mardi 22 mai 2012

dimanche 20 mai 2012

Ascension 2012


Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Quand, il y a une centaine d'années, un chrétien occidental quittait les siens pour partir sur le champ missionnaire en Afrique ou en Asie, ses proches versaient beaucoup de larmes. S'il était votre fils ou votre frère, vous saviez que vous n'alliez plus le revoir durant des années (et peut-être plus jamais) et que les contacts seraient limités à quelques lettres épisodiques. Ce n'est plus vrai aujourd'hui: l'avion a annihilé les distances; le téléphone et le mail permettent des contacts journaliers.
Aujourd'hui, nous méditons sur l'Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, son départ. Jésus monte au ciel et laisse sur terre ses disciples. Sans doute, devant une scène aussi extraordinaire, les disciples ont eu le coeur rempli de sentiments confus. Mais Luc nous précise bien qu'ils retournèrent à Jérusalem « avec une grande joie ». Une grande joie qui est selon moi due à une grande promesse que le Seigneur leur avait faite avant de partir « voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ».
Jésus est remonté vers le Père parce qu'il avait accompli sa mission: s'offrir en sacrifice pour les péchés du monde, afin que quiconque croit en lui puisse avoir la vie éternelle. Jésus a payé pour nos fautes à la croix, et il est ressuscité. Après cela, il s'est montré à ses disciples pendant 40 jours, pour qu'ils voient bien qu'il était vivant. Et puis, sa mission accomplie, notre Seigneur est monté au ciel. Luc nous dit dans son Evangile « il leva les mains et les bénit.Pendant qu'il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel. » et en Actes: « Après avoir dit cela, il s'éleva dans les airs pendant qu'ils le regardaient et une nuée le cacha à leurs yeux. »
Et, avec cela, Jésus quitta la terre. Les disciples ne pourraient plus partager un repas avec lui, ou lui demander de leur expliquer quelque chose qu'ils ne comprenaient pas. Jésus était parti.

Mais, le coeur même de l'Ascension consiste précisement à nous dire que si Jésus est bel et bien parti, il n'est pas absent.
Les disciples ne pouvaient plus le voir avec leurs yeux; mais il était encore avec eux, bien que de manière invisible. C'est ce que Christ avait promis: « je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ».
Ce point mérite une précision. Parfois, quand nous perdons un êrtre cher, sa présence demeure auprès de nous par nos souvenirs, cette personne vit encore dans notre mémoire. Aucun problème avec cela, ça peut même atténuer la douleur de la séparation. Mais il ne faudrait pas croire que c'est de ce type de présence dont Jésus parle quand il dit « je suis avec vous tous les jours ». Car Christ est vivant, et il ne parle pas simplement de leur mémoire, mais d'une présence réelle et effective à leurs côtés et à nos côtés.

Cela est bien sûr un mystère de la foi. Comment Christ peut-il être aussi bien présent ici ce dimanche au milieu de nous et partout dans le monde où de vrais chrétiens se réunissent par exemple?? Oui, il s'agit bien d'un miracle, dû à la seule puissance du Seigneur. Et, surtout, il s'agit d'une des plus grandes bénédictions que Dieu a donné à son peuple. Une bénédiction dont il a toujours voulu que son peuple soit assuré. Car la Bible nous révèle un Dieu présent. C'est ainsi qu'il s'est révélé par la bouche de Moïse, quand le peuple entrait dans la Pays Promis: « Fortifiez-vous et prenez courage! N'ayez pas peur et ne soyez pas effrayés devant eux, car l'Eternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi. Il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas. » (Dt 31.6)
C'est aussi ce que Dieu a dit à Paul, son apôtre: « «N'aie pas peur, mais parle et ne te tais pas, car je suis moi-même avec toi et personne ne s'attaquera à toi pour te faire du mal. » (Ac 18.9-10).
Et c'est ce que Jésus nous redit encore dans notre texte. Et cela ne concerne pas seulement, bien sûr, la première génération de disciples. En effet, le Seigneur dit bien « jsuq'à la fin du monde ». Ca veut dire que, jusqu'à son retour visible pour juger les vivants et les morts, Jésus sera avec tous ceux qui lui appartiennent par la foi.

Ces paroles de Jésus, « je suis avec vous tous les jours... » nous sommes nombreux à bien les connaître. Certains d'entre nous ont peut-être même tenu à mémoriser. Mais il s'agit aussi d'une de ces vérités que je compare parfois à ces programmes que j'ai sur mon ordinateur, mais que j'utilise parfois tellement peu que j'oublie même que je les possède. Alors, il faut appuyer sur la bonne touche pour que Jésus apparaisse sur l'écran de nos vies quotidiennes. Alors, je vous en prie frères et soeurs, méditons bien cette parole, cette promesse du Seigneur. Fixons la dans notre esprit afin que, au moment de quitter ce temple, nous soyons conscients qu'il va nous accompagner. Chacun d'entre nous a besoin de savoir que Jésus est avec lui tous les jours. Et, en tant que communauté chrétienne, nous avons encore plus besoin de savoir que Christ est au milieu de nous. Cela nous aidera à nous témoigner mutuellement l'amour que Jésus exige de ses disciples parce que nous nous souviendrons qu'il voit tout ce que nous faisons et pensons. Cela nous aidera dans nos efforts de témoignage, parfois bien difficiles, mais dans lesquels le Seigneur est toujours avec nous.

Et le Seigneur est bien là. Il est avec nous dans la sainte cène, ce « repas saint » qu'il a institué. Oh, c'est un repas bien simple: du pain et du vin. Et pourtant, dans ce pain et ce vin consacrés, le Seigneur est présent et nous avons la communion à son corps et à son sang. Un corps et du sang, frères et soeurs, ce n'est pas quelque chose de théorique. Voilà pourquoi nous parlons de présence réelle du Seigneur. Jésus notre Sauveur est véritablement présent dans le sacrement. Présent, invisiblement peut-être, mais bel et bien présent! Et quand vous prenez le pain et le vin, vous recevez à chaque de nouveau Jésus dans vos coeurs et dans vos vies.



