dimanche 29 janvier 2012

MARC 1.21-28

 21 Ils se rendirent à Capernaüm. Dès le jour du sabbat, Jésus entra dans la synagogue et se mit à enseigner.
22 On était frappé par son enseignement, car il enseignait avec autorité, et non pas comme les spécialistes de la loi.
23 Il y avait dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur. Il s'écria:
24 «[Ah!] Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es: le Saint de Dieu.»
25 Jésus le menaça en disant: «Tais-toi et sors de cet homme.»
26 L'esprit impur sortit de cet homme en le secouant violemment et en poussant un grand cri. 27 Tous furent si effrayés qu'ils se demandaient les uns aux autres: «Qu'est-ce que ceci? Quel est ce nouvel enseignement? Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent!»
28 Et sa réputation gagna aussitôt toute la région de la Galilée.

 


Chers frères et soeurs en Christ;
chers amis

Je vais vous demander de m'excuser car je vais faire quelque chose qui va peut-être choquer certains d'entre vous. J'espère que vous ne serez pas trop secoués, et que vous n'écrirez pas tout de suite au Président de notre synode pour lui signaler que la paroisse recherche un pasteur.
Je vais devoir utiliser dans ce sermon un gros mot. Autorité.

Notre texte est la suite directe de celui que nous avons médité la semaine dernière (encore un fois, pas de fioritures chez Marc, mais un style direct, où l'on ne perd pas de temps).
Jésus a appelé des disciples, qui se sont mis à sa suite. Et les voilà qui arrivent dans la ville de Capernaüm où Jésus se rend dans la synagogue pour continuer à enseigner aux foules comme il a commencé à le faire.
On représente souvent Jésus prêchant en plein air, mais il l'a aussi beaucoup fait dans les synagogues, ces lieux de cultes juifs. Les synagogues étaient apparues durant l'exil à Babylone, après la destruction du temple de Salomon. Une synagogues pouvait être ouverte en tout lieu où il y avait aux moins dix juifs de plus de douze ans. La synagogue n'était pas un lieu où l'on pouvait faire des sacrifices (ce n'était possible qu'au Temple) mais un lieu destiné à la lecture des Ecritures, à la prière et à l'adoration.
Chaque synagogue était dirigée par un conseil d'anciens, présidé par un «chef » (Marc 5.22). Ce qu'il, faut comprendre c'est que ce chef et les autres anciens n'étaient pas toujours  particulièrement aptes à apporter un enseignement. C'est pourquoi ils étaient souvent heureux d'ouvrir leurs portes à des rabbins de passage pour qu'ils lisent les Ecritures et enseignent l'assemblée. C'est ce qui explique la liberté dont jouissait Jésus pour enseigner dans les synagogues, chose que Paul fit également au cours de son ministère (Actes 13.14-16; 17.1-4).


Jésus fait donc ce qu'on attend de lui: il enseigne. Mais cet enseignement ne va pas du tout avoir l'effet que l'on attendait de lui.
Les gens en sont « frappés » (S21), « étonnés » (PDV), « bouleversés » (Parole Vivante)  « ébahis » (NBS). Littéralement, les gens sont comme frappés par l'éclair. Et la raison de ce choc, c'est ce qui est au coeur de ce passage: l'autorité de Jésus, l'autorité de Christ et ce qu'elle signifie pour nous et pour le monde.
La semaine dernière, je vous avais dit que Jésus n'avait pas du tout agi comme les rabbins de son temps en choisissant ses disciples. Et bien Marc nous montre aujourd'hui une autre différence, bien plus fondamentale:
On était frappé par son enseignement, car il enseignait avec autorité, et non pas comme les spécialistes de la loi.
Quand il est question d'autorité ici, il ne s'agit pas de dire que Jésus avait une éloquence qui dépassait de loin celle des rabbins! Non, la différence tient ailleurs.
Il faut comprendre qu' à l'époque, les enseignants juifs (spécialistes de la Loi) avaient l'habitude de constamment citer des rabbins réputés pour donner plus de poids à leurs paroles. Plus on pouvait en citer et mieux c'était, mais le rapport direct avec la Parole de Dieu était presque aboli. D'autre part, les rabbins et les scribes passaient leur temps à chicaner sans fin sur les commandements de la Loi. Ils prenaient les commandements déjà très lourds de la Torah et y rajoutaient encore des règles à appliquer dans presque chaque situation de la vie. Tout cet enseignement était pesant, sans vie, déconnecté des besoins de ceux qui l'écoutaient et fondé sur des préceptes humains plus que sur ce que Dieu affirmait.
Quelle différence avec Jésus, à la fois dans ce qu'il enseigne et dans la façon dont il l'enseigne.  Dans ce qu'il enseigne? il ne s'agissait pas de discourir sans fin sur un code de conduite religieux mais de proclamer que le Royaume de Dieu était là, que le pêché pouvait être effacé et  la relation avec le Père rétablie. Le sujet de l'enseignement de Jésus ce n'était pas « ce que vous devez faire » mais « voilà ce que Dieu fait pour vous ».
La différence tient  aussi à la façon dont Jésus enseigne. Il y avait souvent de l'hypocrisie chez les scribes qui insistaient beaucoup sur les commandements en se gardant bien de les respecter eux-mêmes. Cette distance est abolie chez Jésus.  Sa prédication est vivante, parce qu'il est  le prince de la vie. Jésus annonce l'amour de Dieu et il aime les humains, jusqu'au bout, jusqu'à la croix. Jésus proclame un Dieu libérateur et il apporte la libération. Jésus est la Parole de Dieu parce qu'il est à la fois le message et le messager de Dieu. La Parole de Dieu enseignait la Parole de Dieu et c'est là que se trouvait la vraie autorité.

