Chers
frères et sœurs en Christ,
chers
amis,
Au
début du film Batman begins, Bruce Wayne, qui souhaite combattre le
crime parle de ses projets avec son domestique et confident. Il lui
explique qu'il veut devenir un « symbole élémentaire »,
quelque chose que les malfrats comprendront tout de suite et qui les
terrifiera. C'est pour cela qu'il choisit comme symbole la
chauve-souris et devient Batman.
La
Bible est remplie de symboles. Nous en avons vu beaucoup ces derniers
temps : quand Jésus nous dit que nous sommes sel de la terre et
lumière du monde, quand la semaine dernière nous
avons étudié la vision reçus par Zacharie du chandelier entouré
de deux oliviers... Et puis, dans sa Parole, Dieu a utilisé
beaucoup de symboles pour nous dire qui il est. C'est aujourd'hui le
dernier dimanche avant le Carême, et je vous propose de nous pencher
ce matin sur quatre symboles de Christ, des symboles qui je l'espère
vont nous rappeler qui il est, qui vont nous rappeler pourquoi nous
l'aimons.
Le
premier des symboles utilisés pour décrire Jésus, c'est le rocher,
le roc. Pierre nous dit que Christ est la pierre angulaire. Qu'est-ce
que ce symbole nous évoque ? La stabilité, la sécurité,
l'image de quelque chose qui ne bouge pas quand nos vies, elles,
subissent tant de changements. Nous vivons dans une société qui
croit bon de remettre en cause ses fondements mêmes : c'est ce
qu'on a vu récemment quand on a complètement redéfini le mariage,
quand on cherche à imposer dans les écoles une nouvelle
« moralité ».
Et
puis, il y a ces choses qui nous arrivent et qui bouleversent nos
vies, parfois très brusquement. Il y a quelques semaines, j'ai
appris qu'un couple d'amis, ensemble depuis plus de 25 ans,
divorçait, presque du jour au lendemain... Il y a quelques mois,
Dawn et moi avons appris qu'une de nos amies, mariée il y a quelques
années était atteinte d'un cancer du sein... Et puis, il y a aussi
un grand facteur d'instabilité, qui est l'empilement de Contrats à
Durée Déterminée. Comment faire des plans si l'on n'a pas de
vision à plus d'un an ?
Le
monde dans lequel nous vivons n'est pas sûr, la vie n'est pas sûre
non plus et nous voulons tous la stabilité et la sécurité, parce
qu'elles sont des conditions pour bâtir nos existences dans une paix
au moins relative. C'est ce sentiment que l'on retrouve souvent dans
les Psaumes : le psaume 107, où l'expérience du peuple de Dieu
est comparé à une tempête, le psaume 40 où David exprime qu'il
s'est retrouvé dans la « fosse de destruction », tous
les psaumes dont les auteurs se décrivent entourés d'ennemis, de
puissances hostiles. Tous ces passages nous rappellent, si besoin
est, que notre monde ou notre propre expérience nous donnent souvent
l'impression d'être un chaos effrayant !
Et
c'est pour cela que nous avons besoin de Christ comme pierre
angulaire de notre vie, comme le rocher sur lequel nous pouvons
établir une fondation sûre. En 1 Pierre 2.4 nous lisons
« Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les
hommes mais choisie et précieuse devant Dieu,
et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. »
et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. »
Ici,
Pierre nous invite à devenir des pierres vivantes fondées sur la
pierre angulaire. C'est l'union de nos vies avec celle de Christ qui
nous donne stabilité et sécurité. Et si nous sommes appelés à
devenir des pierres vivantes dans l'édifice de l’Église, c'est
que Jésus peut utiliser notre vie. « Jésus-Christ est le même
hier, aujourd'hui et pour l'éternité » (Héb 13.8), il peut y
avoir de grands bouleversements dans notre société ou dans nos vies
personnelles, mais Jésus reste le même, et c'est pour cela qu'il
est le point d'appui sur lequel nous pouvons nous reposer pour tenir
bon, c'est pour cela qu'il peut nous apporter la stabilité et la
sécurité dont nous avons tous tant besoin. C'est pour cela aussi
que nous devons parler de lui à ceux qui ne le connaissent pas et
qui vivent dans les angoisses de l'existence.
Le
deuxième symbole de Jésus, c'est celui de la lumière, la lumière
spirituelle qui illumine le cœur humain. En Jean 8.12, Jésus dit
«Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas
dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la
vie.»
La
lumière de la vie, la lumière qui donne la vie. Il est frappant de
penser que Jésus a prononcé ces paroles des milliers d'années
avant que les biologistes découvrent le phénomène de la
photosynthèse et montrent qu'effectivement la lumière est
indispensable à la vie. Quand nous croyons en lui, Jésus nous amène
sa lumière et nous donne la vie. Nous y voyons clair à la lumière
de Christ : clair par rapport à nous, à Dieu. Clair par
rapport au bien et au mal, au vrai et au faux (qui, quoiqu'on en
dise, ne sont pas des notions dépassées!!).
Je
crois qu'il y a beaucoup de gens qui cherchent la lumière, qui
saisissent (même confusément) que l'humanité vit dans des
ténèbres. Pensez à tous ceux qui tombent dans le piège des
sectes, tous ceux pour qui la psychologie devient une boussole pour
diriger leurs vies... Mais Jésus seul est la lumière. «
Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ».
Suivons Jésus, et nous pourrons avancer dans la vie dans sa lumière.
