dimanche 27 février 2011

PSAUME 131




1Cantique des montées. De David.

Éternel ! je n'ai ni un cœur arrogant, ni des regards hautains ; Je ne m'engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.
2Loin de là, j'ai imposé le calme et le silence à mon âme,
Comme un enfant sevré auprès de sa mère ;
Mon âme est en moi comme un enfant sevré.
3Israël, attends-toi à l'Éternel,
Dès maintenant et à toujours !



Chers fères et soeurs,
chers amis,

Le grand prédicateur Charles Spurgeon a dit de ce psaume qu'il était un des plus courts à lire et un des plus longs à apprendre. Le Psaume 131, disait-il, « est une échelle très courte qui va pourtant nous mener très haut ».
Ce que nous donne ce Psaume, si nous nous l'approprions, de millions de gens autour de nous le recerchent et seraient prêt à payer des fortunes pour le posséder: un coeur calme et sans inquiétude.

Ce n’est pas facile de rester calme. Êtes-vous toujours capables de garder votre coeur en paix? Pour la plupart d’entre nous, il faut vraiment lutter pour y arriver. Nous sommes souvent ballottés par les vagues de nos émotions. Un jour, nous sommes tout joyeux et le lendemain nous vivons des frustrations ou des découragements. Notre vie quotidienne ressemble souvent à des eaux turbulentes. Combien de fois nos vies ressemblent-elles aux eaux tranquilles et paisibles du Psaume 131? David a écrit ce psaume pour exprimer le calme que Dieu a mis dans son coeur. Le Saint-Esprit a donné ce psaume à l’Église pour que les eaux tumultueuses de notre coeur se transforment en eau calme.
1.
Le calme trouve sa source dans l’humilité (v. 1)
2.
Le calme se repose dans le contentement (v. 2)
3.
Le calme se nourrit d’espérance (v. 3)
1.
Le calme trouve sa source dans l’humilité (v. 1)
David prie de façon remarquable. Il commence par parler de son coeur. V. 1: “Éternel, je n’ai pas un coeur orgeuilleux.” David s’adresse à Celui qui connaît nos coeurs! Que veut dire avoir un coeur orgueilleux ou arrogant? Cela veut dire refuser la place que Dieu nous attribue dans sa création. Cela veut dire nier que tout ce que je possède (mes capacités, mes biens...) vient ultiement de Dieu et non pas de moi-même. Cela veut dire s’élever à la place de Dieu, déterminer ce qui est bien et mal pour moi et se penser au-dessus des autres. L’orgueil est cet instinct naturel que nous recevons tous à la naissance et qui nous afflige de bien des façons. David mentionne
ensuite les yeux: “Je n’ai pas des regards hautains.”
Un coeur arrogant regarde les autres de haut, avec mépris.
David n’avait ni un coeur arrogant ni des yeux hautains. Pourtant, la tentation était bien réelle pour lui. C’était un musicien talentueux, un poète accompli. C’était un guerrier redoutable qui a remporté de grandes victoires. C’était le roi d’Israël! Il avait tout pour se gonfler d’orgueil. Mais par la grâce de Dieu,
il a gardé un coeur humble devant son Dieu et un regard doux devant les hommes. Dans sa jeunesse, il était simple berger et ça lui convenait. Quand David est devenu roi, par la suite, il savait que cet honneur et cette responsabilité venaient de la grâce de Dieu seule, et non pas de ses mérites. David savait qu’il était pécheur, et même un grand pécheur. Il s’est humilié, il a demandé pardon pour ses péchés.

David ajoute: “Je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.” Estce que ça veut dire que nous devrions éviter de réfléchir à des grandes questions de la Bible ou de la vie humaine?
Pas du tout! David voulait continuellement approfondir ses connaissances de la Parole de Dieu. Il méditait régulièrement la Parole. Mais voyez-vous, il y a bien des choses que Dieu ne nous a pas révélées, bien des questions qui resteront sans réponse parce que Dieu a choisi de demeurer silencieux et que notre seule rasion ne saura pas les résoudre. Il y a plus de 9 siècles, un moine nommé Anselme a écrit cette prière « Je ne cherche pas, ô Seigneur, à pénètrer tes profondeurs. Je n'estime pas mon intelligence égale à elles, mais je désire comprendre au moins en partie ta vérité, que mon coeur croit et aime. Car je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais à croire pour comprendre ». C'est l'expression de la maturité et de l'humilité qui sied à ceux qui aiment Dieu et ont conscience de leurs propres limites.
David savait que c’étaient des questions trop grandes, trop merveilleuses pour lui. Il acceptait humblement ses limites, sans chercher à tout comprendre les secrets de Dieu. L’humilité procurait à David un coeur calme et paisible devant les circonstances de sa vie qu’il ne comprenait pas.
David était l’image d’un autre roi, un roi qui allait venir 1000 ans plus tard. Jésus, notre grand Roi, Jésus le Fils de David, a parfaitement accompli le Ps. 131. Jésus a dit en Matt. 11:28-29: “Je suis doux et humble de coeur. Venez à moi... et vous trouverez du repos pour vos âmes.” Son humilité est la source de notre repos! L’apôtre Paul a dit: “Lui dont la condition était celle de Dieu..., il s’est dépouillé..., il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur la croix.” (Phil. 2:6-8). Jésus est un Roi bien plus
excellent que David. C’est le Fils éternel de Dieu, le Tout-Puissant plein de majesté, sans aucun péché, contrairement à David. Ce grand Roi glorieux s’est humilié jusqu’à mourir sur la croix pour nos péchés d’orgueil et d’arrogance. Il nous a réconciliés avec Dieu. Son humilité est la source de notre paix avec Dieu! Son humilité calme nos coeurs! Jésus notre Roi envoie son Esprit Saint dans nos coeurs pour qu’à notre tour nous devenions humbles. Il nous amène à confesser nos péchés, comme David a fait. Il nous pousse à reconnaître que tout ce que nous avons, nous l’avons reçu par pure grâce. Nous ne pouvons nous vanter d’absolument rien.
Puisque Jésus s’est humilié, nous dit Paul, ayons les mêmes sentiments que lui. “Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes.” (Phil. 2:3).
C’est souvent l’orgueil qui cause des chicanes dans l’Église. L’humilité sera la source de paix en nous, dans nos coeurs.
L’humilité sera aussi la source de paix entre nous, dans l’Église. Nous sommes des pèlerins du Seigneur. Nous sommes en route vers la Nouvelle Jérusalem. Aidons-nous les uns les autres sur le chemin au lieu de nous faire des croches-pattes!
Sommes-nous capables de prier comme David: “Éternel! je n’ai ni un coeur arrogant, ni des regards hautains”?
Qu’en est-il de toutes nos questions qui nous troublent et qui perturbent notre esprit? “Pourquoi cette épreuve m’arrive-t-elle? Pourquoi Dieu m’envoie-t-il cette maladie, cet accident, cette difficulté? Pourquoi Dieu fait-il tourner les événements de cette façon? Comment Dieu va-t-il s’y prendre pour réaliser son plan?”
Ayons l’humilité de reconnaître nos limites. “Je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.” Oui, j’étudie la Bible à fond, je veux connaître tout ce qu’il m’a révélé, mais les questions qui concernent les secrets de Dieu, je laisse ça entre ses mains. Et alors Dieu calmera nos coeurs.
Son Esprit nous donnera sa paix dans nos âmes.