Une autre façon dont le Seigneur est présent dans nos vies, c'est sa Parole. Afin de remonter au Père, Jésus a promis qu'il enverrait l'Esprit Saint. Et l'Esprit Saint a inspiré les auteurs de ce qui est devenu notre Nouveau Testament, selon ce que Jésus avait annoncé: « mais le défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
Frères et soeurs, il ne peut pas y avoir de communion avec Christ sans méditation de sa Parole. Nous ne pouvons pas prétendre entendre la voix de Notre Seigneur si nous ne plions pas diligemment à la lecture de la Bible, sa Parole inspirée. Cette Bible, nous pouvons la lire seul, ou bien dans le cadre d'un petit culte de famille, par exemple en utilisant Notre Culte Quotidien ou les méditations de Spurgeon. Cette Bible, elle est aussi au coeur des études bibliques qui sont proposées par la paroisse et, bien sûr, au coeur de nos cultes où il est tout à fait normal que la prédication occupe la place centrale.

La présence de Jésus est aussi réelle dans la prière, dont nous avons parlé la semaine dernière. Encore une fois, lorsque vous priez, que ce soit au sein de l'église locale réunie ou bien seul, ayez l'assurance que le Seigneur vous écoute. Bien plus, la Bible nous enseigne qu'un des bénéfices de l'ascension de Christ est qu' « il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous! » (Romains 8.34). Soyons donc assurés d'une autre promesse de Dieu: « Alors tu appelleras et l'Eternel répondra, tu crieras et il dira: «Me voici!» (Es 58.9)

Il y a quelques années, j'ai vu devant une église américaine un de ces panneaux courants là-bas qui disait « si le Seigneur semble s'être éloigné, c'est sans doute parce que c'est vous qui vous êtes parti loin de lui ».
C'est vrai. Le Seigneur, lui, veut toujours être près de vous, tous les jours, parce qu'il vous aime. Pour autant que vous ne lui fermiez pas la prote, pour autant que vous ne vous en alliez pas loin de lui, il sera là pour être la lumière de votre vie.
Le Seigneur est monté au ciel, mais il n'est pas absent. Il est bel et bien là. Croyez à ce qu'il vous dit « je suis avec tous les jours »

Amen.











vendredi 18 mai 2012

Déclaration de Cambridge

Nous avons tenu à publier sur notre blog la Déclaration de Cambridge, rédigée en 1996 par l'Alliance des Evangéliques Confessants, un groupe de chrétiens conservateurs réunissant des croyants issus des traditions réformée, anglicane, luthérienne et baptiste.
Ce beau texte pointait déjà du doigt des tendances délétères qui n'ont fait hélas que se renforcer, notamment en France.
En tant que luthériens confessionnels, nous invitons nos frères attachés à l'autorité de la Bible "à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes" (Jude 1.3) et à résister aux vents mauvais des fausses doctrines. 



 


Aujourd’hui, les Eglises évangéliques sont de plus en plus soumises à l’esprit du siècle, plutôt qu’à l’Esprit du Christ. En tant qu’évangéliques, nous nous exhortons les uns les autres à nous repentir de ce péché et à retrouver la foi chrétienne historique.
Au fil de l’histoire, les mots changent de sens. C’est ce qui est arrivé au mot « évangélique ». Dans le passé, il exprimait l’accord qui unissait des chrétiens appartenant à une grande diversité de traditions ecclésiastiques. Etre « évangélique », c’était être soucieux de confesser sa foi. C’était croire les vérités essentielle du christianisme telles qu’elles ont été définies par les grands conciles œcuméniques de l’Eglise. De plus, les évangéliques se partageaient l’héritage commun des sola de la Réforme protestante du XVIe siècle.
Aujourd’hui, la lumière de la Réforme s’est nettement affaiblie et le mot « évangélique » s’est mis à recouvrir des réalités tellement diverses qu’il a perdu sa signification. L’unité forgée pendant des siècles est en grand danger. Face à cette crise et à cause de notre amour pour le Christ, pour son Evangile et pour l’Eglise, nous souhaitons formuler tout à nouveau notre adhésion aux vérités centrales de la Réforme, telles qu’elles ont été confessées historiquement par les évangéliques.

