samedi 24 décembre 2011

LUC 2.11-12 (Noël 2012)


Aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur.Voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.»


Chers frères et soeurs,
chers amis,
Il y a bien longtemps, j'ai travaillé en tant que pigiste dans une agence de presse. A lors que je « débutais » un collègue m'a expliqué qu'un bon article devait contenir certaines parties: qui, quoi, quand, où.
Les deux phrases que nous venons de réentendre sont en fait le premier sermon, prêché par les anges aux bergers pour leur dire QUI Jésus est: « un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur », ce qu'il a fait (QUOI):QUAND il est né  « aujourd'hui » et OU le trouver: « enveloppé de langes et couché dans une mangeoire »
Depuis cette première nuit de Noël, le message n'a pas changé: dire qui Jésus est, ce qu'il a fait pour nous, quand et où le trouver.
Qui est-il?: Jésus est le Fils de Dieu, il était totalement Dieu et totalement homme, capable donc d'agir comme médiateur entre le Père et nous. L'ange dit qu'il est le Messie: celui que Dieu avait promis depuis des siècles, c'est donc lui qui est le coeur du plan de Dieu pour nos vies. L'ange dit aussi qu'il est un Sauveur. Prenons garde à ne pas commettre d'erreur sur ce point. Jésus n'était pas un maître spirituel comme Bouddha. S'il avait eu besoin de nous envoyer un maître dont nous aurions suivi les préceptes, Dieu n'aurait jamais eu besoin de nous envoyer son Fils. Mais il l'a fait parce que nous avions besoin d'un Sauveur, parce que nous ne pouvions pas nous sortir de nos impasses et de notre péché par nous-mêmes. D'ailleurs, Matthieu donne deux noms à Christ pour expliquer le sens de sa mission Jésus, cela veut dire « Dieu sauve » et Emmanuel « Dieu avec nous ». L'identité de Jésus est liée à ce qu'il a fait:
Qu'a t'il fait?: remarquez que l'ange ne dit pas « il est né un Sauveur ». Il affirme « il vous est né un sauveur ». Voilà ce que Jésus a fait: il est né pour vous. Il a vécu pour vous, il a fait face à la tentation et à la souffrance pour vous. Il a enseigné, guéri, prié pour vous. Il a été arrêté, jugé, crucifié pour vous. Il est revenu à la vie et est monté auprès du Père.
Jésus n'a jamais rien fait pour lui. En se faisant enfant, en venant dans notre monde, il n'avait aucun intérêt personnel à chercher. Jésus avait une mission, qu'il a expliquée à ses disciples:
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19.10)
Moi, je suis venu pour que les humains aient la vie et l'aient en abondance (Jean 10.10, BFC)
Moi, la lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans les ténèbres. (Jean 12.46)
Tout ce que Jésus a fait, il l'a fait pour nous, et cela montre que nous avons un prix infini aux yeux de Dieu. Noël nous dit, comme Jean « voyez de quel grand amour Dieu nous a aimés ».
Quand est-il né?: nous le savons, il y a à peu près deux mille ans. Paul nous dit en Galates que Christ est né « quand les temps furent accomplis » ou plus simplement « lorsque le moment choisi par Dieu est arrivé ». C'est saisissant, vous ne trouvez pas? Cela faisait des siècles que Dieu avait promis un Sauveur, la venue de quelqu'un qui allait changer le monde. Et quand cette promesse du fond des âges s'est accomplie; presque personne n'en est rendu compte! Prenons garde à ces instants qui nous paraissent insignifiants. Dans le plan de Dieu, ils peuvent avoir un plan éternel. Un ami me faisait remarquer cette semaine que Jésus n'est sans doute pas né un 25 décembre. Il avait lu un livre qui affirme que Jésus est né un 16 octobre. Je lui ai répondu que ce qui compte, c'est ça « aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur »
L'ange dit « aujourd'hui », parce que Jésus venait juste de naître, mais c'est aussi notre aujourd'hui. La naissance de Jésus n'est pas qu'un fait historique, totalement détaché de notre réalité parce qu'il s'est passé il y a trop longtemps. Aujourd'hui encore, Christ veut naître dans notre coeur. Allons-nous lui laisser une place?
Enfin, Où tout cela se passe t'il? Là aussi, nous le savons. Les prophéties ont été accomplies et Jésus est bien né à Bethléem. Oui, mais Bethléem, c'est loin. Ils sont nombreux ceux qui me disent: « où est Dieu? Où peut-on le trouver dans le chaos de ce monde? ». Et même lorsque nous sommes croyants, Dieu peut parfois nous sembler cruellement lointain.
Où est Dieu? Où le trouver? Regardez: il est là, dans la crèche: ce nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. A Noël, Dieu se fait humain. Le mouvement est descendant: Dieu vient vers nous. Cela veut dire que Dieu ne joue pas à cache-cache avec nous. Si, parfois, nous n'arrivons pas à le trouver, c'est aussi parce que nous pouvons le chercher au mauvais endroit.
Cette nuit encore, des gens prieront à Bethléem, le lieu de naissance de Christ. Mais Jésus n'est plus là-bas. Si vous voulez trouver le Fils de Dieu, vous pourrez le faire dans les pages de la Bible, dans le pain et le vin de la Cène, dans la communion fraternelle de l'Eglise. Joseph et Marie ont frappé à bien des portes la nuit de Noël: toutes sont restées fermés pour eux. Aujourd'hui, c'est Jésus qui dit: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. ».
Noël, c'est un mystère: un enfant nous est né, le ciel descend sur la terre, le Fils nous est donné. Ce roi délaisse pour nous son trône glorieux. Voyez combien il s'abaisse pour nous ouvrir les cieux.
Noël, joie surprenante: le Verbe créateur affronte la tourmente, le froid de notre coeur. Il vient jeter sur terre, presque sans aucun bruit, son ardente lumière pour trouer notre nuit.
Noël, Dieu renouvelle un monde trop usé. Par son Fils il appelle quiconque est fatigué. (Suzanne de Dietrich)

