Jésus
vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui posèrent cette question: «Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?»
3 Jésus répondit: «Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient révélées en lui.
4 Il faut que je fasse, tant qu'il fait jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.
5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.» 6 Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux [de l'aveugle]
7 et lui dit: «Va te laver au bassin de Siloé», nom qui signifie «envoyé». Il y alla donc, se lava et revint voyant clair (...)13 Ils menèrent vers les pharisiens l'homme qui avait été aveugle. 14 Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15 A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait pu voir. Il leur dit: «Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.»
16 Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient: «Cet homme ne vient pas de Dieu, car il ne respecte pas le sabbat», mais d'autres disaient: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes miraculeux?» Et il y eut division parmi eux.
17 Ils dirent encore à l'aveugle: «Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux?» Il répondit: «C'est un prophète.» 18 Les Juifs ne voulurent pas croire qu'il avait été aveugle et qu'il voyait désormais, avant d'avoir fait venir ses parents.(...) 34 Ils lui répondirent: «Tu es né tout entier dans le péché et tu nous enseignes!» Et ils le chassèrent.
35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. L'ayant rencontré, il [lui] dit: «Crois-tu au Fils de Dieu?»
36 Il répondit: «Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?» 37 «Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.» 38 Alors il dit: «Je crois, Seigneur.» Et il se prosterna devant lui.39 Puis Jésus dit: «Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient pas voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles.» 40 Quelques pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent: «Nous aussi, sommes-nous aveugles?»
41 Jésus leur répondit: «Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais en réalité, vous dites: 'Nous voyons.' [Ainsi donc,] votre péché reste
2 Ses disciples lui posèrent cette question: «Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?»
3 Jésus répondit: «Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient révélées en lui.
4 Il faut que je fasse, tant qu'il fait jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.
5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.» 6 Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux [de l'aveugle]
7 et lui dit: «Va te laver au bassin de Siloé», nom qui signifie «envoyé». Il y alla donc, se lava et revint voyant clair (...)13 Ils menèrent vers les pharisiens l'homme qui avait été aveugle. 14 Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15 A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait pu voir. Il leur dit: «Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.»
16 Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient: «Cet homme ne vient pas de Dieu, car il ne respecte pas le sabbat», mais d'autres disaient: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes miraculeux?» Et il y eut division parmi eux.
17 Ils dirent encore à l'aveugle: «Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux?» Il répondit: «C'est un prophète.» 18 Les Juifs ne voulurent pas croire qu'il avait été aveugle et qu'il voyait désormais, avant d'avoir fait venir ses parents.(...) 34 Ils lui répondirent: «Tu es né tout entier dans le péché et tu nous enseignes!» Et ils le chassèrent.
35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. L'ayant rencontré, il [lui] dit: «Crois-tu au Fils de Dieu?»
36 Il répondit: «Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?» 37 «Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.» 38 Alors il dit: «Je crois, Seigneur.» Et il se prosterna devant lui.39 Puis Jésus dit: «Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient pas voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles.» 40 Quelques pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent: «Nous aussi, sommes-nous aveugles?»
41 Jésus leur répondit: «Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais en réalité, vous dites: 'Nous voyons.' [Ainsi donc,] votre péché reste
Chers frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
Pourquoi ?
C'est
une question à la fois très simple et très profonde ? Une
question tellement simple que vous n'avez même pas à l'apprendre
aux enfants. Ca vient tout seul « Pourquoi l'herbe est
verte ? » « Pourquoi il peint sa maison le
Monsieur ? », « Pourquoi est-ce que grand-père est
mort ? »,
Ces
« pourquoi », c'est la question qui nous permet, dans la
jeune enfance d'appréhender le monde qui nous entoure. Mais je pense
que nous continuons tout au long de notre existence à nous demander
« pourquoi ? ».
Oh,
il y a bien sûr des moment dans nos vies où nous ne ressentons
aucun besoin de demander « pourquoi ? ». Comme le
dit l'expression, « on ne se pose pas de questions ».
Tout roule, tout est à sa place.
Dans
notre évangile de ce matin, nous voyons les disciples exprimer ce
genre d'assurance. « «Maître, qui a péché, cet homme ou ses
parents, pour qu'il soit né aveugle?». Remarquez bien : ils ne
demandent pas « pourquoi » l'homme est aveugle. Ils le
savent (ou croient le savoir) : c'est à cause du péché. Ce
qu'ils veulent savoir, c'est qui est puni : l'homme lui-même ou
ses parents ? Ce sont les deux seules solutions n'est-ce pas ?
