dimanche 28 avril 2013

APOCALYPSE 21.1-6


notes partielles de la prédication du 28/04/13

Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n'existait plus.
2 Je vis descendre du ciel, d'au près de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une mariée qui s'est faite belle pour son époux.
3 J'entendis une voix forte venant du ciel qui disait: «Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera leur Dieu].
4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu.»
5 Celui qui était assis sur le trône dit: «Voici que je fais toutes choses nouvelles.» Il ajouta: «Ecris cela, car ces paroles sont dignes de confiance et vraies.»6 Puis il me dit: «Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai à boire gratuitement de la source de l'eau de la vie.





Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu.
Telle est la vision reçue par Jean de ce que Dieu va accomplir, Dieu créateur du premier ciel et de la première terre. Vous avez peut-être perçu le lien entre ce verset et le livre de la Genèse qui raconte comment Dieu a créé toutes choses ex nihilo
La Genèse nous dit aussi qu'au sixième jour, Dieu dit «Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance! Qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.» 27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. *Il créa l'homme et la femme (et) les bénit » (26-28a)...puis Dieu regarda tout ce qu'il avait fait, et il constata que c'était très bon. (31a).

Vous voyez tout était parfait, à sa place dans la création originale de Dieu. Tout était bon et beau. Pourtant quand nous regardons notre monde, nous voyons tellement de choses qui sont mauvaises et laides! Notre planète ne ressemble en rien au « monde idéal » que la Genèse décrit. Alors soit le premier livre de la Bible se trope, soit quelque chose s'est passé, qui a profondément changé la nature du monde idéal et de ses principaux habitants. Quelque chose s'est en effet passé. La Genèse continue à nous raconter comment l'humanité (typifiée par Adam et Eve) a fait délibérément le choix de désobéir à Dieu et de rompre sa relation avec lui. Dans la pensée biblique, cette première rébellion, dont toutes les autres découlent est à l'origine d'une brisure d'où viennent la douleur et les souffrances que notre monde connaît, et qui n'auraient jamais dû être.
En Romains 8 Paul déclare: 19La création entière attend avec impatience le moment où Dieu révélera ses enfants. 20Car la création est tombée sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien, non parce qu'elle l'a voulu elle-même, mais parce que Dieu l'y a mise. Il y a toutefois une espérance : 21c'est que la création elle-même sera libérée un jour du pouvoir destructeur qui la tient en esclavage et qu'elle aura part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. 22Nous savons, en effet, que maintenant encore la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche.

Vous voyez, l'apôtre nous dit que la Chute de nos premiers parents a eu des effets sur la création toute entière.

Mais en Apocalypse 21, Jean reçoit la vision d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre. Il voit « descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une mariée qui s'est faite belle pour son époux. ». Jérusalem, la capitale du peuple de Dieu, Israël. Mais ici la Bible nous enseigne que Dieu prépare une nouvelle Jérusalem, parfaitement sainte, faite par Dieu, purifiée et prête, complètement consacrée à la louange de l'Éternel et à l'accomplissement de sa volonté.

Les vv.3-4 disent «Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera leur Dieu].4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu.»
En fait, ce passage nous parle d'une restauration ou plutôt d'un retrour à ce qui n'aurait jamais dû cesser d'être. La mort, le deuil, les douleurs; tout ce qui vient du choix du péché aura disparu.
La Bible nous enseigne qu'avant la Chute, Dieu marchait dans le Jardin avec Adam et Ève: c'est comme cela que ça devait être. Puis, quand les Juifs ont quitté l'Égypte pour aller dans le Pays Promis, ils avaient avec eux le tabernacle, la tente de Dieu au milieu de leur campement, pour leur rappeler que Dieu vivait parmi eux. Mais cette image partielle trouve en Apocalypse 21 son accomplissement parfait. La mort, la douleur et les larmes auront complètement disparu, parce que celui siège sur son trône dit: « «Voici que je fais toutes choses nouvelles.»


Tout cela est bel et bon, mais nous n'y sommes pas encore. Alors comment devons-nous vivre? Comment faire face à l'existence actuelle avec toutes ses luttes? Dans cette image du futur, n'y a t'il pas un secret pour vivre aujourd'hui?
D'un côté, l'histoire de notre humanité a été une tentative de connaître une vie pleine sans référence au Créateur. D'un autre côté, Dieu reste maître de l'histoire, une histoire qu'il dirige selon son plan de ramener à lui notre humanité rebelle.
Vous savez peut-être que pour ne pas être « offensant », il ne faut plus dire par exemple « 732 après JC » mais « 732 de l'ère commune ». Il s'agit, vous l'avez compris, de ne même pas faire mention du nom de notre Seigneur, parce que cela gêne. Et pourtant, n'en déplaise aux tenants cette idéologie ridicule, notre calendrier continue à accomplir son rôle en nous rappelant la centralité de la venue de Christ dans l'histoire humaine.

