mardi 25 décembre 2007

Joyeux Noël à toutes et à tous!!

"Un Sauveur nous est donné"

mercredi 19 décembre 2007

Le verset du jour

"Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père" (Luc, 1:32)

Jésus le Christ accomplit la promesse faite aux pères, aussi bien celle faite à Abraham que celle faite à David.

Il existe en effet une alliance de grâce qui a pour fondement le Messie promis et venu au temps choisi par Dieu.
L'alliance est une donnée fondamentale de la révélation biblique. Elle témoigne qu'en dépit du péché et de l'aliénation de l'homme, Dieu a formulé des promesses aux termes desquelles il entend déverser ses bénédictions sur tous ceux auxquels il a décidé, par avance, d'accorder le salut: les pécheurs.

C'est une alliance bien particulière puisque Dieu apporte bien plus que l'homme, car il produit "le vouloir et le faire". Il n'y a pas de rapport entre les bénédictions divines et les mérites des hommes, c'est pourquoi on parle alliance de grâce et non d'alliance des oeuvres.
Cette alliance est perpétuelle et elle est personnelle comme le Seigneur l'a dit à Abraham: "Ce sera une alliance perpétuelle en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi" (Genèse, 17: 7) .

Qu'attend Dieu en retour? que nous lui soyons consacrés en faisant sa volonté et en le servant avec ardeur. Dieu nous demande: foi, amour et fidélité.

lundi 3 décembre 2007

Le verset du jour

"La Parole a été faite chair" (Jean, 1:14).

Tout le miracle de Noël tourne autour de l'humanité du Christ. L'enfant Jésus était véritablement un enfant en tout point semblable aux autres enfants de Palestine, sauf en ce qui concerne le péché dont il était exempt.

Le Christ était en même temps celui qui a été engendré et qui est éternel et tout-puissant. Malgré tout pour assurer le salut des hommes , il fallait qu'il se fasse homme.L'infini a accepté de devenir fini. L'invisible est devenu visible. Le surnaturel a condescendu au naturel.

Dans l'Incarnation , la Parole ne cesse pas d'être la Parole avec tous ses attributs, elle ne cesse pas d'être le Dieu trinitaire. Sa divinité n'a pas été réduite par l'Incarnation: Dieu dans la chair humaine ne cesse pas d'être Dieu et c'est le Dieu de la miséricorde qui n'est plus seulement celui de la Création qui se fait voir et qui en Jésus le Christ va se mêler aux hommes.

Demandons à Dieu qu'il fasse en sorte que nous attachions à Jésus le Christ à qui il a donné toute autorité et tout pouvoir pour assurer son plan qui est d'offrir le salut à tous les hommes.

1er dimanche de l'Avent

Néhémie, chapitre 8 : 1-13


Frères et sœurs, le livre que nous ouvrons ce matin décrit une période extrêmement agitée. Les descendants d’Israël ont été dispersés : les uns en exil à Babylone – la capitale des Assyriens – les autres réfugiés en Egypte…
Jérusalem, la glorieuse cité de David et de Salomon, se relève péniblement de ses ruines. Le temple, sujet de toute la fierté du peuple, est resté détruit pendant cinquante ans ! Que s’est-il donc passé ? Un bref retour en arrière s’impose…
586 avant Jésus-Christ. Après deux décennies de sièges, d’invasions, d’occupations diverses, Jérusalem est finalement détruite. Nébucadnetsar, roi de Babylone, incendie le temple, les palais et déporte le reste des habitants. Bien plus : l’occupant installe dans les maisons laissées vides des familles d’origine étrangère, elles-mêmes déportées de leur propre pays. La population de Judas se trouve donc extrêmement mélangée…
Cinquante ans après, Cyrus le Perse renverse l’empire assyrien. La Bible nous dit que ce conquérant avait été l’instrument de Dieu pour délivrer son peuple. Très rapidement, il autorise les Hébreux à retourner dans leur pays d’origine et – surtout – à reconstruire le temple de Jérusalem ! Pourtant, il faudra encore attendre près d’un siècle – nous sommes à présent vers 440 – pour que Néhémie rebâtisse la muraille.
Néhémie, c’est l’homme des grands chantiers, celui qui va relever à la fois l’honneur et la ville sainte du peuple de Dieu. Il « sécurise » le périmètre de Jérusalem en reconstruisant le mur d’enceinte. Le passage d’aujourd’hui raconte la fin de ces travaux : la tâche à accomplir est encore immense mais on se sent enfin chez soi. Alors, on organise une grande fête qui commence, comme il se doit, par la lecture du livre de la loi.
Chers amis, ce récit du fond des âges nous est très proche sous certains aspects. J’en ai relevé quatre qui rappellent la situation que nous vivons aujourd’hui en France.

Premièrement : une carence de la Parole de Dieu.

L’exil et la déportation ont privé le peuple élu de ses repères pendant plusieurs dizaines d’années. Ces hommes et ces femmes n’ont plus qu’un très vague souvenir de ce que furent les valeurs de leurs pères. Leurs pratiques religieuses sont empruntes du paganisme des peuples qui les ont asservis. Ils se retrouvent sans lois définies pour organiser leur vie sociale ; sans projet d’avenir capable de provoquer une mobilisation et un élan…
Comment ne pas faire le parallèle avec le siècle qui commence, avec les fruits d’une laïcité mal comprise qui a totalement écarté le message biblique de l’enseignement et de la vie publique d’une façon générale ? L’école publique a éradiqué de son sein la transmission des valeurs chrétiennes et la voici qui s’alarme, à l’aube du 21e siècle, du manque de civisme des écoliers, de la perte du sentiment de citoyenneté, du caractère blasé d’une jeunesse qui n’a plus d’idéal ! Interrogez les adolescents : vous vous retrouvez souvent face à une population ignorante de ses racines, à qui tout un pan de notre patrimoine culturel et artistique est devenu inaccessible. Ils se retrouvent ballottés dans un monde où l’argent, les études, les loisirs, le sport sont les uniques moteurs de leurs ambitions. Remarquez que toutes ces nouvelles idoles induisent un comportement profondément égocentrique, où toute morale se résume à la quête de satisfactions personnelles. Dès lors, comment s’étonner des ravages que provoquent cette vision individualiste et matérialiste sur tous les laissés-pour-compte de la société, du refuge qu’ils trouveront dans la violence, l’alcool ou la drogue ?
La loi inspirée par Dieu plaçait au contraire, au-dessus de toute autre considération, la protection des petits, des sans défense. Aujourd’hui, les lois semblent faites par les forts pour protéger les intérêts des puissants. Aujourd’hui, le seul idéal qui nous est proposé est un paradis de consommateurs : le bonheur se limite à sentir bon, à rester jeune, à perdre ses kilos superflus avant les fêtes et à se payer un voyage sous les tropiques ! Plus de projets collectifs, disparus les rêves d’un monde différent parce que plus fraternel, où il ne serait plus nécessaire de fabriquer des armes et d’apprendre à se battre. Le déficit en idéal que nous constatons dans les pays occidentaux est bien une conséquence de la distance que nous avons prise avec la Bible.

Deuxième réflexion : ce passage nous rappelle que nos bibles ne sont pas des « objets
magiques ».

Je m’explique.
Le peuple déporté a non seulement été privé du culte, mais aussi privé de sa langue. Au retour de l’exil à Babylone, beaucoup ne parlaient plus l’hébreu – la langue de la Bible et de leurs pères – mais l’araméen, la langue des envahisseurs. Ils écoutent donc Néhémie – depuis l’aube jusqu’à midi – mais comment pourraient-ils comprendre ? Leur attitude est très rituelle : ils répondent « Amen ! » en levant les mains, et ils se mettent à genoux…
Mais voici que des prêtres s’emparent du micro et traduisent la Loi de Dieu, afin que chacun puissent comprendre ce qui venait d’être lu. C’est là, seulement, que le miracle se produit. Les gens fondent en larmes ! On n’arrive plus à les arrêter. Le saint Esprit provoque en eux la repentance : ils prennent conscience de leur péché et de la responsabilité de leurs ancêtres dans le désastre de leur nation.
Ainsi, frères et sœurs, la Bible n’est pas un livre magique, en ce sens qu’elle ne produit aucun résultat si elle n’est pas comprise. A l’heure où il est envisagé la réintroduction du latin dans certaines paroisses, « La foi vient de ce qu’on entend – dit Paul à l’Eglise de Rome- et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » ! C’est elle qui provoque en nous le vouloir et le faire, le dégoût du péché et la persévérance chrétienne. La Bible est donc le premier missionnaire à condition d’utiliser des versions qui soient compréhensibles par les gens auxquels nous nous adressons. Bien plus : la lecture de la Bible ne doit jamais devenir un rituel. Savoir en réciter des versets est certainement une bonne chose, mais nous avons surtout à saisir le sens d’une Parole de Dieu pour aujourd’hui, pour notre vie, pour notre église et pour le monde. Cette parole, c’est vrai, va révéler les zones sombres de nos comportements. Toutes les œuvres des ténèbres pour lesquelles, précisément, Jésus-Christ a donné sa vie. Toutes les pensées, les paroles et les actions qui, jusque là, nous semblaient sans gravité, et dont nous réalisons – grâce à Dieu – qu’elles conduisent à la mort. Ces oeuvres inspirées par le prince de ce monde, mais réduites à néant par le Seigneur des lumières ! Cette parole met au jour nos péchés, oui, mais elle nous révèle aussi toute la perfection de notre salut ! Elle peut – dans certains cas - fonctionner comme une véritable thérapie pour reconstruire des personnalités blessées par la vie. Elle peut nous permettre de repartir sur des bases différentes, de reconstruire même sur des ruines, comme le peuple de Judas au retour de l’exil !

Troisièmement : la Bible doit être expliquée et enseignée.

Avez-vous remarqué l’information dans ce passage ? « Les lévites lisaient dans la Loi de Dieu et expliquaient au fur et à mesure, de façon posée et distincte, afin que chacun puisse comprendre ce qu’ils avaient lu » (verset 8).
Les pasteurs d’Israël ne se contentent pas de traduire la Bible en araméen, la langue du peuple. Ils lui donnent aussi les clefs pour comprendre ! C’est le principe même de nos études et de nos sermons : une lecture commentée de la Bible, une mise en perspective des textes, la proposition d’une lecture cohérente de l’Ecriture. Le peuple de Juda réalise alors le lien entre sa situation actuelle et la volonté de Dieu. Son histoire prend du sens à travers l’explication des lévites. Et tout devient clair : l’alliance offerte par Dieu à Abraham, sa promesse d’une descendance « aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel» retrouvent sa place comme fondement de leur identité. L’engagement du Seigneur à préserver un « petit reste » de ce peuple rebelle lui donne la mesure de sa fidélité. Les prophéties annonçant la venue d’un enfant roi - dont la souveraineté donnera la paix et durera toujours- orientent le regard de tout un peuple vers l’horizon de son salut !
Pour beaucoup de gens qui sont aujourd’hui coupés de toute église, et qui n’ont jamais reçu d’enseignement, la Bible reste mystérieuse et pleine de contradictions. Mais aujourd’hui comme hier, Dieu sait créer des circonstances particulières pour les mettre en présence de sa Parole. Alors, le rôle des pasteurs et des diacres, qu’ils soient prédicateurs ou enseignants, n’est pas tant de faire de l’explication de textes, que d’accompagner les lecteurs de la Bible pour montrer sa cohérence, l’unité de son message, par-delà les différences formelles d’un livre à l’autre. Il s’agit de donner à comprendre le projet de Dieu qui se dégage à travers l’Ancien et le Nouveau Testament, d’amener les lecteurs à réaliser comment leur histoire personnelle s’inscrit dans ce grand projet de Dieu que la Bible dévoile.
A nous de les saisir !
Souvenez-vous de l’exemple de Zachée (Luc 19). Toute la ville était en effervescence. Tout ce qu’elle comptait d’honnêtes gens était venu accueillir Jésus, et cela criait peut-être déjà : « Béni soit le roi qui vient de la part du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire à Dieu ! » Ce jour-là, Zachée aurait dû rester chez lui. Cela faisait un bout de temps qu’on ne le voyait plus à la synagogue. Compter l’argent des autres lui avait fait perdre de vue la vraie richesse : celle qui a les promesses de la vie éternelle. Mais le petit homme est sorti de chez lui ! Bien sûr, l’idée de croiser l’un ou l’autre ne l’enchantait pas vraiment mais quelque-chose en lui disait que c’était le moment : Jésus n’avait jamais été aussi proche… Il était temps ! Le Seigneur l’interpelle et lui demande l’hospitalité. Murmure d’indignation dans l’assemblée, preuve que les plus fidèles ne sont pas toujours les plus aimants. L’histoire nous dit que Zachée reçut Jésus avec joie. C’est aussi ce que dit Esdras au peuple dans notre passage : « Ne vous affligez donc pas, car la joie que donne l’Eternel est votre force » !