Le calme se repose dans le contentement (v. 2)
Au verset 2, David continue sa prière: “Loin de là, j’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère; mon âme est en moi comme un enfant sevré.”
En hébreu, “imposer le calme” signifie niveler, égaliser, comme on égalise un terrain. David a nivelé ses émotions, il a calmé son coeur, il a contenu ses turbulences. S’il avait besoin de se calmer, c’est sûrement parce que son âme était parfois troublée.
Dans toutes ses adversités de sa vie aventureuse, David a dû apprendre à se calmer. Ça n’a pas été facile. “J’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère.” Quelle belle image! Le sevrage d’un enfant est un processus douloureux pour la mère et pour l’enfant. La mère doit renoncer à ce contact proche et intime avec son enfant. C’est déchirant de priver son enfant du sein maternel et d’entendre l’enfant pleurer et pleurer. L’enfant est habitué à se nourrir du lait de sa maman. C’est si bon! Il ne veut pas arrêter. La mère a besoin d’être forte: “Non, c’est mieux pour toi de changer ta nourriture.”
L’agitation continue tant que le sevrage n’est pas terminé. Une fois sevré, l’enfant reste enfin calme auprès de sa mère. Il est simplement content d’être à ses côtés. A partir de là, il va comprendre qu'elle est beaucoup plus qu'une source de lait! Il sait qu’elle l’aime et qu’elle prend soin de lui,même s’il n’a plus son lait. De la même façon, nous apprenons, en gagant en maturité spirituelle, à vivre avec Dieu et à lui faire confiance. Il devient une part vitale de notre existence, et pas seulement à cause de ce que nous retirons de cette relation. Nous apprenons simplement à apprécier Dieu pour qui il est.
Le Ps. 131 nous dessine l’image du contentement.
David a dû apprendre le contentement. Il a été sevré de son orgueil. Il a été sevré de son désir de trouver des réponses à ses questions trop grandes et trop merveilleuses pour lui. Il a sevré son âme spirituellement pour enfin trouver le repos et le contentement dans le Seigneur lui-même, non pas dans les bénédictions qu’il recevait, mais dans la personne même de son Dieu.
David a dû apprendre le contentement. Dans l’adversité, il a été capablede se calmer parce qu’il a appris à se reposer dans l’amour et la grâce de Dieu. Il s’est contenté de lapersonne même de son Dieu.
Mille ans plus tard, la promesse de Dieu pour David s’est finalement accomplie en Jésus-Christ. Jésus aparfaitement vécu le Ps. 131. Il a imposé le calme et le silence à son âme quand il a été bafoué, quand il a été méprisé, quand on s’est moqué de lui, quand on l’a accusé faussement. C’est vrai, Jésus a vécu des émotions fortes à Gethsémani. Des angoisses profondes l’ont troublé devant la coupe de la colère de Dieuqu’il devait boire à notre place. Mais il a calmé son coeur en acceptant humblement la volonté de son Père. Il a fait confiance en son Père, sans aller au-delà avec des questions trop profondes. Au moment de mourir pour nos péchés, pour nos péchés d’orgueil et d’arrogance, Jésus a imposé le calme à son âme. “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” (Luc 23:46). Il n’a pas cherché à prendre en main sa réputation, sa justice, son honneur. Il s’en est remis entre les bonnes mains de son Père. Il s’est contenté de la promesse
de son Père. Promesse de résurrection, promesse de recevoir le trône éternel dans le Royaume des cieux, promesse de régner, promesse d’une Église rassemblée pour sa gloire.
Aujourd’hui, Jésus notre Roi nous dit: “Ma grâce te suffit.” (2 Cor. 12:9). Quand les échardes et les épines viennent nous transpercer, contentons-nous de la grâce du Seigneur qui nous suffit. Il déverse en nous son Esprit Saint pour que nous apprenions le contentement. Paul en prison à cause de sa foi a écrit ceci en Phil. 4:11-12: “J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance.” Le contentement ne vient pas tout seul. On doit apprendre à se contenter. On a besoin d’un sevrage. Paul a été sevré pour être capable de se reposer
calmement en Dieu, en toutes circonstances, même quand il était en prison à cause de sa foi. Le secret du contentement ne se trouve pas dans ce qui nous arrive, mais plutôt dans ce que nous faisons avec nos
circonstances. Trop souvent, nous nous imaginons qu’il faut qu’un certain nombre de conditions soient remplies pour être contents. “Si au moins j’avais un autre emploi, là je serais content. Si j’avais un mari, une épouse, des enfants, si j’avais une autre maison, si j’avais plus d’argent, si j’avais d’autres talents, si, si..., là je serais content''
Apprenons plutôt à dire avec David: “J’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère.” Je me suis contenté de la grâce de Dieu et de son amour pour moi. Je me suis contenté de sa présence bénie. Je suis à côté et je suis pleinement content et satisfait.

