dimanche 29 juillet 2012

JEAN 6.1-15




6 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galilée, ou lac de Tibériade.2 Une grande foule le suivait, parce que les gens voyaient les signes miraculeux qu'il faisait sur les malades.
3 Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples. 4 Or la Pâque, la fête juive, était proche.
5 Jésus leva les yeux et vit une grande foule venir vers lui. Il dit à Philippe: «Où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger?»
6 Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car lui-même savait ce qu'il allait faire. 7 Philippe lui répondit: «Les pains qu'on aurait pour 200 pièces d'argent ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu.»8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit: 9 «Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde?» 10 Jésus dit: «Faites asseoir ces gens.» Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ 5000 hommes.
11 Jésus prit les pains, remercia Dieu et les distribua [aux disciples, qui les donnèrent] à ceux qui étaient là; il leur distribua de même des poissons, autant qu'ils en voulurent.12 Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: «Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.» 13 Ils les ramassèrent donc et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge après que tous eurent mangé.
14 A la vue du signe miraculeux que Jésus avait fait, ces gens disaient: «Cet homme est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.»
15 Cependant Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, tout seul.



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis

Ce miracle de la multiplication des pains est une des rares à être évoqué dans nos quatre évangiles. C'est dire à quel point il a dû marquer les disciples de Christ, et il est vrai que cela a été un des signes sans doute les plus prodigieux que Jésus ait accompli, montrant pleinement son pouvoir divin. Notre pauvre raison, bien sûr, ne peut comprendre comment cela a pu se produire. Mais, en fait, l'important n'est pas de savoir comment Jésus a pu multiplier les pains et les poissons mais pourquoi il a accompli un miracle aussi puissant ce jour-là.
Jésus est venu pour donner et non pour recevoir.
Quand il a accompli des miracles, ce n'était pas pour impressionner les gens et les faire se soumettre à lui, comme le ferait on ne sait quel gourou malfaisant. Jésus a guéir des gens et leur a donné la santé, il a donné de la nourriture aux 5000 hommes parce que c'est ce qu'il fait: il donne. Durant son ministère terrestre Jésus n'a pas cessé de donner de bonnes choses, de répondre aux besoins physiques et temporels de ceux qui l'approchaient. Et tant pis si certains le rejettaient. Il n'a jamais cessé de donner. Jésus a manifesté dans sa chair cette grande promesse de la Bible: Dieu pourvoira!

Les gens qu'il a nourri ce jour-là sur la montagne l'avait suivi parce qu'il avait guéri les malades. Il avait restauré des santés, des yeux, des jambes et des bras, il avait même ressuscité la petite fille de Jaïrus. Et il les a encore nourri abondamment avec ce qui n'était disponible que chichement. Avec cinq pains et deux poissons, Jésus a nourri une foule. Il a pourvu à leurs besoins. C'est pour cela que Christ est venu dans notre monde: pour servir et non pour être servi.
Et en se servant des pauvres ressources de ses disciples, il a su fournir un vrai banquet, qui a encore laissé des restes. Les témoins de la scène ont pu voir qu'en Jésus, Dieu pourvoyait!
Pour la foule présente ce jour-là, il était clair que Jésus était le prophète que Moïse avait annoncé des siècles auparavant. Après tout, à l'époque de Moïse, Dieu avait nourri son peuple en lui donnant la manne, une sorte de pain venu du ciel, et Moïse avait prédit qu'un prophète comme lui viendrait pour le peuple.
Et ils avaient raison bien sûr, car Jésus était bien prophète au sens d'un envoyé de Dieu. Mais il était plus que cela: il était le Fils unique de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.
Le problème, c'est que les gens s'attendaient à un Messie puissant, un chef de guerre comme le roi David. Et si Jésus n'était pas prêt à endosser ce rôle, et bien tant pis: ils étaient prêts à le couronner de force! Ils le feraient roi (un roi à leur idée bien sûr) que cela lui plaise ou non! Alors, Jésus a dû fuir la foule.

Dieu avait pourvu, mais les gens ont fait quelque chose qui, je crois, nous arrive à nous aussi. Ils ont voulu décider par eux-mêmes ce que Dieu devait leur donner donner. La foule voulait faire de Jésus son roi parce qu'elle voulait recevoir encore plus de bénédictions terrestres de sa part. Après tout, un homme aussi puissant pourrait très bien libérer le pays des Romains, rétablir la puissance d'Israël et sa prosperité... La foule a cherché à dicter à Dieu ce qu'il devait leur donner, plutôt que de recevoir avec grâce ce que Dieu avait à leur donner.

