dimanche 2 mars 2014

Jésus en 4 symboles

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

Au début du film Batman begins, Bruce Wayne, qui souhaite combattre le crime parle de ses projets avec son domestique et confident. Il lui explique qu'il veut devenir un « symbole élémentaire », quelque chose que les malfrats comprendront tout de suite et qui les terrifiera. C'est pour cela qu'il choisit comme symbole la chauve-souris et devient Batman.
La Bible est remplie de symboles. Nous en avons vu beaucoup ces derniers temps : quand Jésus nous dit que nous sommes sel de la terre et lumière du monde, quand la semaine dernière nous avons étudié la vision reçus par Zacharie du chandelier entouré de deux oliviers... Et puis, dans sa Parole, Dieu a utilisé beaucoup de symboles pour nous dire qui il est. C'est aujourd'hui le dernier dimanche avant le Carême, et je vous propose de nous pencher ce matin sur quatre symboles de Christ, des symboles qui je l'espère vont nous rappeler qui il est, qui vont nous rappeler pourquoi nous l'aimons.

Le premier des symboles utilisés pour décrire Jésus, c'est le rocher, le roc. Pierre nous dit que Christ est la pierre angulaire. Qu'est-ce que ce symbole nous évoque ? La stabilité, la sécurité, l'image de quelque chose qui ne bouge pas quand nos vies, elles, subissent tant de changements. Nous vivons dans une société qui croit bon de remettre en cause ses fondements mêmes : c'est ce qu'on a vu récemment quand on a complètement redéfini le mariage, quand on cherche à imposer dans les écoles une nouvelle « moralité ».
Et puis, il y a ces choses qui nous arrivent et qui bouleversent nos vies, parfois très brusquement. Il y a quelques semaines, j'ai appris qu'un couple d'amis, ensemble depuis plus de 25 ans, divorçait, presque du jour au lendemain... Il y a quelques mois, Dawn et moi avons appris qu'une de nos amies, mariée il y a quelques années était atteinte d'un cancer du sein... Et puis, il y a aussi un grand facteur d'instabilité, qui est l'empilement de Contrats à Durée Déterminée. Comment faire des plans si l'on n'a pas de vision à plus d'un an ?
Le monde dans lequel nous vivons n'est pas sûr, la vie n'est pas sûre non plus et nous voulons tous la stabilité et la sécurité, parce qu'elles sont des conditions pour bâtir nos existences dans une paix au moins relative. C'est ce sentiment que l'on retrouve souvent dans les Psaumes : le psaume 107, où l'expérience du peuple de Dieu est comparé à une tempête, le psaume 40 où David exprime qu'il s'est retrouvé dans la « fosse de destruction », tous les psaumes dont les auteurs se décrivent entourés d'ennemis, de puissances hostiles. Tous ces passages nous rappellent, si besoin est, que notre monde ou notre propre expérience nous donnent souvent l'impression d'être un chaos effrayant !
Et c'est pour cela que nous avons besoin de Christ comme pierre angulaire de notre vie, comme le rocher sur lequel nous pouvons établir une fondation sûre. En 1 Pierre 2.4 nous lisons « Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu,
et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. »
Ici, Pierre nous invite à devenir des pierres vivantes fondées sur la pierre angulaire. C'est l'union de nos vies avec celle de Christ qui nous donne stabilité et sécurité. Et si nous sommes appelés à devenir des pierres vivantes dans l'édifice de l’Église, c'est que Jésus peut utiliser notre vie. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité » (Héb 13.8), il peut y avoir de grands bouleversements dans notre société ou dans nos vies personnelles, mais Jésus reste le même, et c'est pour cela qu'il est le point d'appui sur lequel nous pouvons nous reposer pour tenir bon, c'est pour cela qu'il peut nous apporter la stabilité et la sécurité dont nous avons tous tant besoin. C'est pour cela aussi que nous devons parler de lui à ceux qui ne le connaissent pas et qui vivent dans les angoisses de l'existence.

Le deuxième symbole de Jésus, c'est celui de la lumière, la lumière spirituelle qui illumine le cœur humain. En Jean 8.12, Jésus dit «Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie.»
La lumière de la vie, la lumière qui donne la vie. Il est frappant de penser que Jésus a prononcé ces paroles des milliers d'années avant que les biologistes découvrent le phénomène de la photosynthèse et montrent qu'effectivement la lumière est indispensable à la vie. Quand nous croyons en lui, Jésus nous amène sa lumière et nous donne la vie. Nous y voyons clair à la lumière de Christ : clair par rapport à nous, à Dieu. Clair par rapport au bien et au mal, au vrai et au faux (qui, quoiqu'on en dise, ne sont pas des notions dépassées!!).
Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui cherchent la lumière, qui saisissent (même confusément) que l'humanité vit dans des ténèbres. Pensez à tous ceux qui tombent dans le piège des sectes, tous ceux pour qui la psychologie devient une boussole pour diriger leurs vies... Mais Jésus seul est la lumière. «  Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ». Suivons Jésus, et nous pourrons avancer dans la vie dans sa lumière.