Le coeur apaisé se nourrit d’espérance (v. 3)
Comment David pouvait-il garder son calme intérieur? Sa “recette” se trouve au v. 3: “Israël, attends-toi à l’Éternel, dès maintenant et à toujours!” Il s’adresse à Israël, mais bien sûr, il a commencé par lui-même.
Au milieu des épreuves, David ne regardait pas à lui-même, il regardait à l’Éternel, son Dieu. “Je ne sais pas pourquoi cela m’arrive, Seigneur, mais je sais que tu le sais. Père, je ne sais pas quel est le but de cette épreuve, mais je sais que tu as un but. Et je sais que le but que tu as pour moi et pour tous tes enfants est toujours plein de grâce, plein d’amour, et que c’est pour mon bien que cela m’arrive.”
David est passé par le processus difficile d’apprendre à son âme à ne plus boire le lait naturel de la confiance en soi et à ne plus penser que nous avons toutes les réponses. Il a appris à se nourrir d’une meilleure nourriture, celle de la confiance en Dieu, celle de l’espérance en Dieu. “Je mets mon espérance dans le Seigneur et dans le Seigneur seul.”
David ayant lui-même appris cette leçon, il l’enseigne ensuite à Israël. David appelle toutle peuple de Dieu à suivre son exemple. Vous aussi, mes frères et soeurs, mettez votre espérance dans le Seigneur! Croyez dans ses promesses, tous les jours de notre pèlerinage.
N’est-ce pas libérateur? Que se passe-t-il quand nous manquons de confiance en Dieu? L’orgueil refait surface. Nous ruminons des rancunes dans nos coeurs. L’amertume nous ronge les os. Nous cherchons à
défendre notre réputation. Nous mettons toute notre énergie à nous protéger. Nous ne sommes jamais libres de relaxer. Jamais libres de nous reposer dans le contentement et de nous réjouir dans la grâce que
Dieu nous a donnée. Avez-vous déjà remarqué que les gens les plus malheureux, les plus grincheux, les plus critiques sont ceux qui passent leur temps à vivre pour eux-mêmes? Mettons notre espérance dans le
Seigneur. Que notre âme soit libre, en repos! Mettez votre espérance dans celui qui a fprotégé et restauré David, dans celui qui a fait justice à Jésus en le ressuscitant des morts et en lui donnant le
trône éternel de David. Abandonnez votre cause entre les mains du Seigneur. Sevrez vos âmes de cette confiance en vous-mêmes et mettre votre confiance uniquement dans le Seigneur votre Dieu. Quand viendra le jour du malheur — la maladie, un accident, un échec financier ou la perte soudaine d’un être cher— vous ne perdrez pas votre paix. Il y aura des turbulences, oui, mais vous pourrez calmer votre coeur en Jésus-Christ.

dimanche 20 février 2011

LUC 17.5-10

Photo d'un grain de moutarde au centre d'un paume

5Les apôtres dirent au Seigneur : Donne-nous plus de foi. 6Le Seigneur répondit : Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : « Déracine-toi et plante-toi dans la mer », et il vous obéirait.

7Qui de vous, s'il a un esclave qui laboure ou fait paître les troupeaux, lui dira, quand il rentre des champs : « Viens tout de suite te mettre à table ! » 8Ne lui dira-t-il pas au contraire : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu ; après cela, toi aussi, tu pourras manger et boire. » 9Saura-t-il gré à cet esclave d'avoir fait ce qui lui était ordonné ? 10De même, vous aussi, quand vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes des esclaves inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. »


Chers frères et soeurs,

chers amis


Donne-nous plus de foi. La demande des apôtres est pressante. On dirait presque que la foi leur apparaît presque aussi nécessaire que l'oxygène. Il faut dire que Jésus vient de leur asséner un vrai coup dans la figure.


Dans les passages qui précédent notre texte, Jésus prononce en effet des paroles très dures: « Malheur à celui qui entraîne les autres à pécher; il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une grosse pierre et qu'on le jete dans la mer » (Luc 17.1-2) ou encore « Si ton frère se rend coupable à ton égard sept fois en un jour et que chaque fois il revienne te dire : “Je le regrette”, tu lui pardonneras. » (et Matthieu précise que Jésus demande même qu'on pardonne 77x7 fois!!).

Avertissement solennel contre ceux qui font chuter leurs frères et soeurs, obligation d'une attitude de pardon complet et radical: les apôtres sentent sur leurs épaules tout le poids des exigences exhorbitantes de Jésus. Alors, conscients de leur faiblesse et de leur incapacité à obéir à ces commandements, ils se tournent vers Christ et implorent son aide. Cette attitude est saine, mais elle manque quand même la cible.