Dieu pourvoit à nos besoins. C'est lui qui nous donne notre pain quotidien, lequel est constitué, comme le dit le Petit Catéchisme, de toutes les choses nécessaires à l'entretien de cette vie: la nourriture, le vêtement, la demeure...
C'est Dieu qui vous donne votre logement, vos vêtements et vos chaussures. C'est Dieu qui prend soin de votre santé en vous faisant vivre dans un pays où nous avons (encore) un des meilleurs systèmes de sécurité sociale du monde. Jésus nous donne notre pain quotidien. Dieu pourvoit.

Dieu pourvoit mais trop souvent nous recevons toutes ces marques de son amour et nous partons avec elles, un peu comme ces lépreux que Jésus avaient guéri de leur terrible mal et dont un seul est venu lui dire merci. Dans certains milieux dit « chrétiens » on transforme Jésus en une sorte de Père Noël chargé de nous apporter tout ce qui lui avons demandé dans notre liste de souhaits. Et si nous avons été bien sages et bien gentils, il n'y a pas de doutes qu'il nous donnera tout ce qu'on lui demande!

Ces gens que Jésus a nourris étaient prêts à prendre Jésus de force et à le transformer en ce qu'il n'était pas, en ce qu'il ne voulait pas être: un dirigeant politique terrestre. Mais comme il l'a dit à Pilate, le royaume de Jésus n'est pas de ce monde. Jésus n'est pas venu pour règner sur le pays d'Israël de la même façon que César règnait à Rome. Jésus n'est pas venu pour être un Père Noël cosmique charger de satisfaire tous nos désirs, surtout quand ce sont des désirs d'enfants gâtés!
Jésus est notre roi céleste, éternel. Il est notre Seigneur qui se donne encore et toujours. Car il ne se préoccupe pas seulement de nos besoins matériels.

En nourrissant la foule des 5000 hommes et en prenant soin de nous encore aujourd'hui, Jésus veut nous montrer qu'il pourvoit aussi pour nos âmes, comme il le fait pour nos corps.
Jésus, nous l'avons vu la semaine dernière, est plein de compassion. IL nous amène à lui. Il connaît notre faiblesse, il sait que nous sommes pécheurs. Et il a fait ce que nous ne pourrions jamais faire: il a payé totalement pour nos fautes à notre place. Il nous a réconciliés avec Dieu. Il nous a restaurés tels que nous devions vraiment être.
Même si nous chutons souvent, même si nous avons toujours besoin de revenir aux sources vives du pardon de Dieu, Jésus n'arrête jamais de pourvoir pour nos âmes.
Comme les disciples ont été étonnés de voir Jésus faire jaillir ce qui semblait être une source inépuisable de nourriture! Mais nous, à quel point devrions-nous être toujours émerveillés de trouver en Jésus une source inépuisable de grâce, de pardon et d'amour.
Jésus vient vers nous aujourd'hui, non pas parce que nous le lui aurions demandé, mais parce qu'il a promis de nous donner notre pain quotidien. Il nous donne ce dont nous avons besoin pour cette vie et il nous donne ce dont nous avons besoin pour la vie éternelle.
Il fait plus que nous donner du pain pour nos corps; il nous donne la pain de vie qui nourrit nos âmes. Il se donne à nous. Il nourrit et renforce notre foi par son corps et son sang précieux.
Sa grâce et sa compassion pour les pécheurs sont aussi abondantes que l'étaient le pain et les poissons qu'il avait multipliés. Nous pouvons dire avec le psalmiste « ma coupe déborde » (Ps 27).
Le Seigneur nous remplit de sa grâce au point que nous débordons, et il en a toujours plus à donner.

Quand Jésus a vu la multitude affamée devant lui, il l'a rassemblée et l'a fait assoir, car il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils étaient tous rassemblés autour de lui pour recevoir ses dons. Nous aussi, ce matin, nous sommes réunis autour de Jésus et, comme le dit le psaume 23, il nous fait reposer « dans de verts pâturages ». Il nous nourrit par sa sainte Parole et par la Sainte Cène.

