dimanche 21 juin 2015

MARC 4.35-41


35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit: «Passons sur l'autre rive.» 36 Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait; il y avait aussi d'autres barques avec lui.37 Un vent violent s'éleva et les vagues se jetaient sur la barque, au point qu'elle se remplissait déjà.
38 Et lui, il dormait à l'arrière sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent: «Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir?»
39 Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer: «Silence! Tais-toi!» Le vent tomba et il y eut un grand calme.40 Puis il leur dit: «Pourquoi êtes-vous si craintifs? Comment se fait-il que vous n'ayez pas de foi?»41 Ils furent saisis d'une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres: «Qui est donc cet homme? Même le vent et la mer lui obéissent!»

Jésus et ses disciples traversent la mer de Galilée. Ils vont du bord juif vers le bord des Gentils, du côté où ils sont chez eux vers celui où ils sont étrangers, du côté où tout est familier vers celui où tout est nouveau et différent. Nous n'avons peut-être jamais traversé la Mer de Galilée, mais nous avons tous fait je pense ce voyage qui nous mène vers un rivage nouveau et inconnu.

Cette histoire n'est pas seulement celle d'une tempête et d'un voyage en bateau. C'est une histoire qui parle de la vie. Qui parle de la foi. Qui parle de la peur. Vie, foi, peur : on pourrait dire que ces trois là vont toujours ensemble. 


Parfois la mer de la vie est agitée. Le vent est fort. Le bateau prend l'eau et menace de couler. Nous savons tous ce que c'est. Chacun de nous a eu au moins une tempête dans sa vie. L'histoire de nos tempêtes peuvent commencer par une visite chez le médecin ou le coup de fil qui apporte la nouvelle. D'autres histoires de tempête commenceront par des choix que nous avons faits, nos erreurs, nos péchés. D'autres histoires évoqueront des relations humaines compliquées, des projets tombés à l'eau, de chemins difficiles à trouver... Certaines tempêtes nous tombent dessus d'un seul coup, alors que pour d'autres on voit s'accumuler les nuages peu à peu.
Les tempêtes arrivent et viennent nous frapper. Tempêtes de deuil et de chagrin. Tempêtes de souffrance. Tempêtes de confusion. Tempêtes d'échec. Tempêtes de déception et de regret. Tempêtes d'incertitudes.

De toute façon, les tempêtes sont liées à des circonstances qui changent. La vie n'est pas plus contrôlable que la mer finalement. Les choses ne se passent pas comme nous le voudrions. Parfois nous avons l'impression que nous n'allons pas y arriver. L'ordre bien douillet de nos vies peut être remplacé par un chaos complet. Nous coulons. L'eau est profonde, et le nouveau rivage est tellement loin.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans de telles circonstances, nous allons nous tourner vers Jésus, et bien souvent sur un ton de reproche, comme les disciples le font ici. « cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir? ». En clair : Jésus, est-ce que tu t'intéresses seulement un peu à nous ? Tu ne vois ce qui se passe ? Je pense que nous avons tous déjà dit cela au milieu de nos propres tempêtes.
Ici, une précision : les tempêtes ne sont pas nécessairement des punitions. C'est arrivé pour Jonas, qui s'est retrouvé dans une tempête alors qu'il fuyait pour ne pas obéir à Dieu. Mais ici, les disciples sont dans la tempêtes précisément parce qu'ils ont obéi à Jésus et qu'ils sont montés dans leur barque !
« cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir? ». Au milieu de la tempête, Jésus a l'air de se désintéresser complètement, il a l'air absent, passif. Il dort, et les disciples ne veulent pas d'un Jésus dormant : ça ne sert à rien !!

Pourtant, Jésus est dans la même tempête et le même bateau que les disciples. Il est entouré par la même eau, secoué par les mêmes vagues, fouetté par le même vent. Sa réponse, elle, est différente.
Pendant que ses disciples s'angoissent, Jésus dort. Les disciples veulent qu'ils fassent quelque chose : Jésus ne fait rien et dort, paisible. Son sommeil nous montre quel la plus grande tempête et le plus grand danger ne sont pas dans le vent, les vagues et l'eau (les circonstances) mais bien en nous. La vraie tempête, la plus menaçante est toujours celle qui fait rage en nous mêmes.