Elle est saine parce que la Loi a fait son oeuvre dans le coeur des apôtres. La Loi, c'est en fait tout ce que Dieu exige de nous et qui peut se résumer ainsi: « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même ». Paroles magnifiques, mais aussi terribles, parce qu'il nous suffit de regarder dans nos actions, nos paroles et nos pensées pour nous rendre compte à quel point nous manquons d'amour. Nous sommes bien loin du but! Nous n'y arrivons pas, malgré tous nos efforts! La Loi fait son oeuvre: elle montre nos manquements et nous incite à regarder ailleurs qu'en nous-mêmes, vers Dieu lui-même.

C'est ce que font les apôtres, mais c'est aussi là qu'ils manquent la cible: « donne nous plus de foi ». Les apôtres ont l'air de considérer la foi comme une sorte de puissance, une énergie, un peu comme s'ils étaient les gaulois du village d'Astérix qui demandent la potion magique au druide quand les Romains attaquent! On dirait que pour les apôtres, la foi peut être comptée, pesée.

Cela me rappelle cette fois où j'ai entendu dire, après qu'un chrétien soit décédé d'une longue maladie: « nous n'avons pas eu assez de foi quand nous avons demandé sa guérison dans la prière ». C'est le genre de parole bien pieuse et totalement anti-biblique qui me révulse. Ce n'est pas comme si nous avions besoin d'un gramme de foi pour une journée ordinaire, de 10 grammes pour passer le Bac et de 10 kg pour affronter victorieusement un cancer! Si nous pensons que Dieu n'a pas répondu comme nous le voulions à une de nos prières, ce n'est pas par manque de foi. Avec Dieu tout est possible, mais cela ne veut pas dire que ce « tout » s'intègre dans le plan de Dieu.


Les apôtres se sont placés sur le plan de la quantité. Il leur faut plus de foi. Leur problème, c'est qu'il ne comprennent justement pas ce qu'est la foi, et comment elle « fonctionne ». C'est ce que Jésus va leur expliquer.


Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce mûrier : « Déracine-toi et plante-toi dans la mer », et il vous obéirait


La graine de moutarde est une des plus petites qui existent. Ce n'est donc pas une question de quantité dit Jésus. Une mesure presqu'infime de foi est suffisante pour accomplir quelque chose d'extraordinnaire, comme envoyer un sycomore (un grand arbre avec des racines très étendues et profondes) dans la mer. Or, dans le texte original, Jésus emploie un conditionnel qui devrait être traduit ainsi « si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, et vous l'avez... »


C'est un peu comme une femme qui attend un enfant. Vers la fin de la grossesse de mon épouse, quelqu'un m'a dit « tiens, j'ai vu ta femme l'autre jour, elle est très enceinte maintenant ».

L'expression m'a fait sourire, parce qu'on est pas très enceinte ou un peu enciente. On est enceinte ou on ne l'est pas, et peu importe que l'ovule vienne juste d'être fécondé ou qu'on soit à la fin du neuvième mois!De la même façon, la question n'est pas d'avoir beaucoup de foi ou peu de foi. La question est de savoir si on a la foi ou non. Jésus invite donc les apôtres à entrer dans une nouvelle dimension, à réaliser le potentiel que la foi a placé en eux.


La foi ne se mesure donc pas à la louche. Ce qui compte, ce n'est pas son poids ou sa grandeur, mais sa réalité. Qu'est-ce que la foi? Nous avons déjà vu ce qu'elle n'est pas: une sorte de puissance magique, de talisman mental. La foi n'est pas non plus une supériorité intellectuelle qui nous permettrait de sonder tous les mystères de l'univers et de nos exitences en ayant toujours les bonnes réponses.


Notre moi « foi » vient du latin « fides » qui voulait dire « confiance ». La foi, c'est simplement la confiance. Nous avons tous foi en quelque chose. Certains mettent leur confiance dans leur compte en banque, d'autres dans leur famille, les chrétiens sont ceux qui placent leur confiance en Dieu. Les chrétiens sont ceux qui se confient en Christ, en son message, en ce qu'il a fait pour le monde.

Avoir foi en Jésus, cela veut se reposer sur lui, lui faire confiance pour nous donner ce nouveau regard qui va nous permettre de voir différement notre vie et le monde qui nous entoure. Et si nous plaçons notre confiance en Jésus, malgré les doutes, les questionnements qui nous assailleront certainement et qui ne sont parfois pas mauvais, alors de grandes choses pourront s'accomplir.


L'autre élément de la foi, c'est la loyauté, la fidélité. Le chrétien est fidèle envers son Dieu, dont il a tant reçu. C'est ce que Jésus cherche à faire comprendre dans la seconde partie de notre texte, quand il raconte l'histoire de cet esclave qui n'est pas remercié après avoir accompli toute ses tâches. Ce n'est pas ici que Jésus approuve l'esclavage, il utilise juste une image courante de son épqoue pour faire passer une vérité d'ordre spirituel.

Pourquoi les apôtres demandent-ils à avoir plus de foi? Pour pouvoir avoir la force d'obéir aux commandements. Pourquoi toutes les religions du monde disent-elle aux humains d'obéir à Dieu? Pour gagner ses faveurs!


En utilisant cette image abrupte, Jésus veut nous faire comprendre que Dieu ne nous devra jamais rien. Nos oeuvres ne nous permettront jamais d'acquérir un statut auprès de lui. Quand bien même nous réussirions à aimer Dieu de tout notre coeur et notre prochain comme nous-mêmes, nous n'aurions rien fait d'extraordinnaire, mais seulement ce qui est exigé de nous. Nous en sommes loin!!


