jeudi 21 février 2008

Méditation du deuxième dimanche de carême (suite)

Ce que Jésus a fait pour nous, nul ne pouvait le faire. Il nous a acquis le total pardon de Dieu. A cause de lui, nous échappons à la condamnation qui nous frappait. Le salut accompli par la Croix du Christ nous fait justes. Dieu nous accueille . Saint-Paul dit que "nous avons été faits justice de Dieu en Christ". Tout ce que le Christ a fait est porté à notre crédit tandis que nous contemplons la Croix du Christ. Quand Dieu nous regarde dans la lumière de la Croix, il nous voit plus blancs que neige. "Quand nos péchés seraient rouges comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la laine" (Esaïe, 1: 18)."

Cette rédemption de la Croix nous fait justes . Elle ne signifie, ni n'implique que nous soyons innocents; mais plutôt que les pécheurs que nous sommes ne sont plus tenus pour responsables de leur méchanceté. Notre culpabilité ne nous est plus "imputée" parce que Jésus s'est substitué à nous . Il pouvait faire cela parce qu'il n'y avait pas de péché en lui. Aucune créature ne pouvait le faire; seul Jésus en était capable parce qu'il est le Fils de Dieu, fait chair et pourtant impeccable.

Tandis que nous adorons la Croix de Golgotha, nous sommes purifiés et restaurés dans la grâce. "Quiconque croit en lui ne périra pas, mais il aura la vie éternelle".

Prédication du Pasteur Marc Amilhat du 16 février 2008 en l'église de Prailles (79).

mercredi 20 février 2008

Méditation du deuxième dimanche de carême

Le temps de Carême est donné à chaque chrétien pour se souvenir de l'amour dont Dieu l'a aimé. En effet, pendant le premier Carême s'est réalisé ce que Jean a annoncé: "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il est la vie éternelle"(Jean 3:16).

Pour nous préparer à la Passion du Christ, méditons particulièrement sur le verset 21 de la deuxième épitre aux Corinthiens au chapitre 5: "Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu".

Jésus a vécu, faisant le bien, et puis, après trois ans d'un ministère d'amour et de compassion, il a a gravi le calvaire pour y mourir afin que quiconque cherche la paix du coeur et de l'esprit puisse la trouver au pied de la Croix. Tous ceux qui viennent à lui sont arrachés à la vie creuse , insipide et inutile de ce monde, pour être faits hommes et femmes responsables. Du percepteur détesté, il fait un apôtre du don de soi, de la prostituée, il fait une femme dont l'existence tout entière est une preuve de la vie nouvelle inaugurée en elle quand le Christ l'a rencontrée et qu'il a fait d'elle une enfant de la grâce de Dieu.

Dans toute l'histoire humaine, Jésus est le seul "qui n'a pas connu le péché". Sa pureté donne le vertige ; pourtant il se fait infiniment proche de chacun, de la même façon que, cloué à la croix, abandonné et insulté par la foule, il écoute le criminel crucifié à ses côtés, arrache son âme à l'enfer pour l'introduire au paradis de paix et de gloire. Personne n'a pu lui reprocher quoique ce soit; le Sanhédrin a dû soudoyer de faux témoins contre lui. C'est le seul moyen de pouvoir condamner Jésus à mort. Ponce-Pilate, le gouverneur romain, s'est présenté à la foule, sur le balcon de son palais; il s'est lavé les mains devant tous en affirmant: "J'ai bien examiné cet homme et n'ai rien trouvé à lui reprocher". Tous ceux qui se sont ainsi approchés de Jésus ont été persuadés qu'il accomplissait la volonté de Dieu en parfaite obéissance à sa loi.

Pasteur Marc Amilhat
(à suivre)

mardi 12 février 2008

Seigneur, accorde-moi aujourd’hui cette grâce :
regarder la face ensoleillée
de chacun de ceux avec qui je vis.
Il m’est parfois si difficile, Seigneur,
de dépasser les défauts qui m’irritent en eux.
Aide-moi, Seigneur, à regarder ta face ensoleillée,
même devant les pires événements :
ils peuvent être source d’un bien
qui m’est encore caché.
Accorde-moi, Seigneur, la grâce de ne travailler
que pour le bien, le beau, le vrai,
de chercher sans me lasser, dans chaque homme,
l’étincelle que tu y as déposée
en le créant à ton image.
Donne-moi à toute heure de ce jour
d’offrir un visage joyeux
et un sourire d’ami à chaque homme,
ton fils et mon frère.
Donne-moi un cœur trop large
pour ruminer mes peines,
trop noble pour garder rancune,
trop fort pour trembler,
trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.

lundi 11 février 2008

Matthieu 4.1-11

Mes chers amis,

L’Evangile de ce jour nous fait rentrer dans le carême en nous amenant à réfléchir ensemble sur le sens de la tentation de Jésus au cours de ses 40 jours de jeûne dans le désert. Et, par cela, il nous amène à mieux saisir la nature de ce que Jésus a fait pour nous.