Cette tempête intérieure est celle qui nous fait dériver, qui s'abat sur notre foi et menace de nous faire couler. Le sentiment d'être abandonné, l'incertitude du lendemain, le jugement (venant de nous ou des autres) sont comme des vagues qui viennent nous frapper. Trop souvent, la colère, l'isolement, le cynisme ou le déni deviennent nos refuges dans la tempête.

«Silence! Tais-toi!». Jésus parle à la mer et au vent. Jésus change le temps, mais il invite surtout ses disciples à changer. Il parle au vent et aux vagues de leur cœur. Les disciples ont parlé de ce qui se passait autour d'eux. Jésus les renvoie vers ce qui se passe en eux « «Pourquoi êtes-vous si craintifs? Comment se fait-il que vous n'ayez pas de foi?»

La parole de Jésus s'adresse plus à nous qu'aux circonstances de nos vies. Les tempêtes arrivent. Il est faux de penser que les tempêtes de nos vies peuvent être éliminées par la foi, ou par une foi meilleure ou par une plus grande foi. La foi ne change pas la tempête : elle nous change nous. La foi ne nous permet pas magiquement d'éviter la tempête, mais elle est avec nous dans la tempête. La foi est ce qui nous permet de voir Jésus et de savoir qu'il est avec nous au cœur de la tempête. La foi est ce qui peut nous permettre de ne pas intérioriser la tempête, de ne pas la laisser dominer notre cœur.

Le Saint Esprit souffle sur nous, et il est plus fort que tous les vents mauvais qui peuvent s'abattre sur nos vies. La puissance de Dieu dépasse tout ce qui peut nous affliger. L'amour de Dieu est plus profond que toutes les eaux qui menacent de nous engloutir. Jésus est là, présent dans chacune de nos tempêtes, et sa parole reste la même : «Silence! Tais-toi!»

Dans chacune de nos tempêtes, nous sommes placés devant un choix. Qu'est-ce que nous allons laisser pénétrer en nous ? La tempête, ou la paix qui vient de Jésus ? A quoi allons nous nous soumettre ? À la crainte de la destruction ou à la puissance de Dieu manifestée en Christ.
Dans toutes nos tempêtes, plaçons notre foi en Jésus-Christ !

dimanche 14 juin 2015

MARC 4.26-32

26 Il dit encore: «Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu. Il est semblable à un homme qui jette de la semence en terre; 27 qu'il dorme ou qu'il reste éveillé, nuit et jour la semence germe et pousse sans qu'il sache comment. 28 [En effet,] d'elle-même la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin le grain tout formé dans l'épi,29 et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car c'est le moment de la moisson.»
30 Il dit encore: «A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ou par quelle parabole le représenterons-nous? 31 Il est comme une graine de moutarde: lorsqu'on la sème en terre, c'est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre. 32 Mais lorsqu'elle a été semée, elle monte, devient plus grande que tous les légumes et développe de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.»


Chers frères et sœurs en Christ,
chers amis,

L'été approche et avec lui la biennale d'art contemporain de Melle. Le Pays Mellois a de la chance d'avoir une capitale si dynamique sur le plan culturel et cette année, le thème de la biennale devrait résonner en nous puisqu'il s'énonce ainsi « Jardiniers terrestres, Jardiniers célestes ». Cela nous permettra dans les prédications de cet été d'aborder le thème des jardins de la Bible.
Chez moi, mon arrière-grand-père faisait son jardin, puis mon grand-père puis mon père, qui m'aide encore beaucoup dans mon propre jardin. J'aime le jardinage. Pierre Rahbi dit que cultiver son jardin est un acte politique. Pour moi c'est aussi un acte spirituel.

En tout cas, pour jardiner, il faut des graines. Dans notre texte d'aujourd'hui, Jésus se sert des graines pour nous expliquer à quoi ressemble le royaume de Dieu.

