mercredi 29 juillet 2009

Christianisme en Europe: mort annoncée?


Deux hauts responsables religieux se sont assez récemment livrés à de sombres pronostics sur l'avenir de l'Eglise en Europe. Le Cardinal Schonborn, de Vienne a ainsi déclaré que "le temps du christianisme approche de sa fin". De son côté, Mark Russel, responsable de l'évangélisation au sein de l'Eglise d'Angleterre a déclaré que son Eglise était confrontée à une menace d'extinction d'ici une génération. Que penser de tout cela? Le Christianisme est-il condamné à disparaître sur le Vieux Continent? Encore faut-il préciser de quoi l'on parle...

Si par "Christianisme", on désigne les Eglises d'Etat ou de mutlitude qui depuis des décennies ont nié l'autorité des Ecritures, cesser de prêcher l'Evangile dans sa pureté et accepté toutes sortes de déviations doctrinales et morales, disons-le: la disparition de ce Christianisme-là ne sera pas une grande perte.

Mais ce "Christianisme" n'a pas grand-chose à voir avec la foi chrétienne authentique. Jésus a promis à ses disciples que c'est lui qui bâtirait son Eglise et que les portes de l'enfer ne prévaudraient pas contre son avancée victorieuse (Matthieu 16.18). L'Eglise fidèle a toujours été soumise aux attaques du monde. Cela continuera jusqu'à ce que le Seigneur revienne, comme il l'a annoncé: "si vous étiez du monde, le monde vous aimerait car vous seriez à lui. Vous n'êtes pas du monde, mais je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pour cela que le monde vous déteste" (Jean 15.19).

Il est tout à fait exact que le Christianisme authentique devra sans doute faire face à une opposition de plus en plus marquée et violente en Europe d'ici quelques années. Mais l'Histoire nous apprend que les persécutions ont souvent purifié l'Eglise et tourné à son avantage, à la gloire de Dieu.

Les Chrétiens voient au-delà des prévisions sinistres des prophètes de malheur (qui rappellent quand même beaucoup ceux qui affirmaient doctement dans les années 70 que le Marxisme ne pouvait que triompher). Ils savent que leur Seigneur les protège et les envoie annoncer sa Bonne Nouvelle, y compris à un continent européen qui s'enfonce chaque jour de plus en plus dans la confusion morale. Pour parler à nos contemporains, pour faire revivre la foi dans nos pays, il ne suffira pas de reprendre les vieilles méthodes et les vieux discours si confortables. Il faudra et il faut trouver un langage pertinent pour exprimer les trésors que Christ a apporté aux humains. La vraie fidélité se trouve là. La clef de l'avenir aussi...

lundi 27 juillet 2009

ROMAINS 8.38-39

38 Oui, j’ai la certitude que rien ne peut nous séparer de son amour : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni d’autres autorités ou puissances célestes, ni le présent, ni l’avenir,
39 ni les forces d’en haut, ni celles d’en bas, ni aucune autre chose créée, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus–Christ notre Seigneur.




Chers frères et sœurs,

Nous venons de baptiser Tassia. Les textes de notre liturgie nous ont rappelé le sens de cet acte; de même que son fondement proprement biblique.
Je veux pourtant revenir avec vous ce sur qui vient de se passer parmi nous, car le sacrement du baptême parle à chacun de nous. Il nous parle de notre nature profonde, il nous parle de la façon dont Dieu nous voit, il nous parle du sens de notre vie.

Le baptême est une figure de mort et de résurrection. Il nous dit qu'il faut mourir à notre ancienne manière de vivre pour recevoir une vie nouvelle. En fait, d'un point de vue physique, Tassia a déjà connu une mort et une résurrection…quand elle est née. Elle a quitté la vie qu'elle avait connue lors de ses 9 premiers mois (une vie calme, confortable, où tous ses besoins étaient comblés immédiatement). Elle est passé dans un nouvel univers, où il faut demander à manger, où les couches doivent être changées, où elle a parfois trop chaud ou trop froid…Mais aussi un univers infiniment plus riche que la vie qu'elle connaissait dans le ventre de sa mère.
Et bien, de la même façon, Tassia est aujourd'hui appelée par son baptême à quitter son "ancienne" vie pour en commencer une autre: celle d'une enfant de Dieu. Comme cela s'est passé lors de sa naissance physique, cette naissance spirituelle va l'amener dans une existence sans doute parfois plus difficile mais aussi infiniment plus riche. Elle est appelée à prendre ses responsabilités au sein du peuple de Dieu. Elle est appelée à devenir témoin de l'amour de Dieu là où elle sera placée. Ca n'est pas facile, tout ça. Mais c'est le chemin de la bénédiction.