Tout d’abord, il nous faut rappeler le contexte précédent. Jésus vient d’être baptisé. L’Esprit de Dieu est descendu sur lui et Dieu a clairement annoncé : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ».
C’est tout de suite après ce moment glorieux que Jésus est emmené par l’Esprit Saint dans le désert pour y être tenté par le diable. C’est bien ainsi que les choses se passent : Satan est le tentateur, mais c’est Dieu qui amène son Fils à le confronter dans l’épreuve de la tentation. Dieu a envoyé son Fils unique pour vaincre Satan, et le combat doit commencer d’emblée. Et le diable va choisir trois angles d’attaques par lesquels il va chercher à ruiner la relation de Jésus avec le Père.

I. Les tentations

La première des tentations du diable peut paraître assez grossière, mais elle est en fait très pernicieuse. Après tout, quel mal y a-t-il à manger après un jeûne de 40 jours ? Mais il y a derrière tout ça une ruse de l’ennemi. Le diable cherche à faire douter Jésus de l’amour et du soin de Dieu envers lui. C’est comme s’il lui disait « Dieu t’appelle son fils et il te laisse mourir de faim au milieu du désert ? Il t’a abandonné plutôt. Tu ne vois pas qu’il faut que tu te débrouilles tout seul ?».
La seconde tentation, elle, consiste à éprouver la protection de Dieu. La troisième enfin, incite Jésus à se détourner de Dieu et à adorer le diable pour obtenir la domination sur la Terre.

Le diable cherche, par tout cela, à détourner Jésus de son ministère, à le faire sortir du plan de salut que la Père a conçu. Et ce premier combat de Jésus est aussi sa première victoire, une victoire qui préfigure celle de la Croix.

II. La victoire par la Parole

Comment Jésus réussit-il à vaincre le diable ? Par la Parole de Dieu. Même s’il ne cite pas directement la Bible lors de la première tentation, sa réponse est claire « l’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », il se réfère donc à la Parole divine pour dire qu’elle est toute aussi important pour lui que la nourriture physique. De même, Jésus va contrer le diable qui tort le sens des Ecritures pour le tenter en utilisant les Ecritures elles-mêmes, et rien d’autre.
C’est ce que, nous aussi, nous devons faire. Nous devons reconnaître que nous avons besoin des vérités de la Bible pour nourrir notre vie spirituelle. Nous avons besoin de la Bible parce que c’est elle qui nous assure qu’en Jésus-Christ, nous sommes devenus enfants de Dieu et que notre Père nous aime. Nous avons besoin de la Bible pour nous rappeler les promesses et les commandements du Seigneur. Nous avons besoin de la Bible pour combattre l’erreur et persévérer dans la vérité. Nous avons besoin d’utiliser cette épée de l’Esprit qui est notre arme contre les attaques du diable.
Jésus remporte la victoire en utilisant la Parole. Mais cette victoire, il est fondamental de nous rendre compte qu’il la remporte pour nous.

