dimanche 30 décembre 2012

Jc 4.13-15

Les notes complètes de la prédication du 30 décembre 2012 n'étant pas disponibles, nous vous invitons à lire un sermon du pasteur Jean Haessig. Bon dimanche!! 



13 « A vous maintenant qui dites : "Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de l'argent",

14 vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! En effet, qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite.

15 Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »




Chers frères et sœurs engagés dans une nouvelle année,

Nous venons d’entrer dans une nouvelle année. En soi le passage d’une année à une autre n’est en rien différent du passage de n’importe quel jour à son lendemain. Du point de vue de la nature, il y aurait des dates plus marquantes : ainsi le solstice d’hiver, le 21 décembre : jusque-là les jours raccourcissent ; après cette date ils se rallongent de nouveau.

Mais voilà : notre ami Jules – César de son titre – a décidé qu’à partir de l’an 45 av. J.-C., l’année commencerait le 1er janvier, et personne n’y a rien changé depuis … 2055 ans.

Il ne savait pas que l’église chrétienne allait, un jour, célébrer la naissance du Sauveur le 25 décembre, donc huit jours avant le 1er janvier. Il ne savait pas que, de ce fait, le 1er janvier, l’Eglise chrétienne allait célébrer la circoncision et le nom de Jésus. Il n’avait pas prévu qu’ainsi, au début de l’année, les chrétiens allaient placer cette nouvelle année sous le nom du Sauveur du monde, sous sa bénédiction et sa grâce, et dater ainsi les années de cette manière : « anno Domini » – « année du Seigneur » tant et tant.

Jules ne le savait pas, mais Dieu avait certainement sa main dans cette disposition.

Les choses étant ce qu’elles sont, les années civiles commençant le 1er janvier ont leur importance dans l’organisation et la programmation de notre vie et de nos activités.

Justement, Jacques nous rappelle quelques vérités importantes à propos d’organisation et de programmation, y compris pour l’année nouvelle.

On a l’impression – comme souvent – que Dieu n’a inspiré la Bible qu’il y a peu et qu’il l’a révélée précisément pour nous, les humains de ce début de 3ème millénaire. Cela ne devrait pas nous surprendre. Dieu a révélé à ses apôtres des vérités divines valables pour tous les temps, pour ce début du 3ème millénaire comme pour les temps apostoliques, pour cette nouvelle année comme pour l’année passée.

Notre texte va nous aider à répondre à

TROIS QUESTIONS :

1. que voulons-nous,

2. comment le voulons-nous,

3. et que veut le Seigneur

POUR LA NOUVELLE ANNEE ?

X X X 1 X X X

QUE VOULONS-NOUS

POUR LA NOUVELLE ANNEE ?

Que voulons-nous y faire ? Qu’avons-nous comme projets ? Jacques écrit : « Vous dites : "Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous gagnerons de l'argent !" » (v. 13)

Comme pasteur d’une communauté, Jacques savait comment ses paroissiens stressaient pour courir après une augmentation de leurs « gains » ou rentrées d’argent.

« Gagner de l’argent, », améliorer notre situation matérielle, n’est-ce pas ce que nous recherchons constamment, de façon consciente ou inconsciente ? Nous en avons des plans !

Nous voulons acquérir cela, rembourser ces dettes-ci, passer des vacances là-bas, réussir tel examen, décrocher un emploi dans cette spécialité, voire changer de profession. Je vais me soumettre à telle opération chirurgicale ou suivre tel traitement ou cure pour guérir d’une maladie ou au moins mieux la supporter. Nous allons acheter une maison, ou la retaper, voire la transformer. Il faudra changer de voiture, ou d’ordinateur.

Oui, nous avons des projets, aussi pour l’année 2013. En soi, il n’y a rien à redire. Jacques ne dit pas : « Vous n’en avez pas le droit : ce serait impie que d’avoir des projets ! » Comment pourrait-ce être le cas ? Dieu nous a créés avec une intelligence pour que nous l’utilisions pour gérer la vie.

Quand Dieu a créé les êtres humains, « Dieu les bénit et leur dit : "Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur […] tout […] !" » (Gn 1.28)

« Se reproduire » signifie aussi prendre soin des enfants qu’on a, prendre des décisions à leur sujet pour qu’ils soient élevés dans l’amour et la crainte de Dieu, dans une atmosphère chrétienne ; cela signifie aussi réfléchir à la meilleure façon de les aider à devenir des êtres autonomes et responsables.

« Remplir la terre », cela non plus ne va pas bien sans programmation, sinon ça va se terminer dans le chaos. Peut-être que certains problèmes dans la monde – dans le Tiers-monde, mais aussi dans le nôtre – viennent de ce qu’on n’a pas réfléchi ni programmé correctement ce qu’on a fait.

« Soumettre la terre et dominer sur tout » dans le monde, cela va encore moins sans réfléchir et programmer. C’est bien parce qu’on n’a pas assez bien prévu l’avenir que nous nous retrouvons avec un monde pollué dans l’air, sur terre et dans l’eau.

Dès le 6ème jour de la Création, le Créateur a chargé les humains de réfléchir et de programmer leur façon d’organiser la vie sur terre dans le respect de sa volonté. « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1 Co 14.33).

Le désordre rend impossible de vivre ou de travailler harmonieusement et en paix avec les autres. Le désordre provoque des tensions, de l’énervement, des querelles.

Rien que pour cela il est déjà bon d’avoir pris certaines résolutions pour l’année 2013, d’avoir fait certains projets, en famille, en paroisse, au travail.

Cela correspond à l’attente de notre Créateur, si nous agissons en faveur de la paix avec notre mise en ordre et notre organisation.

Demeure la question :

X X X 2 X X X

COMMENT PROGRAMMONS-NOUS

POUR LA NOUVELLE ANNEE ?

Quel est notre état d’esprit quand nous réfléchissons et programmons ?

Le faisons-nous comme si nous étions libres de décider ce que nous voulons, comme si nous étions les seigneurs du monde ? Le faisons-nous comme si notre volonté et nos souhaits devaient se réaliser quoi qu’il en coûte, et allons-nous soumettre sans scrupules toute l’année 2013 à nos désirs et à nos projets ?

