mardi 26 février 2013

Pas d'étude biblique le 26

L'étude biblique prévue le mardi 26 est reportée pour cause de maladie.

dimanche 17 février 2013

Notre Père (1) - Carême 2013

5 »Lorsque tu pries, ne sois pas comme les hypocrites: ils aiment prier debout dans les synagogues et aux coins des rues pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense.
6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra [ouvertement].
7 »En priant, ne multipliez pas les paroles comme les membres des autres peuples: ils s'imaginent en effet qu'à force de paroles ils seront exaucés.
8 Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.
9 »Voici donc comment vous devez prier: 'Notre Père céleste! Que la sainteté de ton nom soit respectée,
10 que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 1Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien;
12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
13 ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, [car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!]'





Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Pour ce carême 2013, je vous propose une série de prédications sur le Notre Père. Cette prière que Jésus a enseigné à ses disciples, l'Eglise la dit encore aujourd'hui dans ces cultes et bien des chrétiens prient le Notre Père chaque jour. Jésus nous l'a donné comme un modèle de prière. Alors je vous propose de replonger dans ce texte si connu pour tenter ensemble d'en retirer sa perpétuelle fraîcheur.
Le Notre Père nous vient de Jésus. Dans le même temps, il faut reconnaître que la prière du Seigneur était profondément ancrée dans la tradition liturgique juive; même si Jésus a souvent donné aux mots un sens et une direction nouvelle.
Prenons par exemple les premiers mots de notre prière: Notre Père...les Juifs pouvaient parfois appeler Dieu « Père », mais c'était rare. Ici, Dieu nous demande d'appeler Dieu « Père » à chaque fois que nous prions.
Remarquez bine qu'il est question de notre Père. Même quand nous disons la prière de Jésus dans la solitude, nous ne disons pas « mon père qui est aux cieux ». Notre, parce qu'aucun ne peut penser qu'il est le seul enfant de Dieu. En Christ, nous avons des frères et des soeurs, et nous sommes appelés à vivre ensemble dans cette famille qui s'appelle l'Eglise. Attention, car trop souvent notre foi est bien trop individualiste: souvenons-nous que Dieu appelle chacun d'entre nous à l'aimer et à le servir dans la communauté, dans sa famille. Si nous refusons ce fait, nous ne pouvons pas vraiment dire « notre Père »

Le nom même de Père devrait nous inciter à la réflexion. Le christianisme est la seule religion dont les membres appellent si librement Dieu « leur Père » et cela est très révélateur de ce que Jésus a voulu nous enseigner.
Tout d'abord, soyons clairs: dire que Dieu est notre Père ne veut pas dire qu'il est un vieux monsieur à la barbe blanche, comme on l'a trop souvent (et bien naïvement) représenté. Dieu n'est pas masculin; il n'est pas féminin non plus d'ailleurs...
Mais alors, que veut-dire ce titre « Père »? Tout d'abord, dire que Dieu est notre Père, c'est refuser l'idée d'un Dieu « horloger de l'univers », qui aurait créé le cosmos et s'en serait désintéressé ensuite. Un Dieu lointain et indifférent.La notion d'un Dieu Père, affirmée par Jésus, dément cette idée si commune.
En effet, un homme peut très bien être un géniteur sans pour autant devenir un père. Il peut féconder une femme et s'en aller ensuite. Une femme, au contraire, va avoir au moins un contact biologique fort avec l'enfant qu'elle va porter pendant 9 mois. Dès le début, il existe un lien physique très fort entre la mère et l'enfant. Ce n'est pas vrai pour le père. On choisit d'être père. Il faut se reconnaître comme tel, il faut accepter les responsabilités que cela représente. Pour devenir père et non plus simplement géniteur, il faut entrer dans une relation d'amour et de confiance avec son enfant.