Dans sa seconde lettre aux Corinthiens Paul décrit quant à lui tous les effets de la venue de Christ dans nos vies: « si quelqu'un est uni au Christ, il est créé à nouveau. » (2 Co 5.17).
L'union avec Christ, elle vient quand nous plaçons notre foi en lui, en sa venue, en sa crucifixion, en sa résurrection. Si nous croyons en Jésus nous sommes de « nouvelles créations » (Segond).

Nous n'allons pas retourner à l'innocence du Jardin d'Éden, mais pour ceux qui placent leur entière confiance en Jésus il y a un nouveau départ, une nouvelle création. Bien sûr, nous sommes encore soumis à des luttes avec de vieux péchés, des vieilles craintes, de vieux doutes...mais, avec Christ, le nouveau est venu dans nos vies et nous avons commencé à connaître cette nouveauté que Dieu nous a destinée, de même que tout ce qu'il a accompli pour nous en Christ.

Écoutez cette promesse du Seigneur au v.6: A celui qui a soif, je donnerai à boire gratuitement de la source de l'eau de la vie.
Cela fait écho à l'invitation que l'on retrouve en Esaïe 55.1: « Vous tous qui avez soif, voici de l'eau, venez ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez ! Achetez à manger, c'est gratuit. Venez, achetez du vin et du lait sans argent. » et aussi cet appel « Recherchez l'Éternel pendant qu'il se laisse trouver! Faites appel à lui tant qu'il est près!
7 Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme injuste ses pensées! Qu'il retourne à l'Éternel: il aura compassion de lui. Qu'il retourne à notre Dieu, car il pardonne abondamment. »

Il y a en Jean 4 le récit de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine au bord d'un puits. Jésus dit à cette pécheresse: 13 Jésus lui répondit: «Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif.
14 En revanche, celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.»15 La femme lui dit: «Seigneur, donne-moi cette eau »

Mes amis, voilà l'offre de la grâce de Dieu. Avez-vous soif? Alors venez manger et boire gratuitement à la source de l'eau de vie. Cette offre s'adresse à tous, mais il est possible de la refuser et d'en subir les conséquences: Quant aux lâches, aux incrédules, [aux pécheurs,] aux abominables, aux meurtriers, à ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, aux sorciers, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre. C'est la seconde mort. (Ap 21.8)

Avez-vous soif? Devant l'intense fournaise de ce monde marqué par tant de souffrances, aspirez-vous à une vie nouvelle? Alors venez! Par son Esprit Saint, le Seigneur veut vous donner tout ce dont vous avez besoin. Ce que vous commencez à goûter maintenant, vous le connaîtrez complètement dans l'éternité. Amen.

lundi 22 avril 2013

mardi 23 avril étude biblique sur Galates au presbytère luthérien de Melle (20h15)

dimanche 21 avril 2013

JEAN 10.1-10



En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. 2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. 3 Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. 4 Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. 5 Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers.
6 Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait. 7 Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés. 9 Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. 10 Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance.



« Le Berger »

C'est ce qu'on appelle une figure de style. Jésus a toujours annoncé la vérité. Il l'a souvent fait en parlant de façon très simple et directe, mais aussi parfois dans un langage plus imagé.

L'Evangile de ce dimanche nous permet de réfléchir au thème du Bon Berger, à cette image qui était chère au coeur de Jésus et qui, en fait, traverse la Bible.

On peut penser à tous les personnages de l'Ancien Testament qui étaient vraiment bergers: Abel, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David (bien sûr!), le prophète Amos et tant d'autres. Les rois d'Israël (David en tête) étaient vus comme des bergers chargés de protéger leur peuple.

Et puis bien sûr, il y a le Psaume 23, qui dit « l'Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien ». Cette description correspond parfaitement à Jésus, qui s'est lui-même appelé le « Bon Berger »

Aujourd'hui, dans notre texte de l'Evangile selon Jean, Jésus développe ce thème. Il y trois idées dans ce passage que je vous demande d'avoir en tête avant que nous les étudions ensemble.

Jésus est le vrai berger, à l'opposé des faux bergers, qui sont des voleurs et des brigands.

Jésus connaît les brebis, et les brebis le connaissent.

Jésus est aussi la porte de la bergerie, notre chemin vers la sécurité et une vie abondante.


A l'époque comme aujourd'hui, il y avait beaucoup de faux bergers. Jésus a donc averti son peuple, ses brebis. Prenez garde aux faux bergers!! Méfiez-vous d'eux!! Ils ne sont pas le vrai berger: seul Jésus l'est.

Mais qui sont ces faux bergers? Jésus pense certainement à tous les faux Messies qui, à l'époque, se levaient régulièrement, et qui entraînaient souvent avec eux beaucoup de gens dans des histoires qui se finissaient souvent tragiquement.
De nos jours aussi, nous avons des « voleurs et des brigands ». De faux enseignants qui entraînent les gens dans l'erreur, pensons aux gourous des sectes, aux diseuses de bonne aventure et astrologues, aux pseudo-théologiens qui méprisent la Bible, aux adorateurs du Grand Architecte de l'Univers, aux philosophes aux idées fumeuses, aux politiciens qui promettent des len demains qui chantent...toujours remis au surlendemain

Tous ceux là et tant d'autres sont des artisans du mensonge et de la tromperie. Tout ceux là Tous ceux là et tant d'autres n'ont qu'à but: arracher les brebis des soins du seul bon berger pour les égarer.
Ils veulent amener les brebis dans des endroits où elles ne seront plus protégées et nourries. Oui, le faux berger peut avoir un grand sourire sur son visage, mais dans son coeur il n'est qu'un voleur et un brigand qui ne se soucie en rien des brebis.