III. La victoire pour nous

Pour comprendre cela, il nous faut réaliser que cette histoire de la tentation de Jésus renvoie tout droit à l’histoire du peuple d’Israël.
Les Hébreux ont passé 40 ans dans le désert après avoir quitté l’Egypte. Jésus y a passé 40 jours.
Jésus a été tenté pour douter de la bonté de Dieu envers lui et il a refusé. Les hébreux, se trouvant affamés, ont murmuré contre Moïse et Aaron et leur ont dit « vous nous avez menés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude » (Ex 16.3)
Jésus a été tenté pour mettre l’action de Dieu à l’épreuve et il a refusé. Les hébreux ont demandé « l’Eternel est-il au milieu de nous ou n’y est-il pas ? » (Ex 17.7 Massa veut dire « tentation » et Meriba « querelle »).
Jésus a été tenté pour adorer Satan, et renier le vrai Dieu, et il a refusé. Les hébreux se sont construits un veau d’or pour lui vouer un culte (Exode 32.4).
Jésus remporte la victoire là où le peuple de Dieu a échoué lamentablement et s’est laissé entraîner au doute et à la rébellion. Ce qu’Israël n’a pas pu accomplir, Jésus le fait. D’ailleurs, toutes les paroles de la Bible que Jésus emploie sont tirées du récit du séjour du peuple hébreu dans le désert.
Jésus est le nouvel Israël, celui qui entre pleinement dans le plan de Dieu sans tomber dans la tentation. Là où la faiblesse des hébreux s’était manifestée, la puissance de Dieu remporte la victoire.
Et nous, si nous regardons à nous-même, ne nous rendons-nous pas compte que nous sommes comme les hébreux : rebelles, insatisfaits, des proies faciles pour la tentation dans laquelle nous tombons si facilement ? Heureusement, Jésus a vaincu l’adversaire pour nous. Il n’avait pas une nature pécheresse comme la nôtre, mais il a été tenté comme nous. Pourquoi ? L’auteur d’Hébreux nous donne une première raison « du fait qu’il a souffert lui-même et qu’il a été tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés » (Héb 2.18). En remportant la victoire sur le diable, Jésus nous a libérés. Mais Jésus a fait plus que vaincre Satan durant ces 40 jours ; il a aussi montré qu’il obéissait parfaitement à la Loi de Dieu et qu’il suivait sa volonté.
Et c’est un aspect de notre récit que nous devons mettre en avant : Jésus a accepté de passer par le chemin de l’humilité, de se conformer à la volonté du Père qui l’avait amené à cet endroit d’épreuve.

En Matthieu comme en Marc et en Luc, il est clair que les trois tentations dont nous venons de parler n’ont été que la culmination des attaques de Satan. Quand Matthieu dit « le diable le laissa », ça ne veut pas dire qu’il n’est jamais revenu. Non, Jésus a fait face à la tentation durant toute sa vie, et jusqu’au jardin de Gethsemane et jusqu’à la croix, pour qu’il sorte du plan de Dieu. L’Ecriture nous dit que « nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre le péché » (Héb 4.15).
Jésus n’a pas fait cela pour gagner les faveurs de Dieu, mais pour que nous puissions être regardés avec faveur par Dieu.

Alors, oui, il peut paraître étrange de commencer nos méditations de carême par le début du ministère terrestre de Jésus, en fait, par un récit placé avant même que ce ministère ait commencé. C’est que ce passage marque le début de la confrontation entre notre Seigneur et le diable, que nous y voyons Jésus prendre le chemin de la Croix.
Il est fréquent qu’en carême nous accordions une très grande place aux souffrances de Jésus. Il est donc possible que nous oubliions que toute sa vie a été faite d’une obéissance complète à la Loi de Dieu. C’est ce que Paul dit en Romains 5 :
« 19 Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes.20 Or, la loi est intervenue pour que l’offense abonde, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé,21 afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus–Christ notre Seigneur. »

Oui, Jésus est venu pour écraser la tête du serpent, pour nous racheter de la malédiction du péché qui pesait sur nous, héritée de nos parents Adam et Eve. Cette victoire, il la partage avec nous, tout comme il a gardé la loi pour nous. Entrons-nous aussi dans ce carême avec un sentiment de gratitude et de victoire.

mardi 5 février 2008

Textes et méditations

La question des laïcs:

Dans l'introduction de son livre "Tous disciples!" (éditeur en France: Excelsis), le pasteur John H. Oak écrit:
"La question des laïcs devient de plus en plus prégnante dans l'Eglise contemporaine. Pour les optimistes, ils constituent son meilleur potentiel. Pour les pessimistes, en revanche, ils représentent un tel défi qu'il est vraiment difficile de le relever. Il dépend entièrement de ses responsables de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.Pour redécouvrir le rôle biblique des laïcs, il faut remodeler l'ancien cadre du ministère de l'Eglise de façon radicale, ce qui peut faire peser un fardeau très lourd sur les responsables.
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Dans la première partie de notre ouvrage, nous tenterons de définir les problèmes auxquels l'Eglise doit faire face actuellement.
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Dans la seconde partie, nous expliquerons pourquoi nous ne devrions pas voir l'Eglise uniquement comme une communauté d'adorateurs. En effet, elle est également une communauté de témoins du Christ, dans laquelle les laïcs conscients de leur vocation, se servent mutuellement. Il nous sera nécessaire d'évoquer la nature apostolique de l'Eglise, le sacerdoce de tous les croyants ainsi que la notion de corps du Christ. Nous devrons nous assurer de ce que le rétablissement du rôle des laïcs n'obéit pas à une tendance théologique provisoire, mais qu'il constitue une tâche fondamentale de l' Eglise, correspondant à son essence même selon l'Ecriture".