Enfin, dernier point de comparaison, la parole de Dieu produit des résultats visibles.

Après les larmes de la repentance, il nous est dit : « tous allèrent manger et boire, faire porter des parts aux pauvres et organiser de grandes réjouissances. Car ils avaient bien compris les paroles qu’on leur avait enseignées »…
Ne croyez pas que cela a été facile ! Néhémie et les prêtres durent beaucoup insister pour les arracher à cet abattement provoqué par le dégoût du péché. Mais lorsque vous entendez que Dieu fait grâce, lorsque l’Esprit se sert de la Parole pour vous donner la certitude que vous êtes aimés, beaucoup aimés, passionnément aimés, cela vous change un homme !
Une telle transformation nous rappelle, bien sûr, les premières pages de l’Eglise chrétienne ; « le peuple s’attachait à écouter l’enseignement des apôtres ; Ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leurs repas dans la joie, avec simplicité de cœur » (Actes 2, 46).
On parle ici d’une convivialité nouvelle. Les gens se mettent à partager la nourriture. Comment exprimer plus clairement la révolution qui est en train de se produire ! Ces rescapés, uniquement préoccupés par leur survie, font preuve de générosité, parce qu’ils se découvrent un avenir commun. L’Eglise prend ainsi tout son sens quand on décide de bâtir avec Dieu un monde différent, où la loi n’est pas celle du plus fort, où les exclus sont réintégrés, où les étrangers sont considérés comme une chance et non comme une gêne, où chacun a droit au travail, où les anciens méritent le respect… La Parole enseignée par Néhémie a suscité non seulement un nouvel espoir en l’avenir, mais très concrètement, elle a rapproché les gens et leur a donné envie de marcher ensemble vers cet avenir.

Que ce temps de l’Avent qui commence soit pour chacun d’entre-nous le temps privilégié de l’écoute, de la compréhension et du partage ! Que l’Esprit renouvelle nos pensées et nous fasse rechercher son enseignement, pour notre salut et celui de nos proches ! Amen !

dimanche 2 décembre 2007

des pages web à découvrir

Vous trouverez ici quelques liens dont nous pensons qu'il pourraient vous intéresser. Merci de noter que la présence d'un site sur cette page n'implique pas l'approbation de tout son contenu par l'Eglise Luthérienne en Poitou. 

Lisez la Bible en ligne:

Version Ostervald

Version Segond Nouvelle Edition de Genève


Les paroisses du conseil Paris-Poitou de notre synode:

Paris

Chatenay-Malabry

Saint-Maur

Radio :

Ecoutez les émissions de l'Heure Luthérienne en ligne

Foi et Vie Réformées
  
Notre église anime régulièrement l'émission Chrétiens Aujourd'hui sur d4b

Autres sites chrétiens:

La branche  française de la Société Biblique Trinitaire   

La Revue Réformée

La revue Promesses

Le ministère d'Evangile 21

Les Associations Familiales Protestantes

Le blog Refuge du Chrétien

Les enseignements du pasteur Jean-Marc Thobois


explication








Le motif de cette rose avec ses cinq pétales blancs est antérieur à Luther, mais ce dernier l'a fait sien en le complétant et en l'interprétant à sa façon. Dès 1519 la rose figure comme sceau, comme signature, c'est-à-dire comme garantie d'authenticité sur les pages de titre de certains écrits de Luther. Les contrefaçons n'étaient en effet pas rares dès cette époque.

La croix noire
Au centre figure une croix noire rappelant que Christ est mort sur la croix pour tous les hommes et que c'est la foi en Christ crucifié et ressuscité qui justifie et sauve. La croix est de couleur noire pour indiquer la douleur et la mort par lesquelles le chrétien doit passer.

Le cœur rouge
Cependant, le coeur entourant la croix conserve sa couleur rouge naturelle, car la croix ne tue pas ; au contraire, elle vivifie.

Les pétales blancs
La rose blanche signifie la foi qui procure joie, consolation et paix du coeur ; la foi qui nous fait reposer sur une rose blanche et joyeuse. La foi ne donne pas la paix et le bonheur comme le monde les donne, c'est pourquoi la rose doit être blanche et non rouge, car le blanc est la couleur des esprits et de tous les anges.

Les flammes
Ces flammes ne sont pas d'origine sur la rose de Luther mais ont été rajoutées par la suite. Elles représentent les flammes descendues sur les disciples le jour de la Pentecôte. Dans une prédication de 1525, Luther souligne qu'elles signifient le baptême de l'Esprit. La prédication des apôtres ne sera pas sans fruits. Elle doit secouer les cœurs et y allumer une lumière et un feu nouveaux. Les flammes représentent à la fois l'amour des chrétiens pour leur sauveur et leur témoignage ardent.

Le fond bleu
Le fond d'azur sur lequel se dégage la rose rappelle que la joie issue de la foi est le début et le gage de la félicité parfaite qui attend le croyant dans le ciel. Ici se trouve exprimée la notion chère à Luther du "déjà et pas encore" ou du "à la fois, simultanément".

L'anneau d'or
Un anneau d'or entoure le champ d'azur pour montrer que ce bonheur céleste dure éternellement, comme l'or qui ne rouille pas, et qu'il est un trésor bien plus précieux que tous les métaux.

lundi 26 novembre 2007

Dernier dimanche de l’année liturgique : Matthieu 24, 36-44

C’est aujourd’hui le dernier dimanche du temps de l’Eglise. Une période de l’année qui prend des airs de fin du monde, avec ses passages bibliques évoquant le jugement des nations et la présence glorieuse de Dieu… Et nous voici ce matin dans le cercle intime des disciples, à poser les mêmes questions : Seigneur, dis-nous comment les choses se passeront ! Jésus soulève alors un coin du voile ; il parle des signes de la fin. Il annonce son retour. Il nous donne rendez-vous.
Frères et sœurs, réglez bien vos montres, car Jésus reviendra
- mais personne ne sait quand
- mais à contretemps
- alors soyons vigilants !


I
Cette histoire commence comme une réunion qui s’éternise.
Quelqu’un demande : - cela ne devait pas se terminer à 21 heures ?
Un autre répond : - si ! mais on n’a pas précisé le mois ni l’année !
C’est une blague pour dire que la réunion durera le temps nécessaire, même si l’ordre du jour précise une heure où chacun, normalement, devait rentrer chez soi. Je peux témoigner que généralement, cette blague fait plutôt rire jaune… Que dit Jésus ? Je reviendrai, mais « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, mais le Père seul ».
Alors !? Méchante blague au peuple des croyants ? Un peu comme s'il disait : réglez vos montres, mais j’enlève les aiguilles ? Bien plus : n'est-ce pas la meilleure manière d'endormir notre vigilance ?
En réalité, c'est l'inverse. Pour en être sûr, rappelez-vous peut-être… votre adolescence, quand vous sortiez le samedi soir et que vous disiez à votre mère : ne t’inquiète pas ! Que faisait-elle ? Je peux vous dire que la mienne, elle ne fermait pas l’œil de la nuit ! Elle savait que je devais rentrer ; elle ne connaissait pas le moment exact, alors elle attendait. Et quand enfin son gamin faisait grincer les escaliers et montait se coucher, elle pouvait s’endormir…
Jésus voudrait que chaque croyant attende son retour comme si c'était pour cette nuit. Pensez aussi à la façon dont vous avez peut-être attendu votre fiancé(e) avant chaque rendez-vous ; l’excitation, la joie qui vous animaient… Jésus, pareillement, voudrait que notre vie chrétienne se passe dans la joie de son retour, avec cet amour qui nous fait tant le désirer et le voir.
Vous savez que bien des sectes ont annoncé la venue du Christ avec une précision qu’elles pensaient pouvoir trouver dans les Ecritures… Jésus ne nous demande pas de chercher à deviner le jour de son retour ; personne ne peut le faire, quoi qu’en disent les faux prophètes. Par contre, il voudrait que l’agenda de nos vies comporte deux remarques importantes : il reviendra sûrement, et il reviendra bientôt. Nous a-t-il déjà menti ? Pouvons-nous, ne serait-ce qu’une fois, le prendre en défaut ; lui dire : cela, Jésus, tu l’as annoncé et ce n’est pas arrivé ?
Bientôt, nous fêterons Noël. Aussi sûrement qu'il est né autrefois à Bethlehem, aussi sûrement, il déchirera le ciel et il reviendra. Peu de gens attendaient le Messie il y a deux mille ans ; mais les prophéties se sont quand même accomplies. A la fin des temps, « la foi du plus grand nombre se refroidira », annonce la Bible ; peu importe : il reviendra.
Bien plus : il reviendra bientôt. Mais voici un « bientôt » qui nous gène beaucoup. Vous connaissez cette autre blague que se racontent les enfants : quel est le mot le plus long de la langue française ? Alors vous réfléchissez… Vous pensez à « anticonstitutionnellement » ou un autre phénomène linguistique du même genre… Eh bien pas du tout ! La réponse, c’est « élastique », parce qu’il s’étire !
Frères et sœurs, le mot le plus long de la Bible, c’est « bientôt » (il reviendra « bientôt ») parce que ce bientôt s’étire depuis 2000 ans ! Mais Jésus n’est pas lié au temps comme nous le sommes… Un psaume dit même que pour Dieu, « mille ans sont comme un jour ». Rappelez-vous : la première mention du temps dans la Bible vient avec la mort. Dieu dit à l’homme : « Le jour où tu mangeras de cet arbre, tu mourras ». C’est quand le péché est entré dans le monde que Dieu a commencé à parler au futur ; quand il a fallu annoncer la venue d’un rédempteur… Il semble donc normal que ce monde de souffrance connaisse un terme – et que ce terme soit fixé- puisque sa nature même le lie au temps qui passe....
De ce point de vue, le « bientôt » quelque peu atemporel du Seigneur apparaît bien adapté à sa promesse ! C’est pourquoi vivons à l'heure du Christ en marquant sur nos agendas ces deux repères : il revient bientôt et il revient sûrement.


II
Frères et sœurs, réglez bien vos montres, car Jésus reviendra - mais personne ne sait quand. Sachons aussi que ce sera à contretemps.
Arriver « à contretemps », cela veut dire « comme un cheveu sur la soupe », « comme un chien dans un jeu de quilles ». Bref, le temps semble mal choisi ; en tout cas il surprend. Attention, dit Jésus, le jugement viendra subitement, au moment où vous n’y pensiez pas… Et pour bien comprendre, il rappelle l’histoire d’un autre jugement, et ses circonstances :
« Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous ; il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme ». Terrible leçon que l’histoire de Noé et du déluge !
Vous direz peut-être : n’y a-t-il pas une contradiction dans le discours de Jésus ? Il parle des signes de la fin des temps, mais il dit que personne ne peut connaître le moment exact où cela se produira !
Mais regardez autour de vous ! Des signes comme les catastrophes naturelles, les dérèglements climatiques, la prolifération de l’arme nucléaire sont des repères pour ceux qui ont des oreilles pour entendre et un coeur croyant pour comprendre. Le monde voit aussi ces signes ; pourtant, « il regarde sans voir » comme dit la Bible, il a comme un voile devant les yeux. Bien sûr, dans le domaine de l’écologie notamment, il entreprend des réformes avec plus ou moins de succès. Chaque hiver également, notre société est capable de magnifiques élans de solidarité envers les plus démunis. Il faut le souligner et surtout ne pas le minimiser : l’Eglise n’a pas le monopole de la charité, Dieu merci ! Mais que montre l’expérience ? Les efforts de quelques-uns se heurtent toujours à l’égoïsme ou à l’indifférence du plus grand nombre. Il y a des catastrophes que l’on évite de justesse, mais beaucoup (trop) font sans cesse la une de nos journaux … Le monde ne peut trouver en lui-même les ressources de son salut. Il se construit sa propre morale et ses valeurs changent selon les époques. Les avertissements de l'Evangile sont relativisés, quand ils ne sont pas tout simplement ignorés. Les chrétiens – quand ils osent tenir tête à l’air du temps - sont taxés de personnes rétrogrades… de rêveurs, comme il y en a toujours eu dans l'histoire de ce monde.
Il en sera donc, à l'approche de la fin, comme au temps du déluge. Les gens regardaient le père Noé comme un original un peu fêlé, qui construisait un bateau au sommet d’une montagne. Eux construisaient des maisons solides pour y abriter leurs enfants. Et pourtant, dans ce monde qu'on croyait si stable et dans lequel rien ne devait jamais être bousculé, le déluge vint - selon la parole que l'Eternel avait dite - et les emporta tous. Sauf Noé et sa famille.
Jésus semble donc nous dire : Attention, vous qui connaissez l'histoire de Noé, prenez-en de la graine ! Réglez vos montres à l'heure de ce patriarche et ne vous laissez par endormir !
Bien sûr, ce monde fait de grands projets : les politiques construisent l'Europe. Les conférences mondiales travaillent activement pour la paix. De nouvelles découvertes ajouteront encore au confort de nos vies. La médecine fait reculer la maladie et même la mort. De nouvelles techniques étonnantes se multiplient et ainsi la roue tourne, mais je reviendrai, nous dit le Christ, à un moment ou personne ne m’attend. Il ne faut donc pas que la routine des jours qui passent vous endorme. Ne vous laissez pas abuser par les apparences ! Oui, je reviendrai - mais personne ne sait quand - mais à contretemps - alors soyez vigilants ! C’est le dernier point de cette méditation…