Mes amis, prenons garde, car il y a des voleurs et des brigands qui voudraient nous emmener loin de la bergerie, loin de Jésus. Parfois, d'ailleurs, nous sommes notre propre faux berger.
Cela arrive à chaque fois que nous suivons nos propres règles plutôt que celles de Dieu, notre volonté plutôt que la sienne. Quand nous plaçons notre confiance en nous-mêmes plutôt qu'en Dieu. Quand nous choisissons le chemien que nous jugeons le meilleur, sans suivre Christ.

Mais Jésus veut être notre bon berger. Il nous nourrit, il prend soin de nous, il nous protège. Il est digne de notre foi et de notre confiance. Il ne nous décevra pas. Il ne fuira pas si nous sommes en danger. Sa main solide tient une houlette et un bâton qui nous rassurent (Psaume 23.4).

Jésus est le bon berger. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent.
A l'époque, il était courant pour un groupe de bergers de partager un enclos où ils logeaient leurs troupeaux. Le matin, chaque berger appelait son troupeau et les brebis suivaient la voix de leur gardien.

Les brebis connaissent la voix du berger. Nous connaissons la voix de Christ. Comment? Nous la connaissons à chaque fois que nous entendons la Loi qui condamne nos fautes et l'Evangile qui nous annonce le pardon. Et plus nous écoutons, mieux nous reconnaissons la voix de Jésus. La seule voix qui vaille la peine d'être écoutée dans le boucan de décadence qui nous entoure. Une voix d'autorité, de puissance, mais aussi de compassion et de grâce pour les brebis. Une voix rassurante et bienfaisante pour elles. Les brebis connaissent leur berger.

Mais, et c'est encore plus important, le berger connaît ses brebis. Jésus nous connaît, chacun de nous, plus que nous ne nous connaissons nous-mêmes. Et même s'il sait que nous sommes parfois des brebis qui s'échappent de l'enclos pour aller gambader ailleurs à nos risques et périls, il ne nous rejette pas. Au contraire il vient nous chercher.
Oui, il connaît chacun d'entre nous personnellement, tout comme le Père a notre nom écrit dans la paume de ses mains.
Jésus nous connaît, et nous le connaissons. Et il est la porte des brebis.

C'est uniquement par Jésus que nous pouvons entrer dans la bergerie, là où nous serons enfin à l'abri et en paix. Et Jésus dit bien qu'il est LA porte (pas une porte). Nul ne vient au Père que par moi dit Jésus ailleurs. Mais ici, c'est
la métaphore de l'enclos. Un endroit sûr où passer la nuit. Un refuge où l'on est protégé, nourri et soigné. Une image du royaume de Dieu.

Voilà où nous pouvons aller si nous passons par la porte, si nous plaçons notre foi seulement en Jésus-Christ. Il le mérité car en plus d'être le berger il a aussi été l'agneau de Dieu, immolé pour le salut du monde.

Alors, suivons Jésus le bon berger. Prenons garde chaque jour à ce que sa voix nous dit. N'écoutons pas les étrangers mais plaçons nous à la suite de Christ. Il nous connaît. Il nous aime, et il nous amène dans les verts pâturages.

Amen.

dimanche 14 avril 2013

LUC 24.13-17

Prédication du Pasteur Poillet, Eglise Luthérienne de Mulhouse.

Chers amis,
Le jour de Pâques, ce n’est pratiquement Pâques pour personne à Jérusalem, en ce sens que tout le monde ignore le grand événement qui vient de se produire
Ce jour-là, la conversation devait principalement tourner autour de la crucifixion de Jésus et du sépulcre vide ; les Juifs avaient d’ailleurs fait courir le bruit que les disciples avaient enlevé le corps du crucifié.
De là le désarroi des disciples, en particulier de ces deux qui sont en train de se rendre à Emmaüs, à une douzaine de kilomètres de Jérusalem.
Comment voulez-vous qu’ils se réjouissent de Pâques alors qu’ils ignorent ce qui s’est passé ? Quand on ignore le miracle, c’est comme si le grand événement n’avait pas eu lieu !
C’était donc plutôt mal parti pour ces disciples.
Heureusement que Jésus veille et qu’il est venu raviver leur foi !
Voyons

Comment le ressuscité va maintenant « ressusciter » aux yeux des disciples

En effet,
  1. Ces deux-là sont bien éloignés de Pâques
  2. Mais tout en cheminant avec eux, Jésus va les conduire à Pâques
  3. Si bien qu’ensuite, ils iront eux-mêmes annoncer la nouvelle aux autres