Alors, recevez tous les dons de celui qui pourvoit pour nous.
Amen.

mardi 24 juillet 2012

''On nous dit que le plus grand besoin de l'Eglise aujourd'hui est de se repentir de son “manque d'unité”...Nous disons qu'avant de se repentir de son “manque d'unité”, l'Eglise ferait mieux de se repentir de son apostasie. Elle doit se repentir d'avoir perverti et cherché à remplacer la “foi confiée aux saints une fois pour toutes”. Elle doit se repentir d'avoir placé sa propre pensée et ses méthodes au dessus de la révélation divine des Saintes Ecritures. C'est là la raison de son manque de puissance spirituelle et de son incapacité à délivrer un message vivant dans la puissance de l'Esprit à un monde qui périt''
Martin Lloyd-Jones (1899-1981)

dimanche 22 juillet 2012

MARC 6.30-34



30 Et les apôtres se rassemblèrent auprès de Jésus, et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné.
31 Et il leur dit : Venez à l’écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de repos ; car il allait et venait tant de monde qu’ils n’avaient pas même le temps de manger.
32 Ils s’en allèrent donc dans une barque, à l’écart et dans un lieu retiré.
33 Mais le peuple les vit partir, et plusieurs le reconnurent ; et accourant à pied, de toutes les villes ils arrivèrent avant eux, et s’assemblèrent auprès de lui.
34 Alors Jésus étant sorti, vit une grande multitude ; et il fut touché de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner plusieurs choses (...)



Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,



Voilà un texte qui est approprié à la saison, car il nous parle de vacances! Enfin, pas tout à fait: de repos! Ce repos, Jésus l'indique aux Douze qui viennent de revenir des voyages missionaires dans lesquels il les avait envoyés. Le commentateur William Barclay écrit dans son commentaire « le rythme de la vie chrétienne est fait d'une alternance de rencontres avec Dieu dans le lieu secret et de service des hommes sur la place publique ». Voilà, je crois, qui résume l'essance de notre passage d'aujourd'hui.


Alors que je lisais ce texte je me suis souvenu d'une discussion que j'ai eu par e-mail l'autre jour avec un collègue, qui me disait qu'il était plus que temps qu'il parte en congés...
Nous avons tous besoin de repos, et c'est encore plus vrai dans notre service chrétien. Nous devons garder un rythme: retrouver Dieu dans le lieu retiré et le servir sur les places publiques des villages.
Jésus nous envoie, Jésus a une tâche pour chacun d'entre nous, comme pour les douze. Et je suis sûr que, comme eux, nous allons voir de grandes et belles choses, des choses que nous allons avoir avoir envie de lui raconter, des choses qui vont nourrir une prière que nous allons vouloir lui porter.


Mais après vient le temps où nous devons nous retirer avec Jésus, prendre du temps avec lui pour écouter ce qu'il a à nous dire. C'est l'essence même de la vie spirituelle. Certains rangent tout ceci sous l'étiquette de « disciplines spirituelles ». Et c'est vrai qu'il faut parfois de la discipline pour « ne rien faire », pour se poser! Mais ces temps, qui devraient en fait être quotidiens, ne doivent pas être vus comme des fardeaux, des obligations supplémentaires. L'idée centrale est d'entrer dans un sabbat, un repos divin.

Tenez, par exemple: qu'est-ce qui vous a motivé à venir ici ce matin? Est-ce que vous vous êtes dit ce matin « Dieu m'a réservé un temps de sabbat»? Est-ce que vous êtes bien venus pour être au calme, pour être rafraîchis, renouvellés par la présence du Seigneur? Pourtant, parfois, on est au culte et on regarde sa montre (et pas nécessairement parce que la prédication est trop longue!!). Je ne suis pas partisan de cultes très longs: de ce côté-là aussi, la qualité doit être préférée à la quantité. Mais si le Saint Esprit devait souffler sur nos assemblées de façon particulière, pensez-vous que nous penserions à l'heure qui tourne??

Dans la Bible, il existe deux termes pour désigner le temps. Il y a chronos le temps qui passe, qui peut être mesuré (par un sablier ou une montre) et dont les Grecs avaient même fait un dieu. Et puis il y a kaïros, un temps spécial, particulier, un moment appointé. Nos cultes devraient être des temps de kaïros, pas de chronos.
A l'heure où je vous parle, il a des centaines de gens qui s'arrêtent à l'ombre des arbres dans les aires de repos de nos autoroutes. Ca fait du bien de s'arrêter au cours d'un long voyage, pour se détendre, se dégourdir, se désaltérer...Un culte, c'est notre aire de repos sur le chemin de nos vies quotidiennes. Pourquoi, d'ailleurs, dit-on des lieux de culte chrétiens qu'ils sont des « sanctuaires »? Parce que ce terme évoque un endroit séparé de la violence, du bruit et des pressions du monde...C'est là que nous cherchons Jésus. C'est là qu'il nous acceuille pour son sabbat.