Notre fidélité envers Dieu n'est donc pas mûe par le désir de gagner des points auprès du Seigneur ou de se faire bien voir d'on ne sait qui. Un homme n'est pas fidèle à son épouse par respect des convenances sociales ou parce qu'il en attend une récompense. Il lui est fidèle parce qu'il l'aime, et c'est bien l'amour qui doit être au coeur de notre relation avec Dieu, un amour qui est venu de Dieu en premier.

Jésus n'aura jamais à nous dire « merci de me faire confiance, merci de m'être fidèle ». Ce sera plutôt à nous de lui dire « merci Jésus parce que je peux te faire confiance, merci Jésus parce que tu es fidèle ».


Voilà aussi ce qu'apporte la foi: l'assurance que Jésus nous a déjà donné ce dont nous avions besoin pour être sauvés, restaurés, et que nous n'avons plus à être sous l'esclavage de la Loi.

Jésus nous a parlé aujourd'hui de ce sycomore envoyé dans la mer. Envoyé? Pas tout à fait. Car le texte dit bien « planté ». Planté, c'est-à-dire enraciné, capable de porter du fruit et de grandir. Et bien, c'est bien cela que la foi permet. Le sycomore, ce grand arbre, c'est le symbole de la vie dans toute sa force. La mer, pour les Hébreux, c'est le symbole de la mort.


La foi, c'est la main vide et tendue qui permet à Dieu de planter dans toutes nos morts (espoirs déçus, relations brisées) toute la puissance d'une nouvelle vie. C'est ce que le Seigneur veut faire pour chacun de nous, car il est le Dieu de la vie, parce que son Fils a vaincu la mort. Alors, ouvrons nos coeurs à cette nouvelle vie, à cet amour qui vient du Père. Faisons lui confiance pour tenir toutes les promesses qu'il nous fait dans sa Parole. Il est fidèle et il nous le montrera.


Amen +

lundi 14 février 2011

2 PIERRE 1.16-21



Exode 24.12-18; Matthieu 17.1-9

16 En effet, nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées, lorsque nous vous avons fait connaître la venue de notre Seigneur Jésus-Christ dans toute sa puissance, mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux.
17 Car Dieu le Père lui a donné honneur et gloire lorsque, dans sa gloire immense, il lui a fait entendre sa voix, qui disait: Voici mon Fils bien-aimé, qui fait toute ma joie.
18 Or cette voix, qui était venue du ciel, nous l'avons entendue nous-mêmes, puisque nous étions avec lui sur la sainte montagne.
19 De plus, nous avons la parole des *prophètes, sur laquelle nous pouvons nous appuyer fermement, et vous faites bien de lui accorder votre attention: car elle est comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour paraisse et que l'étoile du matin se lève pour illuminer vos coeurs.20 Sachez, avant tout, qu'aucune prophétie de l'Ecriture n'est le fruit d'une initiative personnelle.21 En effet, ce n'est pas par une volonté humaine qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.



Chers frères et soeurs,
chers amis,


Me voilà bien embarassé. Le baptême d'une petite fille est encore une chose assez courante, même en France déchristianisée. Un baptême, c'est familier. D'ailleurs, il y a la famille, la paroisse, les amis qui sont venus. C'est une occasion joyeuse. On se sent en terrain connu, en sécurité.
Par contre, la transfiguration, on ne sait pas trop quoi en faire. Cette histoire bizarre de visage resplendissant, de lumière intense, de Moïse et d'Elie, morts depuis des siècles qui apparaîssent, de voix de Dieu qui se fait entendre des cieux...

Je crois pourtant que nous pouvons le lien entre le baptême de Sybille, le nôtre et ce récit de la Transfiguration. C'est Pierre qui va nous y aider.
Pierre déclare dans sa lettre « nous avons vu la grandeur (de Jésus) de nos propres yeux ». Pierre écrit ces mots alors qu'il est tout proche de la mort. Manifestement, la lumière de son expérience sur le Mont Thabor a continué de briller sur lui. Et pourtant, on est bien obligé de constater que Pierre reste très pudique, très discret dans son récit. Oui,il a vu la grandeur de Christ à cette occasion, mais remarquez qu'il n'évoque même pas les évènements extraordinnaires qui se sont produits alors. Pierre a dépassé l'évènement pour en arriver à son sens profond, et je crois que c'est ainsi que nous devons lire la Bible: pour arriver à nous approprier dans notre propre vie le sens de ses récits. D'ailleurs, Pierre lui-même ne se reposne pas tant sur sa propre expérience personnelle avec Christ que sur « la parole des prophètes, sur laquelle nous pouvons nous appuyer fermement ».
C'est que pour Pierre, dans l'expérience limitée de la Transifiguration comme dans les Ecritures, li'mportant est de retenir que Dieu se révèle et nous montre son visage. La foi dans laquelle Sybille vient d'être baptisée affirme que Dieu se fait connaître tel qu'il est vraiment en la personne de Jésus-Christ.
Jésus est bien celui qui a été transfiguré, alors qu'il venait juste d'annoncer à ses disciples qu'il partait pour Jérusalem pour y mourir pour la salut du monde. Je crois qu'alors le Père a donné à son Fils une bénédiction particulière, l'assurance de son amour. Mais la Transfiguration n'a pas concerné que Jésus. Si tel avait été le cas, il n'auraît pas eu besoin d'amener avec lui certains de ces compagnons et Dieu n'aurait pas eu à leur parler: Voici mon Fils bien-aimé, qui fait toute ma joie.

Et Pierre a bien dû se souvenir que ces paroles, Dieu les avait déjà prononcées à une occasion: lors du baptême de Christ. La Transfiguration de Jésus est donc liée à son baptême et, par extension à notre baptême. Oui, aujourd'hui, dans son baptême, Dieu s'adresse à Sybille en disant: « regarde à Jésus, c'est lui mon Fils que j'ai donné pour ton salut ».