Bien sûr, nous croyons en un Dieu créateur, qui est à l'origine de la vie, des galaxies et des fourmis, des arbres et des plantes; à qui nous devons l'existence. Mais cette idée d'un Dieu créateur n'est pas suffisante.
Même si cela peut nous sembler incroyable (et ça l'est!) le créateur du ciel et de la terre est aussi notre Père, un père aimant. Cela veut dire qu'il veut faire partie de notre vie, cela veut dire qu'il veut prendre soin de nous. Cela veut dire que notre relation avec Dieu n'a pas à être marquée par des sentiments de peur ou de servitude, mais par un amour libre et confiant.
Dire que Dieu est notre Père, c'est donc affirmer avec confiance qu'il est là pour nous quand nous en avons besoin, qu'il joue pleinement son rôle dans nos vies et que nous pouvons compter sur lui. Nous devons bien comprendre que la paternité de Dieu n'est pas autoritaire, ni distante, ni détaché comme celle de certains pères humains. Notre Père est aux cieux, mais il est là pour nous qui sommes sur la terre

Je sais bien que nombreux sont ceux qui ont eu une relation compliquée avec leur père, mais nous avons à prendre garde à ne pas transposer notre propre vécu à notre relation avec le Seigneur.

Dieu est en effet notre Père céleste. Contrairement aux pères humains, il ne peut faillir dans sa tâche, dans son rôle pour nous. Et le fait que Jésus débute sa prière par ses mots: notre Père, nous montre ce qu'est la prière: un mouvement vers Dieu, comme celui d'un enfant qui va vers son père pour lui demander quelque chose dont il a besoin et qui sait que son père va prendre soin de lui.

Et le première requête du Notre Père c'est « que ton nom soit sanctifié. »
« sanctifié » ce la veut dire consacré, mis à part. Bien sûr le nom de Dieu (càd sa personne même) est saint. Il ne s'agit pas d'ajouter à la sainteté de Dieu: elle est déjà complète et éternelle. Mais, comme le dit Luther, nous demandons là c'est que « le nom de Dieu [qui] est saint par lui-même; soit aussi sanctifié parmi nous »

Encore une fois, il ne s'agit pas de rajouter quoique ce soit à Dieu, mais à ce que sa grandeur, sa beauté, sa perfection, sa puissance soient reconnues dans nos vies.
Dieu est saint, cela ne changera jamais. La question est de savoir si, tous les jours de notre existence, nous allons vraiment le traiter comme saint.
Notez bien que nous en demandons pas à à Dieu de nous laisser faire quelque chose. Non, Dieu et Dieu seul peut sanctifier son nom.
En fait, ici, nous demandons à Dieu de faire quelque chose en nous. Nous lui disons « aide nous à vraiment te connaître, te bénir et t'adorer »

Connaître Dieu, cela passe par Jésus, qui a dit « la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. ». Pour connaître Dieu, nous devons connaître Jésus comme notre Seigneur et Sauveur.
Cela veut dire aussi, bien sûr, connaître la Bible par laquelle Dieu se révèle à nous. C'est la Bible qui va nous permettre de régler toute notre vie, nos pensées, nos paroles et nos actes en telle sorte qu'ils honoreront le nom de notre Dieu, plutôt que de le couvrir de honte.
Comme Dieu le dit dans le livre du prophète Jérémie:
Que le sage ne se montre pas fier de sa sagesse, que le fort ne se montre pas fier de sa force, que le riche ne se montre pas fier de sa richesse, 23 mais *que celui qui veut éprouver de la fierté mette sa fierté dans ceci: le fait d'avoir du discernement et de me connaître. En effet, c'est moi, l'Eternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre. Oui, c'est cela qui me fait plaisir, déclare l'Eternel. (Jérémie 9.23-24)

Mes frères et mes soeurs, à quel point l'Eglise a t'elle besoin de croyants passionnés par la sainteté de Dieu. De chrétiens conscients qu'ils servent un Dieu très saint et qui veulent vivre des vies à sa gloire.
Quelles sont les critiques que l'on entend souvent à propos de l'Eglise? « ce sont des hypocrites, ils ne vivent pas ce qu'ils prêchent ». En d'autres termes: ils ne glorifient pas Dieu, ils vivent n'importe comment, en tout cas pas différement d'un incroyant. Notre réponse à cette déficience tragique ce doit être « que ton nom soit sanctifié ».

Cela veut dire lui consacrer nos vies d'un coeur sans partage, cela veut dire lui consacrer notre argent, notre temps, tout ce que nous sommes et que nous avons. Cela veut dire avoir à coeur de vivre pour sa seule gloire; la gloire d'un Dieu qui a envoyé son Fils unique devenir notre Sauveur. La gloire d'un Dieu qui se révèle être notre Père aimant. Répondons à son amour en sanctifiant son saint nom. Amen.

lundi 11 février 2013

Etude biblique du mardi 12 février 2013

Chers amis

Le groupe d'étude biblique se réunira à 20h15 le mardi 12. Nous étudierons le deuxième chapitre de la lettre aux Galates.