Bien sûr, quand Jésus a invité les apôtres à le suivre dans un lieu retiré, il ne leur a pas dit d'arrêter à le servir. Il ne leur a pas suugéré que leur apostolat était achevé. C' était une invitattion à se reposer avant de repartir. C'était une invitation à observer le rythme normal de la vie chrétienne. Et ils ont accepté cette invitation. Ils sont montés dans le bâteau, et ils ont vogué vers un temps de retraite.

Oui mais voilà: les choses ne se sont pas passées comme prévu. Une foule immense les a suivis (en fait elle les a même précédés) et au moment d'accoster, ils ont vu des milliers de gens qui les attendaient...
Sans doute les apôtres se sont-ils dit « oh non, pas encore eux!! est-ce qu'on n'aura jamais la paix »? Et Jésus? Jésus qui voulait prendre un temps spécial avec des spéciaux, Jésus qui voyait son projet contrecarré, comme a t'il réagi?
Jésus a eu compassion de la foule. C'est là un rappel dont nous avons tous besoin je crois: les compassions de Dieu sont infinies. « Elles se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3.23). Notre Dieu est une fontaine inépuisabIe de force et de consolation, qui ne sera jamais à sec et à laquelle nous pourrons toujours venir puiser dans nos déserts.
Jésus a eu compassion de la foule. il a fait deux choses: il les a enseigné et il les a nourri, puisque juste après vient le récit de la multiplication des pains pour ces 5000 hommes.
La première chose à remarquer, c'est que Jésus a d'abord enseigné. Il les a enseigné parce qu'il savait que tous étaient comme « des brebis qui n'ont pas de berger », Le sens des paroles de Marc, quand on les compare à l'Ancien Testament, est clair: celle d'un peuple impuissant et affamé, dépourvu de guide spirituel et de protection, exposé aux périls du péché et de la ruine spirituelle. Les gens étaient livrés à tout vent de doctrine, soumis au légalisme des Pharisiens ou à la religion vide des Saducéens. Jésus savait qu'ils avaient besoin avant tout d'entendre son Evangile, ce message que Marc, dès le début résume ainsi:
Le temps est accompli, et le royaume de Dieu approche. Repentez-vous et croyez à l'Évangile. (Marc 1.15)
Les tenants de l'Evangile social vous diront qu'il faut d'abord nourrir les gens avant de leur précher l'Evangile: mais ce n'est pas le modèle de Jésus!! Ca ne veut pas dire, bien sûr, que Dieu est insensible à nos besoins physiques, lui qui nous dit de le prier pour « notre pain quotidien ». Mais l'Eglise ne doit pas se tromper dans ses priorités et demeurer fidèle à sa mission: prêcher le pur évangile de Christ, notamment en ces temps qui sont les derniers!!


Il y a tant d'erreurs qui circulent, de fausses et vaines philosophies, de faux évangiles: amenons les gens au berger, à Jésus!
Mais il y a aussi d'autres choses qui peuvent faire de nous des brebis désorientées: un problème récurrent, une maladie, une épreuve familiale... Peut-être que certains d'entre nous ont apporté de tels fardeaux ici ce matin, et c'est bien naturel. Nous pouvons nous sentir comme des brebis sans berger sous les coups de la vie.
Les apôtres avaient raconté à Jésus ce qu'ils avaient fait. D'autres sont venus lui dire leurs misères et leurs peines. Et encore aujourd'hui, nous sommes réunis pour les mêmes raisons. Pour le louer et pour l'implorer. Nous disons tout à Jésus, parce que nous savons qu'il aura compassion de nous, qu'il va nous entendre, qu'il va répandre sur nous sa grâce et sa guérison. Nous avons foi en lui, nous avons confiance en lui. Comme le dit le vieux cantique:
« Je veux sachant qu'il m'aime me remettre à ses soins; beaucoup mieux que moi-même, il connaît mes besoins. Ce Dieu plein de tendresse confondrait-il ma foi? Non, plus le mal me presse, plus il est près de moi ».