Mais le message n'est pas reçu qu'avec étonnement et joie.
« Il y avait dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur. Il s'écria:«[Ah!] Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es: le Saint de Dieu. »
Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre?. A cette question: une seule réponse: Oui. Oui Jésus est venu détruire l'emprise du mal, même (et surtout) s'il s'est fait une petite place bien confortable dans un lieu religieux.
Ce dialogue entre Jésus et le démon nous intrigue n'est-ce pas? Qui croit encore aux démons de nos jours? Et bien pourtant, je dois dire que je crois les possessions démoniaques  possibles. J'y crois parce que la Bible les décrit, j'y crois parce que des témoins chrétiens dignes de confiance y ont été confrontés. Je crois aussi fermement que seule une foi primitive ou déviante (telle qu'on peut la trouver en Afrique ou chez certains évangéliques) peut être fascinée par les histoires de diables et d'exorcismes...
Mais ici, de toute façon, Marc parle d'un esprit impur. Impur parce qu'il va s'opposer à celui qui incarne la pureté. Ce que le texte nous décrit ici c'est une confrontation inévitable (style Règlement de comptes à OK Corall).
Quand l'esprit impur dit à Jésus: « Es-tu venu pour nous perdre? », il sait très bien que la réponse est clairement oui, que Jésus a engagé le combat et qu'il va le gagner.
Jésus d'ailleurs agit de façon précise, rapide et radicale. Il musèle le démon et le chasse. Tais-toi et sors d'ici! Et l'esprit fuit, laissant place nette et cédant devant son vainqueur.

Je vous ai parlé tout à l'heure de cette foi chrétienne totalement déséquilibrée qui voit des démons partout. Jésus est effectivement venu pour détruire toute influence du système démoniaque, mais il faut bien comprendre que celui-ci ne concerne pas seulement des manifestations surnaturelles. Est « démoniaque » tout ce qui s'oppose à la volonté de Dieu,que ce soit un mode de vie, un système de pensée, une institution. Est « démoniaque » tout ce qui nous empêche d'aimer Dieu et les autres. Encore une fois, il y a un combat, et il faut choisir son camp.

Les gens dans la synagogue sont encore plus saisis:  «Qu'est-ce que ceci? Quel est ce nouvel enseignement? Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent!»

Marc décrit beaucoup dans ce texte les réactions au message de Jésus (celles des gens de Capernaüm ou celle de l'esprit impur).
Et nous quelle est notre réaction? Dieu se révèle en Jésus. Mais il se révèle toujours à quelqu'un (qui, doit se positionner par rapport à cette révélation.
Dieu parle, mais écoutons-nous?
Est-ce que les paroles de Jésus nous étonnent, nous bouleversent encore aujourd'hui? Il est là l'enjeu. Est-ce que la Parole de Dieu nous surprend, nous dérange? Demandons à l'Esprit Saint de faire que le message de Jésus ait toujours pour nous le souffle de la fraîcheur et de la nouveauté, demandons lui d'établir la douce et fructueuse autorité de Jésus sur nos vies et sur celle de notre communauté.

Amen.

mardi 24 janvier 2012

Le 24 janvier, étude biblique à Melle à 20h15 (livre des Actes)

Rens: 05.49.32.83.47

lundi 16 janvier 2012

Jean 1.43-51.

 Prédication apportée le dimanche 15 janvier par le pasteur Marc Amilhat

 
Le lendemain, Jésus décida de se rendre en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit : « suis-moi. » Philippe était de Bethsaïda, la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontra Nathanaël et lui dit : « Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé : Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Nathanaël lui dit : « Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Philippe lui répondit : « Viens et voit. » Jésus vit Nathanaël s’approcher de lui et dit de lui : « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas de ruse. » « D’où me connais-tu ? » lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël répondit : « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Jésus lui répondit : « Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. » Il ajouta : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme."

L’épiphanie est le temps où la gloire de Dieu se découvre à nous en Christ comme Messie et Fils de Dieu. Cette saison de l’année chrétienne met sous nos yeux dans nos différentes lectures bibliques des textes qui prouvent cette manifestation divine comme par exemple le fils de Joseph et de Marie discutant à l’âge de 12 ans avec les maîtres du temple de Jérusalem, la guérison du lépreux et celle du serviteur du centurion, la tempête apaisée, la transformation de l’eau en vin au mariage de Cana, et enfin la transfiguration de notre Seigneur.

