dimanche 29 juillet 2007

Luc 10. 38-42

Chers frères et sœurs ! Dans la vie, nous nous trouvons souvent confrontés à des choix. Certains sont simples et ne comportent pas de graves conséquences en cas d'erreur : choisir la couleur d'une cravate ou d'une chemise n'est pas bien difficile ; et tant pis si on choisit mal ! Mais il y a des choix beaucoup plus importants ou difficiles, quand il s'agit par exemple de choisir son métier, ou … son conjoint. Jésus nous place lui aussi devant un choix, très important, celui-là : quand il vient à nous avec sa Parole, nous avons le choix entre l'écouter, ou faire autre chose … Marie et Marthe étaient deux sœurs qui habitaient un village près de Jérusalem. Un jour que Jésus passait par là, il fut invité à leur domicile. Et c'est alors que les deux femmes furent placées devant le choix que je viens d'évoquer : Marie choisit de s'asseoir aux pieds de Jésus pour écouter son enseignement ; ce faisant, elle a fait le bon choix, comme Jésus l'a fait remarquer à sa sœur, Marthe ; car elle a choisi de s'occuper de divers soins domestiques. Comme Marie, apprenons à faire Le bon choix.
· Il consiste à écouter Jésus
· Et c'est là la seule chose nécessaire
1. Le bon choix consiste à écouter Jésus
Pendant qu'ils étaient en route, il entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait sa parole. Marthe (était) absorbée par divers soins domestiques. Luc parle d'un village, sans davantage de précision. Mais nous savons qu'il s'agit de Béthanie, sur la route de Jérusalem : c'est là que demeuraient Marthe et Marie. Elles avaient un frère - Lazare - qui n'est pas mentionné ici et qui était peut-être absent ce jour-là. C'était une famille de croyants et apparemment de bons amis de Jésus.
Le Seigneur - vraisemblablement accompagné de ses disciples - est donc invité à leur domicile. Revenons maintenant en détail sur l'attitude de chacune des deux sœurs.
* Que fait Marthe ? Elle (était) absorbée par divers soins domestiques. Je n'ose pas croire qu'elle est allée faire le ménage, ou épousseter les meubles, ou faire la lessive. Non, elle a dû courir à la cuisine préparer un repas en l'honneur de Jésus - cet hôte prestigieux. Mais quel boulot, surtout s'il y avait tous les disciples ! Cela en fait du monde à nourrir ! Et elle est seule à faire tout ce travail : pas étonnant qu'elle finisse par s'énerver parce que sa sœur ne lui donne pas de coup de main !
A l'époque - vous le savez - il n'y avait ni eau courante ni gaz ni électricité, ni congélateur, ni ustensiles électroménagers : il fallait aller puiser de l'eau, entretenir le feu de bois, en plus du travail de cuisine proprement dit consistant à éplucher les légumes, à mettre du pain au four, à rôtir la viande. Il y avait la table à préparer, et ainsi de suite. Marthe s'affaire - et peut-être s'affole - à la cuisine, voulant faire plaisir à Jésus en lui offrant un bon repas.
* Marie, par contre, s'assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Ce fut son choix à elle. Pour elle, l'important maintenant, ce n'est pas la cuisine, mais l'enseignement de Jésus, car elle sait qu'il était le Sauveur du monde et qu'il a des choses importantes à lui apprendre. Elle a compris qu'il est venu pour annoncer la Parole et qu'il s'attendait à ce qu'on lui prête attention : donc, par respect et par intérêt, elle l'écoute ; puisqu'il est là, il faut profiter de l'occasion …
Luc ne rapporte pas le détail des paroles de Jésus. Mais vous devinez sans peine de quoi il a pu être question : de la grâce de Dieu, de pardon, de vie éternelle ; du salut par la foi ; du sacrifice de Jésus … Il a dû prononcer des paroles merveilleuses, semblables à celles qu'il a dites à Nicodème : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Ou à la femme samaritaine au bord du puits de Jacob : Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. Ou des paroles comme celles-ci : Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. … L'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie.
Imaginez le bonheur dans lequel Marie a dû baigner durant ces instants bénis ! Elle a dû sentir comme un avant-goût de paradis : qui a comme Jésus des paroles aussi riches, aussi belles, aussi consolantes ? Plus besoin d'avoir mauvaise conscience devant Dieu : les péchés sont pardonnés ; plus besoin d'avoir peur de la vie : Dieu veille ; plus besoin d'avoir peur de la mort : Jésus est venu pour la vaincre !
Peut-être le Seigneur était-il justement en train d'évoquer sa mort et sa glorieuse résurrection … quand Marthe, une serviette à la main, sort de la cuisine et vient se plaindre de ce que sa sœur reste là à ne rien faire : 'Elle pourrait tout de même me donner un coup main, s'occuper du feu, couper la viande, mettre la table !'. Mais non ! Elle reste là, tranquillement assise … Et Jésus, apparemment, trouve cela normal : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider ! Le reproche est à peine voilé : 'Seigneur, ne te rends-tu pas compte que tu la retiens avec tes discours ? Ne vois-tu pas tout le boulot que j'ai ?' Alors le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée.
Jésus lui déclare donc qu'en s'asseyant pour l'écouter, Marie a fait le bon choix. C'est comme s'il avait dit à Marthe : 'Je suis très sensible à ton accueil. Mais vois-tu, il aurait mieux valu que tu fasses comme elle, que tu laisses ta cuisine pour t'asseoir toi aussi et écouter !' ; 'C'est très gentil de vouloir m'honorer par un repas. Mais c'est moi qui comptais t'inviter à ma table pour t'offrir la bonne nourriture de l'Evangile, une nourriture pour l'âme, une nourriture pour la vie éternelle' ; 'L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu'. Chers amis !
Retenons bien la leçon : quand Jésus nous fait la grâce et l'honneur de venir chez nous, - Il vaut mieux écouter sa Parole que de rester dans sa cuisine pour préparer le repas. - Il vaut mieux l'entendre parler du pardon des péchés que d'éplucher des pommes de terre - Il n'y a pas photo : entendre parler du chemin qui mène au paradis est plus important que de faire la vidange de la voiture ou d'enlever les mauvaises herbes du jardin, quand Jésus vient nous rendre visite. En clair : faisons le bon choix quand c'est l'heure du culte le dimanche, quand vient le moment de lire la Bible, ou d'apprendre le catéchisme, ou de prier, le soir, en famille … Marthe pensait faire plaisir au Seigneur avec son repas : Jésus lui dit que ce n'était pas le bon choix. Mais que croyez-vous qu'il dirait s'il vous voyait bricoler à l'heure du culte, ou traîner à la maison à ne rien faire, ou sortir pour le jogging matinal, ou faire n'importe quoi d'autre d'utile ou … d'inutile ?
Imaginons quelques scènes qui ne feraient certainement pas plaisir à Jésus : - Au moment où le pasteur lit l'Evangile, Fabrice s'élance pour faire son jogging. - Au moment de la lecture de l'Epître, papa a fini de réparer le pneu de la bicyclette. - Au moment où commence le sermon, le fiston sort de son lit, car le samedi soir, il est sorti s'amuser et il est rentré tard. - Et quand à la fin du culte, le pasteur prononce la bénédiction, maman constate avec plaisir qu'elle a réussi sa tarte aux pommes … Vous vous doutez du commentaire de Jésus !
Et que doit-il penser lorsque le soir, quand ce serait le moment de consacrer 5 petites minutes à la lecture de la Bible, ou à la révision du catéchisme, ou à la prière, l'un lit son journal, l'autre finit son repassage et le 3e ne veut pas louper son feuilleton à la télé, si bien qu'il n'y a plus ni prière ni méditation du tout : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire.