mercredi 21 décembre 2011

18 Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par l'action du Saint-Esprit.
19 Joseph, son fiancé, qui était un homme juste et qui ne voulait pas l'exposer au déshonneur, se proposa de rompre secrètement avec elle.
20 Comme il y pensait, un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et dit: «Joseph, descendant de David, n'aie pas peur de prendre Marie pour femme, car l'enfant qu'elle porte vient du Saint-Esprit.
21 Elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.»
22 Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète:
23 La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l'appellera Emmanuel, ce qui signifie «Dieu avec nous».
24 A son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné et il prit sa femme chez lui, 25 mais il n'eut pas de relations conjugales avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde un fils [premier-né] auquel il donna le nom de Jésus.
Matthieu 1.18-25

dimanche 18 décembre 2011


"Annonciation", He-Qi

7 Lorsqu'il fut installé dans son palais et que l'Eternel lui eut donné du repos en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient,
2 le roi dit au prophète Nathan: «Vois donc! J'habite dans une maison en cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente.»
3 Nathan répondit au roi: «Vas-y, fais tout ce que tu as dans le coeur, car l'Eternel est avec toi.»
4 La nuit suivante, la parole de l'Eternel fut adressée à Nathan:
5 «Va annoncer à mon serviteur David: 'Voici ce que dit l'Eternel: Est-ce à toi de me construire une maison pour que j'y habite?
6 En effet, je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait sortir les Israélites d'Egypte jusqu'à aujourd'hui. J'ai voyagé sous une tente, dans un tabernacle.
7 Partout où j'ai marché avec tous les Israélites, ai-je une seule fois dit à l'une des tribus d'Israël que j'avais désignée pour diriger mon peuple, Israël: Pourquoi ne me construisez-vous pas une maison en cèdre?'
8 Annonce maintenant à mon serviteur David: 'Voici ce que dit l'Eternel, le maître de l'univers: Je t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour que tu sois chef sur mon peuple, sur Israël.
9 Je t'ai accompagné partout où tu as marché, j'ai éliminé tous tes ennemis devant toi et j'ai rendu ton nom aussi grand que celui des grands de la terre.
10 J'ai donné un lieu de résidence à mon peuple, à Israël, je l'ai planté pour qu'il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne l'oppriment plus comme par le passé,
11 comme à l'époque où j'avais établi des juges sur mon peuple, sur Israël. Je t'ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. De plus, l'Eternel t'annonce qu'il va te faire lui-même une maison:
16 Ta maison et ton règne seront assurés pour toujours après toi, ton trône sera affermi pour toujours.'» 

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,


Noël approche. Est-ce que toutes vos courses sont faites, vos cadeaux achetés? En tout, pour moi, c'est non. Pas eu vraiment le temps ni l'envie de me traîner dans les magasins. Et puis, aussi, je pense que vous avez remarqué qu'il est beaucoup plus simple de trouver quoi offrir à certaines personnes qu'à d'autres. « Qu'offrir à quelqu'un qui a déjà tout? »

Dans notre texte de l'Ancien Testament de ce matin, David essaie de répondre à cette question. Il ne cherche pas à trouver un cadeau de Noël bien sûr, mais il s'est mis en tête d'offrir quelque chose à Dieu. Qu'est-ce qu'on peut offrir à celui qui a vraiment TOUT?