Marc dit que Jésus leur a enseigné « plusieurs choses ». Mais il ne détaille pas ce que Jésus a dit. D'autre certaine façon, cela nous sert bien en laissant la question ouverte. Nous ne faisons pas face aux mêmes choses, nous n'avons pas les mêmes besoins. Mais Jésus a quelque chose de particulier à dire à chacun de nous.


Il y a différents types de cultes au sein des églises chrétiennes, mais, globalement, on retrouve toujours trois éléments: la prière, la Parole et la Sainte Cène. Nous amenons nos prières de louange et d'intercession à Dieu. Nous entendons sa Parole de vie. Et nous sommes nourris par la pain du ciel.

Alors qu'Israël était au désert, Dieu leur a donné l'eau venue du rocher, la Loi au Sinaï et la manne pour les nourrir. Dieu aujourd'hui encore nourrit son Eglise par la Parole (fidèlement prêchée) et par les Sacrements. Ce sont là ses dons pour le réconfort, l'exhortation et la guérison de son peuple.


Souvent, dans nos prières, il y a un temps de silence. Il devrait en avoir plus, car le silence est devenue une denrée rare et donc précieuse. C'est le temps pour dire à Jésus ce dont vous avez besoin. C'est le temps aussi pour écouter ce que Jésus a à vous dire. Après tout, notre culte n'est pas centré sur ce que nous disons à Dieu et ce que nous faisons pour lui, mais sur ce qu'il nous dit et ce qu'il fait pour nous.

Alors, entrons dans le repos que nous donne le grand berger des brebis.
Et que la grâce et la paix vous soient données de la part de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.

dimanche 1 juillet 2012

Les notes du sermon du dimanche 1 juillet n'étant pas disponibles, nous vous proposons de lire une prédication du pasteur Poillet (Mulhouse)


13 »Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors et piétiné par les hommes.
14
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, 15 et on n'allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
16
Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu'ils voient votre belle manière d'agir et qu'ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste.