La première de ses paraboles nous parle de patience et de confiance. Le fermier apprend la même leçon que les enfants à l'école: une fois que c'est planté et arrosé, une fois que toute ce qui était à faire est fait, il n'y a plus grand-chose à faire, à part attendre. J'avais planté pas mal de choses dans mon jardin il y a quelques semaines et, même si j'allais voir chaque jour comment ça allait, ça ne faisait pas pousser plus vite. Il faut du temps. Il faut de la patience. Il faut de la confiance et espérer que la combinaison d'une graine, d'un sol, d'eau et de soleil va faire jaillir la vie. Mais quand? Et combien?

C'est la même chose dans le royaume de Dieu. Ici, la graine, c'est la Parole de Dieu. L’Église fidèle de Jésus-Christ sème cette Parole, mais nous ne savons pas pourquoi ni comment elle agit. Nous nous contentons de partager ce que nous avons reçu, et nous attendons les résultats. Nous ne pouvons pas saisir, contrôler ce qui se passe, mais nous plaçons notre confiance en Dieu pour que quelque chose se passe.

L'annonce de l’Évangile nous fait placer notre confiance en Christ. « la foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu. » (Romains 10.17). Par l’Évangile, l'Esprit Saint plante une graine dans notre cœur, et il lui fait donner la vie. Et cette graine grandit. Et quand nous recevons l’Évangile sous une forme visible (le pain et le vin qui sont le corps et le sang de Christ), l'Esprit nourrit cette graine qui grandit en nous.

Le problème, c'est que parfois (souvent!!) nous ne voyons pas grand-chose croître. Pour une graine normale, le processus de croissance est bien trop lent pour être visible à l’œil nu. Et bien, avec la semence de la Parole et l’œuvre de l'Esprit, c'est encore plus long parfois!!

Alors, parfois, nous sommes déçus, et même inquiets. Nous semons la semence de la vérité et nous voyons autours de nous grandir toutes les orties des hérésies possibles et imaginables. Nous voyons autours de nous proliférer les mauvaises herbes de l'indifférence, du relativisme et de toutes les impiétés.

Ou bien, nous regardons dans notre miroir, et nous nous rendons compte à quel point notre vieil homme, avec tout son péché, bouge encore. Nous voudrions tant, après tant d'années de foi, ressembler plus à Jésus, et nous nous rendons compte que nous n'arrivons pas à nous débarrasser de tel ou tel défaut ou imperfection.
Pourquoi ne pouvons-nous pas croître pour être plus comme Jésus?
Mais Dieu nous fait une promesse: « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu'à son terme, jusqu'au jour de Jésus-Christ » (Philippiens 1.6). Parfois, nous ne le voyons pas, mais nous croyons Dieu.

Nous nous souvenons de cette promesse du Seigneur: Il en va de même pour ma parole, celle qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée.
(Esaïe 55.11)

L'autre parabole de notre texte évoque le grain de moutarde et explique encore le mystérieux don de la foi.
Tout comme la grain de moutarde, infiniment petit, donne un arbre qui peut fait jusqu'à trois mètres de haut, Dieu ne craint pas de partir de choses apparemment infimes pour les faire croître au-delà de l'imaginable. Songez à l’Église: qui aurait misé un euro sur les 120 disciples de Jésus qui se réunissaient à Jérusalem après sa résurrection et son ascension??
Et bien pourtant, c'est de cette infime graine dont s'est servi Dieu pour proclamer son Évangile en quelques années dans tout le bassin méditerranéen, par la puissance de l'Esprit Saint. Et aujourd'hui, on trouve des chrétiens sur toute la terre, la Bible a été traduite en plus de 2500 langues, on ne compte pas le nombres d’hôpitaux et d'écoles fondées par des chrétiens et la mission continue « jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes 1). L'arbre immense de l’Église chrétienne actuelle est sorti de l'insignifiante semence de l'assemblée de Jérusalem.