III
« Vigilant » ! Le mot vient de « veiller », c'est-à-dire s’abstenir de dormir. Le veilleur fait attention à ce qui l’entoure et réveille au besoin la population endormie… De là aussi les vigiles chargés de la sécurité et les surveillants de nos cours de récréation…
Si vous croyez en mes paroles, dit Jésus, vous ne serez pas pris au dépourvu. Il nous appelle à la vigilance : « En ce jour-là, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé ; et de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, Si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas fracturer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas ».
La Bible ne connaît pas trente-six manières d'être prêt. Il n'y en a qu'une : vivre dans la repentance et la foi en Christ. Comment ? En puisant chaque jour dans sa Parole !
Elle nous dit que Jésus a expié nos péchés et donné sa vie. Tous ceux qui saisissent ces paroles par la foi reçoivent ce qu’elles expriment : le pardon et le salut sans condition, sans contribution humaine d’aucune sorte. Et puisque nous péchons tous les jours et que tous les jours la chair, le monde et le diable nous entraînent à l'incrédulité, à la tiédeur, au doute, au désespoir ou à l'erreur, laissons-nous instruire, guider, consoler et rassurer par la Parole ! Elle doit nourrir notre âme comme le pain nourrit notre corps. Frères et sœurs, nous faisons preuve de vigilance quand nous permettons au Seigneur de s'asseoir près de nous pour nous parler de sa grâce qui nous donne une conscience paisible. Nous sommes vigilants quand son Evangile guide et sanctifie nos cultes ; quand il inspire le contenu de nos prières. Quand il réclame pour notre vie davantage de foi, de persévérance, de fidélité, de fermeté, de pureté, et toutes les bénédictions de son royaume. Sans lui, nous retomberions vite dans la tiédeur, l'aveuglement ou l'insouciance.
Nous témoignons enfin de notre vigilance quand les biens du Seigneur fructifient entre nos mains. C’est l’image des serviteurs de la parabole qui, en l’absence de leur maître, doublent chacun la valeur de leur dépôt… Frères et sœurs, comment gérons-nous ce que Dieu nous a confié ? Avons-nous « creusé un trou dans la terre » pour y cacher l’argent de notre maître, ou travaillons-nous à le faire fructifier ? Suis-je veilleur dans mon église, dynamique et entreprenant, attentif à ses besoins – y compris matériels ? Suis-je impliqué dans ses efforts missionnaires, dans ses associations de bienfaisance ?
C'est ainsi seulement, et pas autrement, que nos montres sont réglées à l'heure du Christ et aux bienfaits de son royaume. Alors, quoi qu'il arrive, où que nous soyons, nous serons enlevés au ciel. Jésus n'oubliera aucun de ses bien-aimés le jour du grand rendez-vous. Amen !

mercredi 14 novembre 2007

Pour l'Eglise persécutée

C'est au mois de Novembre de nombreuses paroisses célèbrent le Dimanche de l'Eglise Persécutée, journée de sensibilisation et de prière pour les chrétiens souffrant pour leur foi. En France, cette journée s'est tenue le 4 novembre, et le 11 (ou le 18) en Suisse.

Il faut se souvenir que c'est le 20ème siècle qui a vu la mort du plus grand nombre de chrétiens au cours de persécutions, pour l'essentiel menées dans les dictatures marxistes.

Aujourd'hui la situation demeure critique dans de trop nombreux points du globe, notamment en Chine, en Inde et dans le monde musulman. En Europe, il serait faux de parler de persécution, mais on note une volonté de certains mileux et gouvernements de bailloner les chrétiens au nom d'un certain "politiquement correct".

Ces faits demandent notre vigilance, exprimée dans la prière et la mobilisation. Dans notre pays, l'association Portes Ouvertes est à la pointe du combat pour soutenir nos frères persécutés, pourquoi ne pas se rendre sur son site: http://www.portesouvertes.fr/

Prière pour les chrétiens persécutés

Seigneur Jésus, devant qui tout genou fléchira, donne courage à nos frères pour qu'ils puissent confesser ton nom en face de l'opposition d'un monde hostile à l'Evangile. Aide-les à se souvenir de la longue lignée de témoins fidèles qui ont enduré la persécution et ont même fait face à la mort pour ne pas te déshonorer. Donne-leur la force de te confesser devant les hommes, sachant que tu les confesseras devant ton Père qui est dans les cieux; toi qui vis et règne avec le Père et le Saint Esprit, un seul Dieu aux siècles des siècles. Amen.

Prière pour les persécuteurs

Dieu éternel et tout-puissant, tu nous a commandé, par ton Fils notre Seigneur, d'aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous maudissent et de prier pour ceux qui nous persécutent. C'est pourquoi nous t'implorons pour que, par ta grâce, nos ennemis puissent être amenés à une vraie repentance. Qu'ils puissent, Seigneur, avoir pour nous le même amour que nous avons pour eux, et qu'ils puissent être d'un seul coeur et d'un seul esprit avec ton Eglise. Par Jésus-Christ, notre Serigneur, qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit. Amen.

mardi 30 octobre 2007

Prière pour la foi

Seigneur, écoute-moi.
Exauce-moi, Seigneur,Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, Dieu d’Israël, Toi, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Dans Ta miséricorde infinie, Tu as daigné Te complaire en nous, hommes, afin que nous Te connaissions,Toi qui fis le ciel et la terre et qui règnes sur tout et sur tous.
Tu es Dieu, le Dieu vrai et unique,Il n’y en a d’autre en dehors de Toi ni au-dessus de Toi.Toi, qui par Notre Seigneur Jésus Christ,nous accordas le don du Saint Esprit,donne à celui qui Te prie de vivre et comprendre Que Tu es le seul Dieu, l’Unique.
Qu’il soit affermi en Toi et dans sa foi,et qu’il s’écarte des vains errements idolâtres que Toi, Dieu, Créateur et Père unique, condamnes.
Amen.

Irénée de Lyon

mardi 23 octobre 2007

Fête de la Réformation et assemblée de paroisse

Chers amis,

Il est grand temps de reprendre contact ! Il y a eu les vacances, la rentrée scolaire… Notre paroisse doit reprendre ses activités, aussi nous vous proposons de nous rencontrer pour nous entretenir de nos divers projets


DIMANCHE 28 OCTOBRE à 10 heures 30 à BEAUSSAIS
Fête de la Réformation, culte avec sainte cène


suivi d’un repas en commun dans la cantine de La Couarde,chacun apportant son repas (vin et café offerts par la paroisse).

L’après-midi nous aurons à réfléchir sur les sujets suivants :

- Instruction religieuse de nos enfants
- Stage de Thomas Constantini
- Recherche d’un ou d’une trésorière
- Organisation des activités de la paroisse après le départ en retraite de notre pasteur
- Nouvelles des diverses associations de notre Eglise.


Dans l’attente de vous rencontrer, je vous adresse mes salutations les plus fraternelles.


Pasteur Marc Amilhat

mercredi 17 octobre 2007

Genèse 12, 1-4a

L'Éternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu'il sortit de Charan.

Frères et sœurs, si Abraham avait été raisonnable et prudent, il serait resté tranquillement chez lui en Chaldée. Du coup, il ne serait pas devenu l’ancêtre du Christ et le père des croyants, et peut-être même ne serions-nous pas ici, à cette heure, pour célébrer ce culte. Tout allait bien pour lui. Il avait une maison, une femme, des parents et des amis, de grands troupeaux. Il était riche et avait tout pour être heureux. Il est vrai qu’il n’avait pas d’enfants. Mais à part cela, tout allait bien et il n’avait aucune raison au monde de quitter l’endroit où il vivait, de s’expatrier pour aller vers l’inconnu. En un mot, émigrer et devenir une sorte de sans-papiers. Et pourtant c’est ce qu’il fit. Il avait soixante-quinze ans, trente ans de plus que moi, quand il abandonna tout. Et lorsque les gens lui demandaient où il comptait aller, il ne pouvait que leur répondre : « Je n’en sais rien. C’est Dieu qui me demande de partir. Il doit savoir, lui ! » Ses voisins et ses amis ont dû lui dire : « Mais tu es fou, Abraham ! On ne quitte pas son pays comme ça ! La première tribu de bédouins venue te tombera dessus et prendra ton troupeau. Te rends-tu compte aussi de ce que tu imposes à ta femme ? Quand on a ton âge, on reste tranquillement à la maison et on soigne ses rhumatismes ! »
Quatre-mille ans ont passé depuis, mais ce qui est arrivé à Abraham reste d’une incroyable actualité. Pour chacun de nous. Car ce qui a poussé Abraham à ne pas agir de façon raisonnable peut nous aider à comprendre pourquoi nous avons pris nous aussi un risque, moins audacieux certes, mais un grand risque quand même, le risque de la foi.
Frères et sœurs, il y a trois raisons qui font que nous prenons le risque de la foi : Dieu nous parle ; Dieu nous séduit par ses promesses ; Dieu tient parole.



1) Nous prenons le risque de la foi, parce que Dieu nous parle.