 "Sel de la terre et lumière du monde", voilà ce que nous devons être ! C'est un bel idéal… Pourtant, plus d'un parmi nous aurait envie de dire : "Non, ce n'est pas possible, ou : je laisse ça à d'autres ! Je n'ai ni les dons, ni les connaissances nécessaires ! Et puis, quel effet cela ferait si je me présentais par exemple sur la place de la Réunion avec micro et haut-parleur pour crier : Ecoutez, vous tous qui passez par là, je suis le sel de la terre et la lumière du monde. J'apporte la lumière dans vos ténèbres !" Les gens diraient en hochant la tête : "Encore un illuminé…" Mais sans aller jusque-là, ne faut-il pas que nous soyons sel de la terre et lumière du monde parmi nos proches ? Plusieurs répondraient sans doute : "Je manque trop de confiance en moi ! Je n'ai ni la force, ni le courage suffisants. J'aurais besoin de plus de conviction, il me faudrait vivre ma foi de façon plus authentique et la reconnaître plus courageusement. Mais je doute si souvent et je suis fréquemment découragé ; je n'ose pas toujours m'en remettre fidèlement à Christ. J'ai peur des moqueries et je crains d'être mis à l'écart. Parfois, je suis vraiment démotivé…" Quelques-uns enfin refuseraient immédiatement en disant : "Le sel de la terre, la lumière du monde ? Il ne manquerait plus que ça ! C'est apporter de l'eau au moulin des chrétiens trop sûrs d'eux ! J'en connais qui s'imaginent n'importe quoi et surtout croient tout savoir mieux que les autres ! Et la plupart du temps, ce sont des gens à l'esprit étroit qui jugent mal tous ceux qui ne pensent pas exactement comme eux. Ils ne sont pas tolérants ; des chrétiens aussi prétentieux rebutent et font peur… "
Alors, que faut-il ? Avoir plus ou moins de confiance en soi, plus ou moins d'audace ? Frères et sœurs, c'est une fausse alternative ! Et nous restons coincés là tant que nous entendons ce texte nous dire que nous devons être "sel de la terre et la lumière du monde. " Jésus n'a jamais dit cela ! Il ne dit pas : "Vous devez être le sel de la terre et la lumière du monde." Il ne dit pas non plus : "Soyez le sel de la terre et la lumière du monde", mais : "Vous êtes le sel de la terre ; vous êtes la lumière du monde". Il n'a pas dit : "Vous devez l'être", mais "Vous l'êtes" ! Ce n'est pas une injonction à laquelle il m'est impossible d'obéir, mais une affirmation. Nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde. Et vous savez pourquoi ? Parce que Christ nous justifie, il nous décharge de tous nos péchés ! Il fait de nous des rachetés, des enfants de Dieu, des héritiers du Royaume et donc le sel de la terre. Lui qui est lumière du monde allume en nous quelque chose qui éclaire les hommes. Et c'est pourquoi il peut dire : "Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde". C'est une affirmation à recevoir avec humilité et reconnaissance. Et cela vaut également quand notre existence est entachée par la faiblesse, le manque de conviction ou le sentiment d'impuissance. Ici, il n'est pas question de diplômes laborieusement obtenus, ni de compétences individuelles, ni de pouvoir personnel, mais il s'agit de ce que le Christ a fait de nous. En tout cas, Paul l'a écrit ainsi : "C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. En réalité, c'est lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions" (Ep 2. 8-10) . Ce que Christ a fait de nous, nous aide à être des chrétiens aussi bien humbles et modestes qu'heureux et rayonnants !
I
Christ a fait de nous le sel de la terre. Il dit : "Vous êtes le sel de la terre" ! Qu'est-ce que le sel ? Le sel, c'est diverses choses. D'abord, c'est un condiment. Le sel donne du goût aux aliments. Quiconque a déjà mangé des nouilles ou des frites non salées en sait quelque-chose, ou celui qui doit manger sans sel sur prescription médicale. Pas de bon repas sans sel ! Une petite quantité suffit : personne ne voudrait gâcher son repas par excès de sel. Chaque grain à lui seul a de la force et du goût ; on devine le sel dans le potage, même si on ne le voit pas. Ainsi "Le monde vous devinera", pourrait dire Jésus. "Il devinera que vous vivez de grâce et de pardon. Il devinera que j'habite en vous, il devinera quelque chose du pouvoir de l'Evangile, si vous me faites confiance aux temps du bonheur et du malheur, aux jours de joie ou aux heures d'angoisse, si vous résistez au mal, si vous vivez dans l'amour et la crainte de Dieu. Vous êtes la saveur de la terre" !