Par contraste, des choses à première vue moins spectaculaires sont aussi arrivées durant les premiers jours du ministère de Jésus. C’est un de ces événements peu spectaculaires, juste avant le commencement des miracles qui nous intéresse aujourd’hui. C’est le recrutement des 12 hommes qui accompagneront Jésus durant les 3 années de son ministère public. Luther écrit : « Il n’a pas commencé son règne de manière fracassante comme un empereur puissant … il était simplement affable et cordial dans ses relations avec les autres. » Effectivement Christ établit son règne sur la terre par ce simple appel : « SUIS-MOI !. »

Ainsi que nous l’apprend notre texte, Jésus vient en Galilée pour continuer le recrutement de ses disciples. Deux ont été déjà choisis, André et Pierre. Il rencontre Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » Voyez-vous, chers amis, ces appels très simples nous apprennent quelque chose d’essentiel sur le royaume de Dieu et sur son Christ. Dieu nous cherche ; ce n’est pas nous qui le cherchons. C’est Dieu qui établit la relation qui fonde son règne sur la terre et dans nos cœurs. Il peut le faire par l’intermédiaire d’une autre personne, comme dans le cas de Pierre appelé par André, ou dans celui de Nathanaël introduit auprès de Jésus par Philippe. Il peut le faire
directement, comme pour Philippe. Mais quelle que soit la méthode, c’est Christ qui vient à nous et qui nous dit : « Suis-moi »

Aussi longtemps que notre Seigneur ne nous a pas adressé son appel, le second acte de nos relations avec Dieu – je veux parler de notre réponse – ne peut intervenir. Comment de simples hommes auraient-ils pu réagir comme ils l’ont fait à cet appel s’ils n’avaient été rendus capables  de reconnaitre d’où il venait ?  Comment André aurait-il pu être si affirmatif dans son témoignage à Pierre : « Nous avons trouvé le Messie ! » et Philippe dans ce qu’il rapporte à Nathanaël : « Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé : Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Comment Nathanaël aurait pu s’exclamer : « Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Comment vous et moi serions-nous devenus des disciples et aurions nous confessé qu’il est pour nous « le Christ, le Fils du Dieu vivant » ? Uniquement parce qu’il est venu à nous et qu’à chacun de nous il a dit : « Suis-moi ! »

Comment réagissons-nous quand cela arrive ? Trop souvent, notre réponse est à l’image de celle de Nathanaël à Philippe : «Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Il est fier de sa propre origine, il s’exclaffe à la pensée que le Messie pourrait venir de ce « trou ». Nous aussi nous réagissons négativement à la pensée que Celui que nous confessons comme « Dieu né de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu » puisse être né comme un simple homme et s’être humilié jusqu’à devenir un serviteur « abandonné des hommes et affligé » comme le dit le prophète et « cela jusqu’à la mort et même jusqu’à la mort de la croix. »

Nathanaël n’a rien compris car il est incapable d’accepter l’idée que Jésus est l’accomplissement de la prophétie de l’Ancien Testament, il parle comme n’importe quel homme de n’importe quel siècle dont la relation avec Dieu a été brisée par la chute dans le péché. C’est vrai qu’il est humainement impensable que cet homme pauvre, ce SDF ait pu être Celui qui nous donne toutes choses et qui nous fait riches au-delà de ce que nous pouvons imaginer ou désirer.

C’est l’essence même du péché que de nous faire rejeter Dieu pour la simple raison que lorsqu’il vient nous chercher afin que « nous lui appartenions pour vivre dans son royaume », il ne vient jamais comme nous l’attendions et comme nous imaginons que doit venir le Dieu-Sauveur. Et comme il est puéril de croire encore à la naissance virginale du Christ, à l’incarnation de Dieu, et aux souffrances et à la mort du Christ pour tous les péchés de tous les hommes. Que penser aussi de la résurrection de Jésus et de notre résurrection physique. « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? »
                   
Heureusement pour nous, Dieu ne se laisse pas si facilement chasser par l’incroyance des hommes. Sa réponse à notre incrédulité, c’est son inlassable invitation : « Viens et vois. » Philippe nous donne un bon exemple de la façon d’agir de Dieu : Il ne se laisse pas décourager par la réponse négative de Nathanaël ; il ne tente pas non plus d’argumenter pour le convaincre ; simplement il répète son invitation. Ainsi notre Père nous met en présence de l’évidence de son amour et nous invite à juger par nous-mêmes.

Dieu aime l’homme ; il l’aime malgré son péché et sa révolte incessante contre son Créateur ; il envoie son propre Fils dans le monde dangereux des hommes ; il l’envoie à la mort afin que le péché des hommes puisse être effacé, afin que puuissent être pardonnés les péchés les plus révoltants et les plus scandaleux, les années d’incroyances et de rejet de l’amour de Dieu, toutes ces fautes qui nous pèsent si lour sur la conscience. « Viens et vois », nous dit Dieu, de quelle manière je n’ai pas épargné mon propre fils afin que vous puissiez vivre de la vraie vie. « Viens et vois » comment je l’ai ressuscité de la mort pour démontrer que son supplice avait bien satisfait toutes les exigences de ma justice. « Viens et vois » comment en croyant en lui et en le recevant comme ton Sauveur, tu peux être sauvé, délivré, guéri du péché et de la mort, et partager sa glorieuse résurrection.