Dieu avait donné la royauté à David. Il lui avait donné la victoire sur ses ennemis et avait béni son règne par la prospérité. David, après avoir fait de Jérusalem sa capitale, avait donc pu se faire construire un palais. Mais quelque chose gêne David: il a un palais, et Dieu réside toujours dans le Tabernacle dont nous avons beaucoup parlé ces derniers mois dans nos sermons sur la typologie. Le roi a un palais et Dieu est dans une tente? Ca ne va pas; le Seigneur mérite mieux! Alors David a une idée: il va construire à Dieu une sorte de palais: un temple en dur, permanent! « Dieu mérite bien ça, se dit David, et ce temple, c'est moi qui va le faire construire! »

Et Dieu dit « non ».
Il envoie son prophète Nathan, pour démonter l'idée: « David, quand est-ce que j'ai jamais, depuis 200 ans, demandé à quiconque de me construire quoique ce soit? ». Dieu avait accompagné et guidé son peuple dans la longue marche vers le Pays Promis depuis le Tabernacle, il y était resté et n'avait rien demandé. Gardons toujours à l'esprit que Dieu n'a pas commandé la construction du temple de Jérusalem: il l'a autorisée, tout au plus (et encore, il a douché l'enthousiasme de David en décrétant que ce ne serait pas lui, mais son fils, qui construirait le temple).

Nous aussi, nous sommes comme David parfois. Nous essayons de faire plaisir à Dieu. Et nous échouons pitoyablement. Nous croyons savoir mieux que Dieu ce qu'il veut. Nous échouons à prendre garde à ce qu'il dit en réalité, à ce qu'il demande vraiment. Nous aussi, avec sans doute les meilleures intentions du monde, nous pouvons chercher à enfermer Dieu dans un cadre (même somptueux) alors que lui est toujours en mouvement.

Comme d'habitude, Dieu a une meilleure idée. Il dit à David par la bouche de Nathan: l'Eternel t'annonce qu'il va te faire lui-même une maison. Ici, il y a un jeu de mot avec les deux sens de « maison »: une maison c'est un bâtiment d'habitation mais c'est aussi une dynastie. Dieu n'a pas seulement donné le trône à David: il va aussi le préserver pour ses descendants. « Ta maison et ton règne seront assurés pour toujours après toi, ton trône sera affermi pour toujours. » affirme Dieu.

Pourtant si nous connaissons un peu l'histoire, nous avons que le royaume de David et sa dynastie n'ont pas duré pour toujours. Le royaume fut conquis et détruit par les Babyloniens et, par la suite, plus aucun descendant de David ne régna sur la Terre Sainte. Mais Dieu ne ment pas. C'est juste que nous devons faire l'effort d'aller au-delà du premier niveau et trouver le vrai sens de sa promesse. Et je suppose que vous savez déjà où ce véritable sens se trouve: chez Jésus-Christ.

Jésus a été le descendant de David en qui les promesses divines ont été accomplies pleinement. Fils de Dieu, fils de Marie la descendante de David, Jésus est celui en qui la maison de David est établie pour toujours. C'est à lui qu'est revenu le trône de David. C'est pour lui qu'a été prononcée cette prophétie: « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son ancêtre. Il régnera sur la famille de Jacob éternellement, son règne n'aura pas de fin. »
Ce même Jésus a dit à Pilate que son royaume n'était pas de ce monde. Il est clair que Jésus n'était pas un roi qui correspondait aux critères habituels. Il ne vivait pas dans le luxe, il n'avait aucun pouvoir politique (ou, plutôt, il a toujours refusé le pouvoir politique), il n'a pas mené de guerres, il n'a pas édifié de monuments. Il a enseigné, il a guéri, il a servi et il est mort. Et sur sa croix son titre « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs » n'était que le motif de sa condamnation, presqu'une moquerie.

Tout cela est vrai, mais même les plus grands souverains conquérants n'ont jamais vaincu la mort comme Jésus. Aucun roi n'a jamais pu s'assoir à la droite de Dieu comme Jésus. Aucun roi, même les plus puissants, n'ont jamais eu le pouvoir de pardonner les péchés et de libérer les humains. Aucun roi terrestre. Mais notre roi a fait tout cela, et il continue de le faire.