  1. Les disciples sont bien éloignés de Pâques

Ce jour même, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades ; et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé. Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
En cette fin d’après-midi, ces deux hommes rentrent chez eux. Ah ! Si vous pouviez voir leur mine ! La tristesse, le doute, la souffrance, le désespoir se lisent sur leur visage.
Pourquoi ? A cause des événements dramatiques de ces derniers jours, savoir la disparition de Jésus : ils ont perdu leur Sauveur, et avec lui, toutes leur joie et leurs espérances.
Tandis qu’ils ruminent de bien tristes pensées, un inconnu vient se joindre à eux. C’est Jésus ; mais – comme Luc l’indique – leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Vous comprendrez pourquoi : le Seigneur voulait les conduire à la résurrection sur la seule base des Ecritures.
Mais tout de même, quelle ironie : ils pleurent la disparition de celui-là même qui se tient vivant à leur côté ; ils sont épouvantés à l’idée de la mort alors que la vie est en train de cheminer avec eux !
- De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes ?
- L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ?
- Quoi ? leur dit-il.
Les disciples ont dû penser : « Drôle de question ! Depuis vendredi, on ne parle de cela à Jérusalem ; et il n’est au courant de rien ! … Ni de la crucifixion de celui qui passait pour un grand prophète, - et même pour le Sauveur d’Israël, ni de la disparition de son corps ! »
Quel malheur que la disparition de cet homme qui avait suscité tant d’espérances, fait tant de miracles, prononcé de si beaux discours de vie et de bonheur éternel, … et qui s’est laissé cloué sur une croix comme le dernier des malfaiteurs …
Nous espérions que c’est lui qui délivrerait Israël. Mais avec tout cela, voici le 3e jour que ces choses se sont passées.
‘Nous espérions…’ ; toute leur désespérance est contenue dans ces deux mots …
Il est vrai que les disciples avaient été surpris par le récit des femmes qui, tôt le matin, avaient trouvé le sépulcre vide et prétendu qu’un ange leur avait annoncé que le Seigneur était ressuscité ; mais quel crédit accorder à des femmes troublées par l’émotion et la peur ?
Quel triste tableau que celui de ces deux disciples en ce radieux jour de Pâques…

Chers amis !
Qu’en est-il de nous, qui sommes aussi des disciples de Jésus et qui pour la plupart le connaissons depuis longtemps, qui sommes familiarisés avec le récit de la crucifixion et de la résurrection ?
Sommes-nous toujours aussi joyeux que cela et remplis de la certitude de la vie et de la résurrection ? Je crois qu’honnêtement, nous devons confesser qu’il nous arrive aussi de ressembler aux disciples d’Emmäus… avec leur triste mine.
Bien sûr, nous protestons de notre foi… Mais que penser, quand nous nous laissons assaillir par le doute ou envahir par un sentiment d’absence, d’abandon ou même de disparition de Jésus ? Ne nous comportons-nous pas alors comme si Jésus était encore mort, ou comme si Pâques n’était qu’une légende ?
Que dire de nos craintes dans la vie ou face à la mort, ou des doutes concernant la vie après la mort ? Peut-être même le sentiment du péché nous angoisse-t-il encore ? Ces peurs et ces doutes ne sont-ils pas une manière de renvoyer Jésus dans le sépulcre, de l’enterrer à nouveau ?
Il n’y a rien de vraiment étonnant à tout cela : les doutes et les craintes proviennent du vieil homme qui habite encore en nous. Il n’empêche que cela peut être dangereux pour la foi.
Heureusement qu’il y a Jésus, qu’il est bien vivant, et que chaque fois que cela va mal, il s’approche de nous pour nous demander ce qui ne va pas, pour nous offrir de faire un bout chemin ensemble, afin de nous redonner joie et espérance.
N’est-ce pas ce que nous le voyons faire avec les disciples d’Emmaüs qu’il accompagne sur leur triste chemin ? Voyez que

2. Tout en marchant avec eux, il est a conduit à Pâques

O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’on dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses et qu’il entre dans sa gloire ?
Jésus met immédiatement le doigt sur la vraie cause de leur tristesse : elle vient de leur lenteur à croire et de leur mauvaise lecture de la Bible : ou bien ils n’ont pas assez lu les Ecritures ; ou bien en lisant, ils n’ont pas compris ; ou encore – plus vraisemblablement – ils n’ont pas cru ce qu’ils ont lu, parce que cela paraissait incroyable.
O hommes sans intelligence !
Le Seigneur ne veut pas dire qu’ils sont bêtes ou que leur QI est faible. Non, ils sont peut-être même très intelligents. Mais tous ceux qui ne lisent pas la Bible ou qui la lisent sans croire ce qu’elle dit sont « sans intelligence » ; parce qu’ils continuer d’ignorer des vérités fondamentales concernant Dieu, le pardon, la résurrection, la vie future… Si tu ne connais pas ces vérités-là, tu as beau être Dr. ès science ou un Prix Nobel : tu es un « homme sans intelligence ».
Ces disciples sont surtout « sans intelligence » parce qu’ils n’ont rien compris à la croix. Pour eux, ce qui vient d’arriver est une catastrophe ; leur Maître a lamentablement échoué ; c’est la honte, pour lui, pour eux ! Ils n’arrivent pas à comprendre que celui qu’ils considéraient comme le Fils de Dieu et le Sauveur d’Israël ait pu finir sa carrière de cette manière…