I. Sola Scriptura: l’érosion de l’autorité

L’Ecriture seule, telle est la règle inerrante pour la vie de l’Eglise. Or, à l’heure actuelle, une dissociation est effectuée entre elle et sa fonction d’autorité. L’Eglise – y compris parmi les « évangéliques » – se laisse trop souvent diriger, en pratique, par la culture ambiante. Techniques thérapeutiques, stratégies de marketing, rythme de la civilisation des loisirs correspondent mieux que la Parole de Dieu à ce qu’elle souhaite, à sa manière de fonctionner, à ce qu’elle offre. Nombre de pasteurs ont négligé, comme c’est leur rôle, de veiller de près sur le culte, y compris sur la substance doctrinale des chants. Au fur et à mesure que l’autorité biblique se diluait en pratique, que les vérités scripturaires s’estompaient dans l’esprit des chrétiens et que les doctrines perdaient leur pointe, l’Eglise a progressivement été dépouillée de son authenticité, de son autorité morale et du sens de sa vocation.
Au lieu de nous efforcer d’adapter la foi chrétienne pour qu’elle corresponde mieux aux besoins des consommateurs, nous devons proclamer la Loi de Dieu comme étant la norme de toute justice véritable et l’Evangile comme l’unique vérité qui sauve. L’Eglise a besoin de la vérité biblique pour comprendre ce qu’elle doit faire, pour s’édifier et pour exercer la discipline en son sein.
L’Ecriture doit nous faire percevoir, au-delà des apparences trompeuses, quels sont nos besoins réels, et nous libérer de l’habitude de tout évaluer à l’aune des images séduisantes, des clichés, des promesses et des priorités d’une culture de masse. C’est à la seule lumière de la vérité de Dieu que nous pouvons nous comprendre et découvrir comment Dieu a pourvu à nos besoins. Il importe donc de prêcher et d’enseigner la Parole de Dieu dans l’Eglise. Les sermons ont à présenter et à expliquer les enseignements bibliques et non à exposer les opinions du prédicateur ou les idées du moment. Nous ne devons rien accepter d’autre que ce que Dieu a donné.
L’œuvre du Saint-Esprit dans une expérience personnelle ne saurait être dissociée de l’Ecriture. L’Esprit ne s’exprime pas d’une manière qui s’écarte de l’Ecriture. Sans l’Ecriture, nous n’aurions jamais connu la grâce de Dieu en Christ. Le critère de la vérité, c’est la parole biblique et non l’expérience spirituelle.

Première thèse: Sola Scriptura

Nous réaffirmons que l’Ecriture inerrante est l’unique source de la révélation divine écrite et qu’elle seule peut lier notre conscience. Seule, la Bible enseigne tout ce qui est nécessaire pour notre salut et notre délivrance du péché; elle est la norme du comportement chrétien.
Nous nions qu’un credo, un concile, ou quiconque puisse lier la conscience du chrétien; que l’Esprit saint parle de manière indépendante de l’Ecriture ou s’oppose à elle; que l’expérience spirituelle d’une personne puisse servir de véhicule à la révélation.

II. Solus Christus: l’érosion de la foi centrée sur Christ

Au fur et à mesure que la foi « évangélique » s’est sécularisée, ses intérêts se sont confondus avec ceux de la culture ambiante. Il en est résulté une perte de toute valeur absolue, le développement d’un individualisme permissif, la substitution du bien-être à la sainteté, de la guérison à la repentance, de l’intuition à la vérité, du feeling à la foi, du hasard à la providence et de la satisfaction immédiate à l’espérance persévérante. Le Christ et sa croix ne sont plus au centre de nos préoccupations.

Seconde thèse: Solus Christus

Nous réaffirmons que notre salut est accompli par l’œuvre de médiation du seul Christ historique. Sa vie sans péché et l’expiation qu’il a endurée à notre place sont pleinement suffisantes pour assurer notre justification et notre réconciliation avec le Père.
Nous nions que l’Evangile soit prêché si l’œuvre expiatoire du Christ n’est pas proclamée et si la foi en Christ et en son œuvre n’est pas sollicitée.

III. Sola Gratia: l’érosion de l’Evangile

La nature humaine déchue a suscité une confiance injustifiée dans les capacités de l’homme. Cette confiance dénuée de fondement existe maintenant dans la mouvance évangélique, qu’il s’agisse de l’Evangile de l’estime de soi ou de celui de la santé et de la richesse, que l’Evangile y soit transformé en produit à vendre et les pécheurs en consommateurs désireux de l’acheter, ou qu’on apprécie la vérité de la foi chrétienne à son efficacité. Tous ces dérapages portent atteinte à la doctrine de la justification en dépit des textes officiels de nos Eglises.
La grâce de Dieu en Christ est non seulement nécessaire, mais la seule cause efficace du salut. Nous confessons que les êtres humains naissent spirituellement morts et sont incapables de toute coopération avec la grâce qui régénère.

Troisième thèse: Sola Gratia

Nous réaffirmons que le salut par la grâce seule nous délivre de la colère de Dieu. L’œuvre surnaturelle du Saint-Esprit nous conduit au Christ en nous délivrant de l’esclavage du péché et en nous faisant passer de la mort à la vie spirituelles.
Nous nions que le salut soit, en quelque manière, une œuvre humaine. Les méthodes, les techniques et les stratégies sont, en elles-mêmes, incapables de susciter cette transformation. La nature humaine non régénérée ne peut pas susciter la foi.

IV. Sola Fide: l’érosion de l’article de foi principal

La justification est acquise par la seule grâce, au moyen de la foi seule, à cause de Christ et seulement de lui. Tel est l’article de foi sur lequel l’Eglise est fondée, autrement elle s’écroule. Aujourd’hui, nombre de responsables, de théologiens et de pasteurs qui se prétendent évangéliques le négligent, le déforment ou vont même jusqu’à le contester. L’homme déchu a, certes, toujours refusé d’admettre qu’il avait besoin que lui soit imputée la justice de Christ; aussi la modernité n’a-t-elle eu qu’à attiser cette opposition à l’Evangile biblique. Nous avons permis à cet état d’esprit d’influer sur la nature de notre ministère et sur notre prédication.
Nombre des membres du « mouvement de la croissance de l’Eglise » croient qu’une bonne compréhension sociologique de la mentalité des participants au culte est tout aussi importante pour la diffusion de l’Evangile que la proclamation de la vérité biblique. D’où un divorce entre les convictions théologiques et les pratiques du ministère. Dans de nombreuses Eglises, le recours aux techniques du marketing accentue cette tendance en effaçant la différence entre Parole biblique et monde, en supprimant le scandale de la croix du Christ et en réduisant la foi chrétienne à des principes et des méthodes qui assurent le succès du business corporatif.
Même s’ils disent adhérer à la théologie de la croix, ces mouvements vident celle-ci de sa substance. Il n’y a pas d’autre Evangile que celui qui affirme que Christ s’est substitué à nous en prenant notre place, Dieu lui imputant notre péché et nous imputant sa justice. C’est parce que Christ a enduré le jugement que nous méritions que nous pouvons vivre de la grâce, Dieu nous ayant définitivement pardonnés, acceptés et adoptés comme ses enfants. En dehors de l’œuvre salvatrice du Christ, rien… pas même notre insertion sociale, notre engagement ou notre bonne volonté, ne fonde notre acceptation par Dieu. L’Evangile déclare ce que Dieu a fait pour nous en Christ et non ce que nous pouvons faire pour nous approcher de Dieu.