Mes amis, cet appel est le fondement de l’appel que Dieu nous adresse à lui appartenir. Vous avez remarqué qu’il n’y a pas de reproches dans ce que Jésus dit à Nathanaël, aucune allusion aux remarques méprisantes faites sur les origines du Messie. Aucune critique des hésitations de Nathanaël et son refus de croire. Jésus est tout amour et tout encouragement. « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas de ruse ». Un véritable Israélite, l’un de ceux qui sont restés fidèles à la foi du père Abraham, à la promesse d’un Sauveur. C’est parce qu’il est un croyant de cette sorte qu’en dépit de ses premières hésitations Nathanaël peut reconnaître et croire : « Maître tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ! »

Tous ceux qui répondent dans la foi à l’invitation du Christ à le suivre, font écho aux paroles d’adoration de Nathanaël. Ce n’est en effet qu’avec le regard de la foi que nous pouvons discerner la glorieuse vision promise par notre Seigneur Jésus-Christ : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

C’est par une vision semblable que Jacob a reçu la consolation et la force de regarder en face un avenir incertain dans une terre inconnue. C’est aussi parce que nous avons les yeux grands ouverts sur les cieux que nous est donnée la force dont nous avons besoin pou accomplir la volonté de Dieu dans notre vie et pour accomplir toutes les tâches qu’il nous a confiées, même si elles sont parfois difficiles.

Comment cela se fait-il ? Voici la simple réponse que donne Martin Luther : « Quand vous êtes baptisés, quand vous partagez la communion, quand vous recevez l’absolution ou quand vous écoutez un sermon, le ciel s’ouvre et vous entendez la voix du Père céleste ; toutes ces œuvres descendent sur nous des cieux ouverts au dessus de nous ; et l’amour de Christ plane au dessus de nos têtes, de manière invisible. Et même lorsque les nuages sont lourds et épais et qu’ils nous ampêchent de voir le ciel, qu’importe ? Nous entendons quand même Dieu nous parler ; nous crions et nous l’appelons, et il nous répond. »

Voulons-nous accepter son invitation et toutes ses promesses ? Aujourd’hui encore, Il nous adresse son appel a être ses disciples : « Suis-moi ! ». Amen.
     

dimanche 8 janvier 2012

MATTHIEU 2.1-12

2 Jésus naquit à Bethléhem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem
2 et dirent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.»
3 Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. 4 Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître.
5 Ils lui dirent: «A Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète:
6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d'Israël, mon peuple.»
7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléhem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille moi aussi l'adorer.» 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. 10 Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
12 Puis, avertis dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


 
Chers frères et soeurs,
chers amis


C'est aujourd'hui le dimanche de l'Epiphanie. Pour faire simple, l'Epiphanie, c'est quand nous lisons dans la Bible l'histoire de la visite des mages à l'enfant Jésus. Elle est bien connue cette histoire, surtout parce qu'elle est confondue, le plus souvent, avec celle de Noël et de la crèche. Et puis, aussi, l'Epiphanie, c'est quand on mange de la galette des rois!!
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais de plus en plus, dans les entreprises ou les associations, on fait la cérémonie des voeux en même temps que la galette. Et bien, je vous propose dans notre méditation de ce matin de faire un peu la même chose, puisque ce sera la première prédication de 2012.
Ce matin, en suivant les mages dans leur voyage, je vous propose de découvrir les leçons de l'Epiphanie pour l'année 2012...et bien après

Le problème de ce type de texte biblique est qu'il peut nous sembler trop familier pour que nous y prêtions vraiment garde. C'est encore plus vrai quand certains des personnages, comme les mages, font partie d'une sorte de folklore d'ailleurs bien sympathique. Pourtant, il a chez ces hommes bien plus que des santons et une excuse pour manger de la galette.

1.
Qui étaient-ils ces mages? C'est quoi un mage? Ce qu'il faut comprendre, ce que « mage » ne désignait pas à l'origine une fonction, mais que c'était le nom d'un peuple. Les Mages était une tribu du peuple Mède qui était soumis à l'empire Perse (Iran actuel). Après une lourde défaite militaire, les Mages s'étaient repliés sur un rôle de prêtres. En Israël, il y avait une tribu spécialement consacrée au service de Dieu: les Lévites. Les Mages étaient la même chose chez les Perses. Pour offrir un sacrifice aux divinités perses, il fallait obligatoirement passer par un Mage. Mais bien sûr, les Mages étaient les prêtres des dieux païens du royaume perse. Ils n'adoraient pas le vrai Dieu. De plus, ils s'étaient spécialisés dans l'astrologie, l'art (soi disant) de lire l'avenir dans les astres.
La Bible indique clairement que Dieu interdit clairement ces pratiques. Par exemple, en Deutéronome 18.10: « Qu'on ne trouve chez toi (...)personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de sorcier, de magicien, personne qui consulte les esprits ou les spirites, personne qui interroge les morts. En effet, celui qui fait cela fait horreur à l'Eternel »
Pourquoi une interdiction aussi stricte? Parce que la pratique de l'astrologie, même si elle peut paraître innocente, est déjà une porte d'entrée dans l'occultisme, qui est un vrai danger.
Surtout, ce désir inquiet de  sonder notre avenir dans les astres relève de la superstition, et la superstition est contraire à la foi. La foi est confiance, confiance en un Dieu souverain et bon, qui nous aime et qui promis de prendre soin de nous.
Certains disent: « mon avenir est dans les étoiles ». Le chrétien dit, comme David dans le psaume 31: « Mais moi, je me confie en toi, Eternel! Je dis: «Tu es mon Dieu!» 16 Mes destinées sont dans ta main ». Nos destinées sont dans la main de notre Dieu, pas dans notre horoscope! Nous pouvons donc avancer dans l'année nouvelle dans la paix et l'assurance que Dieu ne nous délaissera pas et qu'il va être avec nous tous les jours, selon la promesse de Christ.