Le Pasteur John N. Oak développe la doctrine que le Christ a inculquée à ses apôtres à la fin de son ministère sur terre: soyez des témoins, formez des disciples. La vraie succession apostolique est là, non dans la transmission mécanique qui fait que un tel succède à un tel, mais à la transmission pneumatique qui a été inaugurée à la Pentecôte. Et les Actes nous disent que ceux qui avaient reçu l'esprit: "persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières".

dimanche 3 février 2008

Le verset du jour

"Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière" ( Matthieu, 17:2).

Ce dimanche est celui de la Transfiguration. Par cet évènement que vécurent quelques apôtres, le Seigneur Jésus a voulu révéler sa gloire. A cette occasion, le Christ a subit une transformation profonde qui permit aux apôtres de voir le Christ en gloire.
Nous savons que Pierre proposa de dresser trois tentes, l'une pour Moïse, l'autre pour Elie et une enfin pour Jésus. Pourquoi Moïse? Elie? A la vérité parce que le premier symbolisait la Loi et le second les Patriarches, mais Pierre faisait partiellement erreur: le Christ avait bien été annoncé par Moïse comme par Elie, mais il les mettait sur un même plan d'égalité. Pierre ne semblait pas encore avoir saisi la double nature du Christ, à la fois héritier de Moïse et des prophètes mais Fils de Dieu. Il fallait donc que le Christ et le Père missent les choses au point, d'où l'intervention de Dieu par la parole: "Celui-ci est mon fils bien-aimé", parole déjà prononcée lors du baptême de Jésus.
Dans son état d'abaissement, s'étant fait homme, le Seigneur a voulu témoigner de sa double nature et de sa divinité à ses proches afin qu'il n'y ait pas d' ambiguïtés, car l'attente du Messie était forte en Israël, mais il s'agissait manifestement d'un tout autre Messie.
Ce passage de la Sainte-Ecriture vient contredire une grave erreur doctrinale - le kénoticisme- qui voulait dépouiller le Christ de sa divinité et de ses attributs divins.Dans son état d'abaissement sur terre, le Christ Jésus était un en essence avec le Père et son mode d'action divin n'a pas été altéré lorsqu'il est devenu chair.
A.H.

vendredi 1 février 2008

Le verset du jour

"Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera" ( Jean, 14/23).

Garder la parole du Seigneur , voilà la vraie manière de se savoir aimé. Le Seigneur nous dit tout l'amour du Père, c'est-à-dire l'amour dont le Père nous a aimés. Du reste, qui connait le Fils connait aussi le Père. Le Père nous a dit: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection". On ne peut être plus prés de l'affection du Père que par le Fils. Le Fils nous a dit: "Celui qui m'écoute , écoute celui qui m'a envoyé". Le Père nous a dit, par la bouche de Jean-Baptiste : "Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde". Toutes ces paroles , et tant d'autres, tissent avec nous des liens d'amour très forts . Ces liens deviennent toujours plus serrés à mesure que les paroles du Seigneur sont gardées et méditées. Du reste, Jésus le souligne: "Nous viendrons chez lui et feront notre demeure en lui".

Garde ces paroles. Elles sont vraies. Elles ne peuvent que nous faire un bien immense.Nous avons des colocataires de prix. Dieu chez soi! Le Christ à demeure! Quel luxe!
Donc, mon ami, ne garde pas la Parole sur une étagère. Ne l'enferme pas dans un coffre. Ne la laisse pas oubliée sous une couche de poussière. Ne t'en sers pas d'herbier pour y faire sécher entre ses pages, tes fleurs préférées. Gardez la Parole, c'est permettre au Seigneur , à travers les lignes, de te parler en direct, de l'informer et de cultiver chez toi la foi, l'adhésion , la consolation. Garder la Parole, c'est y revenir tout le temps pour en tirer le meilleur parti. C'est ce que Jésus veut.

Méditation du Pasteur C.Ludwig dans "Notre Culte Quotidien" du dimanche 27 janvier 2008.