Dieu avait donné David comme roi à Israël. Dieu a donné Jésus comme roi à l'Eglise. Nous sommes les sujets du grand roi, mais nous ne sommes pas soumis, pas asservis. Bien au contraire, son joug est léger, et nous avons pris sonscience que seule la confiance en Christ peut nous faire nous tenir debout et voir le monde et nous-mêmes tels qu'ils sont.
Et si nous faisons quelque chose pour Dieu, c'est parce qu'il a déjà tout fait pour nous.

Oui, à Noël, c'est Dieu qui vient vers nous, c'est Dieu qui agit. La Bible décrit très clairement notre salut comme étant l'oeuvre de Dieu seul, par pure grâce:
« En effet, c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.Ce n'est pas par les oeuvres, afin que personne ne puisse se vanter.En réalité, c'est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions » Ephésiens 2.8-10
et en Philippiens, Paul affirme: « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la poursuivra jusqu'à son terme »

David voulait construire une maison pour Dieu. C'est Dieu qui en a construit une pour David. David voualit «faire quelque chose » pour Dieu, et c'est Dieu qui a tout fait pour lui, et pour nous.

Je trouve que les gens qui ont créé le lectionnaire ont eu un petit coup de génie en liant ce texte de l'Ancien Testament avec le passage bien connu de Luc. La leçon de ces deux textes, c'est que nous ne pouvons pas enfermer Dieu; parce qu'il est trop grand, trop libre pour cela.
Dieu ne désirait pas de temple, parce qu'il avait choisi de demeurer dans le Tabernacle, dans l'Arche d'Alliance, pour être au milieu de son peuple.
Et bien, à Noël aussi, Dieu vient vers nous, pour être au milieu de nous. Et il chosit de venir dans le ventre d'une humble vierge d'Israël, d'une gamine de 14 ans, pour naître sur la paille d'une étable. On aurait pu penser à une déferlement de gloire et de puissance, mais ce n'est pas ainsi que Dieu a voulu faire. Pas d'or, de soie, de bois de cèdre ici: un ventre de femme, un enfant, une étable: voilà où Dieu s'est fait « proche », dans les deux sens du terme: proche opposé de lointain et proche en tant qu'intime qu'ami.

Est-ce que nous nous rendons toujours compte que Noël est une fête subversive? Une fête qui vient bousculer nos idées sur Dieu, qui nous rappelle que Dieu agit comme il le veut et quand il le veut. Noël vient nous bousculer, tout comme Joseph et Marie ont été bousculés par l'annonce de cette naissance incroyable, et que leur vie toute entière en a été bouleversée.
La venue de Christ doit nous aussi nous bouleverser. En contemplant l'enfant de Bethléem, en écoutant le maître du Sermon sur la Montagne, en voyant le Fils de Dieu mourir sur la Croix et ressusciter pour nous, nous sommes invités à donner une réponse. Comme l'a dit un grand auteur chrétien
Il faut qu’en toi Dieu naisse. Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas dans ton cœur, cela ne te sert à rien. »
 














dimanche 11 décembre 2011

ESAIE 61.1-4



*L'Esprit du Seigneur, de l'Eternel, est sur moi parce que l'Eternel m'a consacré par onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux déportés la liberté et aux prisonniers la délivrance,
2 pour proclamer une année de grâce de l'Eternel et un jour de vengeance de notre Dieu, pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil, 3 pour mettre, pour donner aux habitants de Sion en deuil une belle parure au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un costume de louange au lieu d'un esprit abattu. On les appellera alors «térébinthes de la justice», «plantation de l'Eternel destinée à manifester sa splendeur».
4 Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations.




Chers frères et soeurs,
chers amis,

Les gens qui cherchent à vendre quelque chose ont développé depuis des décennies des techniques très persuasives. Ils savent ce qui va faire acheter. Et l'un des moyens les plus sûrs du marketing est de décrire un produit comme « nouveau ».
Dans le monde du marketing règne un présupposé très clair: nouveau=bon, vieux=mauvais.
Nous voulons de nouveau vêtements, le nouvel I-pad, un nouveau écran plat 46 pouces, la nouvelle Renault...
Notre société, profondément influencée par le consumérisme suit le mouvement et malheur à ce qui est considéré comme obsolète. Oubliez l'ancien, ne pensez qu'à ce qui est nouveau (même s'il ne le sera plus dans 6 mois déjà).
A bien des égards, cette idée du rejet des choses anciennes et du caractère positif de ce qui est nouveau peut trouver une application dans notre vie spirituelle. La Bible est remplie d'exemples où le péché et le vide d'une vie sans Dieu sont décrits comme « vieux » ou « anciens », tandis que la grâce de Dieu, et toutes les bénédictions qu'elle apporte sont décrites comme « nouvelles ».

