiente même face à Dieu, elle m'a fait du bien!
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