Et cela nous renvoie aux mages. Ils adoraient de faux dieux, ils pratiquaient des choses interdites par le Seigneur, et pourtant, Dieu les a appelés à lui, il les a dirigés vers lui. Il s'est même servi de ce qu'ils faisaient de mal (scruter les étoiles) pour les attirer à lui et se révéler. On pourrait dire qu'il s'est servi de leur langage pour les sortir d'eux-mêmes.
Frères et soeurs, ne commençons pas l'année sans nous rappeler que nous avons un Dieu d'amour, un Dieu de grâce. Un Dieu qui veut nous faire passer des ténèbres à la lumière. Un Dieu qui ne rejette pas les pécheurs, mais qui veut que tous parviennent au salut. Que cela nous encourage dans le témoignage auprès de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur, que cela rappelle à notre communauté que Dieu lui a confiée la mission de faire connaître son message de salut à tous ceux qui ne le connaissent pas. L'ordre de mission est là: ne laissons rien nous en éloigner!

2.
Le deuxième leçon de l'épiphanie pour 2012 à la place de la Bible dans nos vies
On dit que l'étoile a mené les mages au lieu de naissace de Jésus. Ca n'est pas tout à fait exact. Il semble que l'astre ait disparu, et que les mages se soient retrouvés dans la confusion: où aller maintenant? Vers qui se tourner?
Alors, les mages ont fait quelque chose de tout à fait logique: puisqu'ils cherchaient un roi des juifs qui venait de naître, ils sont allés au palais royal de Jérusalem. Encore une fois, c'est logique: si on vous annonçait qu'un roi allait naître en Grande-Bretagne, vous iriez du côté de Buckingham Palace!
Logique, mais faux. Jésus n'était pas dans le palais royal. Vous voyez, si nous cherchons à saisir Dieu simplement par notre raisonnement, par notre logique, nous n'allons pas le trouver.
Comment les mages ont-ils su où le Messie devait naître? Parce que les chefs religieux juifs ont pu dire que les prophéties de la Bible indiquaient qu'il devait naître à Bethléem. C'est la Bible qui a mené les mages à Bethléem, pas l'étoile dans le ciel. Et si l'étoile est de nouveau apparue pour leur indiquer précisement l'endroit où se trouvait la maison de Joseph et Marie, c'est surtout je crois en accomplissement d'une autre prophétie de l'Ancien Testament: « un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël » (Nombres 24.17)
En suivant des préceptes humains, les mages ont été conduits dans la mauvaise direction. C'est uniquement lorsqu'ils ont pu être guidés par la Parole de Dieu qu'ils ont pu arriver à destination.
Là encore, frères et soeurs, quelque chose nous interpelle: la Bible va t'elle être notre guide cette année? Allons-nous la lire avec dévotion pour y entendre la Parole que Dieu veut nous adresser? Va t'elle être notre nourriture spirituelle dans la vie quotidienne des 12 prochains mois?
Je sais très bien que nous sommes tous très pris, que les journées sont chargées, que « nous n'avons pas le temps ». Mais nous trouvons quand même le temps de manger n'est-ce pas? Je vous signale que la Fédération Protestante de France publie un petit guide très bien fait, assez léger, qui peut vous aider. Je vous recommande aussi Notre Culte Quotidien, publié par notre synode, que vous pouvez vous procurer ici.

Cependant, attention! Lire la Bible n'est pas suffisant en tant que tel. Regardez les spécialistes de la Loi: ils connaissaient très bien l'Ecriture. Quand on leur a demandé où le Messie devait naître, la réponse a fusé: Bethléem! Michée 5.1!
Mais sont-ils allés à Bethléem? Non! Ont-ils eu à coeur de chercher ce Christ comme les mages? Non! Pourquoi? Parce que la Bible est en fait restée lettre morte pour eux.
C'est une chose terrible de connaître la Bible sans connaître le Seigneur dont elle rend témoignage. C'est une chose terrible de connaître les doctrines concernant Christ sans connaître Christ personnellement comme son Sauveur et le laisser agir dans notre vie. C'est une chose terrible d'avoir «de la connaissance dans la tête, mais pas de grâce dans le coeur » (JC Ryle): les deux doivent aller ensemble, comme dans une flamme où il y a de la chaleur et de la lumière!!
La Bible est là pour nous conduire à Christ, comme elle l'a fait pour les mages. Alors, quand nous la lirons cette année, demandons à l'Esprit Saint de nous révéler toujours plus Jésus-Christ.

3.