« L’Eternel dit à Abram : quitte ton pays, ta patrie et la maison de ton père, et va dans le pays que je te montrerai. » J’avoue que j’aimerais bien savoir ce qui s’est passé dans la tête d’Abraham, quand Dieu lui demanda de quitter son pays et la maison de son père. J’aimerais savoir s’il a eu un moment d’incompréhension ou de révolte, si le doute a assailli son cœur et s’il s’est dit : « Mais pourquoi tout cela ? Je suis bien là où je suis. Qu’est-ce que le Seigneur attend de moi ? » Ce qu’en a pensé Sara m’intéresserait tout autant. Qu’ont-ils bien pu se dire, le matin au petit-déjeuner, après l’irruption du Seigneur dans leur vie ? Notre texte ne nous dit rien de tout cela. Il se contente de dire que Dieu parla à Abraham et qu’Abraham lui obéit. C’est tout. Le patriarche quitta tout et partit parce que Dieu le lui avait demandé. Dieu avait parlé.
Il nous paraît tout à fait normal que Dieu prenne la parole, qu’il s’adresse aux hommes et qu’il ait des choses à leur dire. Pourtant ils ne sont pas nombreux, les adeptes des religions païennes qui peuvent dire : « Notre dieu nous parle. »
Les dieux des Aztèques et des Incas n’ont jamais parlé à leurs adorateurs. Nzambi, le dieu des Congolais, n’a jamais rien dit aux païens qui le vénèrent.
Les moines et les pèlerins du Tibet, qui agitent inlassablement des moulins à prières, adressent leurs requêtes à des dieux qui ne leur parlent jamais, sans doute parce qu’ils n’ont rien à leur dire. Sommes-nous bien conscients de ce que cela veut dire : le Seigneur du monde, le Créateur de l’univers nous parle ? Il a des choses à nous dire. Il vient au-devant de nous dans sa Parole.
Dieu parla à Abraham, et il le fit avec une telle force que le patriarche se mit en route. On a l’impression qu’il a été atteint au plus profond de lui-même, au point que, même s’il avait voulu, il n’aurait pas pu résister. Saisi par la Parole de Dieu, il fait ce qu’il y a de plus insensé au monde : il prend ce qu’il possède et part pour l’inconnu ! Pas n’importe quel inconnu : le désert de l’actuelle Arabie Saoudite qu’il va arpenter sur des centaines de kilomètres ! Il est comme un cheval qui ne peut qu’aller là où le mène son cavalier, comme le disait Luther.
C’est aussi un peu ce qui nous est arrivé. Pourquoi prenons-nous le risque de la foi ? Pourquoi sommes-nous assez fous pour croire en un Dieu que nous n’avons jamais vu et dont personne ne peut nous prouver qu’il existe ? Pourquoi nous réunissons-nous depuis des années, oui depuis des dizaines d’années, chaque dimanche, pour rencontrer notre Dieu ? Alors que tant de gens autour de nous haussent les épaules quand ils nous voient, qu’ils sourient ou tout simplement nous regardent d’un air étonné ? C’est que Dieu a aussi fait irruption dans notre vie. Il ne nous a pas demandé l’impossible et l’incroyable comme à Abraham.
Aucun de nous n’a entendu une voix retentir du ciel et le bouleverser au point de dire avec le jeune Samuel : « Me voici, Seigneur ! Parle, ton serviteur t’écoute. » Il ne s’est pas dressé devant nous comme devant Saul de Tarse pour nous dire : « Arrête ! Tu fais fausse route ! », nous forçant à changer radicalement de vie.
Abraham, Samuel, Saul auraient pu dire : « Attends ! Qui me dit que c’est bien le Seigneur qui me parle ? Et si j’étais victime d’une hallucination ? Je veux d’abord des preuves avant de m’engager ! » Non, ils n’ont pas dit cela. Abraham entend ce qui pour lui ne peut être que la voix de Dieu. Samuel aussi ! Et Saul que le Christ va transformer en l’apôtre Paul !
Frères et sœurs, quand Dieu nous parle, les circonstances sont des plus simples, des plus ordinaires et des plus modestes. Quand Dieu a-t-il parlé pour la première fois à la plupart d’entre nous ? Le jour de notre Baptême, quand nous avions trois ou quatre semaines. Ce jour-là, Dieu nous a dit quelque chose d’inouï, de formidable. Il nous a dit : « Je t’adopte au nom de Jésus. Tu es à moi. Je suis ton Dieu et ton Père. »
Pendant toute notre enfance, Dieu nous a parlé à travers les histoires saintes que nos parents ou nos grands-parents nous ont racontées. Et nous voilà une fois de plus assis sur les bancs de l’église, et Dieu nous parle. Celui qui avait appelé Abraham, puis Samuel, puis Saul de Tarse, nous fait entendre sa voix en ce moment même pour nous dire des choses qui sont importantes pour nous.
Dieu parle aux hommes de bien des façons et sur des registres bien différents. Beaucoup parmi nous ont été accompagnés chaque jour, depuis leur enfance, par cette Parole de Dieu de telle façon qu’ils ont grandi tout naturellement dans la foi. Sans éclat, sans qu’ils aient eu à prendre des décisions draconiennes et bouleversantes, sans qu’ils aient été taraudés dans leur conscience et appelés à faire un choix qui a tout changé dans leur vie. Pour la plupart d’entre nous, c’était une chose tout à fait évidente de croire en ce que Dieu nous dit dans sa Parole. Mais il y en a d’autres pour qui ce n’était pas évident du tout. Pour qui croire en Dieu, lui confier sa route, lui soumettre sa volonté n’allait pas de soi. Ils ont dû rompre avec leur passé, rompre avec leurs anciennes habitudes et leurs anciens passe-temps, peut-être même avec leurs anciens amis, voire avec leur famille. Peut-être y en a-t-il parmi nous qui ont eu leur chemin de Damas, qui ont été magistralement frappés, littéralement renversés par une parole de Dieu qui ne les a plus lâchés et qui a tout changé dans leur vie.
Et puis il y en a peut-être aussi pour qui, aujourd’hui encore, il n’est pas évident de croire en lui et de confesser son nom. Des chrétiens qui sont agités, peut-être même minés par le doute, poursuivis par des questions auxquelles ils n’ont pas de réponses. Des chrétiens qui connaissent la peur et les interrogations et qui tremblent en prenant le risque de la foi. Des chrétiens qui se disent : « Et si tout cela n’était que rêve et illusions ? »
Qu’il est bon de savoir que la foi est un don de Dieu, qu’elle ne dépend pas de notre bonne volonté, des dispositions de notre cœur, de nos émotions ou de nos sentiments ! De savoir qu’on n’a pas besoin d’être un champion ni un héros de la foi pour avoir droit au titre de chrétien ! Qu’il est bon, oui, d’entendre que pour être authentique, notre foi n’a pas besoin d’être héroïque ! « Abraham crut en l’Eternel qui le lui imputa à justice », nous dit la Bible (Genèse 15, 6). Et il crut parce que Dieu avait parlé. « La foi vient de ce qu’on entend » (Romains 10, 17). Dieu nous appelle dans sa Parole comme il a appelé Abraham. Et il le fait de bien des façons ! Au point que nous sommes parfois tout étonnés de constater que nous croyons en lui et que nous l’aimons de tout notre cœur, alors que tout dans ce monde voudrait nous rendre la chose impossible. Nous prenons le risque de la foi parce que Dieu parle.


2) Nous le prenons aussi parce que Dieu nous séduit.

Il nous attire à lui en nous faisant de merveilleuses promesses.
Abraham a soixante-quinze ans. Ce n’est plus l’âge où l’on fait des enfants. Alors que bien des couples de nos jours font le choix de ne pas en avoir parce qu’ils ont le sentiment que leur union n’est pas assez stable, parce que c’est beaucoup de responsabilités et de travail ou qu’un bébé pourrait compromettre leur carrière, alors que chaque semaine on en détruit - en France - plus de cinq mille dans le ventre de leur mère parce que leur naissance n’est pas souhaitée, à l’époque d’Abraham ne pas avoir d’enfant était considéré comme une catastrophe. Non seulement pour assurer ses vieux jours et ne pas terminer sa vie dans la misère, mais aussi parce que sans enfants on tombe dans l’oubli : c’est comme si on n’avait pas existé.
Abraham en avait pris son parti, quand Dieu lui dit : « Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. » Son nom ne s’éteindra jamais. La preuve : aujourd’hui encore on parle de lui. Des millions de gens savent qui est Abraham. Et ce n’est pas tout. Dieu lui dit : « Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. »
C’était non seulement la promesse d’un enfant qui prendrait soin de son vieux couple, mais encore l’annonce qu’il serait l’ancêtre du Rédempteur d’Israël.
« Le salut vient des Juifs », dit Jésus lui-même, le descendant direct du patriarche, celui en qui Dieu s’est incarné pour apporter au monde ce dont nous avons tous le plus besoin, le pardon et la vie.
Nous admirons la foi héroïque d’Abraham. Nous nous demandons où il a trouvé le courage de faire ce que le Seigneur lui a demandé. La réponse est claire ; elle ne fait pas l’ombre d’un doute. Il n’est pas parti comme ça à l’improviste, les yeux bandés, tout simplement parce que le Seigneur le lui avait ordonné. Non, il était fort d’une promesse incroyable par laquelle Dieu l’a séduit, littéralement attiré à lui. Il renonce à tout ce qu’il a et se met en route ! Avec sa femme et ses troupeaux, et surtout avec Dieu. Et, croyez-moi, quand on marche avec un Dieu comme ça, on sait où l’on va.
Frères et sœurs, nous ne croyons pas simplement parce que Dieu, dans sa Parole, nous le demande. Si nous croyons en lui et nous réunissons dimanche après dimanche, c’est parce qu’il nous a séduits par des promesses encore plus claires et plus lumineuses que celles faites à Abraham. La promesse qu’il nous aime, qu’il marche avec nous, qu’il nous bénis, qu’il nous pardonne toutes nos fautes et nos erreurs, nos péchés et nos infidélités. La promesse qu’il nous offre une vie plus forte que la mort, qui ne finira jamais et qui nous inspirera dans le ciel des chants de joie dont nos faibles louanges d’aujourd’hui ne sont qu’un tout petit prélude.
Cette promesse proclamée dans l’Evangile, scellée dans notre Baptême, confirmée dans l’Eucharistie par le corps et le sang du Christ, n’est pas plus logique ou sensée que celle faite à Abraham. Nous ne pouvons pas davantage la tester qu’Abraham n’a pu tester la sienne, mais nous pouvons comme lui nous fier à elle, car cette promesse trouve comme la sienne son accomplissement en Jésus-Christ. Cette promesse nous fait dire avec Paul : « Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout. Je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. Ainsi je connaîtrai Christ et la puissance de sa résurrection » (Philippiens 3, 8-10).
Puisse Dieu nous séduire comme il a séduit Abraham ! Et puissent les promesses qui nous sont faites en Jésus-Christ nous faire prendre avec confiance et joie le risque de la foi !

3) Frères et sœurs, nous prenons le risque de la foi parce que Dieu nous parle.

Nous le prenons aussi parce que Dieu nous séduit par ses promesses. Nous le prenons enfin parce que Dieu tient parole. Il est si facile de se laisser séduire par de fausses promesses. Bien des gens en ont fait l’amère expérience. Pas Abraham. Toute son histoire est là pour nous montrer que Dieu a tenu parole. Le patriarche eut le fils promis. De son fils Isaac est sorti un grand peuple, et de lui la postérité qui a immortalisé le nom d’Abraham sur tous les continents : Jésus-Christ. Des millions et des millions d’hommes ont confessé et confessent encore leur foi en cette postérité bénie d’Abraham.
Dieu tient parole. L’histoire de son peuple commença avec un homme qui vivait il y a quatre mille ans dans le nord de l’Irak. Et quarante siècles plus tard, nous sommes réunis ici et d’innombrables chrétiens le sont ailleurs dans le monde pour admirer ce Dieu de bonté et d’amour qui a tenu sa promesse. Nous pouvons jeter notre regard en arrière et voir à quel point le Seigneur est fidèle à sa Parole, regarder aussi autour de nous et constater que son salut est parvenu jusqu’aux extrémités de la terre, du Moyen-Orient jusqu’en Europe, de l’Europe jusqu’en Amérique et en Afrique, de là jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Sibérie et jusqu’aux confins de la terre.
Non, notre foi n’est pas un saut dans le vide. Elle a un fondement solide : Dieu veut sauver tous les hommes. C’est pour cela qu’il a choisi un jour Abraham pour faire de lui un peuple et qu’il a fait sortir de ce peuple le Messie ; c’est pour cela que sa Parole est lue et que son Evangile est proclamé dans des milliers de langues et de dialectes.
Si à l’époque nous avions dit à Abraham : « Tu crois vraiment que c’est raisonnable de tout laisser derrière toi, de prendre tes valises et te mettre en route simplement parce que Dieu te l’a demandé ? », il nous aurait sans doute répondu : « Vous avez raison. Ce n’est pas très prudent, mais je risquerais beaucoup plus encore à ne pas prendre Dieu au mot, à tourner le dos à sa Parole et ses promesses. » C’est vrai : humainement parlant, la foi est toujours un risque.
Mais nous risquons beaucoup plus à faire la sourde oreille quand Dieu nous parle, à ne pas lui faire confiance, à ne pas bâtir sur ses promesses. Dieu nous parle ; Dieu nous séduit en nous promettant des choses merveilleuses ; et Dieu tient parole : il reste fidèle à ce qu’il a promis. Alors, frères et sœurs, prenons avec assurance la main de ce Dieu. Il saura nous rattraper et nous conduire là où nous verrons un jour de nos propres yeux combien il vaut la peine de compter sur lui, de marcher avec lui et de s’accrocher à ses promesses !
Frères et sœurs, en route ! Levons-nous avec Abraham, marchons avec lui sur le chemin de la foi et implorons le Seigneur : Prends ma main dans la tienne Et qu’en tout lieu, Ta droite me soutienne, Seigneur, mon Dieu. Comment donc sans ton aide Me diriger, Si je ne te possède Dans le danger. Amen.

jeudi 11 octobre 2007

L'A.E.L.B reconnue d'utilité publique

L'Association évangélique luthérienne de bienfaisance (A.E.L.B.) vient d'être reconnue d'utilité publique, elle a donc désormais la possibilité de recevoir des dons et des legs. La démarche entreprise il y a deux ans vient enfin d'aboutir.
L'A.E.L.B. est une association "auxiliaire" de l'Eglise évangélique luthérienne-Synode de France et de Belgique; il s'agit d'une association caritative qui a de multiples activités-elle est fondée néanmoins sur un total bénévolat (il n'y a pas de permanents rétribués pour la gérer) et elle oeuvre aussi bien en France qu'à l'étranger.
Crée en 1922 et ayant son siège en Alsace, elle se "propose d'apporter l'aide spirituelle, morale, physique à toute personne dont nous connaissions la détresse".
Depuis 1993, elle gère une maison de retraite médicalisée habilitée à l'Aide sociale dans le nord de l'Alsace, la "maison de retraite du Kirchberg" qui bénéficie d'une excellente réputation dans la région.
L'AELB tient son assemblée générale alternativement en Alsace et à Paris et toutes les paroisses envoient au moins un délégué.

lundi 8 octobre 2007

Changement d'horaire

ATTENTION

LE 13 OCTOBRE, le culte aura lieu A 10 HEURES au temple de Beaussais.

vendredi 5 octobre 2007

DIEU, MON PÈRE, M’AIME

«Celui qui m’a vu, a vu le Père » Jean 14, 9.

Une scène du film « l’Associé du Diable » met « le diable » face à face avec sa « belle-fille ». Dans la conversation, elle avoue avoir eu une très mauvaise relation avec son père. « Je peux me mettre à votre place » lui répond-il... Satan a en effet convoité la place du Père, de Dieu! Ayant été déchu à cause de cela, il lui voue une haine féroce. « Tuer le père » n’est pas pour lui une expression symbolique comme chez Freud, c’est un vrai désir frustré.

Que Dieu se présente comme Père ne le rend pas encore aimable d’office. Staline se surnommait « le petit père des peuples ». Or il a fait déporter ou exterminer certains de ces peuples. A un niveau bien moindre, mais qui peut quand même être dramatique, nous pouvons avoir (ou avoir eu) un mauvais père ou de mauvaises relations avec lui. Or il y a un réel risque de transférer l’image de notre père terrestre sur celle de notre Père céleste, et Satan peut en jouer pour pourrir notre relation avec Dieu, notre Père !

L’Évangile de Jean est vraiment une "Bonne Nouvelle" parce qu’il nous montre :
- que la bonne, la véritable image du Père, c’est tout simplement et rien moins qu’en Jésus que nous la trouverons ;
- que le Fils, Jésus, est en parfait accord avec la volonté de son Père et que le Père aime le Fils de tout son amour. Or l’Évangile, la Bonne Nouvelle, c’est que notre relation au Père est en Christ : il nous voit comme il voit le Fils !

samedi 29 septembre 2007

DIEU EST MON PÈRE

« Notre Père qui es aux cieux… » Matthieu 6, 9.



Dans le film « L’associé du Diable », celui qui découvre être le fils du diable lui lance : « Comment doit-on vous appeler ? Lucifer ? Satan ? » « Appelle-moi papa ! » lui réplique, bras ouverts, le diable. Voilà une relation bien embarrassante, étouffante… infernale ! Mais imaginez-vous un instant dans la présence de Dieu, confronté à l’Esprit suprême, l’Être infini, l’Éternel, le Tout-Puissant. Vous ne sauriez soudain pas comment l’appeler. Et lui, tout de go : « Appelle-moi papa ! »
Au fond, la situation est a priori elle aussi embarrassante. Vous espérez à peine (pour autant que vous le désiriez !) rencontrer le chef de votre Etat, voire même les dirigeants de votre région… et cela suppose toutes sortes d’intermédiaires, et puis tout un tas de salamalecs qu’on appelle protocole. Et avec le Dieu tout-puissant, vous auriez un accès direct et une relation filiale ?
La situation est embarrassante aussi parce que, quand on visite un président, on se présente sous son meilleur jour… Mais face au Dieu saint, face à tant d’intelligence et de pureté, on se sentirait au contraire mis à jour jusque dans les replis les plus laids de notre âme… Pourtant, l’accès au Père est bien direct et intime, et cela parce qu’il se fait par un seul intermédiaire, son Fils Jésus-Christ, grâce à qui « la Paix est avec vous », entre Dieu et vous !
Alors, par Jésus-Christ, priez-le ainsi : « Notre Père… »

lundi 10 septembre 2007

« La lumière du Christ brille pour tous »

Prions : Seigneur notre Dieu tu nous as réunis ce soir dans ce lieu symbolique pour ce culte de louanges et d’actions de grâces. Nous sommes venus comme au temps du désert pour te dire que tu es notre Dieu et que nous sommes tes enfants. Tu as dit : Que la lumière brille au fond des ténèbres, nous voulons te rendre grâces de ce que par la prédication de ton Evangile tu as fait luire la lumière de la vérité salutaire dans nos cœurs. Accorde-nous maintenant ton Saint Esprit afin que par ta Parole il nous instruise et nous conduise et nous sanctifie pour la vie éternelle. Amen.


De toutes les images que les Saintes Ecritures emploient pour nous faire comprendre qui est Dieu, la plus suggestives est peut-être bien celle de la lumière. « La lumière du Christ brille pour tous », c’est le thème de la réunion du 3e rassemblement Œcuménique Européen qui se tient depuis mardi dernier à Sibiu en Roumanie, c’est aussi le thème que nous avons choisi pour cette assemblée du désert.

Nous sommes réunis sous la voute des cieux pour célébrer ce culte en plein air comme au temps du désert. Ce temps qu’ont connu nos ancêtres en célébrant leur culte secret dans cette forêt de l’Hermitain et dans d’autres lieux plus ou moins cachés. Nous sommes venus ce soir avec nos lampes électriques qui diffusent assez de lumière pour se reconnaître. Au temps du désert, nos ancêtres utilisaient ces lampes sourdes que nous connaissons bien et qui ne diffusaient que quelques rayons pour ne pas attirer l’attention. Ce culte n’est pas secret, nous n’avons pas fait appel à des guetteurs pour nous prévenir de l’arrivée éventuelle des dragons et des cavaliers. Nous sommes venus librement pour rendre culte à Dieu.

J’aimerais vous lire deux petits textes, l’un de l’Ancien et l’autre du Nouveau Testament. Tout d’abord au Psaume 27, les 3 premiers versets :

« L’Eternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte ? L’Eternel est le soutien de ma vie : De qui aurais-je peur ?
Quand les méchants s’avancent contre moi pour dévorer ma chair, Ce sont mes persécuteurs et mes ennemis qui chancellent et tombent.
Si une armée se campait contre moi, mon cœur n’aurait aucune crainte ; Si une guerre s’élevait contre moi, je serais malgré cela plein de confiance. »

Et cet autre verset 12 du 8e chapitre de Saint Jean :

« Jésus leur parla de nouveau, et dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

A chaque fois que nous nous réunissons pour nous rappeler ce qu’a été la réformation et plus tard les persécutions, notre sensibilité de protestants se réveille au chant de « c’est un rempart que notre Dieu » que nous allons bientôt chanter. Il nous semble, lorsque nous redisons les fortes paroles de ce cantique que c’est un peu du zèle de tant de fils de la Réformation qui sont morts en les chantant qui prend possession de nous! C’est en quelque sorte l’écho de ce que disait David au psaume 27 : « L’Eternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte ». Dieu est pour nous le soutien, il est notre refuge, il est notre force. Non seulement il l’a été dans le passé ; non seulement il le sera dans l’avenir lorsque nous parviendrons au seuil du Royaume éternel ; mais il est notre refuge et notre force maintenant. Dieu a envoyé la lumière sur la terre. L’étoile des mages d’Orient est le témoignage de cette lumière venant dans le monde. C’est la lumière qui chasse les ténèbres. Sa lumière est au milieu de nous, sa présence est totale et entière puisqu’il nous l’a garantie avec et dans sa Parole vivante.

Dieu nous parle effectivement par les prophètes de l’Ancien Testament et par les apôtres et les évangélistes du Nouveau. Le message de cette Parole est puissant et efficace dans chaque bataille, dans chaque conflit et dans toutes les circonstances de cette vie. Cette Parole, cette lumière est notre soutien dans les difficiles combats que nous devons mener en nous-mêmes et dans les luttes qui nous opposent aux ennemis de Dieu, à Satan et au monde pécheur. Dieu est un soutien, un appui réellement présent à la vie de chacun de nous parce que Jésus-Christ se révèle à nous dans sa Parole. Lui et lui seul, nous donne la lumière et la vie, le pardon des péchés et le salut.

Lorsque Jésus dit : « Je suis la lumière du monde », il nous apprend quelque chose à son sujet, mais il nous rappelle aussi ce que nous sommes.
En un sens, nous sommes des fruits de la lumière ; sans la lumière, cette énergie que le soleil répand sur notre planète, nous ne pourrions être. Si elle venait à manquer, nous coulerions dans la mort, une mort lente et froide.

Dès les temps les plus anciens, les hommes ont senti qu’ils étaient profondément dépendants de la lumière ; les religions antiques consistaient souvent à adorer le soleil. C’était de l’idolâtrie ; mais ces adorateurs avaient raison de reconnaître l’importance primordiale de la lumière dans leur vie. Le récit de la création du monde, au premier chapitre de la Genèse, nous apprend que la lumière est la première chose que Dieu a déclaré bonne ; avant elle, il n’y avait que l’obscurité et du désordre.

Si comme le dit Saint Paul les membres de l’Eglise chrétienne sont le corps du Christ, le témoignage vivant du Christ au monde, il nous faut proclamer le message de la lumière ; il faut que nous ouvrions bien nos yeux à la lumière que Dieu a envoyée en ce monde en sorte que nous soyons bien sûrs de l’endroit d’où nous venons et de celui vers lequel nous nous dirigeons. Les pharisiens à l’époque du Christ n’ont pas vu cette lumière, ils n’ont pas eu l’humilité de la foi, ils ont fait arrêter le Christ pour imposture et pour blasphème. Leurs yeux sont restés aveugles à la lumière qui brillait devant eux.

Voilà l’histoire, une histoire ancienne, mais dont la particularité est de se répéter toujours. L’allure de notre monde a changé et nous sommes quelque peu différents des hommes qui vivaient il y a plus de deux mille ans, mais Dieu reste Dieu et la lumière reste la lumière. Comme image de la signification de Christ pour nos vies, elle est peut-être même plus valable aujourd’hui que de son temps. Nous comprenons mieux que n’importe quel homme de l’antiquité, la relation étroite entre la lumière et la vie. Nous savons l’importance de la lumière dans notre vie de tous les jours. La plus courte des pannes de courant nous voit désemparés, à la recherche du moindre morceau de bougie.

Dès les premières lignes de son Evangile, Jean écrit quelque chose comme cela : « La lumière qui est venue de Dieu était la seule véritable lumière, celle qui est venue pour briller sur tous les hommes ». Il parle de la lumière par laquelle tous les hommes peuvent être sauvés. Il affirme qu’elle était la véritable lumière, la lumière initiale qui éclaire tout homme qui vient en ce monde. Jésus-Christ n’est pas un quelconque faux prophète. Il n’est pas un faux Dieu, il n’aspire pas indûment à la gloire divine. Jésus n’est pas un habile imitateur ; il est la véritable lumière du monde. Le Fils de l’homme a visité notre monde, porteur de vie et de lumière. Jean ajoute : « La lumière est venue dans son propre pays, mais les siens ne l’ont pas reçue ». Etrange n’est ce pas, que Dieu bien que le monde ait été fait par lui, n’ait pas été accueilli par ce monde. Les hommes ne voulaient pas l’accepter et le recevoir pour ce qu’il était vraiment. Le monde n’entendait pas se soumettre à son autorité ni accepter l’amour infini dont il a fait preuve en donnant sa vie sur la Croix. Cette parole de Christ nous est adressée aujourd’hui avec la même autorité et la même vérité qu’il y a vingt siècles. Ecoutez bien Jésus parler : « Celui qui me suit aura la lumière de la vie, et ne marchera jamais dans l’obscurité ».

Nous avons besoin de la lumière naturelle pour continuer à vivre. Nous sommes en constant besoin de la lumière de Dieu pour connaître et avancer sur le chemin qui mène à lui, qui aboutit chez lui ; pour nous émerveiller des grandeurs de sa Création ; pour reconnaître sa volonté à notre égard, ici et maintenant. Le Christ que nous adorons comme Dieu, qui a été crucifié et qui est ressuscité, nous promet de nous donner toujours : la lumière, le pardon, la vie. Sachons les recevoir. Amen.

mercredi 22 août 2007

L'ESPÉRANCE
"(Nous avons été) informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre amour pour tous les saints, à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux." (Colossiens 1, 4-5)

La foi, l'espérance et l'amour. Ou la charité, si on préfère. L'apôtre nomme les trois, comme dans 1 Corinthiens 13. Il nous dit aussi le rapport qu'il y a entre les trois : la foi et l'amour plongent leurs racines dans l'espérance. Croire en Jésus-Christ et aimer les saints d'un amour sincère n'est possible que parce que nous avons une grande espérance. Une espérance que tout le monde n'a pas.
Laquelle ? Celle d'être plus heureux sur terre que les autres ? De mieux gagner sa vie, d'avoir une meilleure santé, moins de problèmes et de soucis que les autres ? Non. L'apôtre parle de l'espérance "qui vous est réservée dans les cieux." C'est l'espérance d'aller un jour au ciel, chez Dieu et chez Jésus. Pas évident du tout pour des pécheurs, quand on sait que toute transgression de la Loi nous accuse devant son saint trône. C'est l'espérance de trouver grâce et pardon, de vaincre la mort et de subsister dans le jugement divin.
Où la trouve-t-on ? Dans la "parole de la vérité", la parole de l'Évangile, là où il est question de Jésus-Christ et de son salut. L'as-tu souvent cherchée sans la trouver ? Ou bien désires-tu grandir en elle ? La voudrais-tu plus forte ? Va la chercher là où le Seigneur la donne : dans sa Parole, la Bible.

samedi 11 août 2007

Luc 18.31-43

« Seigneur, aie pitié de moi ». Voilà peut-être la prière la plus simple et la plus courte que l’on puisse faire. Elle se trouve inscrite dans notre liturgie. Toutes les semaines, après nous être reconnus pêcheurs, nous chantons « Seigneur, aie pitié de nous ; Christ, aie pitié de nous ». Et, lors des cultes de Sainte Cène, avant de communier, nous chantons « Christ Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde, oh ! Prends pitié de nous et accorde nous ta paix ». C’est ce que l’on appelle le Kyrie Eleison, selon la formule grecque, et ces paroles figurent dans la liturgie de l’Eglise depuis les premiers siècles. Peut-être les répétons nous machinalement, sans y prêter trop attention au bout de tant d’années. Mais que signifient-elles ? Que nous apprennent-elles sur nous et sur Dieu ?

Notre passage commence par l’annonce très claire que fait Jésus à ses disciples de sa mort prochaine. Il va aller à Jérusalem et être livré aux Gentils. Il va être outragé, moqué, maltraité ; il mourra de la mort d’un criminel et il ressuscitera. Et les disciples ne comprennent pas. Ils ont passé trois ans avec Jésus et ils ne comprennent pas. Au point que c’était comme si Jésus parlait un langage dont ils ne pourraient saisir le sens. Trois ans d’intimité avec Jésus, la connaissance de l’Ecriture (Christ mentionne bien les prophètes qui avaient annoncé sa venue) et les disciples ne comprennent toujours pas la mission de Jésus, le sens de sa vie. Jésus leur a déjà plusieurs fois cela, et ils ne parviennent toujours pas à l’accepter. Ils sont comme des gens perplexes devant un puzzle pourtant facile à reconstituer : ils ne savent pas quoi faire des pièces qui sont dans leur main. Ils ont des oreilles pour entendre ce qu’il leur dit, mais ils sont comme sourds. Leurs yeux ont vu ce que Jésus a fait, et ils sont comme aveugles. Et nous-même ? Car prenons garde : il est possible de lire sa Bible chaque jour; d’aller au culte, et de ne pas saisir l’identité profonde de Christ. Il est possible d’ avoir une foi, non pas centrée sur sa croix et sa résurrection, mais qui s’est engagée sur des chemins de traverse. Si tel est le cas, redressons la barre, revenons à la Bible pour y trouver le témoignage de Jésus Christ et être rempli de toute intelligence spirituelle.

Paradoxalement, ce ne sont pas ceux qui connaissent le mieux Jésus qui vont le comprendre, mais c’est un aveugle placé sur le bord de la route qui va témoigner de la foi la plus simple et la plus éclatante.
Il est là, sur le bord du chemin, et il entend la foule qui passe. Si nous harmonisons notre texte avec les passages parallèles, chose que je crois possible, nous apprenons en Marc 10 que son nom est Bartimée. Il demande ce qui arrive. On lui dit que c’est Jésus qui passe. Et lorsqu’il entend cela, Bartimée s’écrit « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ». Ce cri, c’est la prière de tout pécheur qui reconnaît qu’il a besoin de Jésus. C’est le cri de tous ceux et toutes celles qui passent au crible du deuil, de la maladie, du chômage et de toutes les épreuves qui peuvent nous assaillir dans cette vie. C’est le cri de ceux qui savent qu’ils ne peuvent qu’implorer Dieu, qu’ils ne peuvent plus marchander avec lui ou essayer de le manipuler. C’est le cri de la foi. Seigneur, aie pitié de moi ; Seigneur, aie pitié de nous.

Je trouve très frappant que Bartimée appelle Jésus « Fils de David ». Marc nous montre par plusieurs allusions, que ce terme en était venu à désigner le Messie qui devait, selon l’Ecriture être issu de la lignée de David. L’aveugle croit que Jésus est le Messie, il croit qu’il est le Seigneur. Il croit qu’il a pouvoir sur la vie et sur la mort, et qu’il peut le guérir. Et c’est pour cela qu’il crie vers Jésus. Il ne peut que crier à lui, implorer sa pitié, parce que Jésus ne lui doit rien. L’aveugle est un mendiant posé le long d’une route. N’oublions pas que, nous aussi, nous sommes tous des mendiants face à Dieu.
L’aveugle n’a pas peur de demander à Dieu ce qu’il veut. Et nous ? Avons-nous peur de demander à Dieu de nous pardonner ? Avons-nous peur de lui demander d’être avec nous dans nos épreuves ? Avons-nous peur que Dieu nous abandonne quand nous avons le plus besoin de lui ? Avons-nous peur pour notre église ? Avons-nous peur de l’inconnu ?

Jésus, lui, nous dit « n’ayez pas peur ». Le Seigneur entend nos cris, comme il a entendu les cris de l’aveugle. Jésus est là, au milieu de nous et avec nous. Nous avons lu ce matin le magnifique texte de 1 Corinthiens 13 sur l’amour. Mais n’oublions pas c’est la Bible toute entière qui nous parle de l’amour de Dieu. Et nous pouvons, comme l’apôtre Paul avoir l’assurance que « ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. » Rom 8.38-39
C’est cet amour de Dieu qui pardonne au pêcheur. C’est cet amour de Dieu qui vient à notre aide dans toutes les périodes arides de nos vies. C’est cet amour que nous voyons à la croix.

L’aveugle croit en Jésus. Et il fait appel à lui. Sans doute, il a entendu parler de Jésus, cet homme extraordinaire, qui enseigne avec autorité, qui fait des miracles. Mais, bien sûr, il ne l’a jamais vu !! Et il ne lui a sans doute jamais parlé. Nous sommes un peu comme lui : nous n’avons jamais vu Jésus. Mais nous pouvons appuyer notre foi sur le témoignage véridique de la Bible, qui nous enseigne tout ce que nous avons besoin de savoir « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » Jn 20.31
Bartimée, c’est la foi qui crie à Dieu. Et que rencontre t’elle en premier cette foi ? L’opposition ! « Ceux qui marchaient devant le reprenaient pour le faire taire ; mais il criait beaucoup plus fort : Fils de David, aie pitié de moi » v. 39. Il est gênant, Bartimée. Il n’est, comme tous les mendiants, certainement pas très beau à voir. Et puis, il est aveugle, ce qui, au passage, n’a pas l’air de toucher grand monde dans ce cortège de gens qui suivent Jésus. Et il fait du bruit, il crie, cela dérange. Voilà ce que la foi de l’aveugle doit affronter. Et c’est la même chose pour notre foi, parce que nous ne devons pas oublier que la vie de foi est un combat contre le diable, la chair et le monde, contre toutes ces forces qui nous attaquent et veulent nous faire tomber. Notre foi peut déranger. L’anti-christianisme, cela existe en France. A vrai dire, cela se développe même. On peut chercher à nous intimider, à nous marginaliser, à baillonner l’Eglise. Et Bartimée, comme nous devons le faire, ne se laisse pas vaincre par les obstacles, il continue d’implorer Jésus et il va obtenir ce qu’il veut : le Seigneur s’arrête, et demande qu’on lui amène. « Il en est ainsi de tous ceux qui tiennent fermement à la seule Parole de Dieu, qui ferment leurs yeux et leurs oreilles au diable, au monde et à la chair, et qui agissent comme si Dieu et eux étaient seuls dans le ciel et sur la terre » dit Martin Luther.

Jésus a entendu la prière de Bartimée. Il ne l’a pas rejetée. Il se tourne vers l’aveugle et le guérit, par la puissance de sa parole « recouvre la vue, ta foi t’a sauvé » v.42. Nous aussi, nous avons besoin d’être guéris de notre cécité par Jésus, même s’il s’agit ici d’une cécité spirituelle. Nous avons besoin que nos yeux s’ouvrent sur notre condition, notre misère et la grâce infinie de Dieu envers nous. Cela, seul Christ peut l’accomplir, et il est prêt à la faire pour chacun de nous, tout comme il a été rempli de compassion envers Bartimée.
Le miracle s’accomplit. L’aveugle retrouve la vue. Et que fait-il ? Il suit Jésus, en glorifiant Dieu. Frères et sœurs, la vraie foi, c’est celle qui, consciente de l’immensité de la grâce reçue, glorifie Dieu. Mais où Bartimée suit-il Jésus ? Vers Jérusalem. Jérusalem où l’Agneau de Dieu va être immolé pour le salut du monde.
Nous entrerons dimanche prochain dans le temps du Carême, où nous serons invités à méditer plus particulièrement sur les souffrances et la croix de notre Seigneur, grâce auxquelles nous avons le pardon de nos fautes. Puissions-nous le faire avec la foi de Bartimée et dire avec lui « Seigneur, dans ton amour, aie pitié de nous !! ».