Tout en cheminant, Jésus parle et s’applique à leur faire comprendre que cette mort n’était pas un accident, mais une nécessité ; pas un malheur, mais un événement éminemment positif, puisque le monde a ainsi été libéré du péché, de la mort et du diable.
Voilà des vérités qu’ils auraient dû connaître puisqu’elles sont clairement exprimée dans les Ecritures de l’Ancien Testament : la mort du Christ constitue la clé de voûte du plan de salut de Dieu.
Jésus entreprend alors de leur expliquer patiemment les choses :
Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses et entre dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.
Il est vrai que Jésus leur avait annoncé qu’il entrerait dans sa gloire ; et il est vrai aussi qu’il leur avait promis de les emmener dans son Royaume céleste : c’est pour cela qu’il est venu dans le monde.
Mais il avait bien précisé que le chemin de la gloire passerait nécessairement par la honte, le mépris, les souffrances et la mort.
Jésus, pour sa part, n’aurait évidemment pas eu besoin de passer par là pour entrer dans sa gloire. Mais il devait passer par là pour sauver les hommes, pécheurs de nature, placés sous la colère de Dieu et parfaitement indignes d’accéder au Ciel.
Puisque les hommes sont incapables de se débarrasser de leurs péchés, il a bien fallu qu’un autre le fasse : le Fils de Dieu l’a fait, en devenant homme, en souffrant et en mourant sur une croix.
Jésus démontre maintenant que tout était annoncé d’avance :
Commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.
Luc ne donne pas la liste des passages que Jésus a cités. Mais étant donné qu’ils ont bien cheminé deux heures ensemble, il a eu le temps de leur en expliquer pas mal :
- A commencer par Esaïe 53 :
* Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées ; c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé ; et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Voyez que le prophète n’a pas seulement annoncé les souffrances du Christ, mais en a aussi expliqué la raison et la nécessité …
* Puis le Seigneur leur a peut-être rappelé l’épisode du serpent d’airain que Moïse, dans le désert, avait dû accrocher sur un poteau : en le regardant, tous ceux qui avaient été mordus par des serpents guérissaient. N’était-ce pas là déjà l’image de la croix vers laquelle il suffit d’orienter ses regards avec foi pour guérir des morsures du diable ?
* Il y a aussi le fameux psaume 22, stupéfiant de précision :
Une bande de scélérats rôdent autour de moi. Ils ont percé mes mains et mes pieds (...) Ils observent, ils me regardent ; ils se partagent mes vêtements ; ils tirent au sort ma tunique.
* Et Jésus n’a certainement pas manqué de leur citer le psaume 16 qui annonce sa résurrection ; on y entend le futur Sauveur dire à Dieu : Tu n’abandonnera pas ton Saint à la décomposition.

Et voilà, chers amis ! Nous sommes déjà arrivés à Emmaüs !
Comme le temps passe vite quand on converse, surtout quand il s’agit de choses aussi intéressantes, aussi prenantes. Mais voyez que tandis que les disciples ont emmené Jésus à Emmaüs, lui est a conduits à Pâques !
Comme le Seigneur fait mine de partir, ils lui demandent : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin.
Ces deux-là ont le sens de l’hospitalité ; mais surtout, ils ont surtout envie de l’entendre encore, tant ses paroles les ont touchés et consolés : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ?
Reste avec nous… Ils brûlent d’envie de savoir qui est cet étranger... qui leur rappelle quelqu'un.
Jésus ne restera pas plus longtemps anonyme : lorsqu’il rompt le pain à table, qu’il rend grâce et le distribue, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. Mais il disparut de devant eux.
Ainsi, après avoir amené les disciples à voir le ressuscité avec les yeux de la foi, Jésus leur a aussi permis de le voir avec les yeux de leur visage. En disparaissant brusquement, il fait un nouveau miracle qui confirme que c’était bien, Lui, Jésus, vivant et ressuscité !