Le sel donne du goût. Le sel conserve également ! A la fin du 19 e siècle apparaissaient les premiers réfrigérateurs et plus tard les congélateurs. Mais il y a 2000 ans déjà, on savait conserver la viande, le poisson ou la choucroute grâce au sel ! On prenait soin de frotter longuement et régulièrement les aliments avec du sel. La croûte qui en résultait permettait de conserver la viande et le lard… Quelle est l'image ? C'est comme si Jésus nous disait : "Grâce à mes fidèles, je sauvegarde le monde et le préserve de la corruption. Votre désir d'accomplir ma volonté, votre fidélité à mes commandements, votre attachement à ma parole, le fait que vous bâtissiez en tenant compte de mes promesses, votre foi et vos prières, vos cultes et vos communautés de vie sont autant de remparts pour ma création. Parce que vous évoluez dans le monde, vous le préservez du naufrage et retardez son jugement. Ce n'est pas pour rien que vous vivez. A travers vous, je protège l'humanité qui sans vous se détruirait d'elle-même. A travers vous, la création actuelle sera gardée jusqu'aux derniers jours". Jésus fait des hommes des disciples qui portent en eux le pouvoir du sel et protègent le monde des poisons et des bactéries qui s'introduisent là où Dieu est absent. Celui qui chaque jour prie pour le monde et ses habitants, et s'efforce de témoigner de Christ et de son Evangile, celui-ci agit comme le sel qui conserve. Bien plus : du sel sur une plaie brûle tout en guérissant. C'est ainsi que nous, les chrétiens, devons poser le doigt sur les plaies de notre société. Le monde a besoin du frein et du miroir de la loi divine ; s'il n'ouvre plus sa Bible et étouffe sa conscience, qui le corrigera ? Nous avons pour consigne express de mettre notre grain de sel dans tous les grands débats qui agitent nos sociétés.
Le sel donne du goût. Le sel conserve. Le sel porte aussi ! La Mer Morte contient tellement de sel qu'elle porte les gens, même ceux qui ne savent pas nager. Nous sommes appelés à porter ceux qui ne savent pas nager et qui risquent de se noyer spirituellement dans leurs difficultés. Nous ne devons pas nous laisser absorber ni assimiler par le monde au risque de disparaître ou, ce qui revient au même : de perdre notre saveur et de devenir inutiles ! N'oublions pas que Jésus dit aussi : "Si le sel perd de sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors et piétiné par les hommes" (Mt 5. 13) . En fait, le sel sale toujours. Mais pour qu'il sale, il faut qu'il soit mêlé aux aliments. Aussi longtemps qu'il reste au placard, il ne sert à rien. De même, le sel que je garde l'hiver dans mon garage doit être répandu devant ma maison si je veux que la glace fonde. Ce n'est qu'au contact direct avec les hommes que nous sommes le sel de la terre. Si nous ne vivons que pour nous seuls, si nous ne prions que pour nous et pas pour les autres, nous ne serons qu'un kilo de gros sel à l'abri dans son emballage.
II
Jésus a fait aussi de nous la lumière du monde. Il dit : "Vous êtes la lumière du monde". De nouveau une image toute simple. La lumière est précieuse. Elle est indispensable. Sans lumière, pas de vie. Aujourd'hui, il n'est même plus nécessaire d'appuyer sur un bouton pour avoir de la lumière. Beaucoup de lumière. 500 watts, c'est le rayonnement émis par une lampe halogène actuelle, c'est-à-dire l'équivalent de 5OO bougies ! Autrefois il fallait se contenter d'une modeste lampe à huile. Mais elle aussi baignait de lumière toute la maison qui, à l'époque, ne se composait souvent que d'une seule pièce. "Vous êtes la lumière du monde".      Le message du Seigneur est le suivant : "Partout où vous vivrez avec moi, il y aura de la lumière, car je suis la lumière du monde et vous me portez dans votre cœur, vous m'emmenez sur vos chemins. Ainsi ma parole est une lumière à vos pieds. Votre chemin est éclairé. Vous avez mon pardon. Il illumine les ténèbres de votre âme. Bien plus : en tant que disciples, vous vivez dans la vérité et dans l'amour, ce qui fait de vous la lumière du monde". L'apôtre Paul ne pense pas différemment quand il écrit : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même pour moi" (Ga 2.20) . Là où vivent des chrétiens, de la lumière rayonne du ciel !
Frères et sœurs, il en va de la lumière comme du sel. Elle ne doit pas rester dans un coin : "Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, dit Jésus, et on n'allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison" (Mt 5.14) . C'est sous un seau que l'on éteignait autrefois la lumière. Elle étouffait par manque d'oxygène. C'est précisément ce que nous ne devons pas faire avec les dons de Dieu ! Nous ne pouvons pas garder secrète notre vie avec Dieu. Nous, chrétiens, sommes des feux d'espérance, des phares pour ceux qui cherchent à s'orienter dans ce monde. Ce que Dieu nous a offert ne doit pas être gardé pour nous. Il n'est pas question de limiter notre statut de chrétien à notre domaine privé. Cela serait tout aussi insensé que de fixer le lustre de la salle à manger à l'intérieur du bahut ou d'installer le lampadaire dans le vaisselier ! Ce serait ridicule… On ne peut pas emboîter le pas à Jésus en se cachant. Paul écrit aux Corinthiens : "Que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu" (1Co 10.31) . Donc, même le manger et le boire. Même l'exercice de notre profession, notre travail quotidien, notre vie de couple, notre attitude envers notre conjoint, la façon dont nous éduquons nos enfants, même nos passe-temps favoris et la manière dont nous organisons nos loisirs. Tout ce que font les chrétiens est sous la lumière du Seigneur et demande à se propager. Cela vaut aussi pour ce culte et tout ce que, par la suite, tout au long de cette journée, nous allons faire, dire et même penser. Nous avons un appel missionnaire, pas seulement par l'expression de notre foi, mais aussi par nos actes. Jésus est saveur et lumière à travers nous.