Jacques nous rappelle à plus de réalisme. « Qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. » (v. 14)

Tous, nous avons déjà suivi une fumée du regard. Elle est plus ou moins importante selon qu’elle part d’une cheminée, d’un barbecue ou d’une maison en feu. Certaines, on peut les suivre du regard pendant longtemps. Mais toutes, à un moment donné, « disparaissent ».

Quelle qu’ait été la renommée d’une personne, aussi important et bénéfique qu’ait pu être ce qu’elle a apporté à l’humanité, l’heure vient où elle « disparaît », et parfois étonnamment vite.

Combien sont morts subitement alors qu’ils étaient en pleine possession de leurs moyens ! Combien ont perdu pouvoir, poste et influence alors qu’ils étaient à l’apogée de leur vie ! « Qu'est-ce que votre vie ? C'est une vapeur qui paraît pour un instant et qui disparaît ensuite. »

As-tu aussi prévu cette éventualité pour 2013 ? Il serait bon de l’envisager, même si tu devais être jeune ou en bonne santé, intelligent ou aisé. Là aussi, sachons qu’en fin de compte cela ne dépend pas de nous. C’est un autre qui tient les rênes de nos vies.

D’où le rappel de Jacques : « Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »

« Si Dieu le veut … » Si c’est là notre état d’esprit – notre confiance aussi – dans tout ce que nous projetterons en 2010, nous essayerons de trouver ce qu’est la volonté de Dieu dans le domaine précis qui nous préoccupe.

Nous serons alors aussi prêts à nous repentir et à corriger nos projets s’il s’avère qu’ils ne correspondent pas à la toujours bonne et miséricordieuse volonté de Dieu.

Quand nous faisons des projets, nous devrions toujours reconnaître à Dieu une connaissance supérieure et le confesser en lui disant, comme notre Seigneur l’a fait au Mont des Oliviers : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! » (Lc 22.42)

La volonté de Dieu devrait nous être en tout la chose la plus précieuse. Nous savons : il nous accordera le temps et les moyens pour faire ce qui correspond à sa bonne et miséricordieuse volonté. Encore faut-il l’accepter et suivre ses indications avec confiance.

Lui est omniscient, nous ne voyons même pas ce qui va se passer d’ici ce soir. Bien entendu que nous faisons des projets – pour la famille, pour les enfants, pour la paroisse, pour l’église, pour le travail – mais nous demandons à Dieu de bénir nos projets selon sa volonté.

Aussi, nos projets pour 2010, nous devrions les lui présenter dans la prière : qu’il dirige nos projets selon sa volonté, et qu’il les bénisse, car rien de réellement bon ne peut se faire sans sa bénédiction.

Se pose donc la question :

X X X 3 X X X

QUE VEUT LE SEIGNEUR

POUR LA NOUVELLE ANNEE ?

Qu’attend-t-il que nous projetions pour cette nouvelle année ? Et comment pouvons-nous reconnaître ce qu’est sa volonté en ce qui nous concerne ?

Une première erreur consisterait à penser que tout ce qui réussit correspondrait à la volonté de Dieu. Un jour quelqu’un m’a confié : « Je ne regrette pas mon parcours pécheur antérieur, puisque Dieu l’a permis ; c’était donc sa volonté. » Vous savez comment j’appelle cela ? Une pirouette pour éviter de devoir se repentir.

Heureusement que Dieu va de nouveau nous faire annoncer sa Loi et son Evangile dans la nouvelle année. Ainsi le Saint-Esprit peut nous éclairer pour nous permettre, avec la force qu’il nous donne, de mener une vie qui sanctifie son nom.

N’oublions pas : le Saint-Esprit n’utilise pas trente-six outils pour que nous puissions mener une vie où « sa volonté est faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6.10) : il n’en utilise qu’un seul : l’Evangile, sous forme de Parole, de Baptême et de Cène.

Le fait que Dieu nous ramène de nos égarements pécheurs ne sanctifie pas ces égarements antérieurs. Que « Dieu change en bien » des intentions ou actes méchants (Gn 50.20) – comme il est venu en aide à Joseph vendu par ses frères comme esclave – cela ne fait pas des comportements pécheurs quelque chose d’honorable et de bon ?

Si Dieu ne tape pas tout de suite dans le tas chaque fois que nous faisons ou planifions quelque chose de mauvais, c’est qu’il veut nous travailler avec sa Loi et son Evangile pour nous ramener à lui, pour faire triompher en nous la foi en sa grâce et son pardon.

Dieu merci ! l’année 2013 sera de nouveau une « année de grâce » si nous vivons, dans la repentance et la foi, selon ce mot d’ordre « Si Dieu le veut ! »

Dieu ne nous donnera pas d’indication détaillée sur ce que nous pouvons projeter et faire en 2013. Nous n’apprendrons pas dans sa Parole quelles études il faut suivre, quelle voiture acheter, combien d’enfants nous devons avoir, si nous devons partir en vacances ou non, et si oui, à quel endroit ; si je dois rester locataire ou acheter un appartement ou une maison, voir en faire construire une.

Mais si nous nous engageons dans ces projets avec l’état d’esprit « Si Dieu le veut ! », nous irons rechercher la volonté de Dieu dans la prière. Aussi la sagesse pour que nous prenions une sage décision, une décision qui soit une bénédiction pour les personnes concernées.

Nous nous demanderons aussi si cela n’est pas un obstacle à notre vie dans la foi, si de trop fortes tentations ne sont pas liées à nos projets.

Un jour, « Paul prit congé » des chrétiens d’Ephèse. Il leur indiqua qu’il comptait revenir travailler parmi eux, mais ajouta : « Si Dieu le veut ! » (Ac 18.21). Dieu le lui permit effectivement : il put revenir travailler parmi eux pendant près de trois ans (Ac 19).

Si nous traversons l’année 2013 en disant régulièrement : « Si Dieu le veut ! », nous nous reposerons avec confiance sur sa volonté sage et bienveillante, et nous en tiendrons compte dans ce que nous planifierons et ferons.