'Marthe'. Au lieu de Marthe, Jésus pourrait citer plein d'autres prénoms, et peut-être aussi le nôtre ... Nombreux sont ce qui sont atteints du 'syndrome de Marthe' : ils sont tout à fait d'accord pour dire : 'Le culte, c'est très important et il ne faut pas négliger la lecture de la Bible, et ne pas oublier de prier'. Mais combien de fois ne sommes-nous pas pris en défaut, en train de nous inquiéter d'un tas de choses et de nous agitez pour des activités qui pourraient attendre, au lieu de donner à Jésus la place qui devrait être la sienne ? Jésus n'a pas dit qu'il ne fallait pas travailler, ou préparer des repas, ou nettoyer la maison, ou s'occuper des enfants et de leurs devoirs, ou se reposer, reprendre des forces et se divertir. Mais quand Jésus vient, quand c'est l'heure d'écouter ou de lire sa Parole, il faut savoir faire le bon choix et donner la priorité à ce qui est prioritaire.
2. Ecouter Jésus est en effet la seule chose nécessaire
L'apôtre Paul dit : la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ. La foi ne naît et ne grandit que lorsqu'on écoute la Parole de Dieu. Ne vous faites pas d'illusion : sans la Parole de Dieu, il n'y a pas de foi, simplement parce que la foi ne tombe pas du ciel. Elle ne vient pas en regardant la télévision ou en faisant du bricolage au garage, ou du sport ou le ménage. Elle vient par l'enseignement au catéchisme, par les discussions religieuses qu'on peut avoir, par la lecture de littérature chrétienne, et évidemment et principalement par la lecture personnelle de la Bible, par le culte et les études bibliques : c'est là qu'agit le Saint Esprit, l'auteur de la foi.
On n'insistera jamais assez sur l'importance de la Parole ; les gens sont lents à comprendre à quel point c'est indispensable. Voyez Marthe, qui est pourtant croyante, mais qui est très négligente. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée, dit Jésus. Le choix de Marie est si bon parce qu'elle a su profiter de cette occasion exceptionnelle pour nourrir son âme. Ce qu'elle a reçu, ce sont des richesses durables et bénédictions éternelles.
Comparé à l'excellente et appétissante nourriture que Jésus lui a offerte, le repas de Marthe a dû paraître bien fade.
Beaucoup disent : 'J'ai déjà 100 fois entendu l'Evangile ; je le connais suffisamment'. Mais ces personnes ignorent que le croyant a continuellement besoin de grandir dans la foi. Un enfant ne va dire : 'Je mesure maintenant 1 m 20 et je pèse 40 kg : je suis assez grand, j'ai assez de poids ; je n'ai plus besoin de manger !'
Chers amis ! Nous sommes très loin d'être parfaits sur le plan de la connaissance spirituelle ou de la foi et il reste beaucoup de lacunes à combler. Surtout qu'il ne s'agit pas simplement de connaître les vérités de la Bible, mais de les croire le plus fermement possible. Et pour cela, il faut permettre au Saint Esprit de poursuivre son œuvre. Qui - même parmi les anciens - peut dire qu'il n'est jamais assailli par quelque doute, au sujet de la résurrection, de l'efficacité de la prière, ou même de l'amour de Dieu dans un moment d'épreuves ? Le diable est constamment aux aguets. C'est pour cela que nous avons besoin de continuellement fortifier notre foi. Et puis, il s'agit aussi d'avoir les forces nécessaires pour lutter contre les tentations et vaincre le péché, pour mener une vie de plus en plus pure … Ou iriez-vous puiser les forces pour cela, si ce n'est dans l'Evangile ? S'imaginer qu'on en sait assez est donc une grossière erreur et une invention du diable.
D'autres, par contre, se disent : 'La parole de Dieu, si je ne l'écoute pas aujourd'hui, j'aurai encore l'occasion de le faire la prochaine fois.' Mais, chers amis, qu'en savez-vous, s'il y aura encore une prochaine fois ? Le choix de Marie a également été bon en ce sens qu'elle a su profiter de l'occasion quand elle s'est présentée. Elle aussi aurait pu se dire: 'Jésus repassera certainement encore plus d'une fois chez nous' ; donc … 'Seigneur, excuse-moi, mais il faut que je donne un coup de main à ma sœur'. Elle ne l'a pas fait et elle a eu raison ! Car les fourneaux seront toujours là ; et de la poussière à essayer, il y en aura encore ; et du ménage aussi, il y en aura toujours à faire ... Par contre, Jésus, lui, ne sera pas toujours là. Bientôt, il va souffrir et mourir, ressusciter et monter au Ciel. En fait, ce n'est plus qu'une question de quelques mois. Le jour approche où Marthe et Marie n'auront plus l'occasion de s'asseoir aux pieds de Jésus pour entendre son enseignement de vive voix. Aujourd'hui est une occasion unique.
Nous aussi, nous devrions faire comme si chaque dimanche - comme si aujourd'hui - était une occasion unique, - peut-être la dernière - d'entendre la Parole de Jésus. Ceci pourrait être le dernier sermon de votre vie !
Vous avez aujourd'hui un pasteur ; vous avez une église ; vous avez la possibilité de vous instruire dans la connaissance de l'Evangile. Qu'en savez-vous s'il en sera toujours ainsi ? Des pasteurs ?! Il n'y a même plus un seul étudiant de nos jours. L'Eglise pourrait être fermée. Il pourrait y avoir de nouveau des persécutions. Un changement d'emploi peut vous obliger à déménager à 1000 km d'ici. Du jour au lendemain, la maladie ou l'âge peuvent vous empêcher d'aller à l'Eglise. On peut devenir sourd et ne plus entendre ; aveugle et être incapable de lire. On peut mourir. C'est pour cela qu'il faut s'asseoir et prendre le temps d'écouter quand Jésus nous fait la grâce de venir nous instruire.
Marie a choisi la bonne part. D'autant meilleure que le fait de nourrir son âme ne se fait pas au détriment du corps. Marie s'est nourri des paroles de Jésus ; pour autant, elle n'est pas morte de faim. 'Evidemment' - direz-vous - 'puisque sa sœur s'est occupée du repas'. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire : ce que je voulais dire, c'est que lorsque Jésus nourrit l'âme, il n'en oublie pas pour autant le corps.
Il y a des preuves de cela : - A deux reprises, une grande foule avait suivi Jésus pour écouter sa Parole. On était loin de tout lieu habité, et trop tard pour rentrer. Mais sans que personne ne lui ait demandé quoi que ce soit, ou simplement songé à le lui demander, Jésus a pris quelques pains et quelques poissons et les a fait distribués à la foule : des milliers de personnes mangèrent à leur faim. Et il y a même eu des restes. - Et à Cana, n'a-t-il pas changé l'eau en vin ? Vraiment, Marthe aurait très bien pu venir s'asseoir et écouter : personne ne serait mort de faim ou de soif. Et ne vous souvenez-vous pas de cette promesse de Jésus : Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu, et tout le reste vous sera donné par-dessus ? Si nous donnons la priorité aux choses prioritaires - c'est-à-dire à Dieu, à son Evangile, à la justice qui vient du Christ - Dieu saura veiller à nos besoins quotidiens.
Il faut donc se convaincre que - vraiment - le temps que nous consacrons au culte, à la méditation ou la prière quotidienne, ce n'est pas du temps perdu ; au contraire, c'est un gain ; non seulement à cause des bénédictions éternelles qui nous sont accordées, mais aussi des bénédictions pour cette vie : la méditation de la Parole nous permet de refaire le plein d'énergie, de courage et de forces pour mieux vivre jour après jour ; l'Evangile nous remonte le moral ! Conclusion : Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée. Ayons la sagesse de faire le même choix qu'elle ! Amen