Même si elle ne s'en rend pas encor compte peut-être, Dieu commence aujourd'hui à agir de façon toute particulière dans la vie de Sybille, une vie où vous Jean-Baptiste, Hélène et Olivier, vous êtes appelés à jouer un rôle tout particulier. Dieu veut transfigurer la vie de cette petite fille, c'est-à-dire qu'il veut l'amener à la pleine lumière de son amour et de sa grâce, et il veut en faire autant avec chacune de nos vies.

Tout comme les trois disciples ont vu Christ sous une nouvelle lumière, nous pouvons aussi contempler le visage de Dieu d'une nouvelle façon. Trop souvent, il nous semble lointain, en colère ou indifférent. Rien n'est plus faux et la vie et le message de Jésus le prouvent.
Dieu nous invite à voir notre existence sous une nouvelle perspective. Nous pouvons avoir l'impression que l'acte dont nous venons d'être témoins n'est qu'un rituel. Pourtant, la Bible nous enseigne que l'eau du baptême, unie à la Parole de Dieu qui crée la foi, n'est pas un eau ordinaire.
Quand vous plantez une graine dans le sol, il va mettre des semaines à en sortir. Et pourtant, durant tout ce temps-là, elle grandit et se développe, même si nous ne le voyons pas...
C'est un peu la même chose avec Dieu: sous la surface, il est actif, il oeuvre, il remplit nos vie de sa grandeur. Nous devons comprendre que Dieu est présent aussi (surtout) dans ces choses qui nous semble insignifiantes et banales.

Pierre nous en donne un exemple quand il dit plus tard dans sa lettre: «il y a un fait que vous ne devez pas oublier, mes chers amis: c'est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour” . Cela veut aussi dire que pour Dieu, une de nos journées ordinaires contient autant de sens que mille ans d'histoire.
Autre exemple: pensez à Sybille, à ce petit bébé. Nous vivons dans une société qui accorde un grand prix aux enfants, mais cela n'a pas toujours été le cas. Pensez-vous qu'elle est trop petite pour que le Dieu tout-puissant puisse s'intéresser à elle et l'aimer? Vous avez tort, et son baptême lui dit le contraire, tout comme Jésus quand il affirme « ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ». Cela veut dire aussi qu'aucun de nous n'est trop insignifiant pour que Dieu ne puisse vouloir l'attirer à lui.

La lumière de la Transfiguration permet un changement de perspective, un changement de regard sur notre vie, sur nous-mêmes, sur Dieu et les autres.
Il s'agit de prendre de la hauteur, de pouvoir embrasser du regard la totalité de la scène afin de mieux comprendre ce qui s'y passe. Il s'agit de dépasser l'apparence des choses pour en trouver le vrai sens, et Sybille, comme tous les baptisés, devra découvrir le vrai sens de son baptême.

Matthieu nous dit qu'après que la lumière se soit éteinte, après qu'Elie et Moïse aient disparus, les disciples ne virent plus que Jésus seul. Plus de Moïse, plus d'Elie, symboles de l'ancienne alliance qui allait bientôt disparaître.
Les disciples se sont retrouvés face au seul Jésus, et nous aussi nous faison face à lui et à ce que, encore aujourd'hui, il nous dit.
Combien de temps Pierre a t'il mis avant de saisir le sens de ce qu'il venait de vivre? Nul ne le sait. Lui et les apôtres allaient de toute façon devoir trouver aussi le sens de ce qui allait suivre: la mort de Christ à Jérusalem, sa résurrection, la naissance de l'Eglise. Il sont dû comprendre que, jusque dans le drame de la croix, Dieu était présent, tout comme nous avons apprendre à discerner son action dans nos propres existences.

Car nous aussi, nous pouvons être témoins de la grandeur de Dieu; nous aussi nous pouvons être témoins de son amour. Nous aussi, nous pouvons être témoins de cette voix qui nous dit en parlant de Jésus Voici mon Fils bien-aimé, qui fait toute ma joie.Cette voix qui nous dit que nous aussi, à notre tour, nous pouvons devenir enfants de Dieu. Nous pouvons en être témoins chaque jour, dans le quotidien de nos vies dont ne s'est pas retiré et où nous sommes invités à rencontrer de nouveau Jésus-Christ.

Alors, puissions-nous nous aussi être transfigurés et transformés par les promesses de la Parole de Dieu. Puissons recevoir de nouveaux yeux pour contempler toute la grandeur de Christ et voir sa lumière se lever sur nous...













lundi 7 février 2011

MATTHIEU 5.13-16




Chers frères et soeurs,

chers amis,


Est-ce que quelqu'un pourrait nous dire ce qu'est un symbole?

Dans les dictionnaires que j'ai pu consulter, j'ai trouvé les définitions suivantes: « ce qui représente autre chose en vertu d'une correspondance analogique » ou bien « être, objet, image qui figurent une idée abstraite. Le lion est le symbole du courage ».

Dans notre texte de ce matin, Jésus utilise des symboles. Des symboles, la Bible en utilise beaucoup pour nous communiquer un message, pour nous réveiller en mettant notre esprit en éveil. Dans sa première prédication telle que la rapporte Matthieu, Jésus va utiliser trois symboles pour nous dire qui nous sommes.

Réentendons ce texte:

13C'est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade avec quoi le salera-t-on ? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. 14C'est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient votre Père qui est dans les cieux.


Trois symboles ici donc, si l'on inclue celui de la ville sur une montagne. Mais la pointe du propos de Jésus se porte avant tout sur les deux thèmes du sel et de la lumière.