Quatrième thèse: Sola Fide

Nous réaffirmons que la justification est acquise par la seule grâce, au moyen de la foi seule, à cause de Christ et seulement de lui. Par la justification, la justice de Christ nous est imputée, car elle seule est capable de satisfaire la justice parfaite de Dieu.
Nous nions que la justification repose sur quelque mérite qui nous soit propre ou provienne d’une infusion en nous de la justice de Christ. Nous nions aussi qu’une institution, se prétendant une Eglise, puisse légitimement être reconnue comme telle si elle récuse ou condamne l’article de foi: Sola Fide.

V. Soli Deo Gloria: l’érosion d’une adoration centrée sur Dieu

Partout où, dans l’Eglise, l’autorité de la Bible est perdue, le Christ n’est plus au centre, l’Evangile est gauchi ou la foi pervertie, cela a toujours été pour une seule raison: nos intérêts ont supplanté ceux de Dieu et nous appliquons nos méthodes pour accomplir la mission qu’il nous a confiée. Il est malheureusement courant, aujourd’hui, que Dieu ne soit plus au centre de la vie de l’Eglise. C’est pourquoi le culte se transforme en divertissement, la prédication de l’Evangile en opération de marketing, la foi en technique, l’éthique en feeling positif à notre endroit et la fidélité en réussite. Résultat: Dieu, le Christ et la Bible ont perdu beaucoup de leur sens et de leur importance à nos yeux.
Dieu n’est pas là pour satisfaire nos ambitions humaines, nos convoitises et nos appétits, ni même nos intérêts spirituels personnels. Aussi convient-il de centrer notre adoration sur Dieu lui-même plutôt que de rechercher la satisfaction de nos propres besoins. Dans le culte, Dieu est souverain, pas nous. Nous avons à nous soucier du Royaume de Dieu et non de notre puissance, de notre popularité ou de notre succès.

Cinquième thèse: Soli Deo Gloria

Nous réaffirmons que le salut, puisqu’il est de Dieu et a été accompli par lui, est à sa gloire; nous devons toujours l’en glorifier. Jusqu’à notre mort, nous avons à vivre devant la face de Dieu, sous son autorité et pour sa seule gloire.
Nous nions qu’il soit possible de glorifier Dieu en confondant culte et divertissement, en négligeant la Loi ou l’Evangile dans notre prédication ou en substituant à l’Evangile la recherche de l’épanouissement du moi, celle de l’auto-estime ou de la réalisation personnelle.

VI. Un appel à la repentance et à la réformation

La fidélité dont les Eglises évangéliques ont fait preuve dans le passé s’inscrit en net contraste avec leur infidélité présente. Au début de ce siècle, les Eglises ont soutenu un effort missionnaire remarquable et édifié de nombreuses institutions ou œuvres au service de la vérité biblique et du Royaume du Christ. Le comportement des chrétiens et leurs aspirations différaient, profondément, de ceux de leurs contemporains. Aujourd’hui, il en va souvent autrement. De nos jours, la mouvance évangélique est en train de perdre sa fidélité à la Bible, sa boussole morale, et son zèle missionnaire.
Aussi nous repentons-nous de notre trop grande conformité au monde. Nous avons succombé à l’attrait des faux « évangiles » de notre culture sécularisée. Nous avons affaibli le témoignage de l’Eglise par notre manque de vraie repentance, notre aveuglement face à nos propres péchés alors que nous les discernons si bien chez autrui, et par notre refus inexcusable de faire connaître autour de nous l’œuvre salvatrice de Dieu en Jésus-Christ.
Nous invitons donc avec instance les évangéliques qui s’écartent d’elle sur les points évoqués jusqu’ici à revenir à la Parole de Dieu. Notre appel s’adresse aussi à ceux qui affirment l’existence d’une espérance de vie éternelle en dehors d’une foi explicite en Jésus-Christ, à ceux qui prétendent que les hommes qui rejettent le Christ dans cette vie seront annihilés dans l’autre et ne subiront pas le juste jugement de Dieu dans une souffrance éternelle, ou à ceux qui affirment qu’évangéliques et catholiques romains sont un en Christ même là où la doctrine biblique de la justification est abandonnée.
L’Alliance des évangéliques confessants exhorte tous les chrétiens à tenir compte de la présente déclaration dans le culte de leur Eglise, comme dans son ministère, ses actions, sa vie et son annonce de l’Evangile.
Pour l’amour de Christ. Amen.

jeudi 17 mai 2012

Ascension

Dieu tout-puissant, puisque nous croyons que ton Fils unique Jésus-Christ notre Seigneur est monté au ciel, accorde-nous d'élever nos coeurs vers la demeure des cieux et avec lui d'y vivre toujours. Lui qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu, dans les siècles des siècles. Amen
(collecte de l'Ascension; Livre de la Prière Commune de l'Eglise Protestante Episcopalienne des Etats-Unis d'Amérique)
 

dimanche 13 mai 2012

Une nourriture céleste parfaite (Nombres 11:6)



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Source:  pdphoto.org

Une nourriture céleste parfaite

 “Nos yeux ne voient que de la manne.”
(Nombres 11:6)

Peu de temps après son départ du mont Sinaï, Israël s’est plaint de la manne.  On se serait attendu à l’effervescence et à la joie, mais on n’entendait que des plaintes.  Les plaintes se sont d’abord élevées parmi un ramassis de gens, une expression qui désigne probablement la multitude de gens variés qui ont accompagné Israël lors de la sortie d’Égypte (Exode 12:38).  Ils se plaignaient du régime que Dieu leur imposait pour leur survie et qui consistait en un aliment unique, la manne.  Le régime en Égypte avait été si riche et si varié, incluant du poisson et différents légumes.