Nous pouvons là aussi appliquer cette vérité à notre propre vie. Ne pensons jamais que ce que nous semons est trop petit pour donner quoique ce soit.
Laissez-moi vous raconter une histoire:
en décembre 1849, un jeune anglais inquiet, qui cherchait désespérément un sens à sa vie et le moyen de trouver Dieu entra, poussé par une impulsion, dans un temple. C'était le lieu de culte d'une petite assemblée méthodiste, composée d'une douzaine de personnes. Il y a avait beaucoup de neige ce jour-là, et le pasteur n'avait pas pu venir. Aussi, c'est un laïc, un humble artisan qui présenta dans un langage bien sommaire un « message » sur Esaïe 45.22: "Regardez à moi et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre! "
Le jeune homme comprit qu'il n'avait qu'à regarder à Dieu, à croire en Jésus pour être sauvé et il sortit du temple rempli d'une vie nouvelle. Ce jeune homme s'appelait Charles Spurgeon et il allait devenir un des plus grands prédicateurs du 19eme siècle, pasteur de la grande paroisse du Tabernacle à Londres, fondateur d'un collège biblique, auteur de nombreux ouvrages et grand défenseur de la foi contre les attaques des modernistes de tout poil. On estime que des milliers de personnes se sont converties grâce à son ministère.
Et tout cela est venu du grain de moutarde d'un prédicateur laïque au milieu d'une poignée de croyants!
Alors, ne pensons jamais que ce que nous pouvons faire ou dire est trop petit pour avoir des résultats notables. Un geste, une parole peuvent avoir des conséquences insoupçonnés.

Alors croyons dans ces promesses de Dieu. Cessons de toujours chercher à mesurer les résultats, à attendre anxieusement de voir si « ça pousse ». Car si nous faisons confiance à la Parole de Dieu, nous pouvons pleinement recevoir ce message de l'apôtre Paul: « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables. Travaillez de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n'est pas sans résultat dans le Seigneur. » (1 Co 15.58)
Ce qui semble petit au regard peut avoir des effets dont nous n'aurons même jamais conscience.

Remercions Dieu pour les graines qu'il sème en nous et par nous. Merci pour sa Parole qui nous éclaire, qui nous exhorte, qui nous instruit. Sa Parole qui porte la vie, même quand nous ne pouvons pas le voir. Qui accomplit toujours ce que Dieu veut qu'elle fasse. Que le Seigneur nous donne la confiance et la patience pour le croire.

Amen.

dimanche 7 juin 2015

MARC 3.20-35

20 Ils se rendirent à la maison, et la foule se rassembla de nouveau, de sorte qu'ils ne pouvaient même pas prendre leur repas.21 Lorsqu'ils l'apprirent, les membres de la famille de Jésus vinrent pour s'emparer de lui, car ils disaient: «Il a perdu la raison.»22 Les spécialistes de la loi qui étaient descendus de Jérusalem disaient: «Il a en lui Béelzébul; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.»23 Jésus les appela et leur dit sous forme de paraboles: «Comment Satan peut-il chasser Satan? 24 Si un royaume est confronté à des luttes internes, ce royaume ne peut pas subsister,25 et si une famille est confrontée à des luttes internes, cette famille ne peut pas subsister.26 Si donc Satan se dresse contre lui-même, s'il est divisé, il ne peut pas subsister, c'en est fini de lui.27 Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens sans avoir d'abord attaché cet homme fort; alors seulement il pillera sa maison.28 Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux hommes, ainsi que les blasphèmes qu'ils auront proférés,29 mais celui qui blasphémera contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il mérite une condamnation éternelle.»30 Jésus parla de cette manière parce qu'ils disaient: «Il a un esprit impur.»31 Sa mère et ses frères arrivèrent donc. Ils se tenaient dehors et l'envoyèrent appeler. 32 La foule était assise autour de lui, et on lui dit: «Voici, ta mère et tes frères [et soeurs] sont dehors et te cherchent.»33 Il répondit: «Qui est ma mère, et qui sont mes frères?» 34 Puis il promena le regard sur ceux qui étaient assis tout autour de lui et dit: «Voici ma mère et mes frères. 35 En effet, celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, ma mère.»



