dimanche 27 février 2011

PSAUME 131




1Cantique des montées. De David.

Éternel ! je n'ai ni un cœur arrogant, ni des regards hautains ; Je ne m'engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.
2Loin de là, j'ai imposé le calme et le silence à mon âme,
Comme un enfant sevré auprès de sa mère ;
Mon âme est en moi comme un enfant sevré.
3Israël, attends-toi à l'Éternel,
Dès maintenant et à toujours !



Chers fères et soeurs,
chers amis,

Le grand prédicateur Charles Spurgeon a dit de ce psaume qu'il était un des plus courts à lire et un des plus longs à apprendre. Le Psaume 131, disait-il, « est une échelle très courte qui va pourtant nous mener très haut ».
Ce que nous donne ce Psaume, si nous nous l'approprions, de millions de gens autour de nous le recerchent et seraient prêt à payer des fortunes pour le posséder: un coeur calme et sans inquiétude.

Ce n’est pas facile de rester calme. Êtes-vous toujours capables de garder votre coeur en paix? Pour la plupart d’entre nous, il faut vraiment lutter pour y arriver. Nous sommes souvent ballottés par les vagues de nos émotions. Un jour, nous sommes tout joyeux et le lendemain nous vivons des frustrations ou des découragements. Notre vie quotidienne ressemble souvent à des eaux turbulentes. Combien de fois nos vies ressemblent-elles aux eaux tranquilles et paisibles du Psaume 131? David a écrit ce psaume pour exprimer le calme que Dieu a mis dans son coeur. Le Saint-Esprit a donné ce psaume à l’Église pour que les eaux tumultueuses de notre coeur se transforment en eau calme.
1.
Le calme trouve sa source dans l’humilité (v. 1)
2.
Le calme se repose dans le contentement (v. 2)
3.
Le calme se nourrit d’espérance (v. 3)
1.
Le calme trouve sa source dans l’humilité (v. 1)
David prie de façon remarquable. Il commence par parler de son coeur. V. 1: “Éternel, je n’ai pas un coeur orgeuilleux.” David s’adresse à Celui qui connaît nos coeurs! Que veut dire avoir un coeur orgueilleux ou arrogant? Cela veut dire refuser la place que Dieu nous attribue dans sa création. Cela veut dire nier que tout ce que je possède (mes capacités, mes biens...) vient ultiement de Dieu et non pas de moi-même. Cela veut dire s’élever à la place de Dieu, déterminer ce qui est bien et mal pour moi et se penser au-dessus des autres. L’orgueil est cet instinct naturel que nous recevons tous à la naissance et qui nous afflige de bien des façons. David mentionne
ensuite les yeux: “Je n’ai pas des regards hautains.”
Un coeur arrogant regarde les autres de haut, avec mépris.
David n’avait ni un coeur arrogant ni des yeux hautains. Pourtant, la tentation était bien réelle pour lui. C’était un musicien talentueux, un poète accompli. C’était un guerrier redoutable qui a remporté de grandes victoires. C’était le roi d’Israël! Il avait tout pour se gonfler d’orgueil. Mais par la grâce de Dieu,
il a gardé un coeur humble devant son Dieu et un regard doux devant les hommes. Dans sa jeunesse, il était simple berger et ça lui convenait. Quand David est devenu roi, par la suite, il savait que cet honneur et cette responsabilité venaient de la grâce de Dieu seule, et non pas de ses mérites. David savait qu’il était pécheur, et même un grand pécheur. Il s’est humilié, il a demandé pardon pour ses péchés.