Le troisième symbole est celui de l'eau, image de ce qui désaltère une âme assoiffée. Samuel Taylor Coleridge a écrit un des plus beaux poèmes de la langue anglaise « The Rime of the Ancient Mariner » (« Le Dit du Vieux Marin », illustré par Doré), qui raconte la traversée frappé par des événements surnaturels d'un malheureux navire. A un moment du récit, le navire se retrouve, en absence de vent, immobilisé sur une mer d'huile, alors que toutes les réserves d'eau douce sont épuisées.
Durant bien des jours nous demeurâmes là, sans brise ni mouvement, tels qu’un vaisseau peint sur une mer en peinture. L’eau, l’eau était partout, et toutes les planches du bord se rétrécissaient. L’eau, l’eau était partout, et nous n’avions pas une goutte d’eau à boire. (traduction Auguste Barbier, 1877)
L'eau était partout, et nous n'avions pas une goutte à boire.
Oui, l'eau était partout, mais de l'eau de mer, salée, incapable de désaltérer et de maintenir la vie.
De la même façon, les hommes et les femmes d'aujourd'hui sont trop souvent bloqués, immobilisés, entourés de mille choses et de milles idées qui se révèlent incapables de satisfaire les besoins vitaux de nos âmes (l'argent, le sexe, le pouvoir, les loisirs...) et seul Jésus saura nous rassasier.
En Jean 4, Jésus rencontre une femme samaritaine au bord d'un puits, et la discussion s'engage. Jésus révèle à la femme qu'il sait qui elle est « «Tu as bien fait de dire: 'Je n'ai pas de mari', car tu as eu cinq maris et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité.» (v.17)
Mais ce que nous voyons aussi, c'est que dans cet échange, Jésus ne fait pas la morale à cette femme, il ne la sermonne pas. Au lieu de cela, il lui dit qui il est et ce qu'il peut faire pour elle : « celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.» (v. 14).
La vie éternelle : voilà ce dont il est question quand nous faisons face à Jésus. La vie alors qu'autour de nous, il y a tant de puissances de mort. Quelque chose d'éternelle qui nous donne la perspective juste quand autour de nous il y a tant de choses flottantes, temporaires.
Jésus est venu restaurer notre relation avec Dieu et nous détourner de tous les substituts qui ne pourront jamais nous satisfaire. Et je crois que les deux grands événements de l'histoire du salut son t rattachés à l'eau :

l'eau purifie, et sur la Croix, le sang de Jésus a coulé avant que nous puissions être lavés de nos fautes, totalement purifiés.

l'eau donne la vie, et par sa résurrection Jésus a vaincu la mort et nous a communiqué la vraie vie, éternelle et glorieuse, dans la présence du Père.

Jusqu'à présent, nous avons vu comme symboles de Jésus des choses impersonnelles et inanimées, mais il y a un autre symbole que vous connaissez certainement, pour lequel la dimension personnelle est essentielle : c'est celui du berger.
En Jean 10, Jésus dit : « je suis le bon berger ». L'idée est celle du soin que le berger prend de ses brebis, et ses brebis, c'est vous et moi. Jésus dit qu'il donne sa vie pour ses brebis.
Cela fait bien sûr écho au Psaume 23, que nous somme nombreux à bien connaître «  L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. ». On retrouve aussi l'expression « grand berger des brebis » pour désigner Jésus en Hébreux 13:20.
Le berger, c'est celui qui pourvoit, qui guide, qui guérit. Dans une de ses paraboles, Jésus nous a expliqué qu'il est le berger qui, ayant 100 brebis, va chercher celle qui s'est perdue en laissant les 99 autres. Et nous mêmes ? Est-ce qu'en tant qu'église notre premier désir est d'aller chercher ses brebis perdues et de les ramener dans le troupeau ? Est-ce que vraiment nous voulons nous donner le mal nécessaire pour les appeler, les retrouver et les ramener à la maison ?
Il y a tant de gens qui se sentent perdus, ou qui sont perdus, même s'ils ne le réalisent pas. Depuis plusieurs décennies, nos sociétés ont abandonné les normes (sans doute un peu pesantes) qui régissaient la vie sociale. La nouvelle règle est devenue « vis comme tu veux, fais ce qui te rend heureux ».
Mais nous devons à présent évaluer les résultats de cette attitude. A t'elle tenu ses promesses ? Les gens sont-ils vraiment plus heureux ?? Sincèrement, je ne le pense pas, et je suis même persuadé que nous sommes dans une société pathogène en terme psychologiques, une société qui crée le mal-être chez beaucoup de gens. Il y a des effondrements intérieurs, trop souvent suivis par l'effondrement d'une famille, et quand les familles s'effondrent, c'est la société qui menace ruine à son tour !!
Nous avons besoin d'être guidés sur les chemins de la vie par le bon berger, Jésus, qui nous mène vers les verts pâturages de Dieu. Nous avons besoin de reconnaître sa voix quand nous lisons la Bible qui nous dit ce qu'il faut croire et comment il faut vivre.

Jésus est le bon berger, le rocher, la lumière et l'eau.

Tous ces symboles qui, je l'espère, nous ont rappelé ce matin qu'être chrétien, ce n'est pas une morale, le fait d'être né dans tel ou tel pays ni même le fait de venir au temple chaque dimanche. Être chrétien, c'est s'attacher à lui par la foi, c'est croire en celui sur lequel nous pouvons bâtir nos vies, celui qui nous illumine de sa grâce, celui qui nous purifie de nos fautes et qui nous donne le pardon, celui qui est notre bon berger...

Amen.




Aucun commentaire: