mardi 28 septembre 2010


Bo Giertz (1905-1998)


Si nous voulons savoir ce qu'est le vrai Christianisme, si nous voulons savoir comment l'Eglise de Christ vit et oeuvre et comment une âme est sauvée, nous devons chercher à comprendre trois grands héritages de l'Eglise.


Nous devons tout d'abord revenir aux jours des Apôtres, des martyrs et des Pères de l'Eglise. Nous devons ensuite méditer le message des Réformateurs. Ensuite, nous devons nous souvenir des chefs spirituels bénis du 19ème siècle, par lesquels Dieu a donné à l'Eglise de grands réveils dont les générations futures auraient bien des choses à apprendre.

Voici le triple héritage dont nous avons été faits serviteurs et qui doit devenir une possession vivante. Nous devons le préserver et le transmettre. Les leçons tirées du passé doivent être une force vitale pour le présent. C'est le Seigneur ressuscité qui a donné tout cela jadis. S'attacher à cet héritage, c'est donc demeurer en Christ. L'héritage devient alors quelque chose de nouveau, renouvelé par le Christ ressuscité lui-même. Pour autant que nous vivions en nous fondant sur ce qui a construit l'Eglise il y a si longtemps, Christ nous enseignera clairement sur la façon dont nous devons marcher aujourd'hui.

Voici donc notre programme: apprendre du passé pour être préparés à rencontrer nos lendemains, nous immerger si profondément dans le grand courant de vie de l'Eglise que nous serons aptes à proclamer la Parole de Dieu dans une nouvelle époque, aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui. Nous pourrons ainsi vivre Sa vie comme l'exige notre siècle.


Lettre pastorale au Diocèse luthérien de Gothenburg (Suède), par l'évêque Bo Giertz (1949).







dimanche 26 septembre 2010

LUC 16.19-31

Lazare dans le sein d'Abraham

Abbaye de Moissac





19 »Il y avait un homme riche, qui s'habillait de pourpre et de fin lin et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
20 Un pauvre du nom de Lazare était couché devant son portail, couvert d'ulcères.
21 Il aurait bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, cependant même les chiens venaient lécher ses ulcères.
22 Le pauvre mourut et fut porté par les anges auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et fut enterré.
23 Dans le séjour des morts, en proie à une grande souffrance il leva les yeux et vit de loin Abraham, avec Lazare à ses côtés.
24 Il s'écria: 'Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau afin de me rafraîchir la langue, car je souffre cruellement dans cette flamme.' 25 Abraham répondit: 'Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que Lazare a connu les maux pendant la sienne; maintenant, il est consolé ici et toi, tu souffres.
26 De plus, il y a un grand abîme entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de chez vous vers nous, ne puissent pas le faire.'
27 Le riche dit: 'Je te prie alors, père, d'envoyer Lazare chez mon père, car j'ai cinq frères.
28 C'est pour qu'il les avertisse, afin qu'ils n'aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de souffrances.'
29 Abraham [lui] répondit: 'Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent.'
30 Le riche dit: 'Non, père Abraham, mais si quelqu'un vient de chez les morts vers eux, ils changeront d'attitude.'
31 Abraham lui dit alors: 'S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscite.'»




Chers frères et soeurs,
chers amis

Notre parabole d'aujourd'hui est incluse entre deux déclarations de Jésus: « Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent » et « Il est impossible qu'il n'arrive pas de scandale, mais malheur à celui par qui ils arrivent! ».
Notre histoire, je crois, illustre bien ces deux idées. C'est une histoire de contrastes et c'est aussi l'histoire d'un grand renversement.

Le contraste, nous le trouvons bien sûr entre ces deux hommes qui sont les principaux personnages de la parabole. D'un côté, un homme riche, de l'autre, le pauvre Lazare.

Le riche est riche, très riche même. Le texte nous dit qu'il s'habillait de pourpre (obtenu par la teinture la plus chère de l'époque et symbole de la plus haute société) et de fin lin (un autre produit de luxe). De plus, il menait chaque jour joyeuse et brillante vie. On s'amusait bien chez le riche, qui aimait sans doute se retrouver avec d'autres gens bien dotés pour festoyer et pas de temps, mais chaque jour. Donc, d'un côté, un homme habillé en costumes Armani à 1200 € pièce et qui chaque jour invitait ses relations à de grands dîner au caviar et au Dom Pérignon.

De l'autre, Lazare...Pauvre au point de mendier, d'une pauvreté abjecte; malade, d'une maladie repoussante, sans soutien sur le plan humain. On a donc un riche très riche et très heureux et un pauvre très pauvre et très malheureux. C'est presque du Zola!
Mais d'un seul coup, la grande faucheuse, la mort, arrive et met tout le monde d'accord.

Le riche se retrouve dans le séjour des morts où il souffre beaucoup, Lazare se retrouve dans le sein d'Abraham où il connaît le ravissement perpétuel. Après Zola, nous voici à Hollywood: les gentils gentils sont récompensés, les méchants méchants sont punis!!
C'est du moins ainsi que nous avons tendance à interpéter cette parabole. Beaucoup s'en sont servis, durant des siècles, pour dire aux exploités et aux miséreux qu'ils n'avaient qu'à supporter leur sort parce que ça valait bien le coup d'attendre toutes les joies du Ciel: « certes aujourd’hui vous souffrez, mais rassurez-vous, demain vous serez heureux »
Le problème, c'est que Jésus ne nous parle pas de ça ici. D'une part, on n'a pas de raison de penser que cette parabole est là pour nous enseigner ce que sont le Ciel et l'Enfer, termes qui d'ailleurs n'apparaissent même pas dans les paroles de Jésus. D'autre part, je crois que si nous voulons vraiment comprendre cette parabole et y entendre la Bonne Nouvelle de Jésus, nous devons sortir de cette idée de rétribution qui nous est si chère.

Alors, revenons à ses deux hommes pour découvrir ce que Jésus veut nous dire en les mettant en scène. Je vous ai parlé du grand contraste entre eux en termes de richesse et de statut social. Mais il y en a un autre, sans doute moins évident à repérer: le riche n'a pas de nom, contrairement à Lazare, qui, pourrait on dire, n'a que cela!
« Un certain homme était riche » nous dit le texte. Cet homme n’a pas de nom ou plus exactement son seul nom est sa richesse : il est riche. Son être, c’est sa richesse. Les noms que nous portons nous sont donnés par quelqu'un d'autre. Lui, son nom, c’est-à-dire son identité, il la reçoit de ses biens. Et tout cela il le montre par son style vestimentaire, son mode de vie qui expriment qui il est aux yeux des autres. Sa richesse le rend auto suffisant.

Le problème du riche c’est, pour le dire en un mot, qu’il est dans le plein, dans le trop plein même : de ses biens et de lui-même. Plein au point de n’avoir besoin de rien ni de personne et donc d’être tragiquement seul au monde jusque dans la mort. Seul ici-bas et seul aussi dans l’au-delà.

À l’inverse, Lazare est certes lui dans le manque le plus total au plan matériel. Mais il possède quelque chose qui l’ouvre sur l’extérieur : un nom. « Dieu est mon aide » telle est en effet l’étymologie du nom même de Lazare. Il n’est donc pas seul, replié sur lui-même. Alors, je sais bien, on peut dire avce ironie et une apparence de réalisme: l'aide de Dieu dans le cas de Lazare, elle est quand même loin d'être évidente! Oui, mais la Bible nous montre clairement qu'hélas les croyants ne sont épargnés par les malheurs ou la pauvreté. Ce qui est important, c'est que Lazare, y compris au creuset de l'épreuve porte un nom qui ouvre sur quelque chose d'autre, qui ouvre une espérance, un avenir possible

Voilà me semble-t-il ce que suggère notre histoire en son commencement.

Ce qui sépare le riche et Lazare ce n’est pas la méchanceté ou l’égoïsme du premier. Bien des Bibles parlent du « mauvais riche »: jugement de valeur que Jésus lui-même ne porte pas! Et puis, de grâce, montrez-moi où il est dit que Lazare était bon (bon par rapport à qui ou quoi d'ailleurs). Non, la grande différence, c’est que leur identité réside, pour l’un dans ses richesses, pour l’autre dans l’attente d’un secours qui vient d'ailleurs. En somme, le riche n’a besoin de personne, Lazare lui à besoin d’un Autre. Voilà ce qui fait la différence.

Je note encore un second élément important dans l’ouverture la parabole : le texte suggère que les deux personnages, non seulement ne se rencontrent pas mais encore ne se parlent pas et même se voient à peine. D'ailleurs, quand le riche parle à Abraham, la seule utilité qu'il trouve à Lazare est celle d'un domestique, d'un messager qu'on va envoyer porter un message à la famille.
En fait, l'âbime dont Abraham parle sépare aussi bien les deux hommes après leur mort qu'avant. Et ce qui est en cause ici, encore une fois, ce n'est pas tellement une question de morale qu'une question d'identité: la façon dont ces deux hommes se sont positionnés par rapport à la foi fait une différence, elle établit une distinction et même une impossibilité à faire coïncider deux façons de vivre et de voir le monde radicalement différentes.

Le riche a été incapable de voir Lazare (et cela s'est manifesté par un manque de charité effarant), justement parce qu'il était dans le confort du plein: le plein est mortifère en ce qu’il rend la présence de l’autre inutile et aboutit, au final, à l’absence de communion avec la figure exemplaire d’un manque porteur de vie, Abraham.

Celui-ci, en effet, dans le sein duquel se retrouve Lazare, est défini dans l’histoire biblique par un double abandon : abandon de son pays pour une terre dont il ignore tout et dépossession de son fils à travers le récit du sacrifice d’Isaac. Cette expérience de la confiance en Dieu prête à aller vers tous les abandons ouvre sur la vie véritable pour autant qu’elle soit vécue dans l’attente d’une altérité secourable et non comme l’expérience d’une insupportable frustration qui prive de ce que l’on croit posséder par héritage naturel. A l'époque, de nombreus Juifs pensaient que la richesse était le signe de la bénédiction divine et la pauvreté celui d'une condamnation envoyée sur les pécheurs. Pour le riche découvrir qu’il n’est pas dans le sein d’Abraham est la terrible révélation que la compréhension qu’il avait de lui-même était mensongère, donc porteuse de mort.

Mais, me direz-vous, en quoi tout cela nous concerne-t-il ?

Certes, comme je le disais tout à l’heure, il y a, dans cette parabole, quelque chose comme l’attente d’une justice, qui nous touche intimement. Pour le reste cependant, nous ne sommes ni dans la situation du riche, ni dans la situation de Lazare. Nos conditions sociales et matérielles ne sont pas aussi extrêmes. Nous sommes en quelque sorte dans l’entre-deux.

Pourtant s’arrêter à ce double constat n’est-ce pas courir le risque de passer à côté de ce que cherche à faire naître en nous la parole de Jésus ? La parabole ne cherche pas tant, en effet, à nous attendrir sur le sort de Lazare ou à nous effrayer sur le sort des riches dans l’au-delà. Plus fondamentalement, elle cherche à nous faire réfléchir sur le Lazare et sur le riche qui sont en chacun de nous.

Mais qui sont-ils donc ces deux personnages en nous ?

Ils désignent en nous ce qui est de l’ordre du plein et ce qui est de l’ordre du manque. Le plein c’est-à-dire nos richesses, matérielles mais aussi intellectuelles familiales, religieuses. Elles nous protégent croyons-nous alors qu’en fait, souvent, elles nous empêchent de rencontrer les autres. Et surtout elles masquent et tentent vainement de combler nos manques, notre réelle et native pauvreté.

Et cette pauvreté, en fait, est plutôt un vide. Le vide en forme de Dieu qui se trouve dans le coeur de chaque humain. La vraie question qui se pose est: qu'est-ce qui va remplir ce vide?

Et bien, frères et sœurs, la Bonne Nouvelle dont je suis porteur ce matin m’autorise à vous le dire comme on offre un cadeau à l’enfant qui l’attend depuis toujours : le pauvre qui est en nous a reçu le nom de Lazare, Dieu aide, il est fille ou fils d’Abraham, héritiers d’une promesse que le Christ vient remplir de sa présence. Cette pauvreté n’est peut-être pas matérielle. Comme notre richesse ne l’est pas forcément. Et la question n’est pas ici morale.

La question que nous pose le Christ par cette parabole est celle de savoir sur quoi notre existence repose : un avoir, un savoir, un pouvoir, une condition physique, une identité sociale, une orthodoxie ? C’est-à-dire dans des réalités que nous pensons maîtriser… jusqu’au jour où maladie, mort ou accident de la vie viennent nous arracher à nos certitudes et révéler notre solitude. Ou alors notre existence est-elle fondée sur la foi en ce que Dieu nous promet ? Sur une promesse qui fait de nous des mendiants, pour reprendre le mot de Luther. Mendiant, c’est-à-dire des femmes et des hommes en attente. En attente non de quelque chose de plus qui viendrait combler notre existence, mais de quelqu’un, quelqu’un qui nous fera vivre, revivre et repartir toujours en avant, vers la vie.

Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

Voilà ce que nous dit cette parole. À chacun de nous. Au Lazare que cache souvent, en nous, le riche que nous préférons montrer aux autres.

Saurons-nous l’entendre ?

Amen.

mardi 21 septembre 2010

AFGHANISTAN : 11 chrétiens assassinés, dont 8 médecins

Huit médecins chrétiens et trois Afghans été tués dans la province du Badakshan. Ces onze chrétiens travaillaient pour le compte d’International Assistance Mission (IAM), une ONG protestante qui travaille en Afghanistan depuis 1966. Elle apporte l’aide médicale et matérielle aux Afghans, et contribue à l’éducation des jeunes.

Les Taliban ont accusé ces hommes de faire du prosélytisme en Afghanistan parce qu'ils possédaient des Nouveau Testament en langue dari. Aqa Noor Kentuz, le chef de la police de cette province, s’est dit choqué de voir comment les corps de ces humanitaires découverts tôt samedi matin ont été « criblés de balles » par des Islamistes.

Les onze chrétiens traversaient le Badakshan après s’être rendu au Nouristan lorsqu’ils ont été attaqués. Aqa Noor Kentuz dit que la police a conseillé au groupe d’éviter de se rendre près des forêts du Nouristan mais qu’ils ont tenu à s’y rendre, expliquant qu’ils étaient médecins et que personne ne leur ferait du mal. Ils avaient été Invités par des collectivités locales au Nouristan, avaient achevé leur mission et tentaient de regagner Kaboul lorsqu’ils ont été attaqués.
Le gouverneur de la province du Nouristan, Jamaluddin Badr, a condamné le meurtre des médecins occidentaux qui parcouraient plusieurs districts de sa province et de celle du Badakshan afin de venir en aide aux populations.

International Assistance Mission (IAM) précise que les victimes sont des membres d’une équipe d’ophtalmologues occidentaux qu’elle a envoyée en Afghanistan. Pour l’instant, l’ONG dispose de peu de détails sur ce qui s’est passé, « mais nos pensées et nos prières vont aux amis et familles des victimes », déclare-elle. L’ONG dénonce l’assassinat de personnes innocentes qui consacrent leur vie à aider les autres.

« Nous espérons que cette tragédie ne mettra pas fin à notre action, dont bénéficient annuellement 250 000 Afghans », indique le communiqué

Afrique Actu

samedi 18 septembre 2010

LUC 16.1-13




16 Jésus dit aussi à ses disciples: «Un homme riche avait un intendant. On vint lui rapporter qu'il gaspillait ses biens.
2 Il l'appela et lui dit: 'Qu'est-ce que j'entends dire à ton sujet? Rends compte de ta gestion, car tu ne pourras plus gérer mes biens.'
3 L'intendant se dit en lui-même: 'Que vais-je faire, puisque mon maître m'enlève la gestion de ses biens? Travailler la terre? Je n'en ai pas la force. Mendier? J'en ai honte.4 Je sais ce que je ferai pour qu'il y ait des gens qui m'accueillent chez eux quand je serai renvoyé de mon emploi.'
5 Il fit venir chacun des débiteurs de son maître et dit au premier: 'Combien dois-tu à mon maître?' 6 Je dois 100 tonneaux d'huile d'olive', répondit-il. Il lui dit: 'Voici ton reçu, assieds-toi vite et écris 50.'
7 Il dit ensuite à un autre: 'Et toi, combien dois-tu?' 'Je dois 100 mesures de blé', répondit-il. Et il lui dit: 'Voici ton reçu, écris 80.'
8 Le maître fit l'éloge de l'intendant malhonnête à cause de l'habileté dont il avait fait preuve. En effet, les enfants de ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leur génération que ne le sont les enfants de la lumière.
9 »Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin qu'ils vous accueillent dans les habitations éternelles lorsqu'elles viendront à vous manquer.
10 Celui qui est fidèle dans les petites choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est malhonnête dans les petites choses l'est aussi dans les grandes.
11 Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les biens véritables?
12 Et si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous?
13 Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres, car ou il détestera le premier et aimera le second, ou il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent.»


Un homme riche avait engagé un gérant pour qu'il s'occupe de faire fructifier ses biens. Au bout d'un certain temps, il se rendit compte que l'intendant était malhonnête et volait dans la caisse. Il lui dit alors que la comédie était terminée et qu'il était renvoyé. Il y allait y avoir un audit, et on allait examiner les comptes en détail.
L'intendant réfléchit et se dit: « que vais-je devenir? Je suis incapable de travailler de mes mains et j'aurais trop honte de demander la charité ». Et puis, il eut une idée afin d'être reçu dans certaines maisons une fois qu'il aurait été mis à la porte de chez son maître. Il alla voir les débiteurs de ce dernier et réduisit le montant de leur dette. L'un d'eux obtint une réduction de 20%, un autre de 50. De cette façon, l'intendant se fit des obligés qui lui devrait quelque chose quand il se retrouverait à la rue.

Cet intendant avait donc lésé son maître deux fois: en gérant mal sa fortune tout d'abord, et puis en trafiquant le montant de ce qu'on lui devait. Pourtant, dit l'Evangile: « Le maître fit l'éloge de l'intendant malhonnête à cause de l'habileté dont il avait fait preuve » et Jésus déclare aussi: « En effet, les enfants de ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leur génération que ne le sont les enfants de la lumière ». Que devons-nous tirer de tout cela??

Vous vous en doutez, Jésus n'est pas en train de promouvoir la corruption et les fraudes dont nous n'avons que trop entendu parler dans le domaine des affaires depuis quelques années. Non, ce qui doit attirer notre attention ici, c'est l'habileté de l'intendant. Le terme grec pourrait aussi être traduit par « pragmatisme ». Si on laisse de côté les considérations morales, l'intendant a d'un point de vue pragmatique fait tout ce qu'il fallait pour assurer l'avenir en utilisant les richesses de son maître. Ce que Jésus veut nous montrer ici,c'est un pardoxe: les incroyants font souvent des biens terrestres un bien meilleur usage pour des buts égoïstes et transitoires tandis que les croyants n'utilisent les ressources spirituelles mises à leur disposition
Nous devons prendre exemple sur l'habileté de l'intendant et utiliser les richesses de notre Maître pour le bien de ceux qui noius entourent et de l'Eglise. Nos coeurs ne doivent pas seulement être centrés sur nos demeures terrestres mais aussi vers la demeure céleste que Dieu nous prépare.

Vous voyez, un jour viendra où toutes vos possessions,y compris les plus précieuses, ne vous serviront plus à rien. Ce que nous possèdons ne pourra jamais nous ouvrir les portes du Royaume des Cieux. Nos possessions en nous seront d'aucune aide quand la mort frappera à la porte, et peut-être même bien avant. Ce que Dieu nous demande, c'est de tenir compte de tout cela dans la gestion des biens matériels qu'il nous a confiés. Jésus dit « Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les biens véritables? ». La conclusion de Jésus, c'est que nous ne pouvons pas servir Dieu et l'argent: il faut choisir qui va être notre maître!

Imaginez que demain Dieu vous demande de rendre des comptes sur la façon dont vous avez géré le temps et les choses qu'il a confiés à votre garde. Comment se passerait cet audit de votre vie? Ne sommes-nous pas comme l'intendant de la parabole, mauvais gestionnaires que ce soit par négligence ou par malhonnêteté??

Frères et soeurs, l'intendant s'est servi de biens matériels pour se faire des amis, en l'occurence, des alliés de circonstance. A combien plus forte raison devrions-nous utiliser les richesses mises à notre dispossition pour nous faire d'authentiques amis dans le Seigneur: ce peut être par des dons financiers qui soutiennent le ministère de l'Eglise, ce peut être aussi en partageant la grande richesse que nous avons reçue: l'Evangile de Jésus-Christ. Qui sait si demain un voisin, un ami, un parent ne va pas l'accepter et devenir infiniment plus qu'un allié mais un frère dans le Seigneur??

Jésus dit les enfants de ce monde sont plus habiles vis-à-vis de leur génération que ne le sont les enfants de la lumière. Hélas, c'est vrai. Voyez les risques que les voleurs de toutes sortes sont prêts à prendre pour obtenir ce qu'ils veulent. Voyez ce que certains sont prêts à mettre en jeu pour satisfaire certaines pulsions: l'équilibre financier de leur famille, leur couple...Voyez ce que les participants de certains jeux de télé-réalité sont prêts à endurer pour atteindre une renommée passagère et le prix de quelques milliers d'euros: on a vu des gens manger des larves!! Oui, il y a des gens prêts à tout pour avoir ce qu'ils veulent passionèment.
Et nous? Que sommes-nous prêts à risquer pour rester fidèle aux valeurs du Royaume? Que serions-nous prêts à endurer si demain (ce qu'à Dieu ne plaise) la persécution tombait sur l'Eglise de France? Qu'est-ce qui vous toucherait le plus: perdre une partie de vos économies ou que votre paroisse cesse d'enseigner la Parole de Dieu et tombe dans l'hérésie?

Jésus a raison: trop souvent, les incroyants savent faire preuve d'un zèle incroyable pour amasser des richesses qui demain ne seront plus tandis que les chrétiens se montrent trop souvent négligents dans ce qui concerne les choses spirituelles. Nous n'avons qu'à penser à quel point il nous est parfois difficile de maintenir la pratique du culte personnel ou familial, d'élever nos enfants dans la foi ou de servir ceux que Dieu a placés sur notre chemin. A bien des égards, nous pourrions prendre exemple sur les gens du monde et avoir pour les choses de Dieu un appétit aussi grand que celui qu'ils ont pour les choses d'en bas!
Le Seigneur dit : ''Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin qu'ils vous accueillent dans les habitations éternelles lorsqu'elles viendront à vous manquer''. Comme l'intendant, nous devons faire preuve de sagesse dans la façon dont nous utilisons l'argent; mais ici, c'est la sagesse de Christ qui doit nous guider. Le livre des Proverbes déclare: ''Celui qui accorde une faveur au pauvre prête à l'Eternel, qui lui rendra son bienfait''. Bien sûr, l'authentique charité chrétienne n'implique pas de laisser des gens s'enliser dans l'assistanat (que celui qui ne veut pas travailler ne mange pas, dit Paul) et nous sommes appelés à servir d'abord notre prochain et non pas notre lointain: occupons donc d'abord des gens de notre peuple avant d'avoir la prétention de sauver le monde! Mais ceci étant posé, il n'en demeure pas moins vrai que la Bible nous interroge sur la façon dont nous gérons les biens que Dieu nous a confiés. A cet égard, Dieu n'a pas de problème à ce que nous pillons le trésor qu'il nous a remis pour faire le bien autour nous en son nom!!

Notre rapport à l'argent et aux possessions matérielles est souvent un excellent indicateur de l'état de notre foi. Montrons-nous que nous sommes assurés que Dieu pourvoira à nos besoins, selon sa promesse, ou vivons-nous dans la crainte? Montrons-nous de façon pratique que ce qui nous intéresse, ce sont les biens éternels, ceux qui ne passeront pas?
Les bonnes oeuvres que nous pouvons réaliser avec notre argent sont comme les autres: elles ne nous sauvent pas. Mais elles peuvent montrer que notre espérance réside en ce que Christ a accompli pour nous.

Et cela nous amène à la deuxième raison pour laquelle nous devrions prendre exemple sur l'inendant. Jésus le loue, non pas parce que c'est un fin filou, mais parce qu'il met sa confiance dans la bonté de son maître. L'intendant croit que le même maître qui ne l'a pas fait mettre en prison (alors qu'il aurait pu) honorera aussi les dettes qu'il a réduites (alors que rine ne l'y oblige). L'intendant a cru en la bonté et en la générosité de son maître, et c'est finalement sur elles qu'il a bâti son plan!!
Nous aussi, nous plaçon notre confiance en Dieu. Nous croyons qu'il est un Dieu de grâce qui nous a pardonnés pour que nous soyions reçus dans les demeures éternelles. Notre aujourd'hui et notre futur, nous les plaçons entre les mains du Seigneur; là où nous savons trouver la générosité et le pardon. Voilà la foi que Dieu désire. Nous croyons que Dieu sera bon envers nous parce qu'il a lui-même réglé notre dette envers lui par Jésus-Christ.

Finalement, c'est Jésus lui-même qui est ce serviteur injuste. Jésus est injustement bon envers nous! On a souvent accusé Jésus, lui reprochant de manger avec des collecteurs d'impôts ou des gens de mauvaise vie, gaspillant la grâce de Dieu pour des moins que rien comme ça!! Mais Jésus n'en avait rien à faire. Parce que sa mission, c'était justement de prendre sur lui toutes les accusations qui pesaient sur nous et de payer toutes nos dettes.
Jésus s'est fait pauvre afin que nous soyons riches. Il est mort afin que nous puissions vivre.

Et, à présent, Jésus a donné des serviteurs à son église, afin qu'ils distribuent toutes les bénédictions qu'ila acquises par sa mort et sa résurrection. Jésus est fier de ses serviteurs quand ils piochent à pleines mains dans son trésor et remettent les dettes des pécheurs. C'est ça le travail d'un pasteur: prendre les biens du maître et les donner. L'intendant n'a remis aux débiteurs de son maître qu'une partie de leur dette. Mais, dans les paroles d'absolution adressées à ceux qui se repentent et qui croient, Jésus vous remet toute votre dette, il vous pardonne entièrement. Vos péchés sont effacés, lavés par le sang de la Croix. Qu'est-ce qu'il y a sur votre dette? Quel péché vous fait débiteur de quelque chose impossible à rembourser? Voici votre reçu, asseyez-vous et écrivez ''zéro''. Tout a déjà été payé. Vous n'avez plus rien à faire.

Est-ce que vous vous souvenez de la nature des dettes que l'inendant a remises? De l'huile et du blé. De la même façon, Jésus demande à son Eglise d'utiliser les mêmes élements pour pardonner leurs fautes aux pécheurs. L'huile, c'est le symbole de l'onction du Saint Esprit, que nous recevons lors de notre baptême. Le blé donnera le pain que nous utilisons lors de la sainte Cène. Par les sacrements du baptême et de la Cène, Jésus nous donne toutes les bénédictions de sa grâce, toutes les richesses de sa rédemption.
Ici, à la tablE sainte, des élémentes terrestres (le pain et le vin) vont être consacrés par la Parole divine pour devenir le corps et le sang de Jésus, pour que des pécheurs soient faits saints et pour que des êtres déchus deviennent ensemble le corps du Christ. Ici, à la table sainte, le peuple de Dieu réuni en ce temple aujourd'hui va marquer son unité, celle de ceux qui par la foi seront reçus un jour dans les demeures éternelles.

Amen.






Dimanche 19 septembre, culte à 10h30 au temple de Prailles.
Cordiale invitation à tous!!

mardi 14 septembre 2010

PSAUME 123





123.1Cantique des degrés, Je lève mes yeux vers toi, Qui sièges dans les cieux.
123.2 Voici, comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leurs maîtres, Et les yeux de la servante sur la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux se tournent vers l'Éternel, notre Dieu, Jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous.
123.3 Aie pitié de nous, Éternel, aie pitié de nous! Car nous sommes assez rassasiés de mépris;
123.4 Notre âme est assez rassasiée Des moqueries des orgueilleux, du mépris des hautains.



Nous poursuivons notre route avec les psaumes des montées. Les cantiques des montées sont des chants de voyage pour les pèlerins en route vers Jérusalem. Ils s’en vont célébrer l’Éternel à l’occasion des trois
grandes fêtes annuelles de l’Ancien Testament. Au Ps. 120, le pèlerin se sent loin de Jérusalem. La route est raboteuse. Au Ps. 121, le pèlerin poursuit sa route avec l’assurance que Dieu le protège.
Au Ps. 122, le pèlerin est tout joyeux d’arriver à Jérusalem. Nous aurions pu penser que les psaumes suivants seraient des grands psaumes de célébration. Pas du tout. Au contraire, notre pèlerin vit des gros problèmes. Il crie à l’aide. Quand on part en voyage, au début on est occupé à se préparer, ensuite c’est l’excitation du voyage. Puis, après quelques jours de vacances, on commence à relaxer. La fatigue commence à sortir. Les problèmes refont surface dans notre esprit. On a l’impression que ce pèlerin vit quelque chose d’un peu semblable. Il était confiant, enthousiaste, joyeux. Et puis maintenant, il vit un creux.
Le Ps. 123 est un chant de voyage que Dieu nous a donné pour nous aider sur la route, quand la fatigue et les problèmes se mettent apparaissent. C’est un psaume qui vient remettre nos problèmes dans une bonne perspective. Le Ps. 123 nous parle de la perspective du pèlerin. Nous allons voir:
1.
Le regard du pèlerin (v. 1-2)
2.
La prière qui en découle (v. 3-4)
1.
Le regard du pèlerin (v. 1-2)
C’est étrange, avant d’exposer son problème, le pèlerin commence par donner la solution. Il dit au v. 1:
“Je lève les yeux...” Ça fait penser au Ps. 121: “Je lève les yeux vers les montagnes...” Mais maintenant, il regarde encore plus haut que les montagnes. Il regarde au-delà des obstacles. V. 1: “Je lève mes yeux
vers toi qui sièges dans les cieux.” En hébreu, l’accent est mis sur Celui vers qui il regarde: “Vers toi je lève mes yeux.” Vers toi seul et vers personne d’autre. Quand nous avons des problèmes, nous sommes souvent tentés de fixer notre attention sur eux. Nous sommes tentés de nous apitoyer sur notre
sort. “Pauvre de moi.”
Certaines personnes essaient de nous encourager en nous disant: “Regarde à l’intérieur de toi-même; tu trouveras la solution.” Le pèlerin ne regarde ni vers le bas pour s’apitoyer ni à l’intérieur de lui pour se remonter le moral. Il regarde vers le haut, vers Celui qui règne au ciel. Le ciel est
tellement vaste et immense. Les rares fois où je voyage en avion, je suis toujours fasciné de voir comment les maisons et les voitures en bas sont minuscules. On dirait des jouets d’enfants miniatures. Nous
sommes tout petits, minuscules, et Dieu est tellement grand. Imaginez comment Dieu nous voit « d’en haut », même si cette image est bien sûr purement figurative.
Ce qu'elle veut nous faire comprendre, c'est que Dieu est immensément grand, plein de majesté. Il règne sur l’univers entier. C’est vers lui que je lève mes yeux, par la foi. Quelle belle perspective ça nous donne!
Vous connaissez peut-être ces appareils qu’on appelle GPS, “Global Positionnning System”, système de positionnement global. Le GPS est un système de géolocalisation par satellite. Les signaux
transmis par satellite nous permettent de connaître précisément notre position n’importe où sur terre. C’est très utile si on veut aller d’un point A vers un point B. On reçoit toutes les informations nécessaires pour
éviter de se perdre. Ce n’est pas nécessaire d’avoir un GPS. Une bonne vieille carte routière peut très bien faire l’affaire. Les pèlerins, dans l’Ancien Testament, n’avaient pas de GPS. Pourtant, ils savaient très bien
se positionner. Il ne fallait surtout pas qu’ils se perdent sur la route. Ils avaient besoin de se situer par rapport aux problèmes qu’ils vivaient à la maison, au travail, dans leur entourage. Ce pèlerin du Ps. 123 vivait de sérieux problèmes. Pour trouver la solution, il s’est servi d’un système de positionnement global très simple. “Je lève mes yeux vers toi qui sièges dans les cieux.” Il regardait vers Celui qui est plus haut
que nos satellites et plus puissant que nos technologies. Il regardait vers Celui qui veille sur nous. Ça lui permettait de se positionner par rapport à ses problèmes.
Quand nous prions, souvent nous commençons par exposer nos problèmes. “Seigneur, viens m’aider.”
Jésus nous dit: Quand vous priez, dites “Notre Père qui es aux cieux.” Prenons l’habitude de commencer par regarder à notre Père céleste. Considérons d’abord la place qu’il occupe. Quand toutes les solutions terrestres sont épuisées, quand tout espoir semble perdu, rappelons-nous quel grand Dieu nous avons au ciel, un Dieu qui règne sur l’univers.
Certains disent que si nous avons la tête au ciel, nous ne sommes plus bons à rien sur terre. La Bible nous dit exactement le contraire. Si nous avons la tête au ciel, nous serons les mieux préparés à vivre sur terre.
Tout d'abord, cela nous donnera une excellente perspective sur nous-mêmes. Le pèlerin en a fait l’expérience. V. 2:
“Voici: comme les yeux des serviteurs se tournent vers la main de leurs seigneurs, et les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux se tournent vers l’Éternel, notre Dieu, jusqu’à ce qu’il nous fasse grâce.” La comparaison est intéressante. Le pèlerin se compare à un serviteur et il compare Dieu à un maître. Le serviteur regarde la main du maître et il attend, il attend que sa main s’ouvre pour donner. Ce regard exprime une dépendance totale. La main du maître n’est pas cruelle, elle n’écrase pas,
elle pourvoit à nos besoins. Le serviteur attend que son maître comble ses besoins. Il dépend de lui. Il s'attend à lui. Il a besoin de lui.
Aujourd’hui, plusieurs diraient que ce pèlerin souffre d’un sérieux manque d’estime de soi. Il n’a pas appris à regarder à l’intérieur de lui-même, c’est évident. Il n’a pas trouvé cette force intérieure qui vient d’une source toute spéciale en dedans de lui-même. Pauvre pèlerin! Il ne doit pas s’aimer suffisamment. Il se considère dépendant comme un serviteur, imaginez! C’est quoi son problème? Il n’a pas de problème!
Il a exactement la bonne perspective sur Dieu et sur lui-même. Quand il regarde à Dieu, il se voit entièrement dépendant. Quand je regarde au grand Roi de l’univers, je me vois comme un serviteur qui a besoin du Roi.
Vous savez que notre liturgie a conservé l'usage très ancien du « sursum corda ». “Elevons nos coeurs”dit l'officiant, et le peuple répond « nous les tournons vers le Seigneur ». Ce que ses paroles nous aident à comprendre, c'est que le culte est avant tout action de Dieu et non pas action de la communauté réunie comme un certain protestantisme a voulu nous le faire croire. Nous sommes là pour regarder à Dieu pour tourner nos yeux et nos regards vers lui, parce que c'est lui qui va nous nourrir spirituellement par le corps et le sang de son Fils Jésus. La Bonne Nouvelle que nous célébrons à la Table du
Seigneur ne se limite pas à dire qu’il est mort pour nos péchés. Cette Bonne Nouvelle proclame qu’il est
ressuscité et qu’il est monté au ciel. Aujourd’hui, nous pouvons communier avec Jésus au ciel. De quelle
manière? En levant nos yeux vers lui, par la foi. Nous fixons nos yeux sur sa main. Nous attendons que sa
main nous donne la nourriture dont nous avons besoin. Nous attendons le pardon de nos péchés. Nous
attendons la force nouvelle qu’il nous donnera pour le servir. Nous attendons de sa main l’encouragement,
les délivrances, le secours dont nous avons besoin. Nous attendons tout de lui. Nous sommes entièrement
dépendants de lui. C’est la perspective d’un vrai pèlerin.
Mais le regard du pèlerin ne reste pas passif. Il se transforme en prière.
- 2 -
2.
La prière qui en découle (v. 3-4)
La foi du pèlerin n’est pas faible et chancelante. Il ne dit pas: “Nos yeux se tournent vers l’Éternel si peutêtre