dimanche 29 juillet 2007

Luc 10. 38-42

Chers frères et sœurs ! Dans la vie, nous nous trouvons souvent confrontés à des choix. Certains sont simples et ne comportent pas de graves conséquences en cas d'erreur : choisir la couleur d'une cravate ou d'une chemise n'est pas bien difficile ; et tant pis si on choisit mal ! Mais il y a des choix beaucoup plus importants ou difficiles, quand il s'agit par exemple de choisir son métier, ou … son conjoint. Jésus nous place lui aussi devant un choix, très important, celui-là : quand il vient à nous avec sa Parole, nous avons le choix entre l'écouter, ou faire autre chose … Marie et Marthe étaient deux sœurs qui habitaient un village près de Jérusalem. Un jour que Jésus passait par là, il fut invité à leur domicile. Et c'est alors que les deux femmes furent placées devant le choix que je viens d'évoquer : Marie choisit de s'asseoir aux pieds de Jésus pour écouter son enseignement ; ce faisant, elle a fait le bon choix, comme Jésus l'a fait remarquer à sa sœur, Marthe ; car elle a choisi de s'occuper de divers soins domestiques. Comme Marie, apprenons à faire Le bon choix.
· Il consiste à écouter Jésus
· Et c'est là la seule chose nécessaire
1. Le bon choix consiste à écouter Jésus
Pendant qu'ils étaient en route, il entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait sa parole. Marthe (était) absorbée par divers soins domestiques. Luc parle d'un village, sans davantage de précision. Mais nous savons qu'il s'agit de Béthanie, sur la route de Jérusalem : c'est là que demeuraient Marthe et Marie. Elles avaient un frère - Lazare - qui n'est pas mentionné ici et qui était peut-être absent ce jour-là. C'était une famille de croyants et apparemment de bons amis de Jésus.
Le Seigneur - vraisemblablement accompagné de ses disciples - est donc invité à leur domicile. Revenons maintenant en détail sur l'attitude de chacune des deux sœurs.
* Que fait Marthe ? Elle (était) absorbée par divers soins domestiques. Je n'ose pas croire qu'elle est allée faire le ménage, ou épousseter les meubles, ou faire la lessive. Non, elle a dû courir à la cuisine préparer un repas en l'honneur de Jésus - cet hôte prestigieux. Mais quel boulot, surtout s'il y avait tous les disciples ! Cela en fait du monde à nourrir ! Et elle est seule à faire tout ce travail : pas étonnant qu'elle finisse par s'énerver parce que sa sœur ne lui donne pas de coup de main !
A l'époque - vous le savez - il n'y avait ni eau courante ni gaz ni électricité, ni congélateur, ni ustensiles électroménagers : il fallait aller puiser de l'eau, entretenir le feu de bois, en plus du travail de cuisine proprement dit consistant à éplucher les légumes, à mettre du pain au four, à rôtir la viande. Il y avait la table à préparer, et ainsi de suite. Marthe s'affaire - et peut-être s'affole - à la cuisine, voulant faire plaisir à Jésus en lui offrant un bon repas.
* Marie, par contre, s'assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Ce fut son choix à elle. Pour elle, l'important maintenant, ce n'est pas la cuisine, mais l'enseignement de Jésus, car elle sait qu'il était le Sauveur du monde et qu'il a des choses importantes à lui apprendre. Elle a compris qu'il est venu pour annoncer la Parole et qu'il s'attendait à ce qu'on lui prête attention : donc, par respect et par intérêt, elle l'écoute ; puisqu'il est là, il faut profiter de l'occasion …
Luc ne rapporte pas le détail des paroles de Jésus. Mais vous devinez sans peine de quoi il a pu être question : de la grâce de Dieu, de pardon, de vie éternelle ; du salut par la foi ; du sacrifice de Jésus … Il a dû prononcer des paroles merveilleuses, semblables à celles qu'il a dites à Nicodème : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. Ou à la femme samaritaine au bord du puits de Jacob : Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. Ou des paroles comme celles-ci : Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. … L'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie.
Imaginez le bonheur dans lequel Marie a dû baigner durant ces instants bénis ! Elle a dû sentir comme un avant-goût de paradis : qui a comme Jésus des paroles aussi riches, aussi belles, aussi consolantes ? Plus besoin d'avoir mauvaise conscience devant Dieu : les péchés sont pardonnés ; plus besoin d'avoir peur de la vie : Dieu veille ; plus besoin d'avoir peur de la mort : Jésus est venu pour la vaincre !
Peut-être le Seigneur était-il justement en train d'évoquer sa mort et sa glorieuse résurrection … quand Marthe, une serviette à la main, sort de la cuisine et vient se plaindre de ce que sa sœur reste là à ne rien faire : 'Elle pourrait tout de même me donner un coup main, s'occuper du feu, couper la viande, mettre la table !'. Mais non ! Elle reste là, tranquillement assise … Et Jésus, apparemment, trouve cela normal : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m'aider ! Le reproche est à peine voilé : 'Seigneur, ne te rends-tu pas compte que tu la retiens avec tes discours ? Ne vois-tu pas tout le boulot que j'ai ?' Alors le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée.
Jésus lui déclare donc qu'en s'asseyant pour l'écouter, Marie a fait le bon choix. C'est comme s'il avait dit à Marthe : 'Je suis très sensible à ton accueil. Mais vois-tu, il aurait mieux valu que tu fasses comme elle, que tu laisses ta cuisine pour t'asseoir toi aussi et écouter !' ; 'C'est très gentil de vouloir m'honorer par un repas. Mais c'est moi qui comptais t'inviter à ma table pour t'offrir la bonne nourriture de l'Evangile, une nourriture pour l'âme, une nourriture pour la vie éternelle' ; 'L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu'. Chers amis !
Retenons bien la leçon : quand Jésus nous fait la grâce et l'honneur de venir chez nous, - Il vaut mieux écouter sa Parole que de rester dans sa cuisine pour préparer le repas. - Il vaut mieux l'entendre parler du pardon des péchés que d'éplucher des pommes de terre - Il n'y a pas photo : entendre parler du chemin qui mène au paradis est plus important que de faire la vidange de la voiture ou d'enlever les mauvaises herbes du jardin, quand Jésus vient nous rendre visite. En clair : faisons le bon choix quand c'est l'heure du culte le dimanche, quand vient le moment de lire la Bible, ou d'apprendre le catéchisme, ou de prier, le soir, en famille … Marthe pensait faire plaisir au Seigneur avec son repas : Jésus lui dit que ce n'était pas le bon choix. Mais que croyez-vous qu'il dirait s'il vous voyait bricoler à l'heure du culte, ou traîner à la maison à ne rien faire, ou sortir pour le jogging matinal, ou faire n'importe quoi d'autre d'utile ou … d'inutile ?
Imaginons quelques scènes qui ne feraient certainement pas plaisir à Jésus : - Au moment où le pasteur lit l'Evangile, Fabrice s'élance pour faire son jogging. - Au moment de la lecture de l'Epître, papa a fini de réparer le pneu de la bicyclette. - Au moment où commence le sermon, le fiston sort de son lit, car le samedi soir, il est sorti s'amuser et il est rentré tard. - Et quand à la fin du culte, le pasteur prononce la bénédiction, maman constate avec plaisir qu'elle a réussi sa tarte aux pommes … Vous vous doutez du commentaire de Jésus !
Et que doit-il penser lorsque le soir, quand ce serait le moment de consacrer 5 petites minutes à la lecture de la Bible, ou à la révision du catéchisme, ou à la prière, l'un lit son journal, l'autre finit son repassage et le 3e ne veut pas louper son feuilleton à la télé, si bien qu'il n'y a plus ni prière ni méditation du tout : Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire.
'Marthe'. Au lieu de Marthe, Jésus pourrait citer plein d'autres prénoms, et peut-être aussi le nôtre ... Nombreux sont ce qui sont atteints du 'syndrome de Marthe' : ils sont tout à fait d'accord pour dire : 'Le culte, c'est très important et il ne faut pas négliger la lecture de la Bible, et ne pas oublier de prier'. Mais combien de fois ne sommes-nous pas pris en défaut, en train de nous inquiéter d'un tas de choses et de nous agitez pour des activités qui pourraient attendre, au lieu de donner à Jésus la place qui devrait être la sienne ? Jésus n'a pas dit qu'il ne fallait pas travailler, ou préparer des repas, ou nettoyer la maison, ou s'occuper des enfants et de leurs devoirs, ou se reposer, reprendre des forces et se divertir. Mais quand Jésus vient, quand c'est l'heure d'écouter ou de lire sa Parole, il faut savoir faire le bon choix et donner la priorité à ce qui est prioritaire.
2. Ecouter Jésus est en effet la seule chose nécessaire
L'apôtre Paul dit : la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ. La foi ne naît et ne grandit que lorsqu'on écoute la Parole de Dieu. Ne vous faites pas d'illusion : sans la Parole de Dieu, il n'y a pas de foi, simplement parce que la foi ne tombe pas du ciel. Elle ne vient pas en regardant la télévision ou en faisant du bricolage au garage, ou du sport ou le ménage. Elle vient par l'enseignement au catéchisme, par les discussions religieuses qu'on peut avoir, par la lecture de littérature chrétienne, et évidemment et principalement par la lecture personnelle de la Bible, par le culte et les études bibliques : c'est là qu'agit le Saint Esprit, l'auteur de la foi.
On n'insistera jamais assez sur l'importance de la Parole ; les gens sont lents à comprendre à quel point c'est indispensable. Voyez Marthe, qui est pourtant croyante, mais qui est très négligente. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée, dit Jésus. Le choix de Marie est si bon parce qu'elle a su profiter de cette occasion exceptionnelle pour nourrir son âme. Ce qu'elle a reçu, ce sont des richesses durables et bénédictions éternelles.
Comparé à l'excellente et appétissante nourriture que Jésus lui a offerte, le repas de Marthe a dû paraître bien fade.
Beaucoup disent : 'J'ai déjà 100 fois entendu l'Evangile ; je le connais suffisamment'. Mais ces personnes ignorent que le croyant a continuellement besoin de grandir dans la foi. Un enfant ne va dire : 'Je mesure maintenant 1 m 20 et je pèse 40 kg : je suis assez grand, j'ai assez de poids ; je n'ai plus besoin de manger !'
Chers amis ! Nous sommes très loin d'être parfaits sur le plan de la connaissance spirituelle ou de la foi et il reste beaucoup de lacunes à combler. Surtout qu'il ne s'agit pas simplement de connaître les vérités de la Bible, mais de les croire le plus fermement possible. Et pour cela, il faut permettre au Saint Esprit de poursuivre son œuvre. Qui - même parmi les anciens - peut dire qu'il n'est jamais assailli par quelque doute, au sujet de la résurrection, de l'efficacité de la prière, ou même de l'amour de Dieu dans un moment d'épreuves ? Le diable est constamment aux aguets. C'est pour cela que nous avons besoin de continuellement fortifier notre foi. Et puis, il s'agit aussi d'avoir les forces nécessaires pour lutter contre les tentations et vaincre le péché, pour mener une vie de plus en plus pure … Ou iriez-vous puiser les forces pour cela, si ce n'est dans l'Evangile ? S'imaginer qu'on en sait assez est donc une grossière erreur et une invention du diable.
D'autres, par contre, se disent : 'La parole de Dieu, si je ne l'écoute pas aujourd'hui, j'aurai encore l'occasion de le faire la prochaine fois.' Mais, chers amis, qu'en savez-vous, s'il y aura encore une prochaine fois ? Le choix de Marie a également été bon en ce sens qu'elle a su profiter de l'occasion quand elle s'est présentée. Elle aussi aurait pu se dire: 'Jésus repassera certainement encore plus d'une fois chez nous' ; donc … 'Seigneur, excuse-moi, mais il faut que je donne un coup de main à ma sœur'. Elle ne l'a pas fait et elle a eu raison ! Car les fourneaux seront toujours là ; et de la poussière à essayer, il y en aura encore ; et du ménage aussi, il y en aura toujours à faire ... Par contre, Jésus, lui, ne sera pas toujours là. Bientôt, il va souffrir et mourir, ressusciter et monter au Ciel. En fait, ce n'est plus qu'une question de quelques mois. Le jour approche où Marthe et Marie n'auront plus l'occasion de s'asseoir aux pieds de Jésus pour entendre son enseignement de vive voix. Aujourd'hui est une occasion unique.
Nous aussi, nous devrions faire comme si chaque dimanche - comme si aujourd'hui - était une occasion unique, - peut-être la dernière - d'entendre la Parole de Jésus. Ceci pourrait être le dernier sermon de votre vie !
Vous avez aujourd'hui un pasteur ; vous avez une église ; vous avez la possibilité de vous instruire dans la connaissance de l'Evangile. Qu'en savez-vous s'il en sera toujours ainsi ? Des pasteurs ?! Il n'y a même plus un seul étudiant de nos jours. L'Eglise pourrait être fermée. Il pourrait y avoir de nouveau des persécutions. Un changement d'emploi peut vous obliger à déménager à 1000 km d'ici. Du jour au lendemain, la maladie ou l'âge peuvent vous empêcher d'aller à l'Eglise. On peut devenir sourd et ne plus entendre ; aveugle et être incapable de lire. On peut mourir. C'est pour cela qu'il faut s'asseoir et prendre le temps d'écouter quand Jésus nous fait la grâce de venir nous instruire.
Marie a choisi la bonne part. D'autant meilleure que le fait de nourrir son âme ne se fait pas au détriment du corps. Marie s'est nourri des paroles de Jésus ; pour autant, elle n'est pas morte de faim. 'Evidemment' - direz-vous - 'puisque sa sœur s'est occupée du repas'. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire : ce que je voulais dire, c'est que lorsque Jésus nourrit l'âme, il n'en oublie pas pour autant le corps.
Il y a des preuves de cela : - A deux reprises, une grande foule avait suivi Jésus pour écouter sa Parole. On était loin de tout lieu habité, et trop tard pour rentrer. Mais sans que personne ne lui ait demandé quoi que ce soit, ou simplement songé à le lui demander, Jésus a pris quelques pains et quelques poissons et les a fait distribués à la foule : des milliers de personnes mangèrent à leur faim. Et il y a même eu des restes. - Et à Cana, n'a-t-il pas changé l'eau en vin ? Vraiment, Marthe aurait très bien pu venir s'asseoir et écouter : personne ne serait mort de faim ou de soif. Et ne vous souvenez-vous pas de cette promesse de Jésus : Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu, et tout le reste vous sera donné par-dessus ? Si nous donnons la priorité aux choses prioritaires - c'est-à-dire à Dieu, à son Evangile, à la justice qui vient du Christ - Dieu saura veiller à nos besoins quotidiens.
Il faut donc se convaincre que - vraiment - le temps que nous consacrons au culte, à la méditation ou la prière quotidienne, ce n'est pas du temps perdu ; au contraire, c'est un gain ; non seulement à cause des bénédictions éternelles qui nous sont accordées, mais aussi des bénédictions pour cette vie : la méditation de la Parole nous permet de refaire le plein d'énergie, de courage et de forces pour mieux vivre jour après jour ; l'Evangile nous remonte le moral ! Conclusion : Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée. Ayons la sagesse de faire le même choix qu'elle ! Amen