David ajoute: “Je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.” Estce que ça veut dire que nous devrions éviter de réfléchir à des grandes questions de la Bible ou de la vie humaine?
Pas du tout! David voulait continuellement approfondir ses connaissances de la Parole de Dieu. Il méditait régulièrement la Parole. Mais voyez-vous, il y a bien des choses que Dieu ne nous a pas révélées, bien des questions qui resteront sans réponse parce que Dieu a choisi de demeurer silencieux et que notre seule rasion ne saura pas les résoudre. Il y a plus de 9 siècles, un moine nommé Anselme a écrit cette prière « Je ne cherche pas, ô Seigneur, à pénètrer tes profondeurs. Je n'estime pas mon intelligence égale à elles, mais je désire comprendre au moins en partie ta vérité, que mon coeur croit et aime. Car je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais à croire pour comprendre ». C'est l'expression de la maturité et de l'humilité qui sied à ceux qui aiment Dieu et ont conscience de leurs propres limites.
David savait que c’étaient des questions trop grandes, trop merveilleuses pour lui. Il acceptait humblement ses limites, sans chercher à tout comprendre les secrets de Dieu. L’humilité procurait à David un coeur calme et paisible devant les circonstances de sa vie qu’il ne comprenait pas.
David était l’image d’un autre roi, un roi qui allait venir 1000 ans plus tard. Jésus, notre grand Roi, Jésus le Fils de David, a parfaitement accompli le Ps. 131. Jésus a dit en Matt. 11:28-29: “Je suis doux et humble de coeur. Venez à moi... et vous trouverez du repos pour vos âmes.” Son humilité est la source de notre repos! L’apôtre Paul a dit: “Lui dont la condition était celle de Dieu..., il s’est dépouillé..., il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur la croix.” (Phil. 2:6-8). Jésus est un Roi bien plus
excellent que David. C’est le Fils éternel de Dieu, le Tout-Puissant plein de majesté, sans aucun péché, contrairement à David. Ce grand Roi glorieux s’est humilié jusqu’à mourir sur la croix pour nos péchés d’orgueil et d’arrogance. Il nous a réconciliés avec Dieu. Son humilité est la source de notre paix avec Dieu! Son humilité calme nos coeurs! Jésus notre Roi envoie son Esprit Saint dans nos coeurs pour qu’à notre tour nous devenions humbles. Il nous amène à confesser nos péchés, comme David a fait. Il nous pousse à reconnaître que tout ce que nous avons, nous l’avons reçu par pure grâce. Nous ne pouvons nous vanter d’absolument rien.
Puisque Jésus s’est humilié, nous dit Paul, ayons les mêmes sentiments que lui. “Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes.” (Phil. 2:3).
C’est souvent l’orgueil qui cause des chicanes dans l’Église. L’humilité sera la source de paix en nous, dans nos coeurs.
L’humilité sera aussi la source de paix entre nous, dans l’Église. Nous sommes des pèlerins du Seigneur. Nous sommes en route vers la Nouvelle Jérusalem. Aidons-nous les uns les autres sur le chemin au lieu de nous faire des croches-pattes!
Sommes-nous capables de prier comme David: “Éternel! je n’ai ni un coeur arrogant, ni des regards hautains”?
Qu’en est-il de toutes nos questions qui nous troublent et qui perturbent notre esprit? “Pourquoi cette épreuve m’arrive-t-elle? Pourquoi Dieu m’envoie-t-il cette maladie, cet accident, cette difficulté? Pourquoi Dieu fait-il tourner les événements de cette façon? Comment Dieu va-t-il s’y prendre pour réaliser son plan?”
Ayons l’humilité de reconnaître nos limites. “Je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi.” Oui, j’étudie la Bible à fond, je veux connaître tout ce qu’il m’a révélé, mais les questions qui concernent les secrets de Dieu, je laisse ça entre ses mains. Et alors Dieu calmera nos coeurs.
Son Esprit nous donnera sa paix dans nos âmes.

Le calme se repose dans le contentement (v. 2)
Au verset 2, David continue sa prière: “Loin de là, j’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère; mon âme est en moi comme un enfant sevré.”
En hébreu, “imposer le calme” signifie niveler, égaliser, comme on égalise un terrain. David a nivelé ses émotions, il a calmé son coeur, il a contenu ses turbulences. S’il avait besoin de se calmer, c’est sûrement parce que son âme était parfois troublée.
Dans toutes ses adversités de sa vie aventureuse, David a dû apprendre à se calmer. Ça n’a pas été facile. “J’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère.” Quelle belle image! Le sevrage d’un enfant est un processus douloureux pour la mère et pour l’enfant. La mère doit renoncer à ce contact proche et intime avec son enfant. C’est déchirant de priver son enfant du sein maternel et d’entendre l’enfant pleurer et pleurer. L’enfant est habitué à se nourrir du lait de sa maman. C’est si bon! Il ne veut pas arrêter. La mère a besoin d’être forte: “Non, c’est mieux pour toi de changer ta nourriture.”
L’agitation continue tant que le sevrage n’est pas terminé. Une fois sevré, l’enfant reste enfin calme auprès de sa mère. Il est simplement content d’être à ses côtés. A partir de là, il va comprendre qu'elle est beaucoup plus qu'une source de lait! Il sait qu’elle l’aime et qu’elle prend soin de lui,même s’il n’a plus son lait. De la même façon, nous apprenons, en gagant en maturité spirituelle, à vivre avec Dieu et à lui faire confiance. Il devient une part vitale de notre existence, et pas seulement à cause de ce que nous retirons de cette relation. Nous apprenons simplement à apprécier Dieu pour qui il est.
Le Ps. 131 nous dessine l’image du contentement.
David a dû apprendre le contentement. Il a été sevré de son orgueil. Il a été sevré de son désir de trouver des réponses à ses questions trop grandes et trop merveilleuses pour lui. Il a sevré son âme spirituellement pour enfin trouver le repos et le contentement dans le Seigneur lui-même, non pas dans les bénédictions qu’il recevait, mais dans la personne même de son Dieu.
David a dû apprendre le contentement. Dans l’adversité, il a été capablede se calmer parce qu’il a appris à se reposer dans l’amour et la grâce de Dieu. Il s’est contenté de lapersonne même de son Dieu.
Mille ans plus tard, la promesse de Dieu pour David s’est finalement accomplie en Jésus-Christ. Jésus aparfaitement vécu le Ps. 131. Il a imposé le calme et le silence à son âme quand il a été bafoué, quand il a été méprisé, quand on s’est moqué de lui, quand on l’a accusé faussement. C’est vrai, Jésus a vécu des émotions fortes à Gethsémani. Des angoisses profondes l’ont troublé devant la coupe de la colère de Dieuqu’il devait boire à notre place. Mais il a calmé son coeur en acceptant humblement la volonté de son Père. Il a fait confiance en son Père, sans aller au-delà avec des questions trop profondes. Au moment de mourir pour nos péchés, pour nos péchés d’orgueil et d’arrogance, Jésus a imposé le calme à son âme. “Père, je remets mon esprit entre tes mains.” (Luc 23:46). Il n’a pas cherché à prendre en main sa réputation, sa justice, son honneur. Il s’en est remis entre les bonnes mains de son Père. Il s’est contenté de la promesse
de son Père. Promesse de résurrection, promesse de recevoir le trône éternel dans le Royaume des cieux, promesse de régner, promesse d’une Église rassemblée pour sa gloire.
Aujourd’hui, Jésus notre Roi nous dit: “Ma grâce te suffit.” (2 Cor. 12:9). Quand les échardes et les épines viennent nous transpercer, contentons-nous de la grâce du Seigneur qui nous suffit. Il déverse en nous son Esprit Saint pour que nous apprenions le contentement. Paul en prison à cause de sa foi a écrit ceci en Phil. 4:11-12: “J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance.” Le contentement ne vient pas tout seul. On doit apprendre à se contenter. On a besoin d’un sevrage. Paul a été sevré pour être capable de se reposer
calmement en Dieu, en toutes circonstances, même quand il était en prison à cause de sa foi. Le secret du contentement ne se trouve pas dans ce qui nous arrive, mais plutôt dans ce que nous faisons avec nos
circonstances. Trop souvent, nous nous imaginons qu’il faut qu’un certain nombre de conditions soient remplies pour être contents. “Si au moins j’avais un autre emploi, là je serais content. Si j’avais un mari, une épouse, des enfants, si j’avais une autre maison, si j’avais plus d’argent, si j’avais d’autres talents, si, si..., là je serais content''
Apprenons plutôt à dire avec David: “J’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère.” Je me suis contenté de la grâce de Dieu et de son amour pour moi. Je me suis contenté de sa présence bénie. Je suis à côté et je suis pleinement content et satisfait.