mardi 24 juillet 2007

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lundi 23 juillet 2007

Apocalypse 7.9-17

Durant les derniers dimanches de l'Année ecclésiastique, nous évoquons les choses dernières : fin du monde, retour du Christ, etc. Or l'une des visions accordées à l'apôtre Jean, relatée dans ce passage de l'Apocalypse, nous permet d'aller même au-delà, dans l'éternité, au Ciel. Qui n'aimerait pas pouvoir jeter une fois un bref coup d'œil derrière le rideau, c'est-à-dire dans le paradis ? Ce passage nous permet d'en avoir un aperçu, car au nombre des visions que Dieu a accordées à Jean, il y a aussi celle du
Peuple de Dieu au Ciel
Dans ce passage, il est donc question de
1. La foule innombrable qui se tient devant le trône de Dieu 2. C'est la foule de ceux qui sont purifiés par le sang de l'Agneau et que 3. Dieu lui-même console1. Jean voit une foule innombrable devant le trône de Dieu Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Vers la fin du 1er siècle, l'apôtre Jean avait été exilé sur l'île de Patmos, sans doute par l'empereur Domitien, hostile à la foi chrétienne. Là Jean eut une série de visions, consignées dans l'Apocalypse : il vit notamment la grande foule qui constitue le peuple de Dieu parvenu au Ciel. * Ce qui frappe tout d'abord au sujet de cette foule, c'est son immensité, car Jean dit que personne ne peut la compter. Dieu en connaît évidemment le nombre, puisqu'il connaît chacun personnellement. Mais Jean aurait été incapable de compter ou même d'évaluer le nombre d'individus de cette foule constituée des croyants du monde entier et de tous les temps : certainement des centaines de millions de personnes. Il s'agit de l'Eglise chrétienne parvenue dans la gloire céleste. Quelle différence avec ce qu'on voit de l'Eglise maintenant ! Ici-bas, nous n'en apercevons qu'une infime partie, car elle est essentiellement invisible, étant répandue à travers le temps et à travers le monde ; de plus, on ne peut pas voir la foi dans le cœur des gens pour savoir s'ils ont la foi. Mais à Jean, il est permis de contempler l'Eglise dans sa totalité, telle qu'elle est au Ciel. A noter que dans l'Ancien Testament déjà, Dieu avait annoncé à Abraham que ses descendants - également au sens spirituel des croyants - seraient aussi nombreux que les étoiles du ciel et le sable de la mer, qu'on ne peut pas non plus compter. * Une autre caractéristique du peuple de Dieu au Ciel, c'est qu'il est cosmopolite, issue de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Il y a là des représentants des 5 continents, de toutes les races, de toutes les couleurs. C'est normal : Jésus n'a-t-il pas envoyé ses disciples annoncer l'Evangile à toutes les nations ? Cette vision est donc aussi très belle parce qu'on voit que Dieu offre sa grâce à tous les hommes sans distinction parce que Jésus est mort pour tous. * Ils se tenaient devant le trône et l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Autre trait significatif : tous sont uniformément vêtus de blancs, alors qu'ils sont de toutes races et de toutes couleurs. Les 'robes blanches' signifient qu'ils sont purs de tout péché ; c'est d'ailleurs pour cela qu'ils peuvent se tenir sans crainte devant le Dieu trois fois saint, assis sur son trône. Ce trône n'est pas celui du Jugement, - qui a déjà eu lieu puisque nous sommes au Ciel : c'est le symbole de la majesté divine. Ce que la scène souligne, c'est qu'à tous les élus, il est fait l'insigne honneur et bonheur de se tenir en la présence du Dieu tout-puissant et de contempler sa gloire. 'Devant le trône' est bien sûr une façon de parler : au Ciel, les notions spatiales de longueur, de largeur, de hauteur, de devant, derrière, à côté, au-dessus, en dessous sont abolies : si la foule se tenait 'devant' Dieu au sens littéral, cela ferait une queue de je ne sais combien de milliers de kilomètres. Non, 'devant Dieu' exprime la relation bénie de la foule avec Dieu et la communion retrouvée avec le Créateur. . * Et ils criaient d'une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'agneau. L'une des activités, ou l'un des bonheurs des élus au Ciel, consiste à célébrer Dieu et l'Agneau assis sur le trône. 'L'Agneau', c'est évidemment Jésus, l'innocente victime qui s'est sacrifiée pour que cette foule ait accès au paradis. 'D'une voix forte' : Jean a dû percevoir une clameur d'une intensité indescriptible, plus forte que mille tonnerres emplissant le Ciel. Pensez : l'ovation d'une foule tellement nombreuse que personne ne pouvait la compter ! Une ovation sans doute sous forme de louanges harmonieuses, de chants merveilleux et joyeux exprimant l'amour et la reconnaissance envers le Dieu Sauveur. * Les élus tenaient des palmes dans leurs mains. On peut y voir les palmes de la victoire : tous ces gens sont des vainqueurs ; ils ont vaincu le péché, le diable et la mort. A vrai dire, ce ne sont pas eux qui les ont vaincus, mais Jésus. Mais sa victoire, Jésus la leur a offerte et ils se la sont appropriée par la foi. * A ce tonnerre de louanges s'ajoute l'adoration des anges dont le nombre dépasse lui aussi l'imagination. Ils louent Dieu et célèbrent ses attributs : La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Vous retrouvez dans cette énumération le chiffre 7 ; chiffre symbolique qui résulte de l'addition de 3 (chiffre de Dieu) et de 4 (chiffre du monde) : les anges louent Dieu pour le salut qu'il a offert au monde et qui a permis à cette foule de les rejoindre au Ciel. Chers frères et sœurs ! La vision de ce peuple nombreux et glorieux au Ciel est très réconfortante, parce qu'ici-bas, nous ne voyons de l'Eglise que faiblesse et petitesse. Au Ciel, les choses seront différentes … De cette foule, nous en ferons partie en tant que croyants. Nous aussi verrons Dieu et notre Seigneur Jésus de nos yeux ; nous nous tiendrons en leur présence et contemplerons leur gloire et leur majesté. Le moins que l'on puisse donc dire, c'est que la solitude - qui pèse parfois si lourdement ici-bas - n'existera pas au Ciel. On pourrait même se demander si on ne va être noyé dans l'immensité de cette foule …, si l'on ne sera pas un simple matricule : n° 3 millions 643 mille 224 … Non ! Rassurez-vous : l'anonymat n'existera pas au Ciel, et on ne sera pas perdu au milieu de cette foule immense. Voyez par exemple que lors de la Transfiguration de Jésus sur la haute montagne, les disciples ont tout de suite reconnu Moïse et Elie qui durant la vision s'entretenaient avec Jésus ... En plus du bonheur de vivre en la présence du Dieu tout-puissant, ce sera aussi le grand bonheur que de vivre dans cette société céleste unie par un amour parfait. Quel bonheur aussi que de retrouver les siens : mari, femme, parents, enfants, frères, sœurs, - même si les anciens liens familiaux auront été abolis ! … Ou de rencontrer et de pouvoir s'entretenir avec d'illustres personnages tels que Moïse et les prophètes, les apôtres, les évangélistes, la foule des courageux martyrs et témoins de Dieu et tant d'autres …
Mais voici maintenant plus précisément les raisons qui ont permis à cette foule d'accéder au Ciel :