« C'est vous qui êtes le sel de la terre, c'est vous qui êtes la lumière du monde ». La premioère chose qui me frappe, et qui n'est sans doute pas évidente, est qu'en prononçant ces paroles, Jésus est en train de dire à chacun de nous qu'il est précieux aux yeux de Dieu. Précieux, parce que le sel et la lumière sont deux choses précieuses.

La lumière est nécessaire à la vie, indispensable dans l'obscurité, elle apporte aussi avec elle la chaleur. Le sel était à l'époque quelque chose de précieux parce qu'on l'utilisait pour conserver les aliments et qu'il était donc indispensable.

En nous comparant à ces deux élements à la foi si familliers et si fondamentaux, Jésus nous dit que nous avons de la valeur, que nous sommes importants. Ils sont nombreux, celles et ceux qui souffrent d'une mauvaise image d'eux-mêmes. Ca peut venir des parents, du regard de la société. Ils sont nombreux ceux qui croient qu'ils ne sont bons à rien: trop vieux, trop jeunes, trop seul, pas assez dynamique pour être un gagnant, trop moche, trop « pas de Rolex à 50 ans ».

Oui, ils sont nombreux, trop nombreux, ceux qui se prennent pour quantité négligeable, qui croient qu'ils sont des ratés.

Mais Dieu nous envoie un autre message. Un message de restauration de notre propre image, à la fois à nos yeux et à ceux des autres. Un message de dignité. Un message d'espoir. Vous êtes du sel et de la lumière: vous êtes quelque chose qui a du prix, de la valeur.


« Vous êtes », Jésus ne dit pas non plus « vous devez être ». Il ne lance pas un appel, ce n'est pas une exhortation.

Jésus ne nous demande pas de devenir lumière et sel. Il ne fixe pas un objectif, un but à atteindre.

Il n'exige pas un effort particulier, un programme, un entraînement pour parvenir à un but que certains atteindront, que d'autres auront bien des difficultés à atteindre. Vous n'êtes pas appelés à avoir du succès, à devenir une lumière parmi les autres humains, tel un politicien, une célébrité, une étoile, une star, brillants certes, mais pas nécessairement si lumineux.


Vous n'avez pas, vous ne devez pas, vous ne devenez pas, vous n'apportez rien du tout.


Vous êtes ! Vous, vous-mêmes ! Vous tout entier, vous extérieurement, vous intérieurement, au plus profond de vous-mêmes.


Et tout cela nous met peut-être mal à l'aise, parce que cela semble mettre un poids énorme sur nos épaules. Par exemple, quand Jésus dit « vous êtes la lumière du monde », nous n’avons pas tellement l’impression d’être, individuellement, indispensable au progrès de l’humanité tout entière ou à la beauté de l’univers.


Pourtant, à notre niveau si limité, à chaque fois que nous avons pris le temps d'écouter quelqu'un qui en avait besoin, quand nous avons rendu visite à un malade, quand nous avons pu manifester notre solidarité en nous impliquant dans une branche locale des Restos du Coeur, de la Croix Rouge ou je ne sais quoi, nous avons été lumière du monde. Cette lumière n'a peut-être brillé que pour une seule personne, mais comme l'humanité est liée, ce qui brille pour un homme ou une femme brille pour le monde entier. Alors ne vous découragez pas. Continuez à briller: un seule petite lumière se voit de loin dans la nuit dans la plus profonde. Soyez lumière, et continuer à embellir la vie autour de vous!

Car si Jésus parle de lumière, c'est aussi pour montrer que des ténèbres existe. Jésus n'est pas un idéaliste. Et c'est sans doute pour cela qu'avant de parler de lumière, il évoque le sel:


Vous êtes le sel de la terre.


Nous pouvons donc être lumière. Mais nous devons bien reconnaître que le mal est présent dans le monde où nous vivons. Il existe dans la nature, avec ses ouragans destructeurs ou ses tremblements de terre qui viennent détruire tant de vies et d'efforts, avec ces maladies aussi. Il existe surtout dans le coeur de l'homme, toujours prompt à penser plus à ses droits qu'à ses devoirs, toujours prêt à exploiter son prochain et toute la création pour un gain fragile. Si je suis devenu chrétien d'ailleurs, c'est en partie parce que la Bible nous fait faire face à cette réalité du mal, sans l'atténuer ni l'accepter.

La Parole de Dieu affronte cette réalité dérangeante, et c'est aussi pour cela que Jésus nous dit « vous êtes le sel de la terre ».

En effet, le sel est connu pour donner de la saveur mais aussi pour conserver les aliments, c’est-à-dire que le sel révèle et conserve le meilleur des aliments et qu’il élimine les saletés qui les feraient pourrir. C’est grâce au sel que le fromage est si bon et qu’il se conserve. Être le sel de la terre, c’est être dans le monde, puis mettre en valeur et conserver le meilleur de la réalité. Même s’il n’y avait que 5 % de bon au milieu de 95% de mauvais, être du sel c’est retrouver cette bonne part et la mettre en valeur afin qu’elle domine les mauvais pourcents. Ca veut dire être ce qui permet de garder espoiur quand on se rend compte que tout ne part pas tout à fait en vrille.

L'image du sel implique donc plus l'image de la préservation, de la défense contre un danger.


C'est utile “d'avoir du sel en soi-même ” comme nous le conseille Jésus (Marc 9:50), c’est une capacité à voir la part lumineuse de l'homme sans se laisser contaminer par ce qu’il peut y avoir de négatif en lui. Jésus nous dit que l'homme a cette capacité d'être du sel. Puisque nous sommes nés de la grâce de Dieu, nous avons en nous la capacité à aimer à notre tour ainsi, car c’est bien d’amour qu’il s’agit à travers cette image du sel si utile pour rendre la vie plus belle.