Le
troisième symbole est celui de l'eau, image de ce qui désaltère
une âme assoiffée. Samuel Taylor Coleridge a écrit un des plus
beaux poèmes de la langue anglaise « The Rime of the Ancient
Mariner » (« Le Dit du Vieux Marin », illustré par
Doré), qui raconte la traversée frappé par des événements
surnaturels d'un malheureux navire. A un moment du récit, le navire
se retrouve, en absence de vent, immobilisé sur une mer d'huile,
alors que toutes les réserves d'eau douce sont épuisées.
Durant
bien des jours nous demeurâmes là, sans brise ni mouvement, tels
qu’un vaisseau peint sur une mer en peinture. L’eau, l’eau
était partout, et toutes les planches du bord se rétrécissaient.
L’eau, l’eau était partout, et nous n’avions pas une goutte
d’eau à boire. (traduction Auguste Barbier, 1877)
L'eau
était partout, et nous n'avions pas une goutte à boire.
Oui,
l'eau était partout, mais de l'eau de mer, salée, incapable de
désaltérer et de maintenir la vie.
De
la même façon, les hommes et les femmes d'aujourd'hui sont trop
souvent bloqués, immobilisés, entourés de mille choses et de
milles idées qui se révèlent incapables de satisfaire les besoins
vitaux de nos âmes (l'argent, le sexe, le pouvoir, les loisirs...)
et seul Jésus saura nous rassasier.
En
Jean 4, Jésus rencontre une femme samaritaine au bord d'un puits, et
la discussion s'engage. Jésus révèle à la femme qu'il sait qui
elle est « «Tu as bien fait de dire: 'Je n'ai pas de mari',
car tu as eu cinq maris et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton
mari. En cela tu as dit la vérité.» (v.17)
Mais
ce que nous voyons aussi, c'est que dans cet échange, Jésus ne fait
pas la morale à cette femme, il ne la sermonne pas. Au lieu de
cela, il lui dit qui il est et ce qu'il peut faire pour elle :
« celui
qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et
l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui
jaillira jusque dans la vie éternelle.» (v. 14).
La
vie éternelle : voilà ce dont il est question quand nous
faisons face à Jésus. La vie alors qu'autour de nous, il y a tant
de puissances de mort. Quelque chose d'éternelle qui nous donne la
perspective juste quand autour de nous il y a tant de choses
flottantes, temporaires.
Jésus
est venu restaurer notre relation avec Dieu et nous détourner de
tous les substituts qui ne pourront jamais nous satisfaire. Et je
crois que les deux grands événements de l'histoire du salut son t
rattachés à l'eau :
l'eau
purifie, et sur la Croix, le sang de Jésus a coulé avant que nous
puissions être lavés de nos fautes, totalement purifiés.
l'eau
donne la vie, et par sa résurrection Jésus a vaincu la mort et nous
a communiqué la vraie vie, éternelle et glorieuse, dans la présence
du Père.
Jusqu'à
présent, nous avons vu comme symboles de Jésus des choses
impersonnelles et inanimées, mais il y a un autre symbole que vous
connaissez certainement, pour lequel la dimension personnelle est
essentielle : c'est celui du berger.
En
Jean 10, Jésus dit : « je suis le bon berger ».
L'idée est celle du soin que le berger prend de ses brebis, et ses
brebis, c'est vous et moi. Jésus dit qu'il donne sa vie pour ses
brebis.
Cela
fait bien sûr écho au Psaume 23, que nous somme nombreux à bien
connaître « L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de
rien. ». On retrouve aussi l'expression « grand berger
des brebis » pour désigner Jésus en Hébreux 13:20.
Le
berger, c'est celui qui pourvoit, qui guide, qui guérit. Dans une de
ses paraboles, Jésus nous a expliqué qu'il est le berger qui, ayant
100 brebis, va chercher celle qui s'est perdue en laissant les 99
autres. Et nous mêmes ? Est-ce qu'en tant qu'église notre
premier désir est d'aller chercher ses brebis perdues et de les
ramener dans le troupeau ? Est-ce que vraiment nous voulons nous
donner le mal nécessaire pour les appeler, les retrouver et les
ramener à la maison ?
Il
y a tant de gens qui se sentent perdus, ou qui sont perdus, même
s'ils ne le réalisent pas. Depuis plusieurs décennies, nos sociétés
ont abandonné les normes (sans doute un peu pesantes) qui
régissaient la vie sociale. La nouvelle règle est devenue « vis
comme tu veux, fais ce qui te rend heureux ».
Mais
nous devons à présent évaluer les résultats de cette attitude. A
t'elle tenu ses promesses ? Les gens sont-ils vraiment plus
heureux ?? Sincèrement, je ne le pense pas, et je suis même
persuadé que nous sommes dans une société pathogène en terme
psychologiques, une société qui crée le mal-être chez beaucoup de
gens. Il y a des effondrements intérieurs, trop souvent suivis par
l'effondrement d'une famille, et quand les familles s'effondrent,
c'est la société qui menace ruine à son tour !!
Nous
avons besoin d'être guidés sur les chemins de la vie par le bon
berger, Jésus, qui nous mène vers les verts pâturages de Dieu.
Nous avons besoin de reconnaître sa voix quand nous lisons la Bible
qui nous dit ce qu'il faut croire et comment il faut vivre.
Jésus
est le bon berger, le rocher, la lumière et l'eau.
Tous
ces symboles qui, je l'espère, nous ont rappelé ce matin qu'être
chrétien, ce n'est pas une morale, le fait d'être né dans tel ou
tel pays ni même le fait de venir au temple chaque dimanche. Être
chrétien, c'est s'attacher à lui par la foi, c'est croire en celui
sur lequel nous pouvons bâtir nos vies, celui qui nous illumine de
sa grâce, celui qui nous purifie de nos fautes et qui nous donne le
pardon, celui qui est notre bon berger...
Amen.
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