2. C'est la foule de ceux qui sont lavés par le sang de l'Agneau Et l'un des vieillards prit la parole, et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus ? Je lui dit: Mon Seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Un digne vieillard demande à Jean 'qui sont ceux qui sont vêtus de blancs', et donne lui-même la réponse : a) Ce peuple vient de sortir d'une grande tribulation, c'est-à-dire d'une grande épreuve. Quelle épreuve ? Il ne s'agit sans doute pas d'une épreuve particulière qui se serait produite à un moment donné de l'Histoire du monde, mais de l'ensemble des épreuves par lesquelles tout croyant doit passer dans cette vie. Car non seulement la vie est pleine de difficultés et de souffrances, mais en outre, ceux qui s'attachent à Jésus et confessent son nom sont souvent obligés d'endurer des épreuves supplémentaires : le monde est méchant et persécute volontiers les croyants. Leur vie est donc une épreuve continuelle et une lutte douloureuse contre le diable, le monde et leur propre chair ; un combat qui s'étend à toute la vie, si bien que l'on peut vraiment en parler comme d'une 'grande tribulation'. Dans les Actes (14:22), l'apôtre Paul dit : C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. b) Cependant, ne commettons pas l'erreur de croire que la blancheur des vêtements - et la sainteté - de cette foule résulterait d'une action purificatrice des épreuves ou de la souffrance. Non ! Cette blancheur vient uniquement du Christ et de son sacrifice ; du Christ en qui ils ont cru et auquel ils ont rendu témoignage ; ce qui explique d'ailleurs en partie les tribulations qu'ils ont connues. Ainsi, à la question : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils ? le vieillard répond : Ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Les croyants prennent soin de laver sur terre leurs vêtements sales. L'image est très parlante : tous les hommes portent des vêtements repoussants de saleté ; entendez par là : souillés par le péchés ! Mais dans son amour infini, Dieu a offert aux hommes un savon capable de laver cette souillure tenace : ce détergent, ce savon purificateur, c'est le sang du Christ ; - le sang résume en effet son douloureux sacrifice sur la croix où il a expié les péchés des hommes. Or, les croyants ont su profiter de l'offre divine et de l'invitation gratuite de se débarrasser de leurs péchés en se tournant vers Jésus. On peut donc dire qu'accepter le pardon de Dieu, c'est faire la lessive pour que le vêtement sale devienne resplendissant de pureté. Habituellement le sang souille un vêtement, et les taches sont coriaces. Mais le sang - rouge - du Christ confère au croyant une blancheur éclatante. Cette merveilleuse vérité se trouve partout énoncée dans la Bible. Ainsi Jean écrit dans sa 1ère épitre : Le sang de Jésus, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché. Et le prophète Esaïe : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront blancs comme la laine. Chers frères et soeurs, C'est parce que nous lavons tous les jours notre robe salie par le péché dans le sang du Christ que nous aurons demain le privilège et le bonheur de faire partie de la foule des élus devant le trône de Dieu. Il faut donc bien savoir que pour disposer d'une robe blanche, pure, impeccable au Ciel, c'est maintenant qu'il faut faire la lessive. C'est ici et maintenant que se joue notre salut éternel. Que ce soit bien clair : faire la lessive, c'est confesser ses péchés à Dieu et se tourner vers Jésus pour lui demander son pardon ; - le pardon qui nous est offert dans l'Evangile quand il est lu ou prêché, dans le baptême, dans l'absolution, dans la Sainte Cène. Dans la pratique, le jour de la lessive c'est le dimanche lors du culte, mais aussi tous les jours de la semaine, chaque fois qu'on ouvre la Bible pour se laisser instruire par Dieu, ou qu'on joint les mains pour implorer son pardon. Quant aux tribulations qu'il nous faut parfois endurer à cause de notre foi et de notre témoignage, sachez qu'elles sont la preuve visible de notre attachement et de notre fidélité à Jésus.

Enfin 3. Jean voit comment Dieu lui-même console son peuple C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. * Debout devant le trône de Dieu, les élus le servent continuellement. Le mot 'servir' évoque un travail. Et le travail est souvent quelque chose de pénible et de désagréable. Au Ciel, il n'y aura pas de travail pénible, ni d'occupation ennuyeuse ou accomplie à contre cœur. Le service de Dieu sera spontané, agréable et joyeux. L'expression 'servir Dieu dans son temple' évoque le service qu'accomplissaient autrefois les sacrificateurs dans le temple de Jérusalem : c'était pour eux un grand honneur et un grand bonheur. Au Ciel, ce service - à en juger d'après ce qu'on a vu précédemment - consistera principalement à louer Dieu et à chanter à sa gloire. * Le bonheur céleste est ensuite décrit par l'image suivante : celui qui est assis sur le trône dresse une tente sur eux. Les enfants d'Israël ont longtemps habité sous des tentes, surtout les 40 ans que dura la traversée du désert : elles protégeaient leurs occupants du soleil le jour et du froid la nuit. La tente que Dieu dresse sur les siens au Ciel signifie qu'ils seront confortablement installés et ne connaîtront plus les désagréments de ce monde, tels que les intempéries, la chaleur, le froid. Ils ne connaîtront plus non plus de pénuries : Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. * L'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie. L'Agneau, c'est Jésus. Il fera paître les siens, ce qui évoque l'image du Bon Berger. Sur terre, le Bon Berger a donné sa vie pour ses brebis et les a délivrées de ce dangereux prédateur qu'est le diable. Au Ciel, il continuera d'être le Bon Berger et de faire ce qui est dit le psaume 23 : L'Eternel est mon berger ; il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles, il restaure mon âme. Au Ciel, Jésus continuera de veiller au bien-être et au bonheur des siens. La nourriture et l'eau célestes leur conféreront l'immortalité. Notez cette étonnant contraste : l'Agneau sera en même temps le Berger : Jésus, l'agneau innocent, qui sur terre a donné sa vie pour les siens continuera, tel un berger, de veiller sur eux en l'éternité. * Dieu essuiera toute larme de leurs yeux : pour compléter cette évocation du bonheur céleste, Jean voit le tout-puissant Créateur, tel un Père attentif, en train de consoler les siens et d'essuyer leurs larmes : c'est donc la fin de leurs malheurs. Chers frères et soeurs ! Voilà donc à travers quelles images est évoqué le bonheur céleste! La langue humaine manque malheureusement de mots pour décrire ce bonheur en détail, car il comporte des aspects dont nous n'avons absolument aucune idée et dont la Bible ne peut pas en parler parce qu'il n'y a pas d'équivalents sur terre. Elle évoque donc surtout ce bonheur en le décrivant négativement comme un lieu où il n'y aura plus aucun malheur. Alors, restons dans ce registre, pour dire qu'au Ciel, il n'y aura plus aucune des choses désagréables de ce monde : plus de peines ou d'inquiétudes ou de tristesse ; plus de soucis de nourriture, d'argent, de logement ou d'emploi ; plus de travaux pénibles ou dangereux ; plus de problèmes familiaux, de conflits sociaux, de discrimination ; plus de haine, de méchancetés, de disputes ; plus d'insécurité, d'intempéries, de canicule, de froid ; plus d'inquiétudes pour le lendemain ou de peurs de l'avenir ; plus de maladie ni de mort ... Chers amis ! Puisse la perspective de nous tenir un jour - et peut-être bientôt - en la sainte présence de Dieu avec tous les élus du Ciel nous encourager à poursuivre le bon combat de la foi, jusqu'au jour où nous serons parvenu dans ce lieu de bonheur parfait que Jésus réserve à tous ceux qui s'attachent à lui par une foi sincère ! Amen

Frédéric BOHY

lundi 16 juillet 2007

On se fait une idole de la vérité même: car la vérité, hors de la charité, n'est pas Dieu: elle est son image et une idole, qu'il ne faut point aimer ni adorer.