Reste à savoir si la nourriture de Dieu était vraiment si mauvaise.  Nombre 11:7-9 nous présente un portrait tout différent.  Cette nourriture est décrite comme étant un mets délicat, d’apparence dorée agréable, de la couleur du bdellium, une gomme-résine de certaines plantes.  Le rapprochement qui est fait avec la graine de coriandre, utilisée pour donner de la saveur, donne l’impression que le goût était également très agréable.  On le décrit comme ayant la saveur des gâteaux cuits avec de l’huile.  En Exode 16:31, le goût est comparé à celui d’une gaufrette au miel. Elle pouvait être préparée bouillie dans l’eau ou cuite au feu.  Ce qui est toutefois le plus frappant, c’est que cette nourriture ne coûtait absolument rien!  C’était un don du ciel.  Il s’agissait simplement de la recueillir.  Tout ce qu’Israël devait faire, c’était sortir la ramasser et se préparer à la manger.

Remarquez toutes ces caractéristiques de la manne:  elle était délicieuse, nourrissante, abondante, toujours disponible.  C’était une nourriture qui n’avait pas de prix et qui ne pouvait être achetée avec de l’argent.  Il y en avait suffisamment pour chaque jour.  Il fallait simplement la ramasser et la manger.  De plus, bien que la manne constituait déjà une riche nourriture, des provisions bien plus abondantes étaient en vue pour l’avenir.  Après tout, la manne n’était que la nourriture pour la route, pendant le voyage dans le désert, avant d’atteindre le pays découlant de lait et de miel!

Tout cela nous amène à réfléchir à notre salut en Jésus-Christ, pour lequel la manne n’était qu’une illustration, qu’une ombre des choses à venir.  En Jean 6, Jésus se décrit lui-même comme étant la manne, le pain du ciel.  Il ajoute que quiconque mange de ce pain vivra éternellement.  Cet appel à manger Jésus-Christ, notre nourriture spirituelle, est l’appel à croire en lui pour le pardon de nos péchés.  Nous voyons en Jean 6 que “les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu’il avait dit:  Moi, je suis le pain descendu du ciel” (Jean 6:41).  Nous n’avons peut-être pas besoin de comparer le goût délicieux de la manne à Jésus, mais nous pouvons faire l’analogie avec le fait que, tout comme la manne, Jésus-Christ est notre pain du ciel, qu’il est abondant et toujours disponible, qu’il est tout ce dont nous avons besoin pour la route conduisant à la Terre promise et qu’il ne coûte absolument rien.

De même que la manne descendait chaque matin sur le camp afin de nourrir le peuple pour la journée, de même Jésus-Christ est là chaque matin pour nous fortifier et nous soutenir.  Cela peut sembler tellement simple, au point même d’en devenir monotone, mais en Jésus-Christ nous trouvons tout ce dont nous avons besoin pour nous soutenir pendant notre voyage dans le désert, parce qu’il nous justifie par son sang expiatoire et qu’il nous renouvelle par son Saint-Esprit.  Le monde peut nous offrir beaucoup de choses intéressantes.  Ces choses peuvent sembler bien plus alléchantes à nos coeurs pécheurs, car elles ne requièrent pas l’humble confession de nos péchés ni la confiance entière dans la miséricorde de Dieu.  Nous devons toutefois prendre conscience que ces choses que le monde nous offre ne peuvent rien pour nous en ce qui a trait à notre salut éternel, car elles ne peuvent pas nous aider sur la route qui conduit à la Terre promise.

Lorsque nous réfléchissons aux plaintes à propos de la manne, il est bon de nous rappeler les paroles de Paul qui dit que les expériences d’Israël dans le désert sont “des exemples pour nous, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eus” (1 Cor. 10:6).  Quelques versets plus loin, Paul dit:  “Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée.” (1 Cor. 10:11). Cela signifie que nous devons être vigilants face au “ramassis de gens” qui pourraient nous inciter à la révolte, face à ceux qui tournent autour des tentes de l’Église pour essayer d’engendrer l’insatisfaction quant à la nourriture céleste que Dieu nous donne.  Regardons à Jésus-Christ, le vrai pain céleste, la vraie nourriture qui nous procure la vie éternelle.  Le fait que, dans l’Église, il n’y ait rien d’autre que Jésus-Christ qui soit présenté n’est pas une raison de se plaindre, mais plutôt une raison de se réjouir.  Il est tout ce dont nous avons besoin.  Il nous est donné gratuitement.  Comme le dit Ésaïe:  “Pourquoi dépensez-vous votre argent pour ce qui n’est pas du pain?  Pourquoi peinez-vous pour ce qui ne rassasie pas?”  (És. 55:2).  Et comme le dit notre Seigneur:  “Moi, je suis le pain de vie.  Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.”  (Jean 6:35).