il pourrait nous faire grâce.” Il dit: “Ainsi nos yeux se tournent vers l’Éternel, notre Dieu, jusqu’à ce
qu’il nous fasse grâce”. Sa confiance est solide. Il attend avec la certitude. Il ne sait pas quand il recevra,
mais tôt ou tard il recevra, il en est certain. Alors, la grande question: S’il est si certain de recevoir,
pourquoi prier? Il a seulement besoin d’attendre avec foi, n’est-ce pas? De toute manière, la main de son
Maître finira bien par s’ouvrir pour lui donner tout ce dont il a besoin. Le Ps. 123 pourrait se terminer à la
fin du verset 2. Mais non, il contient deux autres versets inspirés. Le regard du pèlerin se transforme en
prière. Ses yeux fixés vers Dieu l’amènent à ouvrir la bouche. Il n’attend pas passivement. Il ne se
contente pas de regarder vers le trône de Dieu. Il présente sa prière devant le trône de la grâce. Pourquoi
prier? Jésus nous dit: “Demandez et vous recevrez.” Il faut demander pour recevoir. La prière est le
moyen choisi par Dieu pour nous donner ce qu’il nous a promis. Le pèlerin prie parce que Dieu a promis.
Dieu a fait alliance avec nous et nos enfants. Il a promis son pardon, son secours, son Esprit Saint, ses
délivrances, ses bénédictions, à nous et à nos enfants. Et alors nous prions. L’alliance est une relation
vivante. Dieu a fait des promesses, alors nous prions et demandons selon ses promesses.
Quelle est la demande du pèlerin? “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” Il insiste et répète. Sa
prière est fervente. Il a vraiment besoin de la grâce. Qu’est-ce que la grâce? La grâce est un mot
absolument merveilleux. La grâce c’est une faveur non méritée. Nous méritons d’être rejetés par Dieu,
abandonnés pour toujours. Nous méritons que Dieu nous punisse éternellement en enfer pour toutes les
fautes que nous avons commises. Mais Dieu nous promet sa grâce. En Jésus, il nous promet sa faveur non
méritée, un cadeau purement gratuit reçu par la foi. “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” Ne nous
traite pas selon nos oeuvres. Traite-nous selon ta grande bienveillance.
N’est-ce pas remarquable? Le problème du pèlerin se situe autour de lui. La douleur qu’il ressent vient de
la société incrédule autour de lui. On se moque de lui, on méprise sa foi, on le tourne au ridicule. Voilà
pourquoi il prie. Mais curieusement, dans sa prière, il ne demande pas: “Seigneur, change la société autour
de moi.” Il demande: “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce!” N’agis pas envers nous selon nos
oeuvres mauvaises. Agis envers nous selon ta faveur non méritée. Le mal qu’il voit dans la société
l’amène à prier pour lui-même et pour son peuple. La société est mauvaise, mais le pèlerin sait qu’il est
mauvais, lui aussi, et tout le peuple de Dieu avec lui. Lui et son peuple ont besoin de la grâce! Il implore
Dieu pour cette grâce. Je reconnais mon péché, je sais que je ne mérite pas ta faveur, mais je t’en prie, faismoi
grâce. Fais-nous grâce! Délivre-nous de toutes ces moqueries qui nous font tellement mal.
V. 3-4: “Car nous sommes par trop rassasiés de mépris; notre âme est par trop rassasiée des moqueries
des satisfaits, du mépris des hautains.” Remarquez encore la répétition des mots clés: rassasiés, trop,
mépris. Ils en ont assez. On se moque de nous, on se moque de notre foi, on nous méprise, on
nous ridiculise. Voilà la douleur du pèlerin. C’est aussi la douleur de tout son peuple. Il parle au pluriel.
Nous sommes rassasiés de mépris, nous subissons les moqueries. Dans quelles circonstances ce psaume at-
il été écrit? Nous ne savons pas. Mais nous savons que le peuple d’Israël a eu bien des occasions de
chanter cette prière. Quand David était pourchassé par Saül, il a été méprisé. Quand l’orgueilleux
Sennachérib, avec son armée assyrienne, est venu dire à Ézéchias: “Ainsi parle le grand roi, le roi
d’Assyrie: Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t’appuies? Je te le dis, ce ne sont que des paroles en
l’air: ll faut pour la guerre un conseil et de la force. Et maintenant, en qui donc as-tu placé ta
confiance?” (És. 36:4-5). Quand les exilés à Babylone sont revenus en Israël et qu’ils ont voulu
reconstruire les murs de Jérusalem, Sanballat et Tobiya se sont moqués d’eux: “Que font ces juifs
impuissants?... Redonneront-ils vie à des pierres ensevelies sous des monceaux de poussière et
incendiées?... Qu’ils bâtissent seulement! Si un renard s’élance, il fera une brèche dans leur muraille de
pierre.” (Néh. 3:34-35). Moqueries, dérisions, railleries. Bien des fois, Israël a eu l’occasion de prier le
Ps. 123.
Il n’y a rien de plus blessant, il n’y a rien de plus décourageant que d’entendre des moqueries au sujet de
notre foi. “Si ton Jésus existe, comment se fait-il qu’il y a tellement de guerres, de tremblements de terre et
de souffrances dans le monde.” “La Bible? C’est un ramassis de mythes et de légendes. Les archéologues et les historiens nous l’ont prouvé.” “Tu dis que les relations sexuelles, c’est juste pour les gens mariés? T’es sûrement un arriéré!” Les moqueries que nous
subissons à cause de notre foi ne sont pas grand chose comparés aux souffrances endurées par d’autres
chrétiens persécutés dans le monde. Mais nous pouvons quand même nous identifier au Ps. 123. Nous
avons besoin de la grâce de Dieu pour supporter les critiques et les moqueries.
Si vous ne ressentez pas personnellement cette douleur, vous pouvez quand même prier cette prière, parce
que c’est une prière collective. Le pèlerin ne priait pas seulement pour lui, il priait pour tout son peuple.
Priez pour que Dieu fasse grâce à vos frères et soeurs méprisés par la société, ici ou ailleurs dans le monde.
Dans cette prière, nous entendons la voix de l’Église ridiculisée, mais nous entendons aussi une autre voix,
la voix de Jésus. Oui, on se moque de notre foi; oui, on persécute l’Église. Mais ce n’est pas grand chose
comparé aux moqueries que Jésus a endurées. On s’est moqué de sa royauté. On l’a méprisé, on l’a
ridiculisé parce qu’il est resté sur la croix, pendant qu’il donnait sa vie par amour pour nous. On entend sa
voix dans le Ps. 123: “Je suis par trop rassasié de mépris; mon âme est par trop rassasiée des moqueries
des satisfaits, du mépris des hautains.” Sauf que Jésus n’avait pas besoin de demander: “Fais-moi grâce.”
Il pouvait demander: “Fais-moi justice. Agis envers moi, Père, selon mes oeuvres. Je t’ai parfaitement
obéi, délivre-moi, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi, car je t’ai glorifié sur la terre; j’ai
achevé l’oeuvre que tu m’as donnée à faire.” (voir Jean 17:1,4). Oui, son Père lui a fait justice. Son Père
l’a délivré des moqueries des hommes parce que Jésus le méritait pleinement. Son Père l’a ressuscité des
morts. Il l’a fait monter au ciel, auprès de lui, dans sa gloire. Jésus règne aujourd’hui sur son trône pour
nous donner sa grâce. C’est vers lui que nous regardons. Héb. 12:1-2: “Courons avec persévérance
(l’auteur ne dit pas seulement marchons avec persévérance sur la route du pèlerin, il dit courons avec
persévérance) l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la
mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et
s’est assis à la droite du trône de Dieu.” Jésus a subi les pires moqueries pour nous délivrer de nos pires
péchés. Ensuite, il est monté au ciel pour nous donner accès à la plus grande grâce. Il règne au ciel pour
que nous regardions à lui et pour nous donner sa grâce. Regardons à Jésus. Contemplons sa royauté.
Plaçons nos problèmes dans cette perspective. Attendons-nous à lui. Ouvrons la bouche, présentons-lui
nos douleurs. Demandons-lui: “Fais-nous grâce, Éternel, fais-nous grâce.” Délivre ton Église des
moqueries comme Jésus a été délivré. Non pas à cause de nous, mais à cause de toi, Seigneur Jésus. Amen.