Rappelez-vous comment Jésus a, un jour, résumé la volonté de Dieu : « Que votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste ! » (Mt 5.16)

A y regarder de près, seul Jésus est vraiment « la lumière du monde » (Jn 8.12). Mais « le Saint-Esprit nous a appelés et assemblés par l’Evangile » dans son Royaume et nous y « a éclairés de ses dons » (Martin Luther, Petit Catéchisme). « Eclairés » par la grâce, le pardon et l’amour sauveur de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes nous-mêmes devenus « lumières du monde » (Mt 5.14), nous avons été rendus capables de transmettre la lumière de Jésus-Christ dans notre monde.

Sommes-nous vraiment sérieux quand nous disons : « Si Dieu le veut » ? Alors nous veillerons aussi à ce qu’au cours de la nouvelle année la lumière de Jésus-Christ ne soit pas cachée par nos projets et notre comportement.

« Vous devriez dire, au contraire : "Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela." »

Si la phrase « Dieu voulant » ou « si Dieu le veut » doit être plus qu’une simple formule de routine, si ça ne doit pas consister à « utiliser le nom de l’Eternel, notre Dieu, à la légère » (Ex 20.7), si ça doit être une confession de foi, une façon de lui exprimer notre confiance, alors nous allons aussi nous efforcer d’organiser notre vie selon sa bonne et miséricordieuse volonté.

Nous nous efforcerons d’autant plus à le faire que Dieu recherche en tout notre bien. Et même s’il peut, à l’occasion, être plus difficile de suivre sa volonté que de lui tourner le dos, nous savons : ce n’est qu’en organisant notre vie selon sa volonté que nous pouvons compter sur sa bénédiction.

« Si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. »

Ce que Dieu veut avant tout – aussi en l’an 2013 – c’est notre salut. C’est pour cela que son Fils s’est incarné, pour cela qu’il s’est sacrifié. Ainsi Jésus nous a rachetés et fait le nécessaire pour que Dieu nous adopte. C’est dans cette intervention de Jésus que nous puisons la consolante certitude qu’entre les mains de Dieu nous sommes en de bonnes mains, même si certains projets ne devaient pas s’accomplir en 2010.

Serons-nous encore de ce monde à la fin de 2013 ? « Si Dieu le veut ! » Peut-être pas. Mais l’essentiel, c’est que « rien ne nous sépare de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ » (Rm 8.39). L’important, c’est d’être avec Dieu, que ce soit ici-bas ou dans l’au-delà. L’important, c’est de savoir que, quoi qu’il arrive, « la bonne et miséricordieuse volonté de Dieu » (Martin Luther, Petit Catéchisme) s’accomplit avec nous pour l’amour de Christ.

Et si tous nos projets ne se réalisent pas en 2013, ce n’est pas le plus grave ; le plus important, c’est que nous n’ayons pas piétiné la grâce de Dieu, qu’elle nous enveloppe toujours et nous réchauffe le cœur, qu’elle nous pousse à lui faire honneur en organisant autant que faire se peut notre vie selon sa volonté.

Seigneur, aide-nous à vouloir ce que tu veux ! Pardonne là où nous avons entrepris quelque chose sans compter avec toi. Maintiens-nous, par une repentance et une foi de tous les jours dans ton Royaume qui s’étend infiniment au-delà de 2013 !

Amen.

mardi 25 décembre 2012

Luc 2.13-14 (Noël 2012)

Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,


Durant l'Avent, nous avons médité ensemble sur les « chants de Noël » de la Bible: la louange de Marie, de Zacharie, de Siméon. Aujourd'hui, nous voulons recevoir le message du plus connu d'entre eux: le chant des anges qui ont annoncé la naissance de Jésus.


Il faut d'abord voir à qui les anges ont annoncé cette merveilleuse nouvelle: à des bergers. Cela est important, parce que les bergers étaient vraiment tout en bas de l'échelle sociale. Berger, c'était un métier difficile, dur, sale, qui faisait vivre dans des zones éloignées des villes. Sans doute que les braves gens disaient à leurs enfants « si tu ne travailles pas mieux à l'école, tu finiras berger!! »
Et pourtant, les anges n'ont pas apporté la merveilleuse nouvelle de la naissance de Jésus à l'empereur qui était à Rome. Aux grands philosophes grecs non plus. Ils ne l'ont même pas amenée aux chefs religieux du temple de Jérusalem. Au lieu de cela, les anges sont allés vers la partie la plus méprisée et insignifiante de la population. Dès le début, Dieu a montré que sa sagesse n'est pas la nôtre.
Tout d'abord un ange (peut-être Gabriel??) qui apporta la bonne nouvelle
« aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Et l'ange indiqua aux bergers comment trouver l'enfant. Puis il faut rejoint par une compagnie d'autres anges, qui, d'autre certaine façon « commentèrent » ce qu'il venait de dire:
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !

C'est sur cette notion de paix que je veux réfléchir ce soir avec vous. Elle prend des sens différents pour beaucoup de gens. Qu'est-ce que la paix pour le soldat qui revient à la maison? Pour la mère d'une enfant malade? Pour le petit garçon ou la petite fille dont les parents se disputent constamment? Cela veut dire en général la fin de quelque chose: la fin des combats, la fin des pleurs, la fin d'une dispute.
Mais ce genre de paix là n'est hélas que temporaire. Il y aura d'autres guerres, d'autres larmes, d'autres disputes. Ce n'est pas la paix dont parlent les anges. La paix que Jésus apporte est une paix permanente, définitive. Une paix entre Dieu et des humains qui s'étaient éloignés de lui, révoltés contre lui. Les humains en qui Dieu prend plaisir sont ceux qui comprennent cette vérité et qui s'en saisissent.
Je voudrais vous dire en ce Noël que vous pouvez avoir la paix dans toutes vos relations. Je ne peux hélas pas vous le promettre. La Bible ne vous le promet pas non plus. Elle dit: « S'il est possible, pour autant que cela dépende de vous, soyez en paix avec tous. » (Romains 12.18)
Les conflits font hélas partie de notre monde, ils en sont même une des plus tristes réalités. Il y a des conflits entre nations, entre patrons et employés. Même d'un point de vue personnel, il existe des gens qui ne peuvent vivre qu'en situation d'agression envers l'autre, et qui vont créer le conflit.
Mais en Christ, nous avons la possibilité de ne pas entrer dans cette spirale. Si nous avons la paix avec Dieu et donc la paix avec nous-mêmes, nous allons forcément avoir une plus grande capacité à être aussi en paix avec les autres. Pourquoi irions-nous les agresser, les léser, les exploiter??
Et cela est vrai parce que ce que Jésus nous a donné affecte notre passé, notre présent et notre futur.
Trop souvent, on a limité ce que Jésus avait fait pour nous à un ticket pour la vie éternelle après la mort. C'est bien entendu vrai et même essentiel, mais ce n'est qu'une partie de la vérité.
Vous savez, il y a différents types de personnalités. Je connais des gens qui se projettent tout le temps dans le futur. Pour d'autres c'est « ici et maintenant ». d'autres ont tendance à vivre dans le passé. Mais Jésus s'occupe des trois.
Le chant des anges nous apporte d'abord de l'espoir pour notre passé. S'il y a quelque chose dans votre passé qui vous cause de la honte, de la tristesse, ou de la douleur, ce chant vous promet que vous pouvez trouver la paix. Si vous ressentez de la honte pour le mal que vous avez pu faire, la Bible vous dit « autant l'orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. » (Psaume 103.12). Si votre passé pèse trop lourd et vous paralyse, la Bible vous dit « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17)
Quand l'enfant né à Bethléem est devenu adulte, il a dit « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s'alarme pas. » (Jean 14.27)
Jésus nous dit ici qu'il y a une différence fondamentale entre la paix qu'il donne et celle que le monde nous offre.
Notre monde nous propose la paix de bien des manières. Nous sommes littéralement bombardés de publicités qui veulent nous faire croire que si nous achetons ceci ou cela nous serons bien satisfaits. Même les drogues, devenues tellement courantes, sont un moyen par lequel beaucoup cherchent la paix. D'autres croient que la vraie sécurité vient d'un compte en banque bien garni. Certains voient la paix comme « l'indépendance »: en fait, l'incapacité à se fixer, à s'engager et à assumer ses responsabilités.
Toutes ces paix là sont temporaires et même dangereuses! Elles n'ont rien à voir avec celle que Jésus donne.
Parfois, nous concevons la paix comme l'absence de problème, de souffrance. Ce genre de paix n'est hélas pas de ce monde. Nous restons confrontés à la réalité du mal, et la foi n'est pas un joint.
Alors il nous faut une paix qui dépasse les circonstances, les conditions parfois dures de nos vies. Une paix qui nous permette d'aller au dessus de la tyrannie de l'immédiat. Une paix qui donne le calme à nous cœurs même dans le chaos du monde moderne. Alors si votre présent est dur à porter, tournez vous vers Jésus, recevez sa paix et marchez dans vos aujourd'hui avec lui.
Enfin, le chant des anges nous parle du futur. L'anxiété à propos de demain nous volera toujours la paix et la tranquillité d'aujourd'hui. Ecoutez ces paroles, elles vous sembleront peut-être familières: et si ma société devait fermer, comment retrouver un emploi? Est-ce que mon fils ne va pas mal tourner? Est-ce que ma santé va rester bonne?
Une chose est de prévenir les malheurs, de s'en protéger. Mais l'inquiétude constante vous volera votre sommeil, votre santé et la paix de votre esprit.
Jésus a dit qu'il est venu apporter la paix, mais que de guerres depuis 2000 ans!! La cruauté et le mépris de la vie humaine ont toujours été avec nous. Et je ne pense pas que, moralement parlant, l'humanité actuelle soit plus avancée que celle d'il y a 2000 ans, du Moyen-Age ou du 19ème siècle. Le cœur humain ne change pas. Voilà pourquoi tous les efforts de réforme morale, de fabrication d'une « nouvelle humanité » par la Révolution ou l'instruction...ont échoué et échoueront toujours. Aucun système philosophique, aucune organisation sociale, aucun régime politique ne pourra tout résoudre, parce qu'aucun ne pourra aller au cœur du problème, à la racine du mal.
Voilà pourquoi Jésus nous dit «  Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous connaissez la détresse, mais courage ! Moi, j'ai vaincu le monde. » (Jean 16.33). En Jésus, et nulle part ailleurs.
Nous pourrons connaître la détresse dans le monde. Mais une chose est certaine et ne changera jamais. Le Sauveur qui est né à Noël est toujours vivant, il est toujours puissant, il agit encore dans notre monde. Voilà pourquoi le chant des anges retentit encore aujourd'hui:
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir !


Des centaines d'années avant la naissance de Christ, le prophète Esaïe a annoncé: « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule ; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix. » (Esaïe 9.6)


Jésus est le prince de la paix pour tous ceux qui croient en lui. En lui, nous pouvons toujours avoir la paix. C'est pour cela qu'il est venu. C'est pour cela qu'il y a eu un premier Noël.












Joyeux Noël!!


L'Eglise Luthérienne en Poitou 
vous souhaite de 
très bonnes fêtes de la Nativité!

lundi 24 décembre 2012

Veillée de Noël 2012

Chers frères et soeurs en Christ
chers amis

c'est la saison des fêtes. Les fêtes parce que nous fêtons au même moment la naissance de Jésus et le passage à la nouvelle année.
A cause de cette conjonction, il est fréquent qu'au moment de Noël, on soit en train de faire le point sur l'année qui s'achève. En général, il y a toujours un mélange de bon et de moins bon. C'est vrai dans nos vies personnelles, c'est aussi vrai quand nous pensons à l'état du monde. C'est l'arrière-plan de notre célébration de Noël, parce que le 25 décembre est tellement proche du 31.
Noël est un temps de joie, de rires, de cadeaux et de retrouvailles en famille. Mais tout cela n'efface pas la réalité à laquelle nous et le reste du monde devons faire face. Alors même que nous célébrons Noël, des gens meurent de faim ou dans des conflits, des gens vivent dans l'angoisse du lendemain à cause de la crise, des gens souffrent de la corruption et de l'incapacité de leurs gouvernements.