Eric Kampen, pasteur
Paru dans la revue Lumière sur mon sentier,
Vol. 2, No. 6, novembre 2007.
Traduit et utilisé avec permission,
Eric Kampen, “The Complete Heavenly Food”, Clarion, Vol. 53, No. 4, 13 février 2004, p. 81.
L’auteur est pasteur de l’Église réformée canadienne (CanRC) à Orangeville, Ontario.

mardi 8 mai 2012

À quoi pensez-vous ? (Philippiens 4:8)


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Source:  pdphoto.org
À quoi pensez-vous?
Au reste, frères, que tout ce qui est vrai,
tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste,
tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable,
tout ce qui mérite l’approbation,
ce qui est vertueux et digne de louange,
soit l’objet de vos pensées.”
(Philippiens 4:8)
Imaginez qu’une personne tienne les registres des pensées qui traversent votre esprit. Supposons qu’elle l’aurait fait au cours de la semaine qui vient de se terminer. Qu’aurait-on pu en dégager? À quoi avez-vous pensé?
Ce sont là des questions importantes, car pour que nous puissions goûter à la paix de Dieu dans nos vies, nous devons exclure un certain nombre de choses de nos pensées et nous devons les remplacer par d’autres pensées. Alors, à quoi sommes-nous censés penser au juste? Dans notre texte, Paul dit que tout ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, admirable, vertueux et digne de louange doit être l’objet de nos pensées.
Prenons un instant pour réfléchir à tout cela. Lorsque Dieu nous dit que tout ce qui est vrai devrait être l’objet de nos pensées, cela signifie tout d’abord qu’il veut que nous nous concentrions sur sa Parole. Nous savons que Jésus-Christ est la vérité, comme le dit Jean 14:6. Il est la révélation définitive et complète de Dieu; il est celui de qui et à travers qui nous pouvons connaître la vérité. Notre Père veut donc que nos pensées soient remplies de sa Parole et de la connaissance de son Fils.
Il nous est dit de penser à tout ce qui est honorable; ce mot désigne souvent une personne de bon caractère, noble et respectable. C’est un mot qui est employé, par exemple, pour parler des anciens et des diacres. Lorsque Dieu nous dit de penser à tout ce qui est juste, il nous demande de nous concentrer sur les choses qui sont justes, qui sont en accord avec ses lois et son caractère.
L’apôtre nous appelle ensuite à penser à tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable et tout ce qui mérite l’approbation. Le mot pur désigne ce qui est saint, innocent et chaste. Le mot aimable réfère à ce qui est plaisant. Ce qui mérite l’approbation est une expression pour décrire ce qui est digne d’éloges. De même, nous sommes appelés à penser à tout ce qui est vertueux et digne de louange. Ces termes réfèrent à l’excellence morale ainsi qu’aux actes rédempteurs et à la puissance de Dieu, car les oeuvres de Dieu dans la création et la rédemption sont incroyablement belles.

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L’idée principale de ce passage, c’est que nous devons nous concentrer sur les choses qui reflètent le caractère de Dieu et sur les choses qui viennent de lui. Dieu veut que nous remplissions nos pensées de la vérité et que nous contemplions ce qui est juste. Il veut que nous prenions le temps de réfléchir aux personnes honorables et aux choses pures et aimables. Il veut que nous réfléchissions à ce qu’il nous enseigne au sujet du bien, à ses actes rédempteurs et à sa puissance. Il veut que tout ce qui est aimable et plaisant soit l’objet de notre méditation.
Maintenant, à moins que je ne me trompe, ce n’est pas quelque chose que nous faisons naturellement. Nous accordons beaucoup de temps d’antenne aux pensées pécheresses dans notre esprit. Parfois, nous nous attardons mentalement sur les blessures que les gens nous ont infligées. Nous ruminons toutes les façons dont nous pourrions devenir riches, nous laissons libre cours à nos pensées imprégnées de convoitise sexuelle ou, mentalement, nous nous félicitons orgueilleusement de notre réussite dans un domaine particulier. Ce n’est pas ainsi que Dieu veut que nous vivions, car si nous laissons place dans notre esprit à de telles pensées mauvaises, nous devenons corrompus. Notre esprit finit par devenir comme un égout, un égout rempli de mauvaises pensées.
Nous supposerons que vous êtes convaincus de la nécessité de penser uniquement à ce qui est bien et à ce qui est juste. Croyez-vous pouvoir y parvenir? La Bible dit que nous ne pouvons y arriver par nos propres forces. Nous sommes mauvais par nature et nos pensées sont perverties. Cependant, la bonne nouvelle, c’est que Jésus-Christ opère cette repentance et ce changement de pensée chez les membres de son peuple (Actes 5:31). Jésus-Christ renouvelle notre pensée afin que nous puissions apprendre à remplir notre esprit des belles choses qui viennent de Dieu.
Il est important de demander à Dieu de changer nos pensées, car ceux qui remplissent leur esprit du Seigneur — qui il est, ce qu’il a fait et tout ce qui est vrai, juste, pur, aimable et beau — sont bénis d’une paix profonde.
C’est la promesse de ce texte. Après avoir appelé les Philippiens à mettre ces choses en pratique, Paul dit, au verset suivant: “Et le Dieu de paix sera avec vous.” (verset 9). En attirant notre attention sur les belles choses du Seigneur, Jésus nous accorde une véritable paix intérieure. Nous recevons la libération de la culpabilité et de la honte, le contentement dans la vie ainsi qu’une joie incroyable dans le Seigneur et son oeuvre. Alors, permettez-moi de vous poser une question: À quoi penserez-vous cette semaine?
D.Ph. Poppe, pasteur
Paru dans la revue Lumière sur mon sentier
Vol. 4, No. 4, juillet 2009.
Traduit et réimprimé avec permission,
D.Ph. Poppe, “What Are You Thinking About?”, Clarion, Vol. 57, No. 12, 6 juin 2008, p. 298.
L’auteur est pasteur de l’Église réformée canadienne (CanRC) à Coaldale en Alberta .

méditation tirée du site de l'Eglise Chrétienne Réformée de Beauce 

dimanche 6 mai 2012

1 CORINTHIENS 4.16-18

Chers amis,
le texte de notre prédication de ce dimanche 6 mai n'est pas disponible. Nous vous proposons donc une prédication prononcée la semaine dernière par la pasteur Haessig, de l'Eglise Luthérienne de Chatenay-Malabry.
 