Cordiale invitation à tous. Pour plus de renseignements: 06.21.33.21.78


dimanche 10 février 2013

LUC 9.28-36



28 Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. 29 Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea et son vêtement devint d'une blancheur éclatante.
30 Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Elie; 31 apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s'accomplir à Jérusalem.
32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil mais, restés éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui.
33 Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit: «Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris: un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie.» Il ne savait pas ce qu'il disait.
34 Il parlait encore quand une nuée vint les couvrir; les disciples furent saisis de frayeur en les voyant disparaître dans la nuée.
35 Et de la nuée sortit une voix qui dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le!»
36 Quand la voix se fit entendre, Jésus se retrouva seul. Les disciples gardèrent le silence et, à cette époque-là, ils ne racontèrent rien à personne de ce qu'ils avaient vu. 

Chers frères et soeurs en Christ
chers amis,

On raconte que Franklin Rossevelt, Président des USA durant la Deuxième Guerre Mondiale, avait développé un certain cynisme. Il était par exemple persuadé que les gens ne l'écoutaient pas vraiment. Pour le prouver, il décida au cours d'une récpetion de dire aux personnes qui s'avancaient pour lui être présentées « ce matin j'ai assassiné ma grand-mère ». Personne ne prêta vraiment attention à cette énormité, à part l'ambassadeur de Bolivie qui, pas démonté, répondit « Monsieur le Président, elle l'avait certainement cherché ».
Cette histoire est certainement très embellie, mais elle pose bien une question « est-ce que nous écoutons vraiment? ». Quoi qu'on en dise; il est parfois difficile d'écouter, d'écouter vraiment et non pas juste entendre, comme le bruit de fond de la radio ou de la télé. Durant les études qui mènent au ministère, on apprend à parler mais on apprend aussi parfois ce qu'on appelle l'écoute active.
Le récit de la Transfiguration est impressionant. Il évoque en fait des aspects multiples: il donne une idée de la gloire divine de Jésus, nous rappelant que le Seigneur était à la fois homme et Dieu. Il évoque le rapport de Christ avec l'ancienne alliance, symbolisée par Moïse et Elie. Mais je voudrais ce matin que nous nous concentrions sur la derniçère partie du texte, lorsque la voix de Dieu se fait entendre et dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le! ».
Ces paroles doivent normalement vous évoquer quelque chose: le Père les avait déjà prononcées lors du baptême de Jésus, que nous avons vu il y a quelques semaines « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute mon approbation.» (Luc 3.22)
Mais la voix divine rajoute ici deux mots d'une extrême importance: « écoutez-le ».
Pierre, Jacques et Jean vivaient là une expérience unique, glorieuse! Et c'est sans doute ce qui a poussé Pierre à vouloir construire trois abris: un pour Moïse, un pour Elie et un pour Jésus.
Mais c'est justement là que Dieu a dit «Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le!»
Celui-ci, ce Jésus que vous avez en face de vous, revêtu de gloire, celui-là seul est mon Fils. Celui-ci est capable de vous sauver. Elie et Moïse étaient de simples hommes, des serviteurs de Dieu. Jésus était vrai homme et vrai Dieu, Fils du Père.
Voilà pourquoi Dieu dit « écoutez-le ». Ecoutez-le lui! Moïse et Elie représentent un temps de préparation qui va bientôt s'achever, ils représentent l'alliance qui va bientôt être déclarée ancienne parce que Jésus en a apporté une meilleure et définitive.
Oui, c'est vers Jésus que nous devons nous tourner, et vers personne d'autre.C'est Jésus que nous devons écouter et personne d'autre. Pas Moïse, pas Elie, même les plus grands serviteurs de Dieu ne sont rien en comparaison de Christ.

Luc nous dit que « Quand la voix se fit entendre, Jésus se retrouva seul ».
Personne ne peut se tenir aux côtés de Jésus, se comparer à lui. Nous devons écouter Jésus, et écouter seulement lui.