Pas beaucoup de différences avec le monde dans lequel Jésus est né. Le peuple était pauvre et opprimé. Les Romains occupaient durement le pays. Beacoup d'enfants n'arrivaient pas à leur premier anniversaire. Et puis il y avait le roi Hérode, un tyran malfaisant. Peut-être que Marie et Joseph se sont demandés pourquoi Dieu voulait absolument faire naître le Messie dans ces conditions, dans un pays où il y avait tant de pauvreté, d'oppression, de violence et de mort.
S'ils l'ont fait, ils ont dû cesser de se poser la question quand ils apprirent ce que l'ange avait dit aux bergers qui arrivaient chez eux:

« aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. »

Je voudrais ce soir approfondir le sens de trois mots tirés du message de l'ange: « vous » « né » et « sauveur »

Tout d'abord: « vous ». Voilà un Dieu qui dit qu'il vous donne, qu'il me donne quelque chose (ou, plutôt, quelqu'un). Et ce quelqu'un est pour vous autant que pour les bergers. Dieu vient sur la terre vivre parmi l'oppression, la pauvreté, la mort et la violence. Ca ne fait pas très divin n'est-ce pas de s'abaisser ainsi. Dieu est sensé être tellement « au dessus », saint, inaccessible...
Quand Dieu dit « vous » dans le message de l'ange, il nous montre que ce qui s'est passé à la naissance de Jésus a une dimension intime, personnelle, directe. Cet enfant né il y a 2000 ans il est
pour vous, bergers
pour vous, gens de Bethléem
pour toi, roi Hérode
pour toi, sages venus de l'orient
pour vous, Marie et Joseph
pour toi, monde
pour toi, venu ici ce soir, et pour moi.

En Jésus, Dieu veut nous toucher et nous dire « je connais ta vie, ce dont elle est faite, ce qui te rend heureux, et tes combats aussi. Je ne vais pas rester posté sur mon nuage à observer. Je t'envoie quelqu'un: il est pour toi ».

Quelque soit votre situation (habitué de ses lieux ou visiteur de Noël, croyant ou cherchant), Dieu vous dit: il t'est né un Sauveur, qui est Christ le Seigneur.

Passons à présent au mot « né ». Jésus est né. Dieu est né. Dieu s'est fait homme, a passé neuf mois dans le ventre d'une femme, a connu l'accouchement comme n'importe lequel d'entre nous. Le Fils de Dieu fait homme: sous la forme d'un nouveau-né frêle et fripé, couvert de placenta...
Je pense que si Dieu avait confié son idée d'envoyer un Sauveur dans le monde aux scénaristes d' Hollywood, nous aurions sans doute eu droit à une super production avec beaucoup d'effets spéciaux.
Mais là...né dans un coin reculé, pas de place dans l'étable, couché dans une mangeoire, de simples bergers comme témoins.
Mais cette scène nous montre jusqu'où Dieu est prêt à descendre. Pas seulement en naissant dans une étable, mais aussi en mourant sur une croix.
Dieu s'abaisse à grandir, à être éduqué... Jésus joue avec ses amis à Nazareth, aide Joseph à l'atelier. Dieu n'a pas besoin de ça. C'est pour vous qu'il est né, pas pour lui.

Dieu qui n'a ni début ni fin connaît un commencement, connaît une naissance
Dieu qui sait toute chose apprend
Dieu qui est éternel devient humain et se soumet à la mort.

Le troisième et dernier mot est « sauveur »
J'ai connu une petit fille qui parlait des maître nageurs sauveurs.Certes, c'est sauveteurs, mais l'idée reste la même: ce sont les gens qui plongent pour vous sortir de l'eau où vous vous noyez.
Jésus est né pour être votre sauveur. Il vous sauve de la culpabilité qui peut vous écraser, ils vous sauve de ce besoin oppressant de toujours faire bien et mieux, il vous sauve d'une vie vide et sans but, il vous sauve de tous les mensonges que l'on veut nous faire croire.
Les maîtres nageurs sauveteurs pratiquaient le bouche à bouche, la tecnhique qui consiste à insuffler de l'air venant de nos poumons à quelqu'un d'autre. Jésus fait un peu la même chose: il nous donne son souffle, il nous donne sa vie, la vie telle qu'elle doit vraiment être vécue.
il vous est né un sauveur, qui vous dit « tes péchés te sont pardonnés »
il vous est né un sauveur, qui vous dit « sois guéri »
il vous est né un sauveur, qui dit aux tempêtes auxquelles vous devez faire face « taisez-vous »
il vous est né un sauveur qui accepte d'aller à la croix pour vous
il vous est né un sauveur, qui a vaincu le plus grand ennemi: la mort

Quand nous voyons le chaos et le tumulte de notre monde, nous pouvons nous demander pourquoi Dieu accepterait de venir jusqu'à nous. La réponse est simple: par amour.

Jésus, c'est Dieu qui vient vers vous, qui veut vous retirer de tout ce que votre vie peut porter de vain ou de désespérant. Qu'allez vous faire de ce message qui vient de Dieu lui-même?:

« aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. »










dimanche 16 décembre 2012

LUC 2.25-35



"With the Spirit and Fire" ©Jan Richardson 
25Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit saint était sur lui. 26Il avait été divinement averti, par l'Esprit saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. 27Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient l'enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d'après la loi, 28il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit :
29Maintenant, Maître, tu laisses ton esclave
s'en aller en paix selon ta parole.
30Car mes yeux ont vu ton salut,
31celui que tu as préparé devant tous les peuples,
32lumière pour la révélation aux nations
et gloire de ton peuple, Israël.
33Son père et sa mère s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. 34Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction 35— et, toi-même, une épée te transpercera — de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Vous connaissez peut-être les chamallows, cette espèce de bonbons mous en guimauve aux couleurs acidulées. Vous n'avez en revanche peut-être pas entendu parler du « test du chamallow ».
Il s'agit d'une expérience tout à fait sérieuse qui a été réalisée en 1972 par Walter Mischel, un psychologiste de l'Université de Stanford. Il s'agissait de placer des enfants de 4 à 6 ans dans une pièce où on allait les laisser seuls. En face d'eux: un marshmallow (ou leur friandise préférée). On leur expliquait qu'ils pouvaient le manger tout de suite, mais que s'ils pouvaient attendre 15 minutes, ils en auraient un second...
Certains enfants pouvaient attendre, d'autres mangeaient le marshmallow dès que les chercheurs avaient le dos tourné. Ce qui est intéressant, c'est que des études de suivi ont montré que le tiers des enfants qui avaient pu attendre avaient à l'adolescence de meilleurs résultats scolaires mais aussi (et c'est plus important!) qu'ils étaient en général bien dans leur peau, plus que la moyenne des enfants du même âge..