Jésus nous dit que nous sommes aujourd’hui le sel de la terre et la lumière du monde. L’Évangile nous ouvre les yeux sur ces dons que nous avons, il le dit parce que c’est la réalité, mais aussi en espérant que cela nous donnera envie d’agir un peu comme sel et comme lumière autour de nous.


Jésus ne nous oblige pas à saler et à briller, mais il dit que ce serait, vraiment, vraiment dommage pour le monde si nous ne le faisions pas. . Dieu ne nous aimera pas moins si nous ne le faisions pas, mais ce serait un gâchis, et il n'y à rien de plus triste que de voir un tel gaspillage, la non-éclosion de quelque chose qui auraît pu être beau...Alors pour entrer pleinement dans le plan de Dieu, Christ nous offre son aide.


Pour nous expliquer ce que Dieu nous propose de faire pour nous dans ce domaine, Jésus utilise deux images.


Être comme une ville sur une montagne

Dans la Bible, la montagne évoque la recherche de Dieu par la louange. Chacun est comme une ville faite de multiples demeures, chacun est un être complexe fait de 100 dimensions qui composent un ensemble. Nous sommes un corps qui vit, un cœur qui aime, une tête qui pense, une personne qui travaille et qui s’amuse ou qui fait de la musique… Nous sommes ainsi comme une ville faite de nombreux lieux de vie. Jésus nous dit que c’est une bonne idée de construire cette ville en hauteur grâce à l’aide de Dieu. Il ne nous est pas demandé de prier ou de lire la Bible toute la journée, bien au contraire, notre lumière est utile au monde également à travers tout ce qui constitue la richesse de notre vie. Mais toutes les dimensions de notre existence gagnent à être ainsi bâties sur la montagne de notre relation à Dieu.


La foi n’est ainsi pas quelque chose qui nous enferme ou nous limite, mais au contraire, la foi a pour vocation de nous élever, et d’embellir toutes les dimensions de notre existence.


Cette histoire de ville sur la montagne nous parle des services que Dieu se propose de nous rendre, si nous le voulons :


Une ville sur une montagne est une ville plus sûre parce que de là-haut on voit plus loin et plus clairement tout ce qui peut arriver. Et donc, par la foi, Dieu peut nous permettre de voir plus clair, et de mieux savoir comment nous décider. N'avons-nous pas besoinde prendre du recul, de la hauteur par rapport à notre propre vie pour pouvoir mieux la vivre?

Une ville sur une montagne est aussi une ville que l’on voit de très loin. Par la foi, Dieu nous donne ainsi de mieux rayonner autour de nous de notre lumière personnelle, et embellir la vie de ceux qui nous entourent d’une manière qui nous sera toute personnelle.

En venant ici ce matin, c’est cela que nous sommes venus chercher : l’aide de Dieu pour bâtir notre existence en hauteur. Il peut vraiment nous y aider.


Être comme une lampe sur le chandelier

La deuxième image que nous propose Jésus nous concerne encore plus intimement. Il compare notre être profond à une lampe qu’il nous propose d’élever sur le chandelier pour qu’elle brille sur nos proches. Jésus ne nous dit pas d’élever notre lampe sur un chandelier quelconque, mais sur « LE chandelier ». Dans le contexte du peuple hébreu où vit Jésus, « le » chandelier, c’est la menora, ce chandelier qui était au cœur du temple de Jérusalem, symbolisant la présence de Dieu au milieu de son peuple et au plus profond de chacun de nous.

Il s'agit donc ici de se reposer totalement sur Dieu, sur ce qu'il a fait pour nous en Christ, afin d'avoir une base solide et de pouvoir (là encore) être clairement vus.




Mais Jésus nous dit que, malheureusement, quelque chose peut nous empêcher de briller. Cela n’éteint pas notre lampe, nous dit Jésus, mais il y a simplement quelque chose qui peut cacher notre lumière, c’est un boisseau. Aujourd’hui, bien des personnes ne savent pas ce que c’est. Un boisseau, c’est un pot qui sert à mesurer le volume d’un sac de blé, par exemple. Ce qui peut cacher notre lumière, nous dit Jésus, c’est donc le jugement que l’on peut porter sur la personne humaine. On peut mesurer la taille, la force de quelqu’un, peut-être même son intelligence, ou sa culture, mais il y a une chose que l’on ne peut pas mesurer, que l’on ne doit pas juger, c’est sa dignité, sa valeur en soi. Pourtant, dans la Bible, il est bien question de jugement n'est-ce pas? Jamais la Parole ne permet de tomber dans le relativisme, qui consiste à dire que tout se vaut. En fait, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ces paroles de Jésus:

1Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés. 2Car c'est avec le jugement par lequel vous jugez qu'on vous jugera, et c'est avec la mesure à laquelle vous mesurez qu'on mesurera pour vous.

Comment Christ peut-il dire ça alors qu'ailleurs Dieu, lui, juge? Et bien, justement l'enjeu consiste à reconaître que Dieu reste le seul juste juge. Nous n'avons pas à jueger nous-mêmes. Notre jugement doit être celui de Dieu, et seulement celui de Dieu. Pour cela, lisons la Bible pour connaître l'esprit du Père


À chacun de vous, merci d’être là, merci pour cette lumière dont vous rayonnez ici. Vraiment, vous êtes une source de bénédiction, et vous nous donnez envie, comme le dit Jésus, de “ rendre gloire à notre Père qui est dans les cieux ”.


Éternel, que ton amour est élevé,

tu es la source de la vie,

Par ta lumière nous avons reconnu la lumière.

(Psaume 36:9).


dimanche 6 février 2011

Un problème d'ordre technique nous empêche actuellement de publier sur ce blog le sermon de ce dimanche. Merci pour votre patience.