lundi 30 novembre 2009
MATTHIEU 21.1-9
1 ¶ Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
2 en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez–les, et amenez–les–moi.
3 Si, quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
4 Or, ceci arriva afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète :
5 Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.
6 Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
7 Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.
8 La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la route.
9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !
Chers frères et soeurs,
Non, ce n'est pas une erreur. Nous sommes bien le premier dimanche de l'Avent, et pas le dimanche des Rameaux. Pourtant, nous lisons bien aujourd'hui une partie du récit de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.
En fait, ce qui unit ces deux dimanches, c'est le thème de la venue du Seigneur avec cette phrase "Voici, ton roi vient à toi". Cette phrase je vous propose de l'étudier partie par partie.
Voici. La Bible en Français courant traduit "regarde". Elle a raison. "Regarde!", "fais attention". "Regarde"; ça vaut la peine de tourner les yexu vers ce qui est en train de se passer. Ce mot, ce tout petit mot réclame toute notre attention. Ce qui est en train de se passer est important, capital, ça concerne nos vies.
Mais les gens ne font pas attention. Ils ne se soucient même pas de regarder. Notre société se conduit envers Jésus comme ces gens qui, dans le métro de Paris, passent devant les musiciens qui quémandent quelque monnaie, sans même les voir ou les entendre. Il n'est de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre et de pires aveugles que ceux qui ne veulent pas voir. Et puis, si on n'a pas envie d'écouter ce que nous disent nos parents, si on na rien à faire de ce que dit le prof ou le patron, on peut toujours le faire. Mais ici, c'est différent. C'est de Dieu dont il s'agit, pas de papa-maman, pas du prof de sciences nat', pas du boss, de Dieu! Regardons, écoutons, recevons ce qu'il nous apporte.
Voici, ton roi. Ton roi, nous avons déjà parlé de cela la semaine dernière n'est-ce pas? Les rois ne sont pas élus. La dignité royale ne se reçoit pas par le vote populaire mais par la naissance. De nos jours, le vote, la démocratie, la règle de la majorité sont devenus sacro-saints.
Mais n'oublions pas que l'Eglise est une Royauté. Nous n'avons pas élu Jésus. C'est le Père qui l'a choisi, de toute éternité. Voici ton Roi. Il règne, il dirige, sans s'inquiéter de savoir si cela plaît aux masses ou non. Nul n'est assez sage pour le conseiller:
"O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?" Rom 11.33-34
Et ce Roi est NOTRE Roi. Mais ce n'est pas un roi qui, comme beaucoup d'autres dirigeants, gouvernent d'une main de fer, sans se soucier du bien-être de leur peuple. C'est un roi qui est venu nous purifier de nos péchés et porter leur condamnation à notre place. La couronne qu'il a portée était la couronne d'épines qu'on a placée sur sa tête avant de le mener au Calvaire. C'est là qu'il a vaincu le péché, notre péché. C'est là que notre roi a été brisé pour nos offenses et qu'il nous a revêtu de sa justice.
Voici, ton roi vient. Il vient. Le mot "Avent" vient du latin adventus qui signifie "venue".
Jésus est d'abord venu dans son incarnation, quand il est né à Noël, la fête à laquelle nous commençons à nous préparer. Mais Jésus vient aussi vers nous sur l'autel, dans le repas qu'il a institué et que nous allons bientôt partager. J'ai lu un article qui m'a choqué quand j'étais aux USA cet été. On y racontait qu'arrivé à Washington après son élection, Barak Obama s'est mis à chercher une église dont il deviendrait membre avec sa famille. Un dimanche, il s'est rendu dans une paroisse épiscopalienne (anglicane). On y célébrait l'eucharistie. Et savez-vous ce qui s'est passé? Des gens qui s'avançaient vers la Table Sainte s'arrêtaient pour prendre des photos et des vidéos de la famille présidentielle avec leurs téléphones portables.
Frères et sœurs, si j'avais été pasteur de cette paroisse, j'aurai interdit à ces gens de communier. D'une part parce qu'ils venaient de rompre l'ordre liturgique de l'Eglise et surtout parce qu'ils venaient de montrer qu'ils étaient incapables de discerner le corps et le sang de Christ. Il y a beaucoup plus dans le pain et le vin consacrés que le Président des USA ou que tous les dirigeants mondiaux réunis! Il y a Jésus-Christ, le roi des rois, le seigneur des seigneurs! Son règne à lui n'aura jamais de fin, contrairement à celui d'Obama, de Sarkozy, de Poutine ou des autres!
Et ce Roi tout-puissant, il vient vers nous, il se donne dans le pain et le vin, il lave nos péchés dans le baptême, il nous fait entendre les paroles de la vie éternelle dans la Bible! Dans la Parole et les Sacrements, Jésus vient vers nous pour nous servir, pour nous sauver. C'est pour cela qu'il est venu.
Le Fils de l'Homme est venu pour servir et non pour être servi. Ce service, l'acceptez-vous, ou allez-vous dire que vous n'en avez pas besoin? Allez-vous être comme Pierre qui a refusé, dans ce qui lui semblait être pourtant un grand élan de piété, que son Seigneur lui lave les pieds. Ce que Jésus voulait lui faire comprendre, et à nous aussi, c'est que nous devons absolument abandonner tout espoir en nous-mêmes et recevoir par la foi le salut qui nous est donné gratuitement. Nous n'avons pas à chercher à établir notre propre justice par nos œuvres, nous n'avons pas à monter vers Dieu. C'est lui qui vient vers nous en son Fils qui a pris chair humaine, qui vient vers nous dans la Parole et les Sacrements. C'est toujours, toujours Dieu qui vient vers nous. C'est cela, l'Avent.
Voici, ton roi vient à toi. A toi. A chacun d'entre nous. Il n'est pas près de nous, il est avec nous. Pas seulement le dimanche matin de 10h30 à 11h30 au temple de Prailles, Deux-Sèvres. Il est avec nous, il est avec toi tous les jours de ta vie. Il est avec nous dans les bons jours et les mauvais. Il est avec nous à chaque fois que nous sommes confrontés au choix de le confesser comme notre Seigneur ou de le renier devant les hommes. Il est avec nous quand nous établissons et que nous faisons le choix ou non d'être égoïstes et de préférer nos plaisirs mondains à la charité. Il est avec nous quand nous nous laissons entraîner par certaines conversations et que nous lançons une plaisanterie indécente. Il est avec nous quand nous avons besoin de lui, quand nous nous sentons condamnés et que nous devons nous rappeler d'où nous vient la seule espérance qui ne nous trompera jamais.
Voilà pourquoi nous avons fait de ce tout petit temple notre maison spirituelle, où nous venons être servis par le Seigneur. Jésus est présent et actif. Il est présent et actif là où sa Parole est confessée et enseignée droitement. Il est présent dans le foyer chrétien où la Bible tient la place d'honneur. Regardez! Faites attention! Jésus notre roi nous gouverne en nous purifiant de notre péché. Il règne sur nous en nous donnant sa Parole et les sacrements. Il demeure avec nous en nous donnant son Saint-Esprit. Et, comme le dit Paul, nous nous revêtons de Christ, nous nous couvrons de sa justice, et nous attendons son retour, quand il reviendra dans sa gloire pour juger les vivants et les morts. Prions pour qu'il nous trouve fidèles lors de son avènement.
Amen.
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