Au même age, comment auriez-vous fait face à ce test?? Vous aurez compris qu'il est basé sur l'idée de « gratification différée »: la capacité à renoncer à une récompense immédiate pour obtenir une récompense ultérieure, généralement plus grande.
Est-ce qu'il vous est facile de patienter, de temporiser, ou est-ce qu'il vous faut le chamallow tout de suite, là et maintenant?
Dans tout cela émerge l'idée d' attente. Elle est très présente à Noël. L'Avent n'est jamais qu'un temps d'attente. Les gens attendent leurs cadeaux ou attendent de voir la joie que procureront les cadeaux qu'ils auront fait. On peut aussi attendre les congés qu'on va prendre, ou les retrouvailles avec la famille et les amis.
Je vous le dis: on attend beaucoup à Noël. Et ce matin, je veux vous parler d'un personnage assez obscur de la saison de Noël: un vieil homme nommé Siméon dont Luc nous raconte l'histoire dans le deuxième chapitre de son évangile.
Luc nous dit que Siméon était un homme bon, qui avait foi en Dieu et essayait de marcher dans ses commandements. Siméon était très vieux; et il attendait. Il attendait quelque chose, ou plutôt il attendait quelqu'un: il attendait la venue du Messie que Dieu avait promis à Israël, il attendait le Sauveur qui devait venir, celui qui devait . Siméon était persuadé que Dieu lui avait dit qu'il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie. Alors, depuis des années, Siméon attendait...

Il fallait avoir de l'espérance pour attendre comme ça. Comme nous l'avons vu la semaine dernière, il n'y avait plus eu de révélation divine depuis 400 ans. Le pays était occupé depuis 150 ans. Ce n'était pas un contexte portant naturellement à l'optimisme. Mais Siméon attendait, parce que l'espérance qui était en lui était plus fort que le désespoir qu'il voyait autour de lui.

Jour après jour, mois après mois, année après année, Siméon attendait. Et je pense qu'il devait bien connaître les prophéties. Je pense que bien des fois il a dû se demander « est-ce que ce ne serait pas celui-là? Seigneur, peut-être que... ». Siméon attendait, il veillait et il priait aussi sans doute.
Siméon attendait Noël, sans savoir quand Noël allait arriver...

Les autres personnages centraux de cette histoire sont Marie, Joseph et l'enfant Jésus. Ils étaient venus au temple de Jérusalem pour que Marie puisse se plier à un rituel de purification après l'accouchement et pour que Jésus soit, en tant que premier-né, consacré au Seigneur. Et alors qu'ils entraient dans le temple pour accomplir tout cela, voilà un vieil homme qui s'approche et tend les bras vers l'enfant. Ce vieil homme, c'était Siméon.

En tant que père de trois enfants, je sais qu'il est courant que de parfaits étrangers se penchent sur votre adorable bébé dans sa poussette, qu'il lui fasse risette et « gouzi-gouza ». Je ne suis pas certain que ce genre de comportement était à la mode à l'époque...

Luc nous donne peu de détails sur la scène, mais j'imagine que Siméon a pris Jésus dans ses bras...il s'est peut-être mis à pleurer. Et puis, il s'est mis à louer Dieu en disant: « c'est bon maintenant, Seigneur. Je peux m'en aller. J'ai vu ce que je voulais voir. Cela valait la peine d'attendre ».
Ensuite, Siméon a prononcé des paroles prophétiques sur Jésus. Je pense que la phrase la plus forte dans ce cantique de Siméon est «  tu laisses ton esclave s'en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut »

Nous rendons nous bien compte de que Siméon dit ici? Normalement, quand on parle de salut en théologie chrétienne, on désigne un concept bien précis, uen oeuvre réalisée par Dieu. Mais ici Siméon dit qu'il voit le salut de Dieu parce qu'il voit le Sauveur.
Jésus est le seul qui puisse nous ramener à Dieu, Jésus est le seul par lequel nous pouvons devenir enfants de Dieu. Et ce salut, Siméon dit bien qu'il est pour tous: pour Israël mais aussi pour les païens, car Jésus est la « lumière pour la révélation aux nations ».
Le salut que l'on trouve en Jésus est donc ouvert à tous. Jésus nous dit et nous montre que l'amour de Dieu ne connaît pas de frontières, pas de barrières, pas de limites.
Mais il y a aussi un aspect grave dans les paroles de Siméon, un aspect qui contredit toutes nos versions d'un Noël un peu trop chaud et confortable, qui oublie ou déforme le sens réel de la venue de Jésus.

Siméon dit que Jésus sera «  pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction ». L'enfant que Siméon tenait dans ses bras dira quelques années plus tard:
« Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » (Mt 10.34). Qu'est-ce que Siméon et Jésus voulaient dire par là?
C'est que des conflits et des désaccors surgiront entre ceux qui choisissent de suivre Jésus et les autres. De ce point de vue là, le message de Jésus est cause de divisions, même s'il apporte bien la paix à ceux qui le reçoivent.