La question que ce texte nous pose est naturellment « est-ce que nous écoutons Jésus? ». Est-ce que nous l'écoutons vraiment, ou est-ce que ces paroles ont fini par devenir une sorte de bruit de fond dans nos vies?
Ecoutons-nous Jésus, ou écoutons ce que la société, les médias, la pression du groupe nous disent ce que nous devons faire ou être?
Il y a tellement de voix diverses qui nous bombardent de leurs messages que, si nous n'y prenons pas garde, nous risquons de ne plus entendre distinctement les paroles de Jésus.
Il y a d'autres risques encore: celui de penser que nous savons tout de Jésus, qu'il n'y a rien de neuf à en attendre, qu'une fois que les bases sont couvertes, c'est toujours la même chose. Faux. La parole de Dieu est toujours renvouvelée. Par exemple, tel verset, pourtant bien connu (parfois depuis le catéchisme) peut prendre dans telle ou telle circonstance une lumière nouvelle.
Enfin, il est plus que facile de ne pas écouter Jésus parce que nous pensons que nous « n'avons pas le temps », cette grande maladie de notre société!! Et c'est vrai qu'écouter, écouter vraiment prend du temps. Ca prend du temps d'écouter ce que notre conjoint, nos enfants nous disent. Ca prend du temps d'écouter Jésus.
L'auteur chrétien Charles Swindoll raconte dans un livre une période sa vie où il s'est retrouvé complètement débordé d'un point de vue professionnel. Vous savez comment c'est: on ne sait pas dire non, on ne pose pas de barrières, les engagements s'empilent et le stress apparaît. Sous la pression Swindoll était devenu invivable à la maison. Un soir, sa fille est venue le voir pour lui raconter quelque chose d'important qui s'était passé à l'école « Papa, j'ai quelque chose à te dire, mais je vais le dire très vite ».
Réalisant la frustration de sa fille; Swindoll répondit « non, chérie, je suis désolé. Tu n'as pas à la dire vite. J'ai du temps pour toi. Dis-le lentement »
Et la petite fille de répondre
« alors, écoute lentement!! »
Ecouter lentement. Prendre le temps. Entrer dans une écoute active. Se mettre en position d'écouter. Il n'y a pas de méthode bien sûr, mais cela implique un volontarisme. Venir au culte, bien sûr, mais aussi y venir dans l'ouverture, en refusant de laisser quoique ce soit polluer ce temps consacré. Cette petite heure dans une semaine qui en compte 168, elle est à vous, pour écouter le Seigneur. Il a des choses à vous dire. Il est bon aussi de lire la Bible chaque jour. Là encore, pas de méthode pas de légalisme. Certains méditeront sur un verset, d'autre liront des chapitres entiers. Peu importe, du moment que l'on se place dans l'écoute, parce que Dieu a des choses à vous dire.
A ceux qui sont oppressés pas l'angoisse, Jésus dit « 31 Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas: 'Que mangerons-nous? Que boirons-nous? Avec quoi nous habillerons-nous?'
32 En effet, tout cela, ce sont les membres des autres peuples qui le recherchent. Or, votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
33 Recherchez d'abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en plus.
34 Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain prendra soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »
Matthieu 6.31-34
A l'Eglise fidèle il dit « Voici, j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut refermer, parce que tu as peu de puissance et que tu as gardé ma parole sans renier mon nom (…) Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » Ap 3.7,9
A ceux qui se demandent si Dieu prend soin d'eux, Jésus dit: « 29 Ne vend-on pas deux moineaux pour une petite pièce? Cependant, pas un ne tombe par terre sans l'accord de votre Père.
30 Même vos cheveux sont tous comptés. 31 N'ayez donc pas peur: vous valez plus que beaucoup de moineaux. 
» Matthieu 10.29-30.
A ceux qui n'en peuvent plus, Jésus dit: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. » Matthieu 11.30
A ceux qui se demandent si Dieu veut d'eux, Jésus dit: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi » Apocalypse 3.20

Jésus nous parle. Il nous parle de paix, de pardon, de libération, de protection. Jésus s'adresse à chacun d'entre nous, avec quelque chose à lui dire.
Ecoutons-le!

 

dimanche 3 février 2013

LUC 4.14-31


14 Jésus, revêtu de la puissance de l'Esprit, retourna en Galilée, et sa réputation gagna toute
la région.
15 Il enseignait dans les synagogues et tous lui rendaient gloire.
16 Jésus se rendit à Nazareth où il avait été élevé et, conformément à son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
17 et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il le déroula et trouva l'endroit où il était écrit:
18 L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé [pour guérir ceux qui ont le coeur brisé,]
19 pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur.
20 Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur et s'assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.
21 Alors il commença à leur dire: «Aujourd'hui cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie.»