Chers amis,
Lorsqu’il nous arrive d’être tristes comme les disciples d’Emmaüs, Jésus nous fait aussi la grâce de se joindre à nous sur le chemin de la vie pour nous parler, nous consoler, nous redonner joie et espérance.
A nous aussi, il nous reproche notre lenteur à croire, peut-être notre paresse à lire ou à écouter sa Parole, notre tendance à trop écouter notre raison humaine ; bref, à nous comporter en « hommes – ou femmes – sans intelligence » ou à nous laisser effrayer par toutes sortes d’événements, au lieu de lui faire confiance.
Comment Jésus procède-t-il pour nous rendre la joie ? Eh bien ! Il nous ramène à l’Ecriture, nous explique la signification de la croix, nous conforte dans la certitude de sa résurrection, à l’aide de passages bien choisis de l’Ecriture, comme par exemple celui sur lequel nous nous penchons en ce moment…
Jésus parle un langage très direct et percutant : « Regarde la croix : c’est à cause de toi que j’ai été crucifié ; mais c’est aussi pour toi que je l’ai été, pour te sauver, pour expier tes péchés et t’offrir le pardon. Regarde maintenant le sépulcre vide : c’est ainsi que sera ton tombeau, au Dernier Jour, parce que tu ressusciteras des morts ; car ma résurrection, c’est aussi la tienne ».
Chers amis ! Ces paroles ne brûlent-elles pas aussi dans notre cœur ? Ne nous donnent-elles pas des forces nouvelles pour la vie au quotidien ? Ne sont-elles pas de nature à dissiper la peur de la mort ?

Il est vrai que nous ne voyons pas Jésus marcher à nos côtés.
Mais je vous dirais que les disciples d’Emmaüs ne l’ont pas vu non plus, puisque leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Ce qui les a conduit à la foi, ce n’était donc pas tellement la personne qui leur a parlé, mais ce sont les paroles que cette personne a prononcées.
De la même manière, il y a des personnes qui s’approchent de nous sur le chemin de la vie pour nous parler des choses de la foi. Ce peuvent être des parents, des amis chrétiens, des frères et sœurs dans la foi, un pasteur ; peu importe la personne : du moment que cette personne nous dit la Parole de Dieu, c’est comme si Jésus lui-même nous parlait. En ce sens, c’est Jésus qui vous parle en ce moment, puisque ce que je prêche, je ne l’ai pas inventé : ce sont les Paroles du Seigneur.
C’est bien pour cela que cette Parole brûle dans nos cœurs, nous console, ravive la joie de Pâques, nous remplit de paix et d’espérance dans la certitude de la résurrection pour la vie éternelle ; car c’est la Parole de Dieu..
N’avez-vous pas aussi envie de dire : Reste avec nous, Seigneur ; ta compagnie nous est tellement agréable. Reste avec nous, surtout aussi au soir de notre vie.
Voyons enfin

3. Comme les disciples courent à Jérusalem pour annoncer Pâques aux autres.

Que vont-ils faire maintenant qu’ils ont vu le Christ Ressuscité ? Vont-ils tranquillement aller au lit et faire dodo ?
Vous n’y pensez pas, après une telle expérience : ils s’en retournent immédiatement à Jérusalem pour annoncer la nouvelle aux autres.
Nous sommes le soir. Ils viennent de faire deux heures de marche. Pourtant, ils ne ressentent plus la fatigue de la journée : la formidable nouvelle les dynamise et leur donne des ailes.
Je vais maintenant vous demander de vous souvenir de quelque chose de triste : du dernier enterrement auquel vous avez assisté. Quel effet cela vous ferait-il si la personne, que vous avez accompagnée au cimetière, devait maintenant entrer vivante dans cette Eglise ! Sur le moment, vous seriez frappés de stupéfaction ; mais ce moment passé, vous ne pourriez résister à l’envie d’aller crier l’incroyable nouvelle dans la rue pour inviter les gens à venir voir !
Mais c’est exactement l’expérience qu’ont vécu les disciples d’Emmaüs, et j’essaie de vous faire ressentir l’énorme choc et l’émotion des disciples quand ils réalisent que celui qui était à table avec eux et qui avait marché avec eux était… Jésus revenu à la vie !
Arrivés à Jérusalem, ils retrouvent leurs frères et soeurs réunis dans une pièce fermée à clé.
Mais c’est eux qui vont avoir une surprise, car on leur annonce : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon ! Ainsi, à Jérusalem, on est déjà au courant, car Jésus était apparu à Pierre !
Voilà donc que les témoignages au sujet de la résurrection se multiplient :
- D’abord, au matin de Pâques, il y a eu celui des femmes qu’on n’avait pas vraiment pris au sérieux.
- Ensuite celui de Pierre.
- Maintenant celui des deux disciples d’Emmaüs
- Et en point d’orgue, Jésus lui-même, dans quelques instants, va apparaître à tous dans cette pièce !
La nouvelle de la résurrection explose !
C’est Pâques depuis le matin. Mais pour les disciples, Pâques, c’est seulement maintenant, en cette fin de journée, puisque enfin, ils savent ce que pourtant ils auraient dû savoir : que Jésus est revenu à la vie.
De Jérusalem, la grande nouvelle va courir à travers le monde entier, portée par la ferveur et par la joie des disciples. Et c’est ainsi qu’elle est parvenue jusqu’à nous !