 
16   « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour.
17   En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire.
18    Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. »
 
 
Chers frères et sœurs renouvelés de jour en jour pour une destinée éternelle !
« Voilà pourquoi ! » (v. 16) C’est ainsi que commence notre texte. Ces petits mots de transition passent souvent inaperçus. On remarque et souligne plutôt les affirmations centrales, fondamentales, et on a raison. C’est le morceau de rôti qui est important. Mais que serait-il sans les quelques grains de sel ou de poivre ?
Pareillement, n’oubliez pas, en lisant la Bible, de vous arrêter sur de petits mots, de petites expressions comme : « voilà pourquoi ! » (v. 16) « en effet » (v. 17), « ainsi » (v. 18) « car » (v. 18), « donc » (Rm 5.11), « puisque » (Rm 6.1). L’apôtre Paul les utilise à foison.
C’est que, dans l’Evangile, tout se tient. La Parole de Dieu n’est pas un amas de pièces éparses sans lien entre elles, c’est une Bonne Nouvelle structurée où tout s’emboîte, où chaque chose a sa place, où il ne faut pas négliger les contextes, les causes, les raisons, les mobiles et les buts.
En faisant commencer notre texte par « voilà pourquoi », le Saint-Esprit nous place dans le contexte. Lequel ? Nous le verrons plus loin.
Il est vrai que quand on perd ses repères, quand on ne voit pas le pourquoi des choses, on peut être déboussolé, on a du mal à trouver du sens à ce qui se passe.
Cela peut concerner notre vie personnelle, notre vie familiale ou professionnelle, l’avenir de la paroisse ou de l’Eglise en général dans ce monde, voire l’avenir de notre pays et la situation mondiale en cette période que tout le monde qualifie de crise.
Dans ce contexte, notre texte de l’apôtre Paul vient à propos. Mais quelle parole d’Evangile ne vient pas à propos dans notre vie ?
Il nous fait comprendre :
AUCUNE RAISON DE PERDRE COURAGE !
                     Il est vrai :
1.  Tout, ici-bas, est éphémère ;
                     mais
2.  Jésus est ressuscité !
3.  c’est une destinée glorieuse et éternelle que la nôtre !
4.  notre être intérieur se renouvelle dans ce but.
X X X 1 X X X
Aucune raison de perdre courage :
même si
ICI-BAS TOUT EST EPHEMERE !
Quand nous regardons autour de nous, nous ne trouvons rien d’éternel. La maison la plus neuve demande rapidement des travaux non seulement d’entretien, mais aussi des réparations.
La voiture la plus neuve devra un jour être réparée, des parties remplacées, avant qu’elle ne soit remplacée en entier par une autre voiture qui, elle aussi, ne restera neuve qu’un temps.
Quand on vous vend de l’électroménager ou n’importe quel appareil, on vous propose de prendre une garantie car le jour viendra où il faudra faire faire de réparation.
Si l’on parle de « la force de l’âge », c’est qu’elle est suivie par des années où cette force décline et où des problèmes de santé se multiplient, signes avant-coureurs de notre mort. Paul dit ici : « Notre être extérieur se détruit » (v. 16).
Même les nations, y compris les grandes puissances d’aujourd’hui, sont éphémères. Où est l’éclatante Egypte de l’Antiquité ? Où ont passé les empires des Assyriens, des Babyloniens, des Hittites, d’Alexandre le Grand, ou de Rome ? Ils ont été éphémères comme l’a été l’ancien régime ou l’empire napoléonien. Et ne nous berçons surtout pas d’illusion : un jour les gens auront besoin d’une carte pour découvrir où se trouvait la République Française à un moment donné de l’Histoire.
Il n’y a pas que les hommes politiques qui passent : avec les siècles, les pays et les frontières, même les langues laissent place à d’autres.
« Les réalités visibles » – toutes « les réalités visibles » « sont passagères » (v. 18). Tout ce qui nous entoure – nous y compris – ne fait que passer. Un autre apôtre – Pierre – le dit ainsi : « étrangers et passagers sur la terre » (1 P 2.11).
Ce caractère éphémère de toute chose, nous le savons, vient de notre mortalité, conséquence de notre état pécheur. Et tout notre environnement a été « maudit » (Gn 3.17) à cause de nous et est atteint par ce même mal : le caractère passager, le caractère mortel.
Nous pourrions avoir deux sortes de réactions malencontreuses : mépriser « les choses visibles », ou déprimer, « perdre courage » (v. 16).
Tout ce que Dieu nous dit dans la Bible, nous rappelle que Dieu ne veut pas que nous nous désintéressions de ce monde qui passe. Il prône l’engagement responsable dans le pays, comme citoyen, comme travailleur, comme parent, comme paroissien, comme gérants et administrateurs de ce monde bien qu’éphémère.
Il ne nous dit pas : Ne vous occupez pas de votre santé ; de toute façon vous allez mourir quoi que vous fassiez. Au contraire, il veut même que nous le priions de nous faire guérir.
Mais ici, il ne parle pas de cela, mais de quelque chose qui est plus important. Quand il écrit : « Nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles » (v. 18), il veut nous insuffler du courage devant « les difficultés » (v. 17) que nous rencontrons, dans les combats de la vie. Il ne dit pas : « Baissez les bras ; de toute façon ce que vous faites n’est que pour un temps ! »
Non il dit : « Dans vos "difficultés", tenez bon, ne désertez pas vos responsabilités, ne perdez pas l’intérêt pour le cadre de vie dans lequel Dieu vous a placés, mais, pour tenir, pour vous engager, n’oubliez pas que vous êtes en route vers autre chose. Cela devrait vous aider. »
Et pour que nous ne perdions pas courage dans l’accomplissement de nos tâches parmi « les choses visibles » ici-bas, il nous dit :