Après un long voyage, les mages sont arrivés à Bethléem. Ils ont vu ce roi des juifs qu'ils cherchaient. Il était sans doute bien différent de ce qu'ils avaient imaginé, mais ils n'ont pas laissé leurs sens ou leur préjugés les tromper. Matthieu nous dit qu'ils se prosternèrent et l'adorèrent, en employant un mot qui est spécifiquement employé pour désigner le culte rendu à Dieu.
Les mages avaient reconnu en Christ le visage de Dieu. Ils se sont mis à genoux devant lui, affirmant ainsi qu'ils serait désormais leur Seigneur.
Trop souvent, nous avons tendance à vouloir diriger nos vies nous-mêmes. Nous serons heureux si nous savons nous mettre à genoux et soumettre notre existence à la volonté de Dieu!
Les mages ont aussi offert des cadeaux à Jésus. Ce qui est frappant, c'est que chacunde ces cadeaux exprime une part de l'identité de la vie et de la mission de Jésus-Christ
l'or est un cadeau pour un roi
l'encens est un cadeau pour un prêtre (en latin, pontifex: constructeur de ponts. Jésus est le pont entre Dieu et nous)
la myrrhe, qui servait à embaumer les morts, est une offrande pour celui qui va mourir. Le Christ est mort et ressuscité pour nous donner la vie.
Les mages ont fait des cadeaux à Jésus, mais c'est lui qui nous a tout donné.
Nous aussi, nous pouvons lui consacrer nos vies toute entières, pour servir et aimer notre roi qui nous a sauvés.

4.
Nous arrivons au dernier point de cette méditation. Matthieu nous dit que les mages repartirent chez eux « par un autre chemin ». C'est, bien sûr, parce qu'ils voulaient éviter le roi Hérode dont ils avaient compris qu'il ne voulait pas adorer le Messie, mais au contraire le supprimer. Mais je crois que nous pouvons aussi nous approprier cette image pour nous-mêmes.
Il est impossible de trouver Christ, de se mettre à genoux devant lui come notre Seigneur sans que cela nous amène à changer de chemin. Une recontre avec Christ implique un changement radical dans notre vie, car nous voulons l'écouter et lui obéir. Sommes-nous prêts à nous laisser guider par Jésus sur ce chemin différent?
Dans les chemins de l'année qui s'ouvre, ayons conscience que, comme l'Ancien Testament le dit à propos des Patriarches, Dieu sera notre ami et marchera avec nous.

vendredi 6 janvier 2012

Notre prochaine rencontre aura lieu le 8 janvier au temple de Prailles:

- 9h30: caté pour les enfants
-10h30: culte de sainte cène

Cordiale invitation à tous!















dimanche 1 janvier 2012

Galates 3.22-29

Sermon du Pasteur Poillet, Eglise Luthérienne Libre de Mulhouse

22 Mais l'Ecriture a déclaré le monde entier prisonnier du péché afin que ce qui avait été promis soit accordé par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient.
23 Avant que la foi vienne, nous étions prisonniers sous la garde de la loi en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la loi a été le guide chargé de nous conduire à Christ afin que nous soyons déclarés justes sur la base de la foi.
25 Depuis que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide.
26 Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ;
27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni non-Juif, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ.
29 Si vous appartenez à Christ, vous êtes donc la descendance d'Abraham [et] vous êtes héritiers conformément à la promesse.