L'homme est aveugle parce qu'il est puni
L'ironie
ici est que ce sont les disciples qui sont aveugles devant la
réalité. Ils sont aveugles devant la volonté de Dieu et devant
sa façon d'agir. Pour les disciples ; la situation est du type
« ou bien/ou bien » : ou bien l'homme est aveugle à
cause de son péché, ou bien il l'est à cause du péché de ses
parents : pas d'autre solution. Ce qu'il ne comprennent pas, et
que Jésus va rendre clair, est qu'il n'aborde pas la question de la
bonne manière : « Ce n'est pas que lui ou ses parents
aient péché, mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient
révélées en lui. »
«
afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui. » :
c'est en fait mes amis la définition d'un miracle ou d'un « signe »
pour reprendre de vocabulaire biblique : une démonstration de
puissance divine qui pointe vers l'identité de Dieu, une sorte de
panneau indicateur qui pointe vers Jésus. Jésus refuse le « ou
bien/ou bien » simpliste des disciples. Il dit qu'il y a une
« troisième voie » quand on considère le drame qu'est
la cécité de cet homme. Il n'est pas aveugle parce que son père et
sa mère étaient d'horribles dégénérés pécheurs. Il n'est pas
aveugle parce qu'il a commis un péché abominable. Il est aveugle
parce que Dieu va utiliser sa cécité pour révéler sa gloire.
Mais,
avant d'aller plus loin, je dois clarifier ce que cela veut dire et
surtout ce que cela ne veut pas dire. Cela ne veut pas dire que Dieu
a rendu cet homme aveugle pour pouvoir capitaliser sur sa souffrance
et son handicap. Un tel Dieu serait Dieu vengeur, malsain, pervers ;
un Dieu qui fait souffrir les gens pour se glorifier lui-même et
inspirer le respect. Ce Dieu là ne serait qu'une brute, et surtout,
ce n'est pas là le Dieu qui se révèle dans la Bible.
Vous
voyez, les disciples avaient raison sur le diagnostic. L'homme était
aveugle à cause du péché. Mais cela ne veut pas dire qu'il était
aveugle en punition d'un péché particulier. Cela veut simplement
dire que la cécité est un des symptômes, un des signes de cette
condition mortelle que l'on appelle le péché, une condition qui
frappe chaque homme et chaque femme. C'est que le péché,
bibliquement parlant, n'est pas juste ce que nous pouvons faire :
c'est ce que nous sommes, par nature.
Depuis
que l'humanité a fait le choix de se séparer de Dieu, chaque enfant
qui naît est marqué de son sceau.
Ce
que nous voyons dans cette histoire, c'est Dieu qui vient agir dans
cette situation marquée par les horribles conséquences du péché.
Dieu utilise la cécité de cet homme pour se glorifier et se faire
connaître. Tout le monde savait que cet était aveugle, qu'il était
né aveugle. Personne ne pouvait dire que c'était une escroquerie.
Dieu intervient dans le malheur de cet homme et il montre à chacun
que cet homme, ce Jésus de Nazareth, est vraiment son Fils, Dieu
fait homme. C'est ce que le prophète Esaïe avait prédit 700 ans
auparavant : le Messie rend la vue aux aveugles. Le drame, c'est
justement que beaucoup sont restés aveugles et sourds et n'ont pas
reconnu en Jésus le Messie promis.
Tout
cela est bien joile, pasteur, mais en quoi cela me regarde t'il ?
C'st formidable que cet homme ait été guéri par ce miracle de
Jésus. C'est formidable qu'il ait par ce biais été amené à
croire en Jésus. C'est terrible que beaucoup de ceux qui ont été
témoins de ce miracle n'ont rien voulu voir et qu'ils aient rejeté
le Christ. Mais moi je crois en Jésus, je sais qui il est, je sais
ce qu'il peut faire ». Et bien, c'est merveilleux si vous
croyez en Jésus, mais nous pouvons continuer à être victimes du
même aveuglement sélectif que les disciples.