Jésus, c'est le patron. Quand on lit les évangiles, on est frappé de la façon par laquelle Jésus montre son autorité : miracles, enseignements puissants. Beaucoup de gens le suivent du coup, mais il ne les mène pas vers le Temple ou vers le Sanhédrin pour être enseigné. Jésus fait vraiment du nouveau. Nouvelle, cette façon de prendre soin des pauvres et des rejetés. Nouveau ce désir d'une relation vivante avec Dieu, sans se soucier des formes traditionnelles.
Oui, avec Jésus il y a une nouvelle façon de faire, avec un nouveau leader...et naturellement, ça va déplaire à la vieille garde.

Et la vieille garde fait ce que font toutes les vieilles gardes craintives et aigries : elle lance une campagne de diffamation, de mensonges, d'insinuations pour discréditer Jésus. Alors, la vieille garde lance les bruits dans le bon peuple : « c'est un dément », « il est possédé par le démon »...Obsédée par son pouvoir, par son désir de se maintenir, la vieille garde s'oppose tout simplement à ce que Dieu veut faire et à son envoyé.

En réalité, l'ancienne gloire de Jérusalem et d'Israël n'était plus qu'un lointain souvenir. Le pays, ruiné, était occupé depuis près de 150 ans. La vieille garde s'était montrée incapable de préserver l'héritage reçu, et c'est pour préserver sa pathétique apparence de pouvoir qu'elle s'opposait à Dieu. La vieille garde avait tout simplement perdu la capacité de voir que Dieu agit, d'entendre ce que Dieu veut dire. Obsédée par sa religion légaliste et désuète, la vieille garde s'entête et déclare que Jésus n'est qu'un imposteur.

Ce qui est encore plus frappant, c'est qu'en condamnant Jésus, en refusant de suivre le mouvement que Dieu créait par lui, en rejetant la nouveauté que Jésus amenait, la vieille garde se condamnait elle-même. Jésus a été très clair : nul ne vient au Père que par moi. Dans le plan de salut de Dieu : soit vous recevez le don du pardon et de la grâce qui sont en Jésus, soit vous les rejetez : il n'y a pas de troisième option. Soit la vie qui est en Christ, soit la mort qui est... dans tout le reste ! Il faut prendre position, il faut se décider.

Les gens de Jérusalem décident, et ils décident mal. Quelques temps plus tard, ils devront choisir entre Jésus et Barrabas : ils choisiront Barabbas. Et tout ce qui comptait tellement pour la vieille garde : Jérusalem, le Temple, tout ça sera rasé par les Romains en 70 ap JC et le peuple sera dispersé pendant près de 2000 ans avant que Dieu ne le ramène sur la Terre Promise.

Tout cela nous enseigne aujourd'hui :

1) être chrétien, c'est avoir foi en quelqu'un (Jésus), pas en quelque chose. Trop souvent, dans l'église, on est attaché à des bâtiments, des manières de faire... Parfois, nous appelons tout cela, notre « héritage » : tu parles d'un cadeau ! En fait, une communauté peut se réunir dans un temple magnifique, posséder un compte en banque bien garni, avoir une bonne réputation, si elle ne suit pas Jésus, elle n'est qu'une coquille vide !! A l'époque de Jésus, beaucoup de gens étaient tellement attachés au Temple de Jérusalem et à tout ce qu'il représentait qu'ils ont rejeté le Fils de Dieu venu sur terre.

2) nous devons donc prendre la décision d'être fidèle à Jésus, et à Jésus seulement. Mais alors se pose une question : « comment est-ce que je peux savoir si je suis vraiment fidèle ? ». Pour répondre, nous ne pouvons pas nous baser sur le fait que nous vivons une vie facile. Beaucoup de chrétiens fidèles connaissent des expériences douloureuses. De la même façon, une certaine prospérité financière ne prouve rien, car Dieu n'a jamais promis la richesse à ceux qui vivent selon sa volonté. Alors comment savoir ?