Par exemple, dans la première lettre aux Corithiens, Paul dit « Purifiez-vous [donc] du vieux levain afin d'être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain. En effet, Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié [pour nous] » (1 Co 5.7).
Et, en 2 Corithiens, l'apôtre affirme «Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17) 


En tant que chrétiens, nous sommes fatigués de nos vieux péchés, et nous voulons être libérés du mal qu'ils ont fait. Etre chrétien, c'est désirer la vie nouvelle en Christ, c'est avoir un nouveau départ avec Jésus. Dans la foi, nous recevons dans nos vies ces paroles de Christ « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.5)
Vieux=mauvais, nouveau=bon
Cependant, quand nous y prenons garde, nous nous rendons compte que tout ce qui est ancien n'est pas mauvais, loin de là! Ils sont vieux nos châteaux, nos églises romanes et pourtant sans eux, notre pays serait plus pauvre. Ils sont précieux nos vieux amis auxquels nous sommes liés depuis des années par une relation d'estime et de confiance. Les souvenirs du bon vieux temps viennent réchauffer notre coeur. Les vieux meubles de la maison familiale forment le cadre de tant de souvenirs...Oui, souvent, vieux=bon.
C'est aussi vrai sur le plan spirituel. Notre foi est vieille, très vieille. Et c'est la preuve qu'elle est bonne, parce qu'elle a résisté à l'épreuve du temps.
C'est aussi vrai pour les promesses de Dieu et ses dons, parfois, vieux=bon. Dans notre texte d'Esaïe de ce matin c'est ne fait le Christ qui parle. IL parle de ce qu'il fera quand il apportera le salut à Israël et au monde. Il parle, symboliquement et de façon prophétique, des gens qui seront délivrés de l'esclavage et de la ruine par sa grâce et de ce qu'ils seront rendus capables de faire dans son royaume.
Il fait des promesses, et certaines de ses promesses concernent des choses anciennes « Ils reconstruiront sur d'anciennes ruines, ils relèveront les décombres du passé, ils rénoveront des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations. »
Ses ruines, ses décombres, ce sont ceux de la vieille capitale du peuple de Dieu: la ville sainte de Jérusalem. C'était un endroit précieux, que Dieu avait donné à son peuple. C'était l'endroit où l'on trouvait le temple, où Dieu établissait la paix et la réconciliation avec son peuple.
Dans cette cité sainte, Dieu avait fait beaucoup de promesses à son peuple. Et dans cette cité sainte, Dieu allait les tenir.  
Oui mais...la ville avait été détruite. Elle était en ruine. D'un point de vue historique, effectivement, Jérusalem avait été prise et dévastée par les Babyloniens, qui avaient emmené le peuple de Juda dans un exil de 70 ans.
Dans de telles conditions, Jérusalem pouvait-elle toujours être le symbole de l'espérance joyeuse du peuple de Dieu? Ne représentait-elle pas plutôt leur honte, le symbole de leur chute et de leur punition, de leur défaite, de leur humiliation et du désespoir?
Est-ce que ces ruines n'étaient pas là pour rappeler tout ce que leur infidélité avait amené sur eux? Qui aurait eu envie de retourner dans cet ancien lieu?
Et bien, Jésus, notre Sauveur, nous promet qu'il va nous ramener dans ces lieux anciens. Tout comme les juifs exilés avait été ramenés dans leur pays, Jésus promet que le pardon et la guérison qu'il donne vont nous ramener à la maison et qu'ils vont nous donner la force de reconstruire ce qui avait été détruit, de restaurer ce qui a été perdu.
Cette promesse s'applique à nous à plusieurs niveaux, et c'est en fait un des grands thème de la Bible.
Adam et Eve symbolisent une humanité qui fait le choix de rompre l'harmonie qui l'unissait à Dieu. Mais en Christ, cette harmonie est rétablie. L'image de Dieu en nous est pleinement rétablie. Paul dit « de même que nous avons porté l'image de l'homme fait de poussière, nous porterons aussi l'image de celui qui est venu du ciel. » (1 Co 15.49)
Dieu est désormais de nouveau avec nous, pour nous et en nous.
De même, dans l'Ancien Testament, nous voyons souvent le peuple de Dieu (particulièrement les tribus du Nord) tourner le dos au Dieu de leurs pères. Ils tournèrent aussi le dos à la dynastie de David, que Dieu avait désigné comme leurs rois. Nous voyons le peuple tomber dans l'infidélité et être totalement vaincu par les Assyriens. Cela marque la fin des tribus du Nord en tant que peuple, puisque les Assyriens les dispersèrent parmi tous les peuples de leur empire.
Aujourd'hui, cette tragédie est inversée par l'ordre missionnaire que donne Jésus, issu de la postérité de David: «Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt 28.19-20). Aujourd'hui, c'est l'Evangile qui construit un nouveau peuple, fait de gens venus de toutes les nations. Ca n'est plus le peuple de Dieu qui est dissous dans les nations, mais les nations qui sont réunies dans le peuple de Dieu.
Et puis, enfin, ça peut s'appliquer à nous, en tan qu'individus. Peut-être que nous aussi nous n'avons plus notre premier amour pour le Seigneur et son Eglise. Nous ne sommes pas toujours restés solidement enracinés dans la grâce de notre baptême par la repentance et la foi. Le vieux zèle et la vieille innocence semblent bien loin.
Mais Jésus restaure ce qui a été perdu. Il reconstruit ce qui s'est effondré. Quand il vous pardonne vos fautes et vous purifie de vos péchés par son sang, il redresse les anciennes ruines, des décombres vieux de plusieurs générations.
Cette image de la restauration peut nous sembler trop belle. Parfois, nous avons l'impression que des pans entiers de nos vies ne sont plus que des ruines. La tâche de reconstruction semble trop grande, irréalisable. C'est lors que nous devons prendre garde aux paroles de Christ «Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.» Et si les promesses de Dieu vous semblent trop extraordinaires, souvenez-vous des paroles de Paul: « Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre coeur par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5)