Chers amis !
Au travers des nombreux témoignages de la Bible, Jésus s’emploie continuellement à affermir en nous la conviction qu’il est vraiment ressuscité : il faut que cette notion de résurrection devienne pour nous et en nous quelque chose d’absolument concret, de présent, de réel, une vérité avec la laquelle nous vivons et que gardons constamment à l’esprit. Car c’est sur le miracle de Pâques que se base aussi celui de notre propre résurrection.
C’est ainsi que l’annonce de Pâques sera réellement source d’une joie profonde ; et elle nous nous donnera des ailes pour l’annoncer autour de nous et la partager.
La partager avec qui ?
En premier avec nos proches. Mais aussi avec nos frères et sœurs dans la foi ; c’est pour cela que « nous courrons » – si je puis dire – à l’Eglise ; non pour nous y faire voir ou pour faire plaisir à Dieu ou au pasteur, mais pour entendre la Parole, et partager la joie de Pâques.
Un partage très important ; car à l’Eglise, nous rencontrons d’autres personnes à qui Jésus est apparu vivant – comme à nous – dans les Ecritures ; des personnes qui comme nous partagent la même foi et la même espérance : cela fait du bien que de se retrouver entre croyants, pour louer Dieu ensemble et chanter à la gloire du Ressuscité !
Nous nous sentirons bien sûr aussi poussés à partager cette nouvelle avec des non-croyants.
Il est vrai que là, notre ardeur se trouve quelque peu refreinée par l’indifférence et souvent l’hostilité du monde ; d’un monde qui célèbre Pâques lui aussi, mais à sa manière. Car de quoi entend-on parler ? De week-end de Pâques, de congé de Pâques, de repas de Pâques, de lapin de Pâques, d’œufs de Pâques ; de « tout de Pâques », sauf de ce qui constitue l’essence de Pâques : la résurrection.
Malgré les réactions trop souvent négatives, nous devons persévérer, puisque nous avons la promesse de Dieu que sa Parole ne reviendra pas à Lui pas sans effet.

Chers amis !
Tout particulièrement en ce temps de Pâques, la rencontre avec le divin Ressuscité nous remplit de joie et nous pousse à proclamer autour de nous la glorieuse nouvelle de la vie véritable qui est en Jésus-Christ !
Prions notre aimable Compagnon de voyage de continuer de marcher à nos côtés sur le long chemin de la vie jusqu’à notre heureuse arrivée à Jérusalem, la Jérusalem céleste ! Amen

dimanche 7 avril 2013

JEAN 20:19-31



19 Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient [rassemblés] étaient fermées car ils avaient peur des chefs juifs; Jésus vint alors se présenter au milieu d'eux et leur dit: «Que la paix soit avec vous!»

20 Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit de nouveau: «Que la paix soit avec vous! Tout comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.»22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez le Saint-Esprit! 23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.»24 Thomas appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.

25 Les autres disciples lui dirent donc: «Nous avons vu le Seigneur.» Mais il leur dit: «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n'y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.»26 Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint alors que les portes étaient fermées, se tint au milieu d'eux et dit: «Que la paix soit avec vous!»27 Puis il dit à Thomas: «Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois!»28 Thomas lui répondit: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Jésus lui dit: 29 «Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru!» 30 Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas décrits dans ce livre. 31 Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.





Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia

C'est difficile d'être pasteur et de s'appeler Thomas. Déjà, quand on fait mon boulot, il n'est pas facile de dire ce qu'on fait dans la vie dans certains contextes. Mais si c'est, en plus, pour s'entendre dire sur un air goguenard « ah ouais, t'es pasteur et tu t'appelles Thomas?? Et est-ce que tu crois que ce que tu vois?? »...

Dans la liturgie de l'Église qui nous est la plus proche, l'Église Anglicane, il est parlé de « Doubting Thomas »: Thomas le Douteur. D'ailleurs, certains affirment avec bravade être « comme Saint Thomas », montrant clairement qu'à eux on ne la fait pas, et passant tout à fait à côté du sens réel de ce qui est arrivé à l'apôtre. Thomas le douteur, mais ne sommes-nous pas nombreux à nous heurter comme il l'a fait à cette incroyable nouvelle: “Jésus vit ! Il est ressuscité !” ? Car ils sont en fait bien rares les chrétiens à ne jamais avoir ressenti dans leur vie la douloureuse étreinte du doute.
Nous pouvons douter quand nous sommes contaminés par ces pensées fausses et ses philosophies fumeuses qui remettent en cause l'autorité de la Bible. Nous pouvons doutons quand nous sommes attristés par la décadence morale de nos sociétés et par leur abandon généralisé de leurs racines chrétiennes. Nous pouvons douter quand nous sommes troublés par le silence qui paraît répondre à tant de nos prières.

Mais l'histoire de Thomas, plus que l'histoire du doute, est l'histoire du triomphe sur le doute, le triomphe qui ne vient que par Jésus-Christ.
Alors qu'arrive t'il dans ce récit?