Frères et soeurs, entrons dans l’année nouvelle avec le désir de marcher à la lumière de l’Evangile et de servir notre Dieu ! Vivons-la comme un cadeau et une bénédiction. Voulez-vous la recette ? Mes amis, la voici : regardez ce que Dieu a fait pour vous. C’est la seule façon d’y entrer avec confiance et en paix : Regardez ce que Dieu a fait !
Et qu’a-t-il fait ? Quelque chose d’incroyable et de grandiose. Nous l’avons vu il y a quelques jours : le Seigneur tout-puissant - que le ciel et la terre ne peuvent contenir - s’est fait homme ! Il s’est incarné dans le corps d’un petit enfant que l’on a couché dans une crèche, faute de place dans les auberges de Bethlehem. Huit jours plus tard, conformément à la loi de Moïse, il a été circoncis. Ses parents obéirent ainsi au commandement donné au peuple d’Israël. Saint Paul écrit, dans cette même épître : "Lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi" (4.4).
"Né d’une femme, né sous la loi". Tous les humains naissent sous la loi. Qu’est-ce que cela veut dire ? Dans notre passage, ce matin, Paul précise : "Nous étions prisonniers sous la garde de la loi". Prisonnier, c’est-à-dire privés de liberté. C’est ce que nous étions, dit Paul. Et pour nous libérer, Christ a partagé notre condition ; il s’est soumis à notre humanité.
Frères et soeurs, le monde a toujours fêté le passage de la nouvelle année, longtemps avant que ne vienne Jésus-Christ, et qui pourrait prétendre qu’elle commence nécessairement un premier janvier ? Ce sont les hommes qui ont fignolé le calendrier, ce qui explique que les Juifs ont le leur, celui des Musulmans est différent et celui des Chinois également. Un calendrier est fait selon des conventions humaines… Dans le même temps, si vous consultez d’anciens calendriers liturgiques, vous constaterez que les plus anciens parmi nous avaient coutume de se réunir le premier janvier – et cela quel que soit le jour de la semaine. Et ce n’était pas spécialement pour célébrer le Nouvel An. Alors pourquoi se réunissaient-ils ? Parce que l’Eglise fête aujourd’hui la circoncision et le saint nom de Jésus. Et si nous pouvons, en plus, célébrer le jour du Seigneur, quelle bénédiction !
Le Seigneur du ciel et de la terre est venu se mettre sous la loi pour nous en délivrer. Pour que la grâce soit manifestée, pour nous inonder de son amour et de son pardon, il a fallu qu’il prenne notre place sous la loi, qu’il l’accomplisse dans toute sa rigueur, qu’il subisse même le châtiment qu’elle réserve aux pécheurs. "Christ – écrit Paul dans le même chapitre - nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous" (Ga 3.13). Paul formule encore différemment cette même vérité aux Corinthiens : "Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait devenir péché pour nous, afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu" (2Co 5.21) !
Cela a commencé huit jours après sa naissance. Ce chemin - qui pour lui s’appelle souffrance et pour nous : délivrance - le conduira jusqu’à la croix.
Quand je pense que tant de gens dans la chrétienté en sont encore à dire : "Si Dieu existe, il doit me connaître et savoir que je suis un honnête homme. Il me sauvera". Ou bien : "Le défunt a tant souffert qu’il a bien mérité le paradis"; et encore : "Il était si bon. Il a fait tant de bien autour de lui. Peu importe ce qu’il croyait, si Dieu est juste, il saura en tenir compte"… Et dire qu’on entend ce genre de message du haut de tant de chaires dans l’Eglise chrétienne.
Savez-vous pourquoi Frédéric HORNING est devenu le grand prédicateur du réveil en Alsace, au 19e siècle ? C’est parce que, jeune vicaire fraîchement sorti de la faculté de théologie, il crut devoir dire à une mourante : "Chère Madame, vous avez été si pieuse que Dieu vous doit le salut"!
La veille dame lui répondit sèchement : "Vous vous moquez de moi, Monsieur le Vicaire ! Ne me parlez donc pas de mes mérites, mais des mérites que mon Sauveur a accompli pour moi"!