Le coeur apaisé se nourrit d’espérance (v. 3)
Comment David pouvait-il garder son calme intérieur? Sa “recette” se trouve au v. 3: “Israël, attends-toi à l’Éternel, dès maintenant et à toujours!” Il s’adresse à Israël, mais bien sûr, il a commencé par lui-même.
Au milieu des épreuves, David ne regardait pas à lui-même, il regardait à l’Éternel, son Dieu. “Je ne sais pas pourquoi cela m’arrive, Seigneur, mais je sais que tu le sais. Père, je ne sais pas quel est le but de cette épreuve, mais je sais que tu as un but. Et je sais que le but que tu as pour moi et pour tous tes enfants est toujours plein de grâce, plein d’amour, et que c’est pour mon bien que cela m’arrive.”
David est passé par le processus difficile d’apprendre à son âme à ne plus boire le lait naturel de la confiance en soi et à ne plus penser que nous avons toutes les réponses. Il a appris à se nourrir d’une meilleure nourriture, celle de la confiance en Dieu, celle de l’espérance en Dieu. “Je mets mon espérance dans le Seigneur et dans le Seigneur seul.”
David ayant lui-même appris cette leçon, il l’enseigne ensuite à Israël. David appelle toutle peuple de Dieu à suivre son exemple. Vous aussi, mes frères et soeurs, mettez votre espérance dans le Seigneur! Croyez dans ses promesses, tous les jours de notre pèlerinage.
N’est-ce pas libérateur? Que se passe-t-il quand nous manquons de confiance en Dieu? L’orgueil refait surface. Nous ruminons des rancunes dans nos coeurs. L’amertume nous ronge les os. Nous cherchons à
défendre notre réputation. Nous mettons toute notre énergie à nous protéger. Nous ne sommes jamais libres de relaxer. Jamais libres de nous reposer dans le contentement et de nous réjouir dans la grâce que
Dieu nous a donnée. Avez-vous déjà remarqué que les gens les plus malheureux, les plus grincheux, les plus critiques sont ceux qui passent leur temps à vivre pour eux-mêmes? Mettons notre espérance dans le
Seigneur. Que notre âme soit libre, en repos! Mettez votre espérance dans celui qui a fprotégé et restauré David, dans celui qui a fait justice à Jésus en le ressuscitant des morts et en lui donnant le
trône éternel de David. Abandonnez votre cause entre les mains du Seigneur. Sevrez vos âmes de cette confiance en vous-mêmes et mettre votre confiance uniquement dans le Seigneur votre Dieu. Quand viendra le jour du malheur — la maladie, un accident, un échec financier ou la perte soudaine d’un être cher— vous ne perdrez pas votre paix. Il y aura des turbulences, oui, mais vous pourrez calmer votre coeur en Jésus-Christ.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Magnifique commentaire sur ce psaume si court pourtant.merci