Blaise Pascal

dimanche 15 juillet 2007

Genèse 4.1-8

Ce passage bien connu de la Genèse relate des événements somme toute assez banals : il est question de naissances, d'une mort, d'un culte. Mais ce qui est moins banal, c'est qu'il s'agit à chaque fois d'une 'première'. Avec Caïn et Abel, nous sommes au tout début de l'humanité, du temps d'Adam et d'Eve : ceux-ci découvrent avec émerveillement la naissance d'un enfant. Mais ils découvrent aussi avec effroi la mort, d'autant plus terrible qu'elle se double ici d'un crime, perpétré au moment où les deux frères rendaient un culte à Dieu en lui présentant leurs offrandes. Parlons donc de ces trois événements inédits :
· La première naissance, · Le premier culte, · La première mort

1. La naissance du premier enfant
Adam connut Eve, sa femme ; elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel. Elle enfanta encore son frère Abel. Abel fut berger, et Caïn fut laboureur. Le mot " connut " décrit ici les relations sexuelles : Eve devint enceinte et mit au monde un enfant qu'elle appela Caïn.
Quoi de plus banal que la naissance d'un enfant ! Pourtant, cette naissance-là ne l'est pas, car c'est une première dans l'histoire de l'humanité : il s'agit de la naissance du tout premier enfant ! Adam et Eve avaient été créés par Dieu à l'état adulte, mais Caïn naît de sa mère comme enfant. C'est ce qui explique l'émerveillement d'Eve : J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel ! Dommage que nous ne puissions pas entendre Eve prononcer elle-même ces paroles, car ce devait être l'expression d'une immense joie : non seulement la joie qu'éprouve toute mère en découvrant son nouveau-né, mais aussi l'émerveillement devant quelque-chose qu'elle n'avait encore jamais vu : un nourrisson, un petit être humain, un bébé, une miniature humaine ; … un véritable petit chef-d’œuvre !
Avant l'accouchement, Adam et Eve s'étaient certainement posé plein de question : combien de temps l'enfant resterait-il dans le ventre de sa mère ? A quoi ressemblerait le petit être humain ? Comment se passerait la naissance ? Evidemment, Eve savait que l'accouchement serait douloureux, car Dieu le lui avait annoncé comme l'une des conséquences du péché. J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel !
Joie de la maternité, mais joie aussi d'avoir donné la vie ! Eve sait que cet enfant résulte d'un acte créateur de Dieu, mais c'est tout de même elle qui a porté l'enfant ; c'est dans son ventre qu'il a grandi. Adam a eu raison d'appeler sa femme EVE, ce qui signifie la 'vie'. Elle donne la vie ; elle la transmet. L'enfant recevra le nom de Caïn, un nom dérivé de 'j'ai formé'. La joie qu'expriment ces paroles d'Eve : J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel ! vient peut-être aussi - ou même surtout - de ce que c'est là la preuve qu'effectivement, le processus de la rédemption du monde est enclenché. Dieu n'avait-il pas dit que 'la postérité de la femme' - c'est-à-dire un enfant né d'une femme - écraserait la tête du serpent, délivrant ainsi l'humanité de l'esclavage du diable ? Grâce à la femme, la vie va donc se transmettre de génération en génération jusqu'au jour où naîtra l'enfant Sauveur. La naissance de cet enfant, c'est donc aussi la promesse du Sauveur qui commence à se réaliser. D'ailleurs, selon Luther, quand Eve a dit : J'ai formé un homme avec l'aide de l'Eternel ! (Luther traduit par : 'J'ai formé L'homme'), elle croyait que c'était lui, Caïn, qui serait le Sauveur promis. Non, ce ne sera pas lui ; Caïn sera malheureusement le premier meurtrier de l'histoire de l'humanité. On est loin du Sauveur ! Mais si Eve s'est trompée sur la personne, elle ne s'est par contre pas trompée sur le sens de la promesse de Dieu : au bout de la énième génération naîtra effectivement l'enfant Sauveur qui écrasera la tête du serpent. On peut même préciser que, d'après la généalogie de Luc, Jésus sera environ le 80 e maillon de la chaîne qui commence avec Adam et Eve et conduit jusqu'au Christ.
Après Caïn naît Abel : nouveau miracle de la vie ! La joie n'est pas moins grande, mais ce n'est plus la même surprise. Les deux enfants grandissent et chacun a son métier : l'un est berger, l'autre cultivateur. Ils ont sans doute repris, en se spécialisant les activités de leur père. Chers amis ! Chaque femme peut légitimement être fière d'avoir reçu de Dieu cet extraordinaire pouvoir de donner la vie. A chaque seconde se produit une naissance quelque part dans le monde. Quoi de plus banal qu'une naissance ? Et pourtant, ce n'en est pas moins à chaque fois un admirable miracle pour lequel il faut remercier Dieu et le louer. Depuis que l'on sait que la petite cellule initiale contient déjà les milliards d'informations qui lui permettront, en se multipliant, de devenir un bébé, puis un homme adulte, on n'en est que plus époustouflé devant la beauté et la grandeur de cet acte créateur !
Eve croyait peut-être que son fils premier-né serait le Sauveur de l'humanité. Ce n'était pas le cas. Mais maintenant, le Sauveur est venu et nous savons qu'il est né à Bethlehem et qu'il s'appelle Jésus : il est le Fils de Dieu devenu homme pour effectuer le salut de l'humanité ; il a écrasé la tête du serpent en mourant sur la croix et a ainsi libéré l'humanité de pouvoir de Satan. C'est donc tout particulièrement de la naissance et de la venue du fils 1er né de la vierge Marie, arrière-arrière-arrière petit fils d'Eve que nous devons nous émerveiller !