Et comme le jeune pasteur luthérien ne comprenait pas, sa paroissienne ajouta : "Lisez Luther et vous comprendrez"! Frédéric HORNING se mit donc à lire Luther et il comprit que la consolation qu’il avait cru devoir prononcer était en réalité du poison, puisqu’aux antipodes de l’Evangile !
Non, frères et soeurs, le salut n’est pas dans ce que nous faisons, mais dans ce que Dieu a fait pour nous. Il s’est mis sous la loi, il a versé un peu de son sang le 8ème jour pour en répandre beaucoup plus une trentaine d’années plus tard, à Jérusalem et au Golgotha. Voilà ce qui nous sauve ! Avec une telle promesse, nous pouvons entrer dans l’année nouvelle en rachetés du Seigneur.
De même que Marie et Joseph ont fait circoncire Jésus pour obéir à la loi du Seigneur, de même les parents chrétiens demande sans attendre le baptême pour leur enfant, parce qu’ils ont appris avec l’apôtre Paul que le baptême est la nouvelle circoncision (Col 2.11-12). Ainsi l’enfant entre-t-il dans l’Alliance par pure grâce, sans le secours de sa volonté ni de son intelligence : c’est là, selon l’Ecriture, que se passe sa seconde naissance (Jn 3.3-6).
D’autre part, Jésus a reçu officiellement son nom ce jour-là, le jour où il fut circoncis. L’évangile que nous venons d’entendre le confirme : "Huit jours plus tard, ce fut le moment de circoncire l’enfant ; on lui donna le nom de Jésus, nom que l’ange avait indiqué avant sa conception" (Luc 2.21).
Bien sûr, le bébé de Marie n’est pas le premier à s’appeler Jésus. Ce n’est pas un prénom inventé de toute pièce comme certains parents en affublent leurs enfants depuis quelques temps. Beaucoup de Juifs s’appelaient Jésus, ou Josué, qui reprend la même racine. Ces prénoms signifient "Yahvé sauve". Mais cette fois, ce n’est pas le voeu ou la supplication : "Seigneur, sauve-nous » ! C’est l’accomplissement d’une promesse, l’affirmation d’une réalité : Jésus est le Sauveur promis. L’ange avait dit à Joseph : "Tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés" (Mt 1.21). En somme, le programme du sauveur était visible dans son identité.
Frères et soeurs, si nous voulons accueillir l’année nouvelle comme une année de grâce, regardons ce que Dieu a fait pour nous. C’est la seule façon d’y entrer avec confiance et avec la paix du coeur : contemplez ce que Dieu a fait ! Il nous a donné un Sauveur. C’est avec lui que nous entrons en 2012. Cela veut dire aussi que nous n’y entrons pas seuls !
Beaucoup se choisissent des guides, des conducteurs. Mais que vaut leur autorité ? Paul a une image pour cela. Il écrit dans notre passage : "La loi a été le guide chargé de nous conduire à Christ… Depuis que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide" (v. 24-25). Le mot grec désigne ici l’esclave chargé de conduire l’enfant à ses maîtres, de le surveiller, le protéger et au besoin le corriger.
A nous de choisir, donc : voulons-nous rester des enfants sous la discipline d’un guide, ou voulons-nous connaître l’enseignement de l’Esprit et la liberté que procure la parole de Dieu ?
Ecoutez l’apôtre ce matin : "Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ" (v.27). Commencer l’année en chrétien, c’est y entrer par la foi en Christ. C’est y entrer en enfant de Dieu. Alors on peut le faire avec confiance et dans la paix du coeur. Christ saura faire de 2012 une année de grâce.
Vous êtes tous faibles dans la foi. Moi aussi. Et Dieu sait cela. Il connaît nos faiblesses. Il connaît nos doutes. Devant l’inconnu, on évalue ses forces, on compte ses appuis. Ce qui est vrai dans la vie quotidienne est aussi une réalité chrétienne. Dieu nous dit : vas-y, je marche avec toi ! Il dit aussi – presque en passant, mais quel formidable argument : tu n’as pas été circoncis, mais rappelle-toi cet autre événement, tout à fait équivalent : ton baptême. "Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ"!
Cela, frères et soeurs, c’est de l’or d’évangile : vous avez revêtu Christ ! Le corset qui m’étouffait
est tombé. A la place : un habit de fête. Quand Jésus s’est fait circoncire, il est entré dans nos limites humaines de créatures déchues. En ordonnant à ses apôtres : "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au Nom du Père, du Fils et du saint Esprit", il a fait exploser ce carcan pour nous habiller de sa grâce. Le saint Esprit veut absolument nous en convaincre. Alors, il inspire aussi à l’apôtre ces paroles magnifiques : "Il n’y a plus ni Juif ni non Juif, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ" (v.28).
Certains hommes juifs priaient Dieu au début de la journée. Ils remerciaient Dieu de ne pas les avoir fait naître esclaves, païens ou… femmes ! En ce temps-là, les esclaves n’avaient aucun droit et seuls les hommes pouvaient pénétrer dans le "parvis d’Israël", dans le temple. Paul dit ici que la foi en Christ transcende toutes les différences et unit tous les croyants. "Baptisés en Christ, nous avons revêtu le Christ", écrit Paul. Nous entrons dans l’année nouvelle marqués du sceau de notre Dieu à qui nous appartenons pour l’éternité. Et jusqu’à preuve du contraire, l’année qui s’ouvre est un jalon vers cette éternité. Vivons-la tous ensemble !
Nous avons naturellement tendance à nous sentir mal à l’aise avec ceux qui diffèrent de nous et à préférer la compagnie de ceux qui nous ressemblent. Lorsque nous permettons à nos différences de nous séparer de ceux qui, pourtant, partagent le pain et le vin avec nous, nous ne tenons aucun compte de ce que nous dit l’Esprit. Efforçons-nous plutôt de rencontrer et d’apprécier ces membres de la paroisse qui ne sont pas comme nous. Nous découvrirons probablement que nous avons bien plus en commun avec eux que nous ne le pensions.
Frères et soeurs, c’est en baptisés au nom du même Sauveur, revêtus de la même justice et de la même innocence, en enfants du même Père céleste que vous pouvez entrer dans l’année nouvelle. Vous ne la connaissez pas ? Lui, la connaît. Vous ne savez pas ce qu’elle vous réserve ? Dieu le sait. Vous ignorez où elle vous conduira ? L’horizon vous paraît-il bouché ? Vous démenez-vous avec vos craintes, vos incertitudes, vos coups de cafard, vos déprimes, vos regrets ? La vie avec ses obligations vous devient-elle pesante ? Chaque année qui passe vous fait-elle connaître de nouvelles maladies – dont vous n’imaginiez même pas l’existence étant jeune !? Tout cela est possible, mais il est vrai aussi qu’en Christ nous avons été pris par la main ; nous sommes conduits sur un chemin. S’il traverse bien souvent des vallées profondes, il finira par nous conduire sur les cimes de l’éternité. Quelqu’un nous y attend. Pour nous, il s’est fait appeler "Jésus" et il nous tend les palmes de la victoire.
Voyez-vous, quand on a cette espérance dans le coeur, on peut entrer dans l’année nouvelle paisible et serein. Puisque Dieu est là ! Puisqu’il est Père et qu’un père, c’est fait pour prendre son enfant par la main. Puisqu’il nous aime et nous veut du bien. Cette promesse, il l’a rendue visible par l’eau du baptême, et il la renouvelle toutes les fois que nous prenons la cène.
Alors face à l’individualisme et au repli sur soi, répondons en prenant le temps de louer ensemble un tel Dieu, le temps de fréquenter nos cultes et de chanter au Seigneur notre adoration et notre amour, le temps d’entendre son bel Evangile. Le temps aussi de le servir en aimant notre prochain, puisque le Seigneur nous a aimés, le temps de faire du bien autour de nous puisque lui-même nous a fait tant de bien. Le temps de faire un peu le ménage dans notre vie, de réviser peut-être nos priorités. En un mot, le temps de vivre en chrétiens et de glorifier son nom.
Le temps de faire de 2012 une année de louanges, de foi et d’amour.
Amen !