Bien sûr, il est possible de préférer, comme l'a dit l'Evangile de ce matin, les ténèbres à la lumière. Mais quand la Parole de Dieu et son Esprit agissent dans nos vies, quand nous les laissons faire, ils peuvent ensemble accomplir leur tâche et apporter guérison et réparation dans nos existences.
Vous voyez, en Christ, les choses anciennes ne sont pas seulement remplacées ou oubliées. Les bonnes choses anciennes sont restaurées.
A l'approche de Noël, il est bon que nous nous souvenions de ce que Dieu peut accomplir, y compris dans la plus grande faiblesse. Il est bon que nous nous souvenions que Noël est la preuve que Dieu tient toutes ses promesses.
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour le monde « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes! »
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour son Eglise «N'ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple »
C'est un temps pour nous rappeler ce que Dieu veut faire pour nous « il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur »
Grâce à l'enfant de Bethléem, nous pourrons « reconstruire sur d'anciennes ruines, relever les décombres du passé,rénover des villes dévastées, des décombres vieux de plusieurs générations. »
C'est la grâce de Dieu qui nous permettra de marier l'ancien et le nouveau dans le royaume de Dieu.
Amen +










dimanche 4 décembre 2011

MATTHIEU 3.1-12




1 En ce temps-là parut Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. 2 Il disait: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. 3 Jean est celui qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète, lorsqu’il dit:
   C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur,
Aplanissez ses sentiers.

 4 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. 5 Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui; 6 et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain.
 7 Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? 8 Produisez donc du fruit digne de la repentance, 9 et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. 10 Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. 11 Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. 12 Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.




C'est l'Avent, et avec l'Avent réapparaît dans notre lectionnaire un personnage pour lequel j'ai une vraie fascination: Jean le Baptiste. Le message de Jean peut se résumer en deux mots; « repentez-vous ». La raison de cet appel est claire et nette: « parce que le royaume de Dieu est proche ».

Jean était un prophète, c'est-à-dire un messager envoyé par Dieu. Esaïe l'avait annoncé des siècles auparavant: C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Jean préparait le chemin au Seigneur, à Jésus. Il déblayait le terrain, et le faisait sur le type bulldozer. Jean, c'était un taureau furieux dans un magasin de porcelaines religieuses. Jean avait la même tenue qu'un très grand prophète de l'Ancien Testament: Elie. Imaginez de vous représenter Jean-Baptiste, ce bonhomme vêtu d'une sorte de tunique informe en poils de chameaux, une patte de sauterelle coincée entre les dents, des piqûres d'abeilles sur les bras., les doigts collants de miel. Il y a une part de rudesse, de sauvagerie presque dans le personnage de Jean. Il n'était sans doute pas mais un être différent, radical, indomptable. Tout simplement, Jean était un prophète envoyé par Dieu pour préparer le chemin à Christ. Jean prêchait dans le désert de Judée et il invitait les juifs à revenir dans le désert, parce que c'est dans le désert que leur peuple avait été créé, dans le désert que Dieu avait conclu une alliance avec eux. Jean invitait à un retour, à un renouveau, à un recommencement, à une repentance.