2. Le premier culte
Les deux enfants ont grandi. Ils travaillent ; l'un cultive la terre, l'autre élève des troupeaux : Au bout de quelque temps, Caïn fit à l'Eternel une offrande des fruits de la terre ; et Abel de son côté en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. On peut parler là d'un culte rendu à Dieu. Ce n'était certainement pas le premier culte au sens absolu, car Adam et Eve ont aussi dû adorer Dieu et apprendre à leurs enfants à le respecter. Ils ont dû leur parler du péché et de la nécessité de croire au Sauveur que Dieu avait promis. Mais le sacrifice d'Abel et de Caïn est tout de même la première mention de la Bible d'un culte à Dieu.
Malheureusement, cet événement est aussi en relation avec un drame, c'est-à-dire du meurtre commis par Caïn. Le culte en question est très différent de celui que nous sommes en train de célébrer. Chez eux, il s'agissait surtout d'apporter une offrande à Dieu. Bien que l'on puisse penser que cette offrande était certainement accompagnée de paroles de prières, de louanges et de reconnaissance à Dieu ; - chacun offrant à Dieu une part du fruit de son travail, l'un de son troupeau, l'autre des produits des champs. Leur offrande se voulait être un acte d'adoration et l'expression de leur foi, de leur amour et de leur reconnaissance ; également une prière à Dieu pour qu'il continue de bénir leur travail. Car n'oublions pas que le sol a été maudit à cause du péché et que c'est à la sueur de ton visage que tu mangeras ton pain … Il était donc nécessaire de prier Dieu de bénir le travail de leurs mains et de continuer à leur accorder nourriture, vêtements et autres biens matériels. Premier culte donc, mais déjà l'expression de deux adorations différentes ; je dirais même : de deux religions différentes.
Car il y a là une adoration sincère, mais aussi une adoration hypocrite : c'est ainsi que j'explique le fait que Dieu agrée l'offrande de l'un et non de l'autre. Les images, dans les Livres d'Histoire Sainte de mon enfance, représentaient la scène ainsi : la fumée du sacrifice d'Abel s'élève droit vers le ciel (= Dieu accepte son sacrifice), tandis que celle du sacrifice de Caïn est rabattue vers le sol (= Dieu n'agrée pas son offrande). Mais cela est uniquement dû à l'imagination de l'artiste qui a fait de son mieux pour illustrer ce texte ...
Pourquoi Dieu a-t-il aimé le sacrifice d'Abel et rejeté celui de Caïn ? Certains pensent qu'on peut déjà noter une différence dans la qualité des offrandes : * Caïn fit une offrande des fruits de la terre ; un point, c'est tout. * Abel, par contre, fit une offrande des premiers-nés de son troupeau et leur graisse ; la graisse était autrefois considérée comme ce qu'il y avait de meilleur dans l'animal. Ceci traduirait la foi et l'amour d'Abel, absents du cœur de Caïn. Le sacrifice qui est agréable à Dieu, c'est celui qui vient du cœur, de la foi et de l'amour. Un sacrifice offert uniquement par routine, par obligation, ou même à contre cœur - autrement dit, sans foi ni amour -, Dieu le rejette. Caïn offre un sacrifice à Dieu, mais son cœur n'y est pas. Il y a de l'hypocrisie dans son acte.
Je peux affirmer cela parce qu'il est écrit dans l'Epître aux Hébreux (11, 4) : C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes.
Ainsi, Abel avait la foi, et Caïn ne l'avait pas ; d'où le rejet de son sacrifice. Notez bien un point très important : le culte des deux frères est en apparence le même, et il ne semble pas y avoir de différence notable entre les deux sacrifices. Pourtant, l'un rend à Dieu un vrai culte ; l'autre, un culte en apparence.
Chers amis ! Aujourd'hui, les offrandes des croyants consistent surtout en offrandes d'argent pour l'Eglise, la mission, les pauvres. Mais la vie nouvelle que mènent les croyants - une vie riche en bonnes œuvres - est aussi une offrande à Dieu. Ces offrandes font partie de notre culte à Dieu ; culte qui consiste donc en prières, en louanges, en chants et dans l'écoute attentive de sa Parole, mais s'accompagne aussi d'offrandes de toutes natures. Mais de deux personnes qui apportent leurs offrandes, qui prient, qui vont à l'Eglise, il peut arriver aujourd'hui encore que l'une soit sincère et l'autre pas ; que chez l'une, il y ait la foi véritable et chez l'autre un culte en apparence seulement ; chez l'une, un amour sincère envers Dieu, et chez l'autre seulement de pieuses paroles.
Mais si l'on peut tromper les hommes, on ne peut pas abuser Dieu qui voit le cœur. Voilà une leçon très importante : la vraie religion ne consiste pas dans l'accomplissement purement formel de certains rites religieux ou dans la pratique extérieure d'actes d'adoration, ou dans l'accomplissement formaliste d'un certain nombre d'œuvres. La religion et la pratique doivent d'abord être l'expression d'une foi vivante et d'un amour sincère envers le Dieu sauveur et miséricordieux.

3. La première mort
Caïn adressa la parole à son frère Abel ; comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua.
Voilà la relation de la première mort et du premier meurtre de l'histoire de l'humanité. Adam et Eve ont donc découvert très vite - et de façon effrayante - ce qu'est … la mort. Dieu avait dit au paradis : Le jour où tu en mangeras, tu mourras. Et encore : Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. La mort est maintenant dans le monde, et elle peut frapper d'une manière ou d'une autre, pas seulement au terme du vieillissement, mais aussi accidentellement ou par suite de coups portés comme c'est le cas ici. La mort a touché l'un des enfants d'Adam et d'Eve ; elle a résulté d'un acte de violence, de haine et de jalousie, qui sont des conséquences du péché ; de ce péché qu'Adam et Eve ont commis et transmis à leurs enfants ...
Le péché a transformé l'un en criminel, l'autre en cadavre. Pourquoi ce crime ? A cause de la jalousie et de la haine de Caïn envers son frère qui ne lui avait pourtant rien fait. Quand Caïn vit que Dieu n'agréait pas son sacrifice, il fut très irrité, et son visage (fut) abattu. Il est en colère contre Dieu, et la reporte sur son frère, parce que celui-ci a la faveur de Dieu. C'est certainement Dieu qu'il aurait aimé frapper. En fin de compte, c'est donc pour un motif religieux que Caïn a tué son frère, si bien qu'il ne s'agit pas seulement d'un crime, mais d'une véritable persécution religieuse (une guerre de religion). Pourtant, Dieu l'avait mis en garde : Certainement, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à ta porte, et ses désirs se portent vers toi ; mais toi, domine sur lui. Dieu lui avait parlé avec bonté, l'exhortant à ne pas laisser cette bête sauvage qu'est le péché s'emparer de son cœur. Mais Caïn, qui avait sans doute l'habitude de ne pas écouter la Parole de Dieu (ce qui expliquerait son manque de foi), cette fois non plus n'écouta pas … et tua son frère.
Un geste gravissime non seulement envers son frère, mais aussi envers l'humanité. Car comment allait maintenant pouvoir se réaliser la promesse de Dieu relative à la postérité de la femme qui devait écraser la tête du serpent ? C'est par Caïn, le premier-né, que devait se prolonger la lignée des descendants conduisant au Sauveur. Mais Caïn est un criminel, et Dieu n'en veut plus comme ancêtre du Christ ; quant à son frère, Abel, il est mort.
Heureusement que Dieu, dans sa grâce, a aussi réparé ce mal, car Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et l'appela du nom de Seth, car dit-elle, Dieu m'a donné un autre fils à la place d'Abel, que Caïn a tué. La lignée qui mène au Christ passera donc par Seth. Chers amis ! Avec le meurtre d'Abel a commencé une série infinie de meurtres, de violences et d'horreurs de toutes sortes : disputes dans les familles, mais aussi entre les nations, conduisant à des guerres dévastatrices et des calamités épouvantables, comme l'actualité n'arrête pas de nous fournir des illustrations. Le frère massacre son frère par haine, jalousie, envie ; pour pouvoir voler ses biens et s'enrichir ; parfois par simple plaisir de nuire ou par cruauté.
Et puis, il y a aussi les persécutions religieuses, plus ou moins virulentes selon le pays ou l'époque. Qu'est-ce qu'une persécution religieuse ? C'est une manifestation violente de haine que l'incroyant porte au croyant sincère qui adore et confesse Dieu, ou qui refuse de participer à l'adoration d'idoles. Les faux croyants pratiquent souvent un culte qui a l'apparence d'un vrai culte à Dieu, mais qui est surtout destiné à masquer l'impénitence et la méchanceté du cœur derrière des apparences de piété. Alors le culte des croyants sincères les dérange. Jésus, quant à lui, a aussi été tué par ses frères. Il était innocent, saint et d'une obéissance parfaite à Dieu. Pourtant ils l'ont haï, rejeté et cloué sur une croix. Il avait dénoncé l'hypocrisie de leur culte et l'impénitence de leur cœur. Ils ont versé un sang innocent.
Mais tandis que le sang d'Abel appelait le châtiment de Dieu - Dieu avait dit à Caïn : Le sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi pour appeler vengeance) -, au contraire, le sang de Jésus a la vertu de purifier tout pécheur qui se repent et de le soustraire à la colère de Dieu, comme il est dit dans l'Epître aux Hébreux (12,24) : Jésus est le médiateur d'une nouvelle alliance et du sang de l'aspersion qui parle mieux que le sang d'Abel. Le sang d'Abel crie vengeance ; celui de Jésus offre le pardon, car par sa mort et son sacrifice innocents, Jésus a expié les péchés du monde.
Chers amis ! Des enfants naissent ; des hommes meurent ; ici ou là coule le sang : ainsi va le monde depuis le péché d'Adam et d'Eve.
Dieu merci : la promesse d'un Sauveur s'est accomplie en Jésus. Jean a dit : Le sang de Jésus, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché (1/1,7).
A ce Dieu d'amour et de grâce, rendons un culte sincère ! Qu'il reçoive l'offrande de nos vies, de nos dons et de nos lèvres comme l'expression véritable de notre amour et de notre gratitude ! Amen

Pasteur F. Bohy

samedi 14 juillet 2007

Welcome to the blog of the 
Lutheran Church in Poitou!