Siméon dit bien que Jésus est la lumière, mais Jean, au début de son évangile, affirme que « Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle,pourtant le monde ne l'a pas reconnue.Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont pas accueillie. »
Vous voyez, frères et soeurs, il ne suffit pas de dire qu'à Noël Jésus est venu. Il faut aussi se poser la question « est-ce que moi je l'ai accueilli ? Est-ce que je laisse la lumière illuminer mon existence ou est-ce que je cherche à la garder dans les ténèbres? Est-ce que, quand je me dis chrétien, je fais référence au fait que mon nom est quelque part sur des registres de baptême poussiéreux ou est-ce que je suis bien un disciple de Jésus, marchant selon ses commandements? Est-ce que je crois que Jésus est ma seule espérance et mon seul Sauveur? »

Jésus vient vers chacun de nous encore aujourd'hui. Que ferons-nous de lui?
De quel côté allons-nous nous placer? Il n'y a pas moyen dans cette affaire d'être entre deux chaises. Face à Jésus et à son message, il faut prendre position.

Au bout de sa longue attente, Siméon a vu ce qu'il espérait. Nous aussi, nous attendons souvent des choses dans nos vies, parfois pendant longtemps, et l'attente peut être longue. Mais je voudrais vous dire ce matin de vous attendre à Dieu. Attendez-vous à lui pour prendre soin de vous, pour vous guider dans sa lumière, pour vous garder dans son amour. Attendez-vous à lui pour vous donner ce dont vous avez besoin. Quelque soit la durée de votre attente, vous ne serez pas confus, parce qu'en Jésus, Dieu est déjà avec vous, tous les jours et jusqu'à la fin du monde.

Amen.

dimanche 9 décembre 2012

LUC 1.68-79



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

La semaine dernière, nous avons commencé une série spéciale de prédications de l'Avent. Nous avons médité sur le Magnificat, le chant d'adoration que Marie a composé quand elle a réalisé la portée du plan de Dieu pour elle: être la mère du Sauveur du monde.
Aujourd'hui, je voudrais que nous méditions sur le cantique de Zacharie, qui est un personnage un peu oublié du Nouveau Testament

Avant cela, pour bien établir le contexte, je vous propose de repartir en arrière. L'Ancien Testament se termine avec le livre de Malachie, dont les derniers mots sont: « Je vous enverrai le prophète Elie avant que n'arrive le jour de l'Eternel, ce jour grand et redoutable. *Il ramènera le coeur des pères vers leurs enfants et le coeur des enfants vers leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays de destruction. » (Malachie 4.23-24).
Et c'est ainsi que s'achève l'Ancien Testament. Sur une annonce vague, difficilement compréhensible et dérangeante. Ca n'est pas vraiment comme ça que vous voulez terminer un livre, à moins d'avoir déjà prévu une suite.
Cet Elie dont il est question était sans doute le plus grand prophète de l'AT. Il avait sans relâche été le messager de Dieu face au peuple, n'hésitant jamais à dénoncer le mal. Mais quand Malachie a écrit les lignes que je viens de vous lire, Elie était mort depuis des siècles déjà. A l'époque de Jésus, beaucoup croyaient qu'Elie ressuciterait un jour...En tout cas, en lisant ces lignes, nous restons dans le suspense.

Toujours est-il qu'après Malachie, il n'y eut plus de prophètes et de révélation de la part de Dieu pendant près de 400 ans. 4 siècles séparent la fin de l'Ancien Testament du début du Nouveau. C'est long, quatre siècles. Pensez à la France de 1612 et à celle de 2012. 4 siècles de silence de la part de Dieu.
Beaucoup de gens n'aiment pas le silence (même si c'est moins rare chez les parents de jeunes enfants...). Et je crois que pour beaucoup de croyants les silences de Dieu sont encore plus dérangeants. Avez-vous déjà prié pour quelque chose, avec l'impression que Dieu gardait les lèvres closes devant vous?
Mais là, nous parlons d'un silence de plusieurs générations! Et cela a été une vrai crise pour beaucoup d'Israélites, d'autant plus que la nation juive a connu durant ces siècles plusieurs périodes très difficiles? Pourquoi Dieu ne parlait-il plus? Les avait-il abandonnés? Bien sûr, le peuple avait toujours les écrits des prophètes, la sainte loi de Moïse, les prières des Psaumes mais nombre d'entre eux auraient voulu avoir de nouvelles paroles du Seigneur.

En fait, Dieu était silencieux, mais il n'était pas inactif. Dans son silence, Dieu continuait à mener son plan pour le salut des hommes. Paul nous dit dans sa lettre aux Galates: « lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,pour racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut d'enfants adoptifs. » (Galates 4.4-5)
Vous voyez, Dieu a continué à agir jusqu'à ce que le moment soit vraiment venu, jusqu'à ce que tout soit prêt, et à ce moment-là il a envoyé son Fils parmi nous. Comment Dieu a t'il agi dans le silence?

En 336 av JC, un jeune homme monta sur le trône du royaume de Macédoine, au nord de la Grèce. Son nom était Alexandre, bientôt surnommé le Grand car il allait devenir un des plus grand conquérants de l'histoire du monde. Alexandre établit un empire qui s'étendait de la Grèce jusqu'aux portes de l'Inde. L'empire d'Alexandre s'est rapidement divisé après sa mort, mais il a permis à la langue grecque de devenir la langue internationale des échanges, du commerce et de la culture. C'est pour cela que l'on traduisit l'Ancien Testament en grec, ce qui permit aux païens de découvrir les fondements du judaïsme
Des siècles après, c'est l'empire romain qui étendit son pouvoir sur le bassin méditerranéen, établissant la stabilité avec la Pax Romana et construisant un réseau de routes qui facilitait échanges et voyages.

Pourquoi vous parler de tout cela? Parce que, quand on sait que Dieu dirige l'histoire des nations, on se rend compte que dans son silence, il préparait la scène pour la venue de son Fils. A l'époque de Christ, il y avait un ensemble politique uni en Méditerranée, avec des voyages simplifiés d'un bout à l'autre de l'Empire et une langue commune. Voilà pourquoi notre Nouveau Testament a été écrit en grec et a pu être lu partout et voilà pourquoi le message de Jésus a pu se répandre aussi vite, jusqu'à Rome et même au-delà.