Jean était un pont. Un pont entre l'ancien et le nouveau, entre l'ancienne alliance d'Abraham et de Moïse et la nouvelle alliance fondée par Christ et en Christ. Jean accompagnait son message d'un signe visible: le baptême d'eau. C'est ainsi qu'il préparait le chemin du Sauveur. Il entendait votre confession et vous baptisait. Voilà comment on manifestait qu'on avait entendu l'appel à la repentance: on se reconnaissait pécheur et on était baptisé par Jean.

Dans l'ancienne alliance, les choses étaient différentes: on confessait ses péchés à un prêtre, et on amenait un animal dont le sang était répandu à la place du vôtre. Jean a introduit une nouvelle façon de faire: la purification avec de l'eau et la promesse faite par Dieu de pardonner. Et les gens venaient auprès de Jean, de tous les coins du pays.

Jean finit par attirer l'attention des autorités religieuses, les deux groupes (rivaux) des Pharisiens et des Saducéens. Jean avait beaucoup de chose à leur reprocher. Dans les deux cas, on avait de beaux types religieux, et la religion trop souvent, est un des plus dangereux obstacles à une vie de communion avec Dieu. Les Pharisiens, c'était des gens obsédés par la pureté, par l'obéissance aux commandements, avec une vie de foi faite de règles pesantes. Les Saducéens, eux, c'était l'élite intellectuelle auto-proclamée, des gens qui prenaient ce qui les intéressaient dans la Parole de Dieu et se faisaient un Dieu bien confortable, à leur image. Encore aujourd'hui, nos braves libéraux sont persuadés que Dieu ne peut être que libéral...Alors, oui, tous ces braves gens s'intéressaient au baptême de Jean. Mais pas à la repentance. Ils n'en avaient pas besoin n'est-ce pas? Ils étaient trop pieux, ou trop intelligents en tout cas trop respectables pour que Dieu puisse leur demander de se mettre au même niveau que la populace qui venait voir Jean. Et bien Jean leur a adressé un sévère coup de semonce, sans mâcher ses mots, en leur montrant qu'ils avaient l'apparence de la piété mais qu'ils reniaient ce qui en fait la force.

Laissez-moi vous pose à présent une question. Qu'est-ce que Jean nous dirait si il était ici aujourd'hui? Bon, bien sûr, il faudrait faire abstraction du fait qu'il ne porterait pas un robe pastorale noire, qu'il montrerait sans doute une certaine indifférence à la liturgie et qu'il sentirait certainement un peu fort...
Mais je suis sûr que vous l'écouteriez...Et ce que vous entendriez, c'est encore un appel à la repentance, à un changement radical, à laisser, dans votre baptême, votre vieil homme se noyer pour que l'homme nouveau, la femme nouvelle puisse se lever en vous. Jean vous dirait «  Repentez-vous, car le royaume de Dieu est proche ». Il encouragerait ceux qui n'ont pas reçu le baptême à le recevoir, et ceux qui l'ont reçu à le vivre.

Jean ne tolèrerait sand doute pas tous nos « j'essaie de faire du mieux que je peux », nos « il y a pire que moi », tous nos « j'ai fait telle ou telle expérience avec le Seigneur ». Il nous dirait « et alors, tu crois que c'est assez? Tu crois que c'est toi et ta petite religiosité qui comptent? Tu n'as pas encore compris. Repens-toi! ». Jean chercherait à nous réveiller du sommeil et de l'aveuglement en nous rappelant l'urgence des temps: la hache est déjà sur la racine des arbres, prête à couper tout ceux qui ne portent pas de bons fruits.
Et si vous demandiez à Jean quels sont les fruits de la repentance, il vous répondrait. Si vous avez deux manteaux, donnez-en un à celui qui n'en a pas; si vous avez trop à manger, donnez en à ceux qui ont faim. Jean vous renverrait vers les dix commandements et vous dirait « Voilà à quoi ressemblent les fruits de la repentance: respecter Dieu, l'aimer et lui faire confiance, l'adorer et écoute sa Parole lors du culte où il vous convoque, honorer vos parents et les autorités, aider votre prochain, vivre une vie conjugale pure, préserver les biens de votre prochain et sa réputation, être content avec que vous avez ».