22 Tous lui rendaient témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et ils disaient: «N'est-ce pas le fils de Joseph?» 23 Jésus leur dit: «Vous allez sans doute me citer ce proverbe: ‘Médecin, guéris-toi toi-même’, et vous me direz: ‘Fais ici, dans ta patrie, tout ce que, à ce que nous avons appris, tu as fait à Capernaüm.’» 24 Il leur dit encore: «Je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien accueilli dans sa patrie. 25 Je vous le déclare en toute vérité: il y avait de nombreuses veuves en Israël à l’époque d'Elie, lorsque le ciel a été fermé 3 ans et 6 mois et qu'il y a eu une grande famine dans tout le pays. 26 Cependant, Elie n’a été envoyé vers aucune d'elles, mais seulement vers une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. 27 Il y avait aussi de nombreux lépreux en Israël à l’époque du prophète Elisée, et cependant aucun d'eux n’a été purifié, mais seulement Naaman le Syrien.»
28 Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces paroles. 29 Ils se levèrent, le chassèrent de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était construite, afin de le précipiter dans le vide. 30 Mais Jésus passa au milieu d'eux et s'en alla.









Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis


Vous avez peut-être vu il y a une quinzaine de jours, des images de la cérémonie d'investiture de Barak Obama. C'est toujours un grand moment dans la vie nationale des USA, et il est marqué par l'inauguration adress, le discours d'investiture dans lequel le Président donne la vision et la direction de son mandat.
D'une certaine manière, les lignes que nous venons d'entendre contiennent le discours d'investiture de Jésus: une vision et une direction pour son ministère. Cela fait quelques mois que Jésus a commencé à prêcher, il a déjà réalisé des miracles. On parle de lui.
C'est alors que Jésus retourne à Nazareth. Chez lui. Là où il a grandi, où les gens sont ceux avec lesquels il a joué étant enfant; là où les gens sont ceux qui passaient des commandes pour l'atelier de charpentier de Joseph. Nazareth, c'est la maison de Jésus. Tout le monde le connaît.
Comme tout bon Juif, Jésus se rend à la synagogue et il se retrouve à faire la lecture de la Bible, dans le livre d'Esaïe.
L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé [pour guérir ceux qui ont le coeur brisé,]19 pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur.
Texte magnifique, rempli d'espérance. Examinons d'un peu plus près ce qu'il implique.
Tout d'abord, il est question d'une « bonne nouvelle », d'un évangile, de quelque chose qui apporte la joie et qui peut être reçu avec joie. Cette nouvelle est pour les pauvres, et la pauvreté dont Esaïe parle là est une pauvreté spirituelle. On peut avoir des milliers d'euros en banque et être d'une pauvreté terrible, parce que
Il est ensuite question de guérison des coeurs brisés, ces coeurs qui peuvent être les nôtres, parce que la vie est cruelle et laisse des blessures.
Vient ensuite la libération des captifs et des opprimés; parce qu'il y a tant de choses qui peuvent nous emprisonner: des peurs, des regrets...tant de choses qui peuvent nous opprimer: le poids de nos fautes, celui des circonstances, les exigences que nous nous imposons nous-mêmes.
Le texte d'EsaÏe parle aussi de rendre la vue aux aveugles. Jésus l'a fait au cours de son ministère, mais cette cécité physique est aussi le symbole de l'aveuglement spirituel qui est si souvent le nôtre et qui nous fait errer, ne voyant pas ce dont nous avons besoin et ce que Dieu nous apporte.
Enfin, Esaïe parle d'une année de grâce du Seigneur. C'est une allusion à l'année du Jubilé où, tous les 50 ans, toutes les dettes étaient effacées et où les esclaves étaient libérées. Cela résume bien le message d'Esaïe: il annonce quelqu'un qui apportera une libération, une remise à zéro, un nouveau départ...
Jésus a fini de lire. Il s'assoit (pour enseigner) et il dit:
Aujourd'hui cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie.