III
Je pourrais m'arrêter là, car ce que nous venons d'entendre suffit amplement pour nous montrer ce qu'il convient de faire. Mais pour que personne ne puisse m'adresser de reproches du genre : "Encore un de ces sermons abstraits qui ne débouchent sur rien", je vais parler de façon pleinement concrète et vous donner de quoi l'appliquer de façon tout à fait pratique. Je me limiterai à deux exemples.
Où Jésus a-t-il prononcé les mots de notre texte ? Dans le Sermon sur la montagne. Dans quel contexte ? Là où il dit encore : "Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre'… Mais moi je vous dis : Tout homme qui se met sans raison en colère contre son frère mérite de passer en jugement ; celui qui traite son frère d'imbécile mérite d'être puni par le tribunal, et celui qui le traite de fou mérite d'être puni par le feu de l'enfer" (Mt 5.21-22) .
J'ai travaillé plusieurs années avec un patron remarquable à bien des égards, mais qui avait une grande faiblesse : sous le coup d'une forte contrariété, il était capable de vous incendier et de vous rabaisser plus bas que terre… C'était le patron, et vous étiez l'employé… Ici, Jésus affirme que nous ne devons pas dire "imbécile" ni "fou" à qui que ce soit. Pas sous l'empire de la colère, en tout cas, car une flambée de colère est l'équivalent d'un meurtre… Si ces paroles étaient dites par un pasteur, on pourrait rétorquer : "Bof, il exagère. Ce n'est pas si grave que ça ! " Mais ce n'est pas moi qui le dit, frères et sœurs, c'est le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Et c'est avec lui qu'il faudra s'arranger si nous estimons qu'il va trop loin. Et aussi avec l'apôtre Jean, qui écrit : "Tout homme qui déteste son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle en lui" (1Jn 3.15) .
Bien-aimés, nous ne serons sel de la terre et lumière du monde que si nous nous comportons différemment des fils de ce monde, de ceux qui réagissent au mal par le mal ; si nous interdisons à notre cœur de céder à la facilité, de répondre à la méchanceté par la méchanceté, à l'injure par l'injure. Ainsi seulement nous prouverons notre communion vivante et authentique avec Jésus, dont l'Esprit nous habite et non celui du monde. Jésus ajoute encore dans le Sermon sur la montagne : "Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Mais moi je vous dis : Tout homme qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur" (Mt 5.27-28) . Il y a des années de cela, j'ai fait rougir toute une classe de collégiens en leur avouant qu'à ce tarif, je commettais l'adultère plusieurs fois par jours ! Ces paroles aussi sont de la bouche même de notre Seigneur et Sauveur, au nom duquel nous avons été baptisés. L'adultère ne commence pas dans un lit, mais dans le cœur. L'adultère se cache déjà dans les recoins les plus secrets de notre cœur, dans notre regard et sur nos lèvres. "En effet, c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, l'immoralité sexuelle, les vols, les faux témoignages, les calomnies", dit aussi Jésus (Mt 15.19) .
Nous ne serons sel de la terre et lumière du monde qu'à la seule condition de nous efforcer sérieusement, et avec l'aide de Dieu (sinon c'est peine perdue), de vivre pudiquement et modestement en pensées, en paroles et en actes. Ce n'est absolument pas notre vocation d'imiter le monde en tout, sous prétexte que si tout le monde fait quelque chose, cela ne peut pas être mauvais. Notre modèle de vie n'est pas celui du monde mais celui qu'attend de nous notre Dieu et Seigneur. Nous ne sommes sel de la terre et lumière du monde que si nous gardons le mariage en tout honneur et sainteté. Ainsi seulement nous reconnaîtrons que le mariage est l'œuvre du Seigneur et la sexualité un don de Dieu, que sexe et mariage sont excellents à condition qu'ils procèdent de sa volonté. Ainsi, et uniquement ainsi, ils nous apporteront le bonheur véritable et contribueront au bienfait de l'humanité. Nous sommes appelés à vivre purs et saints, au vu du 6 e commandement. Ainsi le nom de Dieu sera sanctifié et nous prendrons part à sa bénédiction !
Oui, chers frères et sœurs, c'est cela – et bien d'autres choses encore - être chrétien. Jésus le dit lui-même. Et si cela nous paraît difficile, demandons-nous où nous pourrions trouver la force pour agir dans ce sens. Pour cela, il n'y a qu'un moyen, qu'une réponse : lever les yeux vers Golgotha. Là, un jour, le ciel s'est assombri, mais au milieu des ténèbres a resplendi la lumière du monde. Alors, celui qui est mort pour nos péchés a dit : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. " Là, à l'ombre de la croix, où le Fils de Dieu nous a sauvés, les disciples qui en ont besoin trouveront toujours la force d'être sel de la terre et lumière du monde.
Amen.