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Confessional - There are a series of documents of belief to which we subscribe. They can be found in the Lutheran "Book of Concord" of 1580. Luther's Small Catechism is a good summary of what we believe and teach.



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Juges 7, 9-22

Frères et sœurs, ouvrons ce matin le livre des Juges. Il concerne la période troublée qui va de l’installation des Israélites en Canaan jusqu’à l’établissement de la royauté. Les juges sont des hommes dont l’autorité vient de Dieu ; ils sont chargés soit de gouverner le peuple, soit de délivrer une ou plusieurs tribus en difficulté. Un principe domine le récit : l’échec et le malheur résulte de l’abandon de Dieu et de son alliance. Mais Dieu répond favorablement à ceux qui reconnaissent leurs torts et qui reviennent à lui. C’est dans ce contexte que je vous invite à vous souvenir de la surprenante victoire de Gédéon.
Victoire remportée : - 1. Par la puissance de Dieu et - 2. Par la foi
I
Nous sommes environ en 1700 avant Jésus-Christ. Les Madianites, les Amalécites et les fils de l’Orient envahissent Canaan comme un vol de sauterelles. Comparez cela à la tragédie du Darfour. Les Madianites, ce sont les djandjawids, ces milices arabes qui nettoient la région à coup de massacres, d’assassinats, de viols et de tortures. Au bout de sept ans, l’Eternel a pitié de son peuple repentant et lui donne un libérateur, Gédéon. Il écrase les oppresseurs dans la plaine de Jizreel. Israël semblait s’être enfin trouvé un grand héros. Mais quand nous auront rappelé les détails de l'opération, vous comprendrez que c'est Dieu qui, dans sa grâce, leur a permis de vaincre.
Qui est Gédéon ? Un grand stratège, un général, un prophète ? Pas du tout ! C'est un illustre inconnu qui ne dispose d’aucun réseau ; et quand Dieu lui demande de se lever, il fait de la résistance : « Ma famille est la plus pauvre de Manassé, dit-il, et je suis le plus petit dans la maison de mon père ! » (6,15). Mais Dieu répond : je serai avec toi, et tu battras les Madianites. Ainsi, de ce personnage craintif que rien ne prédestine à une telle mission, Dieu fait son instrument pour libérer le peuple.
De quelle armée Gédéon dispose-t-il ? 32 000 hommes, principalement issus de sa tribu. Pas mal, direz-vous ! Le problème, c’est que du côté Madianite, on en compte 135 000, et pas des enfants de chœur ! Alors que fait Dieu ? Eh bien, il explique à Gédéon que sa troupe est bien trop nombreuse ! « Que ceux qui sont craintifs et qui ont peur s'en retournent chez eux et s'éloignent de la montagne de Galaad ! » Résultat : 22 000 (donc plus de la moitié) reprennent leur paquetage et rentre au foyer. Il en reste donc 10 000. Gédéon devait avoir des crampes d’estomac.
Mais pour Dieu, c'est encore beaucoup trop : « Le peuple est encore trop nombreux, dit-il. Fais-les descendre vers l'eau, et là je t'en ferai le tri. » Alors, ces 10 000 descendent au bord d'une rivière. C'est là qu'a lieu la sélection : ceux qui se mettent à genoux pour boire sont renvoyés ; ceux qui restent debout et prennent l'eau dans la main pour la laper avec la langue sont déclarés bons pour le service : ces derniers sont au nombre de … trois cents. Voici donc l'armée de Gédéon ! Passons maintenant en revue l'armement : Gédéon distribua des trompettes, des cruches (vides) et des flambeaux... Pour résumer : nous avons un général qui n’est pas du métier ; une armée réduite comme une peau de chagrin et une panoplie ridicule.
Ayant divisé sa troupe en trois groupes, Gédéon expose sa stratégie : « Vous me regarderez et vous ferez comme moi. Dès que j'aborderai le camp [ennemi], vous ferez ce que je ferai ; et quand je sonnerai de la trompette, vous en sonnerez aussi tout autour du camp, et vous direz : Pour l'Eternel et pour Gédéon ! »Et voici maintenant le récit de la bataille : Gédéon et sa poignée de kamikazes – que l’on pourrait appeler aussi têtes brûlées - arrivent en vue du camp adverse peu après minuit, juste après la relève de la garde. Ils sonnent de la trompette et fracassent leurs cruches… Tous tout les Madianites se mettent à courir, à pousser des cris et prennent la fuite… Dans la panique, ils s’entretuent ; les Hébreux n’ont plus qu’à terminer le travail. Voilà comment Gédéon et ses trois cents compagnons emportèrent une brillante victoire, pratiquement sans bouger, en sonnant de la trompette, en cassant de la vaisselle, en criant comme des allumés et en agitant des flambeaux !
Quel enseignement tirer de ce récit ? A aucun prix la victoire ne doit apparaître comme le résultat naturel du rapport des forces en présence. C’est Dieu qui donne la victoire. C'est pour cela que dès le début, Dieu avait dit à Gédéon : « Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux… Il pourrait en tirer gloire contre moi et dire : c'est ma main qui m'a délivrée ! ». Dieu réduira donc les troupes de Gédéon à une poignée de combattants déterminés et choisis par lui-même. Une fois encore, le Seigneur livre les ennemis pour sauver son peuple.L'exemple de Gédéon n'est pas unique : Dieu est coutumier de ce procédé qui consiste à choisir ce qui est faible pour le rendre victorieux : Dieu avait besoin d’un père pour son peuple. Il choisit un vieillard, alors Abraham se leva. Il avait besoin d’un porte-parole devant Pharaon. Il choisit un timide qui bégayait, alors Moïse se leva. Il avait besoin d’un chef pour braver Goliath et conduire son peuple. Il choisit le plus petit, le plus jeune, alors David se leva. Frères et sœurs, tous ces récits sont destinés à nous rappeler que Dieu est puissant et secourable. Et il l'est encore de nos jours : tous ceux qui marchent avec lui et qui écoutent sa Parole remportent de grandes victoires. C'est ce qui nous est arrivé à nous aussi.N'avons-nous pas été délivrés de terribles ennemis qui nous opprimaient, nous maltraitaient et payaient bien mal notre service, puisque Paul dit que le salaire du péché, c'est la mort ? Dans sa grâce, Dieu est venu combattre avec nous. Pour nous, devrais-je dire, puisqu'en réalité, c'est lui qui a tout fait ! Que pouvions-nous espérer face à un Ennemi bien trop puissant ? Avec quelles armes aurions-nous pu le combattre ? Alors Dieu a mené le combat à notre place en la personne de son Fils. Jésus - dont Gédéon est une des préfigurations – paraissait, lui aussi, bien faible dans son état d'abaissement. Mais revêtu du Saint Esprit - Esprit de sagesse et de force -, il a mené un combat victorieux, résistant à toutes les tentations du diable, ne commettant jamais aucun péché, faisant preuve d'un amour et d'une obéissance sans faille jusqu'à la mort sur la croix. C'est ainsi qu'il a terrassé le redoutable Adversaire. Cette victoire, il nous l'a offerte et communiquée par l'Evangile. Par la foi en Jésus, nous avons obtenu le pardon des péchés. Nous avons été rachetés et déclarés saints ; ce qui se remarque à notre nouvelle façon de vivre. A présent, nous faisons le bien et fuyons le mal ; c'est la preuve de la libération que Jésus nous a offerte ! Donc, la victoire nous appartient, mais c'est à Dieu que nous la devons ! Nous sommes vainqueurs, mais c'est en Christ que nous le sommes. A lui soit la gloire ! Victorieux, nous le sommes aussi dans la vie de tous les jours : constamment nous sommes agressés par des épreuves, la maladie et d'autres ennemis encore. « Mais dans toutes ces choses – dit l’apôtre Paul - nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (Rm 8, 37)
Frères et sœurs, retenons donc bien l'exemple de Gédéon et souvenons-nous de sa petite armée, de ses petits moyens, de son armement dérisoire et de la grande victoire qu'il a remportée grâce à Dieu !
II
Si Gédéon a remporté la victoire face au géant Madianite, c'est parce qu'il a fait confiance à Dieu et lui a obéi les yeux fermés ; c'est ce qui s'appelle marcher par la foi ! Nous avons évoqué ses doutes –légitimes- face aux demandes extravagantes de Dieu et sa stratégie d'opérette ! On a vu des commandos réussir des opérations audacieuses, mais que pouvait espérer Gédéon ? Sans expérience et avec si peu de moyens ? Imaginez le combat intérieur de cet homme : pouvait-on se fier aux promesses de Dieu ? N'allaient-ils pas tous se faire massacrer ?
En réalité, si vous connaissez votre histoire sainte, vous savez comment Gédéon fut préparé à sa mission. Tout d’abord, c’est un ange qui vient le trouver. Déjà, ça en jette ! Ensuite, pour preuve de sa vocation divine, il reçoit l’ordre de prendre son bâton et de toucher une offrande déposée sur un autel : l'offrande s'enflamme et se consume. Des trucs comme ça, n’importe quel pasteur en redemande. Ça regonfle bien la foi !
Par la suite, Gédéon mit carrément Dieu à l’épreuve : « Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici, je vais étendre une toison de laine à l’endroit où l’on bat le blé. Si, durant la nuit, la rosée se dépose seulement sur la toison et que le sol, tout autour, reste sec, je serai convaincu que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l'as dit. Et il arriva ainsi : au petit matin, le tissu était humide, et en l'essorant, Gédéon en a extrait une pleine coupe d'eau. » Encore plus fort : Gédéon voulut avoir une autre preuve ; l’inverse du phénomène précédent : que tout soit humide autour du tissu, mais que le tissu lui-même reste sec. Et le miracle se produisit (6, 36-40). Enfin, juste avant l'attaque, Dieu lui donna encore un signe : c’est le passage que nous avons entendu, au moment où les soldats se racontent leur rêve. Une miche de pain roulant à travers le camp et renversant leur tente. Selon eux, c'était l'annonce de la défaite. En somme, Gédéon sut, par la bouche même de l'ennemi, que Dieu lui accorderait la victoire. Il put se rendre compte que le moral de l’adversaire était au plus bas et qu'il soufflait un vent de défaite sur le camp adverse. Voyez donc que dans le même temps où Dieu demande des choses difficiles à croire, il fait aussi le nécessaire pour nourrir la confiance et le courage. Les signes accordés à Gédéon montrent la sollicitude de Dieu qui répond patiemment aux demandes les plus inattendues. Il accompagne son interlocuteur, dans le doute ou dans la foi.Chers amis ! Ce passage du Livre des Juges est une nouvelle démonstration de la toute puissance du Seigneur ! L’histoire de Gédéon doit nous encourager à faire confiance à Dieu en toutes circonstances. Sa foi lui a permis de délivrer Israël des Madianites. Pour nous, la foi nous délivre d'ennemis bien pires que ceux-là : du péché, de Satan et de la mort. Pour obtenir la victoire sur ces ennemis, il nous suffit de suivre la Parole à la lettre, dans ses avertissements et ses promesses. La suivre, d’autant plus que notre vieil homme s’insurge et fait des bonds ! « Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c'est en croyant du cœur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture : Quiconque croit en lui ne sera point confus. » (Rm 10, 8-11).
Paul, que nous venons de citer, témoigne que cette justice offerte en Christ est bien plus une pierre d’achoppement pour le monde, un rocher de scandale.
L’Eglise de Jésus-Christ doit gérer ses propres doutes. On a dit que Gédéon pensait aller au casse-pipe avec ses trois-cents combattants. Mais que penser de notre paroisse avec ses trente cotisants ! Et encore, trente, je ne suis même pas certain qu’ils y soient… Comment envisager l’avenir sereinement quand on mesure (avec tristesse) la difficulté de l’engagement et du don, la faiblesse de nos moyens, la dispersion de nos priorités.
Frères et sœurs, il ne faut pas avoir honte quand ces pensées nous assaillent. Elles sont humaines. Même Gédéon a dit : ton plan pour la victoire Seigneur, à vue humaine, il ne vaut pas un clou (enfin, je paraphrase…)
A la question de Gédéon : si Dieu est avec nous, pourquoi tout cela ? aucune explication ou justification n’est opposée. La seule réponse sera : « Avec la force que tu as, va… » (6, 14). Ainsi, Dieu ouvre la perspective d’un avenir meilleur, garanti par la force de sa promesse : « Je serais avec toi ! »
La question de Gédéon est aussi la nôtre. Et la réponse est présente à presque toutes les pages de la Bible : l’infidélité du peuple de Dieu, sa tiédeur à mettre en pratique la Parole en sont la cause. Mais le Seigneur n’est pas un juge implacable : dans sa tendresse pour ses enfants, il propose des solutions et suscite des sauveurs pour les accomplir. Prions Dieu de continuer de fortifier notre foi, dans nos cœurs et dans cette communauté où il nous a placés. Jusqu'au jour où nous serons parvenus auprès de Lui dans l'éternité bienheureuse. En ce jour-là, il n'y aura plus de luttes ni de combats, mais une paix et un bonheur sans fin. Amen !