Pour savoir, il faut en retourner pas tellement à ce que nous vivons, mais à notre position. Voilà ce que je veux dire. Dans notre texte, il me semble qu'on peut voir des groupes qui représentent des positions spirituelles différentes et qui sont un nombre de trois : opposition, ambiguïté, et acceptation.

Tout d'abord on voit ceux qui sont opposés à Jésus. Ils disent que Jésus est un escroc. Certains vont même jusqu'à dire qu'il est maléfique. Ces gens combattent Jésus et son enseignement. Ils nient ses miracles. Ils refusent d'accorder la moindre importance à ce qu'il dit et à ce qu'il fait. C'est à ces gens là que Jésus lance cet avertissement solennel : les êtres humains pourront être pardonnés de tous leurs péchés et de toutes les insultes qu'ils auront faites à Dieu. 29Mais celui qui aura fait insulte au Saint-Esprit ne recevra jamais de pardon, car il est coupable d'un péché éternel.
N'insultez pas le saint Esprit qui veut nous amener à Jésus !

Il y a un deuxième groupe, qui demeure dans l'ambiguïté. Les gens de ce groupe écoutent quand même la parole de l'opposition. Ils semblent impressionnés par les accusations portés contre Jésus... peut-être bien que c'est un escroc, ou un fou, après tout. De façon très typique, la propre famille de Jésus, les gens qui devraient être le plus proches de lui fait partie de ce groupe. Notez que la famille de Jésus n'est pas dans la même pièce que lui. Ils ne sont pas avec lui. Jésus dit de venir à lui, mais eux veulent qu'ils viennent à eux. Ils se disent « inquiets » pour leur fils ou leur frère, mais cette inquiétude n'est en fait que le masque de leur incrédulité, de leur refus de confesser clairement Christ comme le Messie devant Dieu et devant les hommes. La famille de Jésus, c'est une métaphore d'Israël, la famille de Dieu, qui refuse le plan de salut de Dieu. Mais c'est aussi une métaphore pour toutes les églises » dont les membres refusent de faire ce que Jésus veut.

Le troisième groupe a une troisième attitude : l'acceptation. Ce sont ceux qui ont été guéris par Jésus, ceux qui ont répondu à son appel, qui sont assis à ses pieds, qui écoutent sa Parole pour aller ensuite la répandre de par le monde. Ceux qui ont reçu l'amour de Christ et dont la vie a été bouleversée.
C'est d'eux dont Jésus parle quand il dit « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, ma mère »
Vous voyez, notre relation avec Jésus ne dépend pas tant des liens du sang. La question que nous devons poser est : comment est-ce que moi, je me positionne face à Jésus ?

Encore aujourd'hui, beaucoup de gens rejettent catégoriquement Jésus et préfère suivre d'autres voies qui, hélas, ne les mèneront qu'à la destruction s'ils ne changent pas de direction.

Certains restent aussi dans une relation ambigüe face à Jésus. Je pense à ces gens qui se disent chrétiens, mais qui font en fait très peu de cas de Jésus. Ces gens qui disent à Jésus de venir, de se plier à leurs petits caprices. Ceux là peuvent toujours attendre...

La seule source d'une vraie proximité avec Jésus se trouve donc dans le choix que nous sommes appelés à faire chaque d'accepter Jésus comme notre Seigneur. C'est un choix que nous devons faire chaque fois qu'un opposant attaque Jésus ou salit notre foi. Un choix que nous devons faire à chaque fois que la société qui nous entoure fait pression pour que nous suivions ses normes, et non pas celles de la Parole de Dieu. C'est un choix que nous devons faire à chaque fois que notre propre intérêt égoïste nous pousse à négliger ce que Jésus nous demande de faire ou d'être

Dans notre texte de ce matin, nous voyons les ennemis déclarés de Jésus chercher à détruire son influence. Nous en voyons d'autres, y compris sa famille, qui font le jeu des opposants en demandant à Jésus de se calmer, d'être plus modéré, plus raisonnable, plus apte au compromis. Mais il y a ceux pour qui Jésus est le Seigneur, qui se soumettent à sa Parole et oeuvrent dans son Royaume. Ce sont ceux là qui font partie de la famille de Dieu.