mardi 24 juillet 2007

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lundi 23 juillet 2007

Apocalypse 7.9-17

Durant les derniers dimanches de l'Année ecclésiastique, nous évoquons les choses dernières : fin du monde, retour du Christ, etc. Or l'une des visions accordées à l'apôtre Jean, relatée dans ce passage de l'Apocalypse, nous permet d'aller même au-delà, dans l'éternité, au Ciel. Qui n'aimerait pas pouvoir jeter une fois un bref coup d'œil derrière le rideau, c'est-à-dire dans le paradis ? Ce passage nous permet d'en avoir un aperçu, car au nombre des visions que Dieu a accordées à Jean, il y a aussi celle du
Peuple de Dieu au Ciel
Dans ce passage, il est donc question de
1. La foule innombrable qui se tient devant le trône de Dieu 2. C'est la foule de ceux qui sont purifiés par le sang de l'Agneau et que 3. Dieu lui-même console1. Jean voit une foule innombrable devant le trône de Dieu Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Vers la fin du 1er siècle, l'apôtre Jean avait été exilé sur l'île de Patmos, sans doute par l'empereur Domitien, hostile à la foi chrétienne. Là Jean eut une série de visions, consignées dans l'Apocalypse : il vit notamment la grande foule qui constitue le peuple de Dieu parvenu au Ciel. * Ce qui frappe tout d'abord au sujet de cette foule, c'est son immensité, car Jean dit que personne ne peut la compter. Dieu en connaît évidemment le nombre, puisqu'il connaît chacun personnellement. Mais Jean aurait été incapable de compter ou même d'évaluer le nombre d'individus de cette foule constituée des croyants du monde entier et de tous les temps : certainement des centaines de millions de personnes. Il s'agit de l'Eglise chrétienne parvenue dans la gloire céleste. Quelle différence avec ce qu'on voit de l'Eglise maintenant ! Ici-bas, nous n'en apercevons qu'une infime partie, car elle est essentiellement invisible, étant répandue à travers le temps et à travers le monde ; de plus, on ne peut pas voir la foi dans le cœur des gens pour savoir s'ils ont la foi. Mais à Jean, il est permis de contempler l'Eglise dans sa totalité, telle qu'elle est au Ciel. A noter que dans l'Ancien Testament déjà, Dieu avait annoncé à Abraham que ses descendants - également au sens spirituel des croyants - seraient aussi nombreux que les étoiles du ciel et le sable de la mer, qu'on ne peut pas non plus compter. * Une autre caractéristique du peuple de Dieu au Ciel, c'est qu'il est cosmopolite, issue de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Il y a là des représentants des 5 continents, de toutes les races, de toutes les couleurs. C'est normal : Jésus n'a-t-il pas envoyé ses disciples annoncer l'Evangile à toutes les nations ? Cette vision est donc aussi très belle parce qu'on voit que Dieu offre sa grâce à tous les hommes sans distinction parce que Jésus est mort pour tous. * Ils se tenaient devant le trône et l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Autre trait significatif : tous sont uniformément vêtus de blancs, alors qu'ils sont de toutes races et de toutes couleurs. Les 'robes blanches' signifient qu'ils sont purs de tout péché ; c'est d'ailleurs pour cela qu'ils peuvent se tenir sans crainte devant le Dieu trois fois saint, assis sur son trône. Ce trône n'est pas celui du Jugement, - qui a déjà eu lieu puisque nous sommes au Ciel : c'est le symbole de la majesté divine. Ce que la scène souligne, c'est qu'à tous les élus, il est fait l'insigne honneur et bonheur de se tenir en la présence du Dieu tout-puissant et de contempler sa gloire. 'Devant le trône' est bien sûr une façon de parler : au Ciel, les notions spatiales de longueur, de largeur, de hauteur, de devant, derrière, à côté, au-dessus, en dessous sont abolies : si la foule se tenait 'devant' Dieu au sens littéral, cela ferait une queue de je ne sais combien de milliers de kilomètres. Non, 'devant Dieu' exprime la relation bénie de la foule avec Dieu et la communion retrouvée avec le Créateur. . * Et ils criaient d'une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'agneau. L'une des activités, ou l'un des bonheurs des élus au Ciel, consiste à célébrer Dieu et l'Agneau assis sur le trône. 'L'Agneau', c'est évidemment Jésus, l'innocente victime qui s'est sacrifiée pour que cette foule ait accès au paradis. 'D'une voix forte' : Jean a dû percevoir une clameur d'une intensité indescriptible, plus forte que mille tonnerres emplissant le Ciel. Pensez : l'ovation d'une foule tellement nombreuse que personne ne pouvait la compter ! Une ovation sans doute sous forme de louanges harmonieuses, de chants merveilleux et joyeux exprimant l'amour et la reconnaissance envers le Dieu Sauveur. * Les élus tenaient des palmes dans leurs mains. On peut y voir les palmes de la victoire : tous ces gens sont des vainqueurs ; ils ont vaincu le péché, le diable et la mort. A vrai dire, ce ne sont pas eux qui les ont vaincus, mais Jésus. Mais sa victoire, Jésus la leur a offerte et ils se la sont appropriée par la foi. * A ce tonnerre de louanges s'ajoute l'adoration des anges dont le nombre dépasse lui aussi l'imagination. Ils louent Dieu et célèbrent ses attributs : La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Vous retrouvez dans cette énumération le chiffre 7 ; chiffre symbolique qui résulte de l'addition de 3 (chiffre de Dieu) et de 4 (chiffre du monde) : les anges louent Dieu pour le salut qu'il a offert au monde et qui a permis à cette foule de les rejoindre au Ciel. Chers frères et sœurs ! La vision de ce peuple nombreux et glorieux au Ciel est très réconfortante, parce qu'ici-bas, nous ne voyons de l'Eglise que faiblesse et petitesse. Au Ciel, les choses seront différentes … De cette foule, nous en ferons partie en tant que croyants. Nous aussi verrons Dieu et notre Seigneur Jésus de nos yeux ; nous nous tiendrons en leur présence et contemplerons leur gloire et leur majesté. Le moins que l'on puisse donc dire, c'est que la solitude - qui pèse parfois si lourdement ici-bas - n'existera pas au Ciel. On pourrait même se demander si on ne va être noyé dans l'immensité de cette foule …, si l'on ne sera pas un simple matricule : n° 3 millions 643 mille 224 … Non ! Rassurez-vous : l'anonymat n'existera pas au Ciel, et on ne sera pas perdu au milieu de cette foule immense. Voyez par exemple que lors de la Transfiguration de Jésus sur la haute montagne, les disciples ont tout de suite reconnu Moïse et Elie qui durant la vision s'entretenaient avec Jésus ... En plus du bonheur de vivre en la présence du Dieu tout-puissant, ce sera aussi le grand bonheur que de vivre dans cette société céleste unie par un amour parfait. Quel bonheur aussi que de retrouver les siens : mari, femme, parents, enfants, frères, sœurs, - même si les anciens liens familiaux auront été abolis ! … Ou de rencontrer et de pouvoir s'entretenir avec d'illustres personnages tels que Moïse et les prophètes, les apôtres, les évangélistes, la foule des courageux martyrs et témoins de Dieu et tant d'autres …
Mais voici maintenant plus précisément les raisons qui ont permis à cette foule d'accéder au Ciel :

2. C'est la foule de ceux qui sont lavés par le sang de l'Agneau Et l'un des vieillards prit la parole, et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus ? Je lui dit: Mon Seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Un digne vieillard demande à Jean 'qui sont ceux qui sont vêtus de blancs', et donne lui-même la réponse : a) Ce peuple vient de sortir d'une grande tribulation, c'est-à-dire d'une grande épreuve. Quelle épreuve ? Il ne s'agit sans doute pas d'une épreuve particulière qui se serait produite à un moment donné de l'Histoire du monde, mais de l'ensemble des épreuves par lesquelles tout croyant doit passer dans cette vie. Car non seulement la vie est pleine de difficultés et de souffrances, mais en outre, ceux qui s'attachent à Jésus et confessent son nom sont souvent obligés d'endurer des épreuves supplémentaires : le monde est méchant et persécute volontiers les croyants. Leur vie est donc une épreuve continuelle et une lutte douloureuse contre le diable, le monde et leur propre chair ; un combat qui s'étend à toute la vie, si bien que l'on peut vraiment en parler comme d'une 'grande tribulation'. Dans les Actes (14:22), l'apôtre Paul dit : C'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. b) Cependant, ne commettons pas l'erreur de croire que la blancheur des vêtements - et la sainteté - de cette foule résulterait d'une action purificatrice des épreuves ou de la souffrance. Non ! Cette blancheur vient uniquement du Christ et de son sacrifice ; du Christ en qui ils ont cru et auquel ils ont rendu témoignage ; ce qui explique d'ailleurs en partie les tribulations qu'ils ont connues. Ainsi, à la question : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils ? le vieillard répond : Ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. Les croyants prennent soin de laver sur terre leurs vêtements sales. L'image est très parlante : tous les hommes portent des vêtements repoussants de saleté ; entendez par là : souillés par le péchés ! Mais dans son amour infini, Dieu a offert aux hommes un savon capable de laver cette souillure tenace : ce détergent, ce savon purificateur, c'est le sang du Christ ; - le sang résume en effet son douloureux sacrifice sur la croix où il a expié les péchés des hommes. Or, les croyants ont su profiter de l'offre divine et de l'invitation gratuite de se débarrasser de leurs péchés en se tournant vers Jésus. On peut donc dire qu'accepter le pardon de Dieu, c'est faire la lessive pour que le vêtement sale devienne resplendissant de pureté. Habituellement le sang souille un vêtement, et les taches sont coriaces. Mais le sang - rouge - du Christ confère au croyant une blancheur éclatante. Cette merveilleuse vérité se trouve partout énoncée dans la Bible. Ainsi Jean écrit dans sa 1ère épitre : Le sang de Jésus, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché. Et le prophète Esaïe : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront blancs comme la laine. Chers frères et soeurs, C'est parce que nous lavons tous les jours notre robe salie par le péché dans le sang du Christ que nous aurons demain le privilège et le bonheur de faire partie de la foule des élus devant le trône de Dieu. Il faut donc bien savoir que pour disposer d'une robe blanche, pure, impeccable au Ciel, c'est maintenant qu'il faut faire la lessive. C'est ici et maintenant que se joue notre salut éternel. Que ce soit bien clair : faire la lessive, c'est confesser ses péchés à Dieu et se tourner vers Jésus pour lui demander son pardon ; - le pardon qui nous est offert dans l'Evangile quand il est lu ou prêché, dans le baptême, dans l'absolution, dans la Sainte Cène. Dans la pratique, le jour de la lessive c'est le dimanche lors du culte, mais aussi tous les jours de la semaine, chaque fois qu'on ouvre la Bible pour se laisser instruire par Dieu, ou qu'on joint les mains pour implorer son pardon. Quant aux tribulations qu'il nous faut parfois endurer à cause de notre foi et de notre témoignage, sachez qu'elles sont la preuve visible de notre attachement et de notre fidélité à Jésus.

Enfin 3. Jean voit comment Dieu lui-même console son peuple C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. * Debout devant le trône de Dieu, les élus le servent continuellement. Le mot 'servir' évoque un travail. Et le travail est souvent quelque chose de pénible et de désagréable. Au Ciel, il n'y aura pas de travail pénible, ni d'occupation ennuyeuse ou accomplie à contre cœur. Le service de Dieu sera spontané, agréable et joyeux. L'expression 'servir Dieu dans son temple' évoque le service qu'accomplissaient autrefois les sacrificateurs dans le temple de Jérusalem : c'était pour eux un grand honneur et un grand bonheur. Au Ciel, ce service - à en juger d'après ce qu'on a vu précédemment - consistera principalement à louer Dieu et à chanter à sa gloire. * Le bonheur céleste est ensuite décrit par l'image suivante : celui qui est assis sur le trône dresse une tente sur eux. Les enfants d'Israël ont longtemps habité sous des tentes, surtout les 40 ans que dura la traversée du désert : elles protégeaient leurs occupants du soleil le jour et du froid la nuit. La tente que Dieu dresse sur les siens au Ciel signifie qu'ils seront confortablement installés et ne connaîtront plus les désagréments de ce monde, tels que les intempéries, la chaleur, le froid. Ils ne connaîtront plus non plus de pénuries : Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. * L'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie. L'Agneau, c'est Jésus. Il fera paître les siens, ce qui évoque l'image du Bon Berger. Sur terre, le Bon Berger a donné sa vie pour ses brebis et les a délivrées de ce dangereux prédateur qu'est le diable. Au Ciel, il continuera d'être le Bon Berger et de faire ce qui est dit le psaume 23 : L'Eternel est mon berger ; il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles, il restaure mon âme. Au Ciel, Jésus continuera de veiller au bien-être et au bonheur des siens. La nourriture et l'eau célestes leur conféreront l'immortalité. Notez cette étonnant contraste : l'Agneau sera en même temps le Berger : Jésus, l'agneau innocent, qui sur terre a donné sa vie pour les siens continuera, tel un berger, de veiller sur eux en l'éternité. * Dieu essuiera toute larme de leurs yeux : pour compléter cette évocation du bonheur céleste, Jean voit le tout-puissant Créateur, tel un Père attentif, en train de consoler les siens et d'essuyer leurs larmes : c'est donc la fin de leurs malheurs. Chers frères et soeurs ! Voilà donc à travers quelles images est évoqué le bonheur céleste! La langue humaine manque malheureusement de mots pour décrire ce bonheur en détail, car il comporte des aspects dont nous n'avons absolument aucune idée et dont la Bible ne peut pas en parler parce qu'il n'y a pas d'équivalents sur terre. Elle évoque donc surtout ce bonheur en le décrivant négativement comme un lieu où il n'y aura plus aucun malheur. Alors, restons dans ce registre, pour dire qu'au Ciel, il n'y aura plus aucune des choses désagréables de ce monde : plus de peines ou d'inquiétudes ou de tristesse ; plus de soucis de nourriture, d'argent, de logement ou d'emploi ; plus de travaux pénibles ou dangereux ; plus de problèmes familiaux, de conflits sociaux, de discrimination ; plus de haine, de méchancetés, de disputes ; plus d'insécurité, d'intempéries, de canicule, de froid ; plus d'inquiétudes pour le lendemain ou de peurs de l'avenir ; plus de maladie ni de mort ... Chers amis ! Puisse la perspective de nous tenir un jour - et peut-être bientôt - en la sainte présence de Dieu avec tous les élus du Ciel nous encourager à poursuivre le bon combat de la foi, jusqu'au jour où nous serons parvenu dans ce lieu de bonheur parfait que Jésus réserve à tous ceux qui s'attachent à lui par une foi sincère ! Amen

Frédéric BOHY