samedi 11 septembre 2010

Dimanche 12 septembre

culte à 10h30 au temple de Beaussais

Notre porte et nos coeurs sont ouverts; cordiale invitation à tous!!

dimanche 5 septembre 2010

Proverbes 8.32-36 (Luc 14.25-33)


The Shape He Makes © Jan L. Richardson




8.32 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, Et heureux ceux qui observent mes voies! 8.33 Écoutez l'instruction, pour devenir sages, Ne la rejetez pas.
8.34 Heureux l'homme qui m'écoute, Qui veille chaque jour à mes portes, Et qui en garde les poteaux! 8.35 Car celui qui me trouve a trouvé la vie, Et il obtient la faveur de l'Éternel. 8.36 Mais celui qui pèche contre moi nuit à son âme; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort.




Chers frères et soeurs,
chers amis,

Dans le livre des Proverbes, la Sagesse parle. On fait parler la Sagesse comme si c'était une personne. C'est une astuce de style, qui permet de dire les choses plus directement. Au lieu de dire : "Si vous suivez la sagesse, vous comprendrez que...", on dit "La Sagesse dit que...". C'est plus simple et plus direct. Donc, la Sagesse parle. Elle parle, mais en fait ce n'est pas elle qui parle. Celui qui parle se nomme lui-même ''le père''. Et ceux qui l'écoutent, il les appelle ses fils. C'est un professeur qui parle à ses élèves. Peut-être ce père est-il Dieu, puisque dans la Bible on regarde Dieu comme le Père. Les enfants, ce sont les Israélites. Dans le Nouveau Testament, on dira que nous sommes les enfants de Dieu.

Les enfants, ici, ce sont les gens qui écoutent la Sagesse et qui la font passer dans leur pratique de tous les jours. Ce sont ceux qui vivent la Sagesse. A ceux-là une promesse est faite, la promesse de la vie. On trouve la vie en agissant avec sagesse. Par contre, ne pas écouter la Sagesse fait mourir.


Jusque là, c'est de la théorie. Mais celui qui écrit les Proverbes ne veut pas rester dans la théorie. Il veut que ce qu'il dit nous incite à une pratique. Nous allons donc passer en revue une série de conduites concrètes, qui nous permettront de mieux comprendre ce qu'est cette fameuse Sagesse.

En parlant de conduite, nous pensons tout naturellement à la conduite automobile. On peut conduire comme un fou. Mais alors, on sait ce qu'on risque. L'excès de vitesse provoque des accidents, il fait des morts. On dit que ''la route tue'' ; ce n'est pas vrai. La route ne tue pas, ce sont les conducteurs fous qui tuent. La sagesse veut, au contraire, que l'on conduise avec prudence, qu'on s'arrête à temps pour se reposer. Ce que les chauffeurs de cars et de poids lourds ne font pas toujours, obligés d'ailleurs par leur patron à tenir des horaires dangereux.

On sait qu'un quart des accidents mortels sur les routes sont provoqués par l'alcool. Pour essayer de réduire cette proportion catastrophique, on a inventé en France une maxime : "Boire ou conduire, il faut choisir". La recommandation aurait pu passer dans les Proverbes, si les voitures avaient existé en ce temps-là.

Un autre exemple, c'est celui de la fidélité dans le couple. La Bible s'intéresse à la question. Tout le chapitre cinq des Proverbes est consacré à mettre en garde contre les aventures extra-conjugales. La fidélité est la condition pour maintenir le couple en bonne santé mentale et physique. On sait comment le sida se propage : par des relations successives et des vagabondages. La fidélité à l'intérieur d'un couple une fois constitué permet d'éviter le sida. Là encore, le refus de la sagesse conduit à la maladie et à la mort, tandis que la sagesse est productrice de vie. La Bible a raison.

Troisième exemple : l'attitude envers l'environnement. La politique mondiale consiste à exploiter à fond les ressources naturelles. Mais l'exploitation à outrance conduit à épuiser ces ressources. L'abattage des arbres — en Amérique du sud et ailleurs — supprime des forêts, qui sont des productrices d'oxygène et qui sont régulatrices des pluies. Les populations qui vivaient dans les forêts sont menacées d'extinction. On sait ce qui est arrivé à la Mer d'Aral, en Russie ; on y a déversé des déchets polluants. Résultat : la Mer d'Aral est maintenant une mer morte. Il n'y a plus de poissons et la vie est impossible sur les bords. L'humanité se trouve menacée par sa propre folie. Tandis que la Sagesse commande de protéger l'environnement. La vie de la nature assure aussi la vie des hommes.