Il
est tellement facile, quand les choses se mettent à aller mal dans
nos vies ou dans celles de gens que nous aimons de se demander si
nous n'aurions pas provoqué la colère de Dieu ? Lequel d'entre
nous, quand il a été frappé par l'épreuve, n'a pas eu la
tentation de tourner les yeux vers le ciel pour dire « Dieu,
pourquoi est-ce que tu me fais ça ? Pourquoi est-ce que je suis
puni comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Pourquoi moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour que ça
s'arrête ? ». Cette attitude, une expression française
bien connue la résume « mais qu'est-ce que j'ai fait au bon
Dieu ? »
Ici,
encore une fois, nous devons comprendre que les mauvaises choses qui
nous arrivent ne doivent pas nécessairement être interprétées
comme le signe d'une colère de Dieu à notre égard, comme une
punition pour quelque chose que nous aurions fait. Nous devons nous
souvenir que nous vivons dans un monde marqué par le péché, dont
les conséquences se font sentir partout. Les conséquences, ce sont
par exemple les maladies, les deuils, les conflits, les haines,
l'exploitation, la cruauté. Toutes ces choses nous affectent et nous
font souffrir. Elles nous font surtout comprendre que nous n'avions
pas été créés pour vivre ainsi, elles nous donnent soif d'autre
chose.
Qu'est-ce
que j'ai fait au bon pour mériter ça ?
Mais
nous pourrions aussi nous souvenir que, justement, Dieu ne nous donne
pas ce que nous « méritons ». Ce que nous méritons
c'est, comme le dit la formule de confession, le châtiment de Dieu
« dans le temps et dans l'éternité », et rien d'autre.
Ce
que nous méritons, c'est la mort et la séparation éternelle avec
Dieu, encore une fois pas tellement à cause de ce que nous avons
fait, mais à cause de ce que nous sommes : des pécheurs
aveuglés, du berceau au tombeau. Nous sommes par nature des
« enfants de colère » (Ephésiens 2.3) , destinés à
récolter la juste colère de Dieu.
Et
la bonne nouvelle, encore une fois, est précisément que Dieu ne
nous donne pas ce que nous méritons. Au contraire, il nous donne son
Fils unique pour qu'il meure pour les péchés du monde. Pour
reprendre les termes de Paul, le salaire du péché, c'est la
mort, et TOUS ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.
TOUS : chaque homme, chaque femme, chaque enfant, chaque
nouveau-né. Il n'y a rien qui, en dehors de Christ, nous permettra
de mériter le pardon de nos péchés.
C'est
pour cela que nous devons passer par Jésus. Jean dit « Le
sang de Jésus Christ nous purifie de TOUT péché. ». Là
encore TOUT, aucun péché n'est esclu, trop gros ou repoussant pour
être pardonné.
Si
nous croyons en Jésus, les choses sont claires « Il n'y a donc
maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ »
(Romains 8.1). Dieu pourra peut-être nous discipliner parfois, mais
jamais nous « punir » comme le ferait Chassons de nos
cœurs et de nos esprits cette image d'un Dieu qui serait prêt à
nous frapper à tout moment de ses foudres. Il n'y a aucune
condamnation pour ceux qui croient en Jésus, parce que Jésus a été
condamné à leur place !!
Et
mes amis, c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui. C'est pour
cela que l'église existe. Nous ne sommes pas un club, nous sommes
des gens qui connaissent Jésus et croient en lui. Des gens qui se
réunissent pour entendre sa Parole, pour mieux la comprendre, pour
partager ensemble le repas où il nous donne son corps et son sang.
Des gens que Jésus appelle à « aller faire de toutes les
nations des disciples » et pour nous ça commence ici, dans nos
villes et nos villages.Pour reprendre les paroles de Jésus « Il
faut que nous fassions, tant qu'il fait jour, les oeuvres de celui
qui nous a envoyés ».
Et
c'est de cette manière que je voudrais conclure en disant que
personne n'a jamais dit que la vie du chrétien serait exempte de
toute douleur et de toute épreuve. Si c'était vrai, tout le monde
serait chrétien ! Mais ma prière pour chacun d'entre nous ce
matin est que nous ne voyions plus les croix que nous sommes appelés
à porter comme des punitions divines, mais comme des moments où la
grâce, la compassion et l'amour de Dieu vont pouvoir se manifester
de façon particulière, à sa plus grande gloire.
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