C'est la plus courte prédication de Jésus et c'est sans doute une des plus fortes. Ici, Jésus affirme clairement, au milieu des siens, qu'il est l'accomplissement des promesses, qu'il est celui que Dieu a envoyé, qu'il est le Messie tant attendu.
C'est énorme ce que Jésus affirme ici aussi clairement. Tellement grand que les gens de Nazareth ne vont pas pouvoir l'accepter, parce que leur Jésus est trop petit.
La question fuse: «N'est-ce pas le fils de Joseph?», le Jésus qu'ils connaissent si bien (ou qu'ils croient connaître??). Comment peut-il être le Messie?? Et puis, je suis sûr qu'une autre chose trouble les gens: c'est que Jésus a (volontairement) oublié de lire une partie du texte d'Esaïe. Le verset qui parle du « jour de la vengeance de notre Dieu ». Plus tard il dira qu'il n'est pas venu juger le monde mais le sauver. Le problème c'est que les juifs s'attendaient justement à un Messie qui allait juger, notamment juger les autres!
Il y a donc deux écueils pour les gens de Nazareth: d'une part, une trop grande familiarité avec Jésus les empêche de voir son vrai visage. Encore aujourd'hui, des gens se croient chrétiens parce qu'ils ont été régulièrement tamponnés (baptême, confirmation, mariage) mais ils n'ont aucune relation vivante avec le Christ ressuscité. Et même pour les croyants, il y a toujours un risque d'entrer dans une piété mécanique, de venir au culte « par habitude » et non pas avec la joie de la communion avec des frères et des sœurs On peut aussi parfois s'approcher de la table sainte en ayant un sens trop émoussé de toutes les bénédictions que nous apporte la sainte cène, ce merveilleux aliment spirituel. Un proverbe américain dit qu'on a du mal à apprécier ou à respecter ce qui nous est trop familier.
Le problème des gens de Nazareth est qu'ils ne pouvaient pas croire que Dieu, en la personne de son Fils, était présent au milieu d'eux, dans leur petit village. Nous devons nous convaincre que Dieu est présent partout, même et peut-être surtout, dans la banalité de nos vies quotidiennes. Nous avons un Dieu extraordinaire qui agit dans l'ordinaire: dans nos villages, dans nos vies quotidiennes. Dieu était là à Nazareth, à Capernaüm, à Jérusalem...il est encore là à La Couarde, à Beaussais, à Niort, à Melle. C'est nous qui parfois avons du mal à le reconnaître.
Le deuxième écueil est donc que les gens de Nazareth n'étaient pas contents du programme de Jésus. Un Messie sans jugement, ce n'est pas un vrai Messie. Il y a là un exemple remarquable d'incroyance. Tous ces gens croyaient en Dieu remarquez-le bien. Mais ils étaient incroyants dans un sens plus profond: ils refusaient de laisser Dieu être Dieu et agir comme il l'entendait. Les gens de Nazareth étaient persuadés que leurs idées, leur plan, étaient meilleurs que ceux de Dieu. Les gens de Nazareth refusaient Dieu tel qu'il avait choisi de se manifester en Jésus. Ils voulaient un Dieu à leur image, un Dieu qui pense et agisse comme eux. Voilà pourquoi ils ne pouvaient pas accepter Jésus.
Voilà pourquoi on est passé de la joie du retour à la maison de l'enfant du pays à une foule prête à lyncher Jésus. Ce rejet violent et meurtrier symbolise bien tout ce que Jésus a subi au cours de son ministère, et qui s'est achevé à la croix. Jésus a été rejeté par les hommes, pour que nous puissions être acceptés par Dieu.

Un dernier point. Je vous ai dit que les paroles d'Esaïe constituaient d'un certaine façon le « programme » de Jésus, sa vision, son but. Qu'en est-il de nous? Car si nous sommes l'Église, nous sommes le corps de Christ et notre mission est de continuer à répandre son message. Est-ce que, dans notre vie individuelle et collective, nous annonçons vraiment la bonne nouvelle aux pauvres, est-ce que nos paroles peuvent guérir les coeurs brisés et rendre al vue aux aveugles. Est-ce que nous sommes porteurs, dans nos paroles et dans nos actes, de pardon et de libération?


C'est ce que Jésus est venu nous annoncer. C'est ce en quoi nous croyons. C'est ce que nous devons proclamer sans relâche: une année de grâce du Seigneur. Puisse Dieu nous donner la grâce de reconnaître notre pauvreté, de croire en la bonne nouvelle et de la répandre en son nom.
Amen.