Cela nous amène à examiner certaines objections avancées contre le baptême, en tout cas le baptême des enfants. Bien sûr, on peut dire "allons, ce n'est qu'une enfant de 3 mois. Elle n'a aucune conscience de tout ça". Bonne question, mais on peut aussitôt répondre "et alors?".
Le fait qu'effectivement, à 3 mois, Tassia ne soit pas consciente de certaines réalités n'empêchent pas ces dernières d'exister.
Certes, Tassia n'a pas choisi d'être baptisée. Elle n'a pas non plus choisi de naître, remarquez…


Tassia n'a pas non plus conscience de vivre dans un monde marqué par ce que la Bible appelle le péché, c'est-à-dire la séparation entre l'homme et Dieu, avec tout ce qu'elle apporte: guerres, exploitations, mensonges, divisions. C'est pourtant là aussi une réalité à laquelle nous devons tous faire face, au cœur même de nos existences. Quand nous attendions la naissance d'Alina, on nous a expliqué qu'il était bon de masser les petits bébés pour qu'ils prennent conscience de leur corps. Croyez-moi:Tassia prendra conscience de la réalité du péché, y compris dans sa propre vie, et ce ne sera pas à coups de massages…
Mais surtout, surtout, le baptême doit être vu comme un signe de l'amour de Dieu. Et c'est sans doute là un des points les plus fondamentaux. Est-ce que Tassia sait qu'elle est aimée de Dieu? A priori non… Mais est-ce qu'elle a conscience de l'amour de ses parents, de ses grands-parents? Sans doute pas beaucoup plus, et pourtant, il existe bien, croyez-moi.

Ce que le baptême nous enseigne, c'est que c'est toujours Dieu qui nous aime le premier. C'est toujours Dieu qui prend l'initiative de venir à nous. Et il vient à nous non pas parce que nous sommes meilleurs que les autres, ou que nous l'avons mérité, mais parce qu'il est entièrement, totalement amour. Dieu aime Tassia, comme il aime chacun d'entre nous. Elle est appelée; comme nous le sommes tous, à entrer dans une relation d'amour avec notre Dieu. Bien sûr, nous pouvons faire le choix de refuser cette relation, de la délaisser ou de nous en éloigner. Nous pouvons refuser d'aimer Dieu. Mais jamais, jamais, Dieu ne cessera de nous aimer.
Oui Tassia est aimée de Dieu et, en modifiant un peu le texte de Paul que nous avons lu on pourrait dire:

Oui, j’ai la certitude que rien ne peut nous séparer de son amour : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni d’autres autorités ou puissances célestes, ni le présent, ni l’avenir,
ni les forces d’en haut, ni celles d’en bas, ni aucune autre chose créée, ni la crise de l'adolescence, ni l'acné, ni un premier chagrin d'amour, ni le refus d'aller au temple rien ne pourra jamais séparer Tassia de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus–Christ notre Seigneur.

Mais est-ce qu'il faut avoir été baptisé pour être aimé de Dieu? Absolument pas! La preuve de l'amour de Dieu se trouve en Jésus-Christ, qui est venu pour nous sauver, c'est-à-dire pour nous donner une vie nouvelle. Tassia aura besoin d'entendre l'histoire de Jésus, parce que, comme l'a dit Luther, l'eau du baptême doit être unie à la Parole. Nous avons tous besoin d'entendre ou de réentendre le message de Jésus, et il se trouve dans les pages de la Bible, cette lettre d'amour de Dieu aux Humains.
C'était aujourd'hui le baptême de Tassia. Mais, que vous ayez été baptisé ou non, j'espère que cette cérémonie vous aura aidé à vous rappeler ou a vous faire prendre conscience que Dieu est celui qui nous aime le premier, celui qui nous offre en son Fils Jésus-Christ une vie nouvelle. A nous de l'accepter.