X X X 2 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas :
JESUS EST RESSUSCITE !
Il est vrai, dans notre texte Paul ne parle pas de la résurrection de Jésus. Pourtant elle y est présente. Elle y est présente à travers ce fameux « voilà pourquoi ! » dont j’ai parlé en introduction.
Avant notre texte, Paul a écrit : « Nous savons, en effet, que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus et nous fera paraître […] en sa présence. » (2 Co 4.14)
« Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. » N’oubliez pas : nous nous trouvons dans le temps de Pâques. C’est la foi et la joie de Pâques qui traversent notre texte. C’est pour cela qu’il a été choisi comme un des textes de ce dimanche « Jubilate », « Réjouissez-vous ! »
Jésus est ressuscité – et il nous fera ressusciter ! Nous partageons son devenir, nous sommes participants de sa victoire sur tout ce qui est éphémère. Par lui et grâce à lui nous avons été arrachés au caractère éphémère et passager des choses.
Par lui et grâce à lui, le caractère « passager » des « réalités visibles » (v. 18) ne nous déprime plus : quand je vois que ma santé se détériore, je sais que ce n’est que « passager », mais que le Christ ressuscité m’a libéré pour m’arracher à cette tendance « destructrice » (v. 14) et pour me faire connaître une existence éternelle.
X X X 3 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas : C’est
une destination glorieuse et éternelle
que la nôtre !
« Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. » (v. 18)
Encore une fois, il ne faut pas mal comprendre l’apôtre. Il ne veut pas que nous nous détournions des affaires de ce monde, de « ce qui est visible ».
Rappelez-vous comment il a « remonté les bretelles » aux Thessaloniciens (excusez cet anachronisme : à l’époque les bretelles n’existaient pas), rappelez-vous donc comment il les a vertement secoués parce qu’ils ne faisaient plus rien, mais se cantonnaient à attendre de façon oisive et désintéressée le retour du Seigneur pour le Jugement dernier. Dans deux lettres successives Paul les a exhortés à s’investir dans la vie active, à s’engager dans la vie de la cité.
Mais nous avons quelque chose de plus, quelque chose de plus grand, qui nous porte, qui nous anime, qui nous transcende, ce sont « les réalités invisibles » qui « sont éternelles », qui ne passent pas comme tout ce dont nous nous occupons ici-bas.
Le caractère éphémère des choses dont nous nous occupons ici-bas peut nous décourager : à peine a-t-on fait le ménage qu’il faut recommencer ; à peine croit-on avoir réparé la voiture qu’elle lâche ailleurs ; à peine a-t-on fait une réfection à la maison, qu’il faut appeler le plombier pour autre chose. A peine est-on guéri d’une maladie – ou a-t-on au moins trouvé un traitement permettant de vivre avec – qu’un autre organe se met à flancher.
Mais ce ne sont là que de « légères difficultés du moment présent » comparées au « poids éternel de gloire » que nous devons à notre divin Ressuscité (v. 17). Comparée à « la gloire à venir » «  les souffrances du moment présent » pèsent peu (Rm 8.18).
De savoir cela, nous rend forts et confiants, confiants dans le divin Ressuscité, son règne et son accompagnement. Et cela rend « les difficultés du moment présent » plus « légères », même quand elles nous obligent à serrer les dents et nous font mal. Elles pèsent moins comparées au « poids éternel de gloire » que la résurrection de Jésus nous garantit.
C’est pour cela que, dans la difficulté, « nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. »
Ce sont elles qui nous donnent la force de gérer nos affaires ici-bas quand celles-ci nous pèsent. « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage », « voilà pourquoi » nous pouvons vivre dans la foi, la joie et l’espérance « même si notre être extérieur se détruit ».
X X X 4 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas : C’est
nOTRE ETRE INTERIEUR SE RENOUVELLE
DANS CE BUT !
Paul écrit : « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. »
Chers amis, nous savons que ce « renouvellement » n’a rien à voir avec une génération spontanée. « Le renouvellement intérieur », nous le devons à l’action « du Saint-Esprit » (Tt 3.5-7).
Comme Jésus l’avait promis, une fois ressuscité et monté au ciel il nous a « envoyé de la part du Père l’Esprit de vérité » pour que celui-ci « rende témoignage de lui » (Jn 15.20).
C’est au contact de « la Parole vivante et permanente de Dieu », au contact de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité pour nous, que « nous avons été régénérés » par le Saint-Esprit (1 P 1.23) et que nous sommes « renouvelés de jour en jour ».
C’est pour que ce renouvellement ne s’arrête pas en si bon chemin que nous nous plaçons toujours à nouveau sous l’influence du Saint-Esprit, que nous lisons, écoutons et méditons l’Evangile, seuls, en famille ou en groupe biblique, que nous participons aux cultes, que nous répondons à l’invitation à la Cène.
Là, le Saint-Esprit nous « renouvelle de jour en jour » dans une vie de repentance et de foi ; là il entretient et développe notre certitude du salut, notre foi en la bonté et la fidélité de Dieu ; là il nous remplit de joie dans l’espérance de la « gloire éternelle » où Jésus nous attend ; là il nous remplit de force pour affronter « les choses visibles » en attendant « les invisibles » dans la gloire céleste.
C’est ainsi – et ainsi seulement : au contact de l’Evangile – que « nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. »
« Voilà » ce que nous devons à notre Seigneur mort et ressuscité pour nous. « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. »