jeudi 5 juillet 2007

Si Dieu m'a Christ pour chef donné, Faut-il que je serve autre maître ? S'il m'a le pain vif ordonné, Faut-il du pain de mort repaître ?
S'il me veut sauver par sa dextre, Faut-il en mon bras me fier ? S'il est mon salut et mon être, Point n'en faut d'autre édifier.
S'il est mon seul et sûr espoir, Faut-il avoir autre espérance ? S'il est ma force et mon pouvoir Faut-il prendre ailleurs assurance ?
Et s'il est ma persévérance, Faut-il louer ma fermeté ? Et pour une belle apparence, Faut-il laisser la sûreté ?
Si ma vie est en Jésus-Christ, Faut-il la croire en cette cendre ? S'il m'a donné son saint écrit, Faut-il autre doctrine prendre ?
Si tel maître me daigne apprendre, Faut-il à autre école aller ? S'il me fait son vouloir entendre, Faut-il par crainte le celer ?
Si Dieu me nomme son enfant, Faut-il craindre à l'appeler père ? Si le monde me le défend, Faut-il qu'à son mal j'obtempère
Si son esprit en moi opère, Faut-il mon courage estimer ? Non, mais Dieu, qui partout impère*, Faut en tout voir, craindre et aimer.
Marguerite de Navarre
* impère : règne