Remarquons tout d'abord que Thomas était absent la première fois que Jésus est apparu aux disciples. On ne voit pas ce qui, dans le contexte de ce qui venait d'arriver, aurait pu justifier une telle absence. Il est donc à peu près certain que Thomas avait fait le choix de quitter la communauté de ses frères et il s'est du coup privé d'une bénédiction. En étant volontairement absent, Thomas s'est condamné à rester une semaine entière dans le doute et le questionnement, alors que ses frères se réjouissaient tous de la résurrection du Seigneur! Thomas avait fait le choix de déserter, et il en a payé le prix amer.
Cela nous rappelle le commandement de la lettre aux Hébreux: « N'abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l'habitude » (Hébreux 10:25). Cette injonction nous est adressée parce qu'on ne peut pas être un chrétien fort en dehors de l'Église.
L'Église n'est pas une option, frères et sœurs. Elle a été fondée par Jésus-Christ lui-même pour réunir son peuple. Réfléchissez: où peut-on entendre la Parole de Dieu prêchée? Dans l'Église. Où les sacrements de Jésus sont-ils administrés? Dans l'Église! Où se trouvent les enseignants et les pasteurs que Jésus a désignés pour guider son peuple? Dans l'Église! Disons-le franchement: mépriser l'Église, c'est mépriser Christ; s'éloigner de l'Église, c'est s'éloigner de Christ. Il y a deux cas de gens qui négligent l'Église: tout d'abord, ceux qui montrent par là qu'ils ne sont que des rebelles et des incroyants qui n'ont que faire de Jésus-Christ. Mais il y a aussi trop de chrétiens qui comme Thomas, parce qu'ils n'ont pas compris l'importance vitale de l'Église, se privent de mille bénédictions et se condamnent à être des croyants sous-développés, des croyants en danger. Alors croyons aux parole de Jésus: « là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. ». Ceux qui croient en ces mots auront à cœur d'être avec leurs frères et leur Seigneur, et ils ne seront pas, comme Thomas,condamnés au froid glacial du doute.


J'ai dit que Thomas, en quittant l'assemblée de ses frères, s'était condamné au doute. Mais son histoire nous montre aussi l'étendue de la compassion de Jésus. Regardez comment Jésus traite son disciple: lui fait-il des reproches? Le reprend il devant les autres? Non. Au contraire, je crois qu'il est impossible de trouver plus de grâce et de patience que dans l'attitude de Jésus envers Thomas. Il ne le rejette pas. Il revient même apparemment spécifiquement pour lui, et le traite selon la faiblesse de sa foi, sans le heurter. « «Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. ». En disant ces paroles, Jésus répond tendrement aux questions de Thomas qui étaient aussi un défi. Voilà un amour qui surpasse toute connaissance, et une patience qui dépasse tout ce qui peut se comprendre.
Cette scène a été décrite pour l'édification des vrais croyants. L'Esprit Saint sait à quel point nous pouvons tous êtres lents à comprendre et à croire, embourbés dans notre médiocrité spirituelle, partisans du moindre effort. Voilà pourquoi il nous a montré en Thomas à quel point la patience et la compassion de Jésus sont grandes. Il sait de quoi nous sommes faits. Le prophète Esaïe avait prédit, en parlant de Jésus: « Il ne cassera pas le roseau abîmé et n'éteindra pas la mèche qui fume encore, mais c'est en toute vérité qu'il révélera le droit. » (Esaïe 42.3). Ne nous désespérons pas quand nous sommes confrontés à nos échecs spirituels et à nos inconséquences. Le Seigneur est riche en pitié et en compassion et il vient vers nous pour nous guérir et nous rendre plus forts.

Enfin, Thomas nous donne une leçon de théologie très courte mais essentielle. Il appelle Jésus « son Seigneur et son Dieu ». Jésus le reprend il? Lui interdit-il de l'appeler ainsi, comme Paul le fera plus tard (Actes 10:26,14:14)? Non. Jésus accepte cet hommage et cela veut dire qu'il affirme bien être Dieu. Jésus accepte l'affirmation de sa divinité dans la bouche de Thomas tout comme lui-même, durant son ministère, avait clairement affirmé être de nature pleinement humaine et pleinement divine. Pour être notre Sauveur sur la Croix, il fallait que Jésus soit Dieu. Pour vaincre la mort et ressusciter, il fallait que Jésus soit Dieu.
Oui, Jésus est Dieu, il est Seigneur. Qu'avons-nous à faire du faux Jésus qui est prêché dans trop d'églises qui n'ont plus de chrétiennes que le nom? Ce pseudo-Jésus dont je vous ai dit qu'il n'était qu'une sorte de Gandhi palestinien ayant connu une fin tragique?
Mais le seul vrai Jésus a affirmé sa divinité, celle-ci a été confessée par ses disciples et l'Écriture en rend clairement témoignage. Laissons ceux qui refusent cette vérité glorieuse et prions pour que Dieu leur ouvre le cœur et les yeux. Nous, nous savons que Christ est Dieu et qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu à travers lui (Hébreux 7:25).
Comme Thomas, nous pouvons appeler Jésus « mon Seigneur et mon Dieu ». Jésus est Dieu, il est vivant et il est Sauveur. Avec lui nous pouvons entrer dans une vie de vraie foi et y avancer hardiment, comme notre frère Thomas.