Dieu peut nous paraître silencieux parfois: ce n'est pas pour cela qu'il ne travaille pas en profondeur.

Tout cela nous mène à Zacharie. Il était prêtre au temple de Jérusalem. Il était déjà assez âgé, comme sa femme Elisabeth, avec laquelle il n'avait jamais pu avoir d'enfant. Or, Luc nous raconte qu'un jour, alors que Zacharie était en train de servir à l'intérieur du temple, loin de tout regard, un ange lui apparut et lui annonça qu'Elisabeth allait bientôt être enceinte, qu'ils allaient bientôt avoir un fils dont le nom serait Jean.
« Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance,car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni boisson alcoolisée et il sera rempli de l'Esprit saint dès le ventre de sa mère.
Il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Elie pour ramener le coeur des pères vers leurs enfants et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé.»
L'ange emploie un langage qui rappelle celui de Malachie. La description qu'il fait du fils de Jean rappelle beaucoup le ministère d'Elie, Elie dont beacoup croyaient qu'il précéderait le Messie.
Je pense que Zacharie devait mettre toutes ces pièces ensemble en écoutant l'ange et en faisant le lien avec la Bible. Mais néanmoins, la question qui le taraudait le plus portait sur l'impossibilité de la nouvelle qu'on lui annonçait:
«A quoi reconnaîtrai-je cela? En effet, je suis vieux et ma femme est d'un âge avancé.»
Vous voyez, Zacharie savait très bien qu'Abraham, le père des croyants, avait eu un enfant avec sa femme Sarah après des décennies d'infertilité. Mais entre le fait de savoir que Dieu fait des miracles et croire qu'il peut en faire pour nous, il y a un abîme que Zacharie n'arrivait pas à franchir.
Alors l'ange répondit:
«Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler et pour t'annoncer cette bonne nouvelle. 20 Voici, tu seras muet et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela arrivera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles qui s'accompliront au moment voulu.»

Que comprendre ici? Contrairement aux apparances, je ne pense pas qu'il faille voir dans le silence infligé à Zacharie une punition. Là encore, je crois que Dieu agissait dans le silence, et qu'il préparait Zacharie à tout ce qui allait arrriver; il le préparait pour Noël.
Luc nous raconte qu'Elisabeth et Zacharie se retirèrent dans une demeure située à l'écart, dans les montagnes près de Jérusalem. Je pense que Zacharie, privé de la parole, a eu tout le temps pour relire La Parole, celle de Dieu. Je pense qu'il a eu le temps de prier pour comprendre le sens de ce que l'ange lui avait dit? Pourquoi ce nom de « Jean » qui allait causer de l'étonnement chez ses amis? De l'étonnement, parce que manifestement il n'était pas tradtionnel de le donner dans la famille de Zacharie.
Mais Jean, ça veut dire « Dieu accorde » ou « Dieu fait grâce ».
Dieu va accorder une grâce...et puis l'ange a dit « afin de préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé »
Le Seigneur...et si l'ange parlait de l'Elu? Du Sauveur? Du Messie?
Je pense que Dieu a fait à Zacharie la grâce de comprendre que ce qui lui arrivait dépassait de loin l'histoire d'un vieux couple stérile qui enfin allait avoir un enfant.

Voilà pourquoi, quand son fils est né, Zacharie a entonné ce cantique:

«Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'il a visité et racheté son peuple. Il nous a donné un puissant Sauveur dans la famille de son serviteur David. C'est ce qu'il avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens: un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la domination de tous ceux qui nous détestent! Ainsi, il manifeste sa bonté envers nos ancêtres et se souvient de sa sainte alliance, conformément au serment qu'il avait fait à Abraham, notre ancêtre: il avait juré qu'après nous avoir délivrés de nos ennemis il nous accorderait de le servir sans crainte, en marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras sous le regard du Seigneur pour préparer ses chemins
et pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, à cause de la profonde bonté de notre Dieu. Grâce à elle, le soleil levant nous a visités d'en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas sur le chemin de la paix.»

Vous voyez, le nouveau papa chantait, mais ce n'était pas une berceuse. En fait, Zacharie parle de deux enfants ici: tout d'abord celui qui se trouvait dans le ventre de sa jeune cousine Marie et après, au v.76 de son propre fils et du rôle qu'il allait tenir pour préparer les chemins du Seigneur.


Après 400 ans de silence Zacharie, rempli de l'Esprit, lance un retentissant réveil: « attention, prenez garde!! Dieu est à l'oeuvre, il va agir pour accomplire ses promesses!! »
En fait, ce que je trouve magnifique dans ce cantique de Zacharie, c'est la façon tellement multiple dont il décrit ce que Jésus a accompli pour nous. Retenons ces images:
  • nous sommes rachetés de l'esclavage (v.68)
  • nous sommes délivrés du danger et de nois ennemis (v.74)
  • nous sommes pardonnés (v.77)
  • nous sommes sauvés (vv.69, 71 ,77) un mot que l'on pourrait aussi traduire par « guéris », « rétablis », « restaurés »
  • un nouveau jour se lève sur nous (vv.78-79)

Vous voyez, s'il est exact de parler de pardon des péchés, ce seul thème ne suffit pas à résumer ce que Dieu a fait pour nous par Jésus-Christ. Il y a une multiplicité biblique que nous pouvons accueillir, parce que nous avons besoin de recevoir tout ce que la Bible a à nous dire.

Et c'est sur le dernier point du cantique de Zacharie que je voudrais conclure.
Il dit « le soleil levant nous a visités d'en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres »
Il y a souvent beaucoup de lumières à Noël: dans nos maisons, les magasins et même les temples...Mais ne vous y trompez pas: la seule vraie lumière de Noël, c'est Jésus-Christ qui est venu pour vouis tirer de vos ténèbres.
Peut-être que vous avez en ce moment le sentiment que Dieu est silencieux: prenez courage! Il est peut-être justement en train de préparer de grandes et belles choses dans votre vie. Laissez vous être éclairés et réchauffés par la grande lumière de Christ et comme Zacharie, entonnez avec lui un chant de foi. Amen!