Mais Jean vous rappellerait que tout cela, ce ne sont que les fruits de la repentance, ce qui arrive quand la Parole de Dieu agit en vous. Ce n'est pas la repentance. Se repentir, c'est se reconnaître pécheur, c'est reconnaître que les meilleures de nos oeuvres sont encore insuffisantes et entachées d'imperfections grossières. C'est reconnaître que vous ne pouvez pas y arriver tout seul. En clair, la repentance chrétienne c'est le mouvement qui nous retire de nous-mêmes pour nous faire nous tourner vers le Christ. C'est bien à cela que Jean a consacré sa vie: à ce que les gens ne regardent pas à lui-même, pas à eux-mêmes, mais à Jésus. « Il faut qu'il croisse et que je diminue » a dit Jean en parlant de Christ: ces paroles, nous pouvons les faire nôtres. C'est vers Jésus que vous devez tourner vos regards, c'est ne lui que vous devez placer votre confiance et votre espérance. C'est sa mort qui vous sauve. C'est sa vie qui vous permet de vous tenir justifié et saints devant Dieu. C'est lui qui est l'agneau de Dieu qui ôte votre péché et le péché du monde. Ayez foi en Christ, et non pas en vous-mêmes. C'est cela la repentance.

Jean nous rappellerait aussi notre baptême. Après tout, nous autres chrétiens avons été baptisés par plus grand que Jean. Nous avons été baptisés en la mort de Jésus. Baptisés, vous êtes revêtu de la justice de Christ. Jean portait un vêtement de poli de chameaux. Nous, nous sommes revêtus d'une tunique blanche qui symbolise la purification que Christ nous a apportée et qui sera notre tenue de fête lors des noces de l'Agneau.
Jean mangeait des sauterelles et du miel. Nous, nous nourrissons au pain de vie qui vient du ciel et nous nous abreuvons avec le vin qui est le sang du Seigneur. Durant leurs 40 ans dans le désert, les Hébreux ont mangé la manne, nous notre manne c'est la Sainte Cène qui nous donne les forces dans le désert.

Il y a près de 500 ans, au tout début de ce qui allait devenir la Réforme, Luther a voulu dans ces 95 Thèses rétablir la vérité sur ce qu'est la repentance: « En disant : repentez-vous notre Maître et Seigneur JJésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût une repentance ». Une vie de repentance, ce n'est pas une vie que l'on passerait à compter ses fautes et à se flageller. C'est une vie où, tous les jours, nous retournons à la source d'où coule l'eau de vie, où contamment nous retournons vers Christ, notre seul Sauveur et le seul médiateur entre Dieu et nous. C'est à cela qu'était destiné le message de repentance de Jean.

Je ne suis pas sûr que nous apprécierions tout ce que Jean aurait à nous dire s'il venait précher dans ce temple. Et je suis sûr qu'il n'en aurait pas grand-chose à faire. Parce que Jean, comme tous les vrais de Dieu était plus intéressé par rester fidèle à la Parole du Seigneur que par plaire au monde. Il serait bon que l'Eglise imite ce modèle et cesse toutes les minables petites compromissions qui, loin de faciliter son témoignage, le compromette.
Jean avait été envoyé par Dieu pour annoncer la vérité. La vérité que nous avons besoin de repentance, que nous sommes pécheurs et incapables de nous sauver par nos propres forces. La glorieuse vérité qui dit que, même si nous sommes des arbres sans fruits, c'est le « rameau sorti du tronc d'Isaï », Christ, qui a été coupé à notre place pour que nous puissions être ré-enracinés sur le terreau fertile de la grâce.

Tout comme Jean, l'Eglise est aujourd'hui appelée à être une voix prophétique dans la désert. Tout comme Jean, l'Eglise appelle les femmes et les hommes de notre temps à entrer dans une vie nouvelle par la repentance et le baptême. L'Eglise prépare les sentiers du Seigneur, qui viendra bientôt.
Notre nourriture spirituelle, la Sainte Cène, peut sembler un mets bien étrange pour ceux qui se repaissent du fast-food du matérialisme... Nos choix de vie, nos valeurs, ce que nous acceptons ou refusons peuvent nous faire parâitre encore plus étranges aux yeux de nos contemporains que si nous nous promenions vêtus de poils de chameau...
Peu importe. Ce à quoi nous sommes appelés, c'est à la fidélité, parce que Dieu a été fidèle envers nous et ne nous a pas abandonnés à nous-mêmes. Le royaume des cieux est proche, royaume de paix dont nous voyons déjà les prémices, royaume de Jésus-Christ, le bon berger qui va continuer à prendre soin des brebis de son troupeau.

Alors, Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Le Seigneur est proche, il vient pour chacun d'entre nous.