Ce type de sagesse qui conduit à la vie pourrait être simplement une sagesse humaine. Les conseils qu'on s'efforce de prodiguer pour préserver la santé, pour éviter les accidents ou pour conserver purs l'air et les eaux sont tout simplement des conseils de bon sens. Mais, en fait, il y a plus que de l'humain là-dedans, si on réfléchit bien. Dieu a créé la terre et tout ce qu'elle porte. Il a créé les hommes. Il donne la vie. Tout ce qui va dans le sens de la vie va dans le sens du projet de Dieu. La sagesse, c'est aussi de suivre ce projet déjà dans le domaine naturel; chose que même des incroyants font, et je crois que c'est de cette façon que Dieu préserve sa création.

Mais, quand les Proverbes disent que la Sagesse donne la vie, ils s'intéressent également à l'autre aspect, à l'aspect spirituel. En fait, pour la Parole de Dieu, il n'existe pas deux domaines, le domaine physique et le domaine spirituel. Le propre de la Parole de Dieu consiste à ne pas séparer ce que nous séparons par une mauvaise habitude héritée de l'antiquité païenne. La Parole de Dieu s'adresse à la personne totale. La santé physique et la santé spirituelle se rejoignent. La folie peut provoquer des morts physiques, mais il faudrait aussi parler de morts spirituelles.

Les exemples de cette folie spirituelle, hélas, abondent. Rappelez vous du suicide collectif des cinquante membres de la secte du Temple Solaire en Suisse au mois d'octobre 1994. L'année précédente, ce sont quatre-vingts disciples de David Koresh qui se suicidaient dans la ferme de Waco, aux Etats-Unis, parce qu'on les avait persuadés que la fin du monde était arrivée. Il y eut aussi la secte Aoun perpétrant un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Un gourou à l'esprit détraqué poussait ses adeptes à ces actes criminels pour des motifs religieux.

Ce sont là des exemples extrêmes du mal que peut commettre la folie meurtrière des sectes. Mais toutes les religions, quand on les pousse à bout, aboutissent à des méfaits du même genre. Nous ne connaissons que trop l'actualité du terrorisme islamiste dans le monde entier. Les juifs comptent eux aussi dans leurs rangs un bon nombre de fanatiques, pour lesquels les goyïm ne pèsent pas lourd, comme l'ont prouvé les récentes déclarations du rabbin Ovadia Yossef. Les bouddhistes, eux, ne sont pas assassins par principe. Au contraire, ils assurent qu'ils respectent la vie dans toutes ses manifestations animales et humaines. Mais leur théorie vise rien moins qu'à supprimer la personnalité humaine par l'extinction totale des désirs. Alors l'âme flotte dans un monde immatériel, en dehors de tout environnement concret. Le bouddhisme est la négation de la création de Dieu, c'est la mort de son oeuvre.

Evidemment, on pourra dire que le christianisme s'est rendu coupable, lui aussi, des pires atrocités. Il y a eu les croisades et leurs massacres de Juifs et de musulmans. On a connu des soldats chrétiens — ou qui se disaient chrétiens — qui tuaient au nom du Christ des gens qu'on leur désignait comme des ennemis. Mais ce n'est pas la foi chrétienne qui commande de tels actes de violence. C'est une défiguration de la foi, c'est la folie qui nie la volonté de Dieu et qui s'oppose à son projet.

"Celui qui m'offense se blesse lui-même, dit la Sagesse, tous ceux qui me haïssent aiment la mort". La foi réelle en Dieu, la foi authentique telle que la Parole de Dieu nous l'apprend, la foi qui est en même temps sagesse, cette foi-là est productrice de vie. Nous sommes en même temps des êtres physiques et des êtres spirituels. Si la sagesse peut jouer sur le plan physique, elle est aussi indispensable sur le plan spirituel. La sagesse est importante dans nos relations avec les autres et avec l'environnement. Elle l'est également dans nos relations avec Dieu. Si notre relation à Dieu est déficiente ou pervertie par les religions et par les sectes, nous sommes en état de maladie et même de mort du point de vue spirituel, dans les profondeurs de notre personne. Si notre relation à Dieu est saine, alors toute notre personne sera saine. Ici, la Sagesse consiste à entretenir des relations normales avec le Seigneur, des relations qui soient fondées sur la Parole de Dieu et non sur des théories ou des croyances où la Parole de Dieu transmise par la Bible n'a rien à faire.

Alors, peut-être qu'ici pointe une objection. Cette objection pourrait être celle-ci : suivre la Sagesse, n'est-ce pas renoncer à des choses auxquelles on tient ? Ne devrait-on pas renoncer, par exemple, aux plaisirs de la vie, au plaisir de changer de partenaire quand on en a envie ? Ou à la griserie de la vitesse sur la route ? Finalement, si je suis la Sagesse telle que Dieu me l'apprend, est-ce que je ne vais pas perdre ma liberté, la liberté de faire ce que je veux, comme je veux et quand je veux ?

Assurément, il y a un choix à faire. On est toujours à un carrefour, il s'agit de prendre la bonne route, celle qui mènera là où on veut aller. On peut choisir d'aimer la folie et les plaisirs apparents qu'elle apporte. Mais alors, on ne devra pas s'étonner s'il arrive des ennuis et des catastrophes. C'est vrai dans le domaine matériel, c'est vrai dans le domaine spirituel. Nous en avons vu quelques-uns et pas des moindres. On peut choisir d'aimer la Sagesse, ce qui signifie aimer la vie. Autrement dit, on peut renoncer à Dieu et à tout ce qu'il nous propose de positif et de vital. Ou bien on peut renoncer à toutes les déviations religieuses ou idéologiques, afin d'adhérer à la Parole de Dieu et de connaître par expérience tout ce que sa présence dans la vie et sa puissance nous apportent. Le tout est de savoir lequel on préfère.

Jésus nous dit la même chose à sa manière. Jésus ne s'embarrasse pas d'exposés théoriques ou théologiques. A la façon des rabbins, il raconte une histoire. Ou plutôt deux histoires qui reviennent au même. C'est l'histoire d'un homme qui veut bâtir une tour et qui commence par calculer la dépense, pour voir si ses finances lui permettent de terminer la construction. Et l'histoire d'un roi qui part en guerre, mais qui s'arrête et compte ses effectifs, pour ne pas avoir à subir une défaite humiliante.

Jésus veut nous faire comprendre qu'on doit réfléchir avant d'agir. C'est une bonne méthode dans la vie courante, et encore meilleure dans la vie de relation avec Dieu. La foi est quelque chose de sérieux. On ne s'y engage pas sur un coup de tête. Elle exige de la réflexion, elle exige une décision qu'on ne prend pas à la légère. La sagesse, c'est déjà de savoir à quoi on s'engage. La foi n'est pas du fanatisme. Elle consiste à choisir le Seigneur. Elle consiste à recevoir ce que la Bible dit de Christ et à lui faire confiance pour nous donner le salut. L'idée que nous puissions recevoir une vie nouvelle par le sacrifice de Jésus il y a si longtemps peut paraître déroutante. L'objection n'est pas nouvelle. Déjà quand il écrivait sa première lettre aux Corinthiens, Paul disait: 1.22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: 1.23 nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, 1.24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. 1.25Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
Et la sagesse, c'est de s'en tenir à ce choix décisif qui consiste à se tourner vers le seigneur Jésus, à recevoir tout ce qu'il veut nous donner et à marcher dans ses voies